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ciné-concert 37Le CuirasséanglaisDans le cadre de l’exposition Musique et Cinéma,la Cité de la musique a organisé un ciné-concert autourdu film Le cuirassé Potemkine, dont la bande-originalea été entièrement repensée par Michael Nyman.Le compositeur anglais aux 75 B.O. en a profitépour lever le voile sur les sources de son inspiration.Texte : Ravith Trinh Photographie : Sheila Rock© Sheila RocSalle de projection de la Cité de la Musique.Le Cuirassé Potemkine vogue sur l’écran.Michael Nyman est au piano et dirige unorchestre composé de cordes (violon, alto,violoncelle, guitare basse) et de cuivres(saxophone, cor, trombone, trompette).D’emblée, on s’étonne de découvrir unaccompagnement velouté qui s’écarte del’âpreté des images, sans jamais toutefoisdénaturer leur force. Dans la séquence de« Comme les cinéastessont morts,ils ne peuventplus me contredire »la mutinerie, l’orchestre suit la colère del’équipage avec le même air, répété en crescendo.Pour la célébrissime scène de massacreet du lâcher de landau dans l’escalierd’Odessa, une boucle musicale souligne laviolence des images. Associer l’univers soviétiqueet réaliste du film d’Eisenstein avecla grâce minimaliste et rêveuse de MichaelNyman relève d’un choc des cultures, maiscelui-ci permet une vision inédite du film de1925.Instinct et spontanéitéRéalisé en 1925, Le cuirassé Potemkinefait partie de ces films maintes fois analysésdans les facultés de cinéma pour son caractèrerévolutionnaire, ce pour des raisonshistoriques - en France, le film a connu desdéboires avec la censure pour son idéologiecommuniste - mais aussi esthétiques,puisqu’Eisenstein y invente une nouvelle dialectique,reposant sur des effets de montageinédits. Ce nouveau langage filmique avaitd’autant plus d’impact qu’il s’accompagnaitd’une musique faisant corps avec la forcedes images.Musicologue d’origine, Michael Nyman acommencé sa carrière de compositeur auprèsde Peter Greenaway (Meurtre dans unjardin anglais, Zoo), et l’a notamment poursuivieaux côtés de Jane Campion (La leçonde piano, palme d’or à Cannes en 1993).Inspirée par le baroque (Purcell, Haendel...),la musique de Nyman s’intègre dans unmouvement qui puise dans le classiquepour composer des airs contemporains. Cenéoclassicisme teinté de minimalisme à laPhilip Glass ou à la Steve Reich a ponctuéles quelques 75 films de sa carrière. MichaelNyman n’en est pas à sa première compositionpour un film muet. Il a ainsi réorchestréL’homme à la caméra, film de Dziga Vertovdatant de 1929. Lors d’une conférence donnéeavant le ciné-concert, il a reconnu qu’illui était même plus confortable de travaillersur ce genre de films : « on m’offre la possibilitéd’écrire une bande originale, de façoncontinue, sans dialogues ; et les cinéastessont morts et qu’ils ne peuvent me contredire...», sourit-il. Marchant à l’instinct et à laspontanéité créative en s’affranchissant dela volonté du cinéaste, Nyman préfère partirde l’interprétation des images pour composerl’accompagnement musical. Une attitudeà nouveau respectée ici, puisqu’il n’a lules consignes d’Eisenstein sur la musiqued’accompagnement qu’après avoir composésa version. « Et je me suis rendu compteque je m’étais complètement trompé. Etc’est bien ainsi », conclut-il.l www.michaelnyman.coml www.citedelamusique.frn°57 Mai/Juin 2013

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