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UbUntU : « UmUntU ngUmUntU ngabantU - Mondomix

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Musique / en couverture25Entre douteset convictionsRokia TraoréPropos recueillis par : Benjamin MiNiMuMAu sein de la très riche scène malienne, Rokia Traoré est une figure à part.Autodidacte dans un pays où la musique est une histoire de tradition,elle ne cesse de bousculer l’ordre établi pour mener sa carrière comme elle l’entend,en s’appuyant sur sa vérité et ses doutes, et en suivant son instinct généreux.n Est-ce que tes disques sont des balises dans ta vie ?Rokia Traoré : Rétrospectivement oui. Quand on réécoute sesalbums, on retrouve des repères. Il m’arrive rarement de le faire,parce qu’une fois fini, j’entends déjà le projet suivant. Le momentde faire un nouveau disque s’accompagne de l’excitationde créer quelque chose. Une fois l’album fini, vient le stress : «Est-ce que ça va plaire ? ». A un moment, on dépasse cela : queça plaise ou pas, c’est sorti. Pourtant, ça ne te plait pas à toi,car l’enthousiasme de la création n’est plus là. Puis, heureusement,la scène arrive. Je ne vis pas les chansons sur scène dela même façon que sur l’album. Quand je dépasse cette périoded’autocritique, ça me rappelle des repères qui peuvent me servirpour avancer à nouveau. Je suis arrivé, après deux ou trois albums,à réécouter le premier et à entendre ce qu’il y avait de biendessus. Ca m’a replongé dans une époque, des méthodes quim’ont bien réussies et que j’ai eu envie de retrouver.n Pour Beautiful Africa, avais-tu une idée claire du sonen tête ? Es-tu allée chercher directement John Parish[producteur de PJ Harvey notamment] ?RT : Je voulais continuer ce que j’avais abordé avec l’album précédenttout en évoluant. La volonté d’une formation fondée sur unerythmique occidentale a démarré avec Tchamantché [2008] ; auparavant,je n’avais jamais travaillé avec une batterie. J’avais débutéavec des instruments acoustiques maliens. Ca m’a pris du tempspour savoir exactement ce que je voulais. J’ai pas mal écouté [demusiques] et beaucoup avancé à travers les tournées, pour définirce que je voulais. Je voulais de la batterie, c’était plus clair dansma tête. Du coup, le son l’était aussi. Tchamantché correspondait àl’ébauche d’un projet. Je savais ce que je voulais sans savoir commentl’obtenir. Sur Beautiful Africa, j’avais une idée assez précise dela méthode pour y arriver. John Parish était un choix qui découlaitdu son que j’imaginais après avoir écouté son travail sur son propreprojet et sur ceux de PJ Harvey.n Qu’est-ce qui t’a plu chez lui ?RT : Surtout sa personnalité. John est une personne très calme.Après avoir écouté sa musique, j’ai voulu le rencontrer. On partagece principe d’attacher autant d’importance à l’humain qu’àl’artistique et au professionnel. Humainement, quand ça ne va pas,on a du mal à travailler avec quelqu’un. Peu de gens finalementont cette vision. Pour Beautiful Africa, c’était important pour moide revenir aux principes de production et de composition du toutpremier album, pour retrouver tout le plaisir d’alors, que j’ai perduau fil du temps. Chaque album était une sorte de bataille pourpréserver mes compositions et mes arrangements. Les réalisateursont tendance à vouloir changer des choses en studio et j’aitoujours refusé. Du coup, c’étaient plus des rapports de force quedes collaborations. Qui découlaient du fait que l’artiste, l’ingénieurdu son et le producteur ne se voient au mieux que deux ou troissemaines avant l’enregistrement. Que l’un ne connait pas les musiciensque l’autre a choisis. Je voulais rencontrer John pour êtresûre que l’on se comprenne avant de travailler. Je l’ai rencontré unan avant. On a discuté, très franchement.n°57 Mai/Juin 2013

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