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Musiques21De nombreuxrêves« La politique est un terrain miné ;je m’en tiens à la musique »Femi KutiTexte : Jacques Denis Photographie : Youri Lenquetten Femi Kuti No Place For My Dream(Label Maison/Naïve)n En concertle 11 mai au festival La Septième Vague àBretignolles-sur-mer (85)n www.femikuti.tvFidèle à ses convictions, Femi Kuti publie No Place For My Dream,toujours marqué par l’afrobeat et plus que jamais investi dans le champ politique.n No Place For My Dream.Pourquoi ce titre un peupessimiste ?Femi Kuti : Pour moi, c’est un message optimiste.Je veux que les gens réfléchissentvraiment à la situation actuelle. Le mondeva de plus en plus mal, ce n’est pas nouveaumais nous n’avons plus beaucoup detemps pour réagir. En Europe, même s’ilreste une couverture socio-médicale, quevotre réseau routier ou électrique fonctionne,la dégradation des rapports sociaux estvisible. Quant au Nigéria, la situation ne faitqu’empirer : pas de travail, pas d’argent, deplus en plus de pollution, et désormais unesecte, Boko Haram, qui prône l’intolérance.n Boko Haram est le résultat d’unlong processus…FK : Tout remonte en 1999, lorsque nousavons laissé s’installer le retour à la chariadans le nord du pays. Pendant longtemps,cette loi islamique n’a pas été appliquéestricto sensu. Désormais, les fanatiques –et je les distingue des croyants – veulentque cela soit le cas. Nul ne sait qui ils sont,combien ils sont, mais ils ont envahi le débatpublic. Ils ont de plus en plus d’adeptes.Quand vous vivez dans la misère de générationen génération, vous êtes prêts à croiren’importe qui. Ils sont même prêts à mourir.Des innocents paient le prix fort des manquementsde l’Etat dans l’éducation, dansla redistribution des richesses…n On parle pourtant del’émergence d’une autre Afrique…FK : Sans doute, mais tout le monde ne profitepas de cette nouvelle donne. J’ai l’espoirque l’Afrique puisse encore s’émanciper detout ce qui a nui à sa population. Cela exigeune prise de conscience générale. Bien sûr,nous avons accès aux nouvelles technologieset cela aide dans le partage des pouvoirs: sur les réseaux sociaux, l’informationcircule, mais il faut à un moment ou l’autrepasser à l’action. Ce que j’ai fait avec leMASS [Movement Against Second Slavery].Résultat : j’ai eu à subir toutes sortesde pressions. Même au sein de ce mouvement,certains ne voyaient que leur intérêtpersonnel. J’ai décidé de le dissoudre. Lapolitique est un terrain miné et je m’en tiensà la musique, qui a les moyens de mobiliserles énergies. La corruption, la clef de tousles problèmes, est toujours là et prospère !n Ce que votre père dénonçaitdéjà…FK : La situation est plus dangereuse. Avant,mon père connaissait bien ses ennemis : lespoliticiens, les corrompus. Aujourd’hui, vouspouvez vous faire enlever sur les routes,l’ennemi est partout. Il peut être assis à côtéde vous à table.n Justement, non loin du Nigéria,il y a la guerre au Mali… Commentavez-vous réagi ?FK : C’est une bonne chose que la Francesoit passée à l’action. Personne ne réagissaitcontre cette oppression de la population. Jene pense pas que ce soit une guerre coloniale,même si nous savons tous qu’il y a desintérêts économiques dans la région. Sanscette intervention, jusqu’où tous ces dogmatiquesseraient-ils allés ? Au Nigeria ! AuNiger ! Au Sénégal !n Il y a soixante ans, Martin LutherKing disait qu’il avait un rêve… Estildevenu réalité ?FK : Vaste question. Il y a un président noiraux États-Unis, et c’était une partie du rêve,non ? Pour le reste, nous avons encore duchemin : il va falloir nous battre, tous, pourque la réalité change. C’est ce que j’essaiede montrer à travers ce disque : donner ducourage et de l’espoir à ceux qui semblentabandonnés par tous. Cela prendra dutemps, mais le monde va changer.n°57 Mai/Juin 2013

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