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Takana Zion - Mondomix

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<strong>Mondomix</strong>.com 45amour, insouciance, jeunesse, tristesse, maturité… Au sein deces vocables ronds et d’arrangements idéaux, sa voixse love, résolument au centre, auréolée, illuminant.Comme le dieu qui prête son nom à l’album (Kronos), Cristinamange le temps. Un désir de vie et d’absolu, une assimilation dupassé, l’hypothèse d’un futur pour construire « sa » présence.« Je porte un Fado qui est né/Sur la paume de ma main/(…)/Oùavant d’être Fado il est passion », chante-t-elle en ouverture. L’artde tout un peuple, traverse son corps, en parcourt la peau. Unespontanéité, une osmose avec son art, qui ne saurait l’enfermerdans les carcans orthodoxes, les règles étroites de la tradition,tristes augures d’une mort lente. L’artiste prend des libertés etson envol, travaille avec des musiciens d’univers disparates,sans pour autant renier l’esprit d’une musique qui n’est « rienmoins que la vie, sa vie». Du destin, elle récuse désormaisl’inévitable, démontre le jeu possible sur le temps, se détachede l’aura tragique véhiculée par Amália, pour ouvrir grand lesfenêtres de l’existence. Comme tous les beaux fados, l’art deCristina parle au ventre, suscite son tribut de larmes, bouleverse…mais derrière sa poésie, se lève un sourire espiègle, l’espoird’un nouveau matin, et celui d’un éternel présent.À écouterCRISTINA BRANCO, Kronos (Emarcy / Universal)à suivre Interview et portrait-vidéosur mondomix.comTout en OAntonio ZambujoTexte et Photographie Benjamin MiNiMuMCe jeune chanteur venu du sud-ouest du Portugalest en train de révolutionner le fadotout en douceur.Depuis la mort de la divine diva, des vagues de chanteuses auxprénoms en « A » nous ont fait découvrir Misia, Cristina (Branco),Katia (Guerreiro), Mariza, Mafalda (Arnauth), Ana (Moura) ouAmelia (Muge). L’heure est venue de nous familiariser avecun chanteur tout en « O » : Antonio Zambujo. Ce n’est pas lepremier garçon à sortir de son pays en chantant le blues duTage. Avant lui, Camané s’était largement fait applaudir dans lereste de l’Europe, mais son style brillant, quoique légèrementempesé, peinait un peu à conquérir d’autres publics que sescompatriotes.Ce qui frappe en écoutant Zambujo, c’est que sanschercher à s’imposer ni même à convaincre, il séduitimmédiatement. Pour le situer, il est plus aisé de se référer àl’histoire de la chanson brésilienne qu’à celle du fado. Sa retenuesensuelle et sa formidable décontraction rythmique ont pousséCaetano Veloso à le comparer au créateur de la bossa nova,l’immense João Gilberto.Mais avant d’arriver à cette finesse expressive, l’enfantde Beja est passé par un chemin initiatique. Sa quêtecommence par le « Canto Alentejano » ce chant polyphoniqued’accompagnement du travail, typique de sa région du sudouestportugais. En parallèle, il apprend la clarinette et s’initiedonc au jazz. Il n’échappe pas non plus à l’ombre d’Amália,en croisant d’abord l’un de ses anciens compagnons deroute, seigneur de la guitare portugaise : Mário Pacheco, quiremarque Antonio et le programme dans son illustre Clube doFado au cœur du quartier de l’Alfama à Lisbonne. Ensuite, lechanteur est embarqué dans l’aventure Amália, une comédiemusicale retraçant la vie de la chanteuse. Durant six années,il écume le moindre village du Portugal, quelques capitaleseuropéennes, parachevant ainsi sa formation de fadiste.L’étape suivante est la plus décisive, celle de la prised’indépendance vis-à-vis de l’héritage. Il se met à écouter samusique intérieure et réunit toutes ses inspirations. Dès sonsecond album, il peaufine un registre subtil et en demie teinteoù l’évocation prend le pas sur la description des sentiments.Avec son contrebassiste et arrangeur Ricardo Cruz, il dessineun son raffiné qui se précise encore plus avec le disque suivantOutro sentido (2007), accueilli avec chaleur en France tant parla critique que par le public. Sur scène comme sur disque, qu’ilchante des compositions originales ou des classiques, AntonioZambujo pèse chaque vers et le colore de façon unique, au filtred'une voix qui sait réveiller l'esprit des anges endormis à la lisièredu silence et du bruit.À écouterANTONIO ZAMBUJO, Outro Sentido (Ocarina / H.M)EN CONCERTle 10 juillet aux Tombées de la Nuit de Rennes (35)à suivreUn compte-rendu de concert sur mondomix.com2009 MAi/juin n°34

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