13.07.2015 Views

Takana Zion - Mondomix

Takana Zion - Mondomix

Takana Zion - Mondomix

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

40<strong>Mondomix</strong>.comhistoireHISTOIRELes musiques tirent souvent leurs origines de circonstanceshistoriques et sociales particulières.La rubrique « Histoire » a pour ambition d’éclaircir la genèseet le développement de mouvements musicaux.NOUVELLE-CALÉDONIEGulaanPour beaucoup d’Européens, la Nouvelle-Calédonie est une terreplus ou moins mythique située aux antipodes. Long caillou gorgéde nickel, enfer du bagne pour les Communards de 1870, paradisécolo bordé de lagons bleus…: à chacun son fantasme ! Or, ce quifrappe, après plus de vingt heures de vol, ayant remonté le tempsde dix fuseaux horaires, c’est d’y rencontrer la mémoire vive d’unecivilisation millénaire, à des années-lumière des codes européens.Une culture que missionnaires et colons ont cru pouvoir nierd’abord en lui interdisant la pratique musicale. C’était trop vitenégliger la force de résistance des Kanak… Vanité que de croirepouvoir faire table rase d’une culture que des sociétés humainesont élaborée durant des siècles. Ranimant sur des instrumentsmodernes les rythmes et harmonies vocales de l’archipel, le kanékaest devenu l’étendard de l’identité culturelle contemporaine de cepeuple premier de la Mélanésie.CRÉATION POLITIQUE« Le kanéka est née d’une volonté de nos leaders politiques »,explique Dick Buama, pionnier du genre, élu meilleur artiste dekanéka au concours des Flèches de la Musique 2008 pour sonalbum Malamala. Le terme « kanéka » a vu le jour en 1986 lorsdes Rencontres Tradition et Création, organisées par Jean-MarieTjibaou. Homme de culture, avant de devenir le chef charismatiquedes indépendantistes et de créer l’éphémère gouvernementKaneka :l’identite neo-caledonienneTexte François BensignorPhotographies ADCK - Centre culturel TjibaouEn 20 ans, le kanéka s’est imposé commeréférent musical de la Nouvelle-Calédonie.Créé par la jeunesse, ce genre moderneirrigué de traditions autrefois interdites, estd’abord l’affirmation de la culture kanak.Ferment de réconciliation entre communautéshostiles, il a gagné l’intérêt de toute la Mélanésie.Les héros de ce « reggae du Pacifique » – Dick &Hnatr, Edou, Vamaley, Sumaele – débarquent enEurope. Autant d’acteurs de l’histoire d’un peupleà découvrir en CD, en DVD et sur scène.DISCOGRAPHIE :Compilation Kanéka(Dist. Mosaïc, 2009)Dick et Hnatr –CD et DVD Live au New Morning(Mangrove, 2008)Théo Ménango –Fin d’un monde (Mangrove, 2008)Dick Buama –Malamala (Mangrove, 2007)Edou –Live à Cairns(Mangrove, 2005)SITES :Le journal du Poémart :www.endemix.orgSacenc :http://www.sacenc.ncVente de CDet DVD de kanéka :http://www.pacific-bookin.comLes Flèchesde la musique :http://www.lesflechesdelamusique.comprovisoire de la République socialiste de Kanaky en décembre 1984,il a une vision très claire du pouvoir de la musique. Pour lui, si lesKanak veulent exister face aux colons qui les oppriment ets’approprient leurs terres depuis 1853, ils doivent se forgerune musique d’aujourd’hui. Ainsi rassemble-t-il quelques jeunesmusiciens motivés, en vue de réfléchir à la création d’un genremoderne, puisant dans les riches traditions des danses, chants etrythmes appartenant aux clans qui se partagent les territoires dela Grande Terre et des Iles Loyauté.ADAPTER LES FORMES ANCIENNESChanteur issu de la cité mélanésienne de Nouméa, où viventles ouvriers de l’usine de nickel toute proche, Théo Ménangoavance le terme K’n’K (clin d’œil au Rock’n’Roll), qui devientkanéka. Dès la fin des années 1980, dans toutes les tribus,fleurissent de jeunes groupes organisés en associations. Lesguitares acoustiques et les ukulélés s’électrifient. Les synthés sefrayent un chemin afin de soutenir la splendide polyphonie deschœurs à plusieurs voix. Certains sont hérités des chants « ae-ae», dont la mémoire se perd dans la nuit des temps et qui, dit-on,sont « le sourire de l’eau ». Batteries et percussions reproduisentles rythmes fabuleux des danses ancestrales, comme le «pilou » ou le « cap » [prononcer “tchap”], joués à l’origine surdes instruments faits d’écorces ou de feuilles, des bambouspilonnant ou des tambours à fente. S’il n’y a pas de mot dansles langues kanak pour dire « musique », une même substancen°34 mai/juin 2009

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!