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Takana Zion - Mondomix

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interview <strong>Mondomix</strong>.com 35Commeun poissondans lasambaMariana AydarTexte Anne-Laure LemancelPhotographie NikhilBRÉSILFille du chanteur Mario Manga, la paulista Mariana Aydar représente bien cette nouvellegénération de musiciens brésiliens qui puisent dans une tradition vive (samba, forró…)pour construire un style personnel. Son second album, Peixes Passaros Pessoas mêle aupatrimoine des accents pop-rock. Sucré, suave, envoûtant…Eminemment féminin.Peux-tu retracer tonparcours ? J’ai grandi dans unefamille de musiciens, entourée d’unemusique omniprésente, tant à lamaison qu’aux concerts avec mesparents. J’ai toujours aimé cetteatmosphère de liberté, l’émotion surla scène... J’ai commencé par levioloncelle, qui illumine mon art demanière viscérale, puis la guitare.Mais le chant – forme de liberté,d’expression, de catharsis – a toujoursprimé. A 20 ans, j’ai commencé àchanter professionnellement dans ungroupe de forró, que j’ai quitté pouraller habiter Paris.Que t’a apporté ce séjourparisien ? Je souhaitais meconfronter à la solitude et j’ai choisila capitale française pour sonbouillonnement artistique. Parism’inspire ! J’y ai rencontré des gens dumonde entier, entendu de la musiqueà foison, découvert une culture et desvaleurs différentes…Sans parler del’épreuve qui consiste à débarquerdans un lieu ou tu ne connais personne: j’ai beaucoup mûri ! Surtout, je voyaismon pays de l’extérieur, un anglequi m’a finalement incitée à revenirau Brésil pour réaliser mon premierdisque, Kavita 1.Comment as-tu évolué depuisce premier album ? Durant lesdeux années qui ont suivi, je n’ai pascessé de chanter : pour différentspublics, avec des artistes qui étaientmes références musicales ; j’ai eu desresponsabilités que je n’aurais jamaisosé espérer. Mon dernier disque reflèteces heureuses métamorphoses. Il livrebeaucoup de punch.Comment as-tu choisi tesauteurs, compositeurs etproducteurs ? Je souhaitaistravailler avec de jeunes talents, carj’accorde une confiance énorme à cettegénération émergente, et prolixe, demusiciens brésiliens. Si je connaissaisla plupart d’entre eux, certains relèventmême du cercle intime comme monpartenaire Duani qui signe une grandepart des musiques. Après avoir lancénos premières idées en duo, nousavons fait appel au producteur Kassin,pour jouir d’une vision extérieure : uneassociation parfaite !Sur ce disque, tu as conviéMayra Andrade et quelquesautres invités… J’ai découvertl’album de Mayra en France. Unchoc ! Il est rare de rencontrerquelqu’un qui chante avec autantd’émotion et de sincérité àseulement 23 ans ! Nous avonsd’abord communiqué par mailpuis, lors de notre rencontre auBrésil, c’était comme si nous nousconnaissions de longue date…uncadeau que m’offrait la musique !C’était merveilleux de sceller cetteamitié par le chant. Les autresparticipations exceptionnelles ?Zeca Pagodinho, notre maître desamba à tous.Quels thèmes abordes-tu ? Ils’agit de préoccupations que je vivaisalors, comme l’angoisse de composerdans Palavras Não Falam (ma premièreÀ écouterMARIANA AYDAR, PeixesPassaros Pessaos (Universal)EN CONCERTle 6 mai Enghien Les Bains (95), 7 maiFouesnant (29), 9 mai Sable Sur Sarthe (72),12 mai Paris (75), 15 mai Bischheim (67)compo en solitaire), la force ressentiesur scène ( Beleza)…Nous voulionséchapper au thème de l’amourromantique, même si certains titresnous donnent tort : Teu amor é falsoet Tudo o que trago no bolso. Surtout,la critique sociale domine. Le titre del’album Peixes Passaros Pessoas(« Poissons oiseau personnes » ),explique que l’être humain n’a paspayé la facture lorsqu’il a emprisonnépoissons et oiseaux. Mais au-delà d’unsimple message écologique, noustâchons de décrire un phénomèneplus ample, et notre sentiment sur lemonde.La samba et le forródominent…Tu es très liéeaux traditions ? Ma mère étaitproductrice de Luiz Gonzaga (chanteurde forró) ; j’ai donc beaucoup voyagédans le Nordeste. Et j’ai toujours adoréle samba. Je trouve ces deux styles trèssimilaires, en fait ! Ils font partie de monhistoire, restent ancrés dans mon cœur.Je suis très fière d’être brésilienne :mon peuple va de l’avant, et notremusique constitue un trésor qui, surdes racines solides, élabore des bijouxde sophistication…2009 MAi/juin n°34

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