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Takana Zion - Mondomix

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34<strong>Mondomix</strong>.comsamba-rockÀ écouterPEDRO LUIS E A PAREDE, Ponto Enredo (World Village)EN CONCERTle 1 juin Musiques Métisses Angoulême (16)le 2 Paris (75)BRESILPainde sucreet murde sonPedro Luise A ParedeTexte Yannis RuelPhotographie Guito MoretoMoteur de la scène carioca de cesdix dernières années, Pedro Luís e AParede débarque en France.Produit par Lenine, son nouvelalbum nous parle de samba enversion rock’n’batucada.TAMBOUR DE LAPAPour recréer l’ambiance du quartier de Lapa,épicentre de la vie bohème et musicale de Rio,les organisateurs de la soirée de clôture dufestival du cinéma brésilien de Paris, l’an dernierà La Cigale, ont eu le bon goût de faire appelà Pedro Luís. Depuis la salle qui n’attendaitce soir-là qu’un riff de cavaquinho funky pours’agiter, à la scène où il réunit autour de lui tousles artistes invités pour l’occasion, le chanteuret guitariste carioca avait de sérieux argumentspour faire l’unanimité. Sous sa panoplie t-shirtjeans-basketspasse-partout, Pedro Luís esten effet une figure bien connue des rues de Lapa. Chaqueannée à l’époque du carnaval, c’est depuis une des salles duquartier, la Fundição Progresso, qu’il donne le départ du défilédu Monobloco. Véritable phénomène au Brésil, cet atelier depercussions à l’origine d’un mouvement de revitalisation ducarnaval de rue (à distinguer du défilé des écoles de samba) estné comme une extension du groupe A Parede (« le mur »).BATUC’N ROCK’N’ROLLAvant de propager ses bonnes vibrations à l’espace public, PedroLuís e A Parede (PLAP) est un projet de batucada d’un genrenouveau, surgi en 1996 sur la scène d’un festival de musique etpoésie de Rio. « J’ai été contacté pour y animer un concert dansant,précise son leader. Avec mes amis percussionnistes Sidon Silva,C.A. Ferrari, Celso Alvim et le bassiste Mário Moura, on s’est ditqu’il fallait être mobiles si on voulait faire danser les gens. Plutôtqu’une batterie, mieux valait s’inspirer du format d’une batucada.En répétant notre chorégraphie, l’idée nous est venue denous aligner fréquemment sur le devant de la scène afinde former un mur sonore de percussions. Et quand on m’ademandé quel nom il fallait annoncer, j’ai spontanément réponduPedro Luís e A Parede ! » L’enthousiasme soulevé par cet essaimotive sa transformation sur disque. Sorti en 1997, AstronautaTupy fera sensation jusqu’au Japon, notamment grâce au hitTudo Vale a Pena, en duo avec Fernanda Abreu. Deux ans plustard, É Tudo 1 Real, puis Zona e Progresso en 2001, achèvent deconsacrer la popularité de PLAP et d’un style défini comme « unebatucada sous la pression du rock ». Si PLAP s’est déjà présentéen France, son nouvel album est finalement le premier à y fairel’objet d’une sortie officielle. Un événement qui pourrait bien voirla musique brésilienne gagner de nouveaux adeptes.LE REMÈDE SAMBA.Pour parfaire son alliage de percussions afro-brésiliennes et desonorités électriques, la formation s’est enrichie d’un nouveaumembre, le guitariste Leo Saad, et d’un producteur averti, complicede la première heure, Lenine. Le thème du disque, celui de lasamba comme antidote à la tristesse, est annoncé dès le premiertitre : « La samba est un saint remède / Pour qui veut vivre ». SiPLAP n’est pas un groupe de samba à proprement parler,le répertoire original de cet opus décline les différentesmodalités du genre dans un chaudron de grooves, commepour mieux enchaîner les tubes en puissance. Au-delà de sesréférences à la tradition sambiste, du style partido alto avec ZecaPagodinho (Ela tem a beleza que nunca sonhei) à celui de Bahiaavec le compositeur Roque Ferreira (Mandingo), Ponto Enredotraduit une recherche de rénovation du répertoire afro-brésilien.Son invitation à la fête se conjugue ainsi à des textes spirituels etengagés et à une esthétique iconoclaste, tendance heavy-metal(Repúdio), blues (Animal), ou mesure ternaire (Luz de nobreza).Clin d’oeil au ponto de macumba, la chanson qui donne sontitre à l’album célèbre l’influence sur la musique populaire desrythmes rituels d’origine africaine, ceux de l’umbanda et ducandomblé brésiliens, mais aussi de la santeria afro-cubaine dontles tambours sacrés sont par ailleurs convoqués sur le morceaucaché en coda du CD. Un mur de percussions, certes, mais dontles briques n’oublient pas de rester mobiles.n°34 mai/juin 2009

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