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Takana Zion - Mondomix

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dossier reggae<strong>Mondomix</strong>.com 23GUINÉE BISSAU / JAMAÏQUETAKANAZION& WINSTONMC ANUFFTexte Elodie MaillotPhotographie Michel LelievreAu royaumede Jah,le rastaest roi.Une vie les sépare: l’un a 22 ans etl’autre 51. Winston McAnuff maniele patois jamaïcain et la langue deShakespeare ; son cadet, né enAfrique francophone, parle Sosso.Si Winston a connu les belles heuresdu reggae roots aux côtés deMarley et autres piliers historiques,<strong>Takana</strong> <strong>Zion</strong>, lui, a grandi en Guinée,avec des musiques mandingues,du hip-hop et du reggae dans lesoreilles. L’un comme l’autre vouentun amour pur au reggae et à la vierasta, à Sankara, Mandela, Garveyou Obama. Tous deux signéssur le passionnant label françaisMakasound, ils chantent en duo surle dernier album de <strong>Takana</strong>.Petit voyage vers les racinescommunes de ces croyants à unautre monde possible…n Comment avez-vous choisi votre nom d’artiste ?// WMA : C’est le producteur Derrick Harriot qui m’a poussé à gardermon vrai nom, parce que ça sonnait bien !/ TZ : Les gens m’ont surnommé <strong>Takana</strong> parce qu’à mes débuts, jechantais un titre avec un groupe de rap sénégalais dont le refrain faisait« makatakana ». Il se trouve qu’en Sosso, <strong>Takana</strong> veut dire « détruirela ville ». Le pseudo <strong>Zion</strong> (terre promise) est venu plus tard, avec monamour de RastafarI.n Vous souvenez-vous de votre première rencontre ?/ TZ : C’était à Paris, mais je connaissais déjà la musique de Winstonparce que son clip Mama Africa était diffusé sur une chaîne câbléed’Afrique de l’Ouest. C’est un honneur de travailler avec ce vétéran dela culture RastafarI et du reggae.Les Jamaïcains manifestent leur amour pour l’Afrique, et ça nous apoussés, les jeunes Africains, à nous tourner vers notre propre culture.Les Jamaïcains nous ont même révélé des choses sur nous-mêmes.On est entrés dans cette culture rasta en cherchant à comprendre lesparoles de nos grands frères, Marley, Tosh ou McAnuff. Ils nous ontmarqués !// WMA : J’étais impressionné de voir ce jeune Africain posséder si biennotre musique et l’adapter à sa sauce. Il sonne comme un Jamaïcain,même quand il ne chante pas en anglais. Certains aiment mettre desétiquettes et l’ont surnommé le Sizzla africain, mais <strong>Takana</strong> est justelui-même.De la même façon que les jeunes Africains ont essayé de comprendreMarley et ont fini par apprendre l’Anglais grâce à la musique, nousdécouvrons aujourd’hui les langues africaines.n Vous avez appris sur l’histoire de l’Afrique en côtoyant<strong>Takana</strong> ?// WMA : En parlant avec ce jeune, j’apprends beaucoup. Mais detoute façon, où que l’on vive, on découvre le même phénomène :l’exploitation des uns par d’autres. Dans chaque pays, une mêmepropagande répand l’idée qu’il n’y a pas assez de ressources pour toutle monde, alors les gens paniquent et se replient sur eux-mêmes.Nous, les chanteurs de reggae, nous avons toujours voulu mettre engarde, révéler certains faits. On a chanté pour la libération de Mandelaen Afrique du Sud, Bunny Wailer a raconté l’histoire de Lumumba(héros de la lutte pour l’indépendance du Congo-Zaïre), d’autres celle2009 MAi/juin n°34

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