08 - mondomix.com - à l’arracheBonne nouvelleFez City ClanAu Dakhla Festival 2008, il aemballé le public marocainet convaincu la presse européenne.Dans les startingblocks<strong>du</strong> deuxième album,le Clan fassi fait l’unanimité,ou presque…Texte et PhotographieFrançois BensignorLe Maroc bouge. Sa boulimiefestivalière multiplie les platesformesd’expression pourune jeune création en pleineeffervescence. Sur les traces<strong>du</strong> hip-hop sénégalais, pionnieren Afrique de l’Ouest, lerap marocain prend la tête<strong>du</strong> mouvement au Maghreb.Patiemment, à force de showsà la scénographie attractive etintelligente, Fez City Clan s’estplacé dans le peloton de tête.L'une de ses forces principalestient dans la base musicaleet rythmique concoctéeavec finesse et dextérité parDJ Toto, fondateur <strong>du</strong> groupeen 2000. S’y ajoute le jeu debouche <strong>des</strong> MC's, L-tzack entête. Seigneur M et Crazy Happuient ses messages engagésen darija, l’arabe dialectal,et le Comorien KamalComoriano en tra<strong>du</strong>it le sensen français. Mais la vraie bottesecrète <strong>du</strong> Clan, son gimmickqui tue, c’est le gamin MCAnno, jeune cousin de DJ Totoqui rappe comme les grandsavec une belle voix haute etjuste, faisant craquer enfantset parents. Premier prix en2005 au Boulevard <strong>des</strong> JeunesMusiciens - incontournableévénement de Casablanca, fomenteuret témoin de la fameuse"nayda", version marocainede la "movida" - Fez City Clana sorti son premier album en2006 et prépare le deuxièmepour cet été. Heureux de voirs’ouvrir la voie <strong>du</strong> succès, DJToto exprime juste un regret :"À Fès, tout le <strong>monde</strong> nousconnaît et trouve ce qu’on faitformidable, mais depuis 2000,on n’y a joué qu’une seule fois.Ce qui fait mal, c’est qu’onporte le nom de notre ville maisque les responsables ne nousreconnaissent pas." La sortiede l’album pourrait changer ladonne…LIENS"À suivre"sur <strong>Mondomix</strong>.comRetrouvez le reportage vidéode Fez City Clan sur notre sitewww.mondomix.comSite web de l'artistewww.fezcityclan.com
à l’arrache - mondomix.com - 09Royal !Youssou N’Dour a lancé enfévrier, à Dakar, une sociétéde micro-crédit dénomméeBirima, <strong>du</strong> nom d’un ancienmonarque <strong>du</strong> XIX ème siècle,modèle de bravoure et deprobité loué par tous lesgriots. Le chanteur, dont lamère Sokhna N’Dour étaitgriotte, a lui-même composéun titre en hommage à l’illustrepersonnage (repris dansl’album Joko en 2000) qu’il aréenregistré avec <strong>des</strong> invités(dont Patti Smith) pour lancersa campagne de communication.Les prêts de Birima,dotée dans un premier tempsde 200 millions de francs CFA(plus de 305.000 euros), sont<strong>des</strong>tinés à <strong>des</strong> personnesexclues <strong>du</strong> système bancaire(artisans, artistes…).Lors d’un entretien accordéà l’AFP, Youssou N’Dour aécarté l'idée de dons pourfinancer Birima, souhaitantprivilégier de vraies "relationsde travail" avec les éventuelsbailleurs. "Je ne veux pas dedons, je n'(en) demande pas.(...) C'est une question de dignitépour les Africains", a-t-ildéclaré. D’autres sociétés demicro-crédit existent déjà auSénégal. Leur fonctionnementest calqué sur le système <strong>des</strong>"tontines", sorte de coopérativesde femmes qui cotisent àun fond commun pour ensuitetoucher un crédit à tour derôle sans passer par les banques.Le lancement officiel deBirima, rapporte l’AFP, "a étéfait conjointement avec celuid'une campagne <strong>du</strong> groupeitalien Benetton, intitulée "AfricaWorks" et <strong>des</strong>tinée, selonses promoteurs, à donner unevisibilité internationale au micro-créditen Afrique".> L'AVIS DE Seun KutiYoussou N'Dour a récemmentcréé au Sénégal une sociétéde micro-crédit, Birima. Quepenses-tu de cette initiative ?Youssou est quelqu'un quej'admire profondément. Biensûr que cette initiative estprécieuse. Tu sais, en Afrique,l'entraide est une notiontoute relative. L'Église, parexemple : au Nigeria, l'Églisereçoit beaucoup d'argent <strong>des</strong>es fidèles, qui donnent sanscompter à leur paroisse. Parfois,ils donnent même tout cequ'ils ont ! Et que fait l'Égliseen retour ? Rien, ou pasgrand-chose. Au lieu de faireconstruire <strong>des</strong> écoles, <strong>des</strong>hôpitaux ou je ne sais quoiencore, certains pasteursvoyagent à bord de jets privés,vivent dans de superbesdemeures, tout ça sur le dosde pauvres gens alors que cesont ces mêmes pasteurs quidevraient donner l'exemple.Je ne dis pas que tous secomportent comme ça, maisc'est une réalité. Alors queYoussou N'Dour, un artiste, unchanteur, un Africain, ait décidéd'accompagner ceux quien ont vraiment besoin, de lesaider à se prendre en mainéconomiquement parlant,oui, c'est une remarquableattitude qu'il faut saluer. C'estcomme ça qu'on arrivera àfaire évoluer les mentalités.(Propos recueillis par Stéphane Faure)Version intégrale sur <strong>Mondomix</strong>.com