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l'actualité des cultuRes du monde - Mondomix

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60 - mondomix.com - Chroniquesplongée littérairedans le ghetto de LaNouvelle-Orléanspar Jean-Pierre BruneauDéjà auteur d’un excellent "BluesBar" situé dans les milieux de lasoul néo-orléanaise, Ace Atkinsremet en selle dans Dirty SouthRap son épatant privé humanistemais fictif Nick Travers, professeurde blues à l’université Tulane, pourune palpitante enquête. Après une<strong>des</strong>cription hallucinante <strong>du</strong> "housingproject" (cité HLM) dénomméCalliope, Atkins rappelle que la conjonction "sexe et violencedans la musique n’est pas nouvelle" et désigne les nombreux"points de convergence entre blues d’hier et rap d’aujourd’hui".Aujourd’hui détruits par l’ouragan Katrina, les quartiers périphériquesdélabrés à population noire de Nola (New Orleans, Louisiana)ont donné naissance au "bounce", le hip-hop local, plein derage, de sexe, de fureur et de bruit. La vie quotidienne dans ce9-3 américain dépassait en horreur tout ce que l’on peut imaginer.Au moins une demi-douzaine de rappeurs ont été tués par balles,dont le célèbre Soulja Slim ou la fille de Juvenile (figure marquante<strong>du</strong> rap de Nola) <strong>des</strong>cen<strong>du</strong>e il y a quelques semaines à Atlantapar son demi-frère. Un autre de ses chefs de file, Mystikal, esttoujours en taule pour viol (après avoir assisté à l’assassinat de sasœur par l'un de ses potes lors d’un anniversaire). Inventeurs <strong>du</strong> terme"bling bling" (un titre interprété par BG, Juvenile et Lil’ Wayneen 1999), ces rappeurs gangsta ne pouvaient qu’intéresser <strong>des</strong>écrivains comme l’Irlandais Nik Cohn, auteur il y a plus de trenteans d’une fameuse histoire <strong>du</strong> rock ("Awopbopaloobop"). Dans"Triksta" (qu’on peut tra<strong>du</strong>ire par bouffon ou embrouilleur) Cohn,obsédé par La Nouvelle-Orléans, écrit : "J’ai aimé cet endroitplus que tout autre au <strong>monde</strong>". Son ouvrage raconte avec verve,talent et sans complaisance ses tentatives de pro<strong>du</strong>cteur et saplongée dans cet univers chaotique dont les quelques aspectsjubilatoires lui auront au moins permis de surmonter sa peur.Dans "Un siècle de Musique à la Nouvelle Orléans", Jean-PierreLabarthe consacre un long chapitre au bounce et souligne que le"dirty south apparaît comme la suite logique <strong>du</strong> dirty jazz qui avaitpercé à Storyville cent ans auparavant", et voit même en JellyRoll Morton, "inventeur" autoproclamé <strong>du</strong> jazz, un précurseur del’attitude bling bling avec "son diamant serti dans une incisive etune rivière de brillants cousue à même ses fixe-chaussettes".LIENSÀ Lire- Nick Cohn, "Triksta, un écrivain blanc chez les rappeurs de LaNouvelle-Orléans", Points/Seuil- Ace Atkins, "Dirty South Rap", Editions <strong>du</strong> Masque- Jean-Pierre Labarthe, "Un siècle de musique à la Nouvelle-Orléans", Scali

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