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l'actualité des cultuRes du monde - Mondomix

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43chroniques Afriquemondomix.comSeunKuti+ fela's egypt 80"Many things"(tôt ou tard)SEHENO"KA"(Lokanga/Fairplaylist)ce recueil est tout simplementirrésistible. Laissez-vous prendreau jeu ! SQqui mériterait une meilleurepro<strong>du</strong>ction pour achever deconvaincre. Yannis RuelLes motifs syncopés deguitare, la pulse <strong>du</strong> shékéré,cette calebasse évidée entouréede perles, et les rondeursde la basse donnentle ton avant que les cuivresn’entrent dans la dansesur "Think Afrika", premier<strong>des</strong> sept titres de ce ManyThings. "Bon sang ne sauraitmentir", comme disentles anciens. Seun (prononcez shéhoun) est le dernier<strong>des</strong> trois fils officiels de Fela Anikulapo Ransome Kuti,né de son union avec Fehintola, une danseuse-choristed’Egypt 80 décédée l’an passé. Tout juste âgé de 25ans, Seun Fela débarque avec un redoutable premier albumpro<strong>du</strong>it par Martin Meissonnier, l’ami et pro<strong>du</strong>cteurde son père. Enregistré à Lagos en octobre 2006 avecl’Egypt 80, la mythique formation de l’illustre paternel et"godfather of Afrobeat", et mixé en France en août 2007,ce Many Things a été précédé de quelques retentissantestournées et d’un maxi vinyle. Au dos <strong>du</strong> digipack,l’illustration est un montage hyperréaliste <strong>du</strong> ContinentPremier en flammes. Le propos est explicite : l’Afrique enflammes ! "Bon sang ne saurait mentir", répètent les anciens.Véritables brûlots rodés sur scène, 6 de ces 7 titresmilitent, revendiquent, contestent et assènent quelquesvérités toujours bonnes à entendre, décochant autant deflèches au verbe-venin ("Think Africa", "Many Things"…)en direction <strong>des</strong> traites de son continent, <strong>des</strong> as de lacorruption, <strong>des</strong> petites magouille et <strong>des</strong> grands trafics."Bon sang ne saurait…". "Fire Dance" éclaire d’une lumièretamisée l’idée d’Afrique en feu. Chaleur, chaleur…Mais au-delà de ce jeu <strong>des</strong> 7 ressemblances où le valeureuxrejeton réussit un sans-faute, tant sur scène quesur disque, Seun imprime une marque personnelle faitede respect et d’audace musicale. "Bon sang, bon son".Ce Many Things ne se contente pas de satisfaire lesexigences d’un cahier <strong>des</strong> charges scrupuleux, il donne<strong>des</strong> pistes pour demain. Visionnaire. "Bon…", réellementbon, ce premier réquisitoire renoue avec la parole <strong>des</strong>anciens tout en laissant s’exprimer la fougue <strong>du</strong> jeuneSeun ! SquaalyBedouin JerryCan Band"Coffee Time"(30IPS/Nocturne)Le Bedouin Jerry Can Ban<strong>des</strong>t composé de musicienset conteurs bédouins doncnoma<strong>des</strong>, originaires de lapartie africaine <strong>du</strong> désert <strong>du</strong>Sinaï. Leur bric-à-brac percussiftient plus d’un déballagesur le marché aux pucesd’une ville sinistrée par <strong>des</strong>années de conflit que <strong>du</strong>stand de percussions. Ainsi,à côté <strong>des</strong> instruments mélodiques(simsimsiyya, lyreégyptienne à cinq cor<strong>des</strong>,neys et flûtes à bec), <strong>des</strong>tambours sur cadre ou survase d’argile côtoient <strong>des</strong>boîtes de munitions, <strong>des</strong> jerrycansrécupérés sur un <strong>des</strong>champs de bataille de la région.Teintant leurs excitantesrythmiques de couleurs inédites,de sonorités ten<strong>du</strong>es,presque asséchées, le BJBperpétue la tradition musicalede ces gens <strong>du</strong> voyage,compagnons <strong>des</strong> sables. Ilscolportent <strong>des</strong> légen<strong>des</strong> ancestrales,chantent l’accueilet la générosité, le fumet <strong>du</strong>café, et comme partout dansle <strong>monde</strong>, s’enflamment ausujet de l’amour. SQUn CD enchâssé dans un cartoncirculaire, accompagnéd'un livret aux riches couleurs,imprimé en Inde sur <strong>du</strong> papierécologique : à lui seul, l'objetpourrait faire renaître l'intérêtpour le disque. Seheno, chanteuseau timbre profond issued'une famille musicienne deMadagascar, et son compagnon,Prabhu Edouard, percussionnisteindien aux tablasvéloces et francophones, ontpeaufiné leur projet de chansonsaux embruns de l'océanIndien avec une belle brochetted'amis. Le troubadour mahoraisMikidache, le seigneur del'accordéon malgache RégisGizavo ou le joueur de santourSandip Chatterjee, plusune poignée de compagnonshabiles, ont aidé le couple àmettre au <strong>monde</strong> sa déclarationd'amour aux hommeset à la terre. Elaboré sur troisans, Ka possède les caractéristiques<strong>des</strong> premiers disqueslonguement réfléchis et souventcorrigés. Si la tentationd'en gommer les aspéritésl'a ren<strong>du</strong> parfois un peu lisse,il nous plonge dans l'universsouvent touchant d'une artisteà découvrir. Benjamin MiNiMuMThe Rough Guideto Congo Gold(Rough Guide/World Music Network/Harmonia Mundi)Si la danse est apparue surterre en un endroit, c’est forcémentau Congo. Cette nation,qui n’a pas connu que<strong>des</strong> jours heureux, a pro<strong>du</strong>itau milieu <strong>du</strong> siècle dernierune musique métissée <strong>des</strong>plus délicates et <strong>des</strong> plusdansantes. C’est pourquoi lacollection discographique éditéepar l’un <strong>des</strong> pros <strong>du</strong> guidede voyage (Rough Guide)revient en Afrique centraleavec ce Congo Gold où l’oncroise avec plaisir les vétéransWendo Kolosoy et Papa Noël,le militant Sam Mangwana,le prolifique Grand Kallé, lecélébrissime Rochereau etson collègue Nico ou les regrettésFranco et Madilu.Orchestrations millimétrées etgrooves expansifs, voix délicieuseset cuivres rutilants,Baba Sissoko"Djekafo"(Il manifesto)Grand maître <strong>du</strong> tamani, cetinstrument ensorceleur surnommé"tambour parlant",le griot malien Baba Sissokoexcelle aussi au ngoni et aubalafon. Après avoir exercéses talents auprès, entre autres,d'Habib Koité, ToumaniDiabaté, Ali Farka Touré, ArtEnsemble of Chicago, Sting,ainsi qu'au sein de son groupeTaman Kan, il revient à ses racinespour célébrer la riche diversitémusicale de son pays.Signifiant "rencontre", Djekaforassemble une vingtaine demusiciens maliens, parmilesquels Bassekou Kouyaté,Mamani Keita, ou encoreBallaké Sissoko. Enregistréeen quatre jours, l'alchimie del'union tient <strong>du</strong> miracle : unhommage philosophique etsensible aux racines, à la nature,à la famille et à l'amour,qui jaillit comme source vive.Anne-Laure LemancelNECO NOVELLAS"NEW DAWN – KU KHATA"(World Connection)Avec d’indéniables qualités decompositeur, un chant graveet doux capable d’évoquerBonga aussi bien qu’AlJarreau, cet artiste mozambicainbasé à Rotterdam pourraitbien se convertir en artiste depremier plan de la pop africaine.Son premier album <strong>des</strong>tinéau marché international commencede la meilleure manièrequi soit, avec un gospel à lamode sud-africaine, une fusionsamba en <strong>du</strong>o avec LilianVieira (Zuco 103) et un afrobeatépuré sur lequel sa fratrie demusiciens, en particulier lesharmonies vocales de sessœurs, font merveille. Mais,en même temps qu’il passe àl’anglais sur les quatres chansonssuivantes, le disque perdson fil con<strong>du</strong>cteur, comme siNeco Novellas voulait y fairetenir toutes les influences quile nourrissent, <strong>du</strong> jazz au folken passant par le reggae. Undébut prometteur donc, maisAbidat R’ma Sorba(Cinq planètes/L’Autre Distribution)Le Maroc est un vivier inépuisablede musiques populaires.Après les flûtes et les tamboursde Joujouka, révéléspar l’écrivain Paul Bowles au"Rolling Stone" Brian Jonesdans les années 70, il y eut,plus récemment, le travail devulgarisation sur la musiquegnaoua, effectué notammentgrâce au festival d'Essaouira."L’Abidat R’Ma" (que l’on peuttra<strong>du</strong>ire par "aide au tir <strong>des</strong>chasseurs") ne cède rien auxdeux genres précités. Il s’agitd’un rituel théâtralisé lié auxtraditions pastorales et à l’artéquestre, et pratiqué au centre<strong>du</strong> pays dans la région d’OuedZem et de Khouribga (célèbrepour ses phosphates).Le groupe excelle à restituercette musique très rythmée etquasi extatique sous forme de"chant et réponse", tout à faitdansable et de plus en pluspopulaire chez la jeunessemarocaine. Jean-Pierre BruneauLA FAMILLE GADO"ENTRE ROMANCEET MALOYAS"(Takamba Records)Recueil patrimonial, ce CDau livret exemplaire est le fruitde collectages réalisés entre2005 et 2007 à la Réunionauprès de la famille Gado.Pierre Jean, dit "Ti Jean", sesenfants et petits-enfants ontlivré au cours de ces enregistrementsun répertoire demaloyas "pléré", liés au culte<strong>des</strong> ancêtres, ou maloyas"festifs" et profanes, ainsi que<strong>des</strong> romances, proches parleurs structures de piècesinstrumentales savantes et decomplaintes populaires qui firentflorès au XIX ème siècle enEurope. Le maloya, interditsur l'île de 1956 à 1981 parle pouvoir en métropole, estaujourd’hui l'une <strong>des</strong> composantesidentitaires <strong>du</strong> sonréunionnais, mais ses romancesne sont pratiquement pluschantées sur l’île. D’où l’intérêtde ce travail. SQ

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