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l'actualité des cultuRes du monde - Mondomix

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DUB 6 e continent mondomix.com - 29grosses archives <strong>du</strong> reggae et <strong>du</strong>b anglais. Le petit homme barbu estdiscret et fuit généralement les interviews. On sait peu de choses delui, même pas son véritable nom : "Ceux qui connaissent leur histoiresavent que Shaka Zulu est un guerrier africain Roi <strong>des</strong> Zoulous. Ceuxqui connaissent leur reggae savent que Jah Shaka est le nom d’unroi indiscuté <strong>du</strong> sound system", peut-on lire sur son site internet enguise de biographie. Quelques éléments ont pourtant suffi à bâtir salégende, notamment cette incroyable capacité à gérer seul (et avecune seule platine !) son sound-system. Cet amateur de soul et deblues, arrivé à Londres à l'âge de 8 ans, a été l'un <strong>des</strong> principauximportateurs de ce qui est devenu une véritable culture <strong>du</strong> "sound"."Des milliers de Jamaïcains ont été "délocalisés" pour travailler dansles hôpitaux ou les transports publics à Londres. Comme ils n’avaientpas de lieux pour écouter leur musique, ils ont dû les créer", se souvientDennis Bovell, l'un <strong>des</strong> pionniers de ces discomobiles et bassistede LKJ (Bovell officiait à Notting Hill, où est né le Carnaval en 1964,lorsque Jah Shaka commençait tout juste à distiller son message culturel).D’abord, les sound-systems ont joué <strong>du</strong> ska et <strong>du</strong> blue-beat, puis <strong>du</strong>reggae, <strong>du</strong> <strong>du</strong>b et <strong>des</strong> sons digitaux.Jah ShakaRasta Zoulou// Telerama Festival DubTexte Élodie Maillot Photographie D.R.Depuis la création en 2002 de son festival, l'hebdotélé le plus culturel de France soutient le <strong>du</strong>b,fils légitime <strong>du</strong> reggae et procédé musical à partentière. Cette année (aux côtés d'Aba Shanti I,Improvisators Dub ou Vibronics), le LondonienJah Shaka, expert en basses lour<strong>des</strong>. Portrait."Ma première expérience musicale décisive, et même sensorielle,je la dois à Jah Shaka. J’allais le voir rien que pour sentir ses bassesme chatouiller l’estomac." L’homme qui confesse ce souvenir d’adoest pro<strong>du</strong>cteur, mais il se dit plutôt allergique au reggae. Comme beaucoupd’Anglais de sa génération, Nick Gold (qui a notamment signéAli Farka Touré, Toumani Diabaté et Compay Segundo) a baigné dansle <strong>du</strong>b et les sound-systems londoniens pour faire sa culture musicale.Car le <strong>du</strong>b est bien une musique de pro<strong>du</strong>cteur, un ancêtre <strong>du</strong>remix né de l’erreur d’un technicien qui oublia un jour de connecter lapiste voix pendant la copie d’un morceau. Ce qui ne fut qu’un remplissagede face B à moindre frais devint un procédé, puis un genremusical à part entière. Entre <strong>des</strong> lignes basses dénudées et <strong>des</strong> effetshypnotiques, la créativité flirte avec la liberté et conquiert de plus enplus d’amateurs, venus <strong>du</strong> reggae mais aussi <strong>du</strong> rock alternatif, <strong>du</strong>hip-hop, de l’électro... A l'instar de Nick Gold, Joe Strummer, DamanAlbarn, Manasseh et bien d'autres ont suivi le fameux Jah Shaka, personnagepresque aussi mutique qu’une version <strong>du</strong>b, à qui l’on doit<strong>des</strong> dizaines d’albums (avec Aswad, Horace Andy, Max Romeo…),dont la plupart <strong>des</strong> originaux ont disparu en 2000 dans un terrible incendiequi a miraculeusement épargné Shaka, mais emporté les plusAutre figure de la scène <strong>du</strong>b anglaise, Manasseh témoigne : "À l’époque,à Londres, il fallait choisir son camp : la musique noire ou la musiqueblanche, parce qu’il n’y avait pas de fusion. Jah shaka offrait une alternativepacifique et non raciste, et son sound-system avait un son inimitable.Je pouvais le reconnaître à <strong>des</strong> centaines de mètres, juste àson traitement <strong>des</strong> basses." Fidèle militant de la cause rasta, Shaka n’ajamais joué de disques dégradants, mais s’est construit une réputation :celle <strong>du</strong> combattant pour le "roots and culture" (tendance qui valorise unmessage de paix et d’amour). La tâche ne fut pas toujours aisée, surtoutà une époque où le "slackness" (style axé sur <strong>des</strong> paroles à connotationsexuelles ou violentes prônées par certains deejays) dominait les dancehalls.Mais Shaka, consciencieusement, s’est imposé, réussissant àconserver sa tendance roots <strong>du</strong> <strong>du</strong>b malgré l’utilisation de machinessophistiquées. "Depuis les années 80, Shaka maintient le flambeau rastaoriginel, souligne David Katz, auteur d'une biographie référence d’unautre <strong>du</strong>b master, Lee Perry. Il a inspiré de nombreux façonneurs de <strong>du</strong>bcomme The Disciples, Bush Chemists et bien sûr Aba Shanti. Tous luidoivent leur inspiration." Et le "vieux père" Shaka, qui joue toujours lesdernières galettes - conscious - qui s’arrachent à Kingston, devrait hypnotiserle festival, avant de laisser place à la sono de 14 Kw <strong>du</strong> collectiffrançais Blackboard Jungle. Flambeau et courant transmis.LIENSDehors... en concertsProgramme <strong>du</strong> Télérama Dub Festival page 63Site web de l'artistewww.shakasoundsytem.com

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