Valeur métonymique de l'image

Valeur métonymique de l'image> D'abord, dans notre langage écrit ou oral, qu'est-ce que qu'une métonymie* ?*métonymie, n. f. (du grec « changement de nom »): procédé par lequel une idée est exprimée parun terme désignant une autre idéeQuand on dit « mange ton assiette » cela signifie que l'on doit manger le contenu de l'assiette, etnon pas dévorer une assiette en porcelaine (parce que sinon, bonjour les douleurs à l'estomac !)Dans cette expression on désigne le contenu (la nouriture) par le contenant (l'assiette).Cette façon de parler s'appelle une métonymie.La métonymie est une sorte de raccourci que l'on s'autorise dans notre langage: « mange tonassiette » est plus direct que « mange le contenu de ton assiette »Il y a d'autres façons de faire une métonymie: quand on désigne le tout par la partie, l'effet par sacause.Autres exemples: « boire un verre », « les plaisirs de la table », « la ville dort (les habitants) »,« une fine lame (escrimeur) », « il s'est fait refroidir (tuer) »> Ce même raccourci se retrouve souvent dans les images. Dans ce cas, il s'agit pour le créateurd'évoquer le tout par la partie: une partie (un détail) peut à elle seule évoquer un tout.Prenons l'exemple de la photo si dessous: inutile de cadrer le personnage en entier car ses mainssuffisent à traduire la vieillesse du personnage, la rudesse de son travail, sa classe sociale, sa viedifficile...Dans la métonymie le fragment prend valeur du tout, affectif, moral, intellectuel.Russel Lee, Les mains d'une fermière de l'Iowa, photographie de 1936

Exemples de métonymiedans l'image artistiqueRené Magritte, Le modèle rouge, 1935L’instrument et l’utilisateur, l’organe et l’artifice serejoignent comme soudés par le lien de l’utilité.Un pied c'est fait pour marcher, une chaussure,imititation humaine du pied, pour protéger le pied.René Magritte, Le viol, 1934Mouvement artistique:le surréalismeToujours régie par ce principe de la métonymie, la toile intitulée Le viol présente un visagede femme - la victime - qui est en fait un mélange des organes attentés par le violeur. Lafemme représentée subit en quelque sorte deux fois le viol. Le deuxième viol étant un violreprésentatif d’une femme niée en tant que sujet, réduite à la chair blessée, aux organesqui la différencient d’un homme.Gustave Courbet(1819-1877)L'Origine du monde, 1866Huile sur toile, 46 cm X 55 cmMusée d'Orsay, ParisCette peinture peut heurterla sensibilité de certains élèves.Si les responsables légaux sontd'accord pour qu'elle figure enentier dans ce classeur alorsveuillez l'imprimer et lacoller ici-même.Mouvement artistique:le réalismeCe tableau fut commandé par un diplomate turcpour sa collection personnellede tableaux érotiques.Le cadrage quasi photographique exclut la tête etles membres du modèle féminin, l'artiste cherchantà focaliser l'attention du spectateur sur les partiessexuelles, comme pour le faire plonger dansl'intimité de l'acte amoureux...Le rapport entre le titre et le tableau illustre bien le principe de la métonymie: « l'origine du monde » renvoit à une questiontrès vaste, d'ordre philosophique, que l'artiste résume à ce petit détail anatomique...