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ariane naxos 1.wps - LivretPartition.com

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ARIADNE AUF NAXOS(2° version de 1916)Richard StraussLivret de Hugo von HofmannstahlSynopsisPrologue.Le prologue (qui se substitue à la pièce de Molière dans la seconde version) met en scène les préparatifs d'unefête donnée par un riche bourgeois de Vienne qui a engagé une troupe d'opéra et une troupe de la <strong>com</strong>media dell'arte.Ces préparatifs fébriles montrent l'affrontement entre les deux troupes, menées respectivement par la Primadonna etpar Zerbinette. Le Majordome vient annoncer que les divertissements devront avoir lieu simultanément et s'achever àtemps pour le feu d'artifice. Exaspération du Compositeur devant la situation imposée par le « Bourgeois gentilhomme »viennois; il est calmé tour à tour par le vieux Maître de musique, par Zerbinette et surtout par sa foi en la musique.L'opéra.Ariane dort sur son île de Naxos. À son réveil, elle évoque dans un long monologue son bonheur passé avec Thésée,constamment interrompue par les <strong>com</strong>mentaires des <strong>com</strong>édiens italiens. Elle ne songe qu'à la mort, malgré l'interventionde Zerbinette qui tente de la convertir à une philosophie plus légère. Les trois nymphes annoncent l'arrivée d'un bateauamenant Bacchus qui sort des bras de Circé. Ariane l'accueille <strong>com</strong>me le messager de la mort. Suit alors un longduo d'amour qui transfigure Ariane. Zerbinette revient pour se réjouir, dans un dernier <strong>com</strong>mentaire, de ce que sesconseils ont été suivis.------------------------------VORSPIELPROLOGUELe prologue se déroule chez un riche bourgeois parvenu de Vienne à une période indéterminéeORCHESTER EIN LEITUNGPRÉLUDE ORCHESTRALEin tiefer, kaum möblierter und dürftig erleuchteter Une salle dans le palais d'un grand seigneur. Elle estRaum im Hause eines großen Herrn. Links und rechts je peu meublée et peu éclairée. A gauche, deux portes; àzwei Türen. In der Mitte ein runder Tisch. Im Hintergrund droite, deux portes. Au milieu, une table ronde. Dans lesieht man Zurichtungen zu einem Haustheater. Tapezierer fond, on prépare un petit théâtre; ouvriers et tapissiersund Arbeiter haben einen Prospekt aufgerichtet, dessen ont dressé un décor dont on aperçoit l’envers. Un passageRückseite sichtbar ist. Zwischen diesem Teil der Bühne oblique sépare ce théâtre du devant de la scène. L'intenunddem vorderen Raum läuft ein offener Gang querüber. dant entre.Haushofmeister trifft auf.MUSIKLEHRER (ihm entgegen)LE MAÎTRE DE MUSIQUE (qui va à sa rencontre)Mein Herr Haushofmeister! Sie suche ich im ganzen Hause! Monsieur l'Intendant, de tous les côtés, je vous cherche!HAUSHOFMEISTERL’INTENDANTWomit kann ich dienen? Muß allerdings bemerken, daß ich Que puis-je pour vous? Notez toutefois que je suis prespressiertbin. Die Vorbereitungen zur heutigen großen sé! Les préparatifs pour la fête de ce jour dans leAssemblée im Hause des reichsten Mannes von Wien - wie palais du plus riche homme de Vienne - <strong>com</strong>me j'aime àich meinen gnädigen Herrn wohl betiteln darf - qualifier Monseigneur -MUSIKLEHREREin Wort nur! Ich höre soeben, was ich allerdings nichtbegreifen kann -HAUSHOFMEISTERUnd das wäre?LE MAÎTRE DE MUSIQUERien qu'un mot! Je viens d'apprendre une chose qui,pourtant, semble incroyable...L’INTENDANTQuelle chose?MUSIKLEHRERLE MAÎTRE DE MUSIQUE- und was mich in erklärliche Aufregung versetzt - ... et je suis dans un état fiévreux qui me trouble.HAUSHOFMEISTERIn Kürze, wenn ich bitten darf!L’INTENDANTVite, je vous prie.MUSIKLEHRERLE MAÎTRE DE MUSIQUE- daß bei der heutigen festlichen Veranstaltung hier im J'apprends qu'à l'occasion de la tête, en ce palais -Palais - nach der Opera seria meines Schulers - kaum traue après l'opéra seria de mon élève - puis-je en croire mesich meinen Ohren - noch eine weitere, und zwar gleichfalls oreilles? - on va jouer encore - <strong>com</strong>ment nommer ça? -sozusagen musikalische Darbietung in Aussicht genommen ist l'on va jouer encore une autre œuvre, soi-disant oeuvre- eine Art von Singspiel oder niedrige Posse in der ita- musicale, sorte d'opérette, plutôt farce grossière, à lalienischen Buffo-Manier! Das kann nicht geschehen!manière du bouffe italien! Ça, c'est impossible!HAUSHOFMEISTERKann nicht! Wieso?L’INTENDANTImpossible! Pourquoi?1


- Ariane à Naxos -MUSIKLEHRERDarf nicht!HAUSHOFMEISTERWie beliebt?MUSIKLEHRERDas wird der Komponist nie und nimmer gestatten!LE MAÎTRE DE MUSIQUEAssurément!L’INTENDANTVous dites?LE MAÎTRE DE MUSIQUEL'auteur ne voudra, non jamais, le permettre!HAUSHOFMEISTERL’INTENDANTWer wird? Ich höre: gestatten. Ich wüßte nicht, wer L'auteur ne voudra pas permettre? Dans ce palais où vousaußer meinem gnädigen Herrn, in dessen Palais Sie sich êtes, et avez l'honneur de produire votre talent, je nebefinden und Ihre Kunstfertigkeiten heute zu produzieren sais pas qui, sinon Monseigneur, a quelque chose àdie Ehre haben, etwas zu gestatten - geschweige denn an- permettre, et moins encore à ordonner!zuordnen hätte!MUSIKLEHRERLE MAÎTRE DE MUSIQUEEs ist wider die Verabredung. Die Opera seria « Ariadne » Mais c'est contraire à nos conventions! L'opéra seria Ariwurdeeigens für diese festliche Veranstaltung komponiert. ane devait, à l'occasion de cette fête, seul être <strong>com</strong>posé.HAUSHOFMEISTERL’INTENDANTUnd das ausbedungene Honorar wird nebst einer munifizen- Et les honoraires stipulés, outre une généreuseten Gratifikation durch meine Hand in die Ihrige gelan- gratification, passeront de ma main dans la vôtre.gen.MUSIKLEHRERIch zweifle nicht an der Zahlungsfähigkeit eines steinreichenMannes.HAUSHOFMEISTERFür den Sie samt Ihrem Eleven Ihre Notenarbeit zu lieferndie Auszeichnung hatten. - Was dann steht noch zuDiensten?LE MAÎTRE DE MUSIQUEJe n'ai aucun doute quant à la solvabilité d'un hommeaussi riche.L’INTENDANTMoyennant quoi, votre élève et vous deviez livrer votreouvrage musical. Que désirez-vous donc encore?MUSIKLEHRERLE MAÎTRE DE MUSIQUEDiese Notenarbeit ist ein ernstes, bedeutendes Werk. Es Cet ouvrage musical est sérieux et de haute valeur; et nouskann uns nicht gleichgültig sein, in welchem Rahmen die- ne pouvons négliger le cadre dans lequel il faut qu'on leses dargestellt wird!montre!HAUSHOFMEISTERL’INTENDANTJedennoch bleibt es meinem gnädigen Herrn summo et unico Cependant il appartient à Monseigneur, summo et unicoloco überlassen, welche Arten von Spektakel er seinen loco, de décider quel genre de spectacle il lui plaît dehochansehnlichen Gästen nach Vorsetzung einer feierlichen donner à ses hôtes éminents, après les avoir mis devantKollation zu bieten gesonnen ist.une imposante collation.MUSIKLEHRERZu diesen die Verdauung fördernden Genüssen rechnen Siedemnach die heroische Oper « Ariadne« ?LE MAÎTRE DE MUSIQUESans doute <strong>com</strong>ptez-vous parmi les divertissements quiaident à la digestion l'héroïque opéra Ariane!HAUSHOFMEISTERL’INTENDANTZuvörderst diese, danach das für punkt neun Uhr anbe- Donc Ariane pour <strong>com</strong>mencer; ensuite, à neuf heuresfohlene Feuerwerk und zwischen beiden die eingeschobene tapantes, le feu d'artifice ; et, entre les deux, l'opéraOpera buffa. Womit ich die Ehre habe, mich zu empfehlen. bouffe. Là-dessus, j'ai l'honneur de vous saluer.(Geht ab)MUSIKLEHRERWie soll ich das meinem Schuler beibringen?(Ab nach der anderen Seite. Ein junger Lakai führteinen Offizier herein, dem er voranleuchtet)DER LAKAIHier finden Euer Gnaden die Mamsell Zerbinetta. Sie istbei der Toilette. Ich werde anklopfen.(Horcht und klopft an die Tür rechts vorne)DER OFFIZIERLaß Er das sein und geh Er zum Teufel.(Er Stößt den Lakai heftig weg und tritt ein)DER LAKAI (taumelt, rettet den Leuchter auf einen Wandtischrechts zwischen den beiden Türen und klaubt sichzusammen)Das ist die Sprache der Leidenschaft, verbunden mit einemunrichtigen Objekt.KOMPONIST (kommt eilig von rückwärts)Lieber Freund! Verschaffen Sie mir die Geigen. RichtenSie ihnen aus, daß sie sich hier versammeln sollen zu(Il sort)LE MAÎTRE DE MUSIQUEPar quel moyen en aviser mon élève?(Il sort de l’autre côté. Un jeune laquais introduitun officier)LE LAQUAISLà, votre Honneur pourra trouver Mam'sell Zerbinette. Elleest à sa toilette. Je vais aller frapper.(il écoute et frappe à la première porte de droite)L’OFFICIERLaisse-moi donc, et va-t'en au diable!(il repousse le laquais brutalement et entre)LE LAQUAIS (trébuche, tâche de préserver son flambeau en leposant sur un guéridon qui se tribune entre les deux portesde droite, et le reprend.)C'est le langage de la passion qui enchaine et pervertitun indigne objetLE COMPOSITEUR (entre très agité, par le fond)Cher ami, veuillez me chercher les violons. Prévenez-lesqu'il faut qu'on soit ici sur l'heure, afin qu'encore une2


- Ariane à Naxos -einer letzten kurzen Verständigungsprobe. fois nous puissions revoir quelques pages.DER LAKAI (gemein und grob)LE LAQUAIS (impertinent et vulgaire)Die Geigen werden schwerlich kommen, erstens weils keine Les violons ne pourront venir, primo, parce qu’ils n'ontFüß nicht haben, und zweitens, weils in der Hand sind! pas de pieds: secundo, on les tient en main.KOMPONIST (naiv, belehrend, ohne sich verspottet zuglauben)Wenn ich sage: die Geigen, so meine ich die Spieler.LE COMPOSITEUR (ne voyant pas que le laquais se moque etvoulant naïvement lui donner une leçon)Quand je dis: un violon, je parle du violoniste.DER LAKAI (gemein, von oben herab)LE LAQUAIS (arrogant, orgueilleux)Ach so! Die sind aber jetzt dort, wo ich auch hin sollt! Ah, bien! Ils se trouvent tous où je dois être aussi! Etund wo ich gleich sein werd - anstatt mich da mit Ihnen j'y vais tout de suite, au lieu d'attendre en votreaufzuhalten.<strong>com</strong>pagnie.KOMPONIST (ganz naiv, zart)Wo ist das?DER LAKAI (gemein, plump)Bei der Tafel!KOMPONIST (aufgeregt)Jetzt? Eine Viertelstunde vor Anfang meiner Oper beimEssen?DER LAKAIWenn ich sag: bei der Tafel, so mein ich natürlich beider herrschaftlichen Tafel, nicht beim Musikantentisch.KOMPONISTWas soll das heißen?DER LAKAIAufspielen tun sie. Capito? Sind also für Sie derzeitnicht zu sprechen.LE COMPOSITEUR (naïf et gentil)Où donc est-ce?LE LAQUAIS (arrogant, rude)À table!LE COMPOSITEUR (inquiet)Quoi? Un quart d'heure avant de jouer mon opéra, ces gensmangent!LE LAQUAISQuand je dis: « À table », j'entends, naturellement, latable seigneuriale, et non celle des instrumentistes.LE COMPOSITEURQue veux-tu dire?LE LAQUAISQu'ils sont à l'oeuvre! Compris? Donc, pour leur parler,cherchez une autre heure.KOMPONIST (aufgeregt, unruhig)LE COMPOSITEUR (agité, impatient)So werde ich mit der Demoiselle die Arie der « Ariadne » Alors je vais, avec la chanteuse, revoir l'air d'Arianerepetieren.une fois encore.(Will an die vordere Tür rechts)(il se dirige vers la première porte de droite)DER LAKAI (hält ihn ab)LE LAQUAIS (l'arrétant)Hier ist nicht die Demoiselle darin, die Sie suchen, die- Non, là n'est pas la Demoiselle que vous cherchez. Lajenige Demoiselle aber, die hier drin ist, ist derzeitig jeune Demoiselle qui se trouve là ne tient pas à ce qu'onfür Sie ebenfalls nicht zu sprechen.la dérange.KOMPONIST (naiv stolz)Weiß Er, wer ich bin? Wer in meiner Oper singt, ist fürmich jeder zu sprechen!DER LAKAI (lacht spöttisch)Hehehe!(Winkt ihm herablassend, geht ab)LE COMPOSITEUR (naïvement glorieux)Sais-tu qui je suis? Aux acteurs qui jouent son oeuvre.quand il lui plait. l'auteur leur parleLE LAQUAIS (avec un rire moqueur)Hé, hé, hé!(Il lui fait signe d'un air condescendant et sort.)KOMPONIST (klopft an die Tür rechts, bekommt keine Ant- LE COMPOSITEUR (frappe à la porte. Pas de réponse. Alors.wort; dann, plötzlich zornrot, dem Lakai nach) soudain, rouge de colère, à l’adresse du laquais)Eselsgesicht! sehr unverschämter frecher Esel! Tête de veau! Espèce impertinente d'âne,Der Eselskerl läßt mich allein hier vor der Tür – Cet idiot me laisse tout seul devant la porte -Hier vor der Tür mich stehn und geht.Seul devant cette porte et part.(Seine Miene geht vom Zorn zum Ausdruck starken Nach- (L'expression de son visage passe de la colère à uneNachdenkens über)réflexion profondeOh, ich möcht vieles ändern noch in zwölfter Stund - Ah, j'y voudrais changer encore beaucoup de choses,und heut wird meine Oper-Jusqu'au dernier moment, et, tantôt, je vais voir monO der Esel! Die Freud!oeuvre! Oh, quel âne, ô joie!Du allmächtiger Gott!Ô dieu tout-puissant!O mein zitterndes Herz! Du allmächtiger Gott! O mon cour tremble! toi, dieu tout-puissant!(Ninnt der Melodie nach, sucht in seinen Rocktaschen (Il reprend la mélodie qui lui était venue à l'esprit.nach einem Stück Notenpapier, findet eines, zerknitterts, Il essaie de se rappeler la mélodie, cherche dans sa pocheschlägt sich an den Kopf)un bout de papier à musique, en trouve un, le froisse etet se frappe ee front)Dem Bacchus eintrichtern, daß er ein Gott ist! Ein seliger Lorsque Bacchus entre, il faut que l’on voit un dieu!Knabe! Kein selbstgefälliger Hanswurst mit einem Panther Un enfant divin! Et non qun baladin sous une peau defell!tigre?Mir scheint, das ist seine Tür.Voilà sa porte, il me semble.(Läuft an die zweite Tür links, klopft; hält indessen (Il court à la deuxième porte à gauche pendant qu'ilmit voller Stimme die gefundene Melodie fest) chante à pleine voix la mélodie retrouvée.)O du Knabe! Du Kind! Du allmächtiger Gott! Bel enfant, tendre éphèbe, toi, dieu toutpuissant!(Die Tür geht auf, Perückenmacher taumelt heraus, empfängtsoeben eine Ohrfeige vom Tenor, der als Bacchus,(La porte s'ouvre, le Perruquier en sort en trébuchantet reçoit une gifle du Ténor qui, vêtu en Bacchus, mais3


- Ariane à Naxos -aber mit kahlem Kop die Lockenperücke in der Hand, nach la tète chauve, une pemtque à la main, apparais derrièreihm zornig heraustritt)lui, en colère.)DER TENORLE TENORDas! Für einen Bacchus! Das mir aufzusetzen mutet Er zu. Ça! Pour un Bacchus, ça! Tu veux que je mette ça sur monDa hat Er, Lump, für Seinen Bacchuskopf! front? Tiens donc, fripon! Prends ça pour ton Bacchus!(Gibt ihm einen Fußtritt)KOMPONIST (ist zurückgesprungen)Mein Wertester! Sie allerdringendst muß ich sprechen!PERÜCKENMACHER (zum Tenor)Dero mißhelliges Betragen kann ich belächelnd nur einerangenommenen Gemütsaufwallung zurechnen!KOMPONIST (nun wieder näherkommend)Mein Wertmeister!(Tenor schlägt die Tür zu)PERÜCKENMACHER (schreiend gegen die geschlossene Tür)Habe meinerseits keine Ursache, wegen meiner Leistungenvor Ihnen zu erröten!KOMPONIST (sich ihm nähernd, naiv bescheiden)Hat der Herr leicht ein Stückerl Schreibpapier?Hätt mir gern was aufnotiert!Ich vergeß nämlich gar so leicht.PERÜCKENMACHERKann nicht dienen!(Laüft ab)(Il lui donne un coup de pied)LE COMPOSITEUR (qui a bondi en arrière)Très honoré! J'ai quelques mots à vous dire!LE PERRUQUIER (au ténor)Je ris seulement de ces façons assez vulgaires que j’attribueà caractère emporté de naissance.LE COMPOSITEUR (qui se rapproche de nouveau)Très honoré!(Le ténor ferme violemment la porte)LE PERRUQUIER (criant devant la porte fermée)Je n'ai, quant à moi, nul motif d'avoir honte à votreégard de la façon dont je travailleLE COMPOSITEUR (il s'apprexche, modeste)Avez-vous un peu de papier, Monsieur?Je voudrais noter un thème.Et j’oublie si facilementLE PERRUQUIERJe regrette.(il s'en va.)ZERBINETTA (noch sehr im Negligé, mit dem Offizier aus ZERBINETTE (encore en négligé, sortant de sa chambre dedem Zimmer rechts)droite avec l’officier)Erst nach der Oper kommen wir daran. Es wird keine kleine Nous nous retrouverons après la pièce. Hélas, ce n'estMühe kosten, die Herrschaften wieder lachen zu machen, pas sans peine que je ferai rire cette noble assembléewenn sie sich erst eine Stunde gelangweilt haben. après qu’on l’ai d‘abord ennuyée si longtemps!(Kokett)(Minaudant)Oder meinen Sie, es wird mir gelingen?Croyez-vous, vraiment, que j'en sois capable?(Der Offizier küßt ihr stumm die Hand. Sie gehen nach (L'Officier, en silence, lui baise la main. Ils s'éloirückwärts,sprechen weiter. Die Primadonna mit dem Musik gnent vers le fond et continuent à parler. La Prima donnalehrer treten aus der vorderen Tür links. Sic trägt über sort de la première porte de gauche avec le Maître de musidemAriadne-Kostüm den Frisiermantel. Bleibt in der Tür que. Elle porte un peignoir de coiffeur sur son costumestehen. Der Musiklehrer will sich verabschieden.) d’Ariane. Le Maitre de musique prend congé d'elle.)PRIMADONNASchnell, lieber Freund! Einen Lakai zu mir!Ich muß unbedingt sofort den Grafen sprechen.(Schließt ihre Tür. Komponist hat sie gesehen, willhin)LA PRIMA DONNAVite, mon cher, appelez un valet!Je dois immédiatement parler au Comte.(Elle referme lapone. Le <strong>com</strong>pasueur l'apercevant veutaller à elle.)MUSIKLEHRER (hält ihn auf)LE MAÎTRE DE MUSIQUE (le retenant)Du kannst jetzt nicht eintreten - sie ist beim Frisieren. Défense d'entrer par là - la belle se coiffe.(Tanzmeister kommt von rückwärts, tritt rückwärts zuZerbinetta und dem Offizier)KOMPONIST (gewahrt erst jetzt Zerbinetta; zum Musiklehrer)Wer ist dieses Mädchen?(Musiklehrer, verlegen, nimmt ihn beiseite.)(Le Maître de danse vient du fond et va vers Zerbinetteet l'Officier.)LE COMPOSITEUR (apercevant Zerbinette; au Maître demusique)Quelle est cette jeune femme?(Le Maître de musique, gêné, le prend à l‘écart))TANZMEISTER (zu Zerbinetta)LE MAÎTRE A DANSER (à Zerbinette)Sie werden leichtes Spiel haben, Mademoiselle. Die Oper Ce ne sera qu'un jeu pour vous, Mad'moiselle, car cetist langweilig über die Begriffe, und was die Einfälle opéra languit. Quant à la musique, pour ce qui touche auxanlangt, so steckt in meinem linken Schuhabsatz mehr Me- idées, il en tient plus, ma foi, dans le talon gauche delodie als in dieser ganzen « Ariadne auf Naxos » mon soulier que dans toute Ariane à Naxos!MUSIKLEHRER (mit dem Komponisten ganz vorne)Sei sie wer immer!KOMPONIST (dringender)Wer ist dieses entzückende Madchen?LE MAÎTRE DE MUSIQUE (sur le devant de la scène, avec leCompositeur)Aucune importance.LE COMPOSITEURQuelle est cette charmante personne?MUSIKLEHRERLE MAÎTRE DE MUSIQUEUm so besser, wenn sie dir gefällt. Es ist die Zerbinetta. Eh tant mieux, si son minois te plait. C'est notre4


- Ariane à Naxos -Sie singt und tanzt mit vier Partnern das lustige Nachspiel,das man nach deiner Oper gibt.Zerbinette, qui joue, avec quatre autres, l'épilogue<strong>com</strong>ique qu'on donne après ton opéra.KOMPONIST (zurückprallend)LE COMPOSITEUR (bondissant)Nach meiner Oper? Ein lustiges Nachspiel? Tanze und Tril- Après ma pièce! On joue un épilogue <strong>com</strong>ique? Danses etler, freche Gebärden und zweideutige Worte nach « Ariad- farces, mines grotesques et mots à double sens aprèsne »! Sag mir’s!Ariane? Dis? parle!MUSIKLEHRER (zaghaft)Ich bitte dich um alles!LE MAÎTRE DE MUSIQUE (timidement)Je t'en supplie, écoute!KOMPONIST (tritt von ihm weg; edel)LE COMPOSITEURDas Geheimnis des Lebens tritt an sie heran, nimmt sie bei Le mystère de l'âme devant eux parait, les prend par lader Hand –(Heftig) und sie bestellen sich eine Affenkomö- main - et c'est à cet instant qu'ils réclament unedie, um das Nachgefühl der Ewigkeit aus ihrem unsagbar singerie, pour chasser stupidement cet impérissableleichtfertigen Schädel fortzuspülen!souvenir de leur cervelle!(Lacht krampfhaft)(riant nerveusement)O ich Esel!Ô pauvre âne que je suis!MUSIKLEHRERLE MAÎTRE DE MUSIQUEBeruhige dich! Du calme, allons !KOMPONIST (wütend)LE COMPOSITEUR (furieux)Ich will mich nicht beruhigen! Ein heiteres Nachspiel! Non, non! Pourquoi du calme? Jouer une farce ! UnEin Übergang zu ihrer Gemeinheit! Dieses maßlos ordinäre exutoire pour leur bassesse! Cette lourde foule, au goûtVolk will sich Brücken bauen aus meiner Welt hinüber in banal, voudrait faire un pont qui de mon âme allâtdie seinige! O Mäzene! Das erlebt zu haben, vergiftet mir jusqu'à son âme vile! O Mécène! Vivre un tel moment vadie Seele für immer. Es ist undenkbar, daß mir je wieder m'empoisonner, bien sûr, l'existence! Comment donceine Melodie einfällt! In dieser Welt kann keine Melodie pourrai-je, à présent, trouver encore une mélodie?die Schwingen regen!Aucune, en ce vil monde, ne peut plus entrouvrir ses ailes!(Pause, dann mit verändertem Ton, ganz gemütlich) (Pause, puis sur un autre ton, tout tranquille.)Und gerade früher ist mir eine recht schöne eingefallen! Et précisément une inspiration sublime me venait! UnIch habe mich über einen frechen Lakaien erzürnt, da ist mouvement de colère contre ce maudit laquais, et lasie mir aufgeblitzt - dann hat der Tenor dem Perückenma- mélodie a fui! Et puis le Ténor m’a donné la gifle,cher eine Ohrfeige gegeben - da hab ich sie gehabt! - mécontent de sa perruque, et l'air m'est revenu! Un airEin Liebesgefühl, ein, süß bescheidenes, ein Vertrauen, amoureux, d'un sentiment très doux; quelle aveuglewie diese Welt es nicht wert ist -da: - confiance, dont le monde est indigne... Là...(Den Text improvisierend)(Il improvise)Du, Venus' Sohn - gibst süßen LohnO dieu d'amour qui, tour à tour,Für unser Sehnen und Schmachten!Nous donne joie et souffrance.Lalalala - mein junges HerzLa, la, la, la - mon jeune coeurUnd all mein Sinnen und Trachten:Par toi s'emplit d'espérance!O du Knabe, du Kind, du allmächtiger Gott! Bel enfant, tendre éphèbe. toi, dieu tout-puissant!Du allmächtiger Gott!Toi, dieu tout-puissant!(Eilig gemütlich)(Rapidement, de bonne humeur)Hast ein Stückerl Notenpapier?Un papier pour prendre des notes!(Musiklehrer gibt ihm welches. Komponist notiert. Zer- (Le Maître de musique lui tonne un morceau de papier;binetta im Gespräch, lacht auf. Harlekin Scaramuccio, Bri- le Compositeur écrit. A ce moment Arlequin, Scaramouche.ghella, Truffaldin sind im Gäsemarsch aus Zerbinettas Brighella et Trufaldin sortent à la queue leu leu de laZimmer herausgekommen)chambre de Zerbinette.)ZERBINETTA (vorstellend)ZERBINETTA (en les présentant)Meine Partner! Meine erprobten Freunde! Jetzt mir meinen Camarades, toujours chers et fidèles! Apportez ma glace,Spiegel, mein Rot! Meinen Crayon!mon rouge et mon crayon!(Die vier laufen ins Zimmer, kommen bald wieder, bringenein Strohstühlchen, Spiegel, Dosen, Puderquasten)KOMPONIST (mit einem Blick auf Zerbinetta, besinnt sichplötzlich; fast tragisch)Und du hast es gewußt! Du hast es gewußt!(Tous quatre courent dans sa chambre et en reviennentportant une chaise de paille, un miroir, un coffret etune boite à poudre.)LE COMPOSITEUR (regarde Zerbinette et se ravisant toutà coup, s’adresse au maître de musique)Et toi, tu le savais! Toi, tu le savais!MUSIKLEHRERLE MAÎTRE DE MUSIQUEMein Freund, ich bin halt dreißig Jahrln älter als wie du Mon cher, j'ai vingt-neuf ou trente ans de plus que toi,und hab halt gelernt, mich in die Welt zu schicken! et je sais <strong>com</strong>ment l'on doit mener sa barque.KOMPONISTLE COMPOSITEURWer so an mir handelt, der ist mein Freund gewesen, gewe- Et l'homme qui me parle fut mon ami naguère! Naguère,sen, gewesen, gewesen!naguère, naguère!(Zerreißt wütend das Notierte. Zerbinetta hat auf demStrohstühlchen rechts im Vodergrund Platz genommen,schminkt sich zu Ende, von ihren Partnern bedient; Harlequinhält das Licht, Brighella den Spiegel(il déchire furieusement ses notes. Zerbinetta a prisplace sur une petite chaise en paille sur le devant de lascène pour se maquiller aidée de ses partenaires. Arlequintient la bougie, Brighella le miroir!PRIMADONNA (Primadonna öffnet ihre Türe. winkt dem Musik- LA PRIMA DONNA (ouvre la porte et fait sien au Maître delehrer)musique)Haben Sie nach dem Grafen geschickt?Avez-vous été voir chez le Comte?(Tritt ein wenig vor, bemerkt Zerbinetta und die (Elle avance un peu et remarque Zerbinette et lesübrigen)autres)5


- Ariane à Naxos -Pfui! Was gibts denn da für Erscheinungen!PRIMADONNA (zum Musiklehrer, nicht gerade leise)Uns mit dieser Sorte von Leuten in einen Topf! Weiß manhier nicht, wer ich bin? Wie konnte der Graf -Fi! Que font donc là tous ces saltimbanques?LA PRIMA DONNA (Au Maitre de musique, assez haut)Nous, avec des gens de la sorte, assemblés ici!Ne sait-on pas qui je suis? Comment le Conte a-t-il pu...ZERBINETTA (mit einem frechen Blick au die Sängerin und ZERBINETTA (avec un regard hardi sur la chanteuse etabsichtlich laut)intentionnellement haut)Wenn das Zeug so langweilig wird, dann hätte man doch uns Si cet opéra ne vaut rien, il aurait mieux valu, d'abord,zuerst auftreten lassen sollen, bevor sie übellaunig wer- qu'on jouât notre pièce, avant que le public n'en eûtden. Haben sie sich eine Stunde lang gelangweilt, so ist assez! Quand ils se seront embêtés pendant une heure, ones doppelt schwer, sie lachen zu machen. ne pourra les faire rire sans peine.TANZMEISTER (zu Zerbinetta)LE MAÎTRE A DANSER (à Zerbinette)Im Gegenteil. Man kommt vom Tisch, man ist beschwert und Bien au contraire! On sort de table on est pesant; on sewenig aufgelegt, man macht unbemerkt ein Schläfchen, sent mal dispos: on voudrait faire discrètement un bonklatscht dann aus Höflichkeit und um sich wach zu machen. somme; on applaudit un peu, pour ne pas s'endormir.Indessen ist man ganz munter geworden: « Was kommt Mais voici, peu à peu, qu'on se réveille. « Et la suite?”jetzt »? sagt man sich. „Die ungetreue Zerbinetta und se dit-on. « C'est L'infidèle Zerhinette avec ses quatreihre vier Liebhaberg , ein heiteres Nachspiel mit Tän- Amants. Un épilogue amusant où l'on danse; gaie et légèrezen, leichte, gefällige Melodien, ja! eine Handlung, mélodie, et d'un esprit clair <strong>com</strong>me le jour. Chacun saitklar wie der Tag, da weiß man, woran man ist, das ist ce qu'on lui veut. C'est ma propre histoire! se dit-on.unser Fall, sagt man sich, da wacht man auf, da ist man On se ranime; on est tout à la pièce. Puis quand on s'enbei der Sache! - Und wenn sie in ihren Karossen sitzen, va dans son bon carrosse, on n'a plus nulle autre chosewissen sie überhaupt nichts mehr, als daß sie die unver- en tête que ce spectacle exquis: Zerbinette dans sesgleichliche Zerbinetta haben tanzen sehen. danses, oui, l'in<strong>com</strong>parable Zerbinette dans ses danses!MUSIKLEHRER (zur Primadonna)LE MAÎTRE DE MUSIQUE (à la Primadonna)Erzürnen Sie sich nicht um nichts und wieder nichts. Surtout restez calme! C'est rien, et moins que rien!Ariadne ist das Ereignis des Abends, um Ariadne zu hören, Ariane sera le clou de la fête. Pour entendre Ariane, deversammeln sich Kenner und vornehme Personen im Hause vrais connaisseurs et vingt grands personnages, se reneinesgroßen Mäzens, Ariadne ist das Losungswort, Sie dent chez un riche mécène! Chacun ne parle que de vous!sind Ariadne, morgen wird überhaupt niemand mehr wissen, De vous, Ariane, Demain y aura-t-il quelqu'un qui sachedaß es außer Ariadne noch etwas gegeben hat. encore qu'outre l'illustre Ariane on a joué autre chose.DER JUNGE LAKAI (läuft rückwärts vorüber)Die Herrschaften stehen vom Tisch auf! Man sollte sichhier beeilen.(Ab)MUSIKLEHRERMeine Damen und Herren, an Ihre Plätze.LE JEUNE LAQUAIS (traversant la scène du fond)Les convives sortent de table! Qu'ici chacun doncs'apprête!(Il sort)LE MAÎTRE DE MUSIQUEMesdames, Messieurs, tous à vos places!(Alles kommt in Bewegung, die Arbeiter rückwärts sind (Brouhaha général: les ouvriers, au fond, ont fini. Lefertig. Der Tenor, als Bacchus, sowie Nymphe, Najade, Ténor, en Bacchus, la Nymphe, la Naïade, la Dryade et l'Dryade, Echo sind aus der zweiten Tür links hervorgetre- Écho sont sortis de la deuxième porte de gauche.ten)HAUSHOFMEISTER (kommt eilfertig von links rückwärts,tritt auf den Musiklehrer zu; mit Wichtigkeit)Ihnen allen habe ich eine plötzliche Anordnung meinesgnädigen Herrn auszurichten.L’INTENDANT (affairé, parait au fond et se dirige vers leMaitre de musique)J'ai à vous annoncer, à tous, la soudaine décision deMonseigneur.MUSIKLEHRERLE MAÎTRE DE MUSIQUEIst schon geschehen, wir sind bereit, in drei Minuten mit C'est entendu. Nous sommes prêts à <strong>com</strong>mencer par notreder Oper „Ariadneg anzufangen.pièce Ariane, à l'instant même.HAUSHOFMEISTER (mit Grandezza)Der gnädige Herr haben sich nunmehr wiederum anders besonnen.MUSIKLEHREREs soll also nicht mit der Oper begonnen werden?PRIMADONNAWas ist das!HAUSHOFMEISTER (mit Grandezza)Um Vergebung. Wo ist der Herr Tanzmeister? Ich habe einenAuftrag meines gnädigen Herrn an Sie beide.TANZMEISTER (tritt eilig hinzu)Was wünscht man von mir?L’INTENDANT (avec hauteur)Monseigneur a de nouveau changé d'intention.LE MAÎTRE DE MUSIQUEAlors ce n'est pas par Ariane que l'on <strong>com</strong>mence?LA PRIMA DONNAQue veut dire cela?LE MAJORDOME (toujours avec hauteur)Pardon. Où est le Maitre de danse? J'ai un ordre deMonseigneur pour vous deux.LE MAÎTRE A DANSER (il s’avance vivement)Que veut-on de moi?HAUSHOFMEISTERL’INTENDANTMein gnädiger Herr belieben das von ihm selbst genehmig- Monseigneur désire modifier le programme qu'il avait luiteProgramm umzustoßen. même ordonné -MUSIKLEHRER (ersqchroken)Jetzt im letzten Moment! Ah, das ist doch ein starkesStückl!LE MAÎTRE DE MUSIQUE (épouvanté)Mais, au dernier moment? Ce n'est vraiment paspossible!6


- Ariane à Naxos -TANZMEISTER (drückt ihn sanft an den Tisch, wo man dieNoten ausbreitet und das Licht daneben stellt; zum Musiklehrer)Sehen Sie zu, daß er genug streicht. Ich rufe indessenZerbinetta her, wir erklären ihr in zwei Worten dieHandlung! Sie ist eine Meisterin im Improvisieren; dasie immer nur sich selber spielt, findet sie sich injeder Situation zurecht, die anderen sind auf sie eingespielt,es geht alles wie am Schnürchen.LE MAÎTRE A DANSER (il conduit doucement le Compositeurà la table où l’on a posé les partitions et de la lumière:au Maître de musique)Veillez à ce qu'il en supprime! J'appelle entre-tempsZerbinette.. Nous l'aviserons en deux mots de l'affaire.Elle est sans égale pour improviser! Jouant toujourselle-même sans s'occuper d'autrui, elle sent ce que veutchaque situation. Et si les autres la suivent, toutmarchera <strong>com</strong>me sur des roulettes.(Er holt sich Zerbinetta aus dem Zimmer, spricht zu (Il ramène Zerhinette de sa chambre et lui parle. Leihr. Komponist fängt an, beim Schein der Kerze zu strei- Compositeur, à la clarté du flambeau, <strong>com</strong>mence furieusementchen an)à couper.)PRIMADONNA (zum Musiklehrer, leise)Sehen Sie zu, daß er dem Bacchus einiges wegnimmt; manerträgt es nicht, diesen Mann so viel singen zu hören.TENOR (tritt verstohlen zum Komponisten, beugt sich zuihm)Der Ariadne müssen Sie streichen. Niemand hält es aus,wenn diese Frau unaufhörlich auf der Bühne steht.MUSIKLEHRER (flüsternd zur Primadonna)Sie behalten alles(flüsternd, nimmt den Tenor beiseite)Er nimmt ihr zwei Arien weg, Ihnen keine Note. VerratenSie mich nicht.(zur Primadonna)Er nimmt dem Bacchus die halbe Rolle,lassen Sie sich nichts merken.LA PRIMA DONNA (au Maître à musique, à voix basse)Dites-lui que son Bacchus soit moins prolixe. Il est déplaisantd'entendre chanter cet homme si haut et si longtemps.LE TENOR (à la dérobée, il s'approche du Compositeur etse penche vers lui)L'air d'Ariane, il faut qu'on le coupe. On ne supportepas de voir cette femme en scène si longtemps.LE MAÎTRE DE MUSIQUE (chuchotant à la Prima donna)Vous gardez tous vos airs.(se tournant de l’autre côté, vers le ténor)Il a coupé ses deux airs. Vous, pas une noteNe me trahissez pas!(à la Primadonna)Bacchus perd la moitié de son rôle.Ne me trahissez pasTANZMEISTER (zu Zerbinetta, lustig und geistreich) LE MAÎTRE A DANSER( à Zerbinette, en s'amusant beaucoup etavec esprit)Diese Ariadne ist eine Königstochter. Sie ist mit einem Donc, cette Ariane, fille d'un prince illustre, s'enfuitgewissen Theseus entflohen, dem sie vorher das Leben ge- avec un certain Thésée, dont elle avait sauvé la vie.rettet hatZERBINETTA (zwischen Tür und Angel)So etwas geht selten gut aus.TANZMEISTERTheseus wird ihrer überdrüssig und läßt sie bei Nachtauf einer wüsten Insel zurück!MUSIKLEHRER (links leise gleichzeitig zum Komponisten)Noch das, es muß sein!ZERBINETTA (verständnisvoll)Kleiner Schuft!TANZMEISTERSie verzehrt sich in Sehnsucht und wünscht den TodherbeiZERBINETTADen Tod! Das sagt man so. Natürlich meint sie einen anderenVerehrer.TANZMEISTER(Natürlich, so kommts ja auch!)KOMPONIST (hat aufgehorcht, kommt näher)Nein, Herr, so kommt es nicht! Denn, Herr! sie ist einevon den Frauen, die nur einem im Leben gehören und danachkeinem mehr.ZERBINETTAHa!ZERBINETTA (s‘apprêtant à sortir)Ces choses-là, souvent, tournent mal!LE MAÎTRE A DANSERLui, bientôt, en ayant assez, l'abandonne une nuit sur unîlot désert, et s'enfuit!LE MAÎTRE DE MUSIQUE (au Compositeur)Et ça aussi, il faut l‘enlever!ZERBINETTA (malicieuse)Quel petit fripon!LE MAÎTRE A DANSERElle languit dans l'attente. Elle appelle la mort!ZERBINETTALa mort! On dit cela; mais il n'empêche que l'on en chercheun autre!LE MAÎTRE A DANSER(C’est ce qu'il advient naturellement!)LE COMPOSITEUR (il écoute et s'approche)Non, non, vous vous trompez, Monsieur! Elle est une deces femmes qui n’appartiennent qu'à un homme en leur vie,et à nul autre après lui.ZERBINETTAAh!KOMPONIST (verwirrt, starrt sie an)LE COMPOSITEUR (déconcerté, il la regarde fixement)- keinem mehr als dem Tod. Oui, à personne d’autre qu’à la mort.ZERBINETTA (tritt heraus)Der Tod kommt aber nicht. Wetten wir. Sondern ganz dasGegenteil. Vielleicht auch ein blasser, dunkeläugigerBursche, wie du einer bist.ZERBINETTA (entrant)Pourtant la mort ne vient pas... Je parierais autrechose. Peut-être un jeune homme, noble front, regardsombre, semblable à toi.MUSIKLEHRERLE MAÎTRE DE MUSIQUESie vermuten ganz recht. Es ist der jugendliche Gott Bac- C'est fort bien deviné, car c'est le fier et jeune dieu9


- Ariane à Naxos -chus, der zu ihr kommt!Bacchus qu'on voit venir.ZERBINETTA (fröhlich, spöttisch)ZERBINETTA (gaiement, ironiquement)Als ob man das nicht wüßte! Nun hat sie ja fürs nächste, On connait l'histoire! Donc elle a trouvé l'objet dewas sie braucht.ses voeux!KOMPONIST (sehr feierlich)LE COMPOSITEUR (très solemnel)Sie hält ihn für den Todesgott. In ihren Augen, in ihrer Il est, croit-elle, le dieu des morts. Pour ses yeuxSeele ist er es, und darum, einzig nur darum - tristes, pour son àme. c'est bien lui... et pour ça, rienque pour ça...ZERBINETTA (aus der Tür, sehr zierlich)Das will sie dir weismachen.KOMPONISTEinzig nur darum geht sie mit ihm - auf sein Schiff!Sie meint zu sterben! Nein, sie stirbt wirklich.ZERBINETTA (indem sie was überwirft)Tata. Du wirst mich meinesgleichen kennen lehren!KOMPONIST (finster)Sie ist nicht Ihresgleichen!(Schreiend)Ich weiß es, daß sie stirbt.(Leise)Ariadne ist die eine unter Millionen, sie ist die Frau,die nicht vergißt.ZERBINETTA (sur le pas de la porte, très délicatement)C’est ce qu’elle a racontéLE COMPOSITEUROui, pour cela seul, elle le suit sur sa nef; et veutrendre l'âme. Mieux! Elle rend l'âme!ZERBINETTA (pendant qu'elle jette quelque chose sur sesépaules)Ta, ta! Tu veux donc m’apprendre sur ma semblable?LE COMPOSITEUR (sombrement)Vous êtes peu semblables.(En criant)Je sais qu'elle meurt.(À voix basse)Ariane, parmi des millions, est seule! Elle est la femmequi se souvient!ZERBINETTAZERBINETTAKindskopf.Poète!...(Sie kehrt ihm den Rüchen; zu ihren vier Partnern, die (Elle lui tourne le dos et s'adresse à ses camarades quiherangetreten sind)l'entourent)Merkt auf, wir spielen mit in dem Stück « Ariadne auf Na- Ecoutez: Nous jouerons dans l'opéra Ariane à Naxos. Voicixos » Das Stück geht so: eine Prinzessin ist von ihrem l'histoire: Une princesse, par son amoureux, un jour,Bräutigam sitzengelassen, und ihr nächster Verehrer ist est délaissée, et son nouvel amant n'est pas encore là!vorerst noch nicht angekommen. Die Bühne stellt eine wüs- La scène figure une île toute déserte. Nous sommes, nouste Insel dar. Wir sind eine muntere Gesellschaft, die autres, une aimable société, qui, par un fol hasard, s'ysich zufällig auf dieser Insel befindet. Die Kulissen trouve assemblée. Réglez-vous d'après moi, car sitôt quesind Felsen, und wir plazieren uns dazwischen. Ihr l'occasion s'en présente, nous nous montrons et nous nousrichtet euch nach mir, und sobald sich eine Gelegenheit mêlons à la pièce.bietet, treten wir auf und mischen uns in die Handlung!KOMPONIST (während sie spricht, vor sich) LE COMPOSITEUR (pendant qu’elle parle, à voix basse)Sie gibt sich dem Tod hin - ist nicht mehr da - wegge- Elle s'est tuée - elle est morte - disparue danswischt - stürzt sich hinein ins Geheimnis der Verwand- l'éternelle et secrète métamorphose - mais elle vitlung - wird neu geboren - entsteht wieder in seinen encore, toute soumise par son étreinte! -Armen! - Daran wird er zum Gott. Worüber in der Welt Il est donc bien un dieu! Car <strong>com</strong>ment exprimer sonkönnte eins zum Gott werden als über diesem Erlebnis? essence divine, sinon par cette puissance?(Springt auf)ZERBINETTA (tritt zu ihm, sieht ihm in die Augen)Courage! Jetzt kommt Vernunft in die Verstiegenheit!KOMPONISTLebendig wars! Stand da! - so!(Malt’s mit den Händen in die Luft)ZERBINETTAUnd wenn ich hineinkomme, wirds schlechter?KOMPONIST (vor sich)Ich überlebe diese Stunde nicht!ZERBINETTADu wirst noch ganz andere überleben.KOMPONIST (verloren)Was wollen Sie damit - in diesem Augenblick – sagen?(il revient à lui)ZERBINETTA (allant à lui et le regardant dans les yeux)Courage! Votre ambition devient plus raisonnable.LE COMPOSITEURJe la voyais, vivante - là!(Il la dessine de ses mains dans l'espace.)ZERBINETTASi j'entrais alors, serait-ce pire?LE COMPOSITEUR (à part)Comment survivre à ce sublime instant?ZERBINETTATu survivras à bien d'autres choses!LE COMPOSITEUR (éperdu)Que veux-tu dire, en cet instant?ZERBINETTA (mit äußerster Koketterie, scheinbar ganz ZERBINETTA (faussement simple. avec une extrémeschlicht)coquetterie)Ein Augenblick ist wenig - ein Blick ist viel. Viele mei- Une parole est peu de chose, un gage est mieux. Biennen, daß sie mich kennen, aber ihr Auge ist stumpf. Auf des hommes croient me connaitre, mais leurs yeux les abudemTheater spiele ich die Kokette, wer sagt, daß mein sent. Si très souvent, en scène, je suis coquette, qui ditHerz dabei im Spiele ist? Ich scheine munter und bin que mon coeur aussi prend part au jeu? Je semble gaie,doch traurig, gelte für gesellig und bin doch so einsam. mais je suis triste; faite pour le monde, je suis seule.KOMPONIST (naiv entzückt)Süßes, unbegreifliches Mädchen!LE COMPOSITEUR (naïvement ravi)Douce et tristement in<strong>com</strong>prise!10


- Ariane à Naxos -ZERBINETTATörichtes Mädchen, mußt du sagen, das sich manchmal zusehen verstünde nach dem einen, dem sie treu sein könnte,treu bis ans Ende. –KOMPONISTWer es sein dürfte, den du ersehnest! Du bist wie ich -das Irdischen unvorhanden deiner Seele.ZERBINETTA (schnell, zart)Du sprichst, was ich fühle. - Ich muß fort. Vergißt dugleich wieder diesen einen Augenblick?KOMPONISTVergißt sich in Äonen ein einziger Augenblick?(Zerbinetta macht sich los, läuft schnell in ihr Zimmernach rechts. Während dieses Dialoges: Der Musiklehrer,als Regisseur der Oper, hat die übrigen Figuren,den Tenor, dann die drei Nymphen nach rückwärts, wo dieBühne angenommen ist, dirigiert und kommt jetzt eilfertignach vorne, die Primadonna abzuholen, die noch einmalin ihr Garderobezimmer verschwunden war)MUSIKLEHRERAn Ihre Plätze, meine Damen und Herren! Ariadne! Zerbinetta!Scaramuccio, Harlekin! Auf die Szene, wenn ichbitten darf!ZERBINETTANon; mieux vaut dire: Tête folle... qui parfois voudraitêtre l'amante d'un seul homme; rien qu'à lui, fidèle pourtoute la vie!LE COMPOSITEURAh, quel est l'homme qu'attend ton rêve? Toi, tu es <strong>com</strong>memoi! Nul voeu terrestre n'a de place dans ta chère âme.ZERBINETTA (vite et doucement)Tu lis en moi!... Je m'en vais!... Hélas, oublieras-tudonc cet instant inoubliable?LE COMPOSITEURUne heure immortelle doit vivre éternellement!(Zerbinette s'éloigne en courant. Le Maître demusique, <strong>com</strong>me régisseur de l'opéra, a conduit versle fond les autres personnages, le Ténor, lestrois Nymphes, la où se trouve la scène. Il revientensuite très affairé chercher la Primadonna qui étaitrentrée dans sa loge.)LE MAÎTRE DE MUSIQUEPrenez vos places, Mesdames, Messieurs! Ariane,Zerbinette, Scaramouche, Arlequin!Sur la scène, à mon premier appel!PRIMADONNA (mit einem Blick auf Zerbinetta, die eben aus LA PRIMA DONNA (au Maître de Musique, après un regard sur)ihrem Zimmer tritt, dem Komponisten einen Kuß zuwirft, Zerbinette qui sort de sa chambre, envoie un baiser audann nach rückwärts läuft)<strong>com</strong>positeur et et rentre ensuite)Ich soll mit dieser Person auf einer Szene stehen! Woran Il faut qu'avec cette femme-là j’aille en scène? A quoidenken Sie!pensez-vous?MUSIKLEHRERSeien Sie barmherzig! Bin ich nicht Ihr alter Lehrer?PRIMADONNAJagen Sie mir die Kreatur von der Bühne - oder ich weißnicht, was ich tue!LE MAÎTRE DE MUSIQUESoyez indulgente! Ne suis-je pas votre vieux Maître?LA PRIMA DONNANon! Chassez cette créature de scène, où sinon. je neréponds pas de ce que je ferais.MUSIKLEHRERLE MAÎTRE DE MUSIQUEWo hätten Sie eine schönere Gelegenheit als auf der Büh- Mais vous avez justement l'occasion sur cette scène, dene, ihr zu zeigen, welch unermeßlicher Abstand zwischen faire voir à quel point votre art est démesurémentIhnen befestigt ist!supérieur au sienPRIMADONNAAbstand! Ha! Eine Welt, hoffe ich.MUSIKLEHRERLegen Sie diese Welt in jede Gebärde und - man wirdnen anbetend zu Füßen sinken.(Küßt ihr die Hand, führt sie ein paar Schritte nachrückwärts, kommt dann sogleich wieder, den Komponistenzu holen)LA PRIMA DONNASupérieur! Ha, ha! Il y a un monde entre nous!LE MAÎTRE DE MUSIQUEEh bien! Mettez donc ce monde en chaque geste - vousverrez le public enthousiaste à vos genoux!(Il lui baise la main, la conduit vers le fond, etrevient immédiatement pour chercher le Compositeur quil'embrasse avec effusion.)KOMPONIST (umarmt den Musiklehrer stürmisch) LE COMPOSITEUR (étreigant très rapidement le maître demusique)Seien wir wieder gut! Ich sehe jetzt alles mit anderen Réconcilions-nous! je vois l'existence sous un nouvelAugen! Die Tiefen des Daseins sind unermeßlich! - Mein angle! L'abîme des âmes est insondable! Mon cher ami!lieber Freund, es gibt manches auf der Welt, das läßt Que de choses par le monde sont indicibles! Poète,sich nicht sagen. Die Dichter unterlegen ja recht gute on sait trouver ses mots, des mots très justes, trèsWorte, recht gute -justes.(Jubel in der Stimme)(d’une voix jubilante)jedoch, jedoch, jedoch, jedoch, jedoch! - Mut ist in mir, Pourtant, pourtant, pourtant, pourtant! j'ai du courage,Freund. - Die Welt ist lieblich und nicht fürchterlich ami! Du courage! Pour les courageux, le monde est aimabledem Mutigen – und was ist denn Musik?et s'offre à leur audace! Qu'est-ce donc que la musique?(Mit fast trunkener Feierlichkeit)(Avec une ivresse solennelle.)Musik ist heilige Kunst, zu versammeln alle Arten von La musique est un sublime et saint art, qui concentre lesMut wie Cherubim um einen strahlenden Thron! Das ist Mu- plus folles audaces, tel Chérubin, sur un sommet rayonnant.sik, und darum ist sie die heilige unter den Künsten! et pour cela c’est le plus saint parmi les arts des hommes!Die heilige Musik!Sainte musique!(Zerbinetta erscheint rückwärts, mit einem frechen (Zerbinette parait, et d'un sifflement effronté, ellePfiff ihre Partner auf die Bühne zu rufen. Harlekin appelle ses camarades sur la scène. Arlequin accourt dekommt eilfertig aus dem Zimmer rechts, läuft, seinen la chambre de droite et gagne la scène en bouclant saGurt schnallend, auf die Bühne.)ceinture.)Was ist das? Wohin?Qu'est-ce? Où vont-ils?(Scaramuccio, wie Harlekin, gleichfalls seine Toi- (Scaramouche suit Arlequin, en terminant sa toilettelette im Laufen beendend)<strong>com</strong>me celui-ci)Diese Kreaturen! –Qui sont donc ces créatures?11


- Ariane à Naxos -(Truffaldin, Brighella, den gleichen Weg wie die vorigen)In Heiligtum hinein ihre Bocksprünge!MUSIKLEHRERDu hast es erlaubt!KOMPONIST (rasend)Ich durfte es nicht erlauben! Du durftest mir nicht erlauben! Wer hieß dich mich zerren, mich! in diese Welthinein? Laß mich erfrieren, verhungern, versteinen inder meinigen!(Läuft vorne ab, verzweifelt. Musiklehrer sieht ihmnach, schüttelt den Kopf.)(Vorhang fällt schnell.)(Truffaldino et Brighella apparaissent par la mêmeporte que les précédents)Ah! Dans mon sanctuaire, faire leurs cabrioles? Ah!LE MAÎTRE DE MUSIQUEMais tu l'as permis!LE COMPOSITEUR (enragé)Oui... Mais j'aurais dû le défendre! Tu n'aurais pas dûme permettre de le permettre! Que viens-je faire, moi,dans ce monde abhorré? Oui, plutôt me laisser geler,me dessécher, mourir de faim!(Désespéré, il part, le Maître de musique le regardesortir en secouant la téte.)(Le rideau tombe rapidement)OPERL’OPÉRAL’action se déroule dans l’Antiquité, sur une île déserteOUVERTUREAriadne vor der Höhle auf dem Boden. regungslos. Najadelinks. Dryade rechts. Echo rückwärts an der Windder Grotte)NAJADESchläft sie?DRYADESchläft sie?NAJADENein! sie weinet!DRYADEWeint im Schlafe! horch! sie stöhnet.ZU ZWEIENAch! so sind wir sie gewöhnet.NAJADETag um Tag in starrer Trauer.DRYADEEwig neue bittre Klagen.NAJADENeuen Krampf und Fieberschauer.DRYADEWundes Herz auf ewig, ewig –ECHOEwig! Ewig!NAJADEUnversöhnet!OUVERTUREAriane est devant la grotte. couchée sur le sol, sansmouvement. La Naïade à gauche, la Dryade à droite; Échoau fond près du mur de la grotte.UNE NAÏADEDort-elle?UNE DRYADEDort-elle?UNE NAÏADENon, elle pleure!UNE DRYADEElle dort et pleure! Las! Sa plainte!ENSEMBLEAh, toujours ainsi la voir!UNE NAÏADEDe jour en jour sa peine augmente!UNE DRYADEToujours de nouveaux crisUNE NAÏADEDe nouvelles peine et lamentationsUNE DRYADELe coeur toujours déchiréECHOToujours, toujours!UNE NAÏADEInconsolable.ZU DREIENLES TROISAch, wir sind es eingewöhnet.Ah, toujours la voir si triste!Wie der Blätter leichtes Schaukeln,Comme une onde qui retombe,Wie der Wellen sanftes GaukelnComme une aile de colombeGleitets über uns dahin. – Glissent ses soupirs lointains -Ihre Tränen, ihre Klagen,Et le deuil qui la désole,Ach, seit wieviel, wieviel Tagen,Las! et la rend folle,Sie beschweren kaum den Sinn!N'a repos soirs ni matins!Ach!Ah!Wie der Wellen sanftes Gaukeln etcComme une onde qui retombe, etc.NAJADE (an der Erde)Ach!ECHOAch!NAJADEWo war ich? tot? und lebe, lebe wiederUNE NAÏADE (au sol)Ah!ÉCHOAh!UNE NAÏADEOù étais-je? Morte? Vivante! Ah, vivante de nouveau.12


- Ariane à Naxos -Und lebe noch?Vivante encore?Und ist ja doch kein Leben, das ich lebe! Une pareille vie, est-ce vivre?Zerstückelt Herz, willst ewig weiter schlagen? Ce coeur brisé veut-il encore battre?(Richtet sich halb auf)(Elle se lève à moitié.)Was hab ich denn geträumt? Weh! schon vergessen! Quoi? Qu'ai-je donc rêvé? Ah, Je l'oublie déjà.Mein Kopf behält nichts mehr;Plus rien ne reste en moiNur Schatten streichenDes ombres passent.Durch einen Schatten hin.Et passent dans une ombre.Und dennoch, etwas zuckt dann auf und tut so weh! Pourtant quelque chose au coeur me fait bien mal !Ach!Ah!ECHOAch!HARLEKIN (zwischen der Kulisse)Wie jung und schön und maßlos traurig!ZERBINETTA (zwischen der Kulisse)Von vorne wie ein Kind, doch unterm Aug wie dunkel!HARLEKIN, TRUFFALDINUnd schwer, sehr schwer zu trösten, fürchte ich!ECHOAh!...ARLEQUIN (dans les coulisses)Si jeune, et belle, et si meurtrie!ZERBINETTE (dans les coulisses)L'aspect est d'une enfant, mais dans ses yeux quelle ombreARLEQUIN, TRUFFALDINJe crains qu'un mal pareil ne dure!ARIADNE (ohne ihrer irgendwie zu achten; vor sich, mono- ARIANE (sans les voir, pour elle, <strong>com</strong>me un monologue)logisch)Ein Schönes war, hieß Theseus-AriadneSi beaux tous deux! Eux, Thésée-ArianeUnd ging im Licht und freute sich des Lebens! Sous l'or du soleil, buvant, à grands traits la vie!Warum weiß ich davon? ich will vergessen! Pourquoi penser encore? Que l'oubli vienne!(Ein andrer Gedanke geht ihr durch den armen (Une autre pensée tse présente à son pauvre espritzrrrüeten Kopf)dérangé.)Dies muß ich nur noch finden: es ist Schmach, Cet oubli, il faut que je le trouve.Zerrüttet sein, wie ich!Quelle honte d'être diminuée ainsiMan muß sich schütteln: ja, dies muß ich finden: Soyons plus forte! Oui, que je redevienneDas Mädchen, das ich war!La femme que j'étais!Jetzt hab ichs – Götter! daß ichs nur behalte! Oui, dieux, donnez-m'en la force!Den Namen nicht - der Name ist verwachsen Mais plus ce nom - un nom qui toujours.Mit einem anderen Namen, ein Ding wächst Avec un autre nom se mêle! Une chose se mêleSo leicht ins andere, wehe!si facilement avec une autre, hélas!NAJADE, DRYADE, ECH (als wollten sie sie erinnern,wachrufen)Ariadne!ARIADNE (abwinkend)Nicht noch einmal! Sie lebt hier ganz allein,Sie atmet leicht, sie geht so leicht,Kein Halm bewegt sich, wo sie geht,Ihr Schlaf ist rein, ihr Sinn ist klar,Ihr Herz ist lauter wie der Quell:Sie hält sich gut, drum kommt auch bald der Tag,Da darf sie sich in ihren Mantel wickeln,Darf ihr Gesicht mit einem Tuch bedeckenUnd darf da drinnen liegenUnd eine Tote sein!(Sie träumt vor sich hin.)HARLEKIN (In der Kulisse)Ich fürchte, großer Schmerz hat ihren Sinn verwirrt.ZERBTNETTAVersucht es mit Musik!SCARAMUCCIO, TRUFFALDIN (In der Kulisse)Ganz sicher, sie ist toll!ARIADNE (ohne den Kopf zu wenden, vor sich; als hättesie die letzten Worte in ihren Traum hinein gehört)Toll, aber weise, ja! - Ich weiß, was gut ist,Wenn man es fernhält von dem armen Herzen.ZERBTNETTA (in der Kulisse)Ach, so versuchet doch ein kleines Lied!HARLEKIN (in der Kulisse, singt)Lieben, Hassen, Hoffen, Zagen,Alle Lust und alle Qual,Alles kann ein Herz ertragenEinmal um das andere Mal.(Echo wiederholt seelenlos, wie ein Vogel, ohne Text)Aber weder Lust noch Schmerzen,Abgestorben auch der Pein,OLA NAÏADE, LA DRYADE, ÉCHO (<strong>com</strong>me s'ils voulaientla réveiller, l'appellent)Ariane!ARIANE (mélancholiquement)Non, plus jamais! Vivante ici, toute seule,Son souffle est doux, sa marche est lente,Ses pas effleurent son chemin,Son sommeil est pur, son âme est claire,Son coeur limpide <strong>com</strong>me la source;Elle est tranquille, et quand le jour se lèveAlors elle peut se draper dans sa robe,Sur son visage elle descend son voile,Et peut rester couchée,Inerte <strong>com</strong>me une morte!(elle reste songeuse)ARLEQUIN (dans les coulisses)Je crains qu'une grande peine ait frappé son esprit!ZERBINETTEEssayons avec la musique!SCARAMOUCHE, TRAFFALDIN (dans la coukisse)Sans nul doute elle est folle!ARIANE (sans tourner la téte et pur elle-mémr, <strong>com</strong>me sielle avait entendu ce dernier dans en réve)Folle, oui; mais sage! Oui! Je sais que l’amour est bonQuand on peut le tenir éloigné d’un coeur trop faibleZERBINETTE (en coulisse)Ah! essayez donc un petit air!ARLEQUIN (il chante dans les coulisses)Peine, haine, espoir ou doute,Bonheur calme ou mal d'amour,Chacune et chacun les supportent,Soit ensemble ou tour à tour.(Écho répète mécaniquement l'air <strong>com</strong>me un oiseau,sans le texte.)Mais joie ou chagrin, ô femme,Nous causant mille embarras,13


- Ariane à Naxos -Das ist tödlich deinem Herzen,Und so mußt du mir nicht sein!Mußt dich aus dem Dunkel heben,Wär es auch um neue Qual,Leben mußt du, liebes Leben,Leben noch dies eine Mal!(Echo wie vorhin. Ariadne unbewegt, träumt vor sichhin)ZERBINETTA (halblaut, parlando)Sie hebt auch nicht einmal den Kopf.HARLEKIN (ebenso)Es ist alles vergebens.Ich fühlte es während des Singens.(Echo wiederholt nachmals die Melodie)ZERBTNETTADu bist ja ganz aus der Fassung.HARLEKINNie hat ein menschliches Wesen mich so gerührt.ZERBTNETTASo geht es dir mit jeder Frau.HARLEKINUnd dir vielleicht nicht mit jedem Mann?ARIADNE (vor sich)Es gibt ein Reich, wo alles rein ist:Es hat auch einen Namen: Totenreich.(Hebt sich im Sprechen vom Boden)Hier ist nichts reinHier kam alles zu allem!(Sie zieht ihr Gewand eng um sich)Bald aber nahet ein Bote,Hermes heißen sie ihn.Mit seinem StabRegiert er die Seelen:Wie leichte Vögel,Wie welke BlätterTreibt er sie hin.Du schöner, stiller Gott! sieh! Ariadne wartet!Ach, von allen wilden SchmerzenMuß das Herz gereinigt sein,Dann wird dein Gesicht mir nicken,Wird dein Schritt vor meiner Höhle,Dunkel wird auf meinen Augen,Deine Hand auf meinem Herzen sein.In den schönen Feierkleidern,Die mir meine Mutter gab,Diese Glieder werden bleiben,Stille Höhle wird mein Grab.Aber lautlos meine SeeleFolget ihrem neuen Herrn,Wie ein leichtes Blatt im Winde,Folgt hinunter, folgt so gern.Dunkel wird auf meinen Augen,Und in meinem Herzen seinDiese Glieder werden bleiben,Schön geschmückt und ganz alleinDu wirst mich befreien,Mir selber mich geben,Dies lastende Leben,Du nimmst es von mir.An dich werd ich mich ganz verlieren,Bei dir wird Ariadne sein.Ceci est fatal à ton coeurAinsi tu ne dois pas être à moiQuitte la tènèbre immense.Sans effroi d'un nouveau sort,Et reviens à l'existencePour en vivre une autre encore!(Écho, <strong>com</strong>me précédemment: Ariane reste immobile.songeuse.)ZERBINETTE (à mi-voix, parlé)Sa tête n'a même pas bougé!ARLEQUIN (de même)Tout à fait inutile!Je l'ai vu pendant ma romance.(Écho répète la mélodie encore une fois.)ZERBINETTETu semble très affecté!ARLEQUINJamais douleur humaine ne m'a tant troublé!ZERBINETTETu es toujours ainsi devant chaque femme!ARLEQUINEt toi peut-être jamais devant un homme?ARIANE (pour elle)C'est un empire où tout est pur;Et les mortels le nomment Hadès.(elle se soulève en parlant)Ici, rien n'est pur!Tout court vers sa fin(Elle serre plus étroitement son vétement autour d’elle)Un messager s'approcheHermès, tel est son nom.Avec son caducée,Il mène les âmes.Comme des oiseaux légers,Comme des Feuilles mortesil les emmène.O dieu beau, sage! Vois! Ariane t’appelle!Ah, de toutes ses souffrancesQue mon coeur soit donc lavé!Puis de ton regard fais-moi signe;Viens ici devant ma grotte!L'ombre descendra sur mes paupières,Et ta main se posera contre mon coeur.Dans le riche habit de fêteQue ma mère a fait si beau,Je serai froide et muetteComme un mort en son tombeau.Mais mon âme qu'il emporteSuivra ce nouveau maître,Comme un vol de feuilles mortesSuit la brise, doucement.Sur mes yeux descendra l'ombreEt mon cozur sera vidé d'amour.Parée, dans la nuit sombre, je seraiToute seule, et pour toujours.Sois ma délivrance!Et rends-moi mon âme!Ma lourde existence,Prends-la, pour jamais!En toi je veux toute me perdre,Qu'à toi seul Ariane soit!(Sie steht entrückt. Echo, Najade, Dryade sind wäh- (Ariane se tient là, absente, pendant son monologue,rend Ariadnes Monolog verschwunden. Harlekin, (verwegen) Echo, la Naïade, la Dryade ont disparu. Arquin (téméraire),Brighella, (jung, tölpelhaft), Scaramuccio, (Gauner, 50 Brighella (jeune et maladroit), Scaramouche (un filou âgéjährig; Truffaldin (alberner Alter, hinter Zerbinetta, de 50 ans), Truffaldin (un vieux un peu fou), apparaissentkommen von vorne auf die Bühne, schicken sich an, Ari- avec Zerbinette. Ils s’avancent sur le devant d ela scène,adne durch einen Tanz zu erheitern. Zerbinetta bleibt s’apprêtant à égayer AZriane par leurs danses. Zerbinettaseitwärts an der Kulisse)restent au bord de la coulisse)14


- Ariane à Naxos -DIE VIERTOUS QUATREDie Dame gibt mit trübem SinnLa dame qui fond toute en pleursSich allzusehr der Trauer hin. Se livre trop à sa douleur !Was immer Böses widerfuhr,Nos maux, bien fou qui s'en souvient:Die Zeit geht hin und tilgt die Spur.Le temps, bien vite, n'en laisse rien!Wir wissen zu achtenDer Liebe Leiden,Doch trübes Schmachten,Das wollen wir meiden.Sie aufzuheitern,Naht sich bescheidenMit den BegleiternDies hübsche Kind.(Sie tanzen)Es gilt, ob Tanzen,Ob Singen tauge,Von Tränen zu trocknenEin schönes Auge.Es trocknet TränenDie schmeichelnde Sonne.Es trocknet TränenDer lose Wind:Sie aufzuheiternBefahl den Begleitern,O traurige Dame,Dies hübsche Kind.ZERBTNETTA (indes die vier weitertanzen)Wie sie sich schwingen,Tanzen und singen,Gefiele der eineoder der andereGefiele mir schon.HARLEQUIN, ZERBINETTA, TRUFFALDINO, SCARAMUCCIO,BRIGELLAEs gilt, ob Tansen etcZERBINETTAWie sie sich schwingen etc....SCARAMUCCIO, HARLEKIN, TRUFFALDINODie Dame gibt mit trüben SinnSich allzusehr den Kummern hi.BRIGHELLA, TRUFFALDINO, SCARAMUCCIO, HARLEKINEs gilt, ob Tanzen etc...ZERBINETTAWie sie sich schwingen etc..Doch die PrinzessinVerschließt ihre Augen,Sie mag nicht die Weise,Sie liebt nicht den Ton.(Indem sie zwischen die vier Tänzer tritt)Geht doch! Laßts doch! Ihr fallet zur Last!DIE VIER (indem sie weiter tanzen)Sie aufzuheitern,Befahl den Begleitern,O traurige Dame,Das hübsche Kind!Doch wie wir tanzen,Doch wie wir singen,Was wir auch bringen,Wir haben kein Gluck.L'amour cause maintesDouleurs et peines;Mais toutes plaintesNous paraissent vaines!Qu'on la divertisse!Ainsi s'avance humblementAvec ses <strong>com</strong>pagnesL'aimable enfant.(Ils <strong>com</strong>mencent à danser.)Nos chants, nos danses,Remplis de charmes,Sauront-ils essuyerCes beaux yeux en larmes?Au gai soleilLa douleur se dissipe;Les pleurs se sèchentAux jeux du vent.O femme attristée,cet charmant enfanta ordonné à ses <strong>com</strong>pagnonsde l’égayerZERBINETTE (pendant que les quatre continuent de danser)Par leurs paroles,Leurs cabrioles,L'unOu l'autreMe plairait déjà!ARLEQUIN, ZERBINETTE, TRUFFALDIN, SCARAMOUCHE,BRIGHELLANos chants, nos danses etc...ZERBINETTEPar leurs paroles etc...SCARAMOUCHE, ARLEQUIN, TRUFFALDINOLa femme qui fond toute en pleursSe livre trop à la douleur.BRIGHELLA, TRUFFALDINO, SCARAMOUCHE, ARLEQUINNos chants, nos danses etc...ZERBINETTEPar leurs paroles etc..Mais la princesseA fermé ses paupières,Le chant l'importune,Elle n'aime pas ces sons.(s’interposant entre les quatre danseurs)Allez-vous-en! Arrêtez! Vous l’importunez!LES QUATRE (tout en continuant de danser)Qu’on la dibertisse,-,ainsi l’ordonneO, triste damece charmant enfant.Pourtant, avec nos danses,et nos chantqet ce que nous faisons,nous n’avons pas de chance.ZERBTNETTA (indem sie sie mit Gewalt fortdrängt) ZERBINETTE (les poussant sans ménagement)Drum lasset das Tanzen,Laissez vos danses.Lasset das Singen, Vos romances !Zieht euch zurück!Allez-vous-en!Zurück! Versteht ihr nicht! Ihr seid nur lästig! Partez! Vous ne voyez pas que vous l’importunez!(Sie schafft sie weg. Die vier ab, zwei nach rechts,zwei nach links.)Recitativ und ArieZERBINETTA (beginnt mit einer tiefen Verneigung vor(Elle les renvoie tous les quatre, deux par la droite,deux par la gauche)R&écitatif et airsZERBINETTE (avec une profonde révérence, vers Ariane)15


- Ariane à Naxos -Ariadne)Großmächtige Prinzessin, wer verstünde nicht, Grande et haute Princesse, qui ne <strong>com</strong>prendraitDaß so erlauchter und erhabener Personen Traurigkeit Que la tristesse d'une auguste personneMit einem anderen Maß gemessen werden muß Ne peut être mesurée, ici-bas, de la même façonAls der gemeinen Sterblichen. – JedochQue celle de pauvres et <strong>com</strong>muns mortels! Pourtant(Einen Schritt nähertretend, doch Ariadne achtet in (Elle s'approche d'un pas vers Ariane qui n’y fait pointkeiner Weise auf sie)attention)Sind wir nicht Frauen unter uns, und schlägt denn nicht Puisque nous voici entre femmes, ne bat-il pasIn jeder Brust ein unbegreiflich, unbegreiflich Herz? en notre sein un coeur <strong>com</strong>plexe et mal <strong>com</strong>pris?(Abermals näher, mit einem Knicks. Ariadne, ihrer (Elle s’approche encore, atrc une nouvelle révérence:nicht zu achten, verhüllt ihr Gesicht). Ariane, sans y prendre garde, se cache le visage)Von unserer Schwachheit sprechen,Avouer nos faiblesses,Sie uns selber eingestehen,En parler nous-mènes.Ist es nicht schmerzlich süß?N'est-ce pas doucement amer!Und zuckt uns nicht der Sinn danach?Et n'y pensons-nous pas toujours?Sie wollen mich nicht hören – Vous refusez d'entendre ?Schön und stolz und regungslos,Belle et fière, et pétrifiée,Als wären Sie die Statue auf Ihrer eigenen Gruft – Ainsi qu'une statue sur votre propre tombeSie wollen keine andere VertrauteVous ne voulez pas d'autres confidentsAls diesen Fels und diese Wellen haben? Que ce rocher et ces tristes vagues?(Ariadne tritt an den Eingang ihrer Höhle zurück.) (Ariane regagne l'entrée de sa grotte.)Prinzessin, hören Sie mich an - nicht Sie allein, Princesse, écoutez-moi! Et non vous seuleWir alle - ach, wir alle - was Ihr Herz erstarrt, Nous, toutes! Toutes, car ce coeur transi,Wer ist die Frau, die es nicht durchgelitten hätte? Quelle est la femme qui n'en a pas connu la souffrance?Verlassen! in Verzweiflung! ausgesetzt! Quittée! Désolée! Sans appuiAch, solcher wüsten Inseln sind unzählige Ah, ces désolées sont innombrables,Auch mitten unter Menschen, ich - ich selber, Même parmi les humains! Moi, moi-même,Ich habe ihrer mehrere bewohnt –J'y séjournais souvent,Und habe nicht gelernt, die Männer zu verfluchen! Et pourtant, sans apprendre à maudire les hommes!(Ariadne tritt vollends in die Höhle zurück, Zerbi (Ariane se retire <strong>com</strong>plètement dans la grotte. maisnetta richte ihre weiteren Tröstungen an die unsichtbar Zerbinette continue à adresser ses consolations àGewordene)l'invisible personne)Treulos - sie sinds!Tous sont infidèles!Ungeheuer, ohne Grenzen!Tous des monstres! Sans mesure!Eine kurze Nacht,Une brève nuit,Ein hastiger Tag,Un jour passager,Ein Wehen der Luft,Un souffle de l'air.Ein fließender BlickUn oeil langoureuxVerwandelt ihr Herz!Transforment leur cœur!Aber sind denn wir gefeitEt peut-on se garantirGegen die grausamen - entzückenden,Contre l'amère. la douce,Die unbegreiflichen Verwandlungen?L'in<strong>com</strong>préhensible transformation?Noch glaub ich dem einen ganz mich gehörend,Noch mein ich mir selber so sicher zu sein,Da mischt sich im Herzen leise betörendSchon einer nie gekosteten Freiheit,Schon einer neuen verstohlenen LiebeSchweifendes, freches Gefühle sich ein!Je crois qu'un amant m'appartient encoreMoi-même je crois n'être encore qu'à lui seul,Déjà dans mon coeur, tout doux, vient d'écloreUn inconnu désir d'être libre,Un jeune amour encore timide,Mais qui me frôle d'un geste effronté!Noch bin ich wahr, und doch ist es gelogen, Je ne mens pas; pourtant déjà j'invente!Ich halte mich treu und bin schon schlecht, Fidèle et trompeuse en même temps!Mit falschen Gewichten wird alles gewogen – Avec de faux poids j'adultère ma venteUnd halb mich wissend und halb im Taumel Et moitié consciente et moitié dans le rêve,Betrüge ich ihn endlich und lieb ihn noch recht! Mon coeur le trompe enfin et je l'aime pourtant !(plötzlich abbrechend)So war es mit PagliazzoUnd mit Mezzetin!Dann war es Cavicchio,Dann Burattin,Dann Pasquariello!Ach, und zuweilen,Will es mir scheinen,Waren es zwei!Doch niemals Launen,Immer ein Müssen!Immer ein neuesBeklommenes Staunen.Daß ein Herz so gar sich selber,Gar sich selber nicht versteht!RondoAls ein Gott kam jeder gegangen,Und sein Schritt schon machte mich stumm,Küßte er mir Stirn und Wangen,War ich von dem Gott gefangenUnd gewandelt um und um!Als ein Gott kam jeder gegangen,Jeder wandelte mich um,Küßte er mir Mund und Wangen,Hingegeben war ich stumm!(S'interrompant brusquement)Ce fut avec Paillasse,Puis Mezzetin!Puis avec Cavicchio,Puis Burattin,Et Pasquariello!Et quelquefois même,Il me semble,Les deux ensemble!Non, par caprice,Mais par contrainte!Toujours avecUne même surprise;Car le coeur, même en lui-même,Ne voit rien.RondoChacun m’apparait tel un dieuÀ son pas seul, que mon cmur bat!Un baiser au front et sur les joues.Me voilà prisonnière du dieu.je suis transfiguéeChacun m’apparait tel un dieuchacun me transporteUn baiser aux lèvres et sur les joues,et je me rends sans un mot16


- Ariane à Naxos -Als ein Gott kam jeder gegangen,Jeder wandelte mich um,Küßte er mir Stirn und Wangen,War ich von dem Gott gefangenHingegeben war ich stumm!Hingegeben ah!Kam der neue Gott gegangen,Hingegeben war ich stumm!Chacun m’apparait tel un dieuchacun me transporteUn baiser au front et sur les joues.Me voilà prisonnière du dieu.et je me rends sans un mot!Je me rends, ah!Qu'un nouveau dieu vienne à paraître.et je me rends sans un mot(Echo unsichtbar, wiederholt das Rondo, aber ohne Text, (Echo, sans être visible, reprend le rondo ad libitumad libitum.)mais sans les paroles)HARLEKIN (springt aus der Kulisse)Hübsch gepredigt! Aber tauben Ohren!ZERBINETTA (siche rasc h zu ihm wendend)Ja, es scheint, die Dame und ich sprechen verschiedeneSprachen.HARLEKINEs scheint so.ZERBTNETTAEs ist die Frage, ob sie nicht schließlich lernt, sichin der meinigen auszudrücken.HARLEKINWir wollens abwarten. Was wir aber nicht abwartenwollen –(Er ist mit einem Sprung dicht bei ihr, sacht siezu umarmen)ZERBINETTA (macht sich los)Wofür hältst du mich?ARLEQUIN (bondissant de la coulisse)Bien préché! Maiz pour des oreilles sourdesZERBINETTE (se tournant rapidement vers lui)On dirait qu'elle et moi parlons deux langues différentes.ARLEQUINIl semble!ZERBINETTEJe me demande s'il lui serait possible d'apprendre àparler la mienneARLEQUINAttendons qu'elle apprenne! Mais ce que je veux, sansplus attendre...(D'un saut, il est tout près d'elle.)ZERBINETTEPour qui me prends-tu?HARLEKINARLEQUINFür ein entzückendes Mädchen, dessen Beziehungen zu mir Pour une fille adorable, dont les rapports avec moidringend einer Belebung bedürfen – veulent une tendresse plus chaude -(Versucht sie zu umarmen; sie macht sich los)ZERBTNETTAUnverschämter! und außerdem: hier!Zwei Schritte von der Wohnung der Prinzessin!HARLEKINPah! Wohnung, es ist eine Höhle.ZERBTNETTAWas ändert das?HARLEKINSehr viel, sie hat keine Fenster.(Versucht abermals, sie zu küssen)(il cherche à l'embrasser. Elle lui échappe.)ZERBINETTEQuelle insolence! Dans cet endroit-ci!Devant l'appartement de la Princesse!ARLEQUINPeuh! cela? Ce n'est qu'une grotte!ZERBINETTEÇa n'y fait rien!ARLEQUINBeaucoup! Il n’y a pas de fenêtres!(Il tente encore de l’embrasser.)ZERBINETTA (macht sich energisch los)ZERBINETTE (s’écartant résolument)Ich glaube, du warest wirklich fähig! Je crois que tu en es réellement capable -HARLEKINZweifle nicht, zu allem!ARLEQUINN'en doute pas! Pas du tout!ZERBINETTA (mißt ihn mit dem Blick, halb für sich) ZERBINETTE (elle le mesure du regard. puis à moitié pourelle)Zu denken, daß es Frauen gibt, denen er ebendarum ge- Et dire qu'il y a des femmes qui, pour cela, voudraientfiele – d'un tel homme !HARLEKINUnd zu denken, daß du von oben bis unten eine solcheFrau bist!BRIGHELLA, SCARAMUCCIO, TRUFFALDIN (stecken links undrechts ihre Köpfe aus der Kulisse.)Pst! Pst! Zerbinetta!ARLEQUINEt dire qe toi, des pieds à la tête, tu voudrais être <strong>com</strong>meellesBRIGHELLA, SCARAMOUCHE ET TRUFFALDIN (à droite et à gauchesortent leurs têtes des coulisses)Pst! Pst! ZerbinetteZERBINETTA (hat sich Harlekin entzogen, läuft nach vorn, ZERBINETTE (elle s'est débarrassée d'Arlequin et a fui versvor sich, beinahe ad spectatores)le devant de la scène. Pour elle et pour les spectateurs)Männer! Lieber Gott, wenn du wirklich wolltest, daß wir Les hommes! Ô mon Dieu. si tu nous <strong>com</strong>mandes de ne pasihnen widerstehen sollten, warum hast du sie so ver- répondre à leurs avances, pourquoi les fis-tu donc aussischieden geschaffen?différents?17


- Ariane à Naxos -(Sie endet, mitten aus der Prosa, mit einer Roulade)DIE VIEREine Störrische zu trösten,Laßt das peinliche Geschäft!Will sie sich nicht trösten lassen,Laß sie weinen, sie hat recht!(Elle termine son texte avec une roulade.)TOUS LES QUATREDonnons-nous de la peineà essayer de cobsoler ce coeur obstiné;si elle ne veut pas être consolée,Qu'elle pleure, s'il lui plait!(Zerbinetta tanzt von einem zum anderen, weißt jedem (Zerbinette danse, flattant l'un et l'autre.)zu schmeicheln.)BRIGHBLLA (mit albernem Ton)BRIGHELLA (d'une voix niaise)Doch ich bin störrisch nicht,Moi je ne suis pas obstinéGibst du ein gut Gesicht. Quand tu fais tes doux yeux !Ach, ich verlang nicht mehr,Ah! je ne demande rien deplus,Freu mich so sehr.Je suis si heureux.SCARAMUCCIO (mit schlauem Ausdruck)Auf dieser InselGibts hübsche Platze.Komm, laß dich führen,Ich weiß Bescheid!TRUFFALDIN (täppisch lüstern)Wär nur ein Wagen,Ein Pferdchen nur mein,Hätt ich die KleineBald wo allein!SCARAMOUCHE (d'un air rusé)Sur cette île,il ya beaucoup de jolis coinsViens, laisse-toi faireJe connais le chemin!TRUFFALDIN (lourdement lascif)Rien qu'un carrosseAvec un palefroi,Et la petiteSerait à moi!HARLEKIN (diskret im Hintergrund)ARLEQUIN (au fond, discrètement)Wie sie vergeudetElle gaspilleAugen und Hände, Regards et gestes !Laur ich im stillenJe vais attendre iciHier auf das Ende!ce qu‘elle va faire!ZERBINETTA (von einem zum anderen tanzend)Immer ein Müssen,Niemals Launen,Immer ein neuesUnsägliches Staunen!(Die vier, mit Zerbinetta, in beliebiger Verschränkung)BRIGHELLAIch bin nicht störrisch.HARLEKINIch laure im stillen.ZERBINETTA (im Tanzen)So wars mit PasquarielloUnd so mit Mezzetin!SCARAMUCCIOHätt ich das Mädchen –TRUFFALDINIch wüßte Bescheid!ZERBINETTA (im Tanzen)Dann mit CavicchioUnd mit Burattin!ZWEIKomm, laß dich führen,Ich laure im stillen!ZERBINETTA (im Tanzen)Ach, und zuweilenWaren es zwei!ZWEIEs gibt hübsche Plätze:Ich weiß Bescheid!ZERBINETTA (im Tanzen)Ach, und zuweilenWaren es zwei!ZERBINETTE (dansant de l'un à l'autre)Toujours par envie,Jamais par caprice,Toujours des nouveautés,Quel étonnement indicible!(les quatre et Zerbinette dans n’importe quel ordre)BRIGHELLAMoi je me sens joyeux.ARLEQUINJ'attends la suite.ZERBINETTE (dansant de l’un à l’autre)J’étais ainsi avec Pasquiarello.et aussi avec Mezzetin!SCARAMOUCHESi la petite était à moi!TRUFFALDINJe connais les jolis coins!ZERBINETTE (dansant)Puis avec CavicchioEt Burattin!A DEUXViens, laisse-toi faireJe vais attendre iciZERBINETTE (dansant)Et quelquefois même,Les deux ensemble!A DEUXil ya beaucoup de jolis coinsJe connais le chemin!ZERBINETTE (dansant)Et quelquefois même,Les deux ensemble!(Unterm Tanzen scheint sie einen Schuh zu verlieren. (En dansant Zer6inette feint de perdre un de sesScaramuccio, flink, erfaßt den Schuh und küßt ihn. Sie souliers. Scaramouche. prestement le ramasse et leläßt sich ihn von ihm anziehen, wobei sie sich auf Truf- baise. Zerbinette se laisse rechaussser par lui enfaldin stürzt, der ihr von der anderen Seite zu Füßen s'appuyant sur Truffaldin qui s’est agenouillé de l'autre18


- Ariane à Naxos -gefallen ist.)côté)ZERBINETTA (auf Truffaldin)ZERBINETTA (à propos de Truffaldin)Wie er feurig sich erniedert!Comme il se baisse avec empressement(Auf Scaramaccio, dem sie das Innere der Hand zum (Elle tend à Scaramouche la paume de sa main à baiser etKusse reicht, und aufs neue zu Tanzen beginnend) re<strong>com</strong>mence à danser.)ZERBINETTA (aufs neue tanzend)ZERBINETTE (dans une nouvelle danse)Mach ich ihn auf diese neidig,Si je le rends jaloux,Wird der steife - wie geschmeidigLe lourdaud perdra la tête!Wird der steife Bursch sich drehn! Je le tiens à ma merci !BRIGHELLA (steif tanzend und singend)Macht sie mich auf diese neidig,Ach, wie will ich mich geschmeidigUm die hübsche Puppe drehn!SCARAMUCCIO (gleichfalls tanzend)Macht sie uns auf diesen neidig,Hei, wie alle sich geschmeidig,Hui, um ihre Gunst sich drehn!TRUFFALDIN (ebenso)Wie sie jeden sich geschmeidig,Einen auf den anderen neidig,Ohne Pause weiß zu drehn!BRIGHELLA (dansent gauchement en chantant)Elle me rend jaloux de celui-là.Tu me fais tourner la tête,Et d'amour je suis transiSCARAMOUCHE (dansant également)Elle nous rend jaloux de ces deux-là.Tu nous fais tourner la tête!Le plus rude s'adoucit!TRUFFALDIN (de même)Comme elle les rend prestes, et zélés.Chacun est jaloux de l'autre,et tourne autour d’elle sans s’arrêter(Während die drei sich drehen, wirft sich Zerbinetta (Pendant cette danse des trois hommes. Zerhinette,rückwärts Harlekin in die Arme und eilt mit ihm zu vers- derrière eux, se jette dans les bras d”Arlequin. et touschwinden.)deux se hâtent de disparaître)SCARAMUCCIO, BRIGHELLA, TRUFFALDIN (finden sich allein ) SCARAMOUCHE, BRIGHELLA, TRUFFALDIN (se retrouvant seuls)Mir der Schuh!Moi le soulier,Mir der Blick!Moi le regard,Mir die Hand!Moi la main,Das war das Zeichen,c'était son gage!Schlau aus dem Kreise muß ich mich schleichen! Prenons par ruse nos avantages!Mich erwartet das himmlische Wesen,Tendre femme, c'est moi qu'elle espère!Mich zum Freunde hat sie erlesen!C'est à moi que son coeur veut plaire!(Alle drei schleichen verstohlen in die Kulisse,gleich darauf erscheint zuerst Scaramaccio, von rechtskommend, vor der Bühne, verlarvt.)SCARAMUCCIO (für sich)Pst, wo ist sie? Wo mag sie sein?(Späht herum, geht rechts um die Bühne herum.)(Tous trois se glissent furtivement dans lescoulisses. un moment après. Searamnurhe, masqué,reparait du côté droit.)SCARAMOUCHE (à voix basse)Psi! Où est-elle! Où peut-elle être?(Il cherche autour de lui, fait le tour de la scène parla droite)BRIGHELLA (verlarvt, von links kommend, leise dummschlau) BRIGHELLA (masqué. vient du côté gauche gauchement)Pst, wo ist sie? Wo mag sie sein?Pst! Où est-elle? Où peut-elle être?(Wendet sich nach rechts, stößt mit dem zurückkehrendenScaramuccio zusammen.)TRUFFALDIN (verlarvt, von links, an der linken Ecke ineben dem Augenblick hervorkommend, als Brighella nachrechts den ersten Schritt tut)Pst, wo ist sie? Wo mag sie sein?(Stößt mit den beiden Zusammenstoßenden auch noch zusammen;alle drei taumeln sie in die Mitte. )ALLE DREI (jeder für sich )Verdammter Zufall!Aber man erkennt mich nicht!(Zerbinetta und Harlekin sind links vorne wieder erschienen.)ZERBINETTADaß ein Herz so gar sich selber,Gar sich selber nicht versteht !(Brighella, Scaramaccio, Truffaldin sehen einander an)HARLEKIN (gleichfalls unsichtbar)Ach, wie reizend, fein gegliedert!ZERBINETTAHand und Lippe, Mund und Hand !(il cherche vers la droite et se heurte à Scaramouche,qui revient de son côté.)TRUFFALDIN (masqué, vient du côté gauche, en même tempsque Brighelhi revient de droite)Pst! Où est-elle? Où la trouver?(il se heurte aux deux autres et tous trois trébuchentau milieu de la scène.)TOUS LES TROIS (chacun pour soi)Hasard stupide!On ne m'a pas reconnu!(Zerbinette et Arlequin sont toujours invisibles dansle fondZERBINETTECar le coeur, même en lui-même,Ne voit rien!(Brighella, Scaramouche et TruJ)aldin se reconnaissent)ARLEQUIN (également invisible)Comme sa silhouette est fine et charmante!ZERBINETTEMains et lèvres! Bouches et mains!19


- Ariane à Naxos -DIE DREI GESELLENAi! Ai!HARLEKIN UND ZERBINETTA (zusammen)Hand und Lippe, Mund und Hand !Welch ein zuckend Zauberband.LES TROIS ENSEMBLEAï, aï, aï, aï!ZERBINETTE ET ARLEQUIN (ensemble)Mains et lèvres! Bouches et mains!Quel bien-être surhumain!DIE DREI GESELLEN (indem sie zornig and betrübt tanzend LES TROIS ENSEMBLE (pendant qu'ilsabgehen)sortent en dansant sans enthousiasme et en colère)Ai! ai! ai! ai! Der Dieb! Der Dieb!Aï, ai, aï, ai, voleur! Voleur!Der nieder-, niederträchtige Dieb! Le répugnant voleur !Ai! ai! ai! ai!Aï, aï, aï, ai!ZERBINETTASieh, wie reizend, fein gegliedert!Druck den Druck erwidertHand und Lippe, Mund und Hand !Welch ein zuckend Zauberband.HARLEKINAch, wie reizend, fein gegliedert! etc(Ab. Najade, Dryade, Echo treten, fast zugleich, hastigauf von rechts, links und rückwärts.)DRYADE (aufgeregt)Ein schönes Wunder!NAJADEEin reizender Knabe!DRYADEEin junger Gott!ECHOEin junger Gott, ein junger Gott!DRYADESo wißt ihr -?NAJADEDen Namen?DRYADEBacchus!NAJADEEin reizender Knabe!DRYADEMich höret!ECHOMich höret doch an!DRYADEDie Mutter starb bei der Geburt.NAJADEEine Königstochter.DRYADEEines Gottes Liebste, eines Gottes Liebste!NAJADEWas für eines Gottes?ECHO (enthusiastisch)Eines Gottes Liebste, eines Gottes Liebste!ZERBINETTEVois, <strong>com</strong>me sa silhouette est fine et charmanteComme son étreinte répond à mon étreinteMains et lèvres! Bouches et mains!Quel bien-être surhumain!ARLEQUINAh! Comme sa silhouette est fine et charmante, etc.(Il sort. La Naïade, la Dryade et Echo rentrent sur scèneavec précipitation, presque en même temps de la droite, dela gauche et du fondLA DRYADE (avec agitation)Un beau miracle!LA NAÏADEUn Éphèbe adorable!LA DRYADEUn jeune dieu!ECHOUn jeune dieu ... Un jeune dieu!LA DRYADEAlors, vous savez..?LA NAÏADEIl se nomme?LA DRYADEBacchus!LA NAÏADEUn Éphèbe adorable!LA DRYADEÉcoutez-moi donc!ECHOQu'on m'écoute!LA DRYADESa mère est morte à sa naissance!LA NAÏADEUne fille de roi!LA DRYADEChéri d’un dieu!LA NAÏADEDe quel dieu?ECHO (d'une voix enthousiaste)Le plus chéri par un dieu!DRYADELA DRYADEAber den Kleinen - hört doch! - Nymphen, L'enfant sans mère - qu'on écoute! -.Nymphen zogen ihn auf!Par des nymphes fut élevé.ECHO (begeistert)Nymphen zogen ihn auf!NAJADE, DRYADENymphen! das zarte, göttliche Kind!Ach, daß nicht wir es gewesen sind.ÉCHO (encore d'une voix enthousiaste)Par des nymphes fut élevé!LA NAÏADE, LA DRYADEDes nymphes! Le tendre enfant du dieuQue n'est-ce à nous que c'est arrivé!20


- Ariane à Naxos -ZU DREIENAch, daß nicht wir es gewesen sind.ECHO (vogelhaft)Ach, daß nicht wir es gewesen sind.DRYADEEs wächst wie die Flamme unter dem Wind.NAJADEIst schon kein Kind mehr - Knabe und Mann!DRYADESchnell zu Schiffe mit wilden Gefährten!NAJADENächtig im Wind die Segel gestellt!DRYADEEr am Steuer, er am Steuer.NAJADEKühn! der Knabe!ECHO (vogelhaft)Er am Steuer.NAJADEHeil dem ersten Abenteuer!ECHOEr am Steuer.DRYADEDas erste! Ihr wißt, was es war?NAJADECirce! Circe! an ihrer InselLandet das Schiff, zu ihrem PalastSchweift der Fuß, nächtlich mit Fackeln-TOUS LES TROISQue n'est-ce à nous que ce soit arrivé!ÉCHO (d'une voix d'oiseau)Que n'est-ce à nous que c'est arrivé!LA DRYADEGrandi <strong>com</strong>me une flamme au vent!LA NAÏADEIl devient homme; jeune et viril!LA DRYADEIl s'embarque avec de rudes marins!LA NAÏADEDe nuit, il a mis les voiles!LA DRYADELui à la barre.LA NAÏADEVa, jeune homme!ÉCHO (d'une voix d'oiseau)Lui à la barre.LA NAÏADEL'aventure est un prodige!ECHOLui à la barre.LA DRYADELa première aventure? Et veut-on la connaître?LA NAÏADECircé! Circé! À son rivage aborde la nefEt dans son palais il pénètreAu feu des torches...DRYADELA DRYADEAn der Schwelle empfängt sie ihn,Elle-même l'attend au seuil;An den Tisch zieht sie ihn hin, À sa table elle l'assied ;Reicht die Speise, reicht den Trank –Elle veut qu'il mange, et boive aussi.ECHOReicht die SpeiseNAJADE (eifrigst)Den Zaubertrank! die Zauberlippen!Allzu süße Liebesgabe!ECHOAllzu süße Liebesgabe!DRYADE (Triumph im Ton)Doch der Knabe - doch der Knabe! -Wie sie frech und überheblichIhn zu ihren Füßen winkt –Ihre Künste sind vergeblich,Weil kein Tier zur Erde sinkt!ZU DREIENAlle Künste sind vergeblich,Weil kein Tier zur Erde sinkt!ECHOElle veut qu'il mange.LA NAÏADE (très agitée)Boisson magique de ses lèvres enchantéesBoisson magique. Dons d'amour!ECHOBoisson magique. Dons d'amour!LA DRYADE (d'une voir triomphale)Mais l'éphèbe! Mais l'éphèbe!Quand, perfide, un jour la reineCroit l'avoir enfin dompté.Son art de magiciennen’a rien pu sur sa fiertéLES TROISTous ses artifices ne purentrien sur sa fiertéDRYADELA DRYADEAus den Armen ihr entwunden,Délivré de son étreinte,Blaß und staunend, ohne Spott –Droit, l'éclair d'orgueil aux yeux,Nicht verwandelt, nicht gebundenFier et libre, mais sans crainte.Steht vor ihr ein junger Gott! Qu'il est beau, le jeune dieu !ZU DREIENNicht verwandelt, nicht gebundenSteht vor ihr ein junger Gott!LES TROISFier et libre, mais sans crainte,ainsi le jeune dieu se tient-il devant elle!ECHO (vogelhaft entzückt)ÉCHO (<strong>com</strong>me un oireau)Nicht verwandelt! Fier et libre !NAJADE, DRYADE (am Eingang der Höhle)Ariadne!NAJADELA NAÏADE ET LA DRYADE (à l’entrée de la grotte)Ariane!LA NAÏADE21


- Ariane à Naxos -Schläft sie?DRYADESchläft sie?NAJADENein! sie hört uns!ECHONicht verwandelt!NAIADE (der Ariadne meldend)Ein schönes Wunder!NAJADE, ECHOEin Knabe! Ein Gott!DRYADE (immer gegen die Höhle hin)Gestern noch der Gast der Circe,Mit ihr liegend bei dem Mahle,Nippend von dem Zaubertrank –ECHONicht verwandelt! Nicht verwandelt!NAJADEHeute ist er hier bei uns!DRYADEHörst du?NAJADEHörst du?ZU ZWEIEN (leise)Ariadne!(Bacchus' Stimme erklingt. Ariadne, wie von Magiehervorgezogen, tritt lauschend aux der Höhle. Die dreiNymphen, lauschend, treten seitung rüchwärts. Bacchus,jung, zauberhaft, träumerisch, erscheint auf einemFelsen am Meere, Ariadne und den Nymphen unsichtbar)BACCHUSCirce, kannst du mich hören?Du hast mir fast nichts getan –Doch die dir ganz gehören,Was tust du denen an?Circe, ich konnte fliehen,Sieh, ich kann lächeln und ruhn –Circe, was war dein Wille,An mir zu tun?ARIADNE (in sein Singen hinein, vor sich, leisest)Es greift durch alle Schmerzen,Auflösend alte Qual: ans Herz im Herzen greifts.NAJADE, DRYADE, ECHO (leise, zaghaft)Töne, töne, süße Stimme,Fremder Vogel, singe wieder,Deine Klagen, sie beleben,Uns entzücken solche Lieder!BACCHUS (schwermütig, lieblich)Doch da ich unverwandeltVon dir gegangen bin,Was haften die schwülen GefühleAn dem benommenen Sinn?Als wär ich von schläfernden KräuternBetäubt, ein Waldestier! –Circe - was du nicht durftest,Geschieht es doch an mir?Dort-elle?LA DRYADEDort-elle?LA NAÏADENon, elle nous écoute!ECHOFier et libre!LA NAÏADE (s’adressant à Ariane)Un beau miracle!LA NAÏADE, ECHOUn éphèbe! Un dieu!LA DRYADE (toujours devant la grotte)Hier encore, l'hôte de Circé,Couché près d'elle à sa table,Buvant la boisson magique.ECHOFier et libre!LA NAÏADEIl est aujourd'hui chez nous!LA DRYADETu entends?LA NAÏADETu entends?ENSEMBLE (à voix basse)Ariane!(On entend la voix de Bacchus. Ariane, attirée <strong>com</strong>me parenchantement, sort de la grotte en prêtant l’oreille. Lestrois nymphes, attentives, se tiennent sur les côtés et auau fond. Bacchus, jeune, magique, <strong>com</strong>me dans un rêve, apparaîtsur un rocher, restant hors de vue d’Ariane et desNymphes)BACCHUSCircé! Circé! Peux-tu m'entendre?J'ai su fuir, moi, tes charmes vains!Mais ceux que tu transformes,Quel est leur vil destin?Circé, vois! Je suis libre!Vois je puis rire sans effroi!Circé! Que voulais-tuFaire aussi de moi?ARIANE (sortant en chantant, à voix basse)À travers ma souffrance.O doux consolateur, un coeur parle à mon coeur!LA NAÏADE, LA DRYADE. ÉCHO (bas, à mi-voix)Chante, chante, voix sonoreVoix si pure, sonne encore!Tu ranimes cette femme.Et nous berces toute l'âme!BACCHUS (mélancholique et doux)Mais si, rompant tes charmes,J'ai su quitter tes bras,D'où viennent ces voix qui m'alarmentEt qui me parlent tout bas?Je sens en mon coeur se répandreComme un poison sournois!Circé! Quel sort étrangeAs-tu jeté sur moi?ARIADNE (wie oben)ARIANE (<strong>com</strong>me plus haut)O Todesbote! süß ist deine Stimme! Ô messager de mort, ta voix est bien douce !Balsam ins Blut, und Schlummer in die Seele! Baume en mes veines, et trêve pour mon âme !NAJADE, DRYADE, ECHO (nachdem die Stimme zuverstummen scheint, leise)Töne, töne, süße Stimme,LA NAÏADE, LA DRYADE, ÉCHO (après que la voir d'Arianesemble s’éteindre)Chante, chante, voix sonore!22


- Ariane à Naxos -Süße Stimme, töne wieder!Deine Klagen, sie beleben!Uns entzücken deine Lieder!BACCHUS (fröhlich, mit etwas wie graziösem Spott)Circe, ich konnte fliehen!Circe, du hast mir fast nichts getan?Circe, ich konnte fliehenSieh, ich kann lächeln und ruhn!Circe - was war dein Wille,An mir zu tun?ARIADNE (zugleich mit ihm, die Augen geschlossen, dieHände gehoben nach der Richtung, von der die Stimmetönt, leise)Belade nicht zu üppigMit nächtlichem EntzückenVoraus den schwachen Sinn!Die deiner lange harret,Nimm sie dahin!(Bacchus tritt hervor, steht vor Ariadne)ARIADNE (in jähem Schreck, schlägt die Hände vors Gesicht)Theseus!(Dann schnell sich neigend)Nein! nein! es ist der schöne stille Gott!Ich grüße dich, du Bote aller Boten!BACCHUS (ganz jung, zartest im Ton)Du schönes Wesen? Bist du die Göttin dieser Insel?Ist diese Höhle dein Palast?sind diese deine Dienerinnen?Singst du an deinem Webstuhl Zauberlieder?(schüchtern, im Tiefsten verwirrt durch das Abenteuermit Cice, das erste in seinelm Leben)Nimmst du den Fremdling da hineinUnd liegst mit ihm beim Mahl,Und trankest du ihn da mit einem Zaubertrank?Und ach, wer dir sich gibt, verwandelst du ihn auch?Weh! Bist du auch solch eine Zauberin?Voix si pure. sonne encoreTu ranimes cette femme,Et nous berces toute l'àme!BACCHUS (gaiement, avec quelque raillerie)Circé, j'ai su quitter tes brasTon art magique ne m’a pas atteint?Circé, je peux m’enfuirVois, je peux rire et je m’en vais!Circé, que voulais-tufaire de moi?ARIANE (les yeux clos, les mains tendues dans ladirection d'où vient la voix, à voix basse))Ne trouble point de voluptéPar tes transports nocturnesMon coeur déjà si faible!La femme qui t'appelle,Emmène-la!(Bacchus entre et parait devant Ariane)ARIANE (qui, de frayeur se couvre le visage de sesmains)Thésée!(elle s’incline rapidement)Non, non!... C'est toi, le beau, le sage dieu!Salut à toi! À toi, le dieu des messagers!BACCHUS (très jeune, d‘un ton très tendre)O toi, femme superbe! Es-tu déesse de cette ile?La grotte est-elle ton palais?Sont-ce là tes trois suivantes?Tu chantes à ton rouet, magicienne?((timlide et probdément troubé par son aventure avecCircé, la première de sa vie)Attires-tu chez toi l'étrangerPour l'asseoir à ton festin?Et lui fais-tu verser un philtre qui le perd?Et qui se donne à toi, le métamorphoses-tu?Dis? Es-tu donc enchanteresse aussi?ARIADNE (zart in ihrer Todesbereitschaft) ARIANE (doucement. prête à mourir)Ich weiß nicht, was du redest.J'ignore ce à quoi tu penses!Ist es, Herr, daß du mich prüfen willst? Mais toi, dis, voudrais-tu m'éprouver?Mein Sinn ist wirr von vielem Liegen ohne Trost! Mon coeur est plein d'une tristesse sans espoirIch lebe hier und harre deiner, deiner harre ich Je vis ici, dans ton attente! Je suis à toi, j'attendsSeit Nächten, Tagen, seit wie vielen, Pendant des jours, des nuits sans nombre !aAch, ich weiß es nicht mehr!Las! Je ne sais <strong>com</strong>bien!BACCHUSWie? kennest du mich denn?Hast du vordem von mir gewußt?Du hast mit einem Namen mich gegrüßt.ARIADNENein! nein! Der bist du nicht,Mein Sinn ist leicht verwirrt!BACCHUSWer bin ich denn?ARIADNE (neigt sich)Du bist der Herr über ein dunkles Schiff,Das fährt den dunklen Pfad.BACCHUS (nickt)Ich bin der Herr - über ein Schiff.ARIADNE (jäh)Nimm mich! Hinüber! Fort von hier mit diesem Herzen!Es ist zu nichts mehr nütze auf der Welt.BACCHUS (sanft)So willst du mit mir gehen auf mein Schiff?ARIADNEIch bin bereit.Du fragst? Ist es, daß du mich prüfen willst?(Bacchus schüttelt den Kopf)BACCHUSQuoi? Me connais-tu?Tu as entendu parler de moi, autreois?M'as-tu déjà salué de quelque nom?ARIANENon... non... tu n'es pas lui!Mes sens sont si troublés!BACCHUSQui suis-je donc?ARIANE (elle s‘incline)Tu es le seigneur qui sur un noir vaisseauChevauche les sombres flots!BACCHUS (confirmant)Oui, le seigneur - sur un vaisseau...ARIANE (vivement)Prends-moi! Sans crainte, oui, prends-moi, avec mon coeurlas! À quoi peut-il me servir sur terre encore?BACCHUS (doux)Ainsi, tu m'ac<strong>com</strong>pagnes sur ma nef?ARIANEJe suis prête!Mais quoi? Tu me questionnes? Tu veux m'éprouver!(Bacchus secoue négativement la tête)23


- Ariane à Naxos -ARIADNE (mit unterdrückter Angst)Wie schaffst du die Verwandlung? mit den Händen?Mit deinem Stab? Wie, oder ists ein Trank,Den du zu trinken gibst? Du sprachst von einem Trank!BACCHUS (verträumt in ihrem Anblick)Sprach ich von einem Trank,Ich weiß nichts mehr.ARIADNE (nickt)Ich weiß, so ist es dort, wohin du mich führest!Wer dort verweilet, der vergißt gar schnell!Das Wort, der Atemzug ist gleich dahin!Man ruht und ruht vom Ruhen wieder aus;Denn dort ist keiner matt vom Weinen, -Er hat vergessen, was ihn schmerzen sollte:Nichts gilt, was hier gegolten hat, ich weiß –(Sie schließt die Augen.)BACCHUS (tief erregt, unbewußt feierlich)Bin ich ein Gott, schuf mich ein Gott,Starb meine Mutter in Flammen dahin,Als sich in Flammen mein Vater ihr zeigte,Versagte der Circe Zauber an mir,Weil ich gefeit bin, Balsam und ÄtherFür sterbliches Blut in den Adern mir fließt.Hör mich, Wesen, das vor mir steht,Hör mich, du, die sterben will:Dann sterben eher die ewigen Sterne,Als daß du stürbest aus meinen Armen!ARIANE (Avec une crainte hésitante)Comment me transformeras-tu? Par tes mains?Par ton bâton? Dis7 Ou bien est-ce un philtreQue tu fais boire aussi? tu parlais d'un philtre!BACCHUS (songeur, la regardant)Ai-je parlé d'un philtre?Je n’en sais pas plus.ARIANE (affirmant)Je sais, c'est bien ainsi, là-bas; où tu m'emmènes!Qui, là, séjourne, promptement oublie!Parole et souffle aussi, tout meurt bientôt!On dort, on dort, dans un repos <strong>com</strong>plet.Là-bas. les yeux n'ont plus de larmes.On ne sait pas pourquoi l'on l'ut si tristeRien n'a plus aucun intérêt, là-bas!(Elle ferme les veux)BACCHUS (profondément ému, inconsciemment solennel)Je suis un dieu! Un dieu m'a fait!Quant à ma mère, elle est morte brûlée,Lorsque mon père parut en ses foudres!Le philtre de Circé fut vain contre moi;Je le défie: Baume, éther, et non sang mortelCirculant dans mes veines!Sois-en sûre, toi qui m'écoutes,Toi qui veux mourir:Les astres mêmes pourront s'éteindreSans qu'à mon étreinte la mort t'enlèveARIADNE (ängstlich zurückweichend vor der Gewalt seines ARIANE (elle recule, effrayée par l'autorité de sa voix)Tones)Das waren Zauberworte! Weh! So schnell! Ce sont des mots magiques!... Quoi! Déjà!Nun gibt es kein Zurück. Gibst du Vergessenheit Et sans aucun retour! Aurai-je donc l'oubliSo zwischen Blick und Blick? Si promptement déjà ?Entfernt sich alles,Tout va-t-il doncAlles von mir?s'effacer pour moi?Die Sonne? Die Sterne?Soleil ? Étoiles?Ich mir selber?Et moi-même?Sind meine Schmerzen mir auf immer, immer Pour toujours mes chagrinsGenommen? Ach!vont-ils enfin disparaître? Ah!(Verhauchend)(Épuisé)Bleibt nichts von Ariadne als ein Hauch? Il ne restera plus rien d’Ariane, pas même un souffle?(Sie sinkt, er hält sie)(Alles versinkt, ein Sternenhimmel spannt sich überden zweien.)BACCHUS (mehr ergriffen als laut)Ich sage dir, nun hebt sich erst das Leben anFür dich und mich!(Er küßt sie)(Elle s'affaisse: il la soutient.)(Tout s'efface. Un ciel étoilé s'étend au-dessusd'eux.)BACCHUS (d'une voir plus émue que forte)Je te l'ai dit: Vivre <strong>com</strong>mence enfin pour nous!Pour toi! Pour moi!(Il l‘embrasse)ARIADNE (entwindet sich ihm , unbewußt, sieht mit bangem ARIANE (elle se détache de lui, <strong>com</strong>me inconsciente, etStaunen um sich)regarde autour d'elle avec un étonnement craintif)Lag nicht die Welt auf meiner Brust? hast du, Plus aucun poids ne broie mon cour L'as-tu...Hast du sie fortgeblasen?L'as-tu chassé d'un souffle?(zeigt auf die Höhle, kindisch furchtsam) (Puérile, désignant craintivement la grotte.)Da innen lag die arme HündinLà-bas était la pauvre chienne,An' Boden gedrückt, auf kalten NesselnPar terre étendue, avec les vers,Mit Wurm und Assel, und ärmer als sie.Les cloportes, et les brûlantes orties!BACCHUSNun steigt deiner Schmerzen innerste LustIn dein und meinem Herzen auf!ARIADNEDu Zauberer, du! Verwandler, du!(noch bang, wie ein furchtsames Kind)Blickt nicht aus dem Schatten deines MantelsDer Mutter Auge auf mich her?Ist so dein Schattenland! also gesegnet!So unbedürftig der irdischen Welt?BACCHUSDu selber! du bist unbedürftig,Du meine Zauberin !ARIADNEGibts kein Hinüber?Sind wir schon drüben?BACCHUSDe tes tourments surgit le bonheurDont l'onde emplit ton coeur et le mienARIANEMais toi, l'enchanteur, tu e transformes!(Encore inquiète <strong>com</strong>me un enfant craintif)Est-ce, dans cette ombre qui te drape,Le regard maternel qui brille sur moi?C'est là ton sombre empire? Ombre bénie,Où tout est libéré du monde terrestre?BACCHUSToi-même te voilà libre!Toi, mon enchanteresse!ARIANEIl n‘y a plus de chemin?Nous sommes déjà arrivés?24


- Ariane à Naxos -Sind wir schon da?Wie konnt es geschehen?Auch meine Höhle, schön! gewölbtÜber ein seliges Lager,Einen heiligen Altar!Wie wunder-, wunderbar verwandelst du!Est-ce l'au-delà?Sommes-nous déjà sur l'autre rive?Ma grotte même est belle, voûtée;Et, sur la couche amoureuse,Un autel sacré s'élève!Miraculeuse métamorphose!BACCHUSBACCHUSDu! Alles du!Tout! Tout estpour toi!Ich bin ein anderer, als ich war!Je suis tout autre que je fus!Der Sinn des Gottes ist wach in mir,L'âme divine en moi s'éveille!Dein herrlich Wesen ganz zu fassen! Ton être intime, je le possède !Die Glieder reg ich in göttlicher Lust! Mon être brûle du plaisir d'un dieu !Die Höhle da! Laß mich, die Höhle deiner Schmerzen La grotte, là! Laisse la grotte, où tu fus triste,Zieh ich zur tiefsten Lust um dich und mich ! Abriter l'ivresse de nos deux coeurs(Ein Baldachin senkt sich von oben langsam über beide, (Un baldaquin descend lentement sur eux et les faitsie einschließend.)disparaître:)NAIAD, DRYAD, ECHO (unsichtbar)Töne, töne, süße Stimme,Fremder Vogel, singe wieder,Deine Klagen, sie beleben,Uns entzücken solche Lieder!ARIADNE (an seinem Arm hängend)Was hangt von mirIn deinem Arm?Oh, was von mir,Die ich vergehe,Fingest du GeheimesMit deines Mundes Hauch?Was bleibt, was bleibt von Ariadne?ARIADNES STIMMELaß meine Schmerzen nicht verloren,ZERBINETTA (tritt aus der Kulisse, weist mit dem Fächerüber die Schulter auf Bacchus und Ariadne zurück undwiederholt mit spöttischem Triumph ihr Rondo)Kommt der neue Gott gegangen,Hingegeben sind wir stumm!(geht ab)BACCHUS' STIMMEDeiner hab ich um alles bedurft!Nun bin ich ein anderer, als ich war,ARIADNES STIMMELaß meine Schmerzen nicht verloren,Bei dir laß Ariadne sein!LA NAÏADE, LA DRYADE, ECHO (invisibles en coulisses)Chante, chante, voix sonoreVoix si pure, sonne encore!Tu ranimes cette femme.Et nous berces toute l'âme!ARIANE (suspendue au bras de Bacchus)Que m’arriverait-ilEntre tes bras?Que m’arriverait-il,si à ma morttu captrais mon secretavec le souffle de ta bouche?Que resterait-il, que resterait-il d’Ariane?LA VOIX D’ARIANEFais que ma peine ne soit pas vaine..ZERBINETTE (sort de la coulisse et du bout de son éventailmontre, par-dessus son épaule, Ariane et Bacchus, et red’unair de triomphe moqueur leur rondeau)Qu'un nouveau dieu paraisse,Et sans <strong>com</strong>battre, nous sommes prises!(elle s’en va)LA VOIX DE BACCHUSOui, c'est toi que mon coeur attendait,Maintenant je suis différent de celui que j'étais!LA VOIX D’ARIANEFais que ma peine ne soit pas vaineLaisse Ariane auprès toi!BACCHUS' STIMMELA VOIX DE BACCHUSDurch deine Schmerzen bin ich reich,De tes souffrances je suis richeNun reg ich die Glieder in göttlicher Lust! Et mon être brûle du plaisir d'un dieuUnd eher sterben die ewigen Sterne,Les astres pourront s'éteindreEh denn du stürbest aus meinen Armen! Sans qu'à mon étreinte la mort t'enlève !(Der Baldachin hat sich geschlossen)(Le baldaquin se referme sur Ariane et Bacchus)FIN25

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