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dimanche 18 octobre

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Dans ce numéro : MONSIEUR DE LÉTORIÈRES, surnommé le Charmant, par Jules ChancelDIMANCHE ILLUSTRQUATORZIEME ANNEE. - N° 71a60 CENT. <strong>18</strong> OCTOBRE 1936CAPRICE DE STARLupe Vêlez, grande vedette du cinéma d'outre-Atlantique, a adoptéle doux et aimable chimpanzé qu'on voit ici et qui, malade, chercherefuge et repos dans les bras de sa gracieuse et dévouée protectrice.C'EST SANS DOUTE UNE INTERESSANTE CAUSERIE......que fait devant le micro, installé au Zoo de Vincennes, et avecbeaucoup de gravité, le sympathique quadrumane que voici. Malheureusementnous ne connaîtrons Jamais lè thème choisi par lui...\LE SOUVENIR DE SHAKESPEARE, Celui-ci fait l'objet, dans toute l'Angleterre, d'un culte varié et étendu.Cet immeuble, consacré au génial écrivain, est. une des curiosités deStratford, car chaque chambre porte le nom d'une des œuvres du grandhomme, dont le culte se manifeste de mille autres façons. Témoin l'undes bustes qu'on voit en médaillon et que l'on peut se procurer pour lasomme de 4 shillings, ainsi que l'indique une irrévérencieuse étiquette.LA VALEUR N'ATTEND PAS LE NOMBRE DES ANNEES...Cette charmante fillette, âgée seulement de sept ans, est déjàmembre du corps de ballet de l'Opéra de New-York et une actriceappréciée par les firmes cinématographiques. Elle est aussiexcellente chanteuse que danseuse et incarne de façon parfaite etavec un vif éclat les dons innés de certains enfants prodiges.


jtiiiifiniiii DJ ]V[ A^Cl~ÏE = ILLUSTRÉ MM"H*wmiuii mini iiiiifiiiiiim iniiiiiiuiiitifiiiiiiitiimiiir 2 „,„ iiiimmiiimniniim .iiiinmmii iniiiimiiiiiiimi LE <strong>18</strong> OCTOBRE 1936 ■*VENTE AU NUMEROFrance, Colonies 0.60Pelgique.. .. - 1 fr. lrel?eËtianger. .. 1.25DIMANCHE-ILLUSTRÉTél. s Provence 15-22,23 ou 24 - Administration, abonnements : 20, r. d'Enghien, Paris-X e - C' e chèques post. n°S970EST EN VENTE PARTOUT DÈS LE VENDREDIServices de Publicité: 1<strong>18</strong>, Avenue des Champs-Élysées — Téléphone: Élysées 65-94 » 65-98TARIF DES ABONNEMENTSi mois 0 moi* Un anFrance. Colonies. 8tr. 15tr 30fr.Belgique. ...... 91r. <strong>18</strong>h 35fr.Étranger, j . - 17fr. 31 tr 62fr.L'ESTOMACDISTRIBUTEUR DE MAUXCombien de malades du foie, des reins, del'intestin et même du cœur ont ««.tendu leurdocteur leu» dire: "C'est votre estomac ."Eneffet, souvent l'estomac est la source de mauxqui se manifestent à d'autres organes car sila digestion se fait mal tout se détraque; lesgaz étouffent le cœur, les aliments mal digérésforcent le foie et l'intestin à un travail supplé^mentaire. Quant aux reins, un excès d'aciditéStomacale finit par les irriter.Soignez donc votre estomac, c'est votremeilleur ami et lorsqu'il travaille bien tous vosautres organes fonctionnent mieux. Au moindresymptôme tel que : sensations de brûlures,de lourdeurs, flatulence, renvois acides, aigreurs,migraines après les repas, insomniesréulières,prenez un peu de Magnésie Bismurée.Êa Magnésie Bismurée facilitera puis régleravotre digestion de telle sorte que votre santéen général ne pourra que s'améliorer, sansparler de la souffrance qui disparaîtra en troisminutes. La Magnésie Bismurée, le meilleurremède contre les maux d'estomac, non seulementest le plus efficace, mais aussi agit leplus rapidement. Toutes pharmacies, enpoudre et comprimés.L'ApéritifL'économie dans le ménage...Le remède le plus souvent conseillé pour arrêterdès leur début les rhumes, points de côté etdouleurs de toutes sortes est le cataplasme sinapisé.Pour le préparer il faut malheureusement achetertoute une provision de farine de lin et demoutarde dont on n'utilise qu'une petite partie.Le reste conservé en réserve au fond des placardssert le plus souvent de pâture aux souris et autresvermines.La véritable économie consiste à se procureraux prix modique de 1 fr. 75 un Autoplasme Vaillant.C'est un véritable cataplasme sinapisé tout préparé,contenu dans une simple pochette ; les farinesde lin et de moutarde y sont judicieusementdosées pour un emploi et se conservent trèslongtemps.Il suffit de plonger l'Autoplasme Vaillant pendantune ou deux minutes dans de l'eau tiède etde l'appliquer ensuite sur la partie malade en lemaintenant serré avec une serviette.On trouve l'Autoplasme Vaillant dans toutes lesbonnes pharmacies au prix de : la pochette,1 fr. 75 ; la boite carton de 3, 5 francs ; la boîtemétal de 6, 10 francs.Exigez le véritable Autoplasme Vaillant, méfiezvousdes imitations souvent inefficaces, quelquefoisdangereuses.HYPERTENSION, ARTÉR10-SCLÉR0SE, URÉEcombattues efficacement par laTISANE HYPOTENSIVE du Père BLAIZEcomposée de plantes et herbes choisiesEnvoi contre mandat de S fr. 50 au Laboratoiredu PERE BLAIZE (120 ans d existence. Dirigépar son arrièr-petit-fils Dharmacien de l r " cl),4, r. Méolan. MARSEILLE tBouches-du-Rhône).DES BOUCLES PARFAITES EN PEUDE MINUTES AVEC LES EPINGLES „Çfî>tdt plafce, Jedufae,,ayez leQUEL est donc le secret de cesfemmes qui, toute leur vie, sontadmirées, aimées ?... Une peaud'une exquise douceur, un teint merveilleusementpur. Cette séduction, vouspouvez, Madame, l'acquérir facilement.Utilisez pour votre toilette le savonCadum. Sa mousse super-abondantenettoie l'épiderme à fond et laisse lapeau souple, claire, parfumée I Votreteint resplendit d'une éblouissante fraîcheur1 Vendu l fr. 5o seulement, Cadumdure plus d'un mois 1 Un sou par jourpour posséder le " Teint Cadum", etrester toujours belle aux yeux de ceuxqui vous sont chers...Savon CadumcÊes FemmesLes femmes, quoi qu'en pensent les hommes,travaillent du matin au soir. C'est grâce à ielles que la maison marche, et elles n'aimentpas se plaindre, mais elles doivent surveillerde très près leur santé. Elles doivent se méfierdes fatigues du matin, des lassitudes qui lesfont s'asseoir sur des chaises « n'en pouvantplus ». Elles doivent s'en méfier encore plusaux changements de saison. Les femmesdoivent prendre midi et soir, avant lerepas, un verre de Vin de Frileuse. Ayezconfiance, et commencez aujourd'hui mêmevotre cure de Vin de Frileuse. Vous serezémerveillée des résultats. Votre pharmacienvend 6 fr. le flacon à verser dans un litre devin. Le Vin de Frileuse, à base d'uvaria deMadagascar, et dont la formule est due à unerécente découverte de la science française estvraiment le plus fort des fortifiants ! Et c'estai b«n à boire !^tifeusele plus fort des fortifiantsUA nzeMeuieâLES PLUS RAPIDES — 1° minutes seulementpour la mise en plis par pression électromagnétique.LES PLUS SURES — Ne peuvent en aucunefaçon couper, casser, brûler ou détériorer lescheveux.LES PLUS PRATIQUES — Légères et facilesà employer sans aucune gène — pas de caout*ebouc périssable.teéàeuieê qtrtariUédDurée illimitée. 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D'IVOIREUn volume 4 fr. en vente partoutÉDITIONS TÂLLANOIERCECI INTERESSETous les jeunes Gens et jeunes Filles, tous les Pèreû et Mères de FamilleL'ECOLE UNIVERSELLE, la plus importante du monde, vous adressera gratuitement,par retour du courrier, la brochure qui se rapporte aux études ou carrières quivous intéressent. L'enseignement par correspondance de l'ECOLE UNIVERSELLE permetde faire, à peu de frais, toutes ces études chez soi, sans dérangement, à ses heures,et avec le maximum de chances de succès.Pour être renseigné, découpez le BULLETIN CI-DESSOUS, marquez dune cioix labrochure qui vous intéresse, écrivez au bas votre nom et votre adresse et expédiez cebulletin, sous pli fermé, à MM. les Directeurs de l'ECOLE UNIVERSELLE. 59. boulevardExelman3. Paris (XVP).Broch. 20.602 : Classes primaires et primaires supérieures complètes ; Certificat d'études,Bourses, Brevets, C. A. P., Professorats, Inspection primaire, P. C. B Herboriste.vBroch. 20.605 : Classes secondaires complètes depuis la onzième ; Examens de passage,Baccalauréats, Diplômes de fiiT d'études secondaires, Licences (Lettres,Sciences, Droit).Broch. 20.610 : Grandes Ecoles spéciales (Agriculture, Industrie, Travaux publics Mines,Commerce, Armée et Marine, Enseignement, Beaux-Arts, Colonies),j Broch. 20.616 : Toutes les carrières administratives (France et Colonies).Broch. 20.620 : Emplois réservés aux Sous-Officiers de carrière, aux Mutilés et Réformésde guerre, etc.Broch. 20.628Broch. 20.630Broch. 20.635: Carrières d'Ingénieur, Sous-Ingénieur, Conducteur, Dessinateur Contremaîtredans les diverses spécialités : Electricité. RadiotélégraphieMécanique, Automobile, Aviation, Métallurgie Forge Mines Travauxpublics. Béton armé, Chauffage central, Architecture, TonoeraDhieChimie, Froid, Exploitation pétrolifère.: Carrières de l'Agriculture métropolitaine et coloniale et du Génie rural: Carrières du commerce (Administrateur, Secrétaire, CorrespondancierSteno-Dactylo, Contentieux, Représentant. Publicité Ingénieur commercial.Expert-Comptable, Comptable, Teneur de livres) Carrières dela Banque, de la Bourse, des Assurances et de l'Hôtellerie: Langues étrangères (Anglais, Espagnol, Italien. Allemand 'Russe Por-Broch. 20.643tugais. Arabe, Annamite, Espéranto). — Tourisme'Broch. 20.649 ! Orthographe, Rédaction. Rédaction de lettres. Versification, Calcul Dessin,Ecriture, Calligraphie.■■"•non, uaicui. ues-Broch. 20.654 : Carrières de la Marine marchande.Broch. 20.659 : Solfège, Chant, Diction, Piano. Violon, Clarinette, Mandoline BanioFlûte, Accordéon, Saxophone, Transposition. Ha^mon." Contrepoint'Composition, Fugue, Orchestration, Professorats contrepoint.Broch. 20.664 ;Broch. 20.669Boch. 20.671Broch. 20.676Broch. 20.680Broch. 20.686Broch. 20.688Broch. 20.693Broch. 20.699Arts du Dessin (Cours universel de dessin. Illustration, Caricature Compostion décorative, Figurines de mode, Aquarelle, Peinture GràvuRel ure. Pastel, Fusain, Décoration publicitaire ÀnatomiranfstloueHistoire de l'art. Métiers d'art et Professorats. E.F?! Lycées 12pratiques). ' U ' S ' E.COIE.S: Métiers de la Couture, de la Coupe, de la Mndp t-t ,i,. i„ , ,(Petite main. Seconde main, P^mièremfin^Coutfiricre ^end^seVendeuse-retoucheuse, Représentante. Modéliste. Coupeuse Couueoourhommes. Modiste, Lingere, Brodeuse. Professorats libres et offices?: Journalisme (Rédaction, Fabrication. Administration)^■ Secrétariats: Cinéma : Scénarios décors, costumes, art dramatique, techn aue' deprise de sons et de prise de vues.tecnnique ae: Carrières coloniales.: L'Art d'écrire (Rédaction littéraire, Versification) et l'art de narler enpublic (Eloquence usuelle. Diction).parier en: Enseignement pour les enfants débiles ou retardés: Carrières féminines dans tous les ordres d'activitéCoiffure, manucure, pédicure, massage, soins de beautéA expédier gratuitement à MRue .àSi vous souhaitez des renseignements ou des conseils spéciaux à votre cas Us vous serontfournis très complets, a titre gracieux et sans engagement de votre part' Il vous suffiraCe nous les demander sur une feuille quelconque que voue joindrez au bulletin ci-deaau»


HiiitimH LE <strong>18</strong> OCTOBRE 1936 •HMHUIII mi ■■■ uuimiimiiiii i muni iiiumuiiiiimimiii 3 iinimroiiimiiiroiiiiminnminnimiiiiMtimuiiiiiiimiMmiMimiiiiH QUATORZIÈME ANNÉE • N° 712DIMANCHE ILLUSTRÉENTRE NOUS £par CLÉMENT VAUTELQUELLES SONT, à notre époque,les six femmes les plus « marquantes» ?Cette question a été posée aucongrès international féminin etvoici la liste des élues, leur classementétant indiqué par le nombredes suffrages :1° Frances Perkins, ministre duTravail aux Etats-Unis ;2° Alexandra Kollontaï, ambassadeurde l'U. R. S. S., en Suède ;3° Irène Joliot-Curie, de l'Institutdu radium et ex-sous-secrétaired'Etat français aux Recherchesscientifiques ;4° Amy Mollison, aviatrice anglaise;5° Selma Lagerloff, femme delettres suédoise, Prix Nobel de littérature;6° Eléonore Roosevelt, qui appartientà l'enseignement, femme duprésident des Etats-Unis.Il convient d'observer que leditcongrès international féminin comptaitune forte majorité d'Américaines: c'est ce qui explique —mais vous l'aviez sans doute deviné— que deux nièces de l'oncle Samfigurent dans ce palmarès — celasoit dit sans discuter le moins duinonde le mérite de ces dames.Nous constaterons aussi que lesarts ne sont pas représentés danscette sélection : pas une actrice,pas une chanteuse, pas même unestar de cinéma... C est dire combienle congrès international desfemmes se soucie peu de « frivolités». Seulement que vont direMarlène Dietrich et Greta Garbo ?Il est même possible que notre Mistinguettse récrie :— Comment, je ne compte pasparmi les six contemporaines lesplus « marquantes » ? Ce congrèsme paraît bien peu « à la page » !J'entends d'ici d'autres réclamations:— La reine Elisabeth de Belgiquen'a-t-elle pas joué dans l'histoirede notre époque un rôle plusimportant que celui de Mme Perkins?— Et la Pasionaria ? Commefemme « marquante », elle ne craintà coup sûr personne !A quoi bon récriminer ? Le voteest acquis... Mais reconnaissonsque cette sextuple élection neprouve rien de plus que n'importequel autre scrutin : c'est l'opiniond'une majorité, et voilà tout.Si je rends l'hommage qui leurest dû à des gouvernantes, je veuxdire des « ministresses », à desaviatrices, à des femmes savantes,ou encore aux filles d'Eve qui sesont illustrées dans les . arts, lalittérature ou la diplomatie, je placeau-dessus de ces « vedettes » lesfemmes infiniment moins « marquantes» dont on ne peut célébrer—- elles n'y tiennent d'ailleurs pasau tout — que la bonté, le charme,le dévouement, ou .simplement, lesouriant courage dans la vie detous les jours. Mais vous medirez que ceci n'empêche pascela, qu on peut être unegrande « femme d'Etat »et la meilleure desépouses et des mères...Je vouscroistiersvolontaus tes eenos...LE CROIRIEZ-VOUS ?OUS SOMMES LOIN de connaître tous les animauxqui existent dans la mer et les océans, ceNqui se comprend bien, lorsqu'il s'agit d'êtres peucommuns. C'est précisément ce qui a lieu pour unpoisson rare sur nos côtes et auquel son apparence afait donner le nom de poisson-lune, appellation quidonne aussitôt une idée de l'aspect de cet étrangecousin de la carpe. On a quelquefois péché cet habitantdes eaux dans le nord de l'océan Atlantique et à lalimite de la Manche et de cet océan. Ce qui rend cepoisson curieux, ce n'est pas seulement sa forme discoidale,mais le rayon de son corps : i m. 15 à 1 m. 30,et son poids, qui atteint celui d'un homme d'assezgrande taillé : 75 à 00 kilogrammes. La bouche estarmée d'une mâchoire osseuse très puissante ; deuxnageoires latérales triangulaires contribuent à donnerà l'animal une allure tout à fait étrange. Ajoutez à celaun beau costume d'écaillés blanc d'argent et vous aurezune idée du poisson-lune, que vous n'avez guère dechances de voir ailleurs que dans de rarissimes aquariums.:(Reproduction interdite.)LES ÉCHECS ET M. BALDWINDOUR RANIMER SA SANTÉ ÉBRANLÉE, M. Stanley*■ Baldwin a pris un long congé.Et le « premier » britannique s'est mis au jeu deséchecs, où il est de bonne force.Il [ait deux, trois, et parfois quatre parties quotidiennesavec les partenaires les plus variés.—■ Mon seul regret, disait-il avec humour, c'est dene pas avoir encore pu me mesurer avec mon chancelier...de l'Echiquier.On sait que celui-ci, M. Neville Chamberlain, remplaceM. Baldwin à Londres, pendant le congé dupremier ministre de Sa Majesté.FÉTICHES ^A CAMPAGNE AMÉRICAINE pour ta présidence de laL République bat son plein.Et, en bons joueurs qu'ils sont, les deux concurrentsn'ont pas omis de se munir de fétiches porte-chance.C'est ainsi que M. Roosevelt possède un magnifiquefer à cheval, que lui ont remis ses électeursd'Atlanta.Tout aussi classique dans le choix de son fétiche,M. Landon possède, lui, un morceau de corde dependu.La lutte entre le fer à cheval... et la corde s'annoncetrès serrée.Quelle indication ensuite pour les fétichistes !QUESTION DE « RACES »'EST UNE BELLE VICTOIRE que l'équipe parisienne duC Racing a été chercher l'autre semaine, en Angleterre,sur le team puissant de Chelsea.Mais l'équipe parisienne, il est bon d'en convenir,contenait dans ses rangs : deux Autrichiens, un Yougoslave,un Turc, un Anglais et un « noir », Françaiscelui-là, R. Diagne, le fils de l'ancien député.Et c'est d'ailleurs Diagne, l'excellent arrière de labelle équipe de Delfour, qui tirait la moralité del'affaire en disant :—■ Le Racing, comme son nom l'indique, est faitpour accueillir toutes les races.Verrons-nous des « jaunes » et des « indiens »,l'an prochain, au Racing-Club de Paris ?LE BAGNEN SAIT QUE L'ACTUEL GARDE P2S SCEAUX, M. MarcO Rucart, entend supprimer le bagne et mettre unnouveau système en vigueur pour l'exécution despeines.Mais il y a, à la Guyane, deux mille neuf centquatre-vingt-quinze bagnards actuellement « transportés». Pour eux, le bagne disparaîtra pat voied'extinction, si le projet se réalise.Nul doute que ces derniers bagnards trouvent qu'ilsferont les frais de l'opération.A moins que d'ici là ils ne s'arrangent pour formerun syndicat et pour imposer leurs vœux...VLA FIN DU MONDE'EST UNE QUESTION QUI EST TOUJOURS D'ACTUALITÉ,^ si l'on peut dire.S'il avait fallu en croire certains interprétateursdes mystères de la Grande Pyramide, la-fin du mondeétait prévue four la mi-septembre 1936. Mais toutest venu démentir ce pronostic.Mais voici que, se basant sur le surpeuplement duglobe, un Américain nous avertit que la fin du mondeaura lieu « approximativement » en 2072.Ce qui nous promet un siècle et demi de tranquillité.A condition, naturellement, que ses calculssoient exacts.L'HEUREUSE RENCONTREC'EST LE 15b point jd& vue de tosÙLoicKfiJuzPREVISIONS POUR MERCREDI, 0 à 12 heures. — Réveil en gaieté !LA SEMAINE. — DI- Lune-Jupiter propices aux matinaux. Puis, excel-MANCHE. 0


iMmiiiiiii LE <strong>18</strong> OCTOBR.E 1936 («•"■■••uiiiHiiiiiiiiiiuiiiiiiuiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiniiiiiiiiuiiiiiiiiiitii' j iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiMiiMiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiuiiiiiuiMitMu DI A1ANCHE=ILLUS I R.E «'>iiiMLES ROMANS D E L A V IMonsieur de LÉTORIERESsurnomme :" le Charmant "par JULES CHANCELUN PORTRAIT DE M. DE LETORIERES (d'après une gravure ancienne.)Peut-on trouver personnage plus digne de figurer dans les romansde la vie que ce petit gentilhomme saintongeois, n'ayant que lacape et l'épée et qui réussit, durant sa courte existence, à devenirmestre de camp du roi, grand sénéchal d'Aunis et millionnaire ?A quelles qualités dut-il toutes ces faveurs ? Il les obtint tout simplementparce qu'il était charmant et courageux. Monsieur deLétorières, dit « le Charmant », est donc un des représentants lesplus typiques de ce délicieux dix-huitième siècle où la beautéplastique et la grâce des manières pouvaient suffire à conduireun homme jusqu'aux plus hautes destinées.SI VOUS AVIEZ DEMANDÉ, vers l'an 1762, au supérieurdu collège du Plessis, en Saintonge, quel étaitcelui de ses élèves qui lui donnait le plus de soucis,il aurait répondu sans la moindre hésitationque c'était un certain Lancelot, Joseph, Le Provostde Vigon, seigneur de Létorières et de Marsaille,qui travaillait fort mal et, en toutes choses, prétendaitn'en faire qu'à sa tête.— Ce qu'il y a de plus désolant, disait ce digne prêtreà son oncle qui était venu se renseigner sur la conduite del'élève, c'est que cet enfant est si charmant que personne,pas même moi, ne peut user avec lui de sévérité.Durant toute sa vie, qui d'ailleurs fut courte, M. deLétoi£:res restera l'enfant terrible à qui tout est permisparce qu'il est charmant et de là lui vient ce surnom flatteurssous lequel il était connu presque autant que sousson nom véritable.Bien entendu, le jeune homme ne fit qu'un séjour assezbref au collège du Plessis où, déclarait-il, les classesétaient trop longues et les récréations trop courtes pourson goût. Aussi, un beau matin, s'enfuit-il le plus naturellementdu monde de cet établissement, où il était cependanthospitalisé gratis, et il se rendit à Paris.Sans argent, sans relations, car il avait négligé, et pourcause, de se munir des recommandations nécessaires à tousceux qui voulaient faire leur chemin dans le monde, sasituation à son arrivée dans la capitale apparaissait assezprécaire. Mais le jeune homme, qui était à ce momentâgé de dix-huit ans ne paraissait pas manifester la moindreinquiétude. Logé dans un galetas du Marais, il allaitmusarder, quand il avait froid ou faim, dans les endroits àla mode et c'était en réalité le garçon le plus confiant etle plus heureux du monde. Un de ses camarades, qui devintensuite l'un de ses rivaux, le comte de Melun, racontesur lui l'anecdote suivante : « Un jour d'hiver qu'il étaitdescendu de sa mansarde par une pluie battante, il dut seréfugier sous une porte cochère. Un fiacre passa et voicison conducteur qui s'arrête à le regarder.» — Beau seigneur, finit-il par lui dire, voulez-vous queje vous conduise où vous avez affaire ?» — Grand merci ! répondit le rhétoricien, je voulaisaller me promener dans la galerie du palais de justice,mais j'attendais la fin de cette pluie, car je n'ai pas d'argent.» — Bagatelle ! répondit le cocher de fiacre en sautantde son siège et en lui ouvrant la portière, il ne sera pasdit que j'aurai laissé s'enrhumer, faute de 24 sols, un joliseigneur tel que vous, et je vais vous déposer à l'imageSaint-Pierre.» A l'arrivée, l'automédon ôta respectueusement sonchapeau en priant le jouvenceau d'accepter un louis d'or,parce qu'il risquait de trouver là des jeunes messieursavec lesquels il aurait peut-être envie de faire une petitepartie. »Cette aventure est, en quelque sorte, le symbole de cequ'il advint à M. de Létorières durant toute son existence.Tout s'offrait à lui, rien ne résistait à son charme, maisil faut ajouter qu'il n'abusa jamais de ces avantages etsut demeurer délicat autant que fier sur le point d'honneur.C'est ainsi par exemple qu'il paya plus tard largementson cocher de fiacre en le plaçant au service de MmeSophie de France. Aussi celui-ci ne cessa de chanter leslouanges de son protecteur, si joli, disait-il, qu'il lui avaitsemblé un ange. Partout et toujours ce jeune homme bénides dieux trouva les mêmes facilités, même auprès de sontailleur dont l'épouse, venue pour lui réclamer le paiementd'une facture de 300 livres, sortit de chez lui en laissantcent écus sur la table de son débiteur.AUSSITÔT que M. de Létorières eut atteint ses vingt etun ans, il apporta, selon la coutume des petits nobles,ses papiers de famille et preuves de noblesse à M. Chévié,important personnage de la cour, qui était chargé de délivrerles certificats nécessaires pour la présentation au roi.Mais il n'eut même pas besoin d'attendre les délais habituelscar, le jour même où il avait déposé ses parchemins,il alla se promener dans le parc de Versailles où ilrencontra Sa Majesté Louis XV. Naturellement, le souverainle remarqua et demanda à ses courtisans quel étaitce beau garçon. Le conseiller lui répondit que c'était unpetit gentilhomme poitevin qui aurait de la peine à monterdans les carrosses du roi, puisque ses preuves de noblessen'étaient pas tout-à-fait suffisantes.— Bah ! répondit le souverain en interrompant le généalogiste,il est charmant et je permets qu'il me soit présentésous le titre de vicomte.Chévié libella tout aussitôt un certificat « par ordre »et le vicomte de Létorières eut dès lors les honneurs de lacour.ENTRER A LA COUR c'était évidemment important, mais ilmanquait toujours à notre homme l'argent nécessairepour y faire bonne figure. Cet argent, il songea à le trouveren intentant des procès devant le parlement de Bordeauxcontre les sires de Pons, qu'il accusait de lui avoirsoustrait des droits relatifs à une principauté de Gironde.La cause, en réalité, n'était pas soutenable, mais, grâce àson charme toujours, M. de Létorières réussit à obtenir duduc d'Orléans que l'affaire fût évoquée devant la juridictionqui lui était favorable et. les sires de Pons perdirentleur procès.Les procès ? Il en gagna ainsi tout autant qu'il en entreprit: contre les ducs de Brunswick, contre les princes deBrandebourg. Par exemple, il prenait la peine d'aller magnétiserpar son sourire tous les conseillers auliques del'Empire, et obtint ainsi, affirmait l'archevêque de Paris,des sentences inimaginables et des résultats fort appréciables.Aussi le prélat avait-il l'habitude d'affirmer que, sijamais il avait une affaire devant l'offîcialité deParis, il exigerait que M. de Létorières fût masqué d'uncapuce comme un pénitent noir.Inutile de dire que ce prince charmant n'avait pas desuccès auprès des gens de loi seulement. Il fut naturellementami des femmes, eut des duels.Enfin, il était arrivéà acquérir une telle popularité que Mme de Créqui relatedans ses mémoires l'historiette suivante :« Le mardi saint de l'année 1772, M. de Létorières fit sonentrée dans un concert spirituel ; il était alors convalescentd'un joli coup d'épée qu'il avait reçu du comte deMelun. A peine fut-il entré dans la salle que le public, enl'apercevant, se mit à l'applaudir. Il se leva alors et sepencha sur le bord de sa loge pour regarder le mondeavec un air de surprise qu'on pût le traiter comme unprince de sang royal ou un comédien et cette attitude futtrouvée d'un goût exquis comme tout ce qu'il faisait. »Voici d'ailleurs le portrait que note de ce grand séducteurun gazetier du temps.« Il portait ce jour-là un habit moire couleur paille avecdes parements glacés d'or, l'aiguillette vert et or sur l'épauleavec une agrafe d'émeraude à son ruban de Stemkerque.» Sa coiffure était de deux touffes de cheveux onduléset poudrés qui lui tombaient légèrement et gracieusementsur l'encolure. »Le portrait certes est enchanteur, mais ce prince charmantne devait pas jouir longtemps de ses succès et savie allait bientôt s'achever de façon tragique et même héroïque.L Y AVAIT parmi les princesses de famille étrangère établiesI à la cour de France une jeune beauté qui, naturellement,s'était éprise de ce beau séducteur et voulut l'épouser.Cette princesse était Mlle de Soissons, de Savoie-Covignan, grande famille qui s'opposa à.une union avec lepetit gentilhomme et, pour couper court à tout, fit enfermerla jeune fille à l'abbaye de Montmartre. Mais, qu'importaientles murailles d'un cloître à un homme commeM. de Létorières ! Ces murailles qui le séparaient de cellequ'il aimait, il les franchit le plus aisément du monde avecune échelle de corde et eut avec sa belle des entrevues dontles nouvelles parvinrent aux oreilles de la famille. Un membrede cette famille, le baron d'Ugeois s'en fit le championd'honneur et provoqua M. de Létorières en duel. Maisce combat fut ajourné à cause de la maladie du roiLouis XV, atteint de petite vérole et dont notre vicomteavait obtenu d'être l'infirmier, malgré qu'il n'eût pas sesentrées dans la chambre royale. Louis XV mourut et,aussitôt, correct et vaillant comme il l'avait toujours été,M. de Létorières se mit aux ordres du champion de lafamille de Savoye. Le duel fut terrible et se termina parun coup d'épée qui traversa les deux poumons de notrejeune héros.La blessure était grave, mais le jeune homme auraitpeut-être pu en réchapper s'il n'avait commis l'imprudencefolle de vouloir à nouveau escalader les murs du couventde la belle, après deux ou trois pansements seulement. Iltenta cette escalade en pleine nuit, tout seul, pour necompromettre personne. L'effort fut trop grand. Ses plaiesse rouvrirent et il tomba inanimé sur les dalles du cloître.Il perdit ainsi tout son sang, préférant mourir plutôtque d'appeler à l'aide, ce qui aurait pu compromettre safiancée et il mourut ainsi seul et sans secours !Cette fin très belle et essentiellement romantique estbien celle qui convenait au prince charmant.Pour étouffer cette affaire, on répandit le bruit queM. de Létorières était mort de la petite vérole contractéeen soignant le roi.Quant à Mlle de Soissons, elle épousa, quelques moisplus tard, le prince héréditaire de Cobourg.Le beau rôle dans cette histoire est, pour une fois toutau moins, du côté de l'homme qui mourut si héroïquementà vingt-six ans, victime de l'amour, en plein charme et enpleine apothéose,JULES CHANCEUj


iI> t, u,,,,,,t> > I,> a> 1 , ,I> ,, ,,I, ,,HHI DIMANCHE=ILLUSTRÈ >•>Il>t>">••"•'••»••■•• " "" 6> i"»iiiiiiiiiiuiimiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiuiiiiiiimiiimi IIHIIIIM. LE <strong>18</strong> OCTOBRE 1936 uuiuicimLA SUITE AU PROCHAIN NUMÉRO...LE TIGRE, une bête agile etl'air féroce, avec deuxyeux luisants, verts commedes émeraudes, faisait,d'un pas furtif, le tour deson étroite cage, fouettant les paroisavec sa queue et se frottantle museau contre les barres de fer.—■ Quels ordres vous a-t-on donnés? demanda Robert au charretier'—■ 11 est venu de Liverpool partrain spécial, monsieur, et le convoiest rangé sur la voie de garagede Tamfield, tout prêt à la remmener.Les employés du chemin defer n'auraient pas pu lui témoignerplus de respect s'il avait été unsouverain. Nous avons l'ordre dele reconduire quand vous en aurezassez. Je vous prie de croire quece n'est pas de la petite besogne,monsieur, nous avons les bras rompusà force de tirer les chevaux._ — Quel bel et charmant animal !s'écria Laura. Comme il est soupleet gracieux ! je ne comprends pasqu'on puisse avoir peur d'une aussijolie bete.—■ Sauf votre respect, mademoiselle,dit le charretier en touchantsa casquette de cuir, pendant quenous étions dans la cour de la gare,il a passé sa patte entre les barreaux,et, si je n'avais pas tiré enarrière mon camarade Bill, il seraitmaintenant dans l'autre monde.Ah ! il peut se vanter de l'avoiréchappé belle, je vous le promets.— Je n'ai jamais rien vu de plusbeau, continua Laura, sans daignerse préoccuper des réflexions ducharretier. T'ai eu grand plaisir àle voir, ce tiqre et, je compte surtoi, Robert, pour le dire à M. Hawsi tu le rencontres.— Les chevaux sont très indociles,lui fit observer son frère. Situ l'as assez vu, il vaudrait peutêtremieux les laisser partir.Elle s'inclina avec cet air majestueuxqu'elle avait si subitementadopté.Robert cria l'ordre, le charretiersauta sur son siège, ses compagnonslâchèrent les chevaux, et lefardier avec sa cage s'éloigna àfond de train, suivi de la moitié dela population de Tamfield quis'efforçait en vain de ne pas selaisser distancer.— N'est-ce pas merveilleux, cequ'on peut accomplir avec de l'argent? s'exclama Laura avec extase,tandis qu'ils secouaient la Beige deleurs chaussures sur le pas de laporte. Il semble qu'il n'y ait aucunsouhait, si fantastique soit-il, queM. Haw ne puisse réaliser instantanément.— Aucun souhait à toi, tu veuxdire, interrompit le père. Mais iln'en est pas de même quand il aaffaire à un vieux bonhomme ridé,qui s'est épuisé à travailler pourses enfants, je crois que tu peuxte vanter de l'avoir reçu, le coup defoudre : c'est assez visible.— Comment pouvez-vous êtreaussi, vulgaire, papa ? s'écria Laura.Mais ses yeux étincelaient, et sesdents luisaient comme si, au fond,l'observation ne lui avait pas autantdéplu qu'elle le prétendait.— Pour l'amour de Dieu, prendsgarde, Laura ! lui enjoignit sonfrère. L'idée ne m'en était pas encorevenue, mais, franchement, celam'a tout l'air d'être ça. Il ne fautpas badiner avec un homme commeRaffles Haw.—■ Tais-toi, mon bon frérot !dit Laura en lui posant une mainsur l'épaule. Tu n'entends rien à ceschoses-là. Le mieux que tu aies àfaire, c'est de travailler à ta peintureet de ne pas oublier la promesseque tu m'as faite hier soir.— Quelle promesse ? s'interposale vieux Mclntyre, devenu soudainsoupçonneux.— Ne vous inquiétez pas de cela,papa. Mais rappelle-toi bien unechose, Robert, c'est que, si tu l'oublies,je ne te le pardonneraijamais.CE QUON PEUT FAIREAVEC DE L'ORNON'AURA pas de peine àcroire qu'au fur et à mesureque les semaines passaient,le nom et la réputation dumystérieux propriétaire du nouveauchâteau furent proclamés danstoutes les paisibles campagnes environnantes,au point de pénétrerjusque dans les coins les plus éloignésdu Warwickshire et du Staffordshire.D'un côté, dans Birmingham,et de l'autre, dans Coventryet Leamington, c'était à qui parleraitde ses fabuleuses richesses,de ses extraordinaires caprices etde l'étrange existence qu'il menait.Son nom volait de bouche enbouche, et l'on s'épuisait en effortspour rechercher qui était cethomme et d'où il venait.Quoi qu'il en soit et malgré toutle mal qu'ils se donnèrent, lescurieux en furent pour leurs frais,et aucun d'eux ne put trouver lamoindre trace de ses antécédents,ni même émettre l'hypothèse la plusvaque sur l'oriqine de sa fortune.Il n'y avait d'ailleurs rien de surprenantà ce que tous ceux qui s'ingéniaientà se renseigner de ce côtéfussent déroutés dans leurs recherches,car il ne se passait guère dejour sans qu'il donnât quelquepreuve nouvelle de l'immensité deson pouvoir et de la générosité deson cceur.Grâce au pasteur, à Robert et àd autres encore, il s'était assez bienfamiliarisé avec la vie cachée deshabitants du pays, et nombreuxfurent les pauvres gens, à bout deforce et acculés par la misère, quise virent, un beau matin, glisserdans la main un billet de quelqueslignes renfermant une somme suffisantepour les tirer d'embarras etleur rendre courage.UN JOUR, on distribua à chacundes vieillards de—l'hospiceune vareuse croisée ainsiqu'une paire de gros souliers. Uneautre fois, Mlle Swire, la vieilledame valétudinaire qui suppléait,par de petits travaux à l'aiguille,à l'insuffisance de ses maigres revenus,reçut une belle machine àcoudre toute neuve, et de premièremarque, en remplacement du vieiloutil à pédale, qui la fatiguait tant,à cause des rhumatismes quelleavait dans les jambes. Le maîtred'école, qui avait si pauvre mineet qui consacrait tout son temps,depuis des années, à tâcher d'éclairerles esprits encore obscurs dela nouvelle génération de Tamfield,sans presque jamais se reposer, reçut,par la poste, un billet circulairelui permettant de faire unvoyage dans le midi de l'Europeavec coupons d'hôtels et tous fraispayés. John Hackett, le cultivateur,après avoir supporté courageusementcinq années de mauvaisessaisons, s'était vu enfin écraser parlà sixième, et les huissiers entraientdéjà chez lui pour le saisir, quandle pasteur fît soudain irruption,brandissant une bank-note, et luiannonçant que, non seulement sondéficit était payé, mais qu'il lui resteraitencore une somme suffisantepour s'acheter par-dessus le marchédes machines agricoles perfectionnéesqui lui permettraient derésister victorieusement à l'avenirau mauvais temps.Les braves gens de la campagneen étaient arrivés à regarder lagrande propriété avec une espèceGrand roman policierpar Arthur CONAN DOYLEde superstition quand le soleil luisaitsur ses serres, et surtout quand,la nuit venue, les brillantes lampesélectriques éclairaient de leur lumièrecrue les innombrables ranqéesde fenêtres. Il leur semblaitqu'il devait régner dans ce vastepalais une espèce de Providencequ'ils ne voyaient pas, mais qui lesvoyait tous et qui, douée d'un pouvoiret d'une générosité sans bornes,se montrait à tout momentprête à leur apporter son appui etsa consolation.Quoi qu'il en soit, chaque foisque Raffles Haw accomplissait unebonne action, il s'effaçait toujours,et c'était au pasteur et à RobertMclntyre qu'incombait l'agréabletâche de venir en aide aux pauvreset aux affligés.Il ne lui arriva qu'une seule foisde payer de sa personne, et ce futdans cette mémorable circonstanceoù il sauva de la ruine la célèbrebanque des frères Garraweg, àBirmingham.Les deux frères, Louis et Rupert.qui étaient les hommes les pluscharitables et les plus droits dumonde, avaient fondé une maisonde banque qui avait des ramificationsdans toutes les petites villesdes quatre comtés. Les mauvaisesaffaires de leurs agents de Londresleur avaient fait subir une pertesèche et importante et, le bruit decet échec s'étant répandu avecrapidité comme cela arrive toujours,leurs clients affluèrent enmasse cjiez eux pour réclamer leurdû. De toutes leurs quarante succursales,on leur demandait d'urgencedes fonds par télégramme aumoment même où le bureau principalétait envahi par une foule degens qui, tous, brandissaient leurscahiers de dépôt en réclamant paiementà hauts cris.Les deux frères et leurs employésrivalisaient de courage, et, deboutderrière leur comptoir luisant,accueillirent le public en souriant,tandis que des messagers rapidesfaisaient diligence et que les télégrammesse transmettaient avec lavitesse de l'éclair pour retirer dela banque toutes les ressources disponibles.Pendant toute la journée, lesbureaux ne désemplirent pas, etquand, à quatre heures, on les fermapour ce jour-là, il y avait encoredans la rue une foule compactede gens anxieux d'êtrepayés, alors qu'il restait à peineun millier de livres d'argent dansles caves.— Nous n'avons réussi qu'àreculer le moment fatal, s'écriaRupert avec désespoir lorsque futsorti le dernier employé, et qu'ilsne furent plus contraints de garderun sourire figé sur leurs figureshagardes.— Nos bureaux sont ferméspour toujours, s'exclama Louis àson tour.Et les deux frères tombèrentdans les bras l'un de l'autre en sanglotant,non à cause de leur douleurpersonnelle, mais parce qu'ils pensaientà la misère à laquelle ilspourraient réduire ceux qui avaienteu confiance en eux.Mais qui donc osera jamais direqu'il est sans espoir, s'il révèleseulement la cause de son malheurà quelqu'un ? Ce même soir-là,Mme Spurling avait reçu de savieille amie de pension, Mme LouisGarraweg une lettre dans laquellecette dernière lui confiait toutes sescraintes et ses espérances en luiexposant l'histoire détaillée de leurssoucis. La nouvelle, immédiatementtransmise de la cure au châteauy arriva peu de temps après,et le lendemain, de bon matin,M. Raffles Haw, tenant à la mainun grand sac de voyage noir, réussità obtenir du caissier de la banqued'Angleterre qu'il abrégeât unpeu son petit déjeuner et' lui ouvrîtses portes à une heure exceptionnelle.A neuf heures et demie, il yavait déjà foule autour de la banqueGarraweg, lorsqu'un inconnu,pâle et maigre, porteur d'un sac rebondifut introduit sur sa demandeexpresse dans le salon de réceptionde l'établissement.— C'est inutile, monsieur, lui dithumblement le frère aîné qui rivalisaitavec son cadet pour s'encouragerréciproquement à faire contremauvaise fortune bon cceur ;nous ne pouvons plus résister. Ilnous reste très peu d'argent, et, àcause des autres, il serait' injuste devous payer maintenant. La seulechose que nous espérons, c'estqu'une fois nos dettes courantes acquittées,nous serons les seuls àsubir une perte._ — Je ne suis pas venu pour retirerde l'argent, mais pour en placer,dit Raffles Haw de son tonmodeste et en ayant presque l'airde s'excuser. J'ai dans mon saccinq cent mille livres en billets dela banque d'Angleterre. Si vousvoulez bien avoir la bonté de lesinscrire à mon crédit, je vous seraitrès obligé.— Mais, Dieu du ciel, monsieurl


nHIIIIMIIIllllllinllIIIIIIIIIIHmHMIIIHimiHIHHIIimiinHItlIlllllUlllllIlHIItlIIIHIIMlUfr y Jltllllllk'linillllllllllllllHli:MMIIfllllllllllli|ltltllllllllIIIIIIIIIIlHIIIHIIIlllllllltllllHU OI Al ANCH E=ILLUSTRE '■'■*""""LE <strong>18</strong> OCTOBRE 1936balbutia Rupert Garraweg, vous nesavez donc pas ce qui est arrivé ?Vous n'avez donc pas vu ? Nous nepouvons pas vous laisser faire celasans vous ouvrir les yeux ; est-cevrai, Louis ?— Non, assurément. Nous nepouvons pas vous recommandernotre banque en ce moment, monsieur; nous avons un krach, etnous ne savons pas jusqu'où celapourra nous conduire.— Taisez-vous donc ! dit RafflesHaw. Si le krach ne s'arrête pas,vous n'aurez qu'à me passer unedépêche, et j'ajouterai une petitesomme à mon compte. Vous m'enverrezle reçu par la poste. Bonjour,messieurs !Et, ce disant, il sortit en s'inclinantavant que les deux associésabasourdis eussent trouvé le tempsde comprendre ce qui leur arrivaitni de relever les yeux de dessusl'énorme sac posé sur la table avecune carte de visite.Il n'y eut pas de grosse faillitece jour-là, et la maison Garrawegsubsiste encore et jouit de la hauteconsidération qu'elle mérite.Tels étaient les exploits grâceauxquels Raffles Haw s'était faitconnaître dans tous les comtés ducentre de l'Angleterre.Néanmoins, et malgré toute salibéralité, ce n'était pas un hommeà qui l'on aurait pu en faire accroire.C'est en vain que les mendiantsde profession venaient lesaluer de viles courbettes à la grille,et c'est en vain également que desquémandeurs, habiles en l'art épistolaire,lui adressaient des lettreséplorées où s'étalait le récit de milleinfortunes imaginaires.Robert était étonné, quand il venaitau château parler de quelquemalheureux à secourir, de voir avecquelle promptitude de discernement,le solitaire jugeait les cas qu'il luiexposait, mettait immédiatement ledoigt sur une faute dans son récit,et relevait, sans se tromper, lesparticularités qu'il trouvait suspectes.Dès l'instant qu'un hommeétait de taille à se tirer d'affaire luimême,ou d'une nature telle qu'onne lui rendrait aucun service en l'aidant,il n'obtenait rien de la partde Raffles Haw.Aussi était-ce en pure perte quele vieux Mclntyre, entre autres, semettait sans cesse sur le chemin dumillionnaire et s'efforçait de luimontrer, au moyen de mille insinuationset sous-entendus, la cruautéavec laquelle il avait été frappé parle sort et la facilité avec laquellepourrait être relevée sa grandeurdéchue. Raffles Haw l'écoutait poliment,saluait, souriait, mais nemontrait jamais la moindre dispositionà vouloir remettre le vieux fabricantd'armes sur son piédestal.Mais si les richesses du reclusfaisaient affluer vers lui tous lesmendiants de près et de loin,comme la lampe attire les papillons,elles exerçaient aussi le mêmeattrait sur une autre classe d'individusbeaucoup plus dangereux.On vit dans la rue du village deshommes à la physionomie étrange etdure ; on remarqua, la nuit, desombres qui rôdaient parmi les plantationsde sapins, et l'on reçut, tantdes villes que des hameaux environnants,des informations notifiantqu'on avait vu des individus suspectsprendre le train pour TamfieldToutefois, si, comme le prétendaitRaffles Haw, la puissance queconfère une fortune colossale estpresque illimitée, cette fortunedonne, entre autres choses, à celuiqui la possède, la faculté de se défendre,ainsi qu'il devait le prouverà leurs dépens à un ou deuxtristes sires.— Voudriez-vous prendre lapeine de venir jusqu'au château,proposa-t-il un matin en passant latête dans l'entrebâillement de laporte de la salle à manger d'Elmdene.J'ai quelque chose à vousmontrer qui pourrait vous amuser.Il était maintenant en rapportstrès intimes avec les Mclntyre, etil ne se passait guère de jour sansqu ils eussent l'occasion de se voir.Ils l'accompagnèrent avec joietous les trois, sachant que de tellesinvitations promettaient généralementquelque agréable surprise.— Je vous ai montré un tigre,dit-il à Laura en les introduisantdans sa salle à manger. Je vais vousmontrer aujourd'hui guelque chosequi, pour être moins joli, n'en estpas moins dangereux.Il y avait au bout de la pièce undispositif de glaces avec un grandmiroir de forme ronde fixé à angledroit au sommet.— Regardez ici... dans le miroirdu haut, dit Raffles Haw.— Oh ! mon Dieu !... les vilainshommes ! s'écria Laura. Ils sontdeux, mais je serais bien en peineLaura Mclntyre et son frèreRobert sont, un soir d'hiver, dansla paisible maison de campagnequ'ils habitent à Tamfield. Ilsattendent la venue de Spurling,qui était fiancé avec la jeunefille, mais dont les. projetsfurent contraries par sa familleà la suite de la ruine de Mclntyrepère, ancien fabricant d'armes,tombé aujourd'hui au rangd'épave et trop enthousiasteamateur de spiritueux. Souslieutenantdans la marine, Hectorprofite d'un congé pour voirchaque jour Laura. Mais, cesoir-là, il tarde à venir et lesjeunes gens s'inquiètent. Cependant,après une longue attente,l'officier arrive et, au cours dela conversation, Laura dit avoirfait la rencontre d'un jeunehomme à l'allure étrange. A sontour, Hector, qui vient de découvrirdans une de ses poches unde dire celui qui a l'air le plus repoussant,— Que font-ils donc ? demandaRobert. On dirait qu'ils sont assispar terre dans une espèce de cave.— Ce sont des personnages de lapire espèce, affirma le vieillard. Jevous conseille vivement, monsieur,d'envoyer chercher un policeman.— C'est ce que j'ai fait. Mais ceserait faire œuvre de surêrogationque de vouloir les incarcérer, carils sont bel et bien en prison déjà.Néanmoins, c'est une chose qui regardela justice, et j'estime qu'ilest de mon devoir de les lui remettre.— Mais qui sont ces gens ? Etcomment sont-ils venus là ? Expliquez-vous,monsieur, je vous enprie.Laura Mclntyre avait une joliefaçon de supplier qui donnait uncertain piquant à son type debeauté royale.RESUME DES CHAPITRES PARUSbillet de 50 livres, explique avoiraccepté cette valeur — qu'ilcroyait être un prospectus —d'un voiturier qu'il avait aidédans la soirée à tirer sa carrioled'une ornière. Ce fait étrangealimente la conversation et Robertintervient dans le débat.Finalement, Hector, qui n'apoint le temps de se mettre àla recherche de l'homme aux50 livres, confie le billet à Lauraet part pour rejoindre l'escadre.Huit jours plus tard, Robert, enpromenade, considère d'un oeilcurieux un énorme bâtimentqui, édifié depuis peu, intriguela population et donne naissanceà d'étranges bruits concernantle propriétaire : M. RafflesHaio. A ce moment, Robert faitla rencontre du pasteur Spurling,père d'Hector, qui lui ditavoir sollicité une audience de— Je n'en sais pas plus long quevous. Ils n'étaient pas là hier soir,et ils y sont ce matin ; par conséquent,je ne crois pas me compromettrebeaucoup en affirmant qu'ilsy sont venus pendant la nuit, d'autantplus que mes domestiques onttrouvé la fenêtre ouverte quand ilssont descendus. Quant à leur réputationet aux mobiles qui les ontfait agir, je crois qu'il est facile des'édifier là-dessus rien qu'en lesregardant. Cela fait une jolie paire,vous ne trouvez pas ?— Mais je ne m'explique pas dutout à quel endroit ils peuvent être,s'écria Robert en regardant fixementle miroir. Il y en a un qui secogne la tête contre les murs. Non,c est-à-dire, qu'il se penche afin quel'autre puisse grimper sur son dos.Le second a réussi maintenant à sehisser sur les épaules de son camarade,. et la lumière éclaire enplein ses traits. Quelle mine égaréeM. Haw, en faveur de sa paroisse.Il fait l'éloge du fastueux■occupant de la nouvelle construction.Et Robert pense alorsqu'Hector a dû avoir affaire àRaffles Hawes. Mais, par unétrange hasard, il lie conversationpeu après avec le fastueuxmillionnaire, qui lui fait visitersa demeure et le met en présencede richesses artistiques etde joyaux inestimables. Rentréchez lui, Robert fait part de cesfaits à son père et à sa sœur,et le lendemain il reçoit à sonatelier la visite du multimillionnairequi lui achète quelquestoiles et promet d'offrir àLaura... un superbe tigre del'Inde. Cet encombrant « cadeau» arrive le lendemain devantla demeure des Mclntyre...Voir le début de ce romandans le numéro de Dimanche-Illustré du 13 septembre dernier.La vieille dame reçut une belle machine à coudre toute neuve*de canaille ! Je voudrais bien pouvoiren faire un croquis. Ce seraitun sujet d'étude magnifique pour letableau que je songe à faire sur lerègne de la Terreur.■— Je les ai pincés dans monpiège à cambrioleur, expliqua RafflesHaw. C'est mon premier gibier,mais je suis convaincu que cene sera pas le dernier. Je vais vousmontrer le fonctionnement du mécanisme.C'est une invention brevetée,et qui est toute nouvelle. Ceplancher est actuellement aussi solideque possible ; mais, tous lessoirs, je le désembraye. L'opérationse fait simultanément pourtoutes les pièces du rez-de-chausséeau moyen d'une machine centrale.Quand le plancher est désembrayé,on peut s'y avancer de troisou quatre pas, soit qu'on entre parla fenêtre ou par la porte, et puis...crac, tout le parquet bascule etvous fait choir dans un local adhoc, convenablement matelassé, quise trouve en dessous et dans lequelvous avez tout le temps devous ronger les pouces en attendantqu'on vienne vous délivrer. Il y aau centre de chaque pièce un endroitstable où les meubles sontgroupés pendant la nuit. Le plancherse rétablit dans sa positionnormale aussitôt qu'il est délivrédu poids de l'envahisseur, et cedernier reste captif dans le soussol.Cette petite combinaison pratiqueme permet, en outre, commevous le voyez, de l'observer quandbon me semble. J'ai pensé que celapourrait vous amuser de donner uncoup d'œil à mes prisonniers avantque je les fasse appréhender ; ettenez, voici justement un policemanqui entre dans l'avenue.— Ces pauvres cambrioleurs !s écria Laura. ]e ne m'étonne plusqu'ils aient l'air bouleversé, car ilsdoivent ignorer où ils sont et commentils ont fait pour y être, n'estcepas monsieur ? Je suis contentede vous savoir si bien gardé, carje me suis dit bien des fois quevous couriez de graves dangers.— Vraiment ? questionna-t-il ense retournant pour lui sourire. Jecrois qu'il serait assez difficile devenir cambrioler chez moi. Il n'y aqu'une fenêtre qui puisse servird'entrée, c'est celle des trois demon laboratoire qui se trouve aumilieu. J'ai réservé celle-là, parceque, pour dire vrai, je suis moimêmeun noctambule, et, quand jevais me promener la nuit, en rêvantaux étoiles, j'aime bien à réintégrermon domicile sans cérémonie.Mais, comme il y a, en tout,une centaine de fenêtres environ, levoleur qui saurait trouver la bonnepourrait se vanter d'être un malinou d'avoir bien de la chance, et, enadmettant même qu'il y parvînt, ilrencontrerait sans doute d'autresembûches. Voici le constable ; maisne vous en allez pas tout de suite :j'ai encore quelque chose à montrerà Mlle Mclntyre. Si vous voulezbien passer dans la salle de billard,j'irai vous rejoindre dans uninstant.CPROJETSDE MILLIARDAIREETTE MATINÉE-LA, Commed'autres qui l'avaient précédéedu reste, Laura lapassa dans le nouveau château àexaminer les trésors accumulés dansle musée, jouant avec les mille bibelotscoûteux que Raffles Hawavait collectionnés, ou s'embarquantdans la chambre en cristal dufumoir pour passer en revue la longuerangée de serres magnifiques.Haw marchait discrètement àcôté d'elle, tandis qu'elle volaitd une chose à l'autre, comme unpapillon parmi les fleurs, et il1 épiait constamment du regard,prenant une paisible jouissance àla voir heureuse. L'unique joie quelui eussent jamais procurée toutesses fabuleuses richesses avait toujoursété de voir le plaisir que lesautres éprouvaient à les contempler.Les attentions qu'il témoignait àLaura Mclntyre étaient maintenantsi marquées qu'il n'y avait plusguère moyen de se tromper sur leursignification.Quand il était près d'elle, il avaitla figure rayonnante et ne se lassaitpas d'inventer mille moyens diversde la surprendre et de la contenter.Tous les matins, avant mêmeque les Mclntyre fussent levés, undomestique du château venait leurapporter un gros bouquet de superbesfleurs exotiques pour égayerleur table tandis qu'ils déjeunaient.Les moindres désirs de la jeune fille,si fantastiques fussent-ils, étaientimmédiatement satisfaits pour peuqu'il fût possible de les combleravec de l'argent et de l'ingéniosité.Comme la gelée persistait, onbarra un cours d'eau, et on le fitsortir de son lit, de manière à inonderdeux prairies, à seule fin quej Laura eût un emplacement pour patiner.Quand le dégel se produisit,un valet d'écurie amena chaqueaprès-midi une belle jument aupoil merveilleusement lisse, pour lecas où il plairait à Mlle Mclntyrede se promener à cheval. Tout, enun mot, concordait à prouverqu'elle avait fait la conquête de l'ermitedu nouveau château.CotJAN DOYLE.Traduction de RENÉ LÉCUYER.Illustrations de G. DUTRIAC.iA suivre.)


«jji!"!" DIMANCHE ILLUSTRE 111111 IN 11 m lu i mi i MI M n n ni : i I lu lintllll lllllIMMiMI MlMtlMIIMMIII I 111 M ; ; I MM l I I Il t II I iiniiiniM Illlllllllllllll I llirillHIIIIIMIHIIIIIHIIH POUR LESPAR BRANNER--M ES ENFANTS.JE^5UI^ DÉSOLE QUEVOIRE. "ORCHESTREM'AIT PA*b ÉLTE OÉ-Sl NOTRE CON- ,COURS DAMATEURVMAtS J'EbPÊREOuEVOUS AURE-Z. PUUSDE. CHANCE UNEAUTRE FOIS..ET CE. SONT UE


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JttNmnM DIMANCHE-ILLUSTRË """"i» Iimfmmilim».-» «■•■■IIIIIIIHH ..m 10 .min...m i ."..i" MtiMltmn.ill ......n... mm ■■ ■ LE <strong>18</strong> OCTOBRE 1936 » ■'Quels étaient les un formes portés parles cantinières de <strong>18</strong>60 à <strong>18</strong>70 ?CHASSEURS A PIED UE LA GARDK (au premierplan). — Chapeau en soie noire portantune plume noire et le chiffre impérial. Ganseet glands en argent. Tunique bleu foncé.Pass'epoil jonquille aux devants. Collet envelours noir. Brandebourgs et broderies enargent. Pantalon gris de fer. tresses en argent.Tablier, col et gants blancs. Jambièresen mouton fauve. Guêtres blanches.GRENADIERS DE LA GARDE. — Bicorne noir.Plumet tricolore. Tunique bleu foncé. Colletécarlate orné du chiffre impérial. Parementsécartâtes. Pattes blanches. Passepoil des devantsécarlate. Boutons iaunes. Boutonnièresblanches. Aiguillettes iaunes. Jupe bleue àgalon rouge. Pantalon rouge. Tablier en soienoire. Gants blancs.Combien d'îles baignait la Seine dansl'enceinte de Paris au quinzième siècle ?u quinzième siècle, la Seine baignait cinqAîles dans l'enceinte de Paris : l'île Louviers,l'île aux Vaches, l'île Notre-Dame, iaCité et. à sa pointe l'îlot du Passeur auxVaches, qui s'est abîmé denuis sous le terrepleindu Pont Neuf. De l'île aux Vaches etde l'île Notre-Dame, tous deux désertes iadiset faisant partie du fief de l'évêque de Paris,on fit une seule île que nous nommons l'îleSaint-Louis. Quand aura lieu le concours pour l'emploid'adjoint technique des ponts etchaussées et des mines ?N concours pour llemploi d'adjoint techniquedes ponts et chaussées et des minesUaura lieu le 8 mars 1937.La clôtura des inscriptions est fixée au 8 décembre1936. ■$> De quelle époque date le numérotage desmaisons ?E premier essai de numérotage des maisonsL date c'e l'an 1500, au moment où fut reconstruitle pont Notre-Dame. Dessus ce pontétaient édifiées par symétrie et proportiond'architecture soixante-huit maisons de pierrede taille et brique. Et sur chacune était écritle nombre de son rang en lettres d'or.C'est certainement le premier essai qui aitété appliqué aux maisons de Paris. Et cetessai est d'autant plus intéressant qu'il paraîtavoir inauguré du premier coup la divisionen deux séries de numéros pairs et impairs. Qu'entend-on par le massacre de la rueTransnonain ?Au début du règne de Louis-Philippe, legouvernement fit adopter une loi qui rendaitpassibles des tribunaux correctionnelsles personnes accusées de complot contre lasûreté de l'Etat. Plusieurs insurrections éditèrentà Paris et à Lvon. Dans la capitale, lequartier Saint-Merry fut le principal théâtrede la lutte et des barricades furent élevéesrue Transnonain. On affirme à ce proposqu'après l'enlèvement des barricades, un officierblessé qu'on dirigeait vers une ambulancefut atteint d'une balle partie d'une maisonportant le numéro 12. Exaspérés, les soldatsenfoncèrent les nortes et massacrèrenttous les habitants de l'immeuble. Ce quiamena de -'ives protestations au Parlement,sur les bancs de l'opposition.tes 200 FamillesCe n'est pas 200 mais 200.000 familles quiprennent chaque soir leur tasse de Thé desFamilles, la grande tisane aux <strong>18</strong> plantes quifont digérer et dormir. Le Thé des Familles,le plus doux des laxatifs, le plus efficace desdépuratifs, est en vente chez votre pharmacienau prix de 6 francs la grande boite. Le Thédes Familles est un mélange de belles plantesqui c'onnent la santé. Rappelez-vous :« Pas de santé sans Thé des Familles ».AROME PATRELLEOonr.3 au bouillon août exauis.SilvîkrineAliment biologique des cheveuxVoir l'annonce en page 15je voudraisbien savoir...Ce que l'on entend par domaine public etdomaine privé de l'Etat ?ES biens désignés par ces termes formentL la propriété des collectivités, telles uuel'Etat, les départements, les communes, quisont des personnes morales.Le c'omaine public comprend les choses affectéesuniquement à l'usage public, telles queroutes, rues et chemins, cours d'eau navigables,chemins de fer canaux, ports, etc.Les collectivités qui les possèdent ne peuventles aliéner, e*_ les particuliers ne peuventacquérir sur ces biens aucuns droits et à aucunmoment, même par la prescription.Le domaine privé comprend au contrairedes biens de même nature que ceux possédésn?r les particuliers, tels que forêts, rerrainsdélaissés par la mer, biens venant de dons oulegs, etc.Ces biens peuvent être cédés par les collectivitésà qui elles appartiennent, et les particulierspeuvent acquérir des droits sur cesbiens par les moyens de la prescription.De quelle divinité la corne d'abondanceétait-elle le symbole ?E plusieurs divinités, mais surtout de CérèsD et c'e Cybèle.Quels sont les Etats et territoires desEtats-Unis ?NEBRASKA 35). — Superficie : 200.769 kilomètrescarrés. — Population : 1.377.963 habitants.Etat c'e l'Union depuis <strong>18</strong>67. Etat-typedes grands pïateaux de l'Ouest ; altitudemoyenne : 600 mètres, maxima 1.500 mètres ;essentiellement agricole, près des 4/5 de sonterritoire sont en fermes ; toutes cultures ysont pratiquées. Peu de minéraux : un peurie notasse à "l'Ouest, industrie consacrée autraitement des produits de l'agriculture et del'élevage (principal centre : Omaha. Capitale :Lincoln (75.933 habitants).Ce que l'on entend par « garantie » en matièrede procès ?E droit à la garantie est celui qui est à ladisposition de toute personne appelée enLiustice. en raison de faits ou actes oui ne luisont pas directement imputables, d'appeler auprocès la personne du fait de qui sont survenusles faits reprochés.C'est ainsi que le propriétaire appelé eniustiee par un locataire, en raison d'un troublesubi par ce dernier du fait d'un autre locataire,pourra appeler au procès cet autre locatairepour le garantir c'es condamnations quelui, le propriétaire, pourrait encourir.


ÉLETTRESLE <strong>18</strong> OCTOBRE 1936 IHIHlIlliniilIlllllllIlHHlHiiititlfilltUHIUIIMIIIIIIlIllIlllllllllMlillMiiiiiiitmiiiiHniiiii J J HIIttlIMIHHIMIf iIIllllillllHIMMIMIIIHIHMnilUIHHlIlIlHflIUMIUlIUllIlMIlHIIIHMHil |) l'Ai A N C H E = I L LU S T R ÈDANTE ALIGHIERIFlorentin, poète et proscritE GRANDES MANIFESTATIONS viennentD d'avoir lieu à Ravenne (Emilie) en l'honneurdu grand poète italien Dante Alighieri.Des délégations venues des milieux littérairesde nombreux pays se sont rassemblées autourde la « zone de silence » inaugurée autourdu tOTn»?au du gra"d proscrit, de ceUN BUSTE DE DANTEtombeau où l'on peut lire l'épitaphe latinequi lui est attribuée et dont voici la traduction:J'ai chanté les droits de la monarchie et lesmondes supérieurs ;J'ai chanté en les parcourant le Phlégéton et leslacs impurs tant que les destins l'ont permis.Mais comme la partie de moi-même passagèreIci-bas rentra clans des meilleurs domaines.Et plus neureuse. remonta vers son auteur parmiles astres.Je suis enfermé ici, moi, Dante, exilé du sensde la patrie.Moi qu'engendra Florence, mère sans amour.Durante Alighieri ou « Dante » était néen effet à Florence le 8 mai 1265. Il y avaitrencontré Brunetto Latini, le savant qui futson père spirituel, et Béîtrix, qui fut le grandamour de sa vie, et l'inspiratrice de toutesses pensées comme de toutes ses actions.Il y participa à la victoire des Guelfes surles Gibelins et fut, en l'an 1300, nomméprieur de sa patrie. Mais les Guelfes se divisaienteux-mêmes en deux fractions ; celledont Dante ne faisait point partie vint aupouvoir et il fut successivement exilé, dépossédéde tous ses biens, puis condamné àLE TOMBEAU DE DANTE A RAVENNEmort, sous les plus injustes accusations. Savie se termina dans de pénibles pérégrinations,loin des siens, dans une perpétuelleamertume, à laquelle seule son arrivée àRavenne, et l'accueil qu'il y reçut de Guidodi Polenta (1319) purent apporter quelqueadoucissement. Ce fut là qu'il mourut le14 septembre 1321, peu de temps aprèsavoir achevé sa Divine comédie, qui futl'œuvre de toute sa vie.PSYCHO-SOCIOLOGIEL'ABBAYE DE PONTIGNYCentre d'études des problèmeshumainsONTIGNY, lit-on sur le dictionnaire, communede l'Yonne, sur le Serein, à 16 ki-Plomètres d'Auxerre. Eglise et bâtimentsd'une abbaye cistercienne, « la seconde desquatre filles de Citeaux » (les autres « filles »étant : Clairvaux, La Ferté et Morimond).C'est cette abbaye dont une récente réunionde savants vient de faire un centred'études des problèmes humains.Il y avait à ce congrès Henri Focillon,grand historien et humaniste ; Georges Hausse,Daniel Bovet, Annette Simon, biologistes; André Varagnac, ethnographe ; Rogerdu Teil, sociologue ; R.-L. Dupuy, bienconnu pour ses travaux de psychologie col-profitons de nosloisirs pour nousinstruire un peulective ; des économistes : les deux frèresBaruzzi, Gérard Barder, André Loizillon, etc.Pendant quatre jours, ils se sont livrés àde longs travaux sur la personnalité del'homme moderne. Il est ressorti de leursétudes que les sciences de l'homme, cellesqui sont susceptibles de lui donner le pouvoirsur lui-même sont très en retard surles sciences de la nature, celles qui lui onten trois siècles donné le pouvoir sur leschoses, et que ce retard est la cause principaledu déséquilibre contemporain.Sortira-t-il de ce nouveau rassemblementde « spécialistes » des sciences et des activitéshumaines, des types humains supérieurs ànous ? Ce serait à souhaiter...RACES HUMAINESANCIENS ET NEO-INDIENSPARQUÉS DANS LES RÉSERVES, comme desanimaux rares, se raréfiant eux-mêmes(de 330.000 en <strong>18</strong>80 ils ne sont guère que200.000 à l'heure actuelle), les Indiens del'Amérique du Nord conservent pieusementle souvenir de leur grandeur passée. Les Algonquinss'étendent sur l'Est canadien et leNord-Est des Etats-Unis, les Iroquois avoisinenttoujours les Grands Lacs dont l'unporte le nom de la tribu Huron immortaliséepar Voltaire dans Candide ; les Muskokis(Natchez de Chateaubriand) appartiennentau haut Mississipi ; ils ont, commeUN CHEF DE TRIBUd'ailleurs plus à l'Est, les Appalaches, donnéleur nom à des chaînes de montagnes. LesSioux ont conservé pied dans les Dakotas(ancien territoire Siou-Dakotas), et la villed'Omaha porte le nom d'une de leurs tribus.A l'Est, on trouve une sous-race desAthabaskas, et en Californie des descendantsdes races Shosbone et Comanche, etc.Ce chef de tribu des « Flèches-Volantes »ou « Yeux d'Aigles » a conservé le typeethnique de son ascendance, et est demeurésemblable aux héros des romans qui passion-UNE HABITATION DE STYLE INDIENnèrent notre jeunesse ; cependant que sesfils fréquentent assidûment l'Ecole des missionsqui enseigne en ce coin de l'Union, etqu'une nouvelle mode vient de prendre naissanceparmi les millionnaires américains :posséder une habitation de style indien.Mais ces types curieux d'architecture néoindienne,réunis en villages, évoquent bienplutôt les demeures des Indiens du Mexiqueou du Pérou que les wigwams des indigènesqui étaient jadis les maîtres de leurimmense pays.HISTOIRELA JOURNÉE DES BARRICADESCETTE CURIEUSEGRAVURE, évoquant unepériode où les guerres civiles étaientmoins mortelles, représente la journée du27 août, demeurée célèbre dans notre Histoiresous le nom de « Journée des Barricades».Il y avait alors conflit aigu entre la couronnebesogneuse, toujours en guerre, et leParlement qui faisait, depuis 1643, oppositionsystématique aux édits financiers. Apprenantla nouvelle de la victoire de Lens, lareine résolut de frapper un grand coup etUNE SCÈNE DE LA JOURNÉE DES BARRICADES(D'après une gravure ancienne)fit arrêter les principaux opposants, dont unvieux conseiller de la Grand'Chambre :M. Broussel.M. Broussel était un homme incorruptible,et son austère pauvreté lui avait valu unetrès grande popularité. Son arrestation causaune profonde émotion sur le port Saint-Landry,près duquel il demeurait, puis l'émotionse propagea ; de rue en rue les chaînes setendirent, les barricades montèrent jusqu'aupalais royal.Convoquée, la milice de la ville se montrapeu « loyale » ; les gardes françaises tinrentdes propos desquels il résultait qu'ellesétaient peu sûres. Le Parlement se renditen corps au palais royal pour réclamer lesprisonniers ; et l'obtint en promettant enéchange qu'il ne s'occuperait plus à l'avenirque des affaires de justice, et le 28 M. Brousselfit dans Paris une rentrée triomphale.Puis tout rentra dans l'ordre, car on avaitrendu au peuple de Paris celui qu'il aimait,l'ennemi juré « des maltôtiers et desgrands ». Mais pendant deux jours le ventde la Révolution avait soufflé sur la capitale.LES PETITES HISTOIRES OEL HiSTDIREA U COURS DU XVIIIE SIÈCLE, les billets d'entréeà la Comédie-Française portaientles lettres suivantes : O. T. P. Q. M. V. D.C'étaient les initiales des mots d'un ver dupoète latin Horace.Omne tulit punctum qui misant utile dulci(La perfection est de joindre l'utile à l'agréable.)Le soir de la première d'Oreste, de Voltaire,un spectateur s'écria :— Je comprends maintenant ce que veulentdire les lettres O. T. P. Q. M. V. D. :Oreste, tragédie pitoyable que monsieur Voltairedonne !OCRATE s'était fait construire une maison ;S des disciples du grand philosophe ayantété admis à la visiter, se récrièrent tous surson étroitesse :— Plût aux dieux, s'exclama Socrate,qu'elle pût être pleine de vrais amis tSPORTS ET SPORTIFSEMILE POILVEchampion olympique de lutte 1936ARMI LES VAILLANTS SPORTIFS qui ont, auxP jeux de la XI' Olympiade, sauvé l'honneurfrançais, figure au premier rang l'agent12291. Si vous le rencontrez, saluez-le d'unhommage reconnaissant ; l'agent 12291, c'estEmile Poilvé, champion olympique de lutteen poids moyens.Breton pur sang, il est né le 22 septembre1903 à Mégrit (Côtes-du-Nord), quatrièmed'une famille de six enfants. En réalité,bien que né à Mégrit, il a toujours vécu &Jugon (même département) ; c'est dans ce« pays d'adoption » qu'il a eu la réceptionla plus touchante parmi toutes celles quifurent données en son honneur.Ouvrier agricole jusqu'à l'heure de sonservice militaire (qu'il fit au 71° régimentd'infanterie à Saint-Brieuc), il avait reçuune instruction assez raclimentaire, celled'un tâcheron contraint de travailler dèssa onzième année de ferme en ferme. Descours du soir qu'il suivit assidûment à lacaserne le mirent à même d'entrer à salibération dans le corps d'élite de la policeparisienne.A Paris, il fit connaissance d'abord deBouzin, puis de Chappuis, qui l'incitèrent vivementà tàter de la lutte et dont il neparle qu'avec une reconnaissante émotion. ALos Angeles, malgré une déchirure récente àl'épaule gauche, il se classa cinquième. Trèscritiqué par les dirigeants à la suite de cespremiers combats olympiques, il s'entraînatout seul pendant plus d'un an et se soumit àune discipline très dure. Un exemple : pendanstoute l'année qui précéda l'Olympiadede Berlin et malgré sa forte constitution,Poilvé s'astreignit à ne " prendre tous lessoirs qu'un repas composé exclusivement defruits cuits et sans boisson.A Berlin, Poilvé reçut une lettre de Chappuis(de nationalité suisse, mais établi enFrance et père d'enfants français) : « Tuas de la force jusque par-dessus la tête. Situ veux, tu peux gagner. Fais monter cedrapeau, qui n'est pas le mien, mais celui demes gosses »... De soir où notre jeunecham"'--, — : -n^nr annnnci sa victoire, onEMILE POILVÉ ET LE CHÊNE OLYMPIQUEOFFERT PAR SES ADMIRATEURSpleura de joie autour de la table de « l'ancien».Le 27 <strong>octobre</strong>, on remettra à Poilvé unsouvenir, fruit d'une souscription dont l'initiativeappartient au Boxing Club deDinan et à laquelle a participé toute laBretagne.Et l'agent 12291 a déposé son chêne etses lauriers pour reprendre avec sa souriantesimplicité ses modestes fonctions quotidiennes; voie publique à Vincennes, coursesau Tremblay. Ses camarades attendent pourle fêter sa nomination au grade de brigadierqui serait pour le 1" novembre prochain.Est-il permis d'y opposer, à titre desimple comparaison, le sort de Wcelke, dela police berlinoise, champion du lancementdu poids (16 m. 20), qui fut fait sous-lieutenantle soir même de sa victoire, et d'unautre « sohupo », également vainqueur,promu séance tenante au grade supérieuravec permission de son chef, « s'il trouvaitun tailleur », de porter ses nouveaux insignesle soir-même.Ajoutons qu'Emile Poilvé put s'entraînerconvenablement grâce à l'intervention personnellede MM. Dallier, directeur ■ du personnelà la préfecture de police et del'A. S. S. P. P., et Gros, président de la sectionde lutte de l'A. S. S. P. P., qui se montrèrenten l'occurrence dirigeants avertis et, perspicaces.


•MMiHiMt J)J ANCHH = ILLUSTRÉ MHIHHHH"'^"""! iiiifiiimiiiiif" iiiiiiiminiMfitiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiitmii J2 >»»"PW« muni ÎIIHI iiiiiuiiiHHHHMnMHmiiniiiiHiiimiîMi MMIIHIIULE SALON D'AUTOMNELE <strong>18</strong> OCTOBRE 1936 -■>■'■PAYSAGE— Deux mille ! ce pommier met cher le litre decidre !(Dessin inédit de M. SAUVAYKE.)PORTRAIT— C'est le portrait de la jolie comtesse de X..., le peintrea rudement dévalué sa beauté...NATURE MORTE— Deux mille francs la légume... la voilà bien lahausse ! Combien doivent coûter les toiles avec desanimaux...L'HOMME DU JOUI! LE CARRE MAGIQUE L A CHAINE iVA MDessinez ce portrait et découvrez qui il représente.(Pour y réussir, vous n'avez qu'à réunir par un trait decrayon tous les points numérotés dans leur ordrenumérique, en partant du chiffre 1.)VERS EN LETTRES MANQUANTESVoici quatre vers du poète Chénier. Il s'agit de trouver leslettres manquantes pour reconstituer ces vers.J- M—S A—T -E S--R J*- F— -A J——EA P—E O—R- A- M- R— S'--T -A—L- V- -U- B— P— M- D- V—G-S D-C—SJ- L- G—A S A P—, E- V--L- Q- J- M~RSQU'EST-CE QUE C'EST ?•+//-ze n'môDéchiffrez ce rébus et trouvez laréponse à cette devinette.QUi A DITEtre ou ne pas être, voilà la question?HORIZONTALEMENT1. Elles sont plus tendrespour les obus de canons 'quepour les obus d'obusiers.2. D'une capitale insulaireaméricaine ; poème.3. Mesure ; démonstratif ;fils d'un patriarche.4. Ne restera pas débiteur;arrivé.5. Manque de zèle patriotique; terminaison d'infinitif.6. Envahie par un tendresentiment.7. Préfixe ; qui ne produitpas bon effet dans le monde.8. Endosse : petit patrond'une grande province.9. Douloureuse ; Nabuehodonosorsppiit par son rêveque ce n'est pas un socle' solide.10. Qu'on n'a eu aucunepeine à posséder ; de belletaille. -11. Mets ; revenue de tout:12. Pronom ; sans énergie:romancier populaire.Découpez ces équerres et assemblez-les pouren faire un carré de 36 cases où dans chaquecolonne le total des nombres vous donnerahorizontalement et verticalement m.DEVINETTEComment feriez-vous donc sans jeûne obligatoire,Pour rester cent vingt jours sans manger et sanst boire ?NezRONDREBUSNezPOINTUOTS CROISÉS1 n n FV uinR x xi mAvec les syllabes, placées dans les cercles du dessus, formezen bas une chaîne de mots en commençant par RAde façon que la deuxième syllabe du mot précédent soitla première du mot suivant. Les mots ont deux syllabes.CHARADESC'est maître Aliboron qui porte mon premier, lOfl-t" ~\Pf/dltC'est toujours mon second qui porte mon entier. < A )Hî sH H*Quand mon second subit l'effet de mon premier,On voit au parlement mon entier s'éponger.VERTICALEMENTI. Flatteur.II. Dieu ; pronom ; fils del'Aurore dont on connaissaitdans l'antiquité une.statue colossale.III. Progresse ; abattu parquelques gouttes d'eau.IV. Plat de légumes variés.V. Agaçante ; cri d'undoux animal.VI. Démonstratif ; chérie;pour prendre les oiseaux vivants.VII. Manie ; note ; lac=alé.VIII. Qui n'est pas pourtoutes les oreilles ; poussée ;très courte.IX. Honte.X. Fleur ; Pélée, Achille,Pyrrhus en étaient.XI. Qui concerne un séjourenchanteur ; entre deuxlisières.XII. Sous-préfecture ; coiffurepour fillette..,,_„_„ VOIR PAGE 14 LA SOLUTSON OU PRÉCÉDENT PR03LESVSS • —..—.>—..—MOTS EN RECTANGLE© leH Hn ࣠i e© U ehm î? #g. u,m*Complétez ces mots en remplaçantles cases vides de façon à formerverticalement, dans la première colonne,le nom d'un célèbre auteurdramatique français et dans la quatrièmecolonne le nom du principalpersonnage d'un de ses chefs-d'œuvreles plus connus.Nos lecteurs trouveront les solutions de ces différents problèmes dans notre prochain numéro


""""LE <strong>18</strong> OCTOBRE 1936


VARIÉTÉDlMANCHE=ÏLLUSTR3ËINSECTES ÉTRANGESLES MEMBRACIDESPARMI les insectes, si féconds en formesextraordinaires, voici peut-être ceuxqui présentent les plus bizarres et lesplus inattendues. En petit, car les plusgrands atteignent à peine un centimètre, cesont des êtres de la préhistoire, des créaturesde cauchemar.Les membracides sont d'assez proches parentsde la cigale. A peine représentés cheznous par une petite espèce, le centrotecornu, vulgairement appelé « petit diable »,ils sont largement répandus dans les paystropicaux et américains où, comme notrecentrote, ils vivent sur les plantes, auxquellesils causent souvent de très grands préjudices.Chez ces insectes, le corselet se modifiede la façon la plus diverse ; en général, ildonne naissance à un prolongement postérieurqui s'étend sur toute la longueur ducorps et latéralement à des épines plus oumoins accentuées.Notre « petit diable », qui ne mesureguère plus d'un demi-centimètre, n'a deremarquable que son corselet, pourvu aumilieu d'un long prolongement grêle suivantle corps presque en entier et, de chaque côté,d'une épine triangulaire courbée en arrière.Mais, chez les espèces exotiques, la fantaisiede la forme ne connaît plus de limites ; elles'y déploie sous les plus ahurissantes variations.Ainsi, certains membracides simulent desvégétaux ou d'autres insectes — ou semblent*■»"""' i > ,i «' : i'»»i'»»»i»»»"""»iimi»i'iIllIIllIllIllIlillHHIlIlllHItlfMI14[IlllIltlIMIIIlIllIllllIllIlIllilIIIMIIlIlllIIlIllillIllIllllJlIlIllMlllIllUlllllllllIllMllIIHIIIinill LE <strong>18</strong> OCTOBRE 1936BRIC-A-BRACINFORMATIONS DU MONDE ENTIERL'ESSENCE SOLIDIFIEE .UN camion automobile, chargé à plein, afait récemment le voyage de Leicester àLondres en employant comme carburant del'essence solidifiée ; la vitesse réalisée futd'environ 40 à 45 kilomètres à l'heure.Cette essence solidifiée est extraite de charbonsde mauvaise qualité et se présente enpetits cubes de la grosseur d'un verre. Bilepermet une économie de combustible de 50a 60 %, mais exige une légère transformationdu moteur automobile.Les Echos.LA MUSE AUX CHAMPSON se dit quelquefois que l'art dramatique etmusical trouve son expression la plushaute non point dans les capitales de la civilisationmais dans de lointaines provinces.Si en France on parle d'Orange, en Angleterreon s'intéresse à Malvern. C'est à Malvern quele festival annuel à commencé le 25 juillet,pour durer un mois.M. Bernard Shaw, qui a eu ses quatrevingts'ansle lendemain de l'inauguration dugala théâtral, est le roi c'e Malvern. Chaqueannée on y joue quelques-unes de ses pièces.Trois, cette saison : Pygmalion, Sur les rocs,et Sainte Jeanne.Les autres œuvres inscrites au programmesont nombreuses, et il est curieux de constaterla popularité toujours aussi grande des Brontéet de leurs œuvres. On va donner à Malvernles Bronté du presbytère de Haworth, et unepièce faite d'après le fameux Jane hlyre deCharlotte Bronté, et des conférences sur cesfrères et sœurs de génie. Sans doute y décidera-t-onde cette question éternellement discutée: lequel c'e ces ardents jeunes gens futl'auteur de ce livre immortel et magnifique :7"s Hauts de Hurlevent ?The Sphère.AU FEU !ONva réformer, p, Londres, le systèmed'alarme d'incendie, qui date de <strong>18</strong>80 etdont les insuffisances causent une moyenne demille fausses alertes par an.Comme à tout appel il est répondu de c'euxstations au moins, il se trouve que deux sectionsse trouvent, mille fois par an, privéessans nécessité d'une partie de leur protectioncontre l'incendie. Ces fausses alertes font parcouririnutilement aux voitures quelque quinzemille kilomètres annuellement, et quatre fois,ces quatre dernières années, de vrais appelssont arrivés pendant qu'une partie desappareils étaient sortis en réponse à de faussesalertes.Par contre, voici bientôt cinq ans que lenouveau système est expérimenté à la directiondu corps des pompiers, et aucun appel parerreur des appareils n'a été enreg'iLré. Pasnon plus de ces pannes comme on en connaîtavec l'installation actuelh;.Celle-ci, qui du reste appartient au servicedes postes, coûte à la ville


L-E <strong>18</strong> OCTOBR.E 1936 •"IHIIHI«IIIIMIIIHIIIIIHIIIIH«IIIIIII iniiiiiiiiifiiiiiifiiimiiiiiiiiiiiiMiiiiimiiH 15 iiHriNitiifiifiiiiimutiiiiiitiiiiMrniiiiiiiffiiiiiiiii[ii[iint[iHiiiiiiniiiuiiiniit.j


DIMANCHE-ILLUSTRÉ iiiiiiiijiriiiiiMiHMiHMHtiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiinmMiN)16 iiiitittiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiittmiiwHiHiiHmmiMLE <strong>18</strong> OCTOBRE 1S36Réveillez- vousPLUS JEdemain matinUN NOUVEL ALIMENT DES CELLULESNOURRIT LA PEAUPENDANT VOTRE SOMMEIL 1Surprenante découverted'un DocteurA 60 ans, une peau veloutée et sansrides... Des femmes de 50 ans quiparaissent presque aussi jeunes quff"leurs filles ! Ces faits d'apparencemiraculeuse sont aujourd'hui renduspossibles par la surprenante découvertedu Professeur Dr. Stejskal, de

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