AnnexePLUSSUR LACOURSUPÉRIEUREPour les affaires criminelles, elle préside les procès tenus devantjuge et jury et agit en appel des décisions ren<strong>du</strong>es en matière depoursuites sommaires.Elle œuvre sur tout le territoire <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.La Cour compte un juge en chef, un juge en chef associé et unjuge en chef adjoint et regroupe 145 juges puînés exerçant à pleintemps et un certain nombre de juges surnuméraires, aujourd’hui42, siégeant à demi-temps. Parmi les juges, on retrouve 58femmes. Après l’Ontario, qui compte 281 juges, dont 70 surnuméraireset 84 femmes, la Cour supérieure <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> est celle ayant le plusgrand nombre de juges nommés par le gouvernement <strong>du</strong> Canada.La Coursupérieure<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>À titre de tribunal de droit commun au <strong>Québec</strong>, la Cour supérieurejoue un rôle de premier plan dans notre système de justice.Elle a juridiction en première instance sur toute demande qu’unedisposition formelle de la loi n’a pas confiée à un autre tribunal.Elle exerce ses activités aussi bien en matières civiles que familiales,commerciales et criminelles.Sa compétence porte sur les litiges civils de 70 000 $ et plus. Ellea juridiction sur les recours collectifs et exerce également unpouvoir de contrôle, de surveillance et de réforme sur les tribunauxrelevant de la juridiction <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, par exemple les tribunauxadministratifs, de même que sur les personnes morales et lesorganismes publics ou privés. Ses juges sont aussi appelés àagir comme médiateurs dans le cadre des conférences de règlementà l’amiable.La Cour supérieure proprement dite est « une cour supérieure ».Cette expression ne s’applique pas uniquement à elle. En termesplus généraux, l’appareil judiciaire canadien se compose de deuxsortes de tribunaux : les cours supérieures et les tribunaux provinciaux.Au <strong>Québec</strong>, les cours dites « supérieures » correspondent à notreCour supérieure, à la Cour d’appel <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> ainsi qu’à la Coursuprême <strong>du</strong> Canada. Les deux premières relèvent de la compétencede la législature provinciale conformément à la Loi constitutionnellede 1867. Toutefois, leurs juges sont nommés par les autoritésfédérales en vertu de cette même loi. La Cour suprême <strong>du</strong> Canadaest sous la juridiction de la législation fédérale, et ses juges sontnommés par le fédéral.Ce qui distingue les cours supérieures des tribunaux provinciaux,c’est principalement leur double juridiction. En premier lieu, ellespossèdent celle d’entendre toute affaire ne relevant pas d’un tribunalde juridiction provinciale. En second lieu, elles ont le pouvoir desurveiller et de contrôler les tribunaux provinciaux et l’administrationpublique. Cette double juridiction est reconnue à la Cour supérieure<strong>du</strong> <strong>Québec</strong> par le Code de procé<strong>du</strong>re civile. Elle provient avanttout de la common law puisque notre Cour supérieure, instituéeen 1849, constitue le prolongement contemporain de la Cour <strong>du</strong>Banc <strong>du</strong> Roi, tribunal de droit commun qui existait en Angleterredès le XVIIe siècle.P40
L’Acte de judicature de 1793 institue la Cour <strong>du</strong> Banc <strong>du</strong> Roi commetribunal de première instance de juridiction civile et criminelle quiest l’ancêtre le plus direct de l’actuelle Cour supérieure.Cette période prend fi n en 1843, alors que le régime judiciaire està nouveau considérablement modifié. La Cour <strong>du</strong> Banc <strong>du</strong> Roidevient Cour <strong>du</strong> Banc de la Reine sous le règne de la Reine Victoria,et se voit ajouter une juridiction de deuxième instance, en plus desa double juridiction de première instance en droit civil et criminel.Cette période ne <strong>du</strong>re que 6 ans.Le fardeau reposant sur les juges de la Cour <strong>du</strong> Banc de la Reinedevenant trop lourd, Louis-Hyppolyte Lafontaine entreprend laréforme et une partie de la juridiction civile de la Cour est transféréeà un nouveau tribunal, la Cour supérieure qui voit le jour en 1849.un brind’histoireCréée formellement en 1849, la Cour supérieure est le fruit del’évolution de l’organisation des tribunaux <strong>judiciaires</strong> au <strong>Québec</strong>.Après la conquête, le <strong>Québec</strong> est soumis de 1760 à 1764 à unrégime militaire qui juge selon les lois et les coutumes de France.Ce régime est de courte <strong>du</strong>rée puisque le gouverneur Murray, à lasuite <strong>du</strong> Traité de Paris de 1763, intro<strong>du</strong>it les lois anglaises dans lacolonie. On y voit apparaître la Cour <strong>du</strong> Banc <strong>du</strong> roi, présidée parun juge appelé juge en chef de la province, ainsi que la Cour desPlaids ou Plaidoyers communs, tribunal de juridiction civile inférieure.L’Acte de <strong>Québec</strong> de 1774 marque le début d’une nouvelle périodejudiciaire en rétablissant les lois françaises en matières civiles et enimplantant définitivement le droit criminel anglais. Une courappelée supérieure, de juridiction civile, est établie. Malgré sonnom, c’est une cour d’appel où siègent le gouverneur et son conseil,qui révisent la procé<strong>du</strong>re et les décisions des tribunaux inférieurs.Lors de sa création, la Cour n’a juridiction que sur les matièresciviles. Elle est composée de dix juges siégeant dans sept districtset dessert une population de 900 000 habitants. Les audiences <strong>du</strong>tribunal sont présidées par deux ou trois juges, deux formantquorum. Les termes de la Cour s’étendent <strong>du</strong> premier au 20e jourdes mois d’avril, septembre et décembre seulement.En 1867, la loi constitutionnelle confi e aux provinces le pouvoird’organiser les tribunaux tant civils que criminels. Le <strong>Québec</strong>conserve alors ses tribunaux existants, tout en commençant à enaccroître les effectifs afi n de répondre à ses besoins.Ce n’est qu’en 1920 que la Cour supérieure se verra égalementconfi er la juridiction de première instance en matière criminelle, lajuridiction entière de deuxième instance étant désormais réservéeexclusivement à la Cour <strong>du</strong> Banc de la Reine, l’ancêtre de notreCour d’appel. La Cour supérieure compte alors 42 juges et dessertune population de 2 400 000 habitants.Par ailleurs, en 1869 la province instaure la Cour <strong>du</strong> Magistratqui, malgré quelques démêlés avec les autorités fédérales quantau pouvoir de la province de créer un tel tribunal, demeure enexistence pour devenir éventuellement la Cour provinciale puis, en1988, la Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.C’est en 1875 que le gouvernement fédéral crée la Cour suprême<strong>du</strong> Canada dont les décisions sont alors toujours appelables auComité judiciaire <strong>du</strong> Conseil privé en Grande-Bretagne. Ce n’estqu’en 1949 que cette situation prendra fi n et qu’elle deviendra laplus haute Cour d’appel <strong>du</strong> Canada.Pour une étude plus approfondie de l’histoire de la Cour supérieure et des institutions <strong>judiciaires</strong><strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, voir des ouvrages spécialisés sur le sujet, notamment Luc HUPPÉ, « Histoire desinstitutions <strong>judiciaires</strong> <strong>du</strong> Canada », Montréal, Wilson & Lafl eur, 2007, et Pierre-Georges ROY,« Les juges de la province de <strong>Québec</strong> », publié par le Service des archives <strong>du</strong> gouvernement dela province de <strong>Québec</strong>, Rédempti Paradis, 1933Plus sur la cour supérieure P41