juridictionde la chambreLes dossiers de nature familiale dont est saisie la Cour supérieuresont principalement ceux en séparation de corps, en divorce, enannulation et en dissolution de mariage, ou nullité de l’union civilepour les conjoints de fait.Ils peuvent porter sur l’usage de la résidence familiale, la gardedes enfants et les droits d’accès, les aliments <strong>du</strong>s au conjoint ouaux enfants, le partage <strong>du</strong> patrimoine familial et les autres droitspatrimoniaux des parties.La Cour statue également sur les questions de filiation et entendles demandes en déchéance de l’autorité parentale.Le juge siégeant en chambre de la famille est aussi appelé à seprononcer à l’égard des incidences <strong>du</strong> déménagement d’un parentgardien sur la garde et les droits d’accès à l’enfant, à autoriser unparent à voyager avec son enfant, à changer un enfant d’école ousur toute question relative à l’autorité parentale.Rappelons qu’en matièrefamiliale, c’est d’abord etavant tout l’intérêt de l’enfantet le respect de ses droitsqui priment.La Cour statue sur toutes les demandes intro<strong>du</strong>ites, qu’elles fassentl’objet d’un accord entre les parties ou non, en l’absence de l’une d’ellessi nécessaire ou après audition à la Cour si elles sont contestées.ParticularitésLa préparation <strong>du</strong> dossier fait appel à des pratiques originales,alors qu’une grande part de l’information requise pour traiter del’aspect financier des questions soumises au tribunal - pensionalimentaire, frais de garde, partage <strong>du</strong> patrimoine familial - est uniformiséesous forme de formulaires à compléter. Des barèmes établispar le gouvernement déterminent les montants réclamables enmatière de pension alimentaire. C’est dire que les parties sont enmesure d’avoir une indication claire des sommes susceptiblesd’être accordées au cas de contestation devant le tribunal.Dans le cadre <strong>du</strong> procès, le juge peut entendre les enfants desparties si leur âge et leur compréhension le permettent et si leurintérêt est en jeu. La Cour peut même, à l’occasion, désigner unavocat à l’enfant afin de s’assurer que ses droits sont clairementet pleinement pris en compte.Dès le stade initial des procé<strong>du</strong>res, les parties doivent assister àune séance d’information sur la médiation. Une dispense peutêtre donnée pour motif sérieux.La médiation est un mode de résolution des conflits qui fait appelà un professionnel qualifié et impartial, le médiateur. Ce dernierintervient auprès des conjoints pour les aider à négocier une ententeéquitable et viable, répondant aux besoins de chacun des membresde la famille et faisant l’objet d’un consentement libre et éclairé.Les personnes qui acceptent la médiation peuvent participer à unmaximum de six séances, assistées de leur avocat s’il y a lieu, afinde discuter des éléments litigieux quant à la garde des enfants etd’y trouver une solution juridique. Le coût de ces sessions est assumépar le ministère de la Justice.En outre, la Cour peut à tout moment ordonner la médiation, lorsde l’audition d’une cause contestée impliquant des enfants.ÉDIATION :NTENTEANS 80%ES CASP18
Le processus est confidentiel; rien de ce qui aura été dit ou écrit aucours de la médiation ne pourra être révélé en preuve devant le Tribunal.Les résultats obtenus par le recours à cette méthode sont positifs,puisque environ 80% des parents arrivent à une entente.Depuis décembre 2009, le ministère de la Justice a mis en placeune nouvelle forme de séminaire sur la parentalité après la rupture.Offert à Montréal deux fois par mois, il est également disponiblepar visioconférence aux parents de la ville de <strong>Québec</strong>. Deux professionnels,un psychologue et une avocate agissent comme conférenciers.Les parents séparés peuvent profiter gratuitement de ce service.Enfin, depuis février 2010, le Service d’expertise psychosociale et demédiation de la Cour supérieure met à la disposition des intéressés,en complément à ce séminaire, un atelier sur la communicationparentale. On y traite de la séparation, des difficultés rencontréeset des solutions à envi sager, de la famille recomposée, ses caractéristiqueset les rapports entre ses membres, et de l’importancede maintenir une communication efficace entre les parents.En plus de la médiation par l’intermédiaire d’avocats, les partiespeuvent avoir recours à un juge afin de tenter de concilier leursintérêts réciproques, dans le cadre d’une conférence de règlementà l’amiable plus amplement décrite au chapitre qui en traite. Aucas d’échec des pourparlers, le litige sera soumis à la Cour pouraudition. Toutefois, autre particularité pour les dossiers de naturefamiliale, les auditions à la Cour se tiennent à huis clos, c’est-à-direque le public n’y est pas admis.Enfin, suite à une rupture, il arrive parfois que des parents soientincapables de s’entendre sur la façon d’exercer leurs responsabilitésparentales. Afin de l’éclairer sur les ressources et compétencesde chacun des parents et sur le meilleur intérêt de l’enfant,le juge peut, <strong>du</strong> consentement des deux parents, émettre uneordonnance d’expertise.L’expertise psychosociale peut porter sur l’exercice de l’autoritéparentale, la garde ou le droit d’accès d’un parent à son enfant.L’expert procède à des entrevues avec l’enfant, avec ses parents,et avec toutes les personnes importantes et significatives dans lavie de l’enfant. À l’issue des entrevues, il rédige un rapport contenantses recommandations. Le rapport peut être utilisé comme outilde négociation par les parents eux-mêmes ou par les avocats desparties. S’il y a audition, le juge peut accepter ou rejeter, en tout ouen partie, les recommandations de l’expert, car le jugement estson privilège exclusif.Cinquante pour cent des familles référées pour une expertise àMontréal concluent une entente à l’amiable ou se désistent de larequête; dans tous ces cas, il n’y a plus aucune audition contestéedevant la Cour après le dépôt <strong>du</strong> rapport de l’expert.Principales étapesde la procé<strong>du</strong>reLes demandes à la Cour sont intro<strong>du</strong>ites au moyen d’une requêteintro<strong>du</strong>ctive d’instance, afin de dissoudre le régime matrimonial etprocéder au partage <strong>du</strong> patrimoine familial, s’il y a lieu, ordonner leversement d’une pension alimentaire ou déterminer les droits degarde et d’accès.Lorsqu’il y a urgence et que la situation l’exige, les parties peuventdemander une ordonnance temporaire dans le but de déterminerles droits de chacun. Généralement, le juge n’entend pas les partiesà ce stade et rend sa décision sur la foi de déclarations assermentéespro<strong>du</strong>ites par ces dernières. Les parties seront appelées à témoigneraux autres étapes <strong>du</strong> processus judiciaire. De telles ordonnances nevalent que pour un temps limité et doivent donc, si nécessaire,être renouvelées sur demande.Par ailleurs, en dehors de ces situations d’urgence, une requêtepour fixation provisoire des droits des parties jusqu’au procèspeut être présentée. Ces requêtes sont enten<strong>du</strong>es en chambre depratique dans des délais rapides et les parties peuvent être appeléesà témoigner.Toutes les questions énumérées précédemment peuvent fairel’objet d’une entente entre les parties. Celle-ci est soumise par lasuite à un juge qui déterminera si la convention est d’abord conformeà l’intérêt des enfants.Pratiquement, pendant tout le déroulement des procé<strong>du</strong>res, lesparties ont accès à un juge, si besoin est, dans le but de faciliterla gestion <strong>du</strong> dossier et sa progression. Toute difficulté peut luiêtre soumise simplement et rapidement, afin qu’il rende lesordonnances appropriées.Quelques chiffresEnviron 30 000 dossiers de nature familiale ont été ouverts à laCour supérieure <strong>du</strong>rant la dernière année. La vaste majorité faitl’objet d’un règlement, le juge n’ayant à intervenir que pour entérinerle consentement déjà négocié entre les parties. Là comme ailleurs,sinon plus qu’ailleurs, la démographie joue pour beaucoup dansl’achalandage régional, le plus fort volume étant concentré dansles centres les plus urbanisés.Le nombre de dossiers ouverts chaque année connaît une baisseconstante et régulière depuis 1995, alors qu’il était d’environ39 000 dossiers.Ces services sont offerts par les Centres Jeunesse.La chambre de la famille P19