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journal mines. - Journal des mines et Annales des mines 1794-1881.

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JOURNALDESMINES.


Fringe LabS<strong>et</strong>s the overall strategic direction for Fringe LabDesigns and oversees year round activities, including talks, workshops andmasterclasses, providing inspirational development opportunities for artists toengage on relevant topicsFinance and AdministrationManages the Festival’s finances and overall budg<strong>et</strong>Oversees all aspects of revenue and expensesWorks with the Board of Directors to assess the Festival’s strategic plans, andidentify opportunities for improvement while keeping all activity in line with theFestival’s missionSupports day-to-day financial administration activities as requiredAlong with full-time management team, recruits and manages the festival teamincluding festival production manager, box office manager, w<strong>et</strong> venue manager andvolunteer coordinatorFundraising and Relationship ManagementMark<strong>et</strong>ingManages existing relationships with core funders The Arts Council, Dublin CityCouncil and Fáilte IrelandIdentifies and develops new income generation and fundraising activities inconjunction with the development team (Fundraising Manager, General Manager,Development Committee of the Board of Directors)Works with the Fundraising Manager to support pitches for corporate sponsorshipopportunitiesProactively engages the business community on behalf of Dublin Fringe Festivalthrough attendance at n<strong>et</strong>working events both nationally and internationally asrequiredWorks with the Mark<strong>et</strong>ing Manager to <strong>des</strong>ign all mark<strong>et</strong>ing initiativesOversees press and mark<strong>et</strong>ing campaignsDevelops and manages venue partnerships and n<strong>et</strong>works, both nationally andinternationallyPerson SpecificationEssentialMinimum of 3 years’ experience in a senior management or leadership role in thearts or a related field with a good understand of the project management lifecycle ofa festivalGood knowledge of a broad range of artistic disciplines including theatre, visual art,dance, music and circus


, A.JOURNAL DES MINES.N°. 205. JANVIER 1814.AVERTISSEMENT.Toutes les personnesqui ont participé jusqu'à présent, ouqui voudraient participerpar la suite, auJo urnal <strong>des</strong> Mines,soit par leur correspondance soit par l'envoi de Mémoires<strong>et</strong> Ouvrages relatifs à la Minéralogie <strong>et</strong> aux diverses Sciencesqui se rapportent à l'Art <strong>des</strong> Mines, <strong>et</strong> qui tendent à son perfectionnement,sont invitées à faire parvenir leurs L<strong>et</strong>tres, <strong>et</strong> Mémoires, sous le couvert de M. le Comte LAUMONDConseiller d'Etat , Directeur-général <strong>des</strong> Mines, à lit GILLET-LAUDIONT , Inspecteur-général <strong>des</strong> Mines. C<strong>et</strong>. Inspecteur estparticulièrement chargé, avec M. TREMERY , Ingénieur <strong>des</strong>Mines, du: travail à présenter à M. le Directeur-général, surle choix <strong>des</strong> Mémoires, soit scientifiques, soit administratifs,qui doivent entrer dans la composition du <strong>Journal</strong><strong>des</strong> Mines ; <strong>et</strong> sur tout ce qui concerne la publication dec<strong>et</strong> Ouvrage.EXTRAITD'une Notice sur la Géologie <strong>et</strong> la Minéralogiedu Simplon, <strong>et</strong> sur lesnwyens d'utiliser dansles arts les substances minérales que ce départementrenferme;Par M: GUEYMARD ,Ingénieur <strong>des</strong> Mines.LE département du Simplon est, sans contredit, un <strong>des</strong> plus riches en histoire naturelledans le genre minéral. La difficulté de le par..3


8 SUR LA GEOLOGIE ET LA MINÉRALOGIEdans la couche combustible fossile , ont étédirigés dans une couche d'anthracite dont lessalban<strong>des</strong> étaient <strong>des</strong> grauwackes.Le même combustible existe à Trient, au<strong>des</strong>susde Martigny , sur la rente de Chamounix, en passant la T<strong>et</strong>e-Noire. Il est vraisemblabltque le teins multipliera les indices degrauwackes <strong>et</strong> d'anthracites , <strong>et</strong> ces nouvellesdécouvertes viendront à l'appui d'un fait queje regarde comme certain, que la vallée duRhOne est de transition.C<strong>et</strong>te même formation se présente encore dela manière la plus satisfaisante de l'autre côtédu col de Balme dans les vallées de Cha.-mouni el de Saint-Gervais. Je ne quitte la valléedu Ehene que pour exposer <strong>des</strong> résultats quisont immediatement liés avec le grand phénomèneque je viens de citer.Vis-à-vis la commune <strong>des</strong> 1-Touches , à deuxlieues de Chamouni, on trouve <strong>des</strong> grauvvackesqui encaissent une grande couche d'anthracitebien caractérisée. Des traces d'êtres organisésse sont même manifestées dans ce terrain ; ellessont semblables à celles que l'on a observées-dans le Dauphiné.Les indices du même combustible <strong>et</strong> <strong>des</strong>ponddingues qui les accompagnent , existentaussi dans les environs du Pont-Pelissier, entreles Houches <strong>et</strong> Servoz.La vallée de Saint-Gervais en renferme aussien plusieurs endroits les propriétaires de<strong>mines</strong> de Servez ont fait <strong>des</strong> recherches pourutiliser ce combustible dans leurs traitemensmétallurgiques.Toutes ces découvertes sont très-récentes, <strong>et</strong>1; U M PL 0 N. 9ne se trouvent consignées dans aucun ouvrage.Il paraît même qu'elles sont inconnues à tousles na,turatistes.Le gypse est très-rare dans le Simplon, <strong>et</strong>paraît n'y exister qu'en amas. Cependant, d'aprèsles Observations de M. Marith , la couchequi se trouve entre Charraz <strong>et</strong> Eidd semblese prolonger jusque dans la vallée de l'Entremont, du côté de Bagnes. Je n'ai pu saisir'encore une occasion favorable pour vérifier cefait intéressant.J'ai fait d'autres observations importantespour fixer mon opinion. Les roches feuill<strong>et</strong>éesexistent en grande abondance dans leSimplon ; mais rarement c<strong>et</strong>te propriété estdue au mica. Les schistes micacés, proprementdits, ne se trouvent qu'au-delà de l'hospice duSimplon , <strong>et</strong> clans la vallée de Conclues ; tousles autres sont à base de ta c. Les granites feuill<strong>et</strong>és, <strong>et</strong> les granites proprement dits , contiennentaussi le talc comme partie composanteessentielle.Dans les montagnes du Smplon , les calcairescristallins grisâtres , <strong>et</strong> regardés par.tons les /géologues comme de formation intermédiaire, alternent avec <strong>des</strong> schistes talqueuxquarzeux <strong>et</strong> avec le calcaire saccaroïde.D'après la <strong>des</strong>cription succinte que je viensde donner de c<strong>et</strong>te partie <strong>des</strong> Alpes, depuisSaint- :Maurice jusqu'à Saint- Gothard d'unepart , <strong>et</strong> jusqu'au Simplon de l'autre , il estévident que l'on 11.e peut classer ces terrainsdans ceux qui ont forin, les premiers dépôts.Ils nécessitent absolument la formation de


. Maintenantsrp, LA c,OLOGIE ET LA MINIRALOGIE(i) Molybdène.. (2) Titane.que nous connaissons les productionsminérales de l'ancien Vallais , je vaisdonner Une légère esquisse <strong>des</strong> établissemensminéralogiques qui ont existé autrefois dansc<strong>et</strong>te p<strong>et</strong>ite république. Je parlerai ensuite <strong>des</strong>établissemens en activité, de leurs espérances,<strong>et</strong> de ceux que Pori/ pourrait fonder sous <strong>des</strong>auspices =Favorables.Les diverses excursions que j'ai faites dansce département, <strong>et</strong> les renseignemens que j'aipu recueillir, prouvent -évidemment que <strong>des</strong><strong>mines</strong> de fer, de plomb, de cuivre , de cobalt,de houille sèche, <strong>et</strong> d'autres <strong>mines</strong> quel'on regardait coi-urne <strong>mines</strong> d'argent, ont étéexploitées par diverses compagnies. Tout concourtà démontrer que ces entreprises n'ontété couronnées d'aucun succès. Doit-on attribuerla dissolution <strong>des</strong> compagnies réunies à(i) La nature a répandu avec profusion c<strong>et</strong>te substancedans le département du Simplon ; mais ce gisement n'estpoint encore connu <strong>des</strong> naturalistes. Elle lOrme un filonparticulier <strong>et</strong> très-puissant au-<strong>des</strong>sus de Monte , près deBrigg. Si on trouvait moyen de l'utiliser dans les artsje regarderais c<strong>et</strong>te découverte comme très-précieuse, malgréque ce minéral se trouve à une grande élévation. On nepeut faire le voyage qu'en trois jours, en passant deux nuitsà la belle étoile aux pieds <strong>des</strong> glaciers.(2) J'ai trouvé le titane géniculé en forme de bastionsdans plusieurs points du département , notamment sur lemont Simplon où il existe en grande abondance. Il seraitbien à désirer que toutes ces substances se trouvassent à<strong>des</strong> distances moindres <strong>des</strong> lieux accessibles; car, si on pouvaitmultiplier les voyages, on parviendrait à faire de bienbelles découvertes.DU SIMPLON.l'ingratitude de la nature dans les ,richessesminéralogiques, ou bien à une mauvaise administrationdans la gestion <strong>des</strong> ateliers ? Malgréque tout repose encore dans eombre dumystère , je suis convaincu que la seconderaison a contribué pour beaucoup à la décadence<strong>des</strong> établissemens.Les scories nombreuses que l'on rencontresur les montagnes de Trient, de Chamoison <strong>et</strong>de Chemin, ne laissent aucun doute que ces<strong>mines</strong> n'aient été exploitées par:, les anciens.Mais quels étaient leurs procédés , puisque leslieux où étaient situées les usines se trouvent àde gran<strong>des</strong> distances <strong>des</strong> moteurs naturels.faut croire que les hauts fourneaux leur étaient<strong>et</strong> que par une seule opération ilsinconnus' r<strong>et</strong>iraient le métal de sa mine.La mine de fer oxydulé de Buin , dans lavallée de Conches , <strong>et</strong> celle de Ganter, dansla montagne du Simplon, quoique exploitéedepuis peu de tans, ne peuvent fournir <strong>des</strong>idées Sur lés procédés minéralurgiques quiétaient en usage. La mémoire ne r<strong>et</strong>race pointces opérations, <strong>et</strong>..i.1 paraît que les sociétésn'ont jamais laissé <strong>des</strong> écrits qui devaient exciternotre curiosité.Les <strong>mines</strong> de plomb de Loutchen <strong>et</strong> de SemhranCherprésentent moins d'obscurité dansleur traitement que les précédentes. Les ruines<strong>des</strong> établissemens qui avaient été fondés dans,ces deux vallées, m'ont permis de reconnaîtreles mo<strong>des</strong> d'exploitation <strong>et</strong> de travaux métallurgiquesqui étaient en usage. Ces derniersprésentent une infinité de vices qui ont dûcontribuer, seuls, à la ruine <strong>des</strong> compagnies.


-LesGftEOGIE ET LA lLIN:RALOGIEi4 SUR LATout annonce que le bocardage <strong>et</strong> le lavageétaient uniformes, <strong>et</strong> qu'il en devait résulter<strong>des</strong> pertes considérables ; mais les plus gran<strong>des</strong>ont dû encore être occasionnées par la fusiondu minerai. Le fourneau à manche qui existeencore à Loutchen , à la vérité en partie ruinépar le teins, me fait croirequ'il ne devait,donnerque la moitié <strong>des</strong> produits de ceux quenous obtenons de nos jours dans les fourneauxà réverbère.<strong>mines</strong> de cobalt exploitées dans les valléesd'Anniviers <strong>et</strong> de l'Entremont , n'ont jamaisdonné lieu à <strong>des</strong> spéculations fruCtueuses.Les filons ou veines disparaissaient dès leurdécouverte, ou plutôt disons que les connaissancesdans l'exploitation proprement dite ,étaient_trop dans leur enfance pour qu'onpût suivre les traces d'un minéral qui n'a jamaisun gisement bien suivi.Il n'y a eu à ma connaissance, que quelquesrecherches sur les naines de cuivre dansle canton de Martigny, dirigées sur d'anciennesfosses. Je n'ai pu recueillir d'autres renseignemenssur ce métal précieux.Le département du -Simplon est beaucouptrop riche en combustible bois, pour s'occuperde la recherche <strong>des</strong> combustibles fossiles. Cependantla couche d'anthracite de la Chaudolineavait été ouverte, mais elle fut abandonnéeau' commencementde son exploitation. Ilparaît qu'elle était trop mélangée, <strong>et</strong> qu'ellene put servir dans la calcurgie.DU SIMPLON, 15Etablissemens en activité <strong>et</strong> autorisés par leslois 5117. les <strong>mines</strong>.Mine de fer oxydé de Trient, commune de Martigny,arrondissement de Saint-Maurice.La mine de fer oxydé de Trient parait avoirété exploitée par les anciens ; mais on ignorel'époque où les travaux étaient en activité, <strong>et</strong>quels furent les succès de c<strong>et</strong>te entreprise. Ontrouve <strong>des</strong> scories dans quelques parties de lamontagne , mais très-éloignées <strong>des</strong> couransd'eau , en sorte qu'il y a impossibilité de con-'naître les procédés qui étaient en usage dutems de l'exploitation de c<strong>et</strong>te mine. Les échantillonsque l'on trouve dans le voisinage <strong>des</strong>anciennes fosses, sont de fer oxydé un peuterreux, mais d'une nature à donner du ferexcellent. La montagne, toute couverte de forêtsdu de pâturages , ne laisse point entrevoirsa structure ; il suit que la continuation<strong>des</strong> opérations de la mine de Trient .deviennenttrès-difficiles. Il faudrait faire une oudeux galeries pour reconnaître la position dufilon ou de la' couche , sa direction <strong>et</strong> sapuissance.La position de c<strong>et</strong>te mine serait .très-bellesi elle existait en,abondance. La montagne toutecouverte de bois2;: serait entièrement consacréeà l'établissement. On procéderait à la fabrication<strong>des</strong> charbons Comme à l'ordinaire, <strong>et</strong> onles <strong>des</strong>cendrait le plateau de Trient oùseraient placées les usines. Dès-lors, les produits


.fabrique,16 SUR. LA GÉOLOGIE ET LA ISIINÉRALOGIEqui résulteraient <strong>des</strong> opérationsmétallurgiques,seraient livrés dans le commerce, soit du côtéde Chamouni , par le col de Balaie ou la Tête-Noire , soit dans le Voilais, par le col de Trient,La compagnie a repris les travaux en .18i;niais totalement absorbée par les autres <strong>mines</strong>de Chemin <strong>et</strong> de Chamoison , ses opérationsn'ont conibit à aucun résultat positif'. Elle sepropose de les reprendre avec beaucoup d'activité, lorsque 'toutes les autres usines ne'nécessiterontpas autant de surveillance qu'ac-,tuellement.Comme il serait très-important de tirer quelqueparti <strong>des</strong> immenses forêtsde.Trient , il estde l'intérêt du Gouvernement d'encourager lacompagnie au suj<strong>et</strong> d'une entreprise qui peutintéresser toute la soci(,té. Il n'y a aucun moyend'exploiter les bois, <strong>et</strong> il faut absolument brûlerce combustible sur place, ce qui nécessite <strong>des</strong>ateliers. On ne peut y en élever d'autres queceux qui ont rapport aux <strong>mines</strong>.Mine de pyrite d'Icère , commune d'Orsière ,de Saint-Maurice.arrondissementLa mine de pyrite d'Icère se trouve dans:la vallée de l'En tr'erriont , à six lieues du Grand4Saint-Bernard. Tout le terrain est presque com;-1posé uniquement de schistes divers, <strong>et</strong> la veine>métallique a pôur salban<strong>des</strong> <strong>des</strong> schistes micacéstrès-bien caractérisés. On trouve dans levoisinage <strong>des</strong> pyrites exploitées , beaucoup dep<strong>et</strong>ites veines de fer oxydé terreux , qui paraissentprovenir de la décomposition de semblablesDU SIMPLON. 17blables pyrites. C<strong>et</strong>te Veine a été exploitée parles anciens. On ignore si les travaux avaientpour but la séparation <strong>des</strong> élémens de la pyrite,ou bien si les ex ploitans croyaient trouver que!-que mine précieuse en poussant <strong>des</strong> galeries surla direction de la -couche. Tout porte à croireà c<strong>et</strong>te (terni re opinion transmise par les ha-' bitans <strong>des</strong> Châl<strong>et</strong>s de1 Ces hautes }nontagnestoujours occupés à là recherche <strong>des</strong> <strong>mines</strong> d'or<strong>et</strong> d'argent.L'exploitation ne présente aucune difficultéjusqu'ici. La couche presque verticale est encaisséedans un roc solide qui ne nécessite en.aucune manière l'étayemen T. La pyrite se -décomposedifficilement, <strong>et</strong> les ouvriers peuventtravailler avec la plus grande sécurité. Sa position, sous le rapport du transport ;présentebeaucoup d'avantages pendant l'hiver. Les ha-. bitans, endurcis à toutes les fatigues du corps,transportent le minerai sur <strong>des</strong> traineaux, lorsquela neige est affermie. On le rend de c<strong>et</strong>teManière au faubourg de Martigny, malgré labo-rande distanceC<strong>et</strong>te mine n'a été exploitée jusqu'ici quepour la fabrication de l'acide sulfurique. C<strong>et</strong>teopération , ou plutôt les essais , s'exécutaientdans l'origine à Martigny. Des circonstancesparticulières forcèrent au déplacement de c<strong>et</strong>te<strong>et</strong> elle fut transférée à Thouon , dansle département du Léman. Jusqu'ici l'exploitationde la pyrite d'Icère n'a pas été d'unegrande importance; <strong>et</strong>, comme le principe surlequel était basé la fabrication de l'acide étaitfaux, je ne vois aucun moyen de l'utiliser qu'enVolume 35, n". 205.


18 SUR LA GÉOLOGIE ET LA MINÉRALOGIEfabriquant du vitriol. C<strong>et</strong>te mine ne peut doncdonner lieu à une grande entreprise.Mine de jre oxyda le de Chenzin , commune de Bovernier,arrondissement de Saint-Maurice.C<strong>et</strong>te Mine, située à cieux heures au-<strong>des</strong>sus duVillage de Bovernier, , se trouve dans une positiontrès-difficile pour le transport. L'extractionprésente aussi beaucoup de difficultéspuisque le minerai n'a pas un gisement biensuivi. La couche qui le renferme est du genre<strong>des</strong> schistes magnésiens. Il y est , pour ainsidire, répandu en rognons dont la puissancevarie à chaque instant. On observe sur d'au-, .tres points de la montagne <strong>des</strong> indices de minerai; mais la puissance de ces veines -n'estpas assez grande pour que,l'on soit tenté d'yfaire travailler. La couche magnésienne, presqueverticale, est percée dans le sens de sa direction.Le puits, dirigé suivant la masse métallifère, est aussi vertical , mais irrégulier,de sorte que le minerai est transporté au foursur le dos. L'irrégularité <strong>des</strong> travailx 'est dictéepar les variations du minerai que l'on exploite,<strong>et</strong> on ne peut nullement faire usage d'une machine.Dans le cas où c<strong>et</strong>te mine présenterait <strong>des</strong>résultats avantageux , ii faudrait pousser unegalerie dans la montagne pour aller rejoindrela masse ferreuse. Elle diminuerait. la maind'oeuvrepour la sortie du minerai.; d'ailleurs,elle deviendrait nécessaire pour raira cre.C<strong>et</strong>te mine a été exploitée depuis long-teinsDU SIMPLON. 19par diverses sociétés, <strong>et</strong> même par la compagnieactuelle , mais toutes ont éprouvé <strong>des</strong>pertes. Il est difficile de prouver si elles doiventleur origine à une mauvaise administrationbien à la, ounature de la mine. Tout porte àcroire que les procédés viciéux qui ont étéadoptés y ont beaucoup contribué. Quant à lanature du minerai, il est très-réfractaire, puisqu'ilcontient beaucoup de substances talqueuses.Le mélange de fer oxydulé <strong>et</strong> de sa gangue.est d'un tissu si serré, qu'il faut un grillage préliminairepour opérer le cassage <strong>des</strong> gros morceaux;un second suffit alors pour griller lamine.Les pyrites qu'elle contient donnent quel-, quefois une mauvaise qualité au fer. Le minerai,d'une fusion difficile, exige beaucoup decombustible , <strong>et</strong> la fonte -<strong>et</strong> presque toujoursgrise, à gros grains, d'une contexture poreuse.Elle ne peut être moulée que° lorsqu'il s'agitd'obj<strong>et</strong>s qui ne demandent aucune délicatessedans leurs formes , en sorte que son usage estassez borné. De plus , elle est difficile à traiterdans les affineries , vu la grande quantité decarbone qu'elle contient.2121-ine de fer oxydé en grains agglutinés, située dansla commune de Chamoison , arrondissement de Saint-Maurice.La mine de fer oxydé en roche de Chamoison:,se trouve dans la montagne de ce nom,toute composée de calcaire gris.âtre. Elle formeB


18 SUR LA GÉOLOGIE ET LA MINÉRALOGIEfabriquant du vitriol. C<strong>et</strong>te mine ne Peut doncdonner lieu à une grande entreprise.Mine de fer oxydulé de Chemin, commune de.Bovernier,arrondissement de Saint-eaurice.C<strong>et</strong>te Mine, située à deux heures au-<strong>des</strong>sus duvillage de Bovernier, , se trouve dans une positiontrès-difficile pour le transport. L'extractionprésente aussi beaucoup de difficultéspuisque le minerai n'a pas un gisement biensuivi. La- couche qui, le renferme est du genre<strong>des</strong> schistes magnésiens. Il -y est , pour ainsidire , répandu en rognons dont la puissancevarie à chaque instant. On observe sur d'autrespoints de la montagne <strong>des</strong> indices de minerai; mais la puissance de ces veines n'estpas assez grande pour queyon soit tenté d'yfaire travailler. La couche magnésienne, presqueverticale, est percée dans le sens de sa direction.Le puits, dirigé suivant la masse métallifère, est aussi vertical , mais irrégulier ,de sorte que le minerai est transporté au foursur le dos. L'irrégularité <strong>des</strong> travaux est dictéepar les variations du minerai qu<strong>et</strong>on exploite,<strong>et</strong> on ne peut nullement faire usage d'une machine.Dans le cas où c<strong>et</strong>te mine présenterait <strong>des</strong>résultats avantageux , il faudrait pousser unegalerie dans la montagne pour aller rejoindrela masse ferreuse. Elle diminuerait la maind'oeuvrepour la sortie du minerai ; d'ailleurs,elle deviendrait nécessaire pour l'airage.C<strong>et</strong>te mine a été exploitée depuis long-teinsDU SIMPLON. 19par diverses sociétés , <strong>et</strong> même par la compagnieactuelle , mais toutes ont 'éprouvé <strong>des</strong>pertes. Il est difficile de prouver si elles doiventleur origine à une mauvaise administration , oubien à la nature de la mine. Tout porte àcroire que les procédés vicieux qui ont étéadoptés y ont beaucoup contribué. Quant à lanature du minerai, il est très-réfractaire, puisqu'ilcontient beaucoup de substances talqueuses.Le mélange défer_oxydulé <strong>et</strong> de sa gangueest d'un tissu si serré, qu'il faut un grillage préliminairepour opérer le cassage <strong>des</strong> gros morceaux;un second suffit alors pour griller la.mine.Les pyrites qu'elle contient donnent quelquefoisune mauvaise qualité au fer. Le minerai,d'une fusion difficile, exige beaucoup decombustible , <strong>et</strong> la fonte <strong>et</strong> presque toujoursgrise, à gros grains, d'une contexture poreuse.Elle ne peut être moulée que0 lorsqu'il s'agitd'obj<strong>et</strong>s qui ne demandent aucune délicatessedans leurs l'ormes , en sorte que son usage estassez borné. De plus , elle est difficile à traiterdans les affineries, vu la grande quantité decarbone qu'elle contient.Mine de fer oxydé en grains 'agglutinés', située dansla commune de Chamoison , arrondissement de Saint-La mine de fer oxydé en roche de Chamoison, se trouve dans la montagne de ce nom,toute composée de calcaire grislitre. Elle formeB


.tendent20 SUR LA G.OLOGIE ET LA MINRALOGIE<strong>des</strong> couches bien stratifiées , mais elles ne s'épasà de gran<strong>des</strong> distances. On trouveces couches dans deux points de la montagne.Les inférieures, quoique très-abondantes , nesont pas en aussi grand nombre que les supérieures, où se trouve le centre <strong>des</strong> travaux.On peut dire que c<strong>et</strong>te partie de la montagneest toute composée de minerai de fer , <strong>et</strong> quel'on ne trouve qu'a une grande élévation lecalcaire superposé. Celui <strong>des</strong> soimnités de lamontagne est tout rempli de doquillages , <strong>et</strong>ils s'étendent même jusqu'à la couche métallifèreexploitée, 'où l'on a trouvé une bellecorne d'ammon. Il semblerait, d'après c<strong>et</strong>telégère esquisse du gisement, que la gangue duminerai ou gluten devrait être de chaux carbonatée.A mon grand étonnement, j'ai trouvé,par l'analyse chimique, que la veine de feroxydé de Chamoison était composée de :Oxyde rouge de fer. 62,50Alumine. 8Silice 14,5oChaux. 3,75Substances volatiles. i3101,75Le gain 1,75 , provient sans doute d'un plusgrand degré d'oxydation dans le fer.Les 62,50 d'oxyde rouge donnent 43,io defer métallique à raison de' 145 pour ioo.La mine de Chamoison, d'une facile fusion,donna, dans l'origine , 3o à 35 pour loto dansDU SIMPLON. 21la forgé d'essai; mais bientôt elle devint plusriche a mesure qu'on s'éloignait de la surface,<strong>et</strong> rendit 36 pour ioo. Un phénomène assezremarquable , c'est qu'elle rend plus. en grandqu'en p<strong>et</strong>it, puisque les produits au. haut fourneaus'élèvent jusqu'à 43 pour loo.'11 est vraique la mine a subi l'opération du grillage , <strong>et</strong>que les substances vaporisées occasionnent undéch<strong>et</strong> de 5o pour 100. Lés essais de c<strong>et</strong>temine grillée ne donneraient donc à la forged'essai que 4o pour ioo.La grande fusibilité de la mine de Chamoisona suggéré l'idée de la traiter aux forges catalanes, mais elle n'a pas répondu aux réàdiatsqu'on en attendait. Le fer était de bonne qualité;malheureusement la mine ne rendait alorsque 16 pour ioo avec une grande consommationde combustible.Le fer qui provient de c<strong>et</strong>te mine "a. donnepar la cémentation un acier de toute beauté.Essayé par MM. Sandoz , artistes distinguesde Genève, il a été reconnu propre à l'horlogerie<strong>et</strong> à la fabrication, <strong>des</strong> poinçons. Il seraitdonc très-important de construire un fourneaude cémentation ,pour verser l'acier qui en proviendraitdans le commerce. Il serait d'autantplus avantageux de le fabriquer à la fonderied' Ardon , qu'il existe dans le voisinage beaucoupde forêts. Le bois ne peut sortir de lavallée qu'en le flottant sur la Pizerne; c'est leseul moyen de l'utiliser.La fonderie centrale d'Ardon se trouve aumilieu d'immenses forêts. Elles peuvent alimentertoutes les usines qui s'élèveraientB3


22 SUR LA GB0L0GIET MINIRALOGIF.DIT SIMPLON. 23pendant un très-grand nombre d'apnées. La quelque importance, la vallée présente tout cecompagnie se trouve donc dans <strong>des</strong> circonstancesfavorables., sous le rapport de l'abon-Elle est très-boise , <strong>et</strong> les charbons y sont àqui est nécessaire à une bonne exploitation.dance <strong>des</strong> <strong>mines</strong> <strong>et</strong> du combustible. Les produitsqui résulteront de ces fabriques , auront saisons du printems <strong>et</strong> de l'automne, présente<strong>des</strong> prix modérés. La main-d'oeuvre, dans lesun écoulement facile dans tout le Vallais , la beaucoup d'avantage. Les habitans de ces hautesmontagnes n'ont pas de gran<strong>des</strong> propriétés,Suisse, la Savoie <strong>et</strong> le Dauphiné pour les fontesmoulées.de sorte qu'ils peuvent entièrement se livreraux opérations nécessitées par la fabrique. LeMine de plomb de la.vallée de Loesteken, arrondissement seul inconvénient que c<strong>et</strong>te vallée présente,de Brià.c'est la grande quantité de neige qui -y tombe.Elle est inaccessible pendant quelques mois deC<strong>et</strong>te mine de plomb sulfuré , située dans la l'année. On ne peut pas compter .sur six moismontagne de Will& , se trouve. à deux heures d'exploitation , <strong>et</strong> neuf mois de fonte dans lesau-<strong>des</strong>sus du village de ce nom. Les indices se saisons ordinaires.manifestent très-bien à la surface , <strong>et</strong> on- suit Je ne ,puis dissimuler l'idée avantageuse quela couche métallifère pendant un Long, espace<strong>des</strong> indices de la Mine de Loestchen. On ade tems. Souvent, sur un même point de la extrait jusqu'ici environ 700 quintaux métriquesde minerai brut, qui pourraient donner.montagne, on distingue plusieurs veines toutesparallèles aux couches de la Montagne', composéesuniquement de schistes divers. Ces cou-( le quintal =. 5o kilogr: ). C<strong>et</strong>te quantité incde 200 à 250 quintaux :,de plomb métalliqueches sont dirigées entre trois <strong>et</strong> quatre heures paraît prodigieuse pour <strong>des</strong> travaux de recherchesaussi mal suivis.de la boussole. En parcourant la montagne avecsoin, on trouve un grand nombre d'indiees , Deux autres -motifs me font croire que lamais ces derniers ne m'ont paru que superficiels.Les travaux d'exploitation, ou plutôt de d'une observation précitée, que la mine paraîtveine doit S'améliorer. Le premier résulterecherche, ont été dirigés dansrégulière, <strong>et</strong> qu'elle s'étend à une grande distance.Le second naît clé l'observation dansmontagne ot la veine paraît être la plusbendaine.la variation , de la puissance de la veine. C<strong>et</strong>teLes travanx de recherche exécutés jusqu'à puissance n'était que de deuX pouces environprésent , n'ont conduit à aucun résultat satisfaisant,faute d'avoir été convenablement .dilèvede 4 à 6 , .quelquefois jusqu'à 8 , à la dis-à la surface du terrain , <strong>et</strong> maintenant elle s'ériges.Dans le cas. où la veine plombifère serait de tance de 7 à 8 pieds de profondeur. J'ai lieude croire', d'après ces observations, que la ga-B 4


24 suit LA GÉOLOGIE ET LA .MINÉRALOGIElerie perpendiculaire aux couches, qui doit rencontrerla veine métallere à 3o pieds environde la ahoutira à une puissance phisgrande tranchée' que cc précitée. C<strong>et</strong>te assertion n'estcontrariée par aucun principe , e.t toutes lesprobabilités viennent à son secours.L'établissement actuel se compose , de700, quintaux métriques de minerai brut à lamine ; 2°. d'un chemin pour aller du villagede Willer aux travaux d'exploitation., <strong>et</strong> quiest en bon état ; 3°. d'un hangar renfermant unp<strong>et</strong>it fourneau à réverbère ; 4°. d'un hangarrenfermant un p<strong>et</strong>it ,hocard <strong>et</strong> quelques tablesd'une construction très-vicieuse .; 5°. d'uneprise d'eau ; du terrain où sont placées les<strong>mines</strong> 5 7,ç. <strong>des</strong> instruniens pour les mineurs.Il serait à désirer, pour la société générale,<strong>et</strong> surtout pour le département duSimplon,dénué de toute espèce d'industrie dans lesarts , qu'une nouvelle société vînt , sous <strong>des</strong>auspices aussi favorables, relever' une entreprisequi semble ouvrir une voie à la fortune.Avec une somme modique (3000 fr. au plus)on peut s'assurer dela puissance de la veine,<strong>et</strong> déterminer avec précision si les indices suiventles espérances qu'on en attend. Il ne s'agiraitque de continuer le percement de- lagalerie que j'ai eu occasion de mentionner,<strong>et</strong> qui n'est éloignée que de quelques piedsde la veine. On pourrait ensuite en percerune autre semblable à la première , <strong>et</strong> établirune communication par une galerie dirigéedans la couche plombifère.DU simpLo N. 25Mine d'or de Gon do , dans la commune de Simplon,arrondissement de Brigg.C<strong>et</strong>te mine, située à deux heures <strong>et</strong> demieau-<strong>des</strong>sus du village de Gondo , paraît avoirété exploitée depuis Un grand nombre d'années.On ne commit pas precisément l'époqueoù elle était élaborée avec bénéfice ; tout cequ'il y a de certain , c'est que le filon a étéperdu en 1807, <strong>et</strong> qu'on a travaillé jusqu'en3.811. dans la montagne sans apercevoir <strong>des</strong>traces de minerai. Je me rendis à c<strong>et</strong>te époque5tir les lieux , <strong>et</strong> je reconnus , après un merexamen , qu'un embranchement avait' trompéle directeur. Il abandonna son ancienne directionpour travailler dans le point que je luiindiquai , <strong>et</strong> le filon se montra quelques joursaprès sous une pissance van i ble de cinq àneuf pouces. C<strong>et</strong>te puissance continue toujours,<strong>et</strong> il -y a quelques probabilités que l'exploitationne peut que s'améliorer. -J'ai fait percer une, galerie dans la partieinférieure de la montagne pour aller joindrele filon que l'on exploite à présent. Quandelle sera terminée, on aura <strong>des</strong> résultats positifssur la durée de l'exploitation <strong>et</strong> sur sesespérances,: Les travaux de percement <strong>et</strong> d'ex:,7.ploitation son.t maintenant: dirigés avec soin<strong>et</strong> connaissance, niais les procédés d'amalgamationne. présentent qu'une série de vicesqui tendent tons à diminuer les produits. Jevis en donner une idée.


-JeSUR LA GPOLOGIE ËT LA MINIhIALOGIELa mine se présente à l'état de cuivre pyriteuxrépandu avec plus ou moins d'abondancedans sa gangue. Elle est apportée, sans cassagepréliminaire , vers les moulins d'amalgamation.Là, elle est cassée à la main indistinctement, pour j<strong>et</strong>er dans un moulin ordinairepour être réduite à l'état de sable, <strong>des</strong>chlich. Ce sable ne subit aucun lavage particulier, <strong>et</strong> on le porte de suite dans les moulinsavec le mercure nécessaire. On voit, d'aprèsces observations , que l'on fait , untransport inutile , depuis la mine jusqu'auxmoulins ; 20. une grande dépense dans la manutentionpour piler <strong>et</strong> casser le minerai; 30. ungrand déch<strong>et</strong> sur le Mercure. J'estime à 15pour 100 au- plus le cuivre pyriteux , <strong>et</strong> à 85pour 100 sa gangue. Par un simple cassage àla Main , sûr les lieux, par la construction d'unp<strong>et</strong>it bocard <strong>et</strong> de quelques tables à laver, jesuis persuadé que la manutention dans l'amalgamationserait réduite à moitié. J'ai conseillétous les changemens à apporter polir l'augmentation<strong>des</strong> produits.C<strong>et</strong> établissement présente quelque .inté-.rêt , <strong>et</strong> annonce <strong>des</strong> bénéfices après lesnibles <strong>et</strong> nombreuses recherches qu'on -a déjàfaites pendant l'année de 1812. Le produitaurait presque doüble les dépensés; si on'n'avaitpas employé Mie partie de. l'argent dansla galerie de rabais dont j'ai parlé. C<strong>et</strong>te galerieest nécessaire, <strong>et</strong> je pense que les fraisdisparaîtront de suite dès qu'on aura atteintle filon. Les produits de 1813 serOnt près dedeux fois plus grands, s'il n'arriVe' aucun ac-DU SIMPLON. 27cident, que ceux de l'exercice passé , avec moins,de dépense à proportion.vais douner une idée générale <strong>des</strong> espérancesque les indices <strong>et</strong> les premières recherchessur les minés du Simplon doivent suggéreraux capitalistes. Nul doute qiie les <strong>mines</strong>de fer du Bas-Vallais , dirigées avec méthode<strong>et</strong> prudence, ne conduisent-à <strong>des</strong> spéculationssûres <strong>et</strong> positives. Elles réunissent tout ce queles propriétaires peuvent désirer de la nature;je n'y-ai jamais reconnu qu'un seul obstacle àvaincre , celui de la cherté de la main-d'oeuvre;<strong>et</strong> je dois ajouter celle du charbon , quoiqueles forêts soient très - abondantes. C<strong>et</strong>te dernièrecirconstance -tient encore à ce que lesouvriers. sont très-rares , vu les travaux <strong>des</strong>gran<strong>des</strong> routes .du Simplon; mais on peut espérerde réduire la manutention par la suite.La mine de plomb de Loestchen <strong>et</strong> celled'or de Gondo se présentent actuellement sous<strong>des</strong> points de vues favorables, <strong>et</strong> sa réussite nedépend que <strong>des</strong> capitalistes' qui ne peuventplus courir de gran<strong>des</strong> chances. La mine defer oxydulé de Ganter, exploitée autrefois parles aïeuls de M. le Baron de Stokaiper, , mériteune attention particulière. Elle est peu éloignéede la grande route , <strong>et</strong> se trouve aumilieu <strong>des</strong> plus belles forêts du Vallais.D'autres spéculations moins sûres seraientdans la recherche <strong>des</strong> <strong>mines</strong> de cobalt <strong>et</strong> deplomb. D'après les indices qui existent dansun grand nombre dé vallées, il.. est probable


28 SUR LA GÉOLOGIE, <strong>et</strong>c.que l'on doit rencontrer <strong>des</strong> filons susceptiblesd'être exploités avec bénéfice. Mais unecirconstance malheureuse s'oppose à ces recherches;ces sortes d'entreprises n'ont jamaisprospéré dans le Simplon, <strong>et</strong> il est nécessairede voir s'élever <strong>des</strong> ateliers sur les ruines <strong>des</strong>anciens, pour exciter l'étude <strong>des</strong> recherchesdans les <strong>mines</strong>.DE LA DESCRIPTION MINÉRALOGIQUEDU DÉPARTEMENT DE L'ISÈRE;Par M. IJÉR ICART DE Tnu RY , Ingénieur en chef'- <strong>des</strong> Mines, <strong>et</strong> Inspecteur - général <strong>des</strong> Carrières du départementde la Seine.29MARNE ET MARNIÈRESDU DÉPARTEMENT DE L'ISRE.L'Auteur a divisé son Mémoire sur la Marne <strong>et</strong> sur lesMarnières du département de l'Isère en deux parties. Dansle premier, qui a déjà paru dans ce <strong>Journal</strong> (1), il a faitconnaître les caractères de la Marne , son usage , ses diversesespèces, <strong>et</strong> leurs propriétés particulières. Dans le second,il a donné la <strong>des</strong>cription de toutes les Marnières de ce mêmedépartement. M. Héricart de Tbury n'avait pas d'abord <strong>des</strong>tinéce seconclsbapitre à paraître à la suite du premier, ence qu'il. le juggait, en quelque sorte, étranger aux obj<strong>et</strong>squi composen notre recueil ; cependant nous l'avons priéde vouloir bien nous perm<strong>et</strong>tre de le publier, parce qued'une part il servira à compléter la <strong>des</strong>cription minéralogiquede l'un de nos départemens , <strong>et</strong> que d'autre part il nousa paru intéresser essentiellement l'agriculture considéréesous le rapport <strong>des</strong> engrais qu'elle puise dans le règne minéral.("Vote <strong>des</strong> Rédacteurs.),,CHAPITRE SECOND.MARNaRES DU DÉPARTEMENT DE L'ISi:RE.1)0 R m<strong>et</strong>tre un peu de métliode dans la <strong>des</strong>cription<strong>des</strong> nombreuses marnières que possède(s) Vol. 34, ri». 202 pag. 261.


3oDESCRIPTION MINERALOGIQUEle département de l'Isère , j'ai 'cru devoir lediviser en huit bassins principaux; <strong>et</strong>, pour lesLparcourir avec précision, je soudiviserai chacund'eux par les p<strong>et</strong>ites vallées qui y affluent.Ces huit bassins sont ceux ,1°. De la Romanche.2°. Du Drac.3°. De l'Isère.40. Du Guiers-Vif.5°. De la Bourbre.6°. Du. Rhône.70. De la Boume.Et 8". De l'Ozeins.S. r.Bassin de la Romanche.La Romanche est une rivière qui a ses sourcesdans les glaciers du Villars d'Arène <strong>et</strong> de laGrave, au Sud <strong>et</strong> sous la chaîne <strong>des</strong> troisEllions,qui aù Nord sépare la Maurienne du canton del'Oisans.Les premières sources sont dans le terrain primitif,composé de granites <strong>et</strong> de roches qnart-zeuses ou micacées, qui ont formé dans leur bassinun sol sableux, légér,inais froid par son expositionau Nord'. Les secon<strong>des</strong> sortent d'unechaîne primitive, enpartie recouverte de massescalcaires, <strong>et</strong> argilo - schisteuses 'ou gl-aiseuses ,qui, par leur mélange avec le détritus <strong>des</strong> montagnesprimordiales., forment un sol fertile-<strong>et</strong> ...gras sans être trop compacte.La Romanche pénètre dans le départementde l'Isère par la gorge de Malsal ( mauvaiseDuDEPABITEMENT DE 31vallée )'; après un cours de 6000 mètres : lesmarnières de ce bassin se trouvent dans lesvallées suivantes.Vallée driSéran.C<strong>et</strong>te p<strong>et</strong>ite vallée , dont les eaux e j<strong>et</strong>tentdans la Romanche , au - <strong>des</strong>sous de Misoinpossède deux marnières , l'une à Clar.'ans <strong>et</strong>l'autre à Besse ; elles donnent l'une <strong>et</strong> l'autrede la marne argilo-calcaire de bonne qualité,<strong>et</strong> propre aux terres sableuses.Vallée de renosc.C<strong>et</strong>te vallée, qui est sur la rive gauche dela Romanche, remonte vers les glaciers deTurbat <strong>et</strong> de la Berarde. Au-<strong>des</strong>sous de Fenoscon trouve de la marne grise, argileuse <strong>et</strong> compacte, qui serait d'un bon emploisables.dans lesVallée de la Lignare.' La Lignare est un torrent qui <strong>des</strong>cend <strong>des</strong>montagnes <strong>et</strong> du col d'Ournon ; il se j<strong>et</strong>te dansla Romanche, sur la rive gauche, au-<strong>des</strong>sousdu bourg d.'Oisans , après avoir traversé <strong>des</strong>terrains calcaires <strong>et</strong> marneux, qui recèlent dela marne calcaire blanche <strong>et</strong>,terreuse.Vallée de la Sarrènes.La Sarrènes est un torrent qui a sa sourcedans les glaciers <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> Rousses, au-<strong>des</strong>susdu village de la Garde. CE,' torrent découvre dansson cours <strong>des</strong> marnes argilo-calcaires blanches<strong>et</strong> grises très-abondantes , mais d'une extractiondifficile:


32 DESCRIPTION MINE:RALOGIQUE5. Vallée deC<strong>et</strong>te vallée , que j'aurais peut-être dû distinguercomme un de nos bassins principauxremonte jusque dans la Maurienne , 'au-delàde la montagne Abincée. Elle reçoit la- rivièrede V aujany dont je parlerai pins bas. On trouvede la marne blanche calcaire terreuse <strong>et</strong> debonne qualité , à Allemont , au-<strong>des</strong>sus de laVallée de la Dereiry.La Dereiry , autrement dit le Flumay, , a<strong>des</strong> marnes argilo-calcaires , sur sa rive droite,au-<strong>des</strong>sus de Vauj any.Vallée de Vanlnaveys.C<strong>et</strong>te p<strong>et</strong>ite vallée se j<strong>et</strong>te dans la Romanclic,près de Viille. Elle reçoit les eaux, <strong>des</strong>plateaux aigilo-calcaires <strong>et</strong> marneux de Brié ,sur sa rive droite. La Marne qu'on trouve est" brune ou grise , argileuse, compacte , <strong>et</strong> trèstenace.Elle réussit très-bien dans les dépôtssableux.Vallée de la Romanche proprement dite.La Romanche , depuis son entrée dans ledépartement , jusqu'à son confluent dans leDrac , possède plusieurs marnières plus cinmoins abondantes , indépendamment de celles<strong>des</strong> p<strong>et</strong>ites vallées qui lui apportent <strong>des</strong> eaux.Ces marnières sont celles, i° du mont de Lans,qUi fournissent de la marne argilo- calcairegrise , noire <strong>et</strong> bleue , <strong>et</strong> <strong>des</strong> marnes blanchescalcaires tendres, un peu sableuses.2°.DU' Dh'ARTEMENT DE L'ISidi.E.2°. Du Bourg d'OisanS où on trouve de lamarne calcaire tendre <strong>et</strong> terreuse, mais de trèsbonnequalité.3'. Des Bass<strong>et</strong>s, dont la marne est durepierreuse, un peu argileuse.4°. A N. D. de Message, au-<strong>des</strong>sous de lamontée de l'Affrey , est une. marne schisteusegrise ou brune.5°. A Saint-Firmin, on trouve au-<strong>des</strong>sous<strong>des</strong> masses de plâtre une masse calcaire blancheou jaune , tendre <strong>et</strong> terreuse, serait d'unexcellent emploi dans les sabes ou délaisséesde la Romanche.6'. Au <strong>des</strong>sous delVlontchabou,- village situésur la rive droite. du rocher de l'Etroit , on.trouve dela marne argilo-sableuse tendre, <strong>et</strong>d'une facile décomposition.S. I I.Bassin du Drac.Le Drac vient du département -<strong>des</strong> Hautes-Alpes, il reçoit un très-grand nombre d<strong>et</strong>lylères .<strong>et</strong>;de torrens. Il a ses sources dansles montagnes du Pinier, du Tuna <strong>et</strong> du Mur,fr<strong>et</strong>. Il a déjà parcouru plus de six myriamétresde pays ,quand il pénètre 'dans le départementdoi.lsere , auprès de Corps.Nous 'trouvons sur ses deux rives plusieu- rsrivières dont les vallées possèdent d'excellentesmarnières : ces rivières sont , 1° sur larive droite , la Bonne qui reçoit la Marsanne<strong>et</strong> la Roissortne dans le Val bonnais ; la Jonchequi vient <strong>des</strong> marais de la Matésine; le ruisseauVolume 35, n°. 235.


34D ESCIIIPTION 311/111.,11.0prIQUEde la-- Motte ; enfin. la Romanche, dont j'aidéjà parlé.20. Sur la rive gauche , nous trouverontl'Ebron <strong>et</strong> la Grene.i. Vallée de là Bonne.C<strong>et</strong>te 1:brigue <strong>et</strong> étroite vallée, qui est dirigéede l'Est à l'Ouest , depuis le col de Turbatjusqu'au Pont - Haut de la Mure , possèdeplusieurs marnières , dont les principales sont,19. celle du Valjouffrey , sur la rive gaUchede la Bonne, Elle donne me marne argilo:cal-dure, <strong>et</strong> d'une facile décoincaire , compacte,position à l'air ou à l'hiimidité. Préparée artificiellement, c<strong>et</strong>te marné-fournirait un engraistrès-actif <strong>et</strong> très-tmissarit.2°. Celle de Gragnol<strong>et</strong>, au-<strong>des</strong>sus dË-EngellaS;elle est de même qualité que la précédente.3°. La Beaurne ,au-<strong>des</strong>sous du Valbonnais ,sur la rivedroite de la Bonne ; elle est calcaire,dure, un peu sableuse <strong>et</strong> de très-bonne qualité.rà41e de là Marsanne,La Marsanne est une rivière dirigée du Nordau Sud'qui a ses sources a-u-<strong>des</strong>sous du cold'Ournon. Elle se j<strong>et</strong>te dans la Borine;dau<strong>des</strong>sousd'EntraigueS. On trouve près de Chantelouvede la marne tendre <strong>et</strong> terreuse grise,un peu sableuse, qui serait d'un très-bon ern...ploi dans les terres argileuses , mais: qui estpeu abondante, <strong>et</strong> eau accès très-difficileeJy..,ai trouvé une très-grande quantité de chaux -nitratée en efflorescence., que -je crois due ailfréquent séjour <strong>des</strong> chèvres <strong>et</strong> <strong>des</strong> moutons sous,les surplombs , les encorbellemens , <strong>et</strong> lesDIS DePARTEMENT DE L'ISkRIE. 35avant-becs que préSentent les couchés dé marned'ire qui se trouvent; au-<strong>des</strong>sus.3. Vallée de là ..eoissonne.C<strong>et</strong>te vallée est parallèle à la précédenteelle a son origine au col de Plancotu.Entre les villages de la N'ail<strong>et</strong>te <strong>et</strong> de laValdens, On trouve quelques amas d'une marnegrise <strong>et</strong> quelquefois bleuâtre, qui est un peu.schisteuse ; elle est dure , mais d'une promptedécomposition. C<strong>et</strong>te marne réussit très - bieudans les terres sableuses <strong>et</strong> calcaires.On r<strong>et</strong>rouve la, même qualité de marne àNantes en Ratiers.4. Vallée de la Jonche.C<strong>et</strong>te rivière, qui arrose la plaine <strong>et</strong> les rnaerais de la Matésine , vient du. Villard-Saint-'Christophe ; on trouve dans sa vallée plusieurs:.marnières , dont- qüelques-unes seraient d'unexcellent emploi ; celle de Saint-HonoW; <strong>et</strong>;grasse, arg,llo-calcaire <strong>et</strong> savonneuse ; adVitelard on en trouve une espèce qui est calcaire.,-,sableuse <strong>et</strong> micacée ; elle est peu abondante,<strong>et</strong> d'un accès difficile. A Pierre-Châtel <strong>et</strong> à fa:Mure, la marne est calcaire, feuill<strong>et</strong>ée, <strong>et</strong> d'unedécomposition très4acile.5. La vallée de la Motte.La vallée de la Motte , renommée par ses,eaux minérales <strong>et</strong> ses nombreuses houillères ,:possède plusieurs gîtes de marne , au-<strong>des</strong>sousde Notre-Darne de Veaux. On trouve <strong>des</strong> dépôtsargilo -calcaires marneux, de première qua-.lité , mais'qui sont peu abondansĊ2


36 DESCRIPTION MINÉRALOGIQUEDansla commune de la Motte-d'Aveillanson trouve <strong>des</strong> marnes1.argileu5e5 qui sont trèsabondantes, <strong>et</strong> qui seraient d'un bon emploisi on les préparait avec du plâtre, de la chaux,ou <strong>des</strong> démolitions.- 6. Vallée de l'Eb;on.C<strong>et</strong>te vallée <strong>des</strong>cend du Sud au Nord ,j<strong>et</strong>te dans le Drac , près de Savel. Ses sourcessent dans les montagnes calcaires de la Croix-Haute, Davert , ,<strong>et</strong> de Terminis. On y trouveun très-grand nombre de .marnières 5 elles sontgénéralement calcaires, dures ou tendres , <strong>et</strong>peu argileuses. Les plus remarquables sont,1°. A Terminis ; la marne y est compactesolide, blanche ou jaunâtre , <strong>et</strong> d'une facileexploitation.2°. A Saint-Maurice en Trieves , la marneest de même qualité qu'à Terminis.3". A Chichilianne ei Trieves , on trouvedans les coteaux une marne blanche, tendre<strong>et</strong> luisante, .mélangée de pierres calcaires ; elleest de première qualité.40. La Batie de Gresse, les coteaux <strong>et</strong> lepied <strong>des</strong> montagnes sont 'généralement marneux<strong>et</strong> mélangés de pierres calcaires.5". Les rives de la Dorhonne rivière quipasse à Saint-Martin-de-CI elles, sont Composéesde dépôts marneux qui proviennent de la décomposition<strong>des</strong> masses argilo-calcaires supérieures.6°. Au-<strong>des</strong>sous de Mens , <strong>et</strong> dans les diversembrasernens de la rivière de Vanne, on trouve<strong>des</strong> marnes calcaires blanche <strong>et</strong> jaunes , tendres, feuill<strong>et</strong>ées , se délitant <strong>et</strong> tombant enDIT DÉPARTEMENT DE L'ISÈRE. 37poussière à l'air ou à l'humidité. Ces marnessont de première qualité.7. Vallée de Gresse.La rivière de Gresse <strong>des</strong>cend <strong>des</strong> montagnescalcaires du Vercors, <strong>et</strong> après avoir coulé du.Sud au Nord., elle va se j<strong>et</strong>er dans le Drac, au<strong>des</strong>sousde la p<strong>et</strong>ite ville de Vif. Elle reçoitdans son cours un grand nombre de ruisseaux<strong>et</strong> rivières.C<strong>et</strong>te vallée est encore plus riche en marnièresque la précédente; elles sont égalementcalcaires <strong>et</strong> de bonne qualité, quelquefois argileuses<strong>et</strong> rarement sableuses. Les plus remarquablesSont,10. Dans la commune de Gresse ; la marney est abondante ; on la trouve au Puid , auxEnclaires-Mont-Rond , <strong>et</strong> à la Beaum<strong>et</strong>te. Elleest tendre, terreuse , <strong>et</strong> mélangée de pierrescalcaires feuill<strong>et</strong>ées, qui contribuent à l'ameublir.2°. La marne de Saint-Andéol est plus compacte,mais calcaire, <strong>et</strong> de très-bonne qualité.3'. Le Monestier de Clermont est un grosbourg, situé dans une p<strong>et</strong>ite vallée qui possèdeplusieurs marnières calcaires un peu sableuses,assez abondantes, de facile exploitation, <strong>et</strong>propice aux terres argileuses.40. Saint-Barthelenzi de Grouin , villageconnu par sa fontaine ardente.; les marnessont argileuses.5° A la Ferrière du Gua , <strong>et</strong> dans la p<strong>et</strong>itevallée du ruisseau Palanfrey,, on trouve de lamarne calcaire, tendre, terreuse, <strong>et</strong> mélangéede pierre argilo- calcaire feuill<strong>et</strong>éeĊ3


Vif, sont riches en amas de marne calcaire,tendre <strong>et</strong> terreuse.7°. La p<strong>et</strong>ite ville de Vif, située sur la rivedroite de la Gresse , est dans un pays marneuxnature que ceux de Vif; on y trouve <strong>des</strong>marries terreuses mélangées de parties pierreuses<strong>et</strong>. feuill<strong>et</strong>ées , d'une facile décomposition.8. Vallée dr' Drac proprern<strong>et</strong>zt dite.DU DÉPARTEMENT DE L'ISÈRE. 39DESCRIPTION MINÉRALOGIQUE6°. Les coteaux de Genevray, , au-<strong>des</strong>sus de de Commiers , jusqu'à son confluent avec laRomanche au-<strong>des</strong>sous de Chaux ; le cours duDrac, dis-je , offre <strong>des</strong> marnes grises <strong>et</strong> .noirâtres, plus ou moins compactes <strong>et</strong> pierreuses :par leur décomposition <strong>et</strong> leur mélange, cesargito-calcaire , qui possède <strong>des</strong> marnesmarnes peuvent fournir <strong>des</strong> engrais de première<strong>et</strong> de très- bonne qualité. Iqualité.abon-dantes8?. Les environs de Farces sont de même 5'. Sous le château, dans la com-La vallée du Drac , prise à son entrée dansle département , <strong>et</strong> suivie jusqu'à son embouchuredans l'Isère, présenté <strong>des</strong> marnières trèsabondantessur ses deux rives ; plusieurs sontde première qualité, mais le plus grand nombreest très-argileux. Je vais rapidement examinerles plus remarquables.A. Corps, p<strong>et</strong>ite ville située à l'extrémitéSud-Est du département ta'marne est calcaireblanche , tendre , terreuse-,<strong>et</strong> quelquefois Mélangéede pierres calcaireS- feuill<strong>et</strong>ées.Bassin de l'Isère.2°. La-ntarne de la Salle en Beaumont estsemblable à celle de Corps.3". Morges possède> <strong>des</strong> marnières qui -sontargileuses .,. qui formeraient un excellent en:arais en les préparant comme les Marnes( rayez les. paràgrapheS IX <strong>et</strong> X diapremier article.Le cours du Drac , depuis le pont-Hautde la Mure, Saint-Arey, , Savel .211arcieuAvignon<strong>et</strong> Chaboltes de rif<strong>et</strong> Saint- Ge-Orgesnuire de Champagnier , on trouve un bancd'excellente marne calcaire coquillière, qui esttrès-abondante <strong>et</strong> d'une facile. extraction.6°. Les coteaux de Cl aix offrent de très-bonnesmarnes calcaires terreuses, mélangées de pierrescalcaires feuill<strong>et</strong>ées.7'. La rive gauche du Drac, depuis Seissins,Paris<strong>et</strong>, Seissin<strong>et</strong> <strong>et</strong> S'assenage , jusqu'à sonconfluent avec l'Isère, est de même nature queles coteaux de Claix ; on -y trouve <strong>des</strong> marnescalcaires plus ou moins compactes, dures outendres, <strong>et</strong> peu argileuses, qui produiraient d<strong>et</strong>rès-bons eff<strong>et</strong>s dans les délaissées sableuses du.Drac <strong>et</strong> de l'Isère.s. III.L'Isère a ses sources au mont Iseran, dans leval de Tigne , à l'extrémité méridionale de laTarentaise. Elle a déjà parcouru plus de 22 myriamètres, quand elle arrive près du fort deBarreaux, dans le département de l'Isère. , qu'ell<strong>et</strong>raverse sur une longueur de plus de 17 myr. ,avant de pénétrer dans celui de la Drôme.Dans c<strong>et</strong>te étendue elle reçoit sur ses deuxC4


40 DESCRIPTION MINÉRALOGIQUErives un grand nombre de rivières, de ruisseaux<strong>et</strong> de torrens , qui sont le plus souventà sec pendant la majeure partie de l'année ;mais au-<strong>des</strong>sous de c<strong>et</strong>te 'ville on trouve leTenaison ou la Vence., la noise., la Morgesle Filre , le Trery, , le Furand , <strong>et</strong>c.Sur la rive gauche, les rivières sont plus nombreuses<strong>et</strong> plus étendues ; on trouve l'Ozeins,dont j'ai fait un bassin particulier , le Ruissalin, le Theys , le Laval , le Lancey , le Domaine, le Drac , le Furon , le Royou <strong>et</strong> laBoume, que je considère également commeun bassin particulier. Après avoir examinécelles de ces vallées qui possèdent <strong>des</strong> marnières, je terminerai par l'examen dé cellesde l'Isère.i. //o llée du Tenaison <strong>et</strong> de Fence.tLe Tenaison <strong>et</strong> la Vence sont deux ruisseauxqui viennent <strong>des</strong> hautes montagnes calcairesqui limitent le désert de la grande Chartreuseau midi'on trouve dans les coteaux de leursvallées <strong>des</strong> marnes d'alluvion , calcaires, tendres<strong>et</strong> terreuses , de bonne qualité.2. -Valle'e de la Boise.C<strong>et</strong>te p<strong>et</strong>ite rivière, qui se réunit à l'Isère,au-<strong>des</strong>sous de Voreppe, contient dans sa vallée,une marne blanche calcaire <strong>et</strong> sableuse_,de première qualité, pour les terrains argileux.3. Vallée de la Morges.La Morg-es , après avoir passé à Voiron, vaSe j<strong>et</strong>er dans l'Isère, au-<strong>des</strong>sous de MoiransDII DÉPARTEMENT. DE L'ISÈRE.elle a dans son cours plusieurs marnières demême nature que celle de lavallée de la Roise.Vallée du,Fure.C<strong>et</strong>te vallée a son origine au-delà du lacPalachu , que le Fure traverse au <strong>des</strong>sus deCharavines. Ce ruisseau est justement célèbrepar les usines multipliees qui sont établies surson cours dirigé du Nord au Sud.10. Près de Charavines <strong>et</strong> à ,rallancogneau-<strong>des</strong>sus du lac Paladru , on trouve de la'naine calcaire blanche <strong>et</strong> jaune, un peu argileuse, souvent mêlée de substances végétales'.2°. A la <strong>des</strong>cente de Rives, les travaux quiont été faits pour adoucir la pente de la granderoute, ont découvert une marne blanche légère,caillouteuse, de très-bonne qualité.Vallée du Trely.Le Trery ou rivière de Vinay, traverse unpays calcaire, qui possède plusieurs marnièresdans les connnunes de Nerpol <strong>et</strong> de l'Osier.Vallée du Ruissalin.En <strong>des</strong>cendant de Sailhe au Cheylas, sur larive gauche de l'Isère, à l'extrémité Nord-Estdu département, on trouve sur les bords duRudssalin de la marne calcaire un peu sableuse,tendre, <strong>et</strong> de bonne qualité, qui doit être employéeavec succès dans les terres froi<strong>des</strong> <strong>et</strong> humi<strong>des</strong>de la contrée.Vallée de Theys.Du col de Barrot à Theys , les coteaux sontcalcaires <strong>et</strong> argileux ; ils présentent par place


DESCRIPTION MINÉRALOGIQUE<strong>des</strong> amas d'une marne tendre calcaire, blanche<strong>et</strong> jaune, qui est mélangée de pierres calcairesfeuill<strong>et</strong>ées.De Theys à Tencin la marne est plus argileuse, mais elle formerait néanmoins un excellentengrais, si elle était préparée artificiellement.Vallée de Laval.On trouve dans la vallée de Laval , ainsi quedans celles de Saint-Agnès <strong>et</strong> <strong>des</strong> Ardr<strong>et</strong>s , dela marne calcaire un peu argileuse, dure <strong>et</strong>souvent compacte, semblable a celle de Tencin.T'allée de Laiieèy.C<strong>et</strong>te vallée, communément appelée Combede Lancey, , présente, dans sa partie inférieure,<strong>des</strong> marnes argilo - calcaires schisteuses , quiseraient d'un très-bon em-ploi si elles étaientpréparées artificiellement.Io. Vallée de Domaine.Le Domaine est un ruisseau qui <strong>des</strong>cend dulac Domaine, situé au Sud-Ouest du pic deBelle-Donne. La marne ne se trouve que dansla partie inférieure ; elle est un peu argileuse,feuill<strong>et</strong>ée , dure <strong>et</strong> pierreuse, mais susceptibled'eue employée avec avantage, surtout lorsqu'elleest préparée plusieurs années d'avancepour la laisser mûrir.Vallée de Furon.C<strong>et</strong>te vallée, qui est située au - <strong>des</strong>sus deSassenage , est dirigée du Sud au Nord ; ellea <strong>des</strong> marnes calcaires terreuses , mélangéesPli DÉPARTEMENT DE L'ISE.E. 43:de- parties pierreuses <strong>et</strong> feuill<strong>et</strong>ées, dans lesCommunes de ,Laris <strong>et</strong> d'Engins.Vallée de l'Isère propeemene.dite.1.. Saila rive droite.A la Buissière - sous Barreaux, il existe<strong>des</strong> marnes calcaires blanches <strong>et</strong> jaunâtres,peu argileuses; elles sont de. bonne qualitéquoiqu'elles manquent de consistance , l'accèsen est facile.2°. Du Touv<strong>et</strong> à Saint-Nazaire les coteauXMin tous marneux,.;- plus ou moins calcaires.Quelques marnes sont dures <strong>et</strong> soli<strong>des</strong>,généralement elles sont tendres <strong>et</strong> terreuses ;elles paraissent dues au détritus <strong>des</strong> montagnescalcaires supérieures , élaborées <strong>et</strong> entraînéespar les eaux,3°. A Coranc <strong>et</strong> à Meylan, les marnes Sontargileuses , grises , plus ou moins compactes<strong>et</strong> mélangées avec de la pierre calcaire..40. A Saint-Egréve , on trouve au pied <strong>des</strong>gran<strong>des</strong> chaînes calcaires <strong>des</strong> coteaux marneux,qui sont composés <strong>des</strong> détritus de ces montagnes,<strong>et</strong> qui donnent de la marne calcaire de premièrequalité.La rive droite de l'Isère, au-<strong>des</strong>sous deTullins , présente quelques marnières , dontla marne est blanche, calcaire, tendre,langée de pierres <strong>et</strong> de gal<strong>et</strong>s.Sur la rive gauche.A Chafardon - sous -Saint - Maximin , lamarne est argileuse, dure, <strong>et</strong> un peu calcaireelle a besoin d'être préparée artificiellement.


44 DESCRIPTION MINÉRALOGIQUE70. Au-<strong>des</strong>sous de Goncelin , on trouve <strong>des</strong>coteaux d'une pierre argilo-calcaire ,qui peut<strong>et</strong>re employée avec succès comme marne.8°. Sur la rive gauche de l'Isère , depuisForges jusqu'à Domaine, le pied <strong>des</strong> coteauxprésente <strong>des</strong> dépôts marneux, gris-jaunâtres oublanchâtres , qui sont tendres , terreux , plusou moins compactes, <strong>et</strong> souvent mélangées depierres marneuses:.90. A Uriage la marne est argilo-calcaire ,tendre <strong>et</strong> terreuse, grisâtre <strong>et</strong> de très-bonnequalité.100. Au-<strong>des</strong>sus de Gière, on trouve la mêmequalité qu'à Uriage.La marne argilo - calcaire schisteused'Eybens formerait <strong>des</strong> excellens engrais enla préparant artificiellement.12°. Au pied <strong>des</strong> montagnes de la rive gauchede l'Isère , depuis Sassenage jusqu'à Vure-ytous les coteaux sont marneux, <strong>et</strong> mélangésde pierres calcaires tendres <strong>et</strong> feuill<strong>et</strong>ées, quicontribuent/à:ameublir la marne.Cognin on r<strong>et</strong>rouve la même qualitéde marne qu'à Vurey ; elle est calcaire, <strong>et</strong> quelquefoisun peu sableuse.J'aurais pu citer un plus grand nombre demarnières suries bords de l'Isère; ruais, commeelles sont de même nature <strong>et</strong> de même qualitéque les précédentes , j'ai pensé que je devaisme borner aux plus remarquables ; elles suflirontpour faire reconnaître celles qui se trouventdans l'intérieur <strong>des</strong> terres:DU 13:,PARTEMENT DE L'ISi;RE. 45s. I V.Bassin deÇzziers,C<strong>et</strong>te rivière .a ses sources dans les montagnescalcaires de nArp<strong>et</strong>te.<strong>et</strong> de Valfroide , au<strong>des</strong>susdu fort de Barreaux : 'elle sépare le départementde celui du Mont-Blanc , <strong>et</strong> va sej<strong>et</strong>er dans le Rhône, au-<strong>des</strong>sous de Saint-Genix.Il reçoit dans son cours le Guiers mort <strong>et</strong> leChirens.i. Vallée du Guiers mort.Ce torrent , qui remonte aux arêtes de Bellefond,près du col du Gel, traverse le désert dela grande Chartreuse , <strong>et</strong> reçoit les divers ruisseauxqui arrosent ce désert. La p<strong>et</strong>ite valléede l'Herb<strong>et</strong>an présente deux marnières d'excellentequalité, au-<strong>des</strong>sous de Cotave. Onentrouve plusieurs autres dans l'enceinte du désert.Ces marnes y sorittrès-bOrià-res-, mais ellesne peuvent être d'aucun usage dans le pays,qui est hérissé de forêts <strong>et</strong> sans culture. Au<strong>des</strong>sous<strong>des</strong> Tessarts de Saint-Laurent-du-Ponton trouve <strong>des</strong> marnes calcaires, terreuses, <strong>et</strong>un peu pierreusesLa p<strong>et</strong>ite vallée de Pllerb<strong>et</strong>an , qui verse seseaux dans le Guiers mort, entre Saint-Laurentdu-Pont<strong>et</strong> les Echelles possède'plusieurs marnièressemblables à celles <strong>des</strong> T'essarts ; elles ser<strong>et</strong>rouvent entre Saint-Julien <strong>et</strong>. Vill<strong>et</strong>te.2. Vallée ..de Chire7zs.C<strong>et</strong>te vallée a son origine dans les maraisde Chirens ; on y trouve quelques amas de


46 DESCRIPTIN 11»:411ALOGIQUEmarne de première qualité , mais peu abon.-dans , qui se montrent .çà <strong>et</strong> là jusqu'à Saint-Martin-de-Vaulserre : la marne y est souventmélangée de débris de végétaux.3. Valleeela Grefers vif;Le Gui ers de Sa.voie a reçu le nom de Gzdersparce qu'il ne tarit jamais même danslés plus, gran<strong>des</strong> sécheresses. Au - <strong>des</strong>sus deSaint-Pierre-d'Entremont,,Surla rive gauche,on trouve une marne jaunâtre <strong>et</strong> poreuse, quia beaucoup d'analogie avec <strong>des</strong> tufs décomposés.On r<strong>et</strong>rouve la même marne à Saint-Christophe. Les coteaux de' Romap.-,nieu <strong>et</strong>geAvaux , au-<strong>des</strong>sous du pont de Beauvoisin,présentent <strong>des</strong> marnes calcaires blanches oujaunâtres, un peu sableuses.S. V..13.qs-sile de ta Bourbre.'.,Le bassin de la Bourbre , qui est marécageuxdans sa plus grande longueur, présente quelquesmarnières de très-bonne qualité, qui sontnégligées, <strong>et</strong> dont on pourrait cependant tirerun parti très-avantageux.10 A -Virieu , à Blandin <strong>et</strong> à Parmssage , lamarne se trouve par amas déposés çà <strong>et</strong>; là surles coteaux qui aboutissent dans celle de la,Bourbre. La marne de ce canton est calcaire;'terreuse , un peu sableuse, <strong>et</strong> mêlée de pierrecalcaire roulée, quelquefois,feuill<strong>et</strong>ée , <strong>et</strong> plussouvent compacte.no. Dans le canton <strong>des</strong> Abr<strong>et</strong>s , àCharancieuDU" Dih,ARTEMENT DE ,1'ISERE. 47<strong>et</strong> à Saint-André-de- la-Palud, on trouve quelquesmarnières semblables à celle de Virreu.3°. La vallée- de Lent, <strong>et</strong> les environs de laTour-Dupin , ont <strong>des</strong> marnes qui sont maigres<strong>et</strong> sableuses, mais qu'on peut employer avanrtageusernent, en y ajoutant <strong>des</strong> délaissées dela Bourbre.4°. Depuis Bourgoin jusqu'à Vaulx , lesmarnières sont. sableuses <strong>et</strong>,sou.vent caillouteuses;il en est cependant il-fiel-cilles-unes quisont calcaires <strong>et</strong> de bonne qualitév5o. Dans le canton de Moras , elles sont demêmenature,inais pluschrgées en sable, <strong>et</strong>quelquefois-coquillières.;s. V .1.dze:Jibeze.Le Pdrône , qui limiteiléudéTterrientNord <strong>et</strong> à l'Ouest , ne:présente <strong>des</strong>; marnièresque dans sa partie supérieure 4 depuis, SaintDidier-les-Champagnes , ori ,le Guierstvif, jusqu'à Anthou ,rernbouchurede au-<strong>des</strong>soua,de)celle _de la Bourbreles marnières sont rnerne<strong>et</strong>nès-raree danse<strong>et</strong>e dernière partie , <strong>et</strong> sorivent,znêlées de gal<strong>et</strong>s<strong>et</strong> de sables. Les plus remarqua.blessont- toutes dans la, partie'-`1.-.Pans la vallée de.la1; ezéyré:Entre Pressins <strong>et</strong> Aouste orales,trouvef quelquefoisdans; la: yllée, mais ,plus, souvent :dansles coteaux. Ces marnes sont blan,ches ou..taru..n4.tres , calcaires, un. peu sableuses, <strong>et</strong> queleefoiscq1iiil mères.


ci5o DESCRIPTION MINIIALOGIQUESaint-Julien. de PI-len-ris , qui se prolongentvers .Môn-rSeveron <strong>et</strong> Châlons , où on trouve<strong>des</strong> Marnes argileuses qui formeraient un excellentengrais, si on les préparait artificiellement.Elles contiennent souvent <strong>des</strong> Matièresvégétales à l'état de terreau.6. Vallée-du Dolon.Le Dolon <strong>des</strong>cend <strong>des</strong> hauteurs de Saint-Julien de l'Herms; sur sa rive droite, on trouvede la marne argileuse, à Primareste <strong>et</strong> à Moissieux.7. Vallées du Suzon , Lauron , du Doleur, , de laP érOuse <strong>et</strong> du Nivolon.Ces cinq vallées <strong>des</strong>cendent <strong>des</strong> plaines de lacâte Saint-André <strong>et</strong> de la Valloire. Elles sontarrosées par <strong>des</strong> ruisseaux, dont les eaux seperdent en partie <strong>et</strong> souvent en totalité dansles sables <strong>et</strong> les gal<strong>et</strong>s dont leur sol est formé.Les marnières sont `plus rares dans c<strong>et</strong>te partiedu département .; ,Cgr 'en trouve cependant àPaja-y, , à Viriville , à Brescieu , à la Forteresse,. à Morna.ns , <strong>et</strong> elles sont disposées en amas'irréguliers <strong>et</strong> peu, abon.datis. La marne qu'onen extrait est calcaire, peu argileuse, tendre,terreuse , <strong>et</strong> souvent sableuse : elle contientfréquemment <strong>des</strong> gal<strong>et</strong>s.8. Vallée de la Gàlaure.La Galaure a ses sources dans la forêt deChamberan , au-<strong>des</strong>sus de Roibon.. On trouvedans les coteaux de ses deux rives <strong>des</strong> marnede même qualité que les précédentes.DU D.PARTEMENT DE L'ISi:RE.S. VII.Bassin de la Bowwe.La Boume sépare au midi le département del'Isère de celui de la Drôme ; ses sources sontdans les hautes vallées du Villard , deLansd"Autran , de Rencurel <strong>et</strong> de Presles.. Vallée du Villard de Lans.C<strong>et</strong>te vallée est arrosée par \plusieurs p<strong>et</strong>itsruisseaux , dont, quelques-uns coulent sur unfond tourbeux <strong>et</strong> rua men x ; les meilleures marnièresde C<strong>et</strong>te vallée sont celles <strong>des</strong> Gemons<strong>des</strong> Blachoux , du Villard , <strong>et</strong> <strong>des</strong> .PicauXCo-rançon. La marne de ces divers endroits est;blanche ou jaunâtre , tendre ,. terreuse, <strong>et</strong>quelquefois mêlée de pierres calcaires roulées.2 . Vallée d'Antran.Le grand ruisseau qui arrose c<strong>et</strong>te longue<strong>et</strong> étroite-vallée, a ses sources dans les montagnesde Poy<strong>et</strong> <strong>et</strong> d'Aizy. Ce pays est environnéde hautes montagnes calcaires. Il esttrès-frOid , <strong>et</strong> ne présente que de faibles culturesne sont point dans le cas d'utiliserles marnières<strong>des</strong> Tranchans <strong>et</strong> <strong>des</strong> Arnands ,où on trouve de la marne d'excellente qualité.3. Vallée de Rencurel.C<strong>et</strong>te vallée , comme les 'précédentes , estresserrée entre de hautes montagnes calcaires;on y trouve de bonnes marnières, mais le paysoffre trop peu de ressource pour les utiliser.D


52 DESCRIPTIONMINÉRALOG IQU4. Vallée de Presles.C<strong>et</strong>te p<strong>et</strong>ite vallée est entourée de hautesmontagnes calcaires ; ses eaux ont leur penteau Sud, 'mais elles y trouvent un goufre danslequel elles disparaissent: Au-<strong>des</strong>sus de Presleson trouve deux amas de marne blanche calcaire,tendre <strong>et</strong> terreuse.S. VIII.Bassin de l'Ozeins ou du Breda.Ce bassin est situé dans la partie Nord-Est dudépartement; il a son origine dans la montagne<strong>des</strong> Seyt Lacs ou Sept Lots ; sa principale directionest du Nord au Sud; sa partie inférieure estdirigée de l'Est à l'Ouest. L'Ozeins , qui arrosece bassin, reçoit dans son cours un très-grandnombre de ruisseaux <strong>et</strong> de torrens , dont lesplus remarquables sont le Breda , le Beins deSaint-Hugon , le, Rif du grand Glezin , le Rifdu Plan<strong>et</strong> , <strong>et</strong> le ruisseau de Saint-Pierre-d'Alleard.On trouve peude marnières dans ce bassin,qui est environné de hautes montagnes primitives;ce n'est que dans sa partie inférieure qu'onrencontre quelques amas de c<strong>et</strong>te précieuse substance;ses gîtes les plus remarquables sont, e. àSaint-Pierre-d'Adevard , la marne y estun peuargileuse , mais douce , grasse <strong>et</strong> très-bonne.2°. A Allevard , on. en trouve au Repos, à laB.ousière <strong>et</strong> à Freydon ; elle -y" est calcaire <strong>et</strong> unpeu sableuse , souvent mêlée de pierres argileusesfeuill<strong>et</strong>ées , mais d'une facile décomposition.DU DÉPARTEMENT DE L'ISRE. 53Au 1Vlotar<strong>et</strong> , la marne est argileuse, mêléede pierres roulées <strong>et</strong> fortement micacées.Enfin, art Villard-Benoît <strong>et</strong> à Pont- Ch arra ,on trouve <strong>des</strong> marnes argileuses, b (=lises b <strong>et</strong> noi-râtres , terreuses, qui sont micacées, mais quiont besoin d'être préparées artificiellement.Observations.Faujas de Saint - Fond, dans son premiervolume de l'Histoire naturelle du Dauphin',a donné un excellent Mémoire sur la marne.Il y dit que c<strong>et</strong>te province , oit l'on ne faitencore presque aucun usage de c<strong>et</strong> engrais,est cependant une de celles qui en sont leplus abondamment pourvues , que tout le paysdit <strong>des</strong> terres fivi<strong>des</strong>, les environs de Saint-Marcellin , <strong>et</strong>c., renferment les plus précieusesmarnes ; enfin il prom<strong>et</strong> de donner clans sonquatrième -volume la Notice de toutes les <strong>mines</strong>qu'il en a reconnues. Il est à regr<strong>et</strong>ter que cesavant n'ait point encore publié les intéressantesrecherches qu'il avait faites , <strong>et</strong> qu'ilavait promises aux habitans de ces départemens.Gu<strong>et</strong>tard, dans sa Minéralogie du Dauphiné,ne s'est point attaché aux marnières; il paraîtles avoir négligées, car il n'en cite qu'un trèsp<strong>et</strong>itnombre, sans même parler de leur nature.On pense généralement que ce pays, d'ailleurssi riche en substances minérales', est entièrementprivé de marnières. La <strong>des</strong>cription promisepar Faujas , si elle eût été publiée, auraitprobablement démontré combien c<strong>et</strong>te opinionD 3


DESCRIPTION MIN IIALOC 'QU E4. Vallée de Presles.C<strong>et</strong>te p<strong>et</strong>ite vallée est entourée de liantesmontagnes calcaires ; ses eaux ont leur penteau Sud, 'mais elles y trouvent un goufre danslequel elles disparaissent: Au-<strong>des</strong>sus de Presleson trouve deux amas de marne blanche calcaire,tendre <strong>et</strong> terreuse.S. VIII.Bassin de l'Ozeins ou du Breda.Ce bassin est situé dans la partie Nord-Est dudépartement; il a son origine dans la montagne<strong>des</strong> Sert Lacs ou Sept Lots ; sa principale directionest du Nord au Sud; sa partie inférieure estdirigée de l'Est à l'Ouest. L'Ozeins , qui arrosece bassin , reçoit dans son cours un. très-grandnombre de ruisseaux <strong>et</strong> de torrens , dont lesplus remarquables sont le Breda, le Beins deSaint-Hugon , le Rif du grand Glezin, le Rifdu Plan<strong>et</strong> , <strong>et</strong> le ruisseau de Saint-Pierre-d'Allevard. On trouve peu de marnières dans ce bassin,qui est environné de hautes montagnes primitives;ce n'est que dans sa partie inférieure qu'onrencontre quelques amas de c<strong>et</strong>te précieuse substance;ses gîtes les plus remarquables sont, àSaint-Pierre-d'Allevard , la marne y estnn peuaro-iieuse , mais douce , grasse <strong>et</strong> très-bonne.2°. A Allevard, on en trouve au Repos, à laRousière <strong>et</strong> à Fre.ydon ; elle -y' est calcaire <strong>et</strong> unpeu sableuse , souvent mêlée de pierres argileusesfeuill<strong>et</strong>ées , mais d'une facile décomposition.DU DF,PARTEMENT DE L'IS±RE. 533°. Au Motar<strong>et</strong> , la marne est argileuse, mêléede pierres roulées <strong>et</strong> fôrtement micacées.4". Enfin , au Villard-Benoît <strong>et</strong> à Pont-Ch arra ,on trouve <strong>des</strong> marnes argileuses, grises <strong>et</strong> noirâtres,terreuses, qui sont micacées, quiont besoin d'être préparées artificielement.Observations.Faujas de Saint - Fond dans son premier,volume de l'Histoire naturelle du Dauphiné,a donné un excellent Mémoire sur la marne.Il y dit que c<strong>et</strong>te province , oit l'on ne faitencore presque aucun usag.e de c<strong>et</strong> engrais,est cependant une de celles qui en sont leplus abondamment pourvues , que tout le paysdit <strong>des</strong> terres froi<strong>des</strong>, les environs de Sain t-Marcellin , <strong>et</strong>c., renferment les plus précieusesmarnes ; enfin il prom<strong>et</strong> de donner dans sonquatrième volume la Notice de toutes les <strong>mines</strong>qu'il en a reconnues. Il est à regr<strong>et</strong>ter que cesavant n'ait point encore publié les intéressantesrecherches qu'il avait faites , <strong>et</strong> qu'ilavait promises aux habitans de ces départemens.Gu<strong>et</strong>tard, dans sa Minéralogie du Dauphiné,ne s'est point attaché aux marnières; il paraîtles avoir négligées, car il n'en cite qu'un trèsp<strong>et</strong>itnombre, sans même parler de leur nature.On pense généralement que ce pays, d'ailleurssi riche en substances minérales', est entièrementprivé de marnières. La <strong>des</strong>cription promisepar Faujas , si elle eût été publiée, auraitprobablement démontré combien c<strong>et</strong>te opinionD 3


. 542DESCRIPTION 11IINE IlALOGIQUE , <strong>et</strong>c.était peu fondée. J'ose , au reste, me flatter,d'après. les recherchessuivies auxquelles je mesuis livré sur c<strong>et</strong>te importante matière , qu'onreconnaîtra que c<strong>et</strong>te contrée, déjà favoriséepar la nature sous tant de rapports différensest aussi riche en marne que les autres parties,de la France, <strong>et</strong> je dois même observer quensoum<strong>et</strong>tant à <strong>des</strong> expériences réitérées toutesles terres marneuses, calcaires, argileuses <strong>et</strong>même sableuses , qui se trouvent dans ses vallées,an trouvera dans la plupart d'entre elles'd'excellens engrais, en ayant toutefois l'attentionde les appliquer convenablement ; car telest le point le plus important, tel est. le pré-;cepte que Pline recommande particulièrement:hzterest <strong>et</strong> quasi solo quaeratur sicca enimhumid9 M<strong>et</strong>ior : arido pinguis : temperato,alterniracr<strong>et</strong>a velcolumbina corivenzt, cap. 8,lib. XVII.SUR LA NOUVELLE SUBSTANCEDécouverte .par M. B. COURTOIS, dans les eaux- ,mères <strong>des</strong> lessives de Fareck.Nous avons déjà annoncé dans ce <strong>Journal</strong> (1)la substance découverte dans le Vareck , parM. Courtois salpétrier dé Paris. 'C<strong>et</strong>te substancesi singulière, à raison <strong>des</strong> propriétésremarquables dont elle jouit, ayant été depuisl'obj<strong>et</strong> <strong>des</strong> recherches de plusieurs chimistesnous avons pensé que nous ferions une choseagréable à nos lecteurs , en leur donnant connaissance<strong>des</strong> résultats auxquels ces recherchesont conduit; <strong>et</strong> c'est pour remplir ce but que'nous avons extrait, <strong>des</strong> <strong>Annales</strong> de Chimieles articles suivans , qui contiennent tout cequi a étéLfait, jusqu'à présent, sur la nouvellesubstance dont il s'agit.55s.Comment on obtient la substance découvertedans le Fareck.Les eaux-mères <strong>des</strong> lessives de Vareck- contiennenten assez grande quantité une substancebien singulière <strong>et</strong> bien curieuse; on l'enVoyez le <strong>Journal</strong> <strong>des</strong> NI/nes , tome XXXIV, ii. 203,page 389.D4


.56 SUR LA NOUVELLE SUBSTANCEr<strong>et</strong>ire avec facilité : il suffit de verser de l'aci<strong>des</strong>ulfurique sur ces eaux-mères, <strong>et</strong> de chaufferle tout dans une cornue,dont le bec est adaptéà une alonge , <strong>et</strong> celle-ci à un ballon. La substancequi s'est précipitée sous la forme d'unepoudre noire-brillante , aussitôt après l'addi7-tion de l'acide sulfurique, s'élève en vapeufsd'une superbe couleur viol<strong>et</strong>te quand elleéprouve la chaleur ; c<strong>et</strong>te vapeur se condense-dans l'alonge <strong>et</strong> dans le récipient, sous la formede lames cristallines très- brillantes , '<strong>et</strong> d'unéclat égal à celui du plomb sulfuré cristalliséen lavant ces lames avec un peu d'eau distillée,on obtient la substance'dans son état de pur<strong>et</strong>é...La couleur admirable de la vapeur de c<strong>et</strong>tematière suffit pour la faire distinguer de toutescelles connues: jusqu'à présent ; mais elle abeaucoup d'autres propriétés remarquablesqui rendent c<strong>et</strong>te découverte très-intéressante.s. I I.Résultats <strong>des</strong> recIzercizes que MM. Desormes<strong>et</strong> Clément ontfiités sur la substance nouvelle.contenue. dans, les eaux - mères <strong>des</strong>lessives de Yareck.La substance nouvelle découverte dans leVareck a été nommée iode, , à cause de la bellecouleur viol<strong>et</strong>te de sa vapeur. Elle a l'aspectd'un métal. Sa pesanteur spécifique est égaleà environ quatre fois celle 'de l'eau. Elle esttrès-volatile ; son odeur est analogue à celledu gaz oxymuriatique ; elle tache lé papierDLCOUVERTE DANS LE VAEECK. 57<strong>et</strong> les mains en rouge-brun, mais ces tachesdisparaissent en peu de teins ; elle n'est niacide, ni alcaline ; en en m<strong>et</strong>tant dans unecornue <strong>et</strong> chauffant, elle se volatilise à un<strong>et</strong>rès-douce chaleur, environ à 750 centigra<strong>des</strong>.Si on chauffe de l'eau dans laquelle on en amis, on voit la substance bouillir sous l'eau,<strong>et</strong> produire une vapeur d'un viol<strong>et</strong> magnifique: en la sublimant en quantité considérable, on obtient <strong>des</strong> lames très-brillantes <strong>et</strong>assez gran<strong>des</strong> , mais qui n'ont pas de solidité ;elle est peu soluble dans l'eau, davantage dansl'alcool, <strong>et</strong> beaucoup dans l'éther.La chaleur rouge ne change nullement lanature de l'iode; il traverse un tube de porcelainerouge de feu sans altération.Il en est de même de l'iode en vapeur dansl'Oxygène ; la chaleur rouge n'y fait aucunchangement. La vapeur viol<strong>et</strong>te échappe àl'action du gaz oxygène comme si elle étaitseule, <strong>et</strong> on r<strong>et</strong>rouve l'iode tout entier dansles vases où il s'est condensé.L'iode n'éprouve non plus aucune actionpar son passage sur le charbon rouge de feu;mais l'hydrogène opère un changement compl<strong>et</strong>dans les apparences de c<strong>et</strong>te substance.Si l'on fait traverser le' tube rouge par unmélange d'hydrogène <strong>et</strong> d'iode parfaitementsec ou humide, en vapeur, la couleur viol<strong>et</strong>tedisparaît ; on n'en voit plus aucunes traces,<strong>et</strong> on recueille un gaz incolore dont une partieest promptement absorbée par l'eau, <strong>et</strong> l'autrepartie se trouve de l'hydrogène pur.L'eau dans laquelle le gaz absorbable s'estfixé est devenue très- acide ; elle a pris une


6o Sun LA NOUVELLE SUBSTANCE<strong>et</strong> floconneuse. Si on filtre pour séparer la liqueurqui est incolore, on a la poudre noiresur le papier ; aussitôt qu'elle est sèche, elledétonne avec autant de bruit que l'argent fulminantpar le plus p<strong>et</strong>it mouvement. En observantc<strong>et</strong>te détonation, on voit toujours lavapeur viol<strong>et</strong>te s'élever au moment oit ellea ; ainsi l'iode existe dans la poudre fulminante;il existe aussi dans la liqueur quicontient l'ammoniaque en excès ; car l'aci<strong>des</strong>ulfurique l'y fait paraître.- Des expériences postérieures à.celles-ci , <strong>et</strong>qui sont dues à M. Gay - Lussac , portent. àcroire que l'iode est une substance simple analogueau chlore (gaz oxymuriatique ) , <strong>et</strong> quecomme lui, elle 'donne naissance à <strong>des</strong> aci<strong>des</strong>particuliers en se combinant avec l'hydrogène,le phosphore, le soufre, <strong>et</strong>c. Ainsi, on auraitmaintenant plusieurs corps auxquels on reconnaîtraitla propriété acidifiante que l'onavait jusqu'à présent réservée si exclusivementà l'oxygène (1).s. I I I.Sur un nouvel acide formé avec la substancedécouverte par M. Courtois.( Lu à l'Institut, le 6 décembre 1813.).M. Gay - Lussac , 'd'après l'invitation deM. Clément, a fait sur l'iode différentes ex-(i) C<strong>et</strong>te opinion , sur la nature de l'iode , est encoreconfirmée. par <strong>des</strong> recherches que M. Davy a laites surc<strong>et</strong>te matière.idCOITVERTE DANS LE VARECK. 61ipériences dont nous présenterons ici les principux résultats.La nouvelle substance que, pour la raisonque nous venons de faire connaître, on anommé iode, possède à un haut degré lespropriétés électriques de l'oxygène <strong>et</strong> de l'açidemunatique oxygéné. Quand elle a étépurifiée, au moyen de la potasse <strong>et</strong> de la, elle est infusible à la température del'eau bouillante, <strong>et</strong> jouit àpeu près de la mêmevolatilité que ce liquide ; traitée par tous lesmoyens chimiques, elle n'offre aucune traced'acide muriatique.L'iode se combine avec presque tous les métaux;mais, comme il est solide, il ne paraîtpas dégager dans ses combinaisons autant dechaleur que l'acide mu iatique oxygéné aveclequel il a dans ses propriétés générales beaucoupde ressemblance. Pour donner môme d'avanceune idée de ses rapports avec les autrescorps , nous le comparerons à c<strong>et</strong> acide enlui appliquant aussi les deux hypothèses qu'ona faites sur sa nature, <strong>et</strong> nous ajouterons qu'ense combinant avec l'hydrogène, il forme miacide particulier très- puissant qu'on peut obtenirà l'état gazeux, qui est extrêmement solubledans l'eau , <strong>et</strong> qui est à l'iode ce quemuriatique est à l'acide muriatiqueoxygéné ou chlore. L'action du phosphore surl'iode fournissant le moyen d'obtenir le nouvel -acide dans ses deux états gazeux liqui<strong>des</strong>, c'estpar elle que nous commencerons.Si l'on fait agir ensemble le phosphore el'iode, l'un <strong>et</strong> l'autre parfaitement <strong>des</strong>séchéson obtient une matière d'une couleur rouge-


62 Snli: LA N'OU'VELLE SUBSTANCEDICOUVERTE DANS LE VARECK. 63brune, <strong>et</strong> il ne se dégage aucun gaz ; si l'on phore de l'acide phosphoreux, son hydrogènehumecte c<strong>et</strong>te matière, elldôn.ne aussitôt <strong>des</strong> se combine avec l'iode pour former le nouvelTutriées abondantes très-àci<strong>des</strong> , <strong>et</strong> il se forme acide.en même tems dé l'acide phosphoreux. Ou obtientfacilement le nouvel acide à l'état ga-à l'état gazeux il est incolore, à peu près odo-Voici maintenant les caractères de c<strong>et</strong> acide :zeux, en 'employant l'iode un peu humide rant comme le gaz muriatique , fumant auII y a alors assez d'eau pour concourir à sa contact de l'air, rapidement absorbable parformation , mais point assez pour le condenser.Enfin , si l'on combine lé phosphore <strong>et</strong> une belle vapeur pourpre, <strong>et</strong> s'altérant proiiipi e-l'eau, donnant avec le gaz muriatique oxygénél'iode sous l'eau, II ne se dégage qu'un lien ment sur le mercure: il forme avec'de gaz hydrogène sous - phosphure , ce métalune<strong>et</strong> l'eau substance jaune-verdâtre, seniblable à celle que,devient très-acide : si la nouvelle substance l'on obtient directement avéé *le mercure <strong>et</strong> laest en excès, le liquide est fortement coloré vapeur de l'iodé , <strong>et</strong> il produit du gaz hydrogèneégal en volume à la mo;t;éen ronge-brun; il est, au contraire, incolore,,'si c'est le phosphore qui domine. Il reste - 0-1,z acide.ordinairementune masse colorée en rouge qui re-décomposer entièrement. Le fer , le zinc pro-Quelques minutés d'agitation suffisent pour lefuse de se dissoudre dans l'eau, <strong>et</strong> dans laquelle duisent un eff<strong>et</strong> analogue.on trouve du phosphore <strong>et</strong> de l'iode : néani'noins,leur proportion peut être telle que l'on vaut le gaz dans l'eau, ou comme -on, vient deC<strong>et</strong> acide à l'état liquide obtenu en disol-'n'Obtienne point de résidu , <strong>et</strong> que le liquide lé dire, forme uri'liquide très-dense, peu volatil;il décOmpose rapidement les carbonates,soit limpide comme l'eau.Si l'on soum<strong>et</strong> à la ,distillation la liqueur dissout le fer <strong>et</strong> le zinc avéb dégagement de gazacide , Teau commence .par se dégager, <strong>et</strong> le hydrogène, mais il'n'attaque point le mercure,nouvel acide ne passe dans le récipient que même à chaud, ce qui prouve qu'il a une:fortelorsque le liquide dans la cornue est très-concentré; il reste enfin dans celle-ci de l'acide sel double , <strong>et</strong> il dbrirre,, avec le sublimé cor--âflinité pour forme avec la baryte un,phosphoreux pur, qui d<strong>et</strong>ine bientôt en abondancedu gaz hydrogène -phosphure,. Ainsi, d'acide. LorSqu'On y Verse iliM.ques'tbsif, un précipite-rbue sdleedans un excèslorsque le phosphere <strong>et</strong> l'iode Sont \secs ,, gouttes d'acideniuriatiq ne oxygéné, la nouvelleil. Se'forme une combinaison analogue à substancecelle 'de est 'à-ri:listant ré-générée ; chauffé avec l'oxydel'acide muriatique oxygéné avec le phosphore; idfr Lie Tri-a:pped'à-e , le minium <strong>et</strong> l'oxyde<strong>et</strong>, lorsqu'ils sont humies., il se produit le .ptire de plotlib; il se dégage de l'iode, ét lesmême phénomène qu'avec la liqueur de phosriloreque l'on j<strong>et</strong>te dans l'eau : pendant sont en ge-oxy<strong>des</strong> sont réduits à l'état où ilsdonc nér`al solubles dans les_que l'oxygène de celle-ci ferine avec le phos- aci<strong>des</strong>. L'oxyde rougede mercure ne produit point d'iode , <strong>et</strong> l'on


64 SUR LA NOUVELLE SUBSTANCEpeut conclure que tons les oxy<strong>des</strong> qui fontpasser l'acide muriatique à l'état d'acide muriatiqueoxygéné , feront aussi passer en partiele nouvel acide à l'état d'iode. Enfin, c<strong>et</strong> acide,dissous dans l'eau <strong>et</strong> soumis à l'action de lapile , paraît. au pôle positif à Vétat d'iode. Unelois engagé dans une combinaison, il n'est pasfacile de l'en séparer. L'acide sulfurique, parexemple, mis en contact avec la combinaisondu nouvel acide .<strong>et</strong> de la potasse, donne del'acide sulfureux , <strong>et</strong> la nouvelle substance sedégage ; l'acide nitrique donne de l'acide nitreux.Si l'on emploie les aci<strong>des</strong> phosphorique<strong>et</strong> borique , Secs ou dissous dans l'eau , ils n'opèrentaucune décomposition.11 est aisé maintenant de concevoir ce quiarrive lorsqu'on m<strong>et</strong> l'iode en contact avec lesautres corps.- Avec l'hydrogène , à une température basseOu élevée, on obtient le nouvel acide ; maisil n'est pas ordinairement pur, parce qn"illa propriété de dissoudre une grande quantitéd'iode, qu'il défend contre l'action de l'hydrogène.L'hydrogène sulfuré décolore promptementl'iode, <strong>et</strong> le fait passer _à l'état d'acide en déposantbeaucoup de soufre; il produit encore lemême eff<strong>et</strong>, lorsque la nouvelle substance esten combinaison avec les alcalis, t'ovulant <strong>des</strong>dissolutions brunes ou incolores. Il est à remarquerque, lorsqu'on précipite parle gaz hydrogènesulfuré une dissolution d'iode dans l'étherou dans l'alcool, il ne se dépose pas sensiblementde soufre.L'acide sulfureux convertit promptement-DiCOU VERTE DANS LEVARECK,l'iode en acide , en_passant lui-môme à l'étatd'acide snliiirique. L'acide phosphoreux <strong>et</strong> lessulfites sulfurés donnent aussi naissance aunouvel acide. On peut conclure delà que, dansles sou<strong>des</strong> de Vareck où il y a beaucoup <strong>des</strong>ulfites sulfurés , la nouvelle substance est àl'état d'acide; elle ne se manifeste même dansles eaux-mères de ces sou<strong>des</strong> que lorsque-lessulfites sulfurés sont détruits.L'iode n'est point altéré par le charbon <strong>et</strong>le gaz sulfureux secs, parce que ces substances.ne peuvent lui fournir d'hydrogène pour Passerà l'état d'acide; il ne décompose pas l'eau à un<strong>et</strong>empérature basse ou élevée ; il decolore l'indigo,<strong>et</strong> est chassé de ses combinaisons par les'aci<strong>des</strong> minéraux, <strong>et</strong> même par l'acide acétique;se combine, avec la plupart <strong>des</strong> métaux sansdégagement d'aucun gaz. Lorsqu'on fait .quelques-unes.deces combinaisons sous l'eau parexemple, celle avec le zinc, il ne se dégagerien :la liqueur , d'abord fortement colorée,devient bientôt aussi limpide que de l'eau ; lesalcalis en précipitent une matière qui a tous leàcaractères de l'oxyde de zinc, mais qui r<strong>et</strong>ientcependant un peu du nouvel acide : l'eau aencore été décomposée, <strong>et</strong> il s'est produit del'oxyde de zinc <strong>et</strong> le nouvel acide. C<strong>et</strong>te combinaison, comme toutes celles qui contiennentle nouvel acide , donne de l'acide sulfureuxquand on la traite par l'acide sulfurique. Dixhuitgrammes d'iode dissolvent à peu près troisgrammes <strong>et</strong> demi de zinc ; d'où on peut conclureque le rapport en poids de l'oxygène àl'iode est celui de I. à 20, ou de 15 à 3oo. Avecl'acide muriatique oxygéné il forme un composé-Volume 35, n°. 205.


66 suit tel. NOUVELLE SUBSTANCEjaune- orange, cristallin, volatil, déliquescent ,<strong>et</strong> paraissant exister avec deux proportionsdifférentes.L'iode forme, cOmme on sait une poudrefulminante avec l'ammoniaque : Mais la théorieen est très-simple, en considérant que l'iode a'une grande tendance à se combiner avec l'hydrogène.D'après c<strong>et</strong> expeSé , on ne peut s'empêcherde comparer l'iode au chlore, <strong>et</strong> le nouvel acideà l'acide muriatique. Il est aussi bien remarquableque l'hydrogène soit constamment nécessairep'ou'r faire passer l'iode à l'état d'aeide.Il semble qué c<strong>et</strong>te substance joue dans la nature, polir une certaine classe de corps, lemême rôle que l'oxygène pour une autre. Tousles phénomènes dont on vient de parler peuvents'expliquer, en supposant que l'iode estun-élément, <strong>et</strong> qu'il fbrure ui acide, <strong>et</strong> se combinantavec l'hydrogène; ou bien que ce dernieracide 'eSt iïicomnpoé d'eau <strong>et</strong> d'une baseine-ônirue , <strong>et</strong> que l'iode est 'c<strong>et</strong>te même base'Unie à l'oxygène. Là première hypothèse nousparaît, d'après les faits précédens, plus pro=bable'que l'autre, <strong>et</strong> elle sert .en même teins'à dcinner phis de vraisemblance à celle danslaquelle on ci:in:Sidère l'acide muriatique oxygénécommue corps simple. En l'adoptant, lendin qui .conviendrait au nouvel acide seraitcelui d'acide hydriodique.DIkOUVERTE DANS LE VARECK. 67S. I V".L<strong>et</strong>tre de .M. Humphry Davy, sur la nouvellesubstance découverte par M. Courtois., clansle sel de Kareck (1).MONSIEUR,Palis I L décembre 18 3.Je vous ai dit, il y a huit jours , (pie je n'a.-vais pas pu découvrir l'acide rnuriatique dansaucun <strong>des</strong> produits de la nouvelle substancedécouverte par M. Courtois dans le sel de Vareck:, <strong>et</strong> que je regardais l'acide qu'y a faitnaître le phosphore dans les expériences deMM. Désormes <strong>et</strong> Clément, comme un composéde c<strong>et</strong>te nouvelle substance <strong>et</strong> d'hydrogène.,<strong>et</strong> la substance elle-même comme un.-Corps nouveau, jusqu'à présent indécomposé,-<strong>et</strong> appartenant à la classe <strong>des</strong> substances quiOnt été nominées acidifiantes ou entr<strong>et</strong>enantla combustion. Vous m'avez fait l'honneur de-Me denïander communication de mes idées parécrit. flfâsieurs Chimistes s'occupant aujohrd'hnide C<strong>et</strong> obj<strong>et</strong>; il est probable qu'une partie'de mes conclusions auront été également trouvéespar eux, <strong>et</strong> princip4dement par M. Gay-Lussac ; dont la sagacité <strong>et</strong> l'habil<strong>et</strong>é doivent(tY,C<strong>et</strong>te l<strong>et</strong>tré, adressée à M. le chevalier CtrViere, a étélue à la séance de la:première classe de l'institut, (ln .13décembre 013.


68 SUR LA NOUVELLE SUBSTANCEnous faire espérer mie histoire complète dec<strong>et</strong>te substance ; mais , puisque vous pensezqu'une comparaison de différentes vues <strong>et</strong> d'expériencesfaites d'après différens plans pourraitrépandre plus de lumières dans un champde recherches si nouveau <strong>et</strong> si intéressant , jevous communiquerai mes résultats généraux.Je vous ai parlé de la combustion du potassiumdans c<strong>et</strong>te substance, quand elle est sousforme gazeuse ,laquelle se fait avec une belleflamme bleue. je me suis assuré que le produitde c<strong>et</strong>te combustion n'est qu'un composé binairede deux matières , <strong>et</strong> qu'aucun gaz. nese manifeste dans l'opération.Lorsque le potassium est soumis à l'actiondu gaz acide produit par la substance distilléeavec le phosphore, il ne brûle point commedans le gaz acide muriatique ; mais il se décompose<strong>et</strong> donne le même .résultat que lorsquela substance elle-même agit sur le potassrum,,<strong>et</strong>il reste une partie en volume d'hydrogènepour deux parties du gaz acide employé.D'autres métaux chauffés dans le gaz offrent<strong>des</strong> phénomènes semblables , <strong>et</strong> même le mercureagit sur lui à froid, en sorte qu'on nepeut le garder long,terns sur c<strong>et</strong>te substance.Dans tous ces cas, le produit est un composédu métal <strong>et</strong> de la substance, <strong>et</strong> il se dégage del'hydrogène.Le gaz acide paraît s'unir en volume égalavec le gaz ammoniacal, <strong>et</strong> Montre une grande.attraction pour l'eau.Je ne puis do-liter que l'humidité adhérenteà. la substance ne soit la principale cause de laproduction du gaz acide , lors de son action.DECOUVERTE DANS LE VARECK. 69rilir le phosphore : à proportion qu'elle est délivréede l'humidité, elle donne moins de gaz;mais je n'ai pu en mpêcher entièrement la formation: je suis disposé à attribuer c<strong>et</strong>te impossibilitéà un peu d'hydrogène qu'il y a dans lephosphore , <strong>et</strong> que l'action de la pile voltdiquey démontre, ainsi que je m'en suis assuré dansd'autres expériences..J'ai examinéavec grand soin les combinaisonsde la substance, dans la vue d.e déterminersi l'on ne pourrait en r<strong>et</strong>irer ni gaz oxymuriatique, ni gaz muriatique ; mais je n'en aiobtenu aucun. Les précipités que les solutionsde la substance ou de son gaz acide produisentdans le nitrate d'argent, ne sont que <strong>des</strong>combinaisons de c<strong>et</strong>te substance <strong>et</strong> d'argent,dont on -peut la r<strong>et</strong>irer sans altération : <strong>et</strong> jeles ai imitées directement, en faisant passerdu gaz viol<strong>et</strong> sur de l'argent chauffé au rouge ;il se combine ainsi avec l'argent , <strong>et</strong> formeun corps entièrement semblable aux susditsprécipités.De même que je n'ai pas pu découvrir dechlorine ou gaz oxymuriatique dans la substance,je n'ai pu y découvrir non plus aucunoxygène. J'ai exposé plusieurs de ses combinaisonsmétalliques, ou combinaisons phosphoriquesà l'ammoniaque pure. Elle s'est unierapidement avec ces combinaisons par la chaleur;mais la sublimation n'a produit ni oxy<strong>des</strong>ni corps oxydés. Sa combinaison avec l'étaina les propriétés d'un acide, <strong>et</strong> s'unit sans décompositionavec les alcalis.Sa combinaison avec le fer qui, lorsqu'elleest dissoute dans l'eau , donne un precipitéE3


70 SUR LA NOTJVELLE SUBSTANCEd'oxyde de fer par l'ammoniaque, n'en donnepoint quand elle est sèche <strong>et</strong> traitée avec dugaz, ammoniac sec.MM. Désormes <strong>et</strong> Clément ont établi quel'oxygène n'a point d'action sur elle : j'ai-trouvé qu'elle n'en éprouvait point, mêmequand on la projète sur un sur-oxymuriate depotasse chauffé au rouge..Elle se combine rapidement avec la chlorineou gaz - oxymuriatique , <strong>et</strong> forme avec lui misolide cristallisé jaune très-lUsible , <strong>et</strong> très.-volatil , <strong>et</strong> qui , lorsqu'où le dissout dans l'eau,donne un acide qui rougit d'abord les bleusvégétaux <strong>et</strong> les détruit ensuite, comme la chlorineou l'acide muriatique sur-oxygéné. A c<strong>et</strong>égard, aussi bien que par la nature <strong>des</strong> .composésqu'elle forme avec les métaux, c<strong>et</strong>te substanceressemble à l'oxygène : elle lui ressembleégalement, en ce que, la chlorine la chasse <strong>des</strong>es combinaisons.Quand on chauffe les combinaisons de lanouveilesubstance avec l'argent, le potassium, leplomb <strong>et</strong> le mercure dans la chlorine , on,voitparaître le gaz -viol<strong>et</strong> ; mais il se combine bientôtavec la chlorine en excès, <strong>et</strong> l'on obtientun oxylnuriate du métal.Sous quelques autres rapports elle ressembleà la chlorine : par exemple, elle forme de mêmeun acide avec l'hydrogène, <strong>et</strong> n'agit point surle carbone ; elle ressemble aussi à la :chlorine,en ce que l'oxygène la chasse du phosphore.Quand on fait passer sa combinaison avec lephosphore en vapeur par un tube .chauffé aurouge avec dé l'oxygène, il se produit de l'acide.phosphoreux, <strong>et</strong> le gaz viol<strong>et</strong> reparaît.DÉCOUVERTE DANS LE VARECK. 71Un autre rapport avec la chlorine , c'estqu'en agissant sur les alcalis fixes , 'elle formedans la même solution <strong>des</strong> combinaisons binairestriples ; l'oxygène de se combin<strong>et</strong>out entier avec une portion de la substance, pour donner un composé ternaire quiest peu soluble, <strong>et</strong> qui se précipite en cristaux;<strong>et</strong> il se forme en même teins un composé binairedu métal de <strong>et</strong> de la substance,qui reste dissoute.J'ai examiné les composés ternaires que j'aiobtenus de tous les alcalis fixes soumis à mesexpériences, nommément ceux de potassa, <strong>des</strong>oda <strong>et</strong> de baryta , <strong>et</strong> j'en. ai r<strong>et</strong>iré , en leschauffant, une grande quantité d'oxygène ; lerésidu est le composé de la nouvelle substance<strong>et</strong> du métal.Ces sels détonnent avec le charbpn <strong>et</strong> d'autrescorps combustibles : ils n'abandonnent pasleur origine aussi rapidement que les sur-oxymuria.tes, <strong>et</strong> on pourra probablement les employercomme le nitre.MM. Désormes <strong>et</strong> Clément ont décrit lapoudre détonante que la nouvelle substanceproduit par l'ammoniaque je regarde c<strong>et</strong>tesubstance comme un composé de la nouvellesubstance <strong>et</strong> d'azote; car , quand la substanceagit sur l'ammoniaque, il se produit 114. selcontenant de l'amm.oniaque., <strong>et</strong> du nouvel acide,lequel consiste en hydrogène combiné avec lasubstance , <strong>et</strong> que l'on obtient par l'évaporation:« l'azote ne se manifeste point ; ce quidoit faire penser qu'il est resté dans la poudre.Lorsqu'on fait détoner c<strong>et</strong>te poudre dans unxube de verre en partie privée d'air, on obientE4


72 SUR LA NOU'VELLE SUBSTANCEla nouvelle substance, <strong>et</strong> un gaz qui n'entr<strong>et</strong>ientpoint la flamme; le composé fulminant,résultant de l'union de l'azote à la nouvellesubstance, nous montre une nouvelle analogieavec la cblorine.J'ai fait quelques expériences pour démontrerla proportion définie , dans laquelle lanouvelle substance se combine avec le 'potassium<strong>et</strong> le sodium. C<strong>et</strong>te proportion paraît beaucoupplus que double de celle de la chlorine ;<strong>et</strong> considérant l'oxygène 15, <strong>et</strong> la clilorine 67,elle est entre 16o <strong>et</strong> 170.C<strong>et</strong>te proportion <strong>et</strong> son état solide expliqu<strong>et</strong>ttsuffisamment pourquoi elle donne si peu dechaleur, <strong>et</strong> si; rarement de la lumière lorsqu'ellese combine. En considérant sa couleur,son éclat <strong>et</strong> son poids, on pourrait laregarder comme un .métal , mais son énergiechimique la classe avec l'oxygène , la chiorine, la fluorine ; elle n'est point conductricede l'électricité , '<strong>et</strong> son. énergie est négativepar rapport aux métaux, mais positivepar rapport à la chlorine ; car j'ai trouvé,électrisant la solution aqueuse de l'acide composéde chlorine <strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te substance , qu'ellese porte vers la surface négative ; - tandis que.dans ses combinaisons alcalines , j'ai observéle contraire, Comme M. Gay-Lussac l'a observéaussi.J'ai essayé de la décomposer en l'exposantà l'état gazeux dans un p<strong>et</strong>it tube , à l'actionde. la pile_de Volta par un filament de charbonqui devient chauffé jiisqu'au rouge duran t l'opération.Il se forme dans le commencement del'expérience un peu d'acide ; mais c<strong>et</strong>te forma-DÉCOUVERTE DANS LE vAnrcx.'don cesse bientô't ; <strong>et</strong>, quand le charbon a étéchauffé jusqu'au rouge, la substance n'éprouveplus aucune altération.Je suis, <strong>et</strong>c.s. V.Note sur la combinaison de t'iode avec l'oxygène; par M. Gay-Lussac.( Lue à l'Institut, le 2'à décembre 1813. )Depuis que j'ai annoncé à la Classe que l'onformait avec l'iode un acide particulier, en l<strong>et</strong>raitant par une certaine classe de corps combustibles,j'ai continué nies recherches, <strong>et</strong> jesuis parvenu à obtenir un nouvel acide composéd'iode <strong>et</strong> d'oxygène.J'ai formé, comme l'a fait M. Davy, un seldétonant, en dissolvant l'iode dans une dissolutionde potasse (1) : il se précipite une poudreblanche soluble dans l'eau, fusant sur les charbons.,détonant, mais faiblement, par le chocavec le soufre <strong>et</strong> le charbon , donnant unegrande quantité de gaz oxygène à un degréde chaleur semblable à celui -qui décompose lemuriate sur-oxygéné de potasse. La liqueursurnageant ce sel contient de l'hydriodate depotasse ; de sorte que la théorie <strong>des</strong> sels fut-(1) J'étais parvenu de mon côté à la connaissance dece sel détonant de l'iode; mais M. Davy l'a annoncé avantmoi.


74 SUR LA NOUVELLE SUBSTANCDminans que forme l'iode, est entière-ment analogueà celle <strong>des</strong> muriates sur-ox-ygénés. J'aiessayé de décomposer le sel 'détonant d'iodepar les aci<strong>des</strong>. Si on le m<strong>et</strong> en contact avecmuriatique , il se forme de l'acide muviatiqueoxygéné, <strong>et</strong> on trouve dans la liqueurline combinaison d'iode <strong>et</strong> de ce dernier acide.Avec l'acide sulfurique, il ne se dégage rien à'froid; <strong>et</strong>, si l'on chauffe le mélange, on. n'obtientque de l'eau , jusqu'au moment où la chaleurest à peu près suffisante polir volatiliserl'acide sulfurique ; mais , lorsque la températureest parvenue à ce ternie, il se dégage beaucoupd'iode <strong>et</strong> du gaz oxygène.N'ayant pu réussir par ce moyen à séparer.l'iode en état de combinaison avec l'oxygènej'ai préparé du sel détonant de baryte. .Ce selqu'on obtient de suite en m<strong>et</strong>tant l'iode dansde l'eau de baryte, est très-peu soluble <strong>et</strong> faiblementdétonant : d'ailleurs il se comportepar là chaleur comme le sel détonant de potasse..Si l'on traite ce sel par l'acide sulfurique,<strong>et</strong> (pie l'on fasse ch,auffer, le liquide surnageantqui est acide, ne contient pas sensiblement debaryte ; mais on y trouve de l'acide sulfurique,<strong>et</strong> la nouvelle combinaison de l'iode avecl'oxygène. Ce liquide, porté environ à la températureà laquelle, l'acide sulfurique se volatilise,se décompose en donnant de l'iode <strong>et</strong>du gaz oxygène. Si on y verse de l'acide sulfureux,l'iode se précipite en très-grande quantité, <strong>et</strong> il se forme -de l'acide sulfurique. Saturépar l'ammoniaque <strong>et</strong> évaporé, on obtientun sel qui se .deicompose brusquement ,avecsifflement sur un corps chaud , en produisamtDÉCOUVERTE DANS LE VARECK. 75une lumière bleuâtre, <strong>et</strong> en donnarit-de l'iode<strong>et</strong> de l'azote.Ainsi l'iode est- susceptible de former deuxaci<strong>des</strong> très-remarquables; L'un en se combinantavec l'hydrogène , <strong>et</strong> l'autre en se combinantavec l'oxygène. On r<strong>et</strong>rouve la même propriétédans le soufre <strong>et</strong> le chlore, <strong>et</strong> on la démontrerasans doute pour d'autres corps.Le nouvel acide, auquel on doit donner lenom d'acide iodique, paraît avoir <strong>des</strong> -affinitéstrès-fortes, puisqu'il forme avec la baryteun sel peu soluble que l'acide sulfurique nedécompose que difficilement ; mais je ne désespèrepas de l'obtenir par d'autres moyens.


NOTICESur un nouveau genre de Bésicles , inventépar M. Wollaston ;Par 'AL BIOTOUT le monde-sait que les personnes dontPceil est trop convexe ne peuvent pas voirdistinctement les obj<strong>et</strong>s éloignés , parce queles pinceaux <strong>des</strong> rayons lumineux se croisentdans leur oeil avant d'avoir atteint la membran.enerveuse que l'on nomme la rétine,<strong>et</strong> sur laquelle s'opère la sensation de la vision.Au contraire, celles dont l'oeil est trop aplati,ce qui arrive communément aux vieillards,ne peuvent pas voir distinctement les obj<strong>et</strong>splacés à peu de distance, parce que leconcours <strong>des</strong> rayons se fait au-delà de leurrétine. On remédie au premier de ces inconvéniens, par <strong>des</strong> lun<strong>et</strong>tes à verres concaves,qui allongent le foyer '<strong>des</strong> rayons, <strong>et</strong> au second,par <strong>des</strong> lun<strong>et</strong>tes à verres convexes quiraccourcissent ce foyer.Mais les personnes qui sont obligées derecourir à ces moyens , ne voient n<strong>et</strong>tementque les obj<strong>et</strong>s situés dans l'axe <strong>des</strong> verres, <strong>et</strong>sur le prolongement de c<strong>et</strong> axe. La visionpar les bords est toujours incertaine <strong>et</strong> trop.-peuse , à cause <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> réfractions que lesrayons -y subissent , <strong>et</strong> <strong>des</strong> aberrations considérablesqui en sont l'inévitable résultat. CelaSUICITN NOUVEAU OEENRE DE EÉSICLES.. 77fait qu'avec de pareilles lun<strong>et</strong>tes la vue nepeut jamais embrasser qu'un très-p<strong>et</strong>it nombred'obj<strong>et</strong>s à la fois. Il faut déplacer la tête pourdiriger vers chacun d'eux l'axe <strong>des</strong> verres , <strong>et</strong>les apercevoir successivement. On conçoit quec<strong>et</strong>te limitation devient incommode dans une'infinité de circonstances', par exemple, pourjouir -de l'aspect d'un beau site, pour chasser,<strong>et</strong>c.Il y a quelques années qu'un célèbre physicienanglais, M. Wollaston, essaya de diminuerces désagrémens par.' -une invention trèssimple.Il remarqua que la pupille -n'ayantqu'une ouverture très-p<strong>et</strong>ite, on ne regarde<strong>et</strong> on ne voit jamais à la fois par toute l'étendued'un même verre , niais successivementpar ses différens points, au moyen d'un. mouvementimperceptible de l'oeil. Cela lui fit penserqu'il n'était pas du tout nécessaire de donnera ces verres, comme on a coutume de lefaire, une forme propre à réunir beaucoupde rayons en un même foyer situé sur l'axe ;mais que la condition véritablement utile étaitde les tailler de telle sorte , que l'ceil vît égalementbien par tous les points du verre', .dequelque côté qu'il se dirigeât. Delà M. Wollastonconclut aisément qu'il fallait donneraux verres une forme bombée, qui. présentâtpartout à peu près, la même courbure auxrayons lumineux venant de tous les côtés del'espace. Il donna à ces nouvelles lun<strong>et</strong>tes le..nom de périscopiques, c'est-à-dire, qui serventà, voir tout autour de soi: Les irèresDollond prirent une patente . pour avoir leprivilégede c<strong>et</strong>te fabrication.,


-truisit,SUR UN NOUVEAU GENRE78Il y a quelque tems qu'ayant r<strong>et</strong>rouvé c<strong>et</strong>teidée dans le <strong>Journal</strong> de Physique de Nickolson, je la proposai à M. Cauchpix , opticienhabile , connu par la grande perfection <strong>des</strong>instrumens qu'il fabrique , <strong>et</strong> surtout pouravoir construit le premier <strong>des</strong> lun<strong>et</strong>tes astronomiques,à grande ouverture, avec du flintglassfrançais de la manufacture de M. ;bartigues.Je le priai de m'en dire son sentiment ;car si la théorie doit guider l'art, c'est l'art quil'éprouve <strong>et</strong> la vérifie. M. Cauchoix me répondit par l'expérience , en construisant <strong>des</strong> lun<strong>et</strong>tespériseopiques de divers foyers. M. N\Tol.laston n'avait point donné de mesures pourles courbures de çes verres ; M. Cauchoix- non moins versé dans la théorie que dans lapratique de son art, découvrit bientôt -cellesqui devaient être les plus favorables. Dansles premières lun<strong>et</strong>tes de ce, genre qu'il cons-la convexité extérieure -<strong>des</strong> verres imitaità peu près celle .cle l'oeil. La pupille poli--mit donc se. mouvoir dans tous les sens,Voir de tous côtés à .travers Ces verres, avec'la même facilité .que par le centr<strong>et</strong>iAussi l'étendueque l'on embrasse, de c<strong>et</strong>te manière, est-vraiment surprenante, <strong>et</strong> il faut avoir été longlemsréduit aux inconvéniens <strong>des</strong> autres verrespour .sentir tout l'agrément que ceux-.ci donnentà la vision. Sans porter habituellement delun<strong>et</strong>tes je suis obligé ,d'y recourir pour voirles obj<strong>et</strong>s éloignés : depuis trois mois je me-sers de lun<strong>et</strong>tes périscopiques bombées,, <strong>et</strong> jeii"en aurai jamais d'autres.Néanmoins, pour les personnes qui gardenttoujours leurs lun<strong>et</strong>tes, celles-ci auraienjtquel-DE 13ISIGLES. 79ques inconvéniens. Si l'on s'en sert pour regarderla flamme d'une bougie , le lustre d'unesalle de spectacle , .ou- tout autre obj<strong>et</strong> trè.S,-lumineux , les rayons qui se réfléchissent surla seconde surface <strong>des</strong> verres sont réfléchis denouveau <strong>et</strong> ramenés 'en arrière par la preinière; 'comme oelle-t!i a une courbure peudifférente de celle de , il en résulte queles rayons ainsi rassemblés vont convergerassez ,près de la rétine pour y former une imagedistincte , qui trouble <strong>et</strong> multiplie l'image princiPale.C<strong>et</strong>sinconvénient est nul à la chasse ,la prom' made l'on nè regarde Pas directe,;,:nient crobWts lumineux. Mais, pour les, entresusages , il était nécessaire de lefaire -crispara.ître<strong>et</strong> M. -Cauchdix y est 'heureusementparvenu en a1latissant:assez121a. pktemière surfacepour que son foyer s'otpère bien au-delàdela rétine, de manière à lire pies former d'image-distincte. Alors on a encore plus dechamp qu7aVec les 'verres orélinairés, salis-aucuninconvénient nouveau.Depuis treis mois, M. Caucheix a fait <strong>des</strong>essais de ces lun<strong>et</strong>tes sur un grand nombrede personnes, <strong>et</strong> même sur un myope, dontla vue distincte n'avait que deux pouces <strong>et</strong> un.quart de foyer , ce qui est certainement une<strong>des</strong> vues les plus courtes qui existent. Tous sesont accordés à y trouver les mêmes avantages-Les épreuves faites sur les presbytes, c'est-àdire,sur les vieillards dont l'oeil est trop aplati,n'ont pas offert un moindre succès. Je cite exprèsces expériences de plusieurs mois, parcequ'elles seules peuvent faire apprécier la bonté<strong>des</strong> besicles , <strong>et</strong> en général <strong>des</strong> instrumens


80 SUR UN NOU VEAU GENRE DE BistcLr..sd'optique qui grossissent peu. L'oeil est douéd'une certaine flexibilité , d'une certaine tolérancequi lui perm<strong>et</strong> de se prêter momentanémentaux verres qu'on lui présente, quand.ils ne sont pas très-éloignés de lui convenir:Mais un effort trop prolongé le fatigue <strong>et</strong>TOUS avertit à vos dépens <strong>des</strong> défauts que vous.n'aviez pas sentis d'Abord.J'ai cru qu'un perfectionnement non douteux,introduit dans un genre d'instrument sirépandu <strong>et</strong> .si nécessaire , méritait qu'on luidonnât de la publicité. J'engage donc les per7sonnes qui se servent de lun<strong>et</strong>tes, à. essayercelles-ci. Si elles en sont aussi satisfaites que jel'espère, elles penseront que c<strong>et</strong>te même sciencequi leur rend plus agréable la vue '<strong>des</strong> obj<strong>et</strong>s quiles entourent , est- aussi celle qui. a fait connaîtreaux hommes l'arrangeaient du monde<strong>et</strong>'l'étendue de l'univers.JOURNALN. B. Les bésicles dont il est question. dans c<strong>et</strong>te Notice,se trouvent chez M. Cauchoix , rue <strong>des</strong> Arnandiers-Sainte-G eneviève , à l'ancien collége <strong>des</strong> Grassins.DES MINES.N°. 206. FÉVRIER 1814.AVERTISSEMENT.Toutes les personnes qui ont participé jusqu'à présent, ouqui voudraient participerpar la suite, au <strong>Journal</strong> <strong>des</strong> Mines,soit par leur correspondance, soit par l'envoi de' Mémoires<strong>et</strong> Ouvrages relatifs àla Minéralogie <strong>et</strong> aux diverses Sciencesqui se rapportent à l'Art <strong>des</strong> Mines, <strong>et</strong> qui tendent à son perfectionnement, sont invitées à faire parvenir leurs L<strong>et</strong>tres<strong>et</strong> Mémoires, sous le couvert de M. le Comte LAUMONDConseiller d'Etat , Directeur-général <strong>des</strong> Mines, à M. GILLET'LAUMONT ,Inspecteur-générai <strong>des</strong> Mines. C<strong>et</strong> Inspecteur estarticulièrement chargé, avec M. TREMERX , Ingénieur <strong>des</strong>mes, du travail à présenter à M. le Directeur-général, surle choix <strong>des</strong> Mémoires, soit scientifiques , soit administra,tifs, qui doivent entrer dans la composition du <strong>Journal</strong><strong>des</strong> Mines ; <strong>et</strong> sur tout ce qui concerne la publication doç<strong>et</strong> Ouvrage,EXTRAIT DU LIVREDE LA CONNAISSANCE DES TEMSDE 1816.Nouveaux moyens d'augmenter la précision<strong>des</strong> Observations barométriques. Nivellementbarométrique de la traversée du Mont-Cénis ,depuis Suzejusqu' à Lans-le-Boutg.Nouvelles Formules barométriques ;.Par M. DE PRONY.J'AII adapté aularomètre , <strong>et</strong> je me sers depuisPlusieurs années, avec succès , d'un appareilmicroscopique pour mesurer la hauteur de laFolume 35, 2-66


82 EXTRAIT DE LA CONNAISSANCEcolonne de' mercure, différent de ceux qu'ona employés jusqu'à présent, soit pour diversesexpériences de physique, soit pour les observationsbarométriques. C<strong>et</strong> appareil a l'avantagede ne rendre l'instrument ni moins portatif,ni plus embarrassant. J'ai cru , d'aprèsces motifs., que je ferais une chose utile enpubliant sa <strong>des</strong>cription (1).Une lame verticale de métal est fixée dans l<strong>et</strong>ube de cuivre au-<strong>des</strong>sus du tube de verré , <strong>et</strong>on marque un point de repère très-fin sur c<strong>et</strong>telame, dans le prolongement supérieur de l'axedu tube de verre. La distance de ce point fixeau zéro de l'échelle est déterminée avec la plusgrande exactitude ; c'est une constante que jedésigne par la l<strong>et</strong>tre a.Le curseur qui porte le vernier est arrangéde manière qu'on peut y attacher ou en détacherfort aisément un p<strong>et</strong>it tube horizontal servantde porte-microscope ; le moyen d'attachepeut être ou une coulisse, ou une couple devis, ou tel autre appareil qu'on jugera convenable, pourvu qu'il remplisse la condition dene point eMpêcher que le baromètre, lorsquele porte-microscope est enlevé, puisse, comme'à l'ordinaire, être renfermé dans son pied, servantd'étui ou de boîte. C<strong>et</strong>te condition est onne peut pas plus aisée à remplir.Un microscope de 15 ou 18 millimètres de(i) Je préviens, une fois pour toutes, que le baromètreportatif auquel mon 'appareil est adapté, est le baromètre àéchelle fixe, dont le zéro est indiqué par une pointe d'ivoirerenfermée dans la cuv<strong>et</strong>te, la surface du mercure étant mis'en coritact avec c<strong>et</strong>te pointe par le moyen d'une vis qui soulèvele fond flexible de la cuv<strong>et</strong>te.IDES TEMS. 83-diamètre, de 6 ou 7 centimètres de longueur,<strong>et</strong> d'un grossissement d'environ 8 ou io , munid'un fil -horizontal à son foyer, suffit pour lesobservations. L'oculaire doit avoir un mouvementparticulier, au moyen duquel on se procurela vision du fil n<strong>et</strong>te <strong>et</strong> sans parallaxe. Lemouvement du microscope, dans son portemicroscope,donne la vision n<strong>et</strong>te du pointde repère, <strong>et</strong> du somm<strong>et</strong> de la colonne de mercure;qui sont, d'après ce que j'ai dit plus haut,placés clans une même verticale.Le curseur, portant le vernier, auquel s'attachele microscope , peut être disposé pourles observations faites suivant l'ancienne méthode;mon baromètre est construit de manièreà remplir c<strong>et</strong>te condition.Le surplus de l'appareil consiste en un p<strong>et</strong>itabat-jour de taff<strong>et</strong>as noir, qui ne tient point aucurseur; -<strong>et</strong> qui est intini de deux pinces recourbées<strong>et</strong> à ressort,: embrassant le tube de cuivredu baromètre le long duquel glisse c<strong>et</strong> abatjour;c'est une pièce essentielle <strong>des</strong>tinée à porterombre sur le somm<strong>et</strong> de la colonne de mercure,afin de détruire les refl<strong>et</strong>s <strong>et</strong>-les irradiationsde lumière qui ont lieu à ce somm<strong>et</strong>.Lorsqu'on veut faire une observation., on m<strong>et</strong>le porte- microscope <strong>et</strong> le Microscope à leursplaces, <strong>et</strong> on élève le curseur, avec lequel ilsse meuvent, jusqu'à ce que le fil horizontal dutmicroscope soit sur le point de repère placédans l'axe du tube; on observe alors le vernier,<strong>et</strong> désignant bar b le nombre de millimètres<strong>et</strong> leo" de millimètre qu'il indique, on écrit lenombre a 4, qui est un emprunt, constantpendant l'observation, <strong>et</strong> indiquant la distance2


EXTRAIT DE LA CONNAISSANCEverticale de deux plans horizontauk ,.dont l'unpasserait par l'axe du. microscope , <strong>et</strong> l'autrepar l'extrémité supérieure du vernier.-lorsque la hauteur a b est bien déterminée, on fait <strong>des</strong>cendre le curseur pour établirla collimatiort du fil horizontal avec le somm<strong>et</strong>de la colonne de mercure : c'est ici que l'emploide l'abat-jour devient nécessaire ; c<strong>et</strong>te pièceest facilement amenée à la position convenablepour éteindre les refl<strong>et</strong>s <strong>et</strong> les irradiations delumière , ce qui n'empêche pas que l'intérieurdu tube de verre ne soit très-bien éclairé ; <strong>et</strong>on voit, au somm<strong>et</strong> de la colonne de mercure,une portion de disque parfaitement terminé, auquelle fil.du microscope doit être rendu tangent.Soit, dans c<strong>et</strong>te position., du fil horizontal,c le nombre de millimètres . <strong>et</strong> loo's de millimètrequ'indique le vernier, la hauteur cherchéede la colonne de mercure sera a b + c.Pour donner l'idée d'un premier avantageque c<strong>et</strong>te nouvelle manière d'observer a surl'ancienne, je remarque qu'un dérangementdu curseur, assez p<strong>et</strong>it pour être presque insensiblesur le vernier , devient très-sensibledans le microscope, relativement à la collimationdu fil, soit avec le point de repère, soitavec le somm<strong>et</strong> de la colonne de mercure ; aulieu que, par l'ancienne méthode , un dérangementsensible par le vernier pouvait ne produire,sur Parrasement du somm<strong>et</strong> de la colonnede mercure, qu'une anomalie inaperçuepar Ainsi le microscope à fil rend l'observationdu somm<strong>et</strong> de la colonne supérieure à.celle du vernier, ,.d'inférieure qu'elle était, sansrien faire perdre à l'observation du vernier.DES TEMS.Un autre avantage de la nouvelle méthode,est la connaissance parfaite de la position de laligne de visée par rapport au vernier, qui estdonnée , à chaque observation, par la hauteura b ; la ligne de visée, dans les baromètresordinaires, est déterminée par les côtés supérieursde deux fenêtres parallélogrammiquespratiquées au curseur, de part <strong>et</strong> d'autre dutube de verre, <strong>et</strong> qu'il faut aligner, un traversde ce tube, avec le somm<strong>et</strong> de la colonne demercure. L'ajustement de ces fenêtres doit sefaire à la lime, de manière que la ligne de viséesoit horizontale <strong>et</strong> au niveau d'un <strong>des</strong> pointsextrêmes du vernier, travail de l'ouvrier tellementdélicat <strong>et</strong> difficile , qu'il doit exister beaucoupde baromètres imparfaits à c<strong>et</strong> égard.L'observation du contact de la pointe d'ivoireavec la surface du mercure, dans la cuv<strong>et</strong>te,se fait toujours avec assez de précision, d'abordparce qne la surface du mercure y est trèsbienéclairée, <strong>et</strong> ensuite parce que le contactvraiment observé est celui de la pointe d'ivoire,<strong>et</strong> de son image réfléchie par le mercure; la distanceapparente de ces deux pointes est don bicde la distance entre l'une d'elles <strong>et</strong> la surfacedu mercure, ce qui procure à la vision uneamplification très - favorable à l'exactitude.Mais il est 'essentiel de savoir si la pointed'ivoire est parfaitement au niveau du zéro de, ou du moins , de connaître leurspositions respectives ; j'ai eu, pour remplir cebut, la précaution de mesurer, avec la plusgrande précision, la longueur de la vis d'ivoiredont la pointe, renfermée dans la cuv<strong>et</strong>te,doit occuper la place du zéro de l'échelle, avantF3OJr


86 EXTRAIT DE LA CONNAISSANCEque c<strong>et</strong>te vis fût en place , <strong>et</strong> même de fairefaire une matrice de cuivre qui procure lemoyen de reconnaître les altérations de salongueur primitive, si elle en éprouve par l'actionchimique du mercure. Je puis donc, enpartant de la tête de la vis qui est hors de lacuv<strong>et</strong>te , reconnaître si sa pointe est bien placée, <strong>et</strong> tenir compte de son déplacement, s'ilexiste. J'ai lieu de penser, d'après l'examen deplusieurs baromètres, qu'il y en a fort peu dontle point matériel de départ, pour la mesure dela colonne de mercure , ne soit à une distanceappréciable du zéro de l'échelle.J'ai aussi fait disposer mon baromètre microscopique, de manière à pouvoir observeravec deux microscopes diamétralement opposés,ayant en vue dans c<strong>et</strong>te disposition , derendre égales <strong>et</strong> de signes contraires, les p<strong>et</strong>iteserreurs qu'on pourrait supposer dues à delégères irrégularités de la surface du tube cylindriquede cuivre, le long duquel marche lecurseur. Il fallait, pour remplir parfaitementc<strong>et</strong>te condition , repérer bien exactement lesmicroscopes sur un même point ; en conséquence,le point de repère de mon instrumentest un trou , extrêmement p<strong>et</strong>it , qui traversela lame métallique placée au somm<strong>et</strong> du tube ;mais j'ai reconnu une telle identité dans lesobservations faites avec ces microscopes diamétralementopposés, que j'ai cessé depuis longtemsde les employer concurremment..Le microscope à fil a déjà été adapté à <strong>des</strong>instrumens de physique, <strong>et</strong> même an baromètre,mais on n'a jamais employé le procédéque je viens de décrire , dont la nouveauté con-DES, TEMS. 87siste principalement dans le point de repère oude depart que je me suis procuré au-<strong>des</strong>sus dela colonne de mercure, sur l'axe même dé c<strong>et</strong>tecolonne, <strong>et</strong> qui sert à déterminer, à chaqueobservation, les distances verticales entre l'axeoptique, <strong>et</strong> chacun <strong>des</strong> points extrêmes du vernierdu curseur. On peut ainsi disposer un baromètrequelconque suivant ma méthode, sansrien changer à-la cuv<strong>et</strong>te, sans le rendre plusembarrassant ni plus lourd, <strong>et</strong> en conservantd'ailleurs à c<strong>et</strong> instrument toutes les propriétésqui tiennent, à son mode de construction.T'ai fait, en France <strong>et</strong> en Italie, un grandnombre d'observations barométriques, dans lesquellesj'ai eu particulièrement en vue l'applicationdu baromètre à la mesure <strong>des</strong> hauteursqui n'excèdent pas ie à 1200 mètres; j'espèreque l'exposition raisonnée de ces observationspourra être utile aux ingénieurs Civils <strong>et</strong>, dans certaines opérations géodésiquesque leurs travaux comportent ; je la publierailorsque j'aurai terminé la mesure barométriquede plusieurs hauteurs <strong>des</strong> environs de Parisdont la vérification géométrique sera faite avecune précision qu'on n'a jamais obtenue en pareilcas; je inc bornerai à rapporter ici quelquesrésultats principaux d'un nivellement baromé-,-trique de la route du Mont-Cénis , que M. lechevalier Mall<strong>et</strong> (i) <strong>et</strong> moi avons fait, les 8() M. le ch<strong>et</strong>alier Mai l<strong>et</strong> , ingénieur en chef de Turin,été le coopérateur de M. Danbuisson , ingénieur en chef<strong>des</strong> Mines, clans un travail considérable sur les observationsbarométriques , qui a fourni à M. Daubuisson la matiiired'un Mémoire intéressant lu à la première Classe de l'Institut,<strong>et</strong> approuvé par elle.F4


88 EXTRAIT DE CONNAISSANCEij <strong>et</strong> io iiovembrei8ii. Je profiterai en mêm<strong>et</strong>eins de c<strong>et</strong>te occasion pour offrir un exempledétaillé de l'usage <strong>des</strong> tables hypsométriquesde M. Okmanns , publiées dans l'Annuaire du-Bureau <strong>des</strong> Longitu<strong>des</strong> de 1813,.<strong>et</strong> pour donnersur un passage <strong>des</strong> Mémoires de M. Bamond,quelques éclaircissemens qui intéressent leCorps <strong>des</strong> Ponts-<strong>et</strong>-Chaussées.M. le chevalier Mall<strong>et</strong> observait avec deuxbaromètres , l'un, construit par Fortin , quilui avait été confié par les astronomes del'Observatoire de Turin , à qui c<strong>et</strong> instrumentappartenait ; l'autre, portant sa division.'sur verre, <strong>et</strong> construit par M. Capello , très-hobileartiste de Turin; je Inc servais de mon baromètremicroscopique.Nous avons comparé nos instrumens à Turin,<strong>et</strong> la journée du q novembre a été employée àles comparer de nouveau à Suze , point de départde notre nivellement. Ces opérations préalablesétaient très-importantes , <strong>et</strong> nous avonsreconnu, par un grand nombre d'observations,(pie le baromètre Fortin de M. le chevalierMall<strong>et</strong> , indignait om,00021 de :Moins que le baromètremicroscopique, <strong>et</strong> son thermomètre 'àl'air libre 00,4 de plus que le mien. ,Ses hanteursde colonne de mercure , <strong>et</strong> ses températuresd'atmosphère , ont été corrigées d'aprèsces données.Les instrumeris étant ainsi - rendus-parfaitementcomparables , je me suis placé sur lepont Saint-Roch, à Suze , pendant que M. lechevalier Mall<strong>et</strong> observait au point culminantde la route du Mont-Cénis , situé vis-à-vis leRefuabe76. Il est <strong>des</strong>cendu de là à Lam-DES TEMS. 89le-Bourg ; j'ai été le remplacer an point culminant,<strong>et</strong> nous avons encore fait, à ces deux.stations, <strong>des</strong> séries d'observations correspondantes.Nos instrumens ont été de nouveaucomparés à Lans-le-Bourg , ils offraient exactementla même différence qu'à Suze. Je suisresté à Lans-le-Bourg ; <strong>et</strong>, pendant que j'y observais, M. Mall<strong>et</strong> est r<strong>et</strong>ourné au point culminant<strong>et</strong> à Suze , pour refaire de nouvellesséries à chacun de ces points au moyen dequoi les opérations extrêmes se trouvent doublées, <strong>et</strong> l'opération intermédiaire triplée ;nos montres avaient été préalablement bienréglées l'une sur l'autre.Le tableau suivant présente cinq couplesd'observations correspondantes que nous avonsfaites le 8 novembre, sur le pont Saint-Rochà Suze , <strong>et</strong> au point culminant de la route duMont-Cénis. Ces observations embrassent leslimites <strong>des</strong> plus gran<strong>des</strong> variations de nos résultats,<strong>et</strong> chaque couple satisfait exactementà la condition .de l'identité de terns : h , T <strong>et</strong>t désigneront respectivement les hauteurs <strong>des</strong>colonnes de mercure , les températures de cescolonnes <strong>et</strong> les températures de l'atmosphère,en donnant à ces l<strong>et</strong>tres <strong>des</strong> accen.s supérieursou inférieurs, suivant qu'elles se rapportent àla station supérieure ou à la station inférieure.


90 EXTRAIT DE LA CONNAISSANCE DES TEMS. 91Ci-contre 1566,52La hauteur donnée par le nivellement est, d'après lesnotes que nous a fournies M. Derrien , ingénieur en chef 1572,60l'oint culminant de la routedu Mont-Cénis.Observations de M. le ChcrMall<strong>et</strong>.T'Pont Saint-Rochà Suze.Observations de l'auteur.On a fait aux valeurs de h' <strong>et</strong> de t' les légèrescorrections ci-<strong>des</strong>sus inctiqu.ées , de + o",00021<strong>et</strong> 4-- 00,4.Voici, en se ser vant <strong>des</strong> tables de M. 0 I tmanns,le calcul détaillé de la hauteur donnée par lapremière couple d'observations.barons. inf. f P°"r 0,7171; I T, t,Mètres. Th. cent. Th. cent. Mètres. Th. cent. Th. cent.0,59286 6°5 5.1 0.71709 14,1 14,10,59271 6,3 5,6 0,71702 11,0 14,00,59266 5,6 51.1 0,71684 14,0 13,50,59246 6,o 6,1 0,71657 13,8 13,20,59246 5,8 6,4 0,71657 13,8 12,95686,8t 5687,8Table I. part. prop. pont 0,00009.. s ,01bar. aupér.j pOltr .0,592 4161,3t part. prop. pour o,00086.. 11.,5}Table, if Correction pour -7°,6 11,2Différence 1503,82 (t'1503,8t,) x -77,70-o-__. 57,6l'able III, Correction pour /561n. à 45° de latitudel'able IV Correction pour la valeur 0.,717 de h, correspondanteà une différence de niveau _-=-.1,56/Différence de niveau entre la surfice du pavé surie pontde Saint-loch à Suze <strong>et</strong> le point culminant de la route du1561,44,7Mont-Cénis, vis-à-vis le Refuge , n°. 6. 1566,5Les 2e , 3e, ike <strong>et</strong> 5e couples d'observations donnent leshauteurs suivantes , savoirm<strong>et</strong>.'3742c1568,83"'564,34e 1567,65. 1565,4Point culminant de la routedu Mont-Cénis.Observations de l'auteur.Différence 8,08C<strong>et</strong>te différence , très - p<strong>et</strong>ite , par rapportà la hauteur mesurée , aurait été réduite àenviron 5 mètres , si j'eusse négligé la correctionde o",0002i , qui rend le baromètrede M. le chevalier IVIall<strong>et</strong> .comparable aumien.Le tableau suivant présente cinq couplesd'observations correspondantes faites le 9 no,vembre , au point culminant de la route duMont-Cénis <strong>et</strong> à Lans-le-Bourg , sur l'esplanadequi sépare le nouveau pont de la nouvelleauberge. Je choisis ces couples.; parcequ'elles renferment aussi les limites <strong>des</strong> plusgran<strong>des</strong> variations , <strong>et</strong> que la coïncidence <strong>des</strong>instans d'observation est exacte pour chacuned'elles.Lans-le-Bourg , esplanade entrele nouveau Pont <strong>et</strong> la nouvelleAuberge.Observations de M. le CherMall<strong>et</strong>.h' T' t' h T tiMètres. Th. cent. Th. cent. Mètres. Th. cent. Th. cent.0,593121,3 0,64571 8,8 8,12,90,59280 9/4 1,2 0,64561 7,8 6,80,39273 2,1 0,8 0,64561 7,8 6,30,59275 1,9 0,7 0,64571 7)3 6,60,59270 1,6 o,5 0,64576 7,1 6,8La hauteur moyenne est de 1566,52 Les différences de niveau données par ces


92 EXTEALr DE LA CONNAISSANCEcinq couples d'observations, sont respective- .ment (1),iye 682.182°. 684 ,93e. 684,e685 ,75.. 686 ,9Différence de niveau moyenne 684(1) Les tables de M. Oltmanns , dont je me suis servi pourobtenir ces résultats , sont , à proprement parler, <strong>des</strong> extraits<strong>des</strong> tables de logarithmes, renfermant les nombres quis'appliquent particulièrement aux observations barométriques.L'usage de ces tables ou , à leur défaut, <strong>des</strong> tablesmême de logarithmes, sera toujours préférable à Pemploi d<strong>et</strong>out autre moyen de calcul ; cependant un observateur encourse ou en voyage peut, privé du secours <strong>des</strong> tables qu'onne porte pas toujours avec soi, avoir à faire <strong>des</strong> calculs barométriques,ou bien pour vérifier ou doubler <strong>des</strong> calculsexécutés d'une manière quelconque, il n'aura à sa dispositionque <strong>des</strong> personnes qui ne savent pas se servir <strong>des</strong> tables.M'étant trouvé plusieurs fois moi-même dans de pareillescirconstances , j'ai composé les formules suivantes qui , àl'avantage de pouvoir être immédiatement calculées par lesquatre premières règles de l'arithmétique, réunissent celuide se fixer aisément dans la mémoire.Voici d'abord, pour calculer toutes les hauteurs barométriquesqui n'excèdent pas l000 mètres, une première formuleexpéditive <strong>et</strong> commode, z=KO q, dans laquelle zla différence de niveau cherchée, K=.-15969m. (les facteursde ce nombre sont 18336 le double module , <strong>et</strong> la partie(h\constante du terme dans lequel log. vi-z) se trouve répété,partie variable de ce terme pouvant ici se négliger),q=h,n0=1+ l000nr.h, [1+-0,000185 )] .(T,T1.La quantité q est le premier terme de la série suivanteDES TEMS.93Le nouveau pont <strong>et</strong> la nouvelle aubergen'existaient pas au mois de janvier 1807 3 on.les a construits hors du village, <strong>et</strong> à environ.très-convergente dans le cas actuel d'application, <strong>et</strong> que jecrois avoir donnée le premier, ( M= 0,43429, <strong>et</strong>c. )log, () =2M. q1 35 7On aura égard au ce terme de c<strong>et</strong>te série , lorsque z excéderas 000 mètres , en ajoutant àKoq autant de mètres pour1000 que q contiendra de millièmes d'unités ; ou si, pourPlus de précision, on veut introduire dans le calcul la partievariable du terme dans lequel log. (;) se trouve répété, faisantz K.0q, on auraz [i ( o,00266 ) g]Ces formules pourraient se passer de la correction relativeau changement de pesanteur en latitude; mais voici une règlebien simple pour opérer c<strong>et</strong>te correction dans tous les lieuxqui ne sont pas à plus dcl ac0000 métres du parallèle moyen :cc ni étant le nombre de degrés sexagésimaux du méridiencompris entre le lieu de l'observation <strong>et</strong> le parallèle moyen,» ajoutez à z un nombre 4- ni de décimètres par i 000 mètres,savoir, +ni quand le lieu de l'observation est du côté del'équateur, <strong>et</strong> ni quand il est du côté du pôle par rap-» port au parallèle moyen. )) A.35 <strong>et</strong> 55 degrés de latitude,l'erreur de c<strong>et</strong>te règle n'est que de 0m,03 par icoo mètresde hauteur, <strong>et</strong> elle se réduit à om,001 , à 44 <strong>et</strong> 46 degrés.En appliquant ces formules à la première <strong>des</strong> observationsqui donnent la différence de niveau entre Suze <strong>et</strong> le Mont-Cénis , <strong>et</strong> dont le calcul détaillé, d'après les tables de M. Oltmanns, se, trouve dans le texte à la page 90 , on a1484 , 0,000185 ( o,00i4o6 n 0,59369 ,0,12340,624141 , .1Ainsi le simple terme KO9 est exact à Moins deprès, ce


EXTRAIT DE LA CONNAISSANCE945o0"1- de son extrémité supérieure, du côté del'Italie. Le pavé du nouveau pont est élevé deim,54 au-<strong>des</strong>sus du pavé d'un ancien pontqu'ontrouve à-la. sortie, du même côté. Le terrentd'Arc, qui passe sous ces deux ponts , rouleen cascade, au travers <strong>des</strong> rochers, avec unepente énorme : c'est sur la rive droite de c<strong>et</strong>orrent, à 1200 mètres environ de distancehorizontale, <strong>et</strong> à 2om,6 d'abaissement vertical,par rapport à la station du 9 novembre 1811que j'ai fait , le premier janvier 1807 , uneobservation barométrique qui avait été précédéed'une autre observation faite le même jourqui est déjà plus que suffisant pour les applications géodésiquesque les ingénieurs ont à faire ; mais en ayant égardau terme de correction ( 0,00266 ± ) , on trouve3( 0,00 26 6 + ) zr , <strong>et</strong> la valeur z = 1566,1 nediffère plus de la véritable que de o'n,4 , ce qui doit êtreCompté pour rien.On a, pour la première <strong>des</strong> observations. entre le Mont-Cénis <strong>et</strong> Lans-le-Bourg0 =.1,0188 , o,000185 ( ) = o ,00lool5 , n=o,59376,0,05,950,041912 z 63im,9q =779477-7 1,..?c'est la vraie valeur diminuée de o5',9 seulement ; <strong>et</strong> si yobservant que, on ajoute om,5, d'après larègle ci-<strong>des</strong>sus indiquée, le résultat 682.'1'4, n'offrira plusqu'une différence de 0rn,4 abso:ument négligeable dans <strong>des</strong>évalua.tiOns de ce genre.On n'a pas fait de correction relative-à la variation depesanteur'. en latitude , parce que le point culminant deroute du IVIont,Cénis n'est qu'a 16' ou 17' de distance du.aralièle moyenDES T EMS. 95sur le point culminant de la .route du Mont-Cén is.Le nombre donné par ces observations sont :Station supérieure. . 05918, 2,0 , t - 2,0;,Station inférieure. . h (.r.: 0,6469., T o,o , t, o,.Calculant sur ces donnes, soit avec les tablesde M. Oltmanns , soit d'après les formules dela ilote, pag. 3o5 <strong>et</strong> 3o6, on trouve qu'ellesrépondent a une hauteur de 705%4 , hauteurqui excède de om,7 seulement, celle qu'on déduirait<strong>des</strong> observations du 9 novembre 1811.Ce résultat a été publié dans l'Annuaire duBureau <strong>des</strong> Longitu<strong>des</strong> de l'année 1809, ou ofla écrit, clans les données , au lieu de 0'11,5918,la hauteur o",59202 corrigée relativement à ladifférence T 1-T' .Je m'attendais bien à ne pas trouver de discordanceentre les observations de 1807 <strong>et</strong>celles de 1811; mais comme les premières ontété faites rapidement, <strong>et</strong> avec un seul baromètre,qui n'est pas revenu à la station de départ, je n'attribue qu'à un heureux hasardleur peu de différence avec les secon<strong>des</strong> qui,au nombre de plus de 15o ( pour ne parlerque <strong>des</strong> observations écrites) , sont appuyéesde tous les moyens praticables de. vérification.Aussi n'aurais-je tenu aucun compte <strong>des</strong> observationsdu premier janvier 1837, si, à proposde quelques corrections qu'elles semblaient indiquerdans le coefficient de la formule barométrique,lorsqu'on l'applique à.,de p<strong>et</strong>ites hantenrs (question sur laquelle je n'ai pas encored'opinion bien arrêtée ) , M. Ramond n'eût.cru voir, dans la hauteur que j'en ai conclue ,


96EXTRAIT DE LA CONeAISSANCEune erreur de leo mètres. ( Voyez son. Mé--moire inséré dans la collection de ceux de lapremière classe de l'Institut , année 1809page 53.o ). Il y a long-tems qu'on m'a presséde répondre à c<strong>et</strong>te inculpation d'une erreur, de 100 mètres, qu'on croit pouvoir être interprétéede manière à faire soupçonner les ingénieurschargés <strong>des</strong> travaux de la route du Mont-Cénis , <strong>et</strong> dont les nivellemens s'accordent avecMes mesures barométriques, ou d'une grandeimpéritie, ou d'une négligence impardonnable,C<strong>et</strong>te crainte me parait bien mal fondée, car-l'existence même de ce superbe monument estune preuve aussi glorieuse qu'inattaquable duzèle <strong>et</strong> <strong>des</strong> talens de ceux qui en ont proj<strong>et</strong>é <strong>et</strong>dirigé la construction ; les nivellemens faitsavant le tracé de la route ont été si souventrépétés <strong>et</strong> vérifiés pendant l'exécution, ,qu'ilne reste aucun doute sur leur exactitude - les'rampes, réglées d'a.près cesnivellemens , offrent-précisément les mêmes déclivités, <strong>et</strong> les mêmeschutes de palier en palier_, qui avaient été arrêtéesd'après la pentente du terrain nu. Il n'y adonc que <strong>des</strong> éloges à donner aux ingénieurs ;<strong>et</strong> je pense que les conséquences tirées de l'écritde M. Ramond , tiennent à ce qu'on ne saisit-pas le véritable sens de ce qu'il il voulu direainsi que je l'expliquerai tout-à-l'heure.Mes observations barométriques du premierjanvier 1807 , donnent une hauteur du Mont-Cénis au-<strong>des</strong>sus de la mer, sensiblement égaleà celle que Saussure avait déterminée avantmoi : c'est principalement sur c<strong>et</strong>te conformitéque s'appuie M. Ramond, pour soutenir qu'ellessont fautives. cc Saussure, dit-il , employait un- D) coefficientDES TEINT.S. 97» coefficient assez analogue au nàtre , <strong>et</strong> ne), comparait entre elles que <strong>des</strong> observationsfaites dans nos propres régions. On sait aussi» qu'aux bords de la mer du Sud, le baromètre» se tient à environ 3 millimètres plus bas qu'ilne fait au niveau de nos mers. Pour queM. de Prony se rencontrât avec Saussure,il fallait que le baromètre du Ment. Cénis s<strong>et</strong>rouvât fart au-<strong>des</strong>sous de la moyenne ha.uteurqui correspond à l'élévation du lieu,,combinée avec les dispositions particulières?) de notre atmosphère. »M. Ramond cite les hauteurs dès baromètresde Paris <strong>et</strong> Clermont, qui, le premier janvier1807, étaient au-<strong>des</strong>sus de l'état moyen, savoir,le premier à o'n,77244 (i) <strong>et</strong> le deuxième à0,73730; <strong>et</strong> dit ensuite : cc Nous trouvons, surla hauteur du point culminant, une erreurd'une- centaine de mètres en plus, par la»même raison que nous la trouverions justeen cherchant notre point de comparaison.dans les baromètres de la zone torride; doncl'abaissement du mercure au Mont-Cénis estun pur accident, dont il n'y a rien à induirepour ou contre aucun coefficient.»En supposant d'abord que c<strong>et</strong> accident dont.parle M. Ram ond soit réellement arrivé, il estregr<strong>et</strong>ter qu'il n'ait pas ajouté, pour concilier.son influence avec l'accord qui existe entre le(i) D'après le relevé <strong>des</strong> registres de l'Observatoire , lal'auteur observée a été de 20 pouc. 6 lig., i6 =:om,77185'à 3°,3 de température extérieure, <strong>et</strong> 8',2 de températureintérieure. (rlherm. cent.)Volume 35, 206. G


EXTRAIT DE LA CONNAISSANCE93nivellement barométrique <strong>et</strong> le nivellement faitpar les ingénieurs , que les causes <strong>des</strong>quellesrésulte la sur-élévation du point culminant,ont dû agir sur l'instrument, au point de lastation inférieure , de manière à donner à cepoint une sur - élévation correspondante <strong>et</strong>égale ; car je ne puis douter, quoique M. Ramoudne l'ait pas énoncé positivement, qu'ila voulu dire que la verticale entière, mesurantla différence de niveau entre les deuxstationsavait été transportée , par rapport au niveaude la mer, à 100 mètres au-<strong>des</strong>sus de sa hauteureffective. C<strong>et</strong>te translation peut en eff<strong>et</strong>,avoir lieu de plusieurs manières , <strong>et</strong> dépendresoit de circonstances locales, soit de quelquedéfaut de l'instrument ( ce dernier cas est leplus fréquent ) de pareilles causes d'erreurn'ont qu'une influence ' insensible sur l'évaluationde la différence de niveau entre les- deuxstations , lorsque les anomalies <strong>des</strong> hauteurs<strong>des</strong> colonnes de mercure sont proportionnellesà ces hauteurs ,. les corrections relatives auxtempératures étant préalablement faites , oulorsque les anomalies étant égales entre elles.,<strong>et</strong> très-p<strong>et</strong>ites par rapport aux colonnes demercure , la différence de ces, colonnes ellesmêmesest peu considérable : dans ces différenscas , l'erreur de la station supérieure , quitend à diminuer ou à augmenter la différencede niveau entre les deux stations, est compenséeà la station inférieure, par une erreurégale <strong>et</strong> de signe contraire. C'est là infailliblement,en parlant dans le sens de M. Ramond ,<strong>et</strong> en supposant son assertion vraie, ce qui aurait<strong>et</strong>i arriver aux observations du Mont-Cenis,DES TEMS.99faites le premier janvier 1807; <strong>et</strong> si chacun eûtinterprété comme moi ce qu'il a écrit à ce suj<strong>et</strong>,je n'aurais ql:e de très-faibles motifs pour rappelerces observations.Mais, dans l'hypothèse _même de 1a véritéde son assertion, en ne peut pas convenir aveclui , que d'un abaissement du mercure ou d<strong>et</strong>out autre accident qui induirait en erreur surla hauteur au-<strong>des</strong>sus 'de làmer, il n'y ait rienà induire pour ou contre aucun coefficient,lorsqu'il s'agit de la différence de niveau entredeux stations. Car, dès que la cause de l'accidentagit de manière à produire compensationd'erreurs , la comparaison <strong>des</strong> mesures déduitesdu baromètre avec les mesures effectives,doit, en général, dans les cas ordinaires depratique, indiquer la correction du coefficient,s'il est susceptible d'en recevoir, tout aussi bienque s'il n'y avait point d'accident; ou , en d'antrestermes, le même coefficient corrigé quidonnerait les mesures justes, dans les cas ordinairesde compensation d'erreur, les donneraitégalement justes lorsqu'il n'y aurait point d'erreur(1).(1) Pour établir sur ce point, <strong>des</strong> notions précises <strong>et</strong> rigoureuses,je déduis. de la formule que j'ai donnée dans unenote précédente , l'équation aux différencesA h , (Ah) 5 1 (A h ) ,K 8, + <strong>et</strong>c.(-1)5+ <strong>et</strong>c. "JI.Les l<strong>et</strong>tres K, h, <strong>et</strong> n, ont la même signification qu'à lanote citée.Les coefficiens 0, <strong>et</strong> 01 doivent être fonctions <strong>des</strong> terupé-G 2


100 'EXTRAIT DE LA CONNAISSANCERevenant actuellement sur c<strong>et</strong>te hypothèsed'un accident auquel M. Ramond attribue l'erreurqu'il croit apercevoir dans mon opération,je remarque qu'après les raisonnemens à prioriratures extrêmes t, <strong>et</strong> t', la -valeur moyenne 0 ne pouvantplus être employée dans l'équation aux différences, on auraassez généralement une exactitude suffisante en faisantOp= t, <strong>et</strong> 0,1=1+-125o25o<strong>et</strong> on pourra dans l'emploi ordinaire de c<strong>et</strong>te formule n'avoirégard qu'au terme L __--°'71) du deuxième membre.2 /2, /IC<strong>et</strong>te équation aux différences est applicable à toutes lesvaleurs qu'on peut donner au coefficient K dans la formulequi sert à calculer la hauteur ou la différence de niveau z,c<strong>et</strong>te hauteur devant toujours être sensiblement proportionnelleà log. (0.Pour démontrer maintenant les propositions énoncées dans. Ah, Onle texte, j'observe qu'on aura Az o, st 0, = , <strong>et</strong> queAZ sera une quantité négligeable dans le cas de A 7/si Ah, <strong>et</strong> An étant respectivement très-p<strong>et</strong>ites par rapportà h, <strong>et</strong>. 74 la différence h, n est elle-même peu considérable.Ce dernier ca4 serait, par exemple, celui d'un p<strong>et</strong>itdéplacement de la pointe d'ivoire <strong>des</strong>tinée à indiquer le zérode l'échelle, qui ferait paraître la hauteur de la colonne demercure un peu plus grande ou un peu plus p<strong>et</strong>ite qu'elle nele serait réellement.Supposons ensuite que les erreurs A ht <strong>et</strong> An ont <strong>des</strong> va-Ah, V.Att 'leurs quelconques, mais que 0, ---n est une quantitéque l'on peut considérer.comme nulle : si, dans ce cas, pouravoir la valeur effective de z, il faut au lieu du coefficient Kemployer K il est manifeste que la même correctiondonnera aussi le véritable z dans le cas <strong>des</strong> valeurs particulièresA h , o <strong>et</strong> Ait o, puisqu'on a , dans l'un <strong>et</strong> l'autrecas, l'erreur O.DES T EMS;Icaci-<strong>des</strong>sus cités, il dit : «Mais c<strong>et</strong> accident, quelleest son origine ? l'imputerons-nous à Pinstrument,à la station, aux perturbations locales, aux dispositions particulières de Pat-)) mosphère de la montagne ? Voilà ce que je)) n'entreprendrai pas de décider, puisque jene connais ni l'instrument, ni les accessoires» de l'observation. »Je répondrai d'abord, quant à ce qui concernel'instrument, que le baromètre dont jeme suis servi le premier janvier 1807, ufl <strong>des</strong>plus parfaits qui soient sortis <strong>des</strong> ateliers deFortin, a été comparé avec celui de l'Observatoirede Paris , avant mon départ pourl'Italie, <strong>et</strong> à mon r<strong>et</strong>our dans la capitale. Peude jours avant mon passage au Mont - Cénis ,M. Oriani <strong>et</strong> moi en avions fuit, à l'Observatoirede Milan, une comparaison avec le baromètrede c<strong>et</strong> Observatoire, <strong>et</strong> les deux instrumenss'étaient trouvés parfaitement d'accord.Je ne puis donc avoir aucun doute surl'état de mon baromètre ; je n'en ai pas davantaabe sur les lectures <strong>des</strong> échelles <strong>et</strong> <strong>des</strong> verniers.Mon instrument porte une échelle demillimètre, <strong>et</strong> une échelle de demi-lignes ; jelis toujours l'une <strong>et</strong> l'autre au moins dix foisdans une observation, vérifiant, à chaque fois,le contact de la surface du mercure dans la cuv<strong>et</strong>te; la réduction <strong>des</strong> millimètres en lignes,<strong>et</strong> réciproquement, donne la preuve assurée dela fidélité <strong>des</strong> lectures.J'ai donc rempli toutes les conditions qu'on ale droit d'exiger d'un observateur, celles d'avoir<strong>des</strong> instrumens bien construits <strong>et</strong> en bonétat, <strong>et</strong> de bien observer; <strong>et</strong> il ne reste à l'appuiG- 3


102 EXTRAIT DE LA CONNAISSANCEde l'opinion de M. Raimond ; que la su ppoSitiond'an état particulier <strong>et</strong> insolite de l'atmosphèreau moment de mon observation : rien-de ce que j'ai vu dans le cours de mes opérationsau Mont-Cénis , ne me semblé appuyerc<strong>et</strong>te supposition. "Lors de mon passage du premierjanvier 1807, au froid près, le teins étaitparfaitement beau, l'air très- calme <strong>et</strong> même-plus favorable , en apparence, aux observations,qu'à l'époque de mon dernier passage.En l'approchant les résultats que j'ai Obtenusdans les deux passages, j'ai lieu de penser que,pour un état moyen de l'atmosphère, <strong>et</strong> pourles températures peu éloignées de la glace,pression atmosphérique est assez Constammentmesurée au point culminant de la route du MODt-Cérds ,par une hauteur de colonne de mercure,peu différente de da,59.2. On voit, en eff<strong>et</strong>, parles .dix observations ci- <strong>des</strong>sus citées, que lahauteur du mercure dans le baromètre de M. lechevalier Man<strong>et</strong> <strong>et</strong> le mien, n'a été que d'unefraction de millimètre seulement plus grande-que la hauteur observée le premier janvier 1807,<strong>et</strong> je dois ajouter que notre température étaitplus forte de quatre ou cinq degrés centigra<strong>des</strong>.La série obtenue à la dernière station que M. lechevalier Mall<strong>et</strong> a faite sur le Mont- Cénis , le tonovembre 1.811 , <strong>et</strong> que je n'ai pas encore citée,a donné, pour hauteur moyenne, orn,59215 plusrapprochée encore que les hauteurs <strong>des</strong> deuxprécédentes stations, de celle du premier janvier1807 (le baromètre de M. le chevalier Mall<strong>et</strong>était placé, le lo novembre, à environ 2, mètresau-<strong>des</strong>sus du point culminant ). Or pour quemon baromètre se trouvât le premier janvierDES TEMS. 1031807, ainsi que le dit M. Ramond, au-<strong>des</strong>sousde la moyenne hauteur qui correspond à l'é-,le'vation du lieu, de manière à produire, sur/l'élévation de ce lieu, une erreur de i_oo mètresen plus ; il faudrait que c<strong>et</strong>te moyenne hauteur, correspondante à l'élévation du pointculminant du Mont-Cénis , eût une valeur effectivede 0rn,59927, surpassant de om,0075 la valeurobservée (1).(1) L'équation aux difrérences de la note précédente,donne pour c<strong>et</strong>te évaluation , en ne considérant la variationciti'à. la station supérieure, <strong>et</strong> restituant la valeur de h',2h'A,faisant Az, joom,K(:), 5918, o=1-0,008,<strong>et</strong> substituant la valeur 15969 de K, on aJz'= 0,0074717.Tel'e serait la valeur de A h' relative à une erreur Azde 100 mètres sur la hauteur absolue de la station supérieureau- <strong>des</strong>sur du niveau de la mer, ou d'un plan horizontal fixequelconque ; mais, d'après la conformité existante entre lerésultat de mon nivellement, barométrique <strong>et</strong> celui du nivellement<strong>des</strong> ingénieurs, le A z, considéré par rapport àla différence de niveau entre les deux stations , doit êtrenul, d'où0,,à, h, O' A n o' h,<strong>et</strong> pn.h, n 0, nSubstituant les valeurs 10OO <strong>et</strong> om,6469 de 0, <strong>et</strong> de h ,, onA h , 0,008102. Ainsi la cause de l'accident qui seraitsupposé avoir élevé la station supérienre de ioo mètres,n'aurait pas eu une action tout-à-fait constante sur la hauteur<strong>des</strong> colonnes de mercure aux deux stations ; elle auraitproduit une sur-élévation de 0'1,0006303 de mercure à lacolonne inférieure, correspondante, dans l'atmosphère , à unevariation de hauteur qui a pour valeur générale -K h,G 4


1.96 EXTRAIT DE LA CONNAISSANCEaires( voyez la Trigozzonzétriede 'Cagnoli,2C édit., art. 367), en y faisantuce qui donne+K 0 log.log.\.1 n(..!11.)k0. 2/11 q(i + f q4 ).Passant à l'équation aux différences ( notede la page 99) ,- j'observe compose que l'erreur Az se, par addition ouerreurs Az, <strong>et</strong> soustraction , <strong>des</strong>Az', commisesaux stations respectivementinférieure <strong>et</strong>exige déjà supérieure ce quiqu'on' laissela station n à la place 'de h' àsupérieuresions , afin de rendre les pres-, vraies ou fausses,elles. J'observe comparables entredemise au point plus que l'erreur Ah, com-désigne de la station inférieure , que jepar point A, soitl'observation par le défaut de, soit par celui de l'instrument,produit sur la différence de niveau entre lesdeux stations ,le même eff<strong>et</strong>avoir fait que si , une bonne observationaprès,.instrument à avec un bOnun point B, placé àverticale ±z1 une distancedû point A,line hauteur de <strong>et</strong> ayant trouvéh, _T colonne deh,, on eût mercure égale àde la appliqué au point A, quantité h,au lieuh, +A h,qui lui convient, laqui convientquantitéde au point B. L'expressionAZ, se trouve,sager les choses, par c<strong>et</strong>te manière d'envi-que l'expression ramenée à la même formede z, enment que la p<strong>et</strong>itesse remarquant seule-de Az,ser t, constante perm<strong>et</strong> de suppo-dans toute son étendue; <strong>et</strong> onDES TEMS. 107a, en faisant attention que n <strong>et</strong> h , + n de,la formule générale (note de la page 93) sontroprésentées ici par Ah, <strong>et</strong> 2 A hi,K 0ç Ah, +. i( Ah,(2/7,1--Ah,) 5t 2 JUh,-1-11,) 5 ls,h,-+Ah,Appliquant les mêmes raisonnemens à lastation supérieure , <strong>et</strong> considérant qu'une erreursur la hauteur de la colonne de mercure, qui, c<strong>et</strong>te station , ferait varier la<strong>et</strong>c.différence cle niveau dans un sens , la 'feraitvarier dans le sens contraire à la station inférieure, on a la formule très-convergente ,+ <strong>et</strong> C.An ( An )3- rTH-Art zri+anéquation de laquelle on déduit celle de la note,page 99 , en négligeant au dénominateur, Ah,<strong>et</strong> An, ce qui peut en général se faire sans erreursensible ; cependant l'emploi du dénominateurentier 2 h , +Ah, ne rend pas le calculplus compliqué. On remarque que les exposansprocèdent suivant les nombres impairs 13 , 5, <strong>et</strong>c. ; <strong>et</strong> qu'ainsi , en se bornant auxtermes du premier ordre, on n'a à craindreque les anomalies dues aux termes du troisièmeordre, lesquelles peuvent être ici considéréescomme <strong>des</strong> zéros absolus.Le raisonnement précédent est fondé sur<strong>des</strong> considérations adaptées particulièrementaux observations barométriques ; Az s'obtient_d'une manière immédiate <strong>et</strong> très-facile , par


108 EXTRAIT DE LA CONNAISSANCE, <strong>et</strong>c.<strong>des</strong> considérationsde 0, =--analytiques ,0 on dans le casa, dans ce cas,.,-j-Liz=K9Elog. (h, +Ah') log. (n+An)JKO( log. 1,1+d'oùlog. h, - log. n log n;en substituant à/.1 log. h, <strong>et</strong> à log. n leurspressions en ex-séries, donnéesdeuxième éditionarticle 375 de lade lazzoli ci-<strong>des</strong>sus Trigononzétrie de Cag-citée, onraittrouve la valeur qu'au-z clans l'équationsaitprécédente, si on y fai-NOTICEPour servir à l'histoire géognostique de c<strong>et</strong>tepartie du département de la Manche qu'onnomme le Cotentin , suivie de quelquesconsidérations sur la classilication géologique<strong>des</strong> terrains; .Par ALEXANDRE BRONGNIART , Ingénieur <strong>des</strong>Mines.109LA roche qui constitue les hauteurs de Flamanville, Fermanville, <strong>et</strong>c., dans les environsde Cherbourg , a généralement été regardéecomme un granite : un voyage que je fis eni8ii dans la presqu'île du m'appritque ce granite n'appartenait Cotentin' pas à la formation<strong>des</strong> granites anciens, mais plutôt à celled'une roche eue les géologues de l'école deFreyberg ont cTécrite, <strong>et</strong> regardée_comme beaucoupplus nouvelle que ces derniers.Je réunirai dans la première partie de c<strong>et</strong>teNotice les observations qui m'ont fait naîtrec<strong>et</strong>te idée.Il n'en est pas <strong>des</strong> terrains composés de couchesinclinées , quelquefois presque verticales,brisées, contournées , comme de ceux danslesquels la stratification est horizontale <strong>et</strong> régulière:quoique dans ces derniers l'ordre <strong>des</strong>uperposition ne soit pas toujours facile àdéterminer clairement cependant on peut


DU COTENTIN. 111râtre , mêlé quelquefois de lames spathiqueségalement noires, <strong>et</strong> traversé de veines blanchesde calcaire spathique. Il a tous les caractèresminéralogiques du calcaire désigné sousle nom de calcaire de transition:Le calcaire de Hienville m'a paru, par ladisposition <strong>des</strong> lieux, recouvert par une brècheschisteuse rouge.Les schistes argileux <strong>et</strong> tégulaires , qui seprésentent dans un grand nombre de lieuxmais plus particulièrement dans les vallées, enp<strong>et</strong>its coteaux arrondis , sont grisâtres , jaunâtres,homogènes ; <strong>et</strong>, en passant au brun- bleuâtre,ils prennent la texture à feuill<strong>et</strong>s droits del'ardoise ; ils sont généralement ternes, tendres,e t quelquefois finement paill<strong>et</strong>tés de mica;je les ai vus ainsi sur la route de Valôgne àCherbourg , sur les moyennes hauteurs qui dominentc<strong>et</strong>te ville où ils sont exploités commeardoise, sur la route de Cherbourg aux Pieux,notamment à Hauteville , <strong>et</strong> jusqu'à Benoît-Ville. Dans ce lieu on les voit distinctementcouchés sur le gravier granitique qui annoncele terrain dont il sera bientêt question , <strong>et</strong> leskaolins qui en font parti. C<strong>et</strong>te roche , dansles lieux que je viens de citer, <strong>et</strong> dans plusieursautres que je passe sous, silence , a tonsles caractères du schiste argileux , tel que jel'ai décrit aillenrs , <strong>et</strong> ne peut être confondu'avec les schistes luisons, que l'on considèregénéralement comme <strong>des</strong> roches appartenantaux terrains les plus anciens.Vasteville , au S. O. de Cherbourg,trouve un terrain, schisteux composé de ban<strong>des</strong>alternatives de schiste grisâtre dur <strong>et</strong> d'amnpelite110 SUR LA crk)c-NosrEarriver à suivre dans leur <strong>des</strong>cription c<strong>et</strong> ordre,naturel. Dans les premiers, au contraire, cen'est toujours qu'au bout d'un lon g teins, à l'aidede circonstances heureuses, mais rares, <strong>et</strong> avecune grande habitude, qu'on peut espérer dereconnaître la succession <strong>des</strong> teins dans leurformation.Je ne puis donc pas suivre ici l'ordre naturelque nous avons adopté, M. Cuvier <strong>et</strong> moi, dansla <strong>des</strong>cription du sol <strong>des</strong> environs de Paris. Jedois décrire d'abord, dans toutes les circonstancesqui me sont connues , les roches <strong>et</strong> lesterrains que j'ai pu examiner dans le départementde la Manche., <strong>et</strong> tirer de c<strong>et</strong>te <strong>des</strong>cription<strong>et</strong> <strong>des</strong> caractères qu'elle présentera, quelquesconséquences sur leur position relative.Six sortes de roches principales se présententdans le département de la MancheLes calcaires,Les schisteuses,Les quarzeuSes ,Les stéaschisteuses,Les syénitiques ,Et les clastiques.Ces désignations ne disent point que ces terrainssoient uniquement composés <strong>des</strong> rochesqui viennent d'être nominées , mais que ces.roches y sont plus abondantes que d'autres ; <strong>et</strong>l'ordre dans lequel je viens de les présentern'indique pas non plus celui de leur superposition.Le calcaire que j'ai vu à Pierreville , où ilrenferme <strong>des</strong> filons de plomb sulfuré, <strong>et</strong> à Hienville, entre Coutances <strong>et</strong> Granville , est noir


1.12 SUR LA GOGNOSIEgraphique ; c<strong>et</strong>te dernière roche présente <strong>des</strong>empreintes flabelliformes trop incomplètes dansles échantillons que j'ai vus, pour qu'on puissedéterminer avec exactitude à quelle classe decorps organisés elles appartiennent. Néanmoins,par leur contour très-régulier, par leurstructure composée de rayons très- distincts ,réunis par <strong>des</strong> cercles concentriques moins sensibles,elles ont beaucoup de ressemblance avec<strong>des</strong> plantes marines du genre <strong>des</strong> padines , <strong>et</strong>même avec une espèce voisine du padina pavonia(1). Cependant parmi les caractères quiles en éloignent on doit faire remarquer l'intégrité<strong>et</strong> la simplicité de chaque individu, saforme constante, <strong>et</strong>c. Le défaut d'articulationsdistinctes ne perm<strong>et</strong> pas de les rapporter augenre flabellaria de M. de Lamark ( corallina:fahelizza z, Linn. ) , <strong>et</strong> sa forme d'éventail ladistingue de Pulva ac<strong>et</strong>abutunz , quoiqu'ellelui ressemble assez par sa str'ucture rayonnée.C<strong>et</strong>te partie du terrain de Vasteville que j'aivisitée, diffère encore <strong>des</strong> autres terrains schisteuxpar l'espèce de véritable grès ferrugineuxqu'on y voit, sans que je puisse dire quel rapportde position il a avec ce schiste (2).Les schistes qu'on trouve dans <strong>des</strong> relationsplus voisines avec les terrains quarzeux eṯLamouroux , ,Noue. Bull. de la Soc. Phil., tom. I,a 8o9 , n.. 2o , p. 3z9. Ann. du Mus., tom. XX,p. 271 M. d'Omalius d'Halloy, qui a visité ce canton depuismoi, m'écrit que cc ce grès ferrugineux passant au poudding,à la brèche, au schiste, au quarz grenu, <strong>et</strong>c. , est unp<strong>et</strong>it système subordonné dans les terrains d'ardoise, qu'onrencontre presque partout dans c<strong>et</strong>te formationstéaschisteux ,-deDU COTENTIN. 113stéaschisteux , présentent les caractères minéralogiquesqu'on attribueils sont husans aux schistes anciens:, même satinés, verdâtresrougeâtres ou, plus soli<strong>des</strong> que les précédens, <strong>et</strong>quelquefois même très-durs; tels sont eeux quiconstituent le fond de l'ancien port , les rochersqui sont au pied de la montagnel'île Pelée, <strong>et</strong> les du Roule,rochers du fort deville.Querque-,Le terrain qztarzeux du département de laManche est composé d'une roche qui jusqu'àprésent a été regardée comme un grès, <strong>et</strong> quien eff<strong>et</strong> lui ressemble beaucoup dans certainescirconstances : mais les grèscomme le reconnaissentactuellement, proprement dits,les geognostes, sont <strong>des</strong> roches de sédiment forméespar l'agrégation de parties préexistantes. L'examenattentif de ces roches ne laisse dans beaucoupde cas, aucun doute sur ce mode de structure;les prétendus grès du département de laManche ont souvent une structure beaucoupplus dense, une cassure écailleuse presque vitreuse<strong>et</strong> raboteuse ; les grains qu'on y distinguequelquefois ne sont presque jamais n<strong>et</strong>tementcirconscrits, mais serrés les uns contre les autres.Ils s'entrelacent <strong>et</strong> se fondent l'un dansl'autre, de manière à indiquer une formation<strong>et</strong> une réunion du même moment, <strong>et</strong> par voiecristallisation confuse.Ces considérations, ces caractères , <strong>et</strong> beaucoupd'autres que je ne puis développer dansc<strong>et</strong>te Notice, me font regarder les roches quarzeusesdont il est ici question, comme du quarzen masse ou en roche (quarzfe/s) , <strong>et</strong> je lesdésignerai sous le nom de .quarz grenu qu'on-Volume 35, no. 206.H


"4SUR LÀ Gi:OGNOSIEleur a déjà donné dans d'autres circonstances.Le quarz grenu du département de là Mancheest disposé en assises distinctes très-inclinéesvers le Nord , même presque verticales, <strong>et</strong> généralement dirigées de l'E. à l'O.Il est traversé de filons de quarz hyalin, <strong>et</strong> sesfissures sont souvent tapissées de cristaux dequarz , oni,emplies d'une, argile impure ferrugineuse.J'ai vu le quarz grenu sur la route de Valogneà Cherbourg, composant les somm<strong>et</strong>s,<strong>et</strong> probablement la masse entière <strong>des</strong> collinesles plus élevées qu'on trouve sur C<strong>et</strong>te route.D'autres collines plus basses, <strong>et</strong> composées '<strong>des</strong>chiste argileux terne, les séparent sans qu'on.doive en conclure que ce quarz soit superposéau schiste.La montagne du Roule qui domine Cherbourgà l'Est, est entièrement composée de cequarz. C<strong>et</strong>te roche reparaît', dit-on, aVauville,précisément à l'Ouest de Cherbourg.J'ai revu c<strong>et</strong>te même roche présentant d'unemanière encore plus sensible les caractèresdu quarz sur le coteau du Bourg <strong>des</strong> Pieux ;elle se prolonge à l'Ouest jusque vers la mer,<strong>et</strong> c<strong>et</strong>te masse puissante de quarz paraît être,d'après là direction de ses assises , la continuationde celle qui couronne les hauteurs de laforêt de Cherbourg du côté du mont Epingu<strong>et</strong>.La quatrième sorte de roche principale quientre dans la composition <strong>des</strong> terrains du départementde la Manche., est celle que j'aiDU COTENTINdécrite minéralogiquement ailleurs (i)nom dé ste'aschiste noduleux.sous lelement au fond de C'est principa-la rade dedans le nouveau Cherbourgport , qu'on laque j'ai pu facilement voit , <strong>et</strong>en étudier les principalesmodifications , à l'aide <strong>des</strong><strong>et</strong> coupures considérables excavationsqu'on a faites dernièrementsur c<strong>et</strong>te partie de la côtecution <strong>des</strong> grands ponr,l'exé-travaux qu'on vient deminer.ter-Le schiste luisant verdâtre dont j'aiplus haut présente, parléà mesurevers le fort Horn<strong>et</strong>qu'on avance, <strong>des</strong> feuill<strong>et</strong>s plus ondulés,traversés de veines de quarz , <strong>et</strong> comme relevésou bosselés par <strong>des</strong> rognons ovoï<strong>des</strong> deSans changer de quarz.structure en grand, d<strong>et</strong>ion ni d'inclinaison direc-, il passe au stéaschistenoduleux, composé de talc vert assez dur, <strong>et</strong>rempli d'un très-grand nombre de grains defelspath rosâtre <strong>et</strong> de quarz hyalin, à l'entour<strong>des</strong>quels les feuill<strong>et</strong>s talqu eux semblent se contourner.Les parties de quarz varient beaucoupde volume, de forme <strong>et</strong> de disposition;elles y sont en grains tantôtovoï<strong>des</strong>, dont la grosseurva de celle d'un grain de mill<strong>et</strong> à celle de latête <strong>et</strong> même plus. Tantôt le quarz s'y présenteen espèce de cylindres comprimés, en filonspuissans , ou en couches épaisses alternant avecle stéaschiste. Le quarz , dans ces diverses dis--positions, appartient ordinairement à lariété nommée va-.quarz hyalin ; mais celuiest en couches se présente qui'aussi à. l'état de(1) Ess. d'une classif. min. <strong>des</strong> roches , D. t. 34, p. 5.H 2


911III1S SISONDOTOamoIA. 21,113.11:1 .1115 a1zaunb flU0i5 und) mus-noaammasoaar;o0oaussuo osnaloquaJanb aapuaph! op tioputuaal aalua alleu allooaaj zaunb nuaa0 atioop sain .anrq sue(' st-toasa! sua 01 zaunb sap soasupsuois iso oalouod op01,7puln amam np orea 10 VI amaxaa asnaacmop 00 teaouun aso aounadun ans oo1pnsmj sapxnraaaotu op '2.untb anal-Lb anb ios sinaup,paro/ .atuJoj s03 suoputopIsuoo ousudoinoaopaualiatuaodaasoddasa1 amioj are plaon.b zaynb uiapoatodstroJa addoianua suup a1 uoasoasups no a11aaSujos 'auusIni 13f oaa-meru sapxnomuo soinoa no sap saapad samaId Inb lut)!auxed sap san0uIppnod sap saauldosd sap8113111 110 011saluumusd,.31a foaan02nOd -nop.101 onaa amaDruas anaa -ualarradnola sap sapaud anbo1 ziunb a! arua ' 0 afaisups auesIrq ' OU topos a op LIOI2l?LII.10j LIODourtmodmal ' no i nact-saaa saad suinb auale,uozo snossilD suup aj am,oun 'opmb1j sihnb ua,uaualu pla na10OTITUI SLUOspaldiaoadua auuuaadunauqo aima-ruas tub ana! asa aidoad0513(1 op ana° otiooi osnautpou asa,u sudm11(41101 Un alsupsupas f asa,o slojanbranb unals!qos auus!ni xnamiinaaal-saaa aweS.0IIatoll-Loa-- io13fnbsaad olomp np aaj -utuaq01t1 TOI asa papa131,1uo,nb 9a-raids:a -actuallomA ' snssop-ma Op omnanbaattù 91 aim'afflua solde atonu paa 'oupruo saup or da-p.-Dontnutioa snos aj mou op vo199 e io k alual no!!op anciozznodsaD sloaa satpoa ' a! ztunb oasups pqaLres la ai easItiosuals < auaAnad ouop alac isuoosapapp 911;1110D sap sallooa sarrapoad Jud rivasFauoiresur asnJuoo ammoo urualaucldu viina:'NI.LMS,L03amem uo!aucuaoj sana,ubsInd luaulane -Fueluourmap anua 10 '50fautuLbula ulnaJaa Itqaa tubanao oopomasa laftiodludIamad Oppaoa1au0at Isuluanb ot -Luj


118 SUR LA GOGNOSIEdistingue par de légères différences dans sacomposition minéralogique , mais bien phisencore par sa position relative, caractère dela première importance dans le système declassification <strong>des</strong> roches , adopté par l'Ecoleallemande : c<strong>et</strong>te roche est la syénite, renfermantcomme partie constituante de l'amphibole,alternant avec <strong>des</strong> amphibolites , <strong>des</strong>trappites , <strong>et</strong> <strong>des</strong> eurites porphyroï<strong>des</strong> ; elle estregardée par toute l'Ecole allemande commed'une formation" contemporaine , ou mômepostérieure à celle <strong>des</strong> schistes argileux, ditsprimitifs.Or je crois avoir reconnu, comme on vale voir, tous lescaractères de la formatioii <strong>des</strong>syénites dans les roches granitoï<strong>des</strong> de Cherbourg..bEn .examinant la structure du terrain sur lacôte occidentale du département de la Manche,depuis le Havre de Rozel jusqu'au cap de Flamanville, j'y ai observé la disposition suivante:1°. Du schiste argileux dur verdâtre, dirigéde l'Est à l'Ouest sur les pentes de la vallée deRozel.2°. 'En allant au Nord, le quarz grenu incliné.<strong>et</strong> dirigé comme le schiste.3°. Et, toujours en allant vers le Nord, on arriveà <strong>des</strong> rochers très-dures, très-denses, sedivisant en gros fragmens rhomboïdaux. Cesrochers sont tantôt d'un noir brillant , tirantsur le verdâtre , tantôt môme d'un vert-noirâtre.La roche qui les compose a la cassurelargement conchoïde ; elle est dure , sautillante<strong>et</strong> sonore comme de l'airain. C'est un trappiteDU COTENTIN. 119felspathique bien caractérisé, niais cependantplus brillant que ne sont ces roches ordinairement.Dans d'autres places ce trappite estplus gris ou plus verdâtre, le felspath y devientplus distinct., <strong>et</strong> il passe à la diabase schistoïdeen. présentant le fer sulfuré disséminé , qui nemanque presque jamais dans ces roches, sansqu'on puisse soupçonner encore quels rapportsil peut -y avoir entre la coexistence si généralede deux minéraux si différens.40. A mesure qu'on avance au Nord, vers lacôte escarpée de Flamanville, <strong>et</strong> qu'on remonteun peu, ce trappite alterne bien distinctementavec un eurite porphyroïde, d'abord presqueentièrement pétrosiliceux , ensuite plus porphyroïde.Peu à peu la structure compacte disparaît,ensuite la structure porphyroïde <strong>et</strong> la rochese change en une syénite rose très- bien caractérisée, mais qui alterne toujours avec l<strong>et</strong>rappite felspathique.50. Enfin la syénite se présente pure,.masses immenses très-soli<strong>des</strong> , offrant <strong>des</strong> assisespuissantes , inclinées comme toutes lescouches précédentes.En allant toujours au Nord , on arrive au cap<strong>et</strong> port de Diel<strong>et</strong>te , <strong>et</strong> on trouve dans ce lieuune diabase granitoïde alternant avec la syénite.Je n'ai point été jusqu'à ce lieu , mais j'ai euconnaissance de c<strong>et</strong>te roche <strong>et</strong> de sa disposition, en visitant la collection de M. Cachin.La roche d'apparence granitique qui composela côte de Flamanville, outre ses rapports d'al-.ternance <strong>et</strong> de position qui la rangentgéognostiquenzentparmi les syénites, en offre encoresouvent tous les caractères minéralogiquesH 4


120 SUR LA GE:OGNOS/Etant par sa composition essentielle , que parles minéraux accessoires qui y sont disséminés.Tantôt c<strong>et</strong>te syénite ne renferme que du micatalqueux verdâtre , passant à la chlorite , duquarz <strong>et</strong> du felspath rougeâtre.Tantôt elle est distinctement composée dé'grains de felspath, d'amphibole , de mica noir, <strong>et</strong>renferme <strong>des</strong> rognons de micaschiste d'an noirverdâtre.J'ai remarqué dans c<strong>et</strong>te syénite à structureporphyroïde qa el ques cristaux de titane nigrin e,<strong>et</strong> <strong>des</strong> cristaux de quarz à angles émoussés, àfaces ternes <strong>et</strong> comme arrondies.Le granite gris de c<strong>et</strong>te formation est généralementcomposé de felspath gris , de quarzhyalin, de mica blanc - argentin, <strong>et</strong> de micanoir. Ces parties sont à peu près égalementmélangées ; on y remarque quelquefois <strong>des</strong>faisceaux d'aiguilles de tourmaline , <strong>et</strong> <strong>des</strong>filons d'eurite gris renfermant de p<strong>et</strong>its grainsd'un brun très-foncé.Mais il ne suffisait pas d'avoir reconnu que laroche granitoïde de c<strong>et</strong>te côte appartenait à laformation <strong>des</strong> syénites ; il fallait aussi s'assurerque les autres terrains granitoï<strong>des</strong> du départementde la Manche faisaient partie de la mêmeformation. Ne pouvant pas les visiter tous , j'ai eurecours aux échantillons rassemblés dans diversescollections ; j'ai d'abord examiné celle deM. Cachin, ingénieur, directeur-général dés travaux,qui a réuni toutes les roches du pays employéesdans les constructions maritimes ou susceptiblesde l'être. J'ai visité presque tous les amasde roche g apportés sur le port, <strong>et</strong> qui viennentDU COTENTIN. 121.de, Fermanville , cap à l'Est de Cherbourg,<strong>et</strong> dans une position apposée au terrain queje viens de décrire. J'ai vu partout ou la mêmesyénite, ou. les granites rose <strong>et</strong> gris appartenansà c<strong>et</strong>te formation.Il y a encore; dans ce canton <strong>des</strong> roches quisont minémlogiquement de vrais granites. Telssont ceux qui viennent de Reville <strong>et</strong> de Gatteville, à l'E. de Cherbourg, <strong>et</strong> qui ont été amenésà Paris pour la construction de l'obélisquedu Pont-N euf. Mais, outre que ces roches y sontplus rares que les autres, qu'elles ne sont presquejamais dépourvues d'amphibole ou de stéatiteclans une grande étendue, leur positionau milieu d'un terrain essentiellement syéniteuxles range parmi les granites dé troisièmeformation, qui, comme les syénites, viennentavec ou après les schistes luisans.Je n'ai rencontré nulle part, dans les deuxVoyages que j'ai faits dans le Cotentin , aucuneroche qui pût contredire l'idée que je me suisfaite de la nature de ce terrain. Toutes cellesque j'ai vues, soit hors de place, soit en place,étaient toujours <strong>des</strong> dépendances du terrainsyéniteux. Ainsi on trouve près .cla hameaude la Perque ,entre Saint-Sauveur <strong>et</strong> Coutance ,une roche d'une dur<strong>et</strong>é excessive ; c'est unebelle diabase noire <strong>et</strong> blanche. La roche surlaquelle est située Granville est un trappiteschistdide , <strong>et</strong>c.Je ne suivrai pas plus loin le terrain syéniteux; ce que je viens de rapporter me semblesuffisant pour prouver que c<strong>et</strong>te partie du départementde la Manche, qu'on connaît sous ladénomination de presqu'île du Cotentin ,


22 SUR LA GÉOGNOSIErenferme point de granites anciens, mais quela masse <strong>des</strong> roches -d'apparence granitique quis'y présente, appartient à la formation <strong>des</strong> syénites, <strong>et</strong> à celle dés trappites d'une époque quiparaît être plus nouvelle , ou au moins dumême tems que celles <strong>des</strong> schistes luisans.C<strong>et</strong>te conséquence n'était amenée cependantque par <strong>des</strong> considérations minéralogiques ; aucuneobservation directe ne m'avait démontréni les superpositions de ces syénites sur leschiste argileux, ni à quelle époque ces schistespouvaient être rapportés ; car je n'osais <strong>et</strong> nedevais tirer aucun résultat général du fait isolé<strong>des</strong> schistes à empreintes de Vatteville. Je com-.muniquai plusieurs de ces observations àd'Omalius d'Halloy , qui se proposait devisiter en septembre ii3 les départemens duO. de la France. J'ai reçn de ce géologueune note renfermant les résultats de ses observationssur les terrains granitoï<strong>des</strong> de ce département(1). Il est absolument d'accord avecmoi sur la détermination <strong>des</strong> roches qui entrentdans la composition de ces terrains , mais il apu constater leur superposition aux environsde Morlaix, <strong>et</strong> dans quelques autres points septentrionauxde la Br<strong>et</strong>agne, dont les côtes sont,pour ainsi dire, en regard avec celles du Cotentin.cç A quatre kilomètres de Morlaix, d'aprèsM. d'Halloy,, sur la route de Lannion, près» le hameau du Bois. de-la-Roche ,' on voit plusieursbancs de syénite porphyroïde rougeâtre(i) C<strong>et</strong>te note est imprimée textuellement dans ce <strong>Journal</strong>pag 136.DU COTËNTIN. 123qui reposent bien clairement sur les schistesardoisesgris-bleuâtres , qui forment la rochefondamentale de c<strong>et</strong>te partie du département» du Finistère ; les couches de ces deux roches» sont parfaitement parallèles <strong>et</strong> inclinées de» 5o à 6o degrés. Plus loin, après le vallonde Dourdu , on r<strong>et</strong>rouve le schiste qui parson inclinaison est en recouvrement sur lessyénites , en sorte que c<strong>et</strong>te roche paraîtnon-seulement superposée au schiste, maisencore alterner avec lui ; elle passe commecelles de la côte de Flamanville à la diabase<strong>et</strong> au trappite.Ces faits, sur lesquels l'exactitude connue <strong>et</strong>l'habitude de voir de l'observateur ne peuventlaisser aucun doute , semblent établir queformation de la syénite <strong>des</strong> côtes de Br<strong>et</strong>agneest contêmporaine de celle <strong>des</strong> schistes de cemême canton. Il s'agit actuellement de déterminerl'époque <strong>des</strong> dépôts <strong>des</strong> schistes interposésdans c<strong>et</strong>te roche , c'est-à-dire, de recherchersi elle est antérieure ou postérieure àl'exience <strong>des</strong> corps organisés , <strong>et</strong> enfin deprouver la ressemblance complète du: (terrain,de Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> de celui du Cotentin.On n'a, pour résoudre la première question,qu'une seule observation de M. de la Fruglaye;ce naturaliste a trouvé dans le schiste du châteaude Kerorio , à un kilomètre de Morlaix,une pétrification que M. d'Oinalius d'Halloya reconnue pour une espèce d'entroque. Ce faitpourrait paraître trop isolé , trop peu détaillé,pour établir l'époque de formation de ce schiste,<strong>et</strong> son identité avec celui qui est interposéentre les syénites <strong>des</strong> côtes de Br<strong>et</strong>agne , si


124 SUR LA GÉOGNOSIEM. d'Halloy ne confirmait c<strong>et</strong>te identité par laconformitéde structure , de nature , <strong>et</strong> d'inclinaisonqu'il a remarquée entre tous cesschistes.M. d'Omalius d'Halloy arrivant dans le Co-,tendu , <strong>et</strong> dans les environs du bourg <strong>des</strong> Pieux,par une route différente de celle que j'ai suivie,a eu occasion de visiter d'autres lieux. J'ai décritplus haut la succession dés couches duhâvre de Rozel au cap de Flamanville. M. d'Halloynous donne celle <strong>des</strong> couches, depuis Barnevillejusqu'à la vallée de Rozel , <strong>et</strong> mêmejusqu'à la Hague.Depuis Barneville jusqu'à rà kilomètres au S.de la vallée de Rozel , c'est-à-dire, jusque versPierreville , on trouve <strong>des</strong> bancs alternatifs <strong>des</strong>chiste .argileux gris, jaundtre ou brun , degrès argileux de même couleur, <strong>et</strong> de calcairegris-bleuâtre renfermant <strong>des</strong> zoophytes <strong>et</strong> <strong>des</strong>térébratules. Après ce calcaire, au milieu <strong>des</strong>schistes, on voit une roche d'agrégation renfermantbeaucoup. de felspath altéré. Enfin près<strong>des</strong> Pieux (c'est-à-dire, à mesure qu'on se rapproche<strong>des</strong> quarz grenus <strong>et</strong> <strong>des</strong> syénites ) , lesschistes diffèrent, dit M. d'Halloy, de ceux quialternent avec le calcaire en se rapprochant del'ardoise <strong>et</strong> du stéaschiste. Ceux-ci, continue cegéologue, renferment un banc puissan t de protogyne (r), presque vertical, <strong>et</strong> absolument parallèleaux couches schisteuses qui se trouvent(i) Ce sont les propres expressions de M. d'Halloy. Orla protogyne, telle que jel'a i caractérisée (t. 34, p. 3 ),/. d. mo,n'est souvent qu'une syénite altérée dans laquelle l'amphiliolea pris tous les caractères de la stéatite.Du COTENTIN. 125<strong>des</strong> deux côtés. Immédiatement après la ban<strong>des</strong>chisteuse qui succède à la protogyne , on trouve<strong>des</strong> grès argileux jaunâtres <strong>et</strong> rougeâtres, plusou moins décomposés, <strong>et</strong> de beaux quarz grenus.C<strong>et</strong>te alternance du quarz grenu <strong>et</strong> du schiste,compose tout le terrain depuis Diel<strong>et</strong>te , auN. du cap de Flamanville, où j'ai terminé ma<strong>des</strong>cription <strong>des</strong> syénites, jusque près <strong>des</strong> côtesde la Hague.- M. -d'Halloy a vu près deVatteville , da' ns le marne canton, où j'ai rencontréParapente à empreintes de maisprobablement dans un lieu différent padina' , <strong>des</strong> ban cspuissans d'une eurite porphyroïde rougeâtre àp<strong>et</strong>its grains de quarz , intercalés dans <strong>des</strong>schistes <strong>et</strong> <strong>des</strong> quarz grenus.Deux conséquences très importantes pourl'histoire de la formation de la croûte superficielledu globe, peuvent être déduites <strong>des</strong> faitsque je viens d'exposer : l'une est indubitable,l'autre est moins certaine , <strong>et</strong> me paraît exigerde nouvelles observations pour être définitivementadmise.La première conséquence , celle qui paraîtindubitable, c'est que <strong>des</strong> roches bien évidemmentcristallisées , dont toutes les partiesont été par conséquent tenues en complète dissolution,se sont déposées sur <strong>des</strong> roches forméespar voie de sédiment, <strong>et</strong> qu'elles ont mêmealterné avec elles ; il n'est donc pas vrai, commeon l'a cru pendant long-teins, que l'époque dela dissolution <strong>des</strong> roches soit constamment laplus ancienne, <strong>et</strong> que ,du moment où la causeencore incompréhensible qui a pu m<strong>et</strong>tre en.dissolution les granites, les syénites , les diabases,<strong>et</strong>c. , a cessé, elle ne se soit plus repro-


124 SUR LA G.OGNOSIEM. d'Halioy ne confirmait c<strong>et</strong>te identité par laconformité de structure , de nature , <strong>et</strong> d'in-.Clinaison qu'il a remarquée entre tous cesschistes.M. d'Omalius d'Halloy arrivant dans le Co-,tentin , <strong>et</strong> dans les environs du bourg <strong>des</strong> Pieux,par une route différente de celle que j'ai suivie,a eu occasion de visiter d'autres lieux. J'ai décritplus haut la succession <strong>des</strong> couches duliâvre de Rozel au cap de Flamanville. M. d'Halloynous donne celle <strong>des</strong> couches, depuis Barnevillejusqu'à la vallée de Rozel , <strong>et</strong> mêmejusqu'à la Hague.Depuis Barneville jusqu'à kilomètres au S.de la vallée de Rozel , c'est-à-dire, jusque versPierreville , on trouve <strong>des</strong> bancs alternatifs <strong>des</strong>chiste .argileux gris, jaundtre ou brun ; degrés ,argileux de même couleur, <strong>et</strong> de calcairegris-bleuâtre renfermant <strong>des</strong> zoophytes <strong>et</strong> <strong>des</strong>térébratules. Après ce calcaire, au milieu <strong>des</strong>schistes, on voit une roche d'agrégation renfermantbeaucoup de felspath altéré. Enfin près<strong>des</strong> Pieux (c'est-à-dire, à mesure qu'on se rapproche<strong>des</strong> quarz grenus <strong>et</strong> <strong>des</strong> syénites) , lesschistes diffèrent, dit M. d'Halloy, de ceux quialternent avec le calcaire en se rapprochant del'ardoise <strong>et</strong> du stéaschiste. Ceux-ci, continue cegéologue, renferment un banc puissan t de protogyne(i) , presque vertical, <strong>et</strong> absolument parallèleaux couches schisteuses qui se trouvent(i) Ce sont les propres expressions de M. d'FIalloy. Orla protogyne, telle que je l'a i caractérisée (t. 34,p. 3 i),j. d. mo,n'est souvent qu'une syénite altérée dans laquelle l'amphiliolea pris tous les caractères de la stéatite.DU COTENTIN. 125<strong>des</strong> deux côtés. Immédiatement après la ban<strong>des</strong>chisteuse qui succède à la protogyne , on trouve<strong>des</strong> grès argileux jaunâtres <strong>et</strong> rougeâtres, plusou moins décomposés, <strong>et</strong>de beaux quarz grenus.C<strong>et</strong>te alternance du quarz grenu <strong>et</strong> du schiste,compose tout le terrain depuis Diel<strong>et</strong>te , auN. du cap de Flamanville , où j'ai terminé ma<strong>des</strong>cription <strong>des</strong> syénites, jusque près <strong>des</strong> côtesde la Hague. Enfin M. -d'Halloy a vu près deVatteville , dans le même canton, où j'ai rencontrél'ampelite à empreintes de padina, maisprobablement dans un lieu différent , <strong>des</strong> bancspuissans d'une eurite porphyroïde rougeâtre àp<strong>et</strong>its grains de quarz , intercalés dans <strong>des</strong>schistes <strong>et</strong> <strong>des</strong> quarz grenus,.Deux conséquences très - importantes pourl'histoire de la formation de la croûte superficielledu globe , peuvent être déduites <strong>des</strong> faitsque je viens d'exposer : l'une est indubitable,l'autre est moins certaine , <strong>et</strong> me paraît exigerde nouvelles observations pour être définitivementadmise.La première conséquence , celle qui paraîtindubitable, c'est que <strong>des</strong> roches bien évidemmentcristallisées , dont toutes les partiesont été par conséquent tenues en complète dissolution, se sont déposées sur <strong>des</strong> roches forméespar voie de sédiment, <strong>et</strong> qu'elles ont mêmealterné avec elles ; il n'est donc pas vrai, commeon l'a cru pendant long-teins, que l'époque dela dissolution <strong>des</strong> roches soit constamment laplus ancienne, <strong>et</strong> que , du moment où la cause.encore incompréhensible gni a pu m<strong>et</strong>tre endissolution les granites, les syénites , les diabases,<strong>et</strong>c. , a cessé, elle ne se soit plus repro-


126 sun LA coc-Nosii.:duite. C'est une règle géologique trop prompte.ment établie , <strong>et</strong> qu'il faut désormais abandonner.Les exemples de c<strong>et</strong>te alternance de rochescristallisées <strong>et</strong> de roches de sédiment, sont encorepeu nombreux, parce que ce n'est quedepuis peu de tems qu'on a introduit en géologiela méthode d'observation qu'on suit maintenant.Cependant on peut ajouter aux faitsque ,je viens de rapporter, ceux qui ont étéobservés, tant au Harz que dans les environsde Dresde, par MM. de Rau mer <strong>et</strong> de Bonnard :ces géologues ont reconnu, à l'Est de l'Erzegebirge, une formation de syénite dans laquellese trouve, comme dans le Cotentin, du granite<strong>et</strong> même du gneiss. C<strong>et</strong>te syénite est superposéeau schiste argileux, <strong>et</strong> même à c<strong>et</strong>te roche -clastiqueque les minéralogistes allemands nommentgrauwacke.La seconde conséquence, quoique Lien plusremarquable, n'a pas dans ce cas-ci le mêmedegré d'évidence que la première ; c'est cellequi résulte de la présence <strong>des</strong> débris de corps.organisés au-<strong>des</strong>sous <strong>des</strong> roches granitiques <strong>et</strong>syénitiques.Si les syénites <strong>et</strong> les granites du départementde la Manche sont réellement superposés aucalcaire <strong>et</strong> aux schistes dan s lesquels M. d'Hall oy<strong>et</strong> moi avons vu <strong>des</strong> coquilles <strong>et</strong> <strong>des</strong> empreintes,on en conclura que les causes qui ont produitla dissolution <strong>des</strong> roche, ont 'reparu sur laterre , lorsque sa surface, tranquille depuislong-tems , avait pu être habitée par <strong>des</strong> êtresvivans.C<strong>et</strong>te conséquence si inattendue, si opposéenu COTENTIN. 127à l'idée qu'on s'était faite, d'après un grandornbre d'observations del'ordre de succession<strong>des</strong> terrains demande pour être admise lespreuves les plus évidentes ; <strong>et</strong>, si les faits quej'ai rapportés plus haut étaient isolés <strong>et</strong> particuliersau pays que je viens de décrire, on.pourrait les regarder comme incomplètementconstatés, ou comme une anomalie <strong>et</strong> une ex-,ception locale ; mais ils acquièrent une probabilitévoisine de la certitude, par la ressemblancequ'ils ont avec ceux que MM. de Bach<strong>et</strong> Haussmann ont observés en Norvvège , <strong>et</strong>que ces géologues célèbres ont décrits avec <strong>des</strong>détails qui ne peuvent laisser presque aucundoute sur leur exactitude. Il me suffira derappeler que MM. de Buch <strong>et</strong> Haussmann ontreconnu, au-<strong>des</strong>sous d'un terrain composé decouches syénite zirconienne, de granite, deporphyre , de grès <strong>et</strong> de schiste argileux , placésdans l'ordre où je viens de les nommer, <strong>des</strong>couches de calcaire noir, remplies d'orthocératite, d'encrinites , <strong>et</strong> d'autres coquilles <strong>et</strong>zoophites.Ce n'est pas ici le lieu de développer davantagec<strong>et</strong>te succession de couches, remarquable<strong>et</strong> observée pour la première ibis en Norvvège.Ce que je viens d'en dire suffit pour faire voirqu'il n'est plus possible d'adm<strong>et</strong>tre,tell es qu'ellesont été établies, les gran<strong>des</strong> divisions de la succession<strong>des</strong> formations <strong>des</strong> couches du globe,<strong>et</strong> les dénominations qu'on leur a données deprimitive, de transition , de secondaire , oude sédiment <strong>et</strong> de transport.En examinant même rapidement ces .divisions, leurs caractères <strong>et</strong> leurs noms , on les


128 SUR LA GIOGNOSIEtrouve presque toujours ou inexactes, ou ehopposition avec les observations modernes.En eff<strong>et</strong>, si après avoir attribué le nom d,pr2nzitif aux terrains composés de granites ,de gneiss , de porphyre , <strong>et</strong>c. , parce qu'on lessupposait constamment inférieurs aux terrainscomposés de roches de sédiment, <strong>et</strong> renfermant<strong>des</strong> débris de corps organisés , on voitreparaître ces mêmes roches au-<strong>des</strong>sus <strong>des</strong> terrainsde sédiment, qu'est-ce qui peut nous assurerqu'il n'y ait pas au-<strong>des</strong>sous <strong>des</strong> granites les plusprofonds <strong>des</strong> terrains semblables à ceux quisont au-<strong>des</strong>sous <strong>des</strong> seconds granites : qui peutmême nous assurer que le granite soit la rocheprimitive pair excellence dans l'acception vulgairede ce mot , c'est-à-dire, la roche la plusinférieure de toutes celles que nous connaissons,celle enfin qui a précédé l'existence <strong>des</strong>corps organisés : en. étudiant les granites d'ungrand nombre de pays, pour tâcher de distinguerclairement les anciens granites <strong>des</strong> nouveaux,c'est-à-dire, ceux qui sont sur le schisteou alternent avec lui, on trouve très-peu depays granitiques que l'on puisse rapporter aveccertitude à c<strong>et</strong>te anoienne <strong>et</strong> primitive fbrmation<strong>des</strong> granites, comme va le prouver ce quenous allons dire sur les terrains d.e transition.Ne serait-il pas fort remarquable qu'aprèsavoir regardé pendant si long-tems , <strong>et</strong> sans lemoindre doute, le granite comme la plus ancienne<strong>et</strong> la plus profonde <strong>des</strong> roches connues,il fût prouvé que c'est aux schistes argileuxportant certaines empreintes végétales, au calcairenoirâtre ou bleuâtre renfermant certainespétrifications, <strong>et</strong> à d'autres roches non cristal.lisées ,DU COTENTIN. 129liSéCS , à <strong>des</strong> roches même formées de débris,qu'il fallût attribuer c<strong>et</strong>te priorité de formation? On n'en est. pas encore là, <strong>et</strong> on n'yarrivera peut-être jamais ; mais il suffit quele résultat soit rendu possible par les observationsqu'on fait tous les jours de roches granitiques.placées au-<strong>des</strong>sus <strong>des</strong> couches rempliesdé pétrifications', pour qu'on. apporte beaucoupde réserve dans l'admission, ou au moinsdans l'application <strong>des</strong> dénominations de terrainsprimitifs , secondaires , <strong>et</strong>c.C<strong>et</strong>te incertitude actuelle dans la détermination<strong>des</strong> terrains primitifs, s'applique avec encoreplus de force à la dénomination <strong>et</strong> à ladistinction <strong>des</strong> terrains de transition. Depuisquelques années les observations qu'on a faitesSur ces terrains en ont considérablement agrandile domaine , <strong>et</strong> en ont rendu la définition tellementvague, est impossible , dans le plusgrand nombre <strong>des</strong> cas , d'en faire l'applicationavec quelque exactitude. Les terrains de transitionse sont confondus pendant long-tems 'avecles terrains secondaires ; ils ne se distinguentpresque plus maintenant <strong>des</strong> terrains primitifs.C'est aux dépens de ce dernier terrain que leurdomaine s'étend actuellement, <strong>et</strong> il s'étend tellement,qu'on ne sait plus déjà où trouver un véritabl<strong>et</strong>errain primitif. Voici le Cotentin , <strong>et</strong> presqu<strong>et</strong>oute la Br<strong>et</strong>agne, ramenés, par les faits renfermésdans ce Mémoire, à la classe <strong>des</strong> terrainsde transition les mieux caractérisés; d'aprèsles géognostes allemands n les plus bellessyénites de Norwège, alternant avec de véritablegranite aranite dans l'acception minéralogique de cemot , appartiennent non-seulement au terrain.Volume 35 , 206.


lao sun LA cÉocsostede transition, mais, dit M. Haussmann, art terrainde transition nouveau ; une grande partie<strong>des</strong> Alpes , de la Tarentaise , renfermant cependantles roches cristallisées les mieux caractérisées,<strong>et</strong> embrassant même les granites <strong>des</strong>Hautes-Alpes , a été placée par M. Brochant,parmi les terrains de trans'tion.M. de Buch paraît porté à croire que lesgneiss, entre Martigny <strong>et</strong> Saint-Maurice , sousle Branson , que ceux qu'on voit entre Martigny<strong>et</strong> Saint-Branchier , appartiennent à la formationqu'il nomme de la grauwacke , roche caractéristione<strong>des</strong> terrains de transition.M. de liaumer, comme nous l'avons dit ,, en.rapportant les granites <strong>et</strong> les syénites d'unepartie de la. Saxe <strong>et</strong> du Harz , à la formation<strong>des</strong> schistes , les ramène par cela même auxterrains de transition. Il: suffit de voir la -<strong>des</strong>criptionqu'il en donne pour en être convaincu.M. de Charpentier regarde le granite <strong>des</strong> Pyrénéescomme de seconde formation.. Or quelledifférence y a-t-il entre ce granite <strong>et</strong> celui <strong>des</strong>schistes, <strong>et</strong> entre celui-ci <strong>et</strong> le granite de transition?Enfin on ne sait plus on trouver un porphyreou une syénite évidemment primitive, quoique.dans toutes les séries de roches par formationprésentées jusqu'à présent par les géognostesallemands, ces roches se trouvent toujours placéesparmi les primitives. Les porphyres dePergine , de Halle , de S.chweidnitz , de Thiiringe,.absoluments.emblables_-aux porphyresprimitifs , <strong>et</strong>c., sont rapportes, par M. de Bach.<strong>et</strong> par d'autres géologues , à la formation de-;ransition.,COTtIVTIN.Ce n'est pas le lieu d'énumérer tous les paysgranitiques <strong>et</strong> porphyritiques , dans lesquelsces roches ont <strong>des</strong> liaisons de formation avec<strong>des</strong> roches de sédimens , qui renferment oupeuvent renfermer <strong>des</strong> roches clastiques <strong>et</strong> <strong>des</strong>empreintes de corps organisés, caractère irrécusable<strong>des</strong> terrains de transition : mais onarriverait par c<strong>et</strong>te suite de recherches à cesingulier résultat, qu'il n'y a presque plus queles pays granitiques <strong>et</strong> porphyritiques mal observés,<strong>et</strong> par conséquent incomplètement connus, qui restent parmi les terrains qu'on nommeencore primitifs.L'ordre <strong>des</strong> terrains secondaires, beaucouptrop étendu, demande à être subdivisé en plusieursgroupes qui ne seront pas d'une moindreimportance que les précédens , <strong>et</strong> qui par celamême devront porter chacun un nom distinctif.Enfin on trouve à. toutes les époques dés ter-7Mins de. transport, c'est-à-dire, <strong>des</strong> terrainscomposés <strong>des</strong> débris <strong>des</strong> roches qui leur sontantérieures ; ils ne doivent donc pas constituerun ordre distinct.Les divisions , les dénominations précédentes,<strong>et</strong> leurs définitions étaient fondées , lorsqu'onles a établies sur ,les faits observés alors,<strong>et</strong> c<strong>et</strong> ordre mis dans les résultats <strong>des</strong> observationsfut un service éminent rendu à la ḃ -écianosie; il créa la science ; mais actuellement denouvelles observations doivent nécessairementy:apporter de grands chan,9-,emens. Quoique lesfaits soient beaucoup plus multipliés , qu'onen ait découvert de très-importans , je ne medissimule pas la difficulté d'établir .une bonnedivision <strong>des</strong> terrains qui composent l'écorce du


132 SUR LA G-10G-NOSIEglobe : mais, comme il n'est pas possible nonplus, ainsi que je viens de l'exposer, de conserverl'ancienne, il faut en chercher une quifondée uniquement sur les faits observés, neservira qu'à les généraliser, <strong>et</strong> qui soit bonne,tant que les conséquences tirées de ces faitsn'auront pas été modifiées par de nouvellesobservations. Je sais que j'annonce une sorted'hésitation dans la marche de la science ; maisles sciences les plus précises, telles que la phy7signe , la chimie, <strong>et</strong>c. , n'ont-elles pas éprouvédans leur théorie, c'est-à-dire, dans le système.de généralisation de leurs faits , <strong>des</strong>- changemensqui ont été une suite nécessaire de leursprogrès ?Le principe de c<strong>et</strong>te division sera de séparer'les terrains en divers groupes, qui pourraientêtre désignés par <strong>des</strong> noms tirés, ou de la rocheordinairement dominante dans ces groupes, ou.d'autres propriétés caractéristiques, ,mais quine désigneraient ni l'époque de formation deces terrains, ni l'ordre de leur superposition.La. série dans laquelle on. placera ces groupes,ou mieux encore l'histoire <strong>des</strong> rapports qu'onaura reconnus entre eux, <strong>et</strong> les autres groupes,établira peu à peu, d'abord la réalité d'un ordrede superposition, dans le cas où il y en auraitun réel <strong>et</strong> constant, <strong>et</strong> ensuite c<strong>et</strong> ordre luimême,à mesure que. les observations le ferontconnaître.Ne pourrait-on pas, par exemple, essayer,dans l'état où est actuellement la science, dediviser en neuf classes, groupes ou époquesles terrains qui composent la partiedifférentes' connue de l'écorce du globe ?DU COTENTIN. 133La première classe renfermerait les terrainsdans lesquels on n'a encore découvert aucundébris de corps organisés, dont la structure estgénéralement cristallisée , <strong>et</strong> dans la composition<strong>des</strong>quels les roches granitiques , proprementdites, sont dominantes.La deuxième classe comprendrait les terrainsde structure généralement compacte, deformation de sédiment, renfermant quelquesdébris de corps organisés ; ces corps diffèrentbeaucoup de ceux qui vivent actuellement à lasurface du globe ; il paraît qu'on y trouve principalement<strong>des</strong> empreintes de végétaux monocotylédones,<strong>et</strong> de ces animaux qui ont tantde ressemblance extérieure avec les végétaux,qu'on les a nommés zoophites ; les végétaux<strong>et</strong> ces animaux caractériseraient particulièrementce groupe.On connaît d'autres terrains également forméspar voie de cristallisation, mais renfermant-cependant quelques couches de sédiment,ne présentant aucune trace de corpsorganisés, <strong>et</strong> renfermant pour roches caractéristiquesles syénites <strong>et</strong> <strong>des</strong> porphyres ; ces terrains, qui sont ordinairement posés sur lesprécédens , ou qui alternent avec eux, formeraient,mais dans le premier cas seulement,une troisième classe ou groupe.A la quatrième classe commencent les terrainsqui renferment abondamment <strong>des</strong> débrisde corps organisés ; ce sont les débris d'animauxmarins qui y dominent ; on pourra lessubdiviser d'après l'ordre ou le genre d'animauxqui y sont le plus abondans ou le pluscaractéristiques.1:5


134 SUR LA &à/GNOSIELa quatrième classe comprendrait les ter-.:rams de sédiment oh le .calcaire compacte estdominant ; quoique ce calcaire contienne <strong>des</strong>coquilles de presque tous les genres, certainesespèces de gryphues <strong>et</strong> d'ammonites, y paraissantplus abondantes , pourraient servir à lecaractériser.La cinquième classe renfermerait la craie,<strong>et</strong> les calcaires qui, présentant les mêmes corpsmarins qu'elle , paraissent être aussi de lamême formation ; ces animaux marins sontprincipalement <strong>des</strong> bélemnites , <strong>des</strong> Oursins,<strong>et</strong> <strong>des</strong> espèces de gryphites , <strong>et</strong> de térébratalesdifférentes de celles que renfermé le quatrièm<strong>et</strong>errain.La 'sixième classe comprendra le calcaire horizonrai dans lequel les cérites paraissent êtreles pétrifications caractéristiques : c"est notresel <strong>des</strong>. environs de Paris , <strong>et</strong> d'une grandepartie du milieu de la France.Enfin le septième groupe présenterait les terninstrè.- abondamment. répandus , souventaussi d'une grande épaisseur, qui ne renfermentque <strong>des</strong> débris de corps organisés ayant vécusur la terre , ou dans lés eaux douces sansmélange constant de corps marins.Une huitième sorte de terrain , souvent trèsdifférentde tous ceux que nous venons d'indiquer, ne pouvant être , jusqu'à présentrattachée à aucun d'eux, <strong>et</strong> dont la positionrelative est ou inconnue, ou peut-être même.vP ria ble , se présente sur divers points duglobe. On a beaucoup disputé sur son origine,qu'on a attribuée tantôt à l'action dufeu , tantôt à celle -de l'eau ; il inc paraîtDU COTENTIN.' 135onvenable de lui conserver le nom de terrain..trappéerf compacte, qui ne fait rien préjugersur c<strong>et</strong>te origine. Les roches à base de trappou d'amphibole compacte y dominent; <strong>et</strong>, quoiqueces terrains présentent quelquefois <strong>des</strong>roches de formaton cristalline , ils sont cependantplus essentiellement composés dé rochesà structure compacte , telles que les basaltes ,les vakites , <strong>et</strong>c.La neuvième classe renfermera les terrainsdont l'origine ignée ne peut être douteuse ,puisqu'ils se sont formés souvent sous nosyeux; mais le nom de volcaniques qu'on leura donné, n'indique qu'un <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de formationignée. Ow pourrait les désigner parle nom plus général de : TERANS1,-ËoxiNis.Les terrains volcaniques , les psendo-volcaniques, <strong>et</strong>c., en font partie.On voit qu'il n'a point été question, dans- c<strong>et</strong>te énumération' 'dés terrains de transport ;j'ai dit qu'il y en avait dans- tous les groupesils forment donc <strong>des</strong> subdivisions de ces groupes, que je désigne génétalernent par l'épithètede clastique.Telle est l'esquisse de division que j'ai crupouvoir proposer, plutôt comme exemple del'application <strong>des</strong> principes que j'ai exposés plushaut, que comme un proj<strong>et</strong> réel de division.C'est pour ce motif que je n'ai assigné aucunnom aux groupes que j'ai indiqués.4


a 36NOTESurie gisement de quelques roches granitoï<strong>des</strong>dans le _Nord-Ouest de la France ;Par J. J. 0141ALIUS D'HALLOY.LE sol <strong>des</strong> environs de Morlaix, départementdu. Finistère, est principalement composé <strong>des</strong>chiste ardoise, gris-bleuâtre, qui passe par- <strong>des</strong> liaisons insensibles, <strong>et</strong> alterne avec lesautres roches ordinairement subordonnées -àc<strong>et</strong>te formation , telles que le quarz grenu,le schiste argileux, le stéaschiste , <strong>et</strong>c. On doitconsidérer -ces roches comme appartenant auxterrains de transition ,. puisque M. de la Fruglayea trouvé un fragment d'entroque dans leschiste du château de Kérorio , à un kilomètrede Morlaix._Quatre kilomètres plus loin, sur la routedeLannion , près le hameau du Bois-de-la-Roche,on voit plusieurs bancs de syénite qui reposentbien clairement sur le schiste. Les couches de<strong>des</strong> deux roches sont parfaitement parallèles <strong>et</strong>inclinées de 5o à 6o degrés. Le banc principal'de la première est une syénite porphyroïderougeâtre, c'est-à--dire, que le felspath. jaunerougeâtre, qui est le principe dominant , lequarz eulniné <strong>et</strong> l'amphiboley sont à p<strong>et</strong>its grains, verdâtre altéré,<strong>et</strong> fbrment une espècede pâte qui enveloppe de grands cristaux defelspath blanc de perle. Lorsque ce banc estSUR LE GISEMENT , ELC. 137àdécouvert , il a une grande, tendance à se décomposeren énormes boules, ou plutôt en rochersarrondis ; il-est placé au milieu de quelquesassises minces qui ne présentent plus degrands cristaux, <strong>et</strong> où l'amphibole <strong>et</strong> le quarzdiminuent au point qu'il y a <strong>des</strong> bancs où laroche n'est qu'un felspa.th -grenu jaune-rougeâtrepresque schistoïde. Ce sont ces derniersqui reposent immédiatement sur un.schiste argileux gris-noirâtre , très-voisin del'ardoise.Le p<strong>et</strong>it vallon du Dourdu interrompt la succession<strong>des</strong> superpositions ; mais on trouve surle coteau opposé l'ardoise très-bien caractérisée, <strong>et</strong> disposée de manière que, si on prolongeaitles couches d'ardoise qu'on peut supposerenlevées par le creusement du vallon, elles viendraients'appuyer parallèlement sur la syénite:d'où l'on peut conclure que c<strong>et</strong>te roche est intercaléedans le schiste. Quelques pas plus loin.on voit reparaître la syénite; malheureusementle point de jonction est caché par du terrainmeuble ; mais toutes les apparences annoncentque c<strong>et</strong>te syénite est de nouveau superposéeau schiste, de manière qu'il est probable quec<strong>et</strong>te p<strong>et</strong>ite bande d'ardoise est à son tour intercaléedans la syénite.Ce terrain constitue le-sol pendant un espace.considérable ; il est principalement composé <strong>des</strong>yénite rougeâtre à grains médiocres ,. <strong>et</strong> passequelquefois à la diabase , c'est-à-dire que danscertaines parties le quarz disparaît. Il est de cesdiabases où le felspath conserve sa couleur rougeâtre; mais ordinairement il y est blanc, quelquefoisles grains en deviennent si fins, qu'on


138 SUR LE GISEMENTne les distingue plus, <strong>et</strong> que la roche passe à la,Cornéenne. -La jonction de c<strong>et</strong>te syénite avec le terrainschisteux qui lui succède , au Nord-Ouest deLanmeur,, est encore cachée, mais la disposition<strong>des</strong> couches de schiste indique .qu'ellesplongent sous la syénite.Il est assez remarquable que ce terrain <strong>des</strong>yénite a beaucoup de rapports avec <strong>des</strong> rochesanalogues de Vara<strong>des</strong> ( Loire-Inférieure) , deSillé-le-Guillaume (Sarthe ), de Ceilhes ( Hérault) , <strong>et</strong>c., qui se trouvent également clans<strong>des</strong> pays de schiste <strong>et</strong> de quarz grenu. C'est unenouvelle preuve de c<strong>et</strong>te constance avec laquelleles mêmes modifications de terrains se répètentavec les mêmes circonstances dans <strong>des</strong> lieuxéloignés.On pourrait pousser c<strong>et</strong>te comparaisonjusiu'à la syénite zirconienne de Norvvègequi se distingue également par ses grands cristauxde felspath <strong>et</strong> sa couleur rougeâtre, <strong>et</strong> quirepose de même que celle de Morlaix, sur leschiste de transition. Les nombreux passagesqu'on remarque en Br<strong>et</strong>agne , entre la syénite<strong>et</strong> le granite, portent à croire qu'On y trouveraaussi c<strong>et</strong>te dernière roche sur le terrainde transition, ainsi que M. de Bach l'a observéen Norvvège.En général la constitution géologique de laBr<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> <strong>des</strong> pays voisins tend à confirmerle principe que la nature a pu reproduire <strong>des</strong>roches cristallisées après avoir déposé <strong>des</strong> terrainsde sédimens , <strong>et</strong> lorsqu'elle nourrissaitdéjà <strong>des</strong> êtres vivans. Parmi un grand nombrede faits de ce genre , on peut citer la successionde roches qui s'observé dans les envi- -DE QUELQUES ROCHES GRANITOÏDES. 139rons du bourg <strong>des</strong> Pieux, département de laOn trouve d'abord' depuis Barrieville jusqu'àquatre kilomètres au Sud (les Pieux, <strong>des</strong> alternationsde schiste argileux, gris ou brun-jaunâtre, de grès argileux de même couleur, <strong>et</strong>de calcaire de transition gris-bleuâtre, renferniant<strong>des</strong> térébratr<strong>des</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> zoophytes. Aprèsque le calcaire a cessé, on voit au milieu <strong>des</strong>schistes quelqu es bancs d'une roche d'apparenceclastoïde , dont la base est toujours de mêmenature que celle <strong>des</strong> schistes <strong>et</strong> <strong>des</strong> grès argilenx, Mais qui renferme beaucoup de felspathqUelquefois un peu altéré. Près <strong>des</strong> Pieux on remarqueque les schistes diffèrent un peu deCeux qui alternaient avec le calcaire ; ils sel'approchent davantage de l'ardoise <strong>et</strong> du stéasehiste, <strong>et</strong> renferment un banc puissant deprotogine ; presque vertical, <strong>et</strong> absolument parallèleau k conciles schisteuses qui se trouvent<strong>des</strong> deux côtés. Ce band présenté <strong>des</strong> parties décomposées<strong>et</strong> <strong>des</strong> masSés soli<strong>des</strong>, où l'on distingu<strong>et</strong>rès7bien Ia giéntite crtYtt beau jaune serinau milieu <strong>des</strong>, grains de felspth blanchâtre<strong>et</strong> de quarz grisâtre. Iminédiatement après labande schisteuse qui succède à la protogine,on trouve <strong>des</strong> grès argileux jaunâtres <strong>et</strong> rougeâtres,plus ou moins décomposés, <strong>et</strong> de beauxquarz grenus, gris - blanchâtre <strong>et</strong> blanc - rougeâtre.En sortant du boni-, du côté du Nord,on rencontre une carrière de kaolin ou pegmatitedécomposée, mais le point de jonction duquarz grenu <strong>et</strong> de la pegmatite est caché par l<strong>et</strong>errain meuble. On <strong>des</strong>cend ensuite dans levallon de la Diell<strong>et</strong>te par une pente qui ne


14114° SUR LE GISEMEN'r, <strong>et</strong>c.montre que du granite, en grande partie décomposé,renfermant, comme la protogine ,<strong>des</strong> portions demeurées intactes où le felspathrougeâtre devient presque grenu, mais où lequarz <strong>et</strong> le mica sont toujours distincts. Lecoteau opposé est de nouveau formé d'alternationsde quarz grenu <strong>et</strong> de schiste, qui constituela masse principale du sol jusque près <strong>des</strong>côtes de la Hague.Quoiqu'on ne voie pas la position de ce granitepar rapport aux roches environnantes, ilest bien probable, d'après la structure de c<strong>et</strong>tecontrée, formée de couches presque verticales,placées à côté les unes <strong>des</strong> autres , 'qu'il est intercaléau milieu <strong>des</strong> schistes <strong>et</strong> <strong>des</strong> quarz grenus.C<strong>et</strong>te supposition, déjà appuyée par legisement de la protogine , est presque démontréepar un autre fait qui s'observe àVasteville,à 10 kilomètres au Nord <strong>des</strong> Pieux , où l'onvoit <strong>des</strong> bancs puissans , très-clairement intercalésdans les schistes <strong>et</strong> les quarz grenus, d'uneroche qui a les plus grands rapports avec ce granite,puisqu'elle est composée de felspath grenupresque compacte, rougeâtre, renfermant dep<strong>et</strong>ites lames de la même substance, d'un rougede brique plus foncé, <strong>et</strong> de p<strong>et</strong>its grains dequarz enfumé.EXTRAIT D'UN MÉMOIRESUR LE PALLADIUM ET LE RHODIUM;Par M. VAUQUELIN (1).S. I".Observations préliminaires.M. VAUQUELIN, avant d'exposer le procédé'qu'il a suivi pour obtenir le palladium <strong>et</strong> lerhodium à l'état de pur<strong>et</strong>é, présente <strong>des</strong> observationstrès-importantes pour le traitementde la mine de platine.Première observation. L'eau régale qui doitservir à faire la dissolution de c<strong>et</strong>te mine, doitêtre formée d'une partie d'acide nitrique <strong>et</strong>de deux d'acide muriatique.Seconde observation. Plus l'eau régale estconcentrée, <strong>et</strong> plus grande est la quantité deplatine qu'elle peut dissoudre. Ainsi une eaurégale composée de 2 d'acide muriatique à 22°,<strong>et</strong> de i d'acide nitrique à 34° qui marque 25 àl'aréomètre, ne dissout qu'un huitième de sonpoids de platine , tandis qu'une eau régalecomposée d'acide muriatique à 22°, <strong>et</strong> 'd'acidenitrique à 44 qui marque 28,5 , en dissout <strong>des</strong>on poids.Troisième observation. Il ne faut pas que ladissolution de platine soit trop acide , quand(1) C<strong>et</strong> article est extrait du Nouv. Bz.,11. <strong>des</strong> Sc.


142 SITU LE PALLADIT5A1on la mêle avec le sel ammoniac, parce qu'ily aurait une portion du sel double qui resteraiten dissolution dans l'excès d'acide. Il faut réduirela dissolution au point qu'elle se prenneen masse cristalline par le refroidissement , <strong>et</strong>l'étendre de dix fois son poids d'eau, avant dela précipiter par le sel ammoniac.M. Vauquelin a observé que le. sulfate de ferau minimunz qu'on versait dans une dissolutionde platine acide, qui ne précipitait plus par lemuriate d'ammoniaque, y déterminait un dépôtde sel double, comme l'aurait fait une base al,caline ou une lame de fer: M. Vauquelin attribuecela, à ce que le sulfate de fer est décomposépar l'acide muriatique , <strong>et</strong> que l'acide sulfurique, qui est mis à nu ,, exerce sur le seldouble un pouvoir dissolvant moins grand quel'acide inuriatique.s. IL11,1anière de séparer le palladium du rhodium,<strong>et</strong> les autres sels métalliques qui se trouventréunis dans la méme dissolution.On mit <strong>des</strong> lames de fer dans une dissolutionde platine dont on avait précipité la plus grandepartie de ce métal par le sel ammoniac : tous lesmétaux qui étaient dans la liqueur, à l'exceptiondu fer, furent précipités.:Le précipité fut traitéio. A froid , par l'acide nitrique. Celui-ci adissous beaucoup de fer, de cuivre, <strong>et</strong> un peu.de palladium;2.0. Per l'acide euriatique. il enleva beau-ET LE RIIODIMV1. 143COU!) de fer <strong>et</strong> de cuivre, <strong>et</strong> même du palladium,du platine <strong>et</strong> du rhodium.. Cela prouve que cestreis métaux avaient été précipités à l'état.d'oxyde ; il est vraisemblable qu'ils étaient coinbinésavec de l'oxyde de fer <strong>et</strong> de cuivre; carl'acide nitrique n'avait pas dissous la totalitéde ces derniers.Le résidu insoluble fut <strong>des</strong>séché au feu ;dégagea du muriate de mercure au minimum,du muriate de cuivre <strong>et</strong> une matière noire quia paru être de l'osmium. Il était à peine attaquéquand on le faisait bouillir dans l'eau régaleformée avec les aci<strong>des</strong> du Commerce.Pour le dissoudre,ilfallutemplover une assezgrande quantité d'eau régale très-concentrée,<strong>et</strong> encore resta- t - il une matière noire qui aparu être de l'iridium. Ces dissolutions furentréunies <strong>et</strong> évaporées en consistance de sirop,pour chasser l'excès d'acide ; elles contenaientdu platine, du palladium, du rhodium, <strong>et</strong>ce qu'il y a de remarquable, dufèr <strong>et</strong> du cuivre.Comme ces deux derniers avaient résisté auxaci<strong>des</strong> nitrique <strong>et</strong> muriatique, <strong>et</strong> même à l'eaurégale faible , ii en faut conclure qu'ils étaientcombinés avec le platine, le palladium <strong>et</strong> lerhodium; <strong>et</strong> que c<strong>et</strong>te combinaison s'était opérée, lorsque les ri-létaux avaient été précipitéspar le fer de la dissolution de platine.Voici maintenant le procédé que M. Vauquelina suivi pour séparer ces métaux.La dissolution nitromuriatique évaporée futétendue d'eau <strong>et</strong> mêlée à du sel ammoniac ; il yeut précipitation d'un sel double de .platinecoloré en jaune ; la liqueur décantée fut évaporéeà siccité, <strong>et</strong> le résidu fut repris par l'eau,


144SUR LE PALLADIUMil resta un sel grenu rouge de grenade, quiétait en grande partie formée du même métal.La dissolution, ainsi privée de la plus grandepartie de son platine, fut mêlée à une quantitéd'ammoniaque insuffisante pour neutraliserentièrement l'excès d'acide muriatique (1) ;se déposa <strong>des</strong> aiguilles fines d'un beau resequi sont du nuiriate ammoniac° de palladium.Si Vert n'avait pas mis une assez grande quantitéd'ammoniaque dans la liqueur , on s'enapercevrait. facilement en y ajoutant quelquesgouttes.; dans ce cas on obtiendrait de nouveausel rose. Si au contraire on en. avait mis unexcès, on ferait digérer ce précipité, pendantquelques momens , dans Veau légèrement ai-.guisée d'acide muriatique. Le sel double depalladium se 'réduit par la chaleur en métal puravec la plus grande facilité.On fait cristalliser la liqueur dont on a sé--.paré le palladium ; on. fait égoutter les cristaux,ensuite on les broie dans un mortier de verre,<strong>et</strong> on les traite par l'alcool à 360. Pour cela onles renferme avec ce liquide dans un flacon ;le décante au bout de vingt-quatre heures , <strong>et</strong>on le remplace par de nouveau jusqu'à ce. qu'ilne se colore plus.. Par ce moyen on dissout le.muriate de fer <strong>et</strong> de cuivre , en même teins,celui de palladium, si toutefois on n'avait -pasprécipité la totalité de ce métal dans l'opérationprécédente.Le résidu insoluble dans l'alcool est le muriateammoniac° de rhodium r<strong>et</strong>enant presque(1) Si la liqueur ne contenait pas un excès d'acide muriatique, il faudrait en ajouter.toujoursET LE ElIODIUM: 145toujours un peu de sel double de platine. Pourséparer ce dernier, on traite le résidu par unep<strong>et</strong>ite quantité d'eau aiguisée d'acide muriatique.Le sel de platine n'est pas dissous ; on faitévaporer à siccité la solution, <strong>et</strong> ce qui restecalciné, au rouge, laisse du rhodium métalliquepur.Ce procédé., plus exact que celui de Wollaston.,est fondé, 10. sur l'insolubilité du muriateammoniac° de palladium, même dansl'eau légèrement acide ;, 2°. sur la solubilitédans l'alcool <strong>des</strong> muriates dé fer <strong>et</strong> de cuivre,<strong>et</strong>finsolubilité du muriate ammoniaco de rho,diu ms. I I I.Du palladium.Propriétés du Métal. Il est blanc <strong>et</strong>: rnalléü.-bic; il a, à peu près, la même dur<strong>et</strong>é que leplatine.Lorsqu'il a été laminé, sa pesanteur spécifiqueest de 12.Il est infusible au feu de nos fourneaux.Quand on le chauffe sur un charbon aumoyen du chalumeau à. gaz oxygène il. sefond, <strong>et</strong> si on. continue à le chauffer , il entreen ébullition, <strong>et</strong> brûle avec <strong>des</strong> aigr<strong>et</strong>tes trèséclatantes.Le platine ne présente rien de semblable: seulement il se fond ; il est donc moinsvolatil <strong>et</strong> moins combustible que le palladium.Sulf2 ire de palladium. Le palladium s'unitau soufre; on peut opérer c<strong>et</strong>te combinaisonVolume 35, n°. 206.


146 SUR LE PALLADIUMen chauffant ces deux corps à l'état combustible,.ou bien en chauffant partie égale de soufre <strong>et</strong>de mariate ainmoniaco de palladium : leo depalladium absorbent 24 de soufre.Ce sulfure est blanc-bleuâtre, très -dur <strong>et</strong>lamelleux. Il se fond à la chaleur où l'on faitles essais d'argent ; si on le chauffe dans unecoupelle, le soufre s'en dégage à l'état d'aci<strong>des</strong>ulfureux , <strong>et</strong> le métal perd en même tems safusibilité. Quand tout le soufre est dissipé lepalladium est d'un beau blanc d'argent <strong>et</strong> sus-.ceptible d'être laminé. Quelquefois le palladiumse recouvre de taches ,.:d'un vert-bleuâtre quiparaissent dues à un commencement d'oxydation.Muriate de palladium. Un gramme de palladiuma été promptement attaqué, même à froid,par 6 grammes d'eau régale composée à partieségales. A l'aide de la chaleur le métal a étécomplètement dissous ; la dissolution d'unrouge-brun est d'autant plus intense qu'ellecontient plus d'acide ; à mesure Qu'elle perdl'excès de ce dernier par l'évaporation , elledevient fauve. Le muriate neutre est peu solubledans l'eau ; il se dissout très-bien dansl'eau aigUisée d'acide muriatique ; c<strong>et</strong>te dissolutionne cristallise pas régulièrement.Le muriate de palladium est complètementdécomposé à chaud par la solution de potasse:le précipité est un hydrate d'un rouge-brun,qui devient noir en séchant.C<strong>et</strong> oxyde bien séché *se décompose par lachaleur en métal <strong>et</strong> en gaz oxygène; 120 d'oxydedonnent moi -de métal. D'après cela, le munateET LE RTIODIIIM147ride palladium ne peut pas former de sel doubleavec la potasse.Les carbonates -alcalins décomposent égalementle muriate. de palladiumLa noix de galle ne produit pas de changementdans la solution de ce sel ; mais , par l'additionde l'ammoniaque, <strong>des</strong> flocons verts sese déposent, <strong>et</strong> la liqueur reste colorée enjaune.Le muriate d'étain au minimum le précipiteen noir.Le sulfate de fer vert le réduit à l'état métallique: en cela , le palladium diffère du platine.Muriate de palladium <strong>et</strong> d'ammoniaque. Lemuriate d'ammoniaque, versé dans du muriateacide de palladium , n'y Lit pas de précipité;mais, par la concentration , il se forme <strong>des</strong> aiguillesverdâtres. Si la cristallisation est lente,on obtient <strong>des</strong> prismes quadrilatères, ou liexa-, no es. La solution de ce sel, mêlée à de l'ammoniaque,donne un précipité rose., qui. estdu sous - muriate de palladium <strong>et</strong> d'ammoniaque:c'est le même dont on a parlé plus'haut.Sous-:muriate de palladium <strong>et</strong> d'ammoniaque.Il a une couleur d'un rose tendre trèsagréable; il est formé de très-p<strong>et</strong>ites aiguilles;il est très-peu soluble dans l'eau ; il faut beaucoupde teins pour qu'il la colore légèrement-en jaune ; à froid , il est peu soluble dans l'acidemuriatique faible ; à chaud , il s'y dissouten assez grande quantité. C<strong>et</strong>te sol ution .estK.


148 SUR LE PALLADIUMd'un brun-jaumItre ; elle dépose du sel 'rose ,41quand on y verse de l'ammoniaque.Ce sel est décomposé par la chaleur en muriated'ammoniaque , en gaz oxy-muriatique<strong>et</strong> en métal. Comme ce sel se fond, on obtientles mblécules métalliques dans un te.1 état derapprochement , qu'on peut forger le métal<strong>et</strong> ensuite le laminer. 20 grammes de ce selchauffés dans un creus<strong>et</strong> de terré à-feu de forge,ont donné 8 grammes de palladium.S. IV.Du rhodium.On obtient ce métal, comme on l'a dit plus.haut, en chauffant dans un creus<strong>et</strong> de terrele muriate ammoniac() de rhodium: ioo partiesde ce sel donnent entre 23 <strong>et</strong> 29 de métal.Le rhodiuin paraît être le plus infusible d<strong>et</strong>ous les métaux connus ; car un demi-grammede ce métal, chauffé pendant long-teins sur uncharbon dont la combustien était alimentée parun courant de -gaz oxygène, ne s'est pas fonduseulement ses parties se sont aglutinées en uneseule masse, qui avait .une couleur blanche d'argent.Il est done moins fusible, que le platine.<strong>et</strong> le palladium.Le rhodium est cassant.Le rhodium est insoluble dans tous les aci<strong>des</strong>, même le nitro.rmuriatique. Comme il estdissous lorsqu'on traite la mine de platine par.l'eau régale , cela doit faire penser qu'il est àl'état d'alliage dans c<strong>et</strong>te mine.ET LE RHODIUM. 149Sulfure de rhodium. On prépare c<strong>et</strong>te combinaison,en chauffant fortement parties égalesde soufre <strong>et</strong> de muriate ammoniac° de rhodium.Le sulfure, qu'on obtient est d'en blanc-bleu-Ire: lorsqu'on le chauffe fortement avec lecontact de l'air , il exhale de l'acide sulfureux, se hérisse de végétations <strong>et</strong> se réduiten une masse spongieuse , qui est blanche <strong>et</strong>cassante. -leo de rhodium absorbent 26,78 de soufre.Murirde ammoniac° de rhodium. Ce sel aune couleur rouge de rubis. Il se dissout facilementdans l'eau froide , surtout quand elleest acidulée par l'acide muriatique : la dissolutiona une couleur rouge- pourpre analogue'à celle de la cochenille ; -Mais c<strong>et</strong>te couleurse rembrunit par la chaleur, <strong>et</strong> même avec l<strong>et</strong>ems.C<strong>et</strong>te solution est décomposée par l'ammoniaqueen sous-muriate tuumotziaco de rhodium.Une partie de ce dernier se sépare sousla forme d'un précipité grenu de couleur jaunefauve; une seconde reste en dissolution dansun excès d'ammoniaque , celle -ci peut -êtreprécipitée par la chaleur ; enfin une troisièmeest r<strong>et</strong>enue par l'eau.La potasse versée dans la solution de muriateammoniac° de rhodium , y fait un précipitérose <strong>et</strong> dégage de l'ammoniaque. Si l'onfait chauffer, le précipité se dissout dans l'excèsde potasse ; l'ammoniaque se dégage , <strong>et</strong> laliqueur dev,ieut d'un jaune-verd4re.K


150 SUR LE PALLADIUM , <strong>et</strong>c.C<strong>et</strong>te solution alcaline', exposée à l'air pendantquelques jours, donne <strong>des</strong> cristaux jaunesfauves , qui sont probablement un sous-muriatede potasse <strong>et</strong> de rhodium ; on obtientle même sel, si l'on neutralise l'excès d'alcalide la solution par un acide.NOTE151Sur le gisement de quelques coquilles terrestres<strong>et</strong> uviatiles ;Par M. MARCEL DE SERPES (1)UNE <strong>des</strong> formations où l'on peut espérer, avecle plus de certitude, de trouver <strong>des</strong> coquillesfluviatiles fossiles, paraît être celle <strong>des</strong> lignites ;car il devient tous les jours de plus en plus probableque ces lignites ont végété dans les lieuxmême où on les rencontre aujourd'hui. Quoiqu'il en soit, c<strong>et</strong>te formation, bien plus récenteque celle <strong>des</strong> houilles, ne se trouve jamais, selonla remarque de M. 'Voie (2) , que dans lesterrains de transport. Les couches de lignitesou de bois bitumineux se rencontrent en eff<strong>et</strong>le plus souvent entre <strong>des</strong> couches ou assisesd'argile grisâtre ou bleuâtre, <strong>et</strong> de sable : surces substances, il s'est encore établi postérieurement<strong>des</strong> couches de sable, de glaise, <strong>et</strong> mêmede tourbe. Du reste ces recouvremens étanttrès-accidentels, il est en général assez superflude les mesurer <strong>et</strong> de les caractériser avec soin,car, à de fort p<strong>et</strong>ites distances , ils sont déjàtout autres. Les lignites ont toujours pour toitune couche d'argile qui prend partout un aspectfeuill<strong>et</strong>é , <strong>et</strong> de là vient que plusieurs auteurs<strong>Annales</strong> du Mus.Traité sur la bouille <strong>et</strong> le bois bitumineux. <strong>Journal</strong><strong>des</strong> Mines, tom. XXVII, pag. 6 <strong>et</strong> suiv. K 4


,152, GISEMENT DE COQUILLES TERRESTRESl'ont prise à tort pour de l'argile schisteuse, <strong>et</strong>lui ont donné ce nom. La véritable argile schisteusene vient quo dans los terrains houillers ><strong>et</strong> c<strong>et</strong>ie erreur n'a pas peu contribué à faireconfondre les bouilles avec les lignites. Cependantles premières sont d'une formation bienplus ancienne , surtout les houilles schisteuses<strong>et</strong> pulyérulen tes qui se montrent toujours dansles montagnes secondaires de la plus ancienneformation. On ne les trouve pas seulement dansle voisinage, <strong>et</strong> sur le penchant <strong>des</strong> montagrprimitives, mais. sur <strong>des</strong> points assez, élevés deces montagnes. Quant à la houille schisteuseelle est accompagnée de couches d'argile schisteusemêlée avec une sorte de grès semblableà la grauvvacke , e propre à c<strong>et</strong>te formation. Lahouille lamelleuse vient au contraire dans la for- -melon <strong>des</strong>, grès secondaires, oà elle s'y trouvele plus souvent en couches de un à deux piedsde pnissance ; son toit <strong>et</strong> son mur sont une ai.,gite ou limon gris. Le mode de sa formation a,du reste, de grands rapports avec celui de lahuillç schisteuse, quoique l'époque de sa pre,mière formation soit de beaucoup postérieure.,, toujours suivant le même observateurquenpns avons cité plus fiant, la houllb-- liatopeusejwse trouve que dans la plus récente <strong>des</strong>fciegiations de calcaire secondaire , <strong>et</strong> elle luiest exclusivement propre.Les: eg<strong>et</strong>-41es fluviatiles fossiles, an -Tnilieude la founation dès lignites, sont aussi un faitbien constaté depuis long-teins <strong>et</strong> il parait que -c'est à M. Faujas de Saint-Fond que la, premiéreconnalssanee.en est due. Il a en eff<strong>et</strong> décrit avecsoin celles qui existent dans les <strong>mines</strong> de ligniteET FLUVIATILES. 153de Saint - Paul<strong>et</strong> , mais probablement lesampullaires qu'il a considérées comme marines, sont aussi bien fluviatiles que les melanies<strong>et</strong> les planorbes, avec lesquelles on les rencontre.Ce qui le prouve , c'.est que depuis lesobservations de M. Faujas , on a trouvé dansc<strong>et</strong>te même mine- ries paludines , <strong>et</strong> c'est àM. Desmarests , si connu par son exactitude ,que nous devons la connaissance de ce fait (2).Quant aux coquilles que nous avons observéesdans les <strong>mines</strong> de lignite de Cezenon ,Situé dans le département de l'Héraut , <strong>et</strong> prèsdé Beziers, nous ne pouvons avoir de doute surleur genre d'habitation , puisque celles qu'onpeut y reconnaître appartiennent toutes augenre planorbe , ou aux .ambr<strong>et</strong>tes.Les <strong>mines</strong> de lignite .de Cezenon sont exploitéesavec peu de régularité ; à peine ycompte- t- on plusieurs ouvriers. Aussi , dans' l'état actuel <strong>des</strong> travaux , il est fort difficile dereconnaître l'ordre de 'superposition <strong>des</strong> différentescouches ; mais, autant que M. Marcela pu s'en assurer, voici celui qui lui paraît leplus constantAu-<strong>des</strong>sous d'une: couche de terre végétalegénéralement un peu épaisse, on observe d'abordun calcaire secondaire coquiller, de laplus nouvelle formation , <strong>et</strong> dont les affleuremenssont au .niveau du sol. Ce calcaire solide,renfermant <strong>des</strong> moules de cérithes, offre encore0) <strong>Annales</strong> du Muséun d'histoire naturelle, t.pag. 3,4-354.(2) <strong>Journal</strong> <strong>des</strong> Mines, n°. 199. Juill<strong>et</strong> 3.83.


154 GISEMENT DE coQuirr.rs TERRESTRESd'autres coquilles marines dont les genres paraissentanalogues à ceux qui existent maintenant.Au-<strong>des</strong>sous de ce calcaire on observeune marne calcaire endurcie à couches pluscru moins épaisses, <strong>et</strong> dans laquelle on n'a pointrencontré de fossiles. Immédiatement après,-vien t un calcaire fétide un peu bitumineux, <strong>et</strong> encoreassez solide,d ontl'épaisseur <strong>des</strong> couches estassez variable, si l'on peut se fier à ce que disentles ouvriers. Le calcaire bitumineux noirâtre,rempli de coquilles évidemment fluviatilesparmi lesquelles on reconnaît très-bien <strong>des</strong> planorbes<strong>et</strong> <strong>des</strong> ambr<strong>et</strong>tes , vient ensuite. Ce calcairecompacte, à cassure irrégulière <strong>et</strong> raboteuse,offre une couleur d'un brun légèrementnoirâtre u mais , en se décomposant à l'air, ilprend une nuance d'un gris assez clair : il a, dureste, fort peu l'aspect <strong>des</strong> autres calcaires dela formation d'eau douce, qui ont tous un tissuplus .ou moins lâche. Quant aux coquilles queCe 'calcaire renferme, elles sont le plus souventtellement. altérees , que leur couleur passe aublanc le plus parfait, nuance que fait encoreressortir davantage la couleur sombre du calcaire.Au - <strong>des</strong>sous de c<strong>et</strong>te roche se montreune argile bitumineuse noirâtre, qui repose surune argile feuill<strong>et</strong>ée également bitumineuse:se distingue facilement de la coucheprécédente par son aspect luisant <strong>et</strong> même éclatant,<strong>et</strong> enfin parce qu'elle se délite en feuill<strong>et</strong>strès-prononcés. Après les argiles feuill<strong>et</strong>ées paraissentles lignites, d'about ceux qui conserventencore le tissu <strong>et</strong> l'aspect du bois , <strong>et</strong> puisles compactes, distingués aussi par leur cassureconchoïde <strong>et</strong> éclatante. Comme les ouvriers quiET FLUVIATILES.i55exploitent c<strong>et</strong>te mine s'arrêtent lorsqu'ils sont.arrivés aux couches d.e lignites, il est difficilede savoir sur quoi ils reposent. Du reste, tousles ouvriers ont assuré à l'auteur que les argilesfeuill<strong>et</strong>ées revenaient après les lignites; <strong>et</strong>, autantque M. de Serres a pu le reconnaître, illui a paru que ce fait était exact.La seule coquille fluviatile, parfaitement entière,que M. _Marcel de Serres a pu jusqu'àprésent détacher da calcaire bitumineux, est unplanorbe qui se rapproche d'une espèce assezcommune dans nos mares, le vortex de Muller,Ferm. Hist., no. 345, pag. /58, <strong>et</strong> de Draparnaud,tab. 2, fig. 4. Geoffroy a décrit c<strong>et</strong>te espècesous le n.. 5, <strong>et</strong> il la caractérise par laphrase suivante : cc Le planorbe a six spirales àarête.. Cependant, quoiqu'il y ait entre l'espècefossile <strong>et</strong> le vortex quelques analogies,elles ne portent guère que sur la taille <strong>et</strong> l'ensemble<strong>des</strong> formes ; car du reste, elles diffèrentcomplètement, ainsi que notre <strong>des</strong>cription vale prouver. Le planorbe <strong>des</strong> <strong>mines</strong> de Cezenonn'a pas non plus de ressemblance avec les espècesfossiles déjà décrites : aussi le croyonsnoustotalement nouveau , ainsi que nous leferons observer plus tard.PLANORBE REGULIER. (Planorbis regularis.)Ce planorbe a au plus quatre tours de spire,remarquables par la régularité qui existe entreeux, car ils grossissent si insensiblement quece n'est qu'à l'extrémité du dernier que le renflementdevient plus sensible.Il n'offre pas de carènes ; aussi ses tours sontilstrès-arrondis, <strong>et</strong> presqu'aussi convexes en<strong>des</strong>susqu'en-<strong>des</strong>sous. Ii en résulte que les tours


)56:- GISEMENT DE COQUILLES TERRESTRESSOM très-prononcés. Le point central ou l'ombilicde la coquille est un peu enfoncé en<strong>des</strong>sous,<strong>et</strong> beaucoup moins en-<strong>des</strong>sus: Autantqu'on p<strong>et</strong>it en juger, l'ouverture de la bouche41.14 forme d'un ovale alongé <strong>et</strong> comme anguléu,Nous n'osons ,.dn reste , assurer que lebord supérieur de la bouche fût plus avancéque Finiérieur. La couleur de ce planorbe estd'un brun-rougeâtre foncé.; mais probablementc<strong>et</strong>te couleur n'est qu'une suite de l'altérationqu'il a éprouvée <strong>et</strong> d'un peu d'Oxyde de ferdont il est pénétré.Ç.o_14pa ré ayec les espèces,, fossiles déjà décrites,on voit aisément qu'on ne peut guèrelssinmiler auxplanorbiscornea <strong>et</strong> Prevostiana,figurés par M. Brongniart (1.).,; <strong>et</strong>, quoique cespJaoibcs n'aient que quatre tours de spire, ilsen diffèrent considérablement., surtout par lagrandeur :dé. leur. dernier tour .,-<strong>et</strong> le .peu derégularité qui eXiste dans l'accroissement <strong>des</strong>tonk's.;de-.W-Spire.e.Le même caractère sépareégalement:, ,.(1"nne-manière tranchée , notreplanorbe d'avec .16 planorbis lérzs décrit parM. Brongniart , dans le Mémoire .que nousayons déjà cité. On, ne peut pas non plus confondrele planorbe régulier avec ceux figuréspaM\.4r.ard W: son planorbe arrondi n'Offrebien, égarez-nem que quatre tours à la spiremes il diixi<strong>et</strong>eljment du nôtre par sa taille.,<strong>et</strong>rpA-x- _sa Concavité dans un sens, <strong>et</strong> par saconvexité dans un autre, qu'il est impossible-'(i) Arznales du Muséum. d'Histoire naturelle, t. XV,Pag- 357-407-.(2) <strong>Annales</strong> du' Muséum , tom. XIV, pag..2.26-440.ET FLUVIATILES. 157de leur trouver la moindre analogie. Notreplanorbe s'éloignant encore davantage <strong>des</strong> autresespèces fossiles connues jusqu'à présent ,<strong>et</strong> même de tontes les espèces vivantes , doitêtre regardé comme entièrement nouveau.Dans l'état actuel de la géologie', il est assez-important de noter les lieux où se trouvent lesdifférentes espèces de coquilles à l'état fossile,surtout si en même teins on peut en faire connaîtrele gisaient:. C'est sous le premier rapportqu'il est intéressant de sav oir qu'une espècede paludine qui paraît bien peu différente decelle qu'on observe dans les étangs saumâtres-de la Méditerranée, <strong>et</strong> même de l'Océan , existefossile, près de Fribourg en Suisse. C'est à l'excellentObservateur, M. Sionn<strong>et</strong> , que nous devonsla connaissance de ce fait : malheureusementnous neavons rien pu savoir sur le gisementde ce fossile. Nous devons également aumême naturaliste la connaissance d'un gisementassez singulier de coquilles terrestres àdemi-fossiles, <strong>et</strong> qui offre c<strong>et</strong>te particularité derenfermer <strong>des</strong> espèces qu'on ne voit plus vivantesdans les mêmes lieux. Ce gisement est,du reste assez curieux pour mériter d'êtredécrit avec plus de détail. Sur la rive gauchedu Rhône, aux portes mêmes de Lvon-, en gagnantla route de Paris, on voit d'un .côté leRhône étendre son lit dans une plaine basse <strong>et</strong>unie , tandis qu'il est borné , du côté de lapar un exhaussement du sol dont l'élévationmoyenne peut être de 8o à 90 toises. C<strong>et</strong> escarpementque le Rhône a rendu presque perpendiculairedans certaines parties, est en général-formé par un sol de transport, au milieu duquel


158 GISEMENT DE COQUILLES TERRESTRESon distingue <strong>des</strong> bancs plus ou moins épais degal<strong>et</strong>s, dont l'inclinaison constante est toujoursopposée au cours da Rhône, ce qui annonceraitque ces bancs de cailloux roulés n'y ontpoint été transportés par c<strong>et</strong>te rivière. Quoiqu'il en soit, c'est au-<strong>des</strong>sus de ces escarpemenspresque partout formés par <strong>des</strong> bancscalcaires, marneux <strong>et</strong> argileux que se trouventles coquilles dont nous parlons, dans unecouche marneuse fort tendre <strong>et</strong>' jaunâtre. Cescoquilles s'y trouvent en très-grande abondanceà six ou huit pieds au-<strong>des</strong>sous du niveau dusol, surtout dans le canton de Sainte-Poix, <strong>et</strong>à la Croix-Rousse, dans la campagne mêmede M. Gilibert. Les unes sont tout-à-fait blanches,<strong>et</strong> les antres n'ont perdu qu'une partie deleur couleur; mais les deux espèces que. l'on yrencontre ne se trouvent plus vivantes dans lesmêmes lieux.La première est une coquille terrestre connuedepuis long-tems <strong>des</strong> naturalistes, sous le nomarbustorum , <strong>et</strong> très-bien figurée parDraparnaud. Lorsqu'elle est bien entière,qui est rare , son test semble avoir pris plusde solidité; quand nu contraire , elle est touteexfoliée, comme c<strong>et</strong>te exfoliation ne se faitque peu à peu , son empreinte seule subsiste.C<strong>et</strong>te coquille , du reste, paraît généralementplus p<strong>et</strong>ite que l'espèce vivante, mais c<strong>et</strong>te différence, si toutefois elle est constante, n'est pas,d'après l'avis de MM. Faure-Bign<strong>et</strong> <strong>et</strong> Sionn<strong>et</strong>,assez tranchée pour perm<strong>et</strong>tre de les séparer.La seconde coquille à demi-féssile , si l'on.peut s'exprimer ainsi , est le tymneus 61°11.ga--tus de Draparnaud, qui ne diffère de l'espèceE T FLUVIATILES. 159vivante que par la blancheur <strong>et</strong>, l'altération <strong>des</strong>on test.Ce serait en vain qu'on chercherait clans leslieux où l'on trouve ces deux coquilles, <strong>et</strong>même à une assez grande distance,: les espècesanalogues vivantes ; elles ne s'y rencontrentplus maintenant. Ainsi ces coquillesdoivent a.voireété transportées dans les terrainsoà on les voit aujourd'hui : lorsque la massequi les enveloppe aura pris une plus gran<strong>des</strong>olidité , on aura <strong>des</strong> bancs de calcaire marneux,renfermant <strong>des</strong> coquilles terrestres <strong>et</strong>fluviatiles analogues à nos espèces vivantes.Du reste, avec les deux espèces que nous venonsde signaler, on en trouve plusieurs qu'onvoit vivantes dans les lieux mêmes où elles sontdemi-fossiles. Ainsi on y observe l'helix aspersa, nemoralis <strong>et</strong> carthusiana , fort communesaux environs de Lyon ; à la vérité, cesdernières se trouvent à l'état fossile en moinsgrand nombre que les deux espèces dont nousavons parlé en premier lieu.Enfin nous terminerons ces observations, en.faisant remarquer que les espèces fossiles analoguesaux vivantes, sont peut-être moins raresqu'on ne le croit. Nous ajouterons aux analoguesconnus, Pattricula myosotis de Draparnaud, pag. 53, n(-). 1, que M. Delavaux , professeurau Lycée de Nîmes , a trouvé fossiledans une. autre marne bleuâtre qu'on avaitcreusée dans les travaux qu'a nécessités le nou-.veaa canal du Rhône à Marseille. C<strong>et</strong>te espèceexiste à cinq ou six pieds de profondeur, prèsde Boisvieil, à peu de distance de Foz-les-Martigues;département <strong>des</strong> Bouches- du- Rhône.


1.60 GISEMENT DE COQUILLES i'EIIIIESTR ES , <strong>et</strong>c.Du reste, nous n'avons pu avoir de plus amplesdétails sur son gisement ; mais on ne peut avoir.le moindre doute sur l'identité de c<strong>et</strong>te auriculefossile avec l'espèce vivante. Elle ql'a mémeéprouvé d'antre altération que la perte <strong>des</strong>es couleurs ; toutes ont, en eff<strong>et</strong> , une teinted'un blanc légèrement rosé ; en sorte qu'ayant,conservé tous les caractères qui la distinguent,:il n'est pas possible de la méconnaître.JOURNAL DES MINES.N°. 207. MA 11S i8i4.AVERTISSE MENT.Toutes les personnes qui ont participé jusqu'à présent,qui voudraient partici perpar la suite-au <strong>Journal</strong> <strong>des</strong> Mines,soit par leur correspondance, soit 'par l'envoi de Mémoires<strong>et</strong> Ouvrages relatifs Ma Minéralogie <strong>et</strong> aux diverses Sciencesqui se rapportent à l'Art <strong>des</strong>Mines , <strong>et</strong> qui tendent à son perfectionnement,sont invitées à faire parvenir leurs L<strong>et</strong>tres<strong>et</strong> M'énaoires ,sous le couvert de M. le Comte LAUnONDConseiller d'Etat , Directeur-général <strong>des</strong> Mines, à. M, GILLET,LAUMONT ,Inspecteur-général '<strong>des</strong> Mines. C tlfispec Leur estparticulièrement chargé , avec M. TitrmEttY Tue/lieur <strong>des</strong>Mines, du travail à pr.esenter à M. le Directeur-général, surle choix<strong>des</strong> Mémoires, soit scientifiques, soit administratifs,qui doivent entrer dans la composition- du <strong>Journal</strong><strong>des</strong> Mines; <strong>et</strong> sur tout ce qui concerne la publication dec<strong>et</strong> Ouvrage.CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALESSie les restiges .fbssiles de Fége'taUx du sol<strong>des</strong> environs de Paris, <strong>et</strong> plus particulièrement sur leur gisement dans le gypse <strong>et</strong> lecalcaire marin;Par M. ablICART DE TRURY, Ingénieur en chef au Corps-<strong>des</strong> Mines, <strong>et</strong> Inspecteur-général <strong>des</strong> Carrières du départementde la Seine.:LIÀ géographie minéralogique <strong>des</strong> environs deParis, de MM. Cuvier <strong>et</strong> Brongniart, par l'ensemble\immensequ'elle embrasse, comme parles connaissances .exactes qu'elle nous donneT/-0/il/ne 35, no. 207.


162 SUR LES VESTIGES FOSSILES DE IdGÉTAUXne laisse plus aujourd'hui aux minéralogistesque le faible espoir de glaner après eux quelquesobservations , <strong>et</strong> d'ajouter quelques détailsdans ces cadres déjà si riches, que ces deux savansont tracés avec tant de succès sur la constitutionphysique du sol du Parisis.Depuis plusieurs années, livré à l'étude dece même sol, je m'étais flatté que, par les détailsdans lesquels mes fonctions me font journellemententrer, sous le rapport <strong>des</strong> exploitationsnombreuses <strong>des</strong> environs de Paris, jeparviendrais, après avoir recueilli de nouveauxfaits, à en tirer <strong>des</strong> conséquences nouvelles ;mais aujourd'hui ,détrompé -par les progrès queMM. Cuvier <strong>et</strong> Brongniart ont fait faire à lagéologie, j'avouerai franchement que, si j'aipar fois été assez heureux pour trouver quelquesmotifs d'observations non encore étudiés,je les ai vus successivement, après les avoir approfondis, se rattacher aux sages considérations<strong>et</strong> aux savantes hypothèses de leur géographieminéralogique.Frappé de l'impossibilité de présenter aucunevue nouvelle sur l'ensemble de la constitutionphysique du sol de Paris, après les différentes<strong>des</strong>criptions qui en ont successivement été donnéespar MM. Gu<strong>et</strong>tard , Paul de LamanonCoupé, Delamétherie, Desmar<strong>et</strong>s, Gifl <strong>et</strong> de Laumont, <strong>et</strong> récemment par MM. Cuvier <strong>et</strong>j'ai cru devoir me borner à.recueillir,Brongniart,sur chacune <strong>des</strong> diverses constitutions, ou formationsétablies <strong>et</strong> déterminées d'une manièresi précise par ces deux derniers savans, j'ai cru,dis-je, devoir me borner à recueillir les observationsque les exploitations <strong>des</strong> environs de-DU SOL DES ENVIRONS DE PARIS. /63Paris, <strong>et</strong> les travaux souterrains ordonnés pourla consolidation de c<strong>et</strong>te ville , me présententjournellement, sauf à laisser à d'autres. le soinde tirer de leur ensemble telles conséquencesque leur nature pourrait leur suggérer.Ce sont quelques-unes de ces observationsconstatées récemment, <strong>et</strong> que je décrirai plusbas, qui ont été le premier motif <strong>des</strong> considérationsgénérales que je vais exposer le plus'rapidement qui me sera possible.MM. Cuvier <strong>et</strong> Brongniart, dans leur Géographieminéralogique, se sont particulièrementattachés à nous faire connaître les ossemens<strong>et</strong> coquilles fossiles de notre sol ; <strong>et</strong> c'estensuite de l'étude approfondie qu'ils en ontfaite, <strong>et</strong> de leur <strong>des</strong>cription détaillée, qu'ilsont établi leur système de ses onze différentesformations ou constitutions. Les ossemens <strong>et</strong>les coquilles étant la base de leur travail, cesdeux savans, tout en désignant les vestiges <strong>des</strong>ubstances végétales qui s'y trouvent dans chaqueformation, n'ont pu apporter à leur égardla même attention qu'ils ont donnée aux autresfossiles. Ce sont donc ces végétaux fossiles,que je vais tâcher de faire connaître dans leursdivers états. C<strong>et</strong>te étude me paraît d'autant plusnécessaire, qu'ils se rencontrent très-fréquemmentdans nos différentes constitutions.Les substances végétales fossiles <strong>des</strong> environsde Paris se trouvent en huit états distincts,'savoir1°. A l'état ligneux ou lignites.2°. A l'état terro-biturnineux.3o. A l'état de charbon.4.. A l'état d'empreintes vi<strong>des</strong> sans aucunsL2


164, SUIULES VLSTIGES FOSSILES DE VEGETAUXvestiges du tissu ligneux <strong>et</strong> du parenchyme <strong>des</strong>feu iii es.5. A l'état siliceux.6°. A l'état calcaire.7°.A l'état pyriteux.Et 8°. Enfin a l'état tourbeux.Deux gran<strong>des</strong> difficultés se présentent dansl'étude de ces substances ; la première estrelative à leur véritable classement dans lesdifférentes familles de végétaux auxquelles elles'ont appartenu. J'ajouterai même que le plussouvent elle est absolument impraticable , àraison de l'entière décomposition du tissu organiqueou de l'absence <strong>des</strong> parties qui pourraientprésenter <strong>des</strong> caractères distinctifs.La seconde difficulté est celle de déterminer,d'une manière exacte , à laquelle <strong>des</strong> onzeespèces de constitutions ( de MM. Cuvier <strong>et</strong>Brongniart) appartiennent particulièrement cesdifférens états.Malgré ces difficultés , je vais néanmoinsessayer de faire à c<strong>et</strong> égard les rapprochemensque semblent indiquer les nombreuses observationsque j'ai été à même de faire <strong>et</strong> de vérifierdans nos diverses exploitations.S. I".Végétaux à état ligneux , on lignitesproprement dits.Ces substances sont très-rares dans les différentesconstitutions du sol <strong>des</strong> environs d e Paris.Elles se rencontrent, 10. dans les couches defausse glaise sableuse, de la partie supérieurede la masse d'argile plastique , à la proximitéDU SOL DES ENVIRONS DE PARIS. 1.65du premier banc du calcaire marin; <strong>et</strong> 2'. dansles couches de calcaire clorité ou les premières,<strong>et</strong> par conséquent celles de la partie inférieuredu-calcaire marin.Ces végétaux conservent leur tissu ligneux ;ils ne sont jamais qu'en p<strong>et</strong>its frag,mens , d'unà deux décimètres au plus. Malgré la conservationde leur organisation végétale, il est tropdifficile de les rapporter à aucun ordre connu,pour que j'expose à c<strong>et</strong> égard aucune opinion,quoique je les aie Souvent vu rapporter aux boisde chêne, de charme , d'aulne, de palmier, <strong>et</strong>c.La couleur de ces lignites est brune ou noirâtre;leur cassure est celle du bois pourri <strong>et</strong>décomposé, sans éclats ni esquilles.Au feu ils dégagent une odeur bitumineuse,quelquefois un. peu fétide, avec une flammeplus ou moins large , blanche <strong>et</strong> bien nourrie;après la combustion ; ils laissent une cendreblanchâtre <strong>et</strong> quelquefois jaunâtre.N. B. Il est essentiel de ne pas confondre ceslignites avec les bois fossiles du bassin de la Seine,ou de la onzième formation de la Géographie minéralogique,celle que MM. Cuvier <strong>et</strong> Bron gniartont désignée sous la dénomination du limon d' attérissement,tant ancien que moderne, comprenantles cailloux roulés, les pouddingues , lesmarnes argileuses noires, <strong>et</strong> les tourbes.Ces bois fossiles ont été décrits par M. Gill<strong>et</strong>-Laumont , inspecteur-général <strong>des</strong> <strong>mines</strong>, 'dansses observations sur le gisement <strong>des</strong> principalessubstances du département de la Seine (1).(i) Mémoire de la Société d'agriculture du départementde la Seine, tom. IV, pag. -35o.L3


3.66 SUR LES VESTIGES FOSSILES DE ViGTAUXCes bois trouvés dans le bassin de la Seinesont légèrement bitumineux ; leur tissu est siparfaitement conservé, qu'il est impossible dene pas y reconnaître nos espèces indigènes forestières,telles que le chêne, le charme , lehètre , le coudrier, l'aulne, <strong>et</strong>c. , <strong>et</strong> les fruitsde ces mêmes arbres qu'on trouve d'ailleursencore entre eux, ne perm<strong>et</strong>tent d'élever aucundoute sur les véritables espèces auxquelles ilsdoivent être rapportés.Ces arbres sont dans quelques endroits si bienconservés, que M. Michaut de Vitry en a r<strong>et</strong>irétous les bois de charpente de sa maison depisé (1).Le gisement le plus abondant est dans le litmême de la Seine , prés du Port-à-l'Anglais;ils y sont dans un état de mollesse qui perm<strong>et</strong>de les couper, <strong>et</strong> de les tailler facilement auCouteau; mais, lorsqu'ils sèchent lentement àl'air, ils acquièrent une dur<strong>et</strong>é considérable<strong>et</strong> ils sont alors susceptibles de prendre un trèsbeaupoli. Les jeunes branches <strong>et</strong> les feuillessont converties en tourbe compacte, qui acquiert, en se <strong>des</strong>séchant, la dur<strong>et</strong>é de la corne,<strong>et</strong> qui donne en brûlant une chaleur considérable,avec une forte odeur bitumino- am moniacale , <strong>et</strong> en laissant un résidu terreux considérableaprès la combustion.J'ai trouvé, dans ce même dépô t, <strong>des</strong> ossemensd'animaux forestiers, <strong>des</strong> fragmens de bois decerf, <strong>et</strong> coquilles rfluviatiles très-nombreuses,(i) C'est ce même Michaut auquel la Société d'a:,,riculturcdu département de la Seine crut devoir accorder unemédaille d'encouragement. Tom. I, pag. 85.DU SOL DES ENVIRONS DE PARIS. 167telles que <strong>des</strong> nérites , <strong>des</strong> planorbes, <strong>des</strong> lymnées, <strong>et</strong> <strong>des</strong> moules, avec <strong>des</strong> glands de chêneencore adhérens à leurs cupules , <strong>des</strong> nois<strong>et</strong>tes, <strong>et</strong>c.De semblables bois fossiles ont été trouvésen différentes époques sur les deux rives de laSeine, <strong>et</strong> notamment dans les fouilles <strong>des</strong> pontsde la Concorde <strong>et</strong> de Neuilly.s. I I.Végétaux terro-bitumineux.Les végétaux terro-bitumineux sont, àproprement parler, à l'état de terre bitumineuse. On n'yreconnaîtplus aucune espèce de contexture ligneuse; aussi est-il impossible de les caractériser,ou de les déterminer d'une manière exacte,<strong>et</strong> de les rapprocher d'aucun végétal quelconque; ils forment <strong>des</strong> masses irrégulières noiresOU brunes, de peu d'épaisseur, <strong>et</strong> fendues entous les sens par un r<strong>et</strong>rait le plus communémentirrégulier, mais qui semble cependantquelquefois rapprocher les fragmens de la formecubique.Au feu ces matières donnent une flammeblanche <strong>et</strong> jaunâtre, en dégageant une fuméeplus ou moins fétide, <strong>et</strong> laissant après la combustionune terre jaunâtre ou rougeâtre.Ces substances appartiennent, 10. à certainsbancs de la troisième formation ; celle du calcairemarin ; elles s'y trouvent irrégulièrementdisséminées dans leur intérieur, <strong>et</strong> je n'en aijamais rencontré dans les couches de marne oud'argile qui les séparent: C'est à c<strong>et</strong>te mêmeL4


168 SUR LES VESTIGES FOSSILES DE .dG.TA.U1C.espèce qu'il convient de rapporter les bellesempreintes de feuilles qui sont également à.l'état terro - bitumineux clans les bancs supérieursdu Calcaire, caractérisés par les cérites<strong>et</strong> les lucilies <strong>des</strong> pierres ; <strong>et</strong> 20. .aux dépôts dela onzième formation ( déjà citée plus haut )entre les couches irrégulières de pouddingues,ou sables quartzeux micacés agglutinés ; telssont les prétendus indices de houille r<strong>et</strong>irés <strong>des</strong>puits de l'Ecole Militaire en 1751 <strong>et</strong> 1753 (1),ou tels encore ceux <strong>des</strong> puits percés, en 1797,dans la plaine de Grenelle, pour le service ditcamp qui y était alors établi.DU SOL DES ENVIRONS DE PARIS. 169C'est dans les plâtrières de la plaine du midide Paris seulement, que j'ai. observé ces substancescharbonnées. Elles ne sont point abondantes;elles ne se voient que dans les couchesde gypse marneux ; elles y sont disséminéesirrégulièrement ; enfin elles sont toujours enp<strong>et</strong>it volume, <strong>et</strong> ne présentent aucun caractèrepropre à les rapporter à l'espèce primitive à laquelleelles ont dû appartenir.s. IV.Empreintes végétales vi<strong>des</strong>.5. ILes empreintes végétales vi<strong>des</strong> ou sans aucunvestige de tissu ligneux , ni de parenchymes deVégétaux à l'état de charbon.feuilles, se trouvent dans les marnes dures <strong>et</strong>compactes qui.alternent avec les calcaires .spathiquesà cristaux de quartz, <strong>des</strong> derniers bancsdu calcaire marin avant le commencement dela formation gypseuse.Ces empreintes sont généralement aussi biencaractérisées que celles <strong>des</strong> bancs supérieurs ducalcaire marin, à cérites <strong>et</strong> lucines <strong>des</strong> pierres;niais elles en diffèrent, en ce qu'elles ne contiennentjamais, comme elles, les restes de la décomposition<strong>des</strong> plantes auxquelles elles ontappartenu.S. V.Végétaux à l'état siliceux, ou pseudomorphosesxyldi<strong>des</strong> agatisés.(i) <strong>Journal</strong> <strong>des</strong> Mines, an TU , 2, pag. 84.Le charbon végétal, jUsqu'à ce jour, n'avaitété trouvé que dans les éjections volcaniques,<strong>et</strong> dans les <strong>mines</strong> de houille. La première fois'que je le remarquai dans les couches de notresol, je ne pus m'arrêter à l'idée qu'il s'y trouvâtnaturellement, <strong>et</strong> je fus porté à croire que saprésence était due à quelque cause extraordin'aire <strong>et</strong> récente, qui avait remanié <strong>des</strong> marnesargileuses <strong>et</strong> gypseuses ; niais quand par la suitej'eus reconnu les mêmes couches à plus de aomètres de profondeur, il ne me fut plus permisde douter de la possibilité de c<strong>et</strong>te existence ducharbon végétal dans quelques bancs de notresol, fait que je ne sache point encore avoir étédécrit.Les végétaux ou bois agatisés sont très-abondansdans les différentes formations du sol <strong>des</strong>


170 SUR LES VESTIGES FOSSILES DE VÉGTAU'ICenvirons de Paris ; ils appartiennent égalementaux constitutions, 1.. de calcaire marin; 2.. degypse ; 3.. de silex, meulière <strong>et</strong> calcaire d'eaudouce (1); <strong>et</strong> 4. <strong>des</strong> attérissemens de sables <strong>et</strong>.graviers.Les bois agatisés dans la formation de calcairemarin <strong>et</strong> de gypse, se présentent souvent avec<strong>des</strong> caractères tellement semblables, que, sansl'étude préliminaire <strong>des</strong> localités , il serait impossiblede les distinguer.J'ai cru pendant quelque tems que les espècesagatisées dicotyledones appartenaient exclusivementau calcaire marin, tandis que les monocotyledonesn'appartenaient qu'a la formationgypseuse, <strong>et</strong> aux autres terrains d'eau douce :mais de nouvelles observations m'ont fait connaîtrequ'il n'y avait aucune règle constante àc<strong>et</strong> égard. Seulement je crois pouvoir avancerque les bois agatisés du calcaire marin sontpercés par <strong>des</strong> tar<strong>et</strong>s, <strong>des</strong> fistulanes , <strong>et</strong> <strong>des</strong> pbo7la<strong>des</strong> ou autres vers de ces genres, tandis que,ceux du gypse ne présentent aucune trace <strong>des</strong>vers que je viens de citer.Il y a déjà long-teins o les bois agatisés ousiliceux <strong>des</strong> environs' de Paris sont connus.L'exemple le plus remarquable qui ait été anciennementdécrit, est celui <strong>des</strong> galeries ducabin<strong>et</strong> de la Monnaie, cité par M. le professeurSage, membre de l'Institut, dans sa <strong>des</strong>criptionminéralogique de Montmartre (2).(1) C'est la dixième formation de MM. Cuvier <strong>et</strong>Brongniart.,,(2) Supplément au Catalogue de la Monnaie, pag. 13o.DU SOL DES ENVIRONS DE PARIS« 171Les bancs inférieurs, ou les derniers bancs dela haute masse de la grande colline gypseuse dunord de Paris , ont à diverses reprises présenté<strong>des</strong> tronc.s de palmiers également agatisés, d'unvolume considérable , qui m'avaient d'abordfait établir la distinction dont j'ai parlé plushaut.A Clamart, Bagneux <strong>et</strong> Châtillon , c'est égalementdans les couches supérieures de la massede gypse qu'on trouve les bois agatisés.En 1811, on a découvert dans les .bancs supérieursdu calcaire marin , dans les carrièresde Châtillon , différens bois agatisés , parmilesquels plusieurs personnes ont cru reconnaître<strong>des</strong> fragmens de palmier, avec <strong>des</strong> boisde chêne <strong>et</strong> de châtaig,nier. J'ai fait déposer unéchantillon de ces arbres encore adhérens aubanc de pierre dans les galeries de la Directaiuoen<strong>des</strong>Mines. Il a près d'un mètre de lon-Dans le calcaire marin les bois agatisés sontgénéralement dans ses derniers bancs (les supérieurs);ils y sont communément enveloppésd'une couche de terre brune qui donne au feuune fbrte odeur de bitume.Dans le gypse les bois agatisés paraissent particulièrementse trouver dans la haute masse ;ils sont dans les bancs gypseux même, <strong>et</strong> quelquefois, mais rarement, dans les marnes quiles séparent; <strong>et</strong>, comme dans le calcaire marin,ils sont entourés d'argile grise ou brune bitumineuse.Les unes <strong>et</strong> les autres offrent assez communément,entre leurs fibres, <strong>des</strong> cristaux dequartz hyalins bruns, plus ou moins limpi<strong>des</strong>.


172 SUR LES VESTIGES FOSSILES DE *VGTAUXQuelques personnes ont cru pouvoir distinguerles différentes espèces de ces bois, <strong>et</strong> dèslorselles ont déterminé le chêne, le hètre , lechâtaîgnier, <strong>et</strong>c. : pour moi, j'avouerai franchementque, dans les échantillons même les mieuxcaractérisés (ceux de palmier toutefois exceptés),il m'a été impossible de distinguer les espècesd'une manière certaine.On trouve, à la suite de ces considérations,quelques exemples comparatifs de ces bois agatiséspris dans le calcaire marin, à Châtillon,<strong>et</strong> dans le gypse, à Clamart.s. VI.Empreintes végétales à l'état calcaire.Les pseudomorphoses xyldi<strong>des</strong> calcaires sontassez nombreuses, mais elles n'appartiennentqu'au calcaire marin, <strong>et</strong> même à certains bancsseulement de sa partie moyenne.En les examinant avec attention, on y reconnaîtque la chaux carbonatée s'est modelée, ousur <strong>des</strong> bois tendres creux, <strong>et</strong> d'une décompositiondéjà avancée, ou dans <strong>des</strong> racines égalementcreuses, du enfin sur de grosses plantesmonocotyledoneS présentement indéterminables.Les pseudomorphoses empâtées dans la massedu banc , -y sont généralement recouvertesd'une enveloppe bitumineuse , dans laquelleon ne peut reconnaître aucune espèce d'organisation.DU SOL DES ENVIRONS DE PARIS. 173S. VII.re'gétaus pyritisés.Les végétaux pyritisés sont peu a"bondans dansle sol <strong>des</strong> environs de Paris. Ils appartiennenttous aux fausses glaises, <strong>et</strong> aux sables glaiseux<strong>des</strong> couches supérieures de la masse d'argileplastique.L'organisation ligneuse est rarement conservée; cependant elle s'observe quelquefoismais alors son tissu <strong>et</strong> ses fibres sont le plussouvent à l'état d'argile dure <strong>et</strong> marneuse.s. VIII.Tourbes.Je ne cite ici les tourbes que pour compléterles différens cadres que je m'étais proposé d'examinersuccessivement. Elles appartiennent àune formation si récente auprès de celles quiconstituent notre soi, que je m'étais d'aborddécidé à n'en point parler ; mais, comme ellesfont cependant partie de la onzième formationde MM. Cuvier <strong>et</strong> Brongniart ; j'ai cru devoirles rappeler ici.Les tourbes sont peu abondantes dans le départementde la Seine ; c'est dans les vallées <strong>des</strong>départemens voisins qu'il faut les aller étudier.Autour de Paris nous connaissons , 10. lestourbes produites- par les feuilles <strong>des</strong> bois fossilesdans le lit de la Seine , au Port-à-l'Anglais;ao. quelques amas tourbeux dans les vallées de


174 SUR LES VESTIGES FOSSILES DE -vciurAtrIBièvre ou <strong>des</strong> Gobelins ; <strong>et</strong> 3°. celles <strong>des</strong> ruisseauxdu Croust , du Rouillon , <strong>et</strong> de More,près Saint-Denis.Dans c<strong>et</strong>te énumération <strong>des</strong> divers états denos végétaux fossiles , je me suis contenté deprésenter le résultat d'un grand nombre d'observations, sans établir aucune hypothèse surleur gisement dans telle ou telle formation : jene me perm<strong>et</strong>trai même d'en tirer aucune conséquence,<strong>et</strong> je Crois avoir rempli la tâche queje m'étais tracée , si j'ai réussi à réunir, dansim seul <strong>et</strong> même cadre, les renseignemens quise trouvent épars dans les <strong>des</strong>criptions de diverseslocalités <strong>et</strong> formations de la géographieminéralogique de Paris.Recherches sur le gisement de quelques arbresagatisés troztvés dans les masses de gypse,<strong>et</strong> élans celle de calcaire marin.Après la <strong>des</strong>cription <strong>des</strong> différentes formationsdu' sol de Parisis , par MM. Cuvier <strong>et</strong>Brongniart , il sera peut-être téméraire devouloir encore ici décrire les masses de gypse<strong>et</strong> de calcaire marin; cependant, comme il s'agitde bien faire connaître le gisement de nos arbresfossiles agatisés , calcaires <strong>et</strong> bitumineux, dansle gypse <strong>et</strong> dans le calcaire marin , je croispouvoir l'essayer ; mais je me bornerai toutefoisà tracer, 1°. la stratification exacte, oul'échelle de toutes les couches de la masse gypseusequi ont été traversées par le puits d'unecarrière de pierre à plâtre exploitée à Clamart,<strong>et</strong> dans laquelle on vient de trouver un grandDu SOL DES ENVIRONS DE PARIS. 175arbre agatisé ; <strong>et</strong> 20. celle de tous les bancsdu calcaire marin relevé comparativement dansplus de vingt carrières à pierre de la plaine.La colline de Clamart fait partie de la chaînequi s'étend depuis Bagneux <strong>et</strong> Châtillon, jusqu'àFleury <strong>et</strong> Meudon. Sa hauteur, à l'ouverture-du puits de la plâtrière de M. Chateiller,,est de 168 mètres au-<strong>des</strong>sus du niveaude la mer, suivant les observations de MM. Cuvier<strong>et</strong> Brongniart , le Io mars 181o. La profondeurdu puits est de 3o mètres ; ainsi le sol dela carrière est à 138 mètres au-<strong>des</strong>sus de la mer.Stratification de la colline gypseuse de Clamart priseà partir de la bouche du puits de la pldtrière deM. Chatellier.No.de su-rtr.INNOMINATIONDESCARRIERS.Terre végétale.2 Terre franche.3 Sable.4 Terre franche..Epaiss.o,325 Terre brune un peu sableuse <strong>et</strong> caillouteuse.0,487 Terre rouge brune argileuse avec <strong>des</strong>fragmens ou rognons de pierre de meulière.7,668 Sable jaune, blanc <strong>et</strong> rouge, composé dequelques p<strong>et</strong>ites veines ondulées, parfois un peu micacées.0,487 Terre argileuse rouge, brune <strong>et</strong> verdâtre, avec <strong>des</strong> coquilles d'huître d<strong>et</strong>oute grandeur, très-nombreuses, plusou moins bien conservées, quelquefoisnacrées , souvent percées de trous dophola<strong>des</strong>.8,967DESCRIPTION ORYCTOGNOSTIQUEDES BANCS.


176.MNOMINATIONDESCARRIERS..5 Pierre jaune. .78910Il1213I 4 IGaise verte. .FORMATION GYPSEUSE.Epaiss.Marne blanche. °i1°8Glaise verte. . °,°81. . 0,1°8Glaise verte <strong>et</strong>cailloux. . . 0,975Marne blanche.Glaise verte. .Marne <strong>et</strong> cailloux.. . .Pierre à feu. .friable , irrégulièrement compacted'une épaisseur variée, contenant un<strong>et</strong>rès-grande quantité de cérites <strong>et</strong> autrescoquilles marines, qui y sont mêmequelquefois en si grand. nombre , qu'ilsemble que ce- banc en est uniquementformé.Marne blanche ondulée.Glaise verte feuill<strong>et</strong>ée <strong>et</strong> ondulée.Marne Aure, irrégulièrement ondulée.Glaise verte <strong>et</strong> grise contenant trois litsirréguliers de rognons de strontiane sulfatéeespacés d'environ les uns <strong>des</strong> autrèsde 0,20 à 0,25 environ. ( Premièrecouche de strontiane sulfatée.)o,o81 Marne blanche d'épaisseur variée <strong>et</strong>0,975 Glaise grise <strong>et</strong> verte coupée de p<strong>et</strong>itesveines T d'argile jaunâtre ondulées quiséparent six p<strong>et</strong>its bancs de rognons <strong>des</strong>trontiane. (Deuxième couche de strontianesulfatee.)0,325 Marne blanche-<strong>et</strong> grise compacte, dontla partie inférieure forme une zone irrégulière,dure <strong>et</strong> pierreuse.0,162 Marne grise avec quartz gris ou brunfeuill<strong>et</strong>é, en cellules ou r<strong>et</strong>raites régulières.0,406 Argile grise, verdâtre <strong>et</strong> jaunâtre, coupée'par deux p<strong>et</strong>ites couches irrégulièresde rognons de strontiane suffit-13,812DESCRIPTION OR YCTOGNOSTIQUEDES BANCS.8,9671,624 Calcaire marneux <strong>et</strong> un peu sableux,jaunâtre , coquillier , plus ou moinstée.N..1\1°.de supOrpO[le suilerpo-D iN OMINAT IONDESCARRIERS.19 Glaise verte <strong>et</strong>jaune. .20 Caillasse.21 Faux plâtre. 0,32518,10Volume 35, no 207,FORMATION GYPSEUSE.Epaiss.22 Gran<strong>des</strong> marnes, pains <strong>des</strong>avon. . .13,812tee, ( Troisième couche de strontianesulfatée.)15 Glaise veinée. . 0,325 Argile grise, jaune <strong>et</strong> verte, formant unbanc composé d'un grand nombre de.p<strong>et</strong>ites couches distinctes, diversementcolorées.16 Glaise verte. . 0,487 Argile verte avec un banc de strontianesulfaiée grossière, d'un décimètre environd'épaisseur. (Quatrième couche <strong>des</strong>trontiane sulfatée.)17 Marne grise. o,135 Marne glaiseuse, grise ou jaunâtre,. arlorisée, plus ou moins dure.18 Glaise jaune. 0,487 Argile jaune <strong>et</strong> brune, avec un banc derognons de strontiane sulfatée , trèsirrégulièredans sa partie inférieure.(Cinquième couche de strontiane sultàtée.)0,975 Argile marneuse grise avec <strong>des</strong> veinesjaunâtres.0,525 Marne dure <strong>et</strong> compacte dite caillasseàfeu, entre deux ban<strong>des</strong> de niarne argileuseadhérente.Marne blanche coupée de p<strong>et</strong>ites zonesde gypse marneux, quelquefois saccaroïde, jaunâtre ou rougeâtre, dit fizu.eplcitre.1,299DESCRIPTION ORYCTOGNOSTIQUEDES BANCS.177Marne blanche , prismatisée , grise ; lehaut est dur <strong>et</strong> compacte, <strong>et</strong> s'emploiecomme moellon ; couleur blanche oujaunâtre; la partie dure de ce banc présente la plus grande analogie avec lespierres à imprimer de Papenheim.


- gile.178FORMATION GYPSEUSE.FORMATION GYPSEUSE. 179N..de surir:Di:NOMINATIONDESCARRIERS.Epaiss.DESCRIPTION ORYCTOGNOSTIQUEDES BANCS.N°.de su -per posilion.MNOMINATIONDESCARRIERS.Epaiss.DESCRIPTIONORYCTOGNOSTIQUEDES BANCS.23f,252622818,17o 24,550Marne blanche. 0,325 Marne blanche <strong>et</strong> compacte, mais terreuse.29 Fleurs- _tendres. 0,30. Gypse cristallin jaunâtre, ayant dans sa ,partieinférieure une couche irrégulièreDix p<strong>et</strong>ites couches de gypse gris,de silex, souvent confondue.o,487 rouge, jaune, qui alternent avec<strong>et</strong> perduedans le banc de gypse.<strong>des</strong>Ilits d'argilegrise,roug.e, jaune. P<strong>et</strong>ites fleurs. . o,35o Gypse tnarneux blanc clans quelques(Deux pe ti tes c ouc hes d'argile griseendroits, adhérent <strong>et</strong> se confondant avecFleurs de plâtre, 1,299 0,155 séparées parune couche de gypsele banc suivant.jaune. 5 Gros .banc mar-, Sixrcouches de gypse gris , jaune, neux. . . . 0,557.0,657) ronge, séparées par <strong>des</strong> lits d'ar-.Plâtre rouge. . 1,056 Marne blahche aliei i.iint avec <strong>des</strong> veinesde plâtre,rouge, coupée d'argile grise.Terre à faïence,terre à pipe. . 0,866 Marneblanche que lespotiérs en terre depipe viennent prendre pour leur fabrication.C<strong>et</strong>te marne, dans sa partie inférieure, est coupée par quatre à cinqp<strong>et</strong>ites couches de plâtre marneux rouxou rougeâtre.0,65o {Marne Manche gypseuse.Marne gypseuse grise , avec peo,975,,tite couche de ,gypse blanc adbétà la partie inférieureLes grands faux 2,599 0,325 Plâtre marneux en six couches displâtres.. ., tinctes , grises ,jaunes, rousses.Marne blanche contenant une pe-0,65otite couche de -plâtre jaune, <strong>et</strong>au-<strong>des</strong>sous une série de plusieurs( zones deplâtre <strong>et</strong> de marne.32 Moutons, o,85o3334Banc blanc. . .Les ferrands. .,099Souch<strong>et</strong> ou coupcl esse. . . . 0,162Fleurs sèches ouplâtre sec. . . 0,235 Gypse pur très-blanc donnant le plâtrele première qualité. Sous pied. . . o,3a524,55028,813Gypse marneux très- dur <strong>et</strong> très - compactedans la partie supérieure, qui contientbeaucoup d'os fossiles ; il est cristalliséou saccaroïde dans la partie inférieure;ce banc sert de toit ou ciel à lacarrière, (Première couche <strong>des</strong> os fos-Gypse tendre blanc,, se divisant en frag-Mens arrondis. (Deuxième couche <strong>des</strong>os fossiles.)Gypse blanc un peu marneux.Banc de gypse composé de deux à troiscouches peu distinctes, quelquefois rouxou rougeâtre, avec <strong>des</strong> parcelles ferrugineuses<strong>et</strong> quelquefois siliceuses. (Troisièmecouche <strong>des</strong> os fossiles. )Marne 'blanche coupée de p<strong>et</strong>ites veinesde gypse cristallin jaunâtre. C'est par cebanc marneux que les plâtriers commencentà attaquer ou souchever lamasse avec la pointrolle qu'ils nommentesse, d'oit ce banc a pris le nom de souch<strong>et</strong><strong>et</strong> coup d'esse. (Quatrième couche<strong>des</strong> os fossiles. )Gypse cristallin jaunâtre , tendre <strong>et</strong> mol,quelquefois percé de trous irFegtiliersM


180 FORMATION GYPSEUSE.sillonDENOMINATIONDESCARRIERS.Epaiss.DESCRIPTION ORYCTOGNOSTIQUEDES BANCS.28,813<strong>et</strong> sans suite , avec <strong>des</strong> veinules d'un<strong>et</strong>erre grise ou noirâtre bitumineuse.C'est clans ce banc que jusqu'à cejour, outre les os fossiles, on a trouvéles bois agatisés dans les plâtrières dumidi de Paris. Celui de M. Chatelliergisait du Sud-Est au Nord-Ouest ; ilavait dans quelques endroits jusqu'à4o centimètres de diamètre. Lorsqu'ilfut extrait, on reconnut, d'une manièr<strong>et</strong>rès-distincte, que c'était un tronc d'arbreavec sa racine. A sa surface, il présentel'aspeo t d'un morceau de bois quialong-tems séjourné dansleseaux.LespartiesIesplus dures , telles que les noeuds,sont restées proéminentes. Le coeur estcaverneux ; il présente <strong>des</strong> fibres détachées,<strong>et</strong> couvertes de p<strong>et</strong>its cristauxde quartz brun ; dans la cassure longitudinale,on reconnaît très-distinctementles fibres <strong>et</strong> prolongemens médullaires.Dans la cassure transversale l'organisationest bien conservée, <strong>et</strong> plus- distincteencore ; on apercoii , 10. les trachées, lesunes pleines <strong>et</strong>ies autres vi<strong>des</strong>;<strong>et</strong> 2°. les prolongemens médullaires quisont également espacés, très-serrés, <strong>et</strong>â peine distans d'un demi-millimètremais on ne voit aucune couche concentriqueannuelle. Seulement une teintegrisâtre ou fauve semble dis tin guer l'aubierd'avec le coeur, qui est d'un brunfoncé. Enfin quelques nodosités partentdu centre, <strong>et</strong> s'étendent à la circonférence.99,999as su-=DùNOMINATIONDESCARRIERS.FORMATION GYPSEUSE.Epaiss.DESCRIPTION oRycTOGNOSTIQUEDES BANCS.28,815Au moment oei c<strong>et</strong> arbre fut trouvé,il était enveloppé d'une couche de terrebitumineuse grise, <strong>et</strong> il en contient encoreq-,elques parties dans ses cavités :du reste, il est à l'état de quariz xyloïdepseudomorphique. Enfin, sous le marteau<strong>et</strong> au choc du briqu<strong>et</strong>, il étincellefortement en donnant une odeurbitumineuse. ( Cinquième <strong>et</strong> dernière37 Couennes.couche contenant <strong>des</strong> os fossiles. )..0:352215 Gypse jaune marneux, divisé par plusieursp<strong>et</strong>ites couches de marne.38 Enfonçage. .Gypse jaune cristallin, divisé par deuxp<strong>et</strong>ites couches de marne.39 Pavé. . . .ci,310 Gypse compacte gris <strong>et</strong> blanc, souventfendu en différons sens par l'action dur<strong>et</strong>rait, <strong>et</strong> présentant alors un pavé irrégulier.4o Rousses.0,337 Gypse jaune ou rougeâtre à cassure finegrenu, saccaroïde , contenant dans sapartie inférieure une p<strong>et</strong>ite couche <strong>des</strong>ilex veiné, qui se perd dans la massede distance en distance..Total , depuisPouverturedu puits jusqu'aufond de lacarrière. . . . 3o,000NI 3


182 FORMATION DIT CALCAIRE MARIN.Stratification du calcaire marin dans les car-Fières de la plaine de Chdtillon <strong>et</strong> sousClamart.Ayant plusieurs fois relevé <strong>et</strong> vérifié la superpositionde la masse gypseuse sur le calcairemarin , dans les puits <strong>et</strong> carrières de Châtillon' ,je vais. la tracer ici, telle qu'elle se présentedans les puits <strong>des</strong> carrières à pierre , percéssous Clamart <strong>et</strong> Châtillon, au pied de la colline<strong>et</strong> de la masse gypseuse , dont ces puitstraversent Communément les derniers bancs.Il est essentiel de remarquer , ainsi queMM. Cuvier <strong>et</strong> Brongniart en ont fait. l'observation, qu'on r<strong>et</strong>rouve , dans les dernièrescouches formées ou les supérieures, du calcairemarin , quelques parties de gypse , quiindiquent que la formation gypseuse était déjàcommencée, lorsque celle du calcaire marin s<strong>et</strong>erminait , <strong>et</strong> qu'ainsi il y a lieu de penserqu'elles n'ont point eu de limites certaines, <strong>et</strong>que la fin <strong>et</strong> le commencement de l'une <strong>et</strong> del'autre se faisaient simultanément.N°.de sup.erposaton.4,42D.CNOMINATIONDESCARRIERS.Rognons.2.Gros banc marneux..Epaiss.0,7500,7501,5ooDESCRIPTION olivè.rocxosTrQurDES BANCS.Marnes en rognons irréguliers qui contiennentquelquefois <strong>des</strong> silex gris, veinésavec du gypse marneux.Marne blanche compacte.N°.


184 FORMATION DU CALCAIRE MARIN. FORMATION DU CALCAIRE MARIN. 185N..de se-DÉ'NOMINATIONMNOMINATIONDESCRIPTION dRYCTOGNOSTIQUEa eDESDESEpaiss.CARRIERS. DES BANCS. sillon CARRIERS.Epaiss.DESCRIPTION ORYCTOGNOSTIQUEDES BANCS.'5oIo.Roche. . .3,8700,9604,83oLa dur<strong>et</strong>é de ce banc lui a:généralementfait denner le nom de roche. C'est notrepremière qualité de pierre pour les trionumeus qui doivent passer à lapostérité.Ce banc est essentiellement composé dedébris de coquilles agglutinées par miepâte fine, jaunâtre <strong>et</strong> très-dense , danslaquelle on aperçoit une multitude dep<strong>et</strong>ites milliolites blanchâtres.La roche , proprement dite, qui n'estque le tiers au plus de ce banc, est recouverteau-<strong>des</strong>sus <strong>et</strong> au-<strong>des</strong>sous d'unbouzin ou tuf terreux, dans lequel onaperçoit les débris <strong>des</strong> coquilles marines.Dans la roche elles sont mieuxconservées, <strong>et</strong> on y reconnaît très-distinctementles suivantes : 1°. Cerithiumlapidum ; 2°. Corbula ; 3°. Lucinasaxoruni ; 40. Milliolites , <strong>et</strong>c. Ellecontient encore, surtout dans sa partiesupérieure, <strong>des</strong> empreintes de feuilles<strong>et</strong> <strong>des</strong> indices de flustres. Enfin c'est'dans son intérieur que se trouvent lesbois agatisés , les mieux caractérisés d<strong>et</strong>oute la masse du calcaire marin. J'enciterai ici deux exemples , le premier(n°. 5o. A. (1)) montre l'organisationligneuse, tellement conservée dans sacoupe transversale qui présente les couchesconcentriques, <strong>et</strong> les prolongemensmédullaires, qu'il est impossible de nierque primitivement c<strong>et</strong> échantillon n'ait(s) Tons les échantillons cites ans ce Mémoire viennent d'étre déposés dansla galerie du Muséum d'Histoire naturelle.Plaqu<strong>et</strong>te. . .4,83oo,o5o4,88oappartenu à un arbre d'un tissu serré<strong>et</strong> compacte. Entre ses feuill<strong>et</strong>s sont<strong>des</strong> cristaux de quartz gris <strong>et</strong> jaunes;enfin on remarque dans ce bel échantillon,1.°. l'empreinte d'une ampullaire;2°. celle d'une pholade dans le curmême du bois ; <strong>et</strong> 3°. celle d'un verm<strong>et</strong>.Ce bois provient du banc de roched'une carrière exploitée par M. Mar-7_quis, au lieu <strong>des</strong> Egroux , communede Châtillon. Il y était enveloppé d'unecouche de terre brune fétide <strong>et</strong> bitumineuse.Les échantillons (il'. 5o. B.) ont éga-.lement été trouvés dans le banc d'unecarrière de Châtillon, appartenant àM. Condamine ; ils se présentaientcomme <strong>des</strong> Mats ou échalats de septà huit décimètres de longueur. Leurmanière d'être les fit appeler par lescarriers échalats pétrifiés. Ils sont agatiséscomme les autres, leurs feuill<strong>et</strong>s:intérieurs sont également recouverts decristaux de quartz. ils étaient disséminésdans le milieu du banc de roche, <strong>et</strong> recouvertsd'argile brune fétide , mais ilest, impossible d.e déterminer à quelleespèce végétale ils ont appartenus.Sous la dénomination de plaqu<strong>et</strong>te., lescarriers désignent une couche calcair<strong>et</strong>rès-dure, <strong>et</strong> qui, lorsqu'elle est dégagéede son tuf ou bousin, n'a pas plus d<strong>et</strong>rois centimètres d'épaisseur. Dans sonexfoliation la plaqu<strong>et</strong>te découvre <strong>des</strong>


'186 FORMATIONDIT CALCAIRE MARIN.FORM ATIONDU CALCAIRE MARIN. 187de sn-D.N0111INATIONDESCARRIERS.12.Cliquart. .Epaiss.4,88oo,33o Le cliquart ou l'appareil est un banc àgrains fins, brillans , un peu spathiques,dont la cassure est parfois conchoïdedans le milieu de son épaisseur, tandisque, dans la partie inférieure qui estsouvent fissile <strong>et</strong> argileuse, on trouvede gros gal<strong>et</strong>s calcaires coquilliers. Lescoquilles marines sont au reste si bienfondues dans la pâte , qu'on n'y distingueque quelques individus de faillielites, de corbules <strong>et</strong> de cérites.La partie supérieure cla banc d'appareil.renferme, comme la plaqu<strong>et</strong>te,de très-belles empreintes de feuilles ap-13. partenant à <strong>des</strong> espèces inconnues.53 jBanc blanc oubanc franc. . o,3505,56oDESCRIPTIONN°. D i.t,toii.iiNA.TIONORYCTOGNOSTIQUE. de sliimrpo-DES Epaiss.DES. LANCS. :ition. CARRIERS.empreintes de feuilles parfaitement conservées,niais que jusqu'à ce jour on n'aencore pu rapporter à aucune espèceConnue.Calcaire à grain fin , serré, un peu terne,connu sous les noms de banc blanc,banc franc , .<strong>et</strong> pierre franche , trèsrecherchéepar les sculpteurs <strong>et</strong> marbriers.Dans quelques parties les coquillessont assez bien caractérisées poury pouvoir reconnaître,1°. Minantes.20. Lucina saxorum.30. Anzpullaria spirata.40. Cerithizan serratum.50. Carcliunz lima.6°. Corbula , <strong>et</strong>c.5,5 Go5,56oDESCRIPTION ORYCTOGNOSTIQUEDES BANCS.,Ce banc: est remarquable par les boisaga tisâ qu'on y trouve en fra ellen s irréguliers,.<strong>et</strong>semblables à <strong>des</strong> éclats quiont long-tems séjourné clans l'eau. Ilsont une-manière &être distincte <strong>et</strong> entièrementdifférente de celle <strong>des</strong> boisagatisés <strong>des</strong> autres bancs du calcairemarin; ils sont enveloppés dune terrejaunâtre, douce <strong>et</strong> onctueuse au toucher,<strong>et</strong> qui répand peu d'odeur au feu.De ces bois, les uns ( n°. 53. A.) sontpleins , compactes, <strong>et</strong> nullement décomposés.A leur surface seulement, onvoit que les parties les plus tendres 'ontété lavées par les, eaux ; mais les prolongemens<strong>et</strong> les fibres sont restés intacts.Sur la coupe transversale onaperçoit les couches circulaires, maisaucuns <strong>des</strong> prolongemens médullaires.Les autres ( n"-. 53. B.) , plus décomposés,ont leur surface clans un tel étatd'excoriation , qu'on pourrait douter ,-au premier as-Jeu, si réellement ils ontappartenu à ces corps ligneux; mais àl'intérieur ils offrent, sur la coupe longitudinale,<strong>des</strong> caractères si bien conservés.,qu'on ne peut hésiter un montentsur leur première origine. Dansla coupe transversale , ces bois présententune organisation particuliere quipourrait peut-être bien les faire placerparmi les palmiers; on y voit <strong>des</strong> pointsblancs entourés de plusieurs couches demême couleur, qui les rapprochent , aupremier aspec t, de l'organisation <strong>des</strong> bois


188FORMATION DU CALCAIRE MARIN.FORMATION DU CALCAIRE MARIN. 189de s11-DOMINATIONDESCARRIERS.Epaiss.DESCRIPTION ORYCTOGNOSTIQUE/DES BANCS.N..de suigorDESCRIPTION ORYCTOGNOSTIQUEDES BANCS.14.54 Souch<strong>et</strong>.555,5 Go15.Roche grignarde.. . . o,325de palmier, analogie qui disparaît entièrementà un examen plus approfondi.Enfin, dans l'intérieur <strong>des</strong> cavités de lacoupe transversale, sont <strong>des</strong> cristaux dequartz jaune, hyalins, limpi<strong>des</strong>, <strong>et</strong> souventirisés.0,735 Calcaire tendre <strong>et</strong> à grains fins , appelécommunément souch<strong>et</strong>, parce que c'estpar ce banc que les calcaires attaquentou souchèvent la masse, dénominationimpropre , puisqu'elle se donne danschaque carrière au banc le plus tendre<strong>et</strong> par lequel on entaille la masse: c'estdans ce banc que se trouve plus particulièrementles pseudomorphoses xyloï<strong>des</strong>calcaires, enveloppés dans une terre bitumineuse,avec <strong>des</strong> silex <strong>et</strong> <strong>des</strong> gal<strong>et</strong>sde calcaire siliceux coquillier. Les coquillesde ce banc sont très-difficiles àdistinguer; cependant on Tpeut reconnaître:6,6201°. Lucina saxorum.20. Ampullaria.30. Ceritiunz serratunt.40Madrepora.5°. Dentalizon.Calcaire à gros grains qui ne présentemême souvent que <strong>des</strong> coquilles nombreuses.Dans quelques endroits ellessont à peine agglutinées par une pâtede milliolites.16.56 Les laines. .7.57 Liais franc. .18.58 Gros banc rustiqueou bancde marche. . .1°. Milliolites.2°. Lucina saxorum.3°. Cardium obliquunz.4'. G'ardium lima.50. Ampullaria spirata.6°. Turritellainzbricata.7'. Cerithiunz serra tunt.8°. Vo luta harpoefornzis.Calcaire grenu à gros ranis, appelé lainespar les carriers, a cause de son peude consistance <strong>et</strong> de sa légèr<strong>et</strong>é. Il contientde gros gal<strong>et</strong>s calcaires durs, ronds<strong>et</strong> aplatis, qui paraissent appartenir aubanc de liais ci-<strong>des</strong>sous; nous n'y avonsencore remarqué aucune empreinte végétale.Ce banc est celui qui fournit la pierre deplus belle qualité ; il est à grains fins,très-dense , uniforme , <strong>et</strong> ne contenantque peu de coquilles, ou n'en présentantque <strong>des</strong> fraginens pilés , broyés, <strong>et</strong>noyés dans une pâte fine, serrée, pleine<strong>et</strong> homogène.0,435 Le banc de marche est ainsi appelé,parce qu'il fait généralement le sol <strong>des</strong>carrières supérieures. C'est un calcairejaunâtre, tendre, coquillier <strong>et</strong> grossier;parmi ses coquilles on y distingue communémentles suivantes :10. Pinna margaritacea.8,o3o 20. Lucince saxorunz,


190 FORMATION DU CALCAIRE MARIN.No.tle59l./NomINATIONDESCA RRIERS19.Banc vert.Epaiss.8,o3oDESCRIPTION ORYCTOGNOSTIQUEDES BANCS.Ce banc est le dernier du calcairemarin dans lequel nous ayons reconnu<strong>des</strong>bois fossiles agatisés ; ils s'y trouventdans l'état d'excoriation que présententles bois qui ont pourri dans les lieue humi<strong>des</strong>, ou qui ont été dévorés par les-insectes. Ps n'Offrent à proprementparler, que le squel<strong>et</strong>te de l'organisafionligneuse. Dans leur coupe transversaleon aperçoit quelques indices decouches circulaires, mais sans prolongemensmédullaires. Ces bois, au milieudu banc rustique, y sont entourés d'uneforte couche de terre noire bitumineuse, douce <strong>et</strong> .onctueuse au toucher,qui brûle avec flamme en dégageantune odeurpénétrante. Enfin, <strong>et</strong> aprèssa combustion, c<strong>et</strong>te terrene laisse qu'unfaible résidu grisâtre (-11.0. 58. A.)1,150 Dénomination impropre qui provient decelle de banc de verre, donnée à cebanc, tant à cause de son extrême friabilité,qu'à raison du son clair <strong>et</strong> aiguqu'il produit (quand il est sec) , sous lechoc du marteau. La pierre qu'on enextrait est d'un grain fin , très-dense <strong>et</strong>jaunâtre. Sa dénomination est mêmed'autant .plus vicieuse, qu'on pourraitcroire qu'elle est due à la chlorite, tandis.que c<strong>et</strong>te terre colorante ne se trouveque dans les derniers bancs de la massecalcaire , comme on le verra plus bas.Les coquilles dominantes de ce bancsont :9,180No.deperpo--77IX xom IN ATIONDESCARRIERS.9,180. 20.Go Lambour<strong>des</strong>. . 3,54o21.6' Coqualierblane.FORMATION' DU CALCAIRE MARIN. 191lEpaiss.DESCRIPTION ORYCTOGNOSTIQ UEDES BANCS.1°.2°. Tellina.30. Cardium lima..40. Turritella imbricata.50. Cerithium serrattun.6'. Ampullaria spirata.Aucune déndmination ne convient mieuxà ces bancs que celle de pilé marin, quileur fut donnée par M. Coupé. En eff<strong>et</strong>,ce sont six bancs de pierre tendre, grenue<strong>et</strong> jaune , qui ne sont, à proprementparler , que l'agrégat d'une multitudede oquilles brisées, pilées, <strong>et</strong> réuniespar une pâte calcaire grossière..Parmi ces six bancs, quelques partieslégèrement ondulées, présententencore quelquefois <strong>des</strong> coquilles quiont résisté -à. l'action <strong>des</strong>tructive , <strong>et</strong>qui offrent même assez de caractèrespour y reconnaître les espèces suivantes.-1°. Cithercra.'2°. Lucina saxorant..5°. Pinna margaritacea.-40. Corbula anatina.Orbitolites.T erebellunz convolutum.Milliolites.Ir. Des 'lustres <strong>et</strong> polypiers, maismal caractérisés.1,625 Calcaire grenu, grossier, avec grains dequarz <strong>et</strong> chlorite. Ce banc est un <strong>des</strong>14,345


192FORMATION DU CALCAIRE MARIN.1N o. I DINOMINATION DESCRIPTION ORYCTOGNOSTIQUEde .- DES Epaiss.Ecrpo<strong>et</strong>ion.DES BANCS.CARRIERS.14,345 plus remarqualoles de la masse calcairepar les fossiles nombreux qu'il contient,ainsi que le suivant, <strong>et</strong> dont il ne diffèreque par la couleur blanche qui l'a faitappeler le farinier; Les plus remarqua:.Mes de. ces fossiles, qui n'ont que peud'adhérence entre eux, sontMacIrepora , plusieurs espèces.20. Echinus , id.50. Dentalium , id.. Cardiunz poridosum.5°. Ostrea6°. Ostrea cynzbules.7°. Ampullaria patula.8°. renericardia inzbricata.90. Lucina concentricct.100. Lamina lanzellosa.si°. Cithera nitidula.12°. Pectunculus pulvinatits.13°. Carclita avicitlaria.140 Crassatella lanzellosa.15°. Tellina patellaris.16°. Modiola cordata.17°. Mytilds rinzosus.18°. Venus texta.19°. Filma margaritacea.2o°. Foluta harpoeformis.21°. Pyrula22°. Calyptrcea trochiformis.23°. Terebellion convolution.240. T'irrite lia inzbricata.25°. Turritella multisuleata.26°. Cerithium giganteum.27°. Turbino lites.114,345 28'.ode su<strong>et</strong>po--62DE.N011.11NATIONDESCARRIERS.2 2.Coquillier rouge23.63 Banc bleu. . .FORMATION DU CALCAIRE MARIN'. 19.:1Epaiss.14,345DESCRIPTION ORYGTOGNOSTIQUEDES BANCS.28°. Orbitolites plana.290. Milliolites.30°. Fungites.Nota. Pour compléter la stratification ducalcaire marin, dont les dernières couches nesont point connues dans la plaine de Châtillon, j'ai été ob:igé de prendre les épaisseurs<strong>des</strong> bancs suivans, dans les carrières de Gentilly<strong>et</strong> Arcueil , <strong>et</strong> de les relever comparativementavec les son<strong>des</strong> que l'inspection a faitpercer dans les carrières sous Paris , jusqu'àla masse d'argile plastique ; <strong>et</strong> j'obsurveraic<strong>et</strong> égard que je me surs d'autant mieux cruautor.ic,é à faire ce rapprochement , que j'aipréalablement reconnu <strong>et</strong> constaté la parfaiteanalogie de tous les bancs supérieurs.1,980 Ce banc ne diffère guère du précédentque par sa couleur rouge, <strong>et</strong> par le plusgrand nombre de grains de quarz <strong>et</strong> dechlorite verte qu'il contient ; le test <strong>des</strong>coquilles est aussi mieux conservé ; souventil est encore nacré, eu l'intérieurest tapissé de p<strong>et</strong>its cristaux jaunes calcaires, spathiques <strong>et</strong> transparens. Dureste, les fossiles sont les mêmes que.ceux du banc coquillier blanc.2,000 J'ai substitué au nom inexact de banc bleu<strong>des</strong> carriers, celui de banc chlorité nacré,à cause de la belle conservationde la nacre <strong>des</strong> coquilles, <strong>et</strong> de la chloritequi se trouve dans la pâte.18,325Volurne 35, re. 207. . N


pli194ode su-perpo-DENOMINATIONDESCARRIERS.24.64 rie gris.1FoRMATION DU CALCAIRE MARIN.Epaiss.18,3251°. Madrepores plusieurs espèces.20. Fungites ,3°. Cithercea4°. Cardiunz porulosunz.5°. Lucina lamellosa.6°. Ostra.7°. Crassatella lanzellosa.8°. Arca.9°. Dentaliunz.La partie supérieure du banc chloriténacré forme quelquefois une p<strong>et</strong>itecouche distincte appelée banc noir, oubanc <strong>des</strong> taches noires, à cause <strong>des</strong>parties végétales qui s'y trouvent à. l'étatde terre biturnineuse.On m'a assuré que M. Guillaumot,môn prédécesseur, possédait <strong>des</strong> fruitspétrifiés trouvés dans ce banc ; que leuramande était siliceuse, <strong>et</strong> le noyau oula partie ligneuse à l'état de terre bitummeuse.Je ne cite, au reste, ce faitque sur Patestation <strong>des</strong> inspecteurs <strong>des</strong>earrièros, qui m'ont dit avoir vu ces car.polites plusieurs fois.1,500 Le banc ,gris <strong>des</strong> carriers est composede plusieurs couches de calcaire grenuchlorite, séparées par <strong>des</strong> bousms ousables calcaires cblorites , qui jouissenteux -mêmes quelquefois d'une trèsgrandedur<strong>et</strong>é.19,825DESCRIPTION ORYCTOGNOSTI QUEDES BANCS.Les fossiles de ce banc sont :N°.10. Nummulites numisinales.20. Turritella nzultisulcatcc.3°. Ostrcea flczbellula.4°. Ostra. cynzbula.5". Lucina lamellosa.6°. Madrepora.70. Glossop<strong>et</strong>res.Et K. Des fragmens d'esse mens bruns<strong>et</strong> noirâtres, mais trop frustres pourêtre rapprochés d'aucune esplue.voirperpO-65I Db(0151INATIONDESCARRIERS.25.Dernier bouzin.FORMATION DU CALCAIRE MARIN. 195Epaiss:19,325o,66qTotal de l'épaisseurdu calcaire marin,dans la plaine dumidi de Paris. . . 2o,485DESCRIPTION ORYCTOGNOSTIQUEDES BANCS.Le caractère distinctif de ce banc estla présence <strong>des</strong> nummulites <strong>et</strong> <strong>des</strong> glossopètresou dents de squale, qui s'y trouventseules dans une 'parfaite conservationtandis que les coquilles y sont presqueentièrement décomposées, cornpri-.W.es , <strong>et</strong>à l'état crayeux.Sable silice° calcaire chlorite , ayantquelquefois la consistance de la pierre ,mais n'ayant le plus souvent aucuneadhérence. Ce banc , qui est le dernier1,flu calcaire marin ,repose sur les faussesglaises de la masse d'argile plastique.Les fossiles qui s'y trouvent sont:Je crois devoir prévenir les amateurs quivoudraient voir <strong>et</strong> étudier en détail la massedu calcaire marin , qu'ils trouveront, dans lesN2


196 FORMATION DIS CALCAIRE MARIN.ateliers souterrains de l'inspection , plusieurscollections complètes classées dans le Même ordreque je viens de présenter, <strong>et</strong> que MM. Gamier(Lapierre ) conservateur <strong>des</strong> catacombes,Gambier, Guérin<strong>et</strong> , Toudouze , <strong>et</strong> l'Huillier,chefs d'atelier, n'ont rien épargné pour rendreces collections dignes de l'intérêt <strong>et</strong> de la curiosité<strong>des</strong> amateurs qui y trouveront : 10. chaquesérie d'échantillons dénommés_ minéralogiquement; 2P. une échelle métrique de l'épaisseur<strong>des</strong> bancs <strong>et</strong> <strong>des</strong> masses ; 3.. tous les fossilesvégétaux ou animaux de chaque banc à côtéde leur échantillon 5 <strong>et</strong> 40. enfin , les accidensdivers que les unes <strong>et</strong> les autres peuvent présenter.Ayant voulu donner <strong>des</strong> considérations généralessur -le gisement <strong>des</strong> végétaux fossiles<strong>des</strong> environs de Paris, il eut peut-être été convenablede rapporter également ici quelquesexemples <strong>des</strong> bois aï.,,atisés <strong>des</strong> terrains postérieursau calcaire marin <strong>et</strong> 'au gypse, mais jen'ai pu jusqu'à ce jour réunir <strong>des</strong> données assezprécises sur le gisement <strong>des</strong> divers échantillonsqui m'ont été présentés, <strong>et</strong> j'ai cru devoir suspendr<strong>et</strong>outes considérations à leur suj<strong>et</strong>, jusqu'aumoment où je pourrai en vérifier leslocalités par moi-même.CARACTÈRES DES GRAUWACKES,Et <strong>des</strong> fbrnzations de Grazevvackes, d'après<strong>des</strong> observations JutesFRÉDLRIC Mons.au Hartz , parTraduit de l'allemand , <strong>et</strong> extrait <strong>des</strong> Ephéméri<strong>des</strong> duBaron ID a MOLL , année 1807, première livraison,troisième Volume;Par M. P. LaALURE , Ingénieur au Corps royal <strong>des</strong> Mines.AVANT-PROPOS.197LES terrains de transition paraissent être généralementadmis en Allemagne; fa grauvvacke yoccupe un <strong>des</strong> premiers rangs, non qu'elle en.forme la masse principale, mais parce que lesautres terrains de transition ayant leurs analoguesdans les formations primitives ou secondaires, il est souvent difficile de les en distinguer;la grauvvacke , facile à reconnaîtreordinairement, appartenait au contraire ex-.clusivement aux terrains de transition, <strong>et</strong> sertainsi à faire apprécier l'ancienn<strong>et</strong>é relative <strong>des</strong>terrains où elle se trouve. Composée de débrisprimitifs , le plus souvent perceptibles à l'oeilroulés ou anguleux , liés par un ciment peuabondant, elle n'a peint alors d'analogue parmiles roches de première formation , <strong>et</strong> annonceque, là où elle se laisse apercevoir, le terrain.N2,1


.398 CA.P.ACTII ESm'est déjà plus primitif, quoiqu'il ne soit point,-encore secondaire,. '1 elle est l'idée que M. Mohs,minéralogiste <strong>et</strong> géognoste distingué de l'écolede Werner, me paraît attacher à c<strong>et</strong>te roche,<strong>et</strong> la source du degré d'importance qu'il lui ac- .corde.M. Brochant de Villiers, ingénieur en chef, <strong>et</strong>professeur a u Corps royal <strong>des</strong> Mines range dansson Traité, parmi les grauvvackes , les pouddingsdé ralorsine , <strong>et</strong> autres fragmens primitifsque l'on rencontre près le Mont-Blanc <strong>et</strong>dans la chaîne <strong>des</strong> Alpes. Ces grauvvackespouddings diffèrent , quant à leur aspect , decelles décrites ci-après ; ce n'est donc pas latotalité <strong>des</strong> pouddings interposés en différenslieux , entre les terrains primitifs <strong>et</strong> les secondaires, que l'on se propose de faire connaître,mais seulement la grauvvacke <strong>des</strong> minéralogistesallemands. La différence, e<strong>et</strong>antqu'espèce , qui'existe entre les grauvvackes <strong>et</strong> les pouddings<strong>des</strong> Alpes, que l'on ne saurait cependant se dispenserde ranger dans une même classe, faitvoir que l'énoncé <strong>des</strong> caractères extérieurs devientsouvent d'autant moins précis que les observationsse multiplient davantage.Je laisse parler M. Mohs (1).1. Les formations de grauwackes appartiennentaux terrains de transition mais elles(1) On doit prévenir les personnes qui connaîtraient l'ouvragedé. M. Mohs que l'on ne se propose que d'en donner iciPextrait, <strong>et</strong> de faire connaître les vues de l'auteur. On a omisce qui a paru n'être pas susceptible d'intéresser les lecteursDES GRAUWACKES. 199n'én forment qu'une <strong>des</strong> espèces les moins abondantes.Ces terrains gisent entre les primitifs <strong>et</strong>les secondaires ; recouverts par les derniers, ilsrecouvrent lés premiers, <strong>et</strong> remplissent l'intervallequi sépare les uns <strong>des</strong> autres. Leur existencedevient aussi très-remarquable, non-seulementcomme roche ou partie constituante d<strong>et</strong>errains, mais encore sous le rapport de l'ordregénéral de superposition.Les terrains de transition ou ceux interposésentre les primitifs <strong>et</strong> les secondaires , participentaux caractères de ces deux espèces d<strong>et</strong>errains : l'élévation , la forme , les escarpemens<strong>des</strong> montagnes qui en sont formées, lesrapprochent <strong>des</strong> terrains primitifs ainsi quepour quelques-uns, leur composition homogènedécelant une origine chimique. Ils s'enéloignent par la présence <strong>des</strong> premières pétrifications<strong>des</strong> premiers amas de carbone, <strong>et</strong> pourla plupart d'entre eux par une formation mécanique( agrégation d'élémens hétérogènes) ,qui sont autant de caractères qu'ils ont de communavec les terrains secondaires.Les terrains de transition se divisent entrois classes, savoirCalcaire de transition.Trapp de transition.Et grauwacke (1).français , <strong>et</strong> changé plusieurs fois l'ordre du discours. Enfinon a ajouté quelques phrases lorsqu'on a cru devoir recourirce moyen pour obtenir plus de clarté.(2) M. Brochant de Villiers, dans son Traité de Minéra-.logie , y comprend aussi le mandelstein <strong>et</strong> le trapp globuleux..N4


200 cARAcTi.REsLa classe <strong>des</strong> grauwackes peut être diviséeen trois variétés, savoirGrauwacke commune. ( Gemeine grauwacke).'Gruuwacke schisteuse. (Schiefrige grauwacke).Et schiste grauwacke. (Grquwacken schicfel.On pourrait à la rigueur se dispenser <strong>des</strong>éparer les deux dernières. Toutes ces grauwackes se font remarquer par leur couleur..grise , laquelle, pour la.connnune <strong>et</strong> la schisteuse,est presque toujours le gris de fumée<strong>et</strong> seulement le gris de cendre quand elles ontété altérées par l'air. Pour le schiste grauwacke,la surface au contraire est grise-jaunâtre, <strong>et</strong> l'intérieurest d'un gris-bleuâtre, noirâtre, ou d'unnoir-grisâtre..La grauwacke commune est une. roche.essentiellement quarzeuse, <strong>et</strong> son origine, suffisammentdémontrée par les débris dont elle estformée, est entièrement mécanique. Noyauxarrondis ou anguleux, plus ou moins de fragmenscharriés , tous primitifs, doivent être;agglutinés pour la former, par un ciment terreuxquine compose qu'une très-p<strong>et</strong>ite portionde la masse. Les noyaux sont de quarz , dekieselschieler,,<strong>et</strong> il n'est pas rare d'y voir un ancienschiste argileux le plus souvent gris-uoiriltre.Le ciment est formé de la pâte du schiste argileuximbibé d'une dissolution quarzeuse ; lesnoyaux sont de grosseurs très - variables ; lesplus p<strong>et</strong>its sont à peine perceptibles à , <strong>et</strong>les plus gros atteignent au volume d'une noix.La granwacke commune. est d'une dur<strong>et</strong>é rare<strong>et</strong> très-difficile à casser. Un de sescaractères estde se détacher suivant toutes les directions enDES GRAUWAC 'KES. 201Morceaux irréguliers <strong>et</strong> anguleux, de ne point.se fendre, <strong>et</strong> de ne présenter aucun indice d<strong>et</strong>exture schisteuse. Il se rencontre fréquemmentdans c<strong>et</strong>te roche de .p<strong>et</strong>ites paill<strong>et</strong>tes ( par foisimperceptibles) de mica, le plus souventjaune,d'autres fois arbmitin du reste , elle est assezexempte de substances étrangères, si ce n'estde quelque peu de pyrite de fer dissémine, oulogé en p<strong>et</strong>its cristaux dans la masse ./C<strong>et</strong>te substance(<strong>et</strong> particulièrement les cristaux, eu égardà leur fragilité) ne saurait avoir été remaniée parles eaux ainsi que l'ont été les noyaux <strong>et</strong>le inca,.mais doit être considérée comme résultai, t d'un eséparation première dans la solution de la pâteou ciment.La grauvvacke commune de structure entièrementarénacée n'est pas celle que l'on rencontrele plus fréquemment au Hartz; celle quilaisse apercevoir uu.e tendance plus ou, moinsmarquée vers la structure schisteuse est beau-.coup plus abondante. C<strong>et</strong>te tendance se manifeste, quelle que soit la grosseur <strong>des</strong> noyaux,<strong>et</strong> d'abord dans la cassure transversale ; lesgran<strong>des</strong> faces sont encore exemptes de toutefissure ou indice de stratification , lorsqu'unecassure faite en travers dénote déjà une rapprochementsensible vers la structure du gneiss.grossier. C'est ainsi que peu à peu la pyauwacke.commune passe à la schisteuse.7.La grauwacke commune est, ainsi qu'il aété dit, une roche entièrement quarzeuse ; demême Ja grauwacke schisteuse est un schistequarzeux. Le caractère distinctif de celle-ci estune cassure longitudinale décidément schisteuse,j ointe àune cassure transversale composée


:202- CARACTLRESentièrement de grains ou noyaux. La grosseur.de ces derniers varie ; elle dépasse rarementcelle d'un grain de chanvre ou celle d.0 mill<strong>et</strong>..Les paill<strong>et</strong>tes de mica sont ici beaucoup plus.abondantes que dans la grauwacke commune,<strong>et</strong> elles sont couchées suivant la longueur <strong>des</strong>feuill<strong>et</strong>s. On doit se garder de confondre avecla grauwack.e schisteuse certains schistes argileuxqui vus en fragmens de médiocregrosseur,peuvent avoir quelque ressemblance avecelle. Le schiste micacé ne saurait également,avec quelque attention , être pris pour unegrauwacke 'schisteuse, non plus que quelquesunes<strong>des</strong> variétés de c<strong>et</strong>te dernière, dures <strong>et</strong>peu caractérisées pour un gneiss, avec lequella ressemblance toutefois est plus prononcée-.L'origine <strong>des</strong> grains renfermés dans ces différentesroches suffit pour les distinguer entreelles : ceux que l'on trouve dans les gneiss <strong>et</strong>schistes micacés, portent les caractères <strong>des</strong> minérauxgisans dans leur climat natal, tandis,que les noyaux de la grauwacke schisteuse sont.au contraire <strong>des</strong> débris qui, après avoir été charriés,ont dû être agglutinés entre eux pour cons-.tituer c<strong>et</strong>te roche. La grauwacke schisteuse estfacile à casser,. <strong>et</strong> elle donne <strong>des</strong> feuill<strong>et</strong>s dontla durée , pour les muraillemens souterrains,égale celle <strong>des</strong> feuill<strong>et</strong>s de gneiss ; ils sont aussid'un emploi plus facile. Lorsque peu à peu lesgrains de la grauvvacke schisteuse diminuentde grosseur, <strong>et</strong> que la pnte devient de plus enplus abondante, c<strong>et</strong>te roche passe à la variété;que l'on a appelée schiste grauwacke.8. Le schiste grauwacke n'est autre qu'unschiste argileux. C'est une roche simple on,DES GeAuvvAcxEs. 203homogène, <strong>et</strong> de contexture très-décidémentschistense n'y a aucun caractère oryctognostiquequi la distingue <strong>des</strong> schistes argileux primitifsavec lesquels elle a la plus grande ressemblance:on peut,avaricer toutefois que le schistegrauvvacke .n'a pas ordinairement la couleurrouge ou entièrement verte <strong>des</strong> schistes primitifs,non plus que le brillant soyeux de quelques-unsd'entre eux. -De même que les grauwack.esschisteuses se- rapprochent <strong>des</strong> schistes.(Trauwackes ceux-ci ont plusieurs caractèresqui leur sont communs avec les schistes argileuxprimitifs ; cependant le mica qui se trouvefréquemment <strong>et</strong> en abondance dans le schisteargileux, se présente point dans le schistegrauvva.e bien caractérisé , <strong>et</strong> peut servirdans ce cas à l'en distinguer ; mais ce seraitaller trop loin. - que de vouloir séparer <strong>des</strong>schistes grauwackes tous ceux qui renfermentdu mica , <strong>et</strong> de les appeler schistes argileuxsecondaires, parce que ce caractère est tropvague , <strong>et</strong>-par cela même insuffisant. C'est particulièrementle poli <strong>et</strong> l'a surface luisante duschiste primitif qui manque au schiste grauvvacke<strong>et</strong> qui peut servir à le reconnaître,quoique quelques variétés assez rares fassentencore exception à c<strong>et</strong>te règle. Le schiste grauwackeest ordinairement divisible en feuill<strong>et</strong>sminces, <strong>et</strong> peut être employé aux toitures, onle trouve aussi en feuill<strong>et</strong>s courbes <strong>et</strong> mêmeondo-yans,, <strong>et</strong> il se rapproche de nouveau parlà T du schiste argileux primitif. -Le schiste grauvvacke , considéré dans toutesa pur<strong>et</strong>é, est un produit (précipité) chimique;lorsqu'il se rapproche de la grauwecke schisteuse


204 CARAcTisllESc'est une preuve que les a gens -mécaniques Ontpris une part plus ou moins grande à sa formation.Dans ce passage apparaissent d'abord lespaill<strong>et</strong>tes de mica qui y ont été disséminées mécaniquement;viennent ensuite les noyaux ,lesquels croissant insensiblement en volume <strong>et</strong>en quantité , donnent bientôt naissance à unegrauvvacke schisteuse dans laquelle cependantla pâte domine encore. Plus loin ce ciment diminuegraduellement à, mesure que la formationmécanique devient prédominante, jusqu'àce qu'enfin la grauwacke schisteuse soit devenueune grauwacke commune ou arénacée<strong>et</strong> comme telle d'origine mécanique ( ou forméed'élémens hétérogènes ).9. Les trois variétés de la roche, dite graulvacke,existentsimultapément avec leurs caractèresrespectifs dans les formations de. grauwache, .où elles alternent entre elles ; ainsi,.lorsqu'un schiste quarzenx alterne avec unegrauwacke commune, ce schiste est une grau- -wacke schisteuse:: de même si entre <strong>des</strong> grauvvackescommune <strong>et</strong> schisteuse on remarque unschiste argileux ce schistt est le schiste grauvvacke.L'on ne saurait affirmer que l'une deces roches soit plus ancienne que l'autre , niétablir, quant à la priorité d'existence, aucunedifférence entre elles ; une formation de grauvvack.eest .un tout dont les parties ne peuventêtre que contemporaines.Les grarrviackes , ainsi que les gneiss , ontleurs dérivées, c'est-à-dire, qu'elles présentent.<strong>des</strong> variétés qui, quoique présentant quelques.caractères dissemblables doivent être rangées: -dans une même classe avec elles,comme appar-DES GR A UWACKES. 205tenant aux mêmes formations. Le plus grandnombre de ces variétés de grauwac.kes dérivede la corn pesition de la pâte. Elle est quelquefoistrès-quarzense , <strong>et</strong> forme alors avec <strong>des</strong>grains d'une extrême finesse une roche de Couleurgris de cendre, ou gris de fumée jaunâtre,très-dure, à cassure écailleuse, <strong>et</strong> que l'on nesoupçonneraitpoint a ppartenir aux grauvvackes,si on ne la trouvait au milieu d'elles. D'autresfois elle présente une cassure imparfaitement<strong>et</strong> peu profondément conchoïde, sa couleur aulieu du gris clair est le gris obscur même noirâtre,ou le noir-grisâtre, <strong>et</strong>, elle offre alors.un passage bien caractérisé à la pierre de Lydie(variété de kiesel schiefer); sur ce kiesel schieferon voit quelques passages au,quarz p-yro,maque, lesquels offrent un <strong>des</strong> faits les plus intéressansde ce genre; on remarque enfin, gisant,s.1ur ces derniers , quelques, variétés de.. grauvvacke, <strong>et</strong> particulièrement de grauvvackeschisteuse , 'qui est très-argileuse , .<strong>et</strong> prendune couleur plus claire ; elle devient ensuiteun peu poreuse , <strong>et</strong> se trouve ordinairementcolorée par de l'ocre. C<strong>et</strong>te variété ne serencontre qu'au jour, ou à. une -très-p<strong>et</strong>ite_profoncleur.Quant au rapport de quantité suivant lequelon trouve les différentes variétés de grauwa.cke,on Se contentera d'apprendre qu'au Hart z lacrrauwacke schisteuse occupe en couches puissantes<strong>et</strong> continues <strong>des</strong> espaces considérables,<strong>et</strong> qu'elle y est beaucoup plus abondante queles deux autres variétés.Lorsque l'on porte son attention sur la su-.perpoution réciproque <strong>des</strong> variétés qui viennent


p.o6CARACTÈRES.d'être décrites, on est conduit à adm<strong>et</strong>tre de.fréquens ch angemens dans les circonstancesquiont accompagné leur origine 3 mais on voit si,clairement néanmoins que , malgré ces circonstancesaccidentelles il a dû régner .pendanttoute la période qui leur a donné naissance,,un même mode originel de formation, quel'on,ne saurait se refuser à en conclure que ces rochesont eu une origine semblable , .<strong>et</strong> qu'ellesappartiennent à une _même période de formation-(1).La manière d'être <strong>des</strong> grauvvackes ; rein-;tivement aux autres terrains de transition,-n'est point encore :bien connue ; d'après mes-propres observations le calcaire <strong>et</strong> le trappalternent souvent avec elles, en sorte -que Poune peut assigner 'à ces roches aucun rang,d"ancienn<strong>et</strong>érelative. Dans le Hartz supérieur,grauwacke est beaucoup plus abondante -quele calcaire <strong>et</strong> le tra.pp ; elle les renferme ,ces derniers n'y constituent que <strong>des</strong> couches-isolées <strong>et</strong> rarement très-puissantes. Ce sont au--reste les seules roches étrangères que l'on re-(i) L'auteur , ainsi qu'il le dit ailleurs , ne regardrpoint les roches appartenant à une même formation 'comirwayant été formées d'un seul j<strong>et</strong> , niais comme ayant pris,,:naissance pendant une période d'une longueur inconnue ,durant laquelle il ne s'est point formé de roches d'une antrunature ; on conçoit, d'après c<strong>et</strong>te manière de voir, qu'ilpeut ranger dans une même période ou une même formationtoutes les grauvvackes , quoiqu'il considère les unescomme <strong>des</strong> précipités chimiques, <strong>et</strong>lés:autres- comme étantprincipalement;le résultat d'agens mécaniques. (Note deTraducteur.)DES, GUALIVVACKES. 237.marque dans les g,rauwackes , <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te circonstanceétablit une différence entre elles <strong>et</strong> lesschistes argileux primitifs ; à -.ceux-oi appartiennentles calcaires <strong>et</strong> trapps ,primitifseiquien sont voisins , ainsi que plUsieurs variétés-en couches accompagnantes ou subordonnées,savoir : schistes tàlqueux , chlorite, puissantes-couches d'alun .<strong>et</strong> d'argile schisteuse graphique.Plus loin, comme couches étrangères. ou.accidentelles, <strong>des</strong> couches de quarz , ,grepat,amphibole, <strong>et</strong> toutes celles gni , indépendarn-Inent <strong>des</strong> premières ,:s'y rencontrent aussi qt.ielquefois: ces couches sont plus nombreusesque celles qui ,açeompagnent les grauvvakes.' -On voitainsi que' la formation schisteuse <strong>des</strong>terrains de transition est plus simple que celle<strong>des</strong> terrains primitifs , <strong>et</strong> que ces derniersterrains renferment <strong>des</strong> roches accompagnantesqui n'existent point., ou n'ont point leurs .analoguesprès <strong>des</strong> .grauvvackes.Deux autres particularités -très-remar-Aquables peuvent servir à séparer plus distincdementle schiste grauwacke -<strong>des</strong> schistes-:argileuxprimitifs : ce sont .les grands amas -decarbone, <strong>et</strong> les débris fossiles d'animaux.La nature , ainsi que le .prouve l'analysechimique n'a pas eu toujours besoin de corps-organisés pour produire le, carbone ; mais si,,sans sortir <strong>des</strong> ,faits qui sont l'obj<strong>et</strong> <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>du éo,bnoste 'on s'astreint à la considération<strong>des</strong> grands amas de carbone, on peut affirmerque ceux-ci ne se laissent apercevoir que deloin en loin, <strong>et</strong> avec une rar<strong>et</strong>é extrême dansles terrains primitifs, ainsi que dans le schisteargileux en particulier où ils apparaissent en.


]--'474.ke,203 CARACTIRES.premier lieu. Ces amas forment plutôt l'appanage<strong>des</strong> formations récentes ; <strong>et</strong>, pour ce quiconcerne les grauvvackes j'observerai qu'ony trouve une espèce particulière .1 ce combustiblefossile qui n'est point bitumineux , neconserve aucune trace qui puisse faire soupçonnerson origine , <strong>et</strong>-donne un degré de feuassez considérable ; c'est l'anthracite (kholenblende), le plus ancien carbone , <strong>et</strong> par celamême un document important pour l'histoiredu 'globe.Les débris fossiles d'animaux présentent <strong>des</strong>faits analogues. Les terrains primitif s n'en contiennentpoint ; les terrains de transition (calcaire<strong>et</strong> trapp ), <strong>et</strong> les grauwackes particulièrementrenferment <strong>des</strong> pétrifications ; celles trouvéesdans les premiers n'ont pour la plupartplus d'analogues vivans, <strong>et</strong> les espèces trouvéesdans la granwacke sont en assez p<strong>et</strong>it nombre.Ces- espèces, ainsi que la quantité de débris,augmentent à mesure que les terrains sont deformation plus récente, <strong>et</strong> l'on remarque queles coquilles trouvées dans ces derniers , neparaissent avoir éprouvé que de légers changemens, tandis que les autres sont totalementaltérées. Les bois bitumineux <strong>et</strong> les houilles-sont dus à <strong>des</strong> bois existant antérieurement ;mais comment expliquer l'origine de l'anthracite,si par analogie on ne la rapporte à celle<strong>des</strong> houilles ?La grauwacke repose au Hartz sur <strong>des</strong> porphyres<strong>et</strong> <strong>des</strong> granites, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te circonstancesemble exiger que l'on j<strong>et</strong>te un coup d'oeil surces roches.12.DES GRAITWACKES. 20912. Les porphyres se divisent en deux formations: la plus ancienne se compose d'un porphyrecornéen, 'qu'on ne trouve qu'en couchesisolées plus ou moins épaisses dans le gneiss<strong>et</strong> dans le schiste argileux primitif: il n'en seraplus parlé. La seconde formation , importantepar son étendue , ses variétés, son gisementparticulier <strong>et</strong> même son origine, qui ne pourraêtre déterminée que lorsqu'on se sera accordésur celle <strong>des</strong> basaltes, <strong>et</strong> qu'ainsi toute discussionentre les volcanistes <strong>et</strong> les neptuniensaura cessé ; c<strong>et</strong>te formation, dis-je , se composed'un porphyre argileux (thonporphir) ,qui, d'après toutes les observations , doit êtrerangé dans les terrains primitifs, ainsi que ledémontre entre autres son étroite connexion.avec la syénite ( granitelle de de Saussure ).C<strong>et</strong>te formation s'étend sur les granites, gneiss,schistes micacés <strong>et</strong> argileux , ainsi qu'on l'observedans les environs de Freyberg<strong>et</strong> Meissenen Saxe. Ce même porphyre , qui recouvreordinairement en Saxe le schiste argileux, <strong>et</strong>se trouve séparé <strong>des</strong> terrains de transition partoutes les roches qui, quoique primitives, sontd'origine plus récente que la sienne, c'est-àdire,par la syénite , la serpentine , le calcaire, <strong>et</strong>c. ; ce même porphyre est recouvertau Hartz immédiatement par la grauwackeen sorte que toutes les roches qui, suivantl'ordre d'ancienn<strong>et</strong>é , devraient ( si toutes yexistaient ) se trouver interposées entre ceporphyre <strong>et</strong> les grauWackes , manquent auHartz.13. On peut adm<strong>et</strong>tre en général que les ter-Volume 35, 207. 0


210 CARACTÈRESrains ou formations atteignent à <strong>des</strong> hauteursd'autant plus gran<strong>des</strong> qu'ils sont plus anciens:le gneiss est moins élevé que le granite, leschiste argileux moins que le gneiss, <strong>et</strong>c. Ontrouve cependant au Hartz les grauvvackes à<strong>des</strong> hauteurs où on ne les soupçonnerait pas<strong>et</strong> c<strong>et</strong>te circonstance forme pour c<strong>et</strong>te contréeun de leurs traits caractéristiques. On connaîtun grand nombre de faits de même genre,parmi lesquels l'un <strong>des</strong> plus tranchans estl'existence <strong>des</strong> trapps secondaires sur les montagnesles plus élevées.14. L'ordre de superposition <strong>des</strong> roches auHartz est resté long-terris sans être bien connu ;on croit cependant pouvoir établir à son égardles faits <strong>et</strong> considérations suivantes.Il est hors de doute que lorsque les terrainsde transition , pris en masse, recouvrent immédiatementle granite par <strong>des</strong> couches, tousdoivent participer à ce mode de gisement ; <strong>et</strong>que le calcaire qui en fait partie doit avoirla même disposition que la grauvvacke qui estdistinctement stratifiée , surtout lorsqu'on voitces mêmes roches (calcaire, trapp <strong>et</strong> granwacke)alterner ensuite à plusieurs reprises entre elles.Le calcaire qui recouvre le granite est donc d<strong>et</strong>ransition <strong>et</strong> non point primitif, <strong>et</strong> approchantde l'ancienn<strong>et</strong>é du granite, ainsi qu'on l'avaitcru. Il en est de même de quelques autresrapports d'ancienn<strong>et</strong>é qui ont été annoncés,<strong>et</strong> qui sont également dénués de fondement.La grauwacke , lorsqu'elle alterne avec d'autresroches de transition, n'éprouve point, commeil arrive dans ce cas au calcaire, d'altérationsDES GRAUWACKES. 211sensibles. Les terrains secondaires cernent, circonscriventles terrains de transition de la mêmemanière que ceux-ci limitent les terrains primitifs.Les faits qui viennent d'être rapportés selaissent apercevoir très- clairement aux environsde Bernburg, Stolberg, Blcznkenburg,Hartz supérieur.Les grauwackes sont stratifiées : la schisteusel'est fortement, <strong>et</strong> le plus souvent en couchesminces : il en est de même du schistegrauwacke ; la stratification de la grauvvackecommune est souvent au contraire peu déterminée, <strong>et</strong> elle a lieu quelquefois en couchessi épaisses , qu'il devient difficile de la remarquer.Au Hartz la grauwacke recouvre le granite<strong>et</strong> les porphyres, <strong>et</strong> elle leur sert de manteauou d'enveloppe. En outre <strong>des</strong> faits principauxqui viennent d'être rapportés, <strong>et</strong> qu'ilest facile d'apercevoir, on remarque encorequelques particularités qui trouveront ici leurplace, <strong>et</strong> qui deviennent d'autant plus nombreusesque les terrains sont moins anciens :on se contentera toutefois de rapporter les plusintéressantes.La stratification <strong>des</strong> grauwackes ne peutêtre observée ici que sur la tête de la formation;ailleurs elle ne se laisse point apercevoir,si ce n'est cependant aux approches <strong>des</strong> filons,où quelques fissures semblent indiquer <strong>des</strong> couchesqui ont une inclinaison opposée à l'inclinaisongénérale ; il y en a en eff<strong>et</strong> quelquesuniesqui penchent ainsi mais le plus souventc'est une illusion que détruit un examen attentif.0


21 2 CARACTERESLes fissures , indiquant la stratification , nesont pas les seules que l'on remarque dans lesgrauvvackes du Hartz ; il s'y trouve d'antresfentes qui forment entre elles <strong>et</strong> avec les premières<strong>des</strong> angles obliques à l'horizon , ellesse divisent ainsi en trois systèmes qui s'entrecoupent,se croisent , <strong>et</strong> qui, en divisant lamasse en blocs isolés, donnent lieu à de nombreuxdéchiremens. C'est à ces fissures <strong>et</strong> nonà l'action de qui n'agit quefaiblement sur l'atmosphère' la plus grande partie de cesroches à cause de leur dur<strong>et</strong>é , que doiventêtre attribuées ces masses que l'on voit répanduesçà <strong>et</strong> là, <strong>et</strong> qui, en roulant au loin, ontlaissé <strong>des</strong> escarpemens rapi<strong>des</strong> sur lesquels denouveaux blocs faiblement r<strong>et</strong>enus semblentprêts à les suivre.17. La profondeur <strong>des</strong> vallées dont ces.terrains sont traversés_ est aussi un caractèrequi leur est particulier , de même que lesescarpemens que l'on y voit , <strong>et</strong> les débrisépars qui en recouvrent les talus. Les ravinsy sont le plus souvent étroits , très - roi<strong>des</strong><strong>et</strong> sillonnent profondément les pentes <strong>des</strong>vallées ; ils donnent, ainsi aux montagnes<strong>des</strong> formes sveltes très élancées , <strong>et</strong> sontcause qu'elles ne se réunissent 'que par leursbases ( caractère qui distingue ces montagnesde celles formées de schistes argileuxprimitifs ). Les p<strong>et</strong>ites chaînes de collinesaccompagnantes ( gebirgsjoche) sont groupéespar rangées d'une manière très-distincte, tandis que les chaînes. adjacentes auxmontagnes de gneiss s'y rattachent , se con-DES GRAUWACKES. 213centrent davantage, <strong>et</strong> moins régulièrementautour d'elles.La grauvvacke est riche en minerais ;on n'a pas la certitude cependant que l'ony ait rencontré du minerai en couche ; on.croit qu'il en est ainsi dans le Lahnthale ,mais le fait est encore douteux. Les mineraisde Rammelsberg sont généralement regardéscomme gisans en couche , <strong>et</strong> néanmoins ilest difficile de concilier avec une originecontemporaine les faits que l'on y remarque.Les filons métalliques se rencontrent souventdans la grairvvacke ; le Hartz renferme en cegenre les gîtes les plus remarquables <strong>et</strong> lesplus connus. Aux Sept Montagnes , dans lesenvirons de Foréispatak <strong>et</strong> Abrudbanya , enTransilvanie , on trouve l'or natif en filonsétroits <strong>et</strong> tortueux dans la grauvvacke. Les exploitationsdu Fresterwaldgebirge , <strong>et</strong> particulièrementdu Lahnthale , en - deçà de laLahn , au Hartz , sont pratiquées dans unegrauwacke qui concorde assez bien avec celledu Hartz supérieur. C'est encore le plus souventdans ce terrain que gisent les filons stériles;on en remarque de chaux fluatée ; ceuxde quarz y sont nombreux mais peu puissans,ce sont les plus anciens filons, de quarzque l'on connaisse.Indépendamment <strong>des</strong> contrées dont ilvient d'être parlé , on trouve encore la grauvvackeaux environs de Brdunsdorf <strong>et</strong> Richberg,dans le Erzgebirge en Saxe ; dans leVcngtland , non loin de Auerbach ; à Lischeitz, près de Gera. Enfin, dans les environs,03.


214 CAR ACTR ES DES GR AUWACKES. 215de Leipsick ; <strong>et</strong>, si l'on compare entre eux cesdifférens gisemens , on demeurera persuadéque, si par-tout elle se montrait avec la mêmeétendue <strong>et</strong> la même puissance qu'au Hartz ,la. .rauvvache offrirait en ces différens pointsles mêmes caractères ; ceux qui viennent d'êtrerapportés.DESCRIPTIONDes Mines de fer <strong>des</strong> environs de Bergzahern,arrondissement de Wissembourg, départementdu Bas-Rhin ;Par M. TxmoLorz CALMELET , Ingénieur en chef au Corpsroyal <strong>des</strong> Mines.JE comprends sous ce titre les <strong>mines</strong> de fer du Obj<strong>et</strong> dumont Pétronelle , à un kilomètre de Bergzabern, mémoire.sur le chemin de Landau; celles du mont Brimesberg, près de Schleydenbach , canton deDalin ; <strong>et</strong> celles du mont Homberg , près deBundenthal , même canton, situées à 1 o <strong>et</strong> 12kilomètres à l'O. N. O. de Bergzabern ; toutesde même nature, exploitées pour le même four-/ peau , <strong>et</strong> les plus importantes de c<strong>et</strong>te partie dela France, sous le triple rapport de la richesse,de la facilité de l'extraction, <strong>et</strong> de l'excellentequalité de leurs produits.Le terrain de c<strong>et</strong>te contrée montueuse, quis'élève au N. O. dé la plaine d'Alsace, <strong>et</strong> fait tion Constitu-géolopartiede la chaîne <strong>des</strong> Vosges, est composé de giguebancsde grès gris-rougeâtre, courant du Nordau Sud ; tantôt c<strong>et</strong>te direction passe au N .N. O.,S. S. E., tantôt, <strong>et</strong> le plus souvent, au N. N. E.S. S. O.; mais l'inclinaison tombe constammentà l'Est, sous un angle de 15 à 20 degrés environ.Le grès est généralement d'un gris-rouge ; parfois la nuance rougeâtre s'affaiblit <strong>et</strong> disparaît.Il est principalement composé de sable quar.0 4


216 DES MINES DE FERzeux , mêlé d'un peu d'argile <strong>et</strong> faiblementaggloméré : c'est la roche dominante dans lachaîne <strong>des</strong> Vosges, <strong>et</strong> dans les branches de- montagnes qui en dépendent.C<strong>et</strong>te -roche contient <strong>des</strong> veines <strong>et</strong> <strong>des</strong> filonsde fer oxydé brun. C<strong>et</strong>te association constanteest un <strong>des</strong> caractères géologiques que l'on pourraitlui assigner ; car dans c<strong>et</strong>te vaste étenduede pays que recou vre le grès ronge, <strong>et</strong> qui pousse,ses ramifications jusqu'aux environs de Sarrebriickoit il borde le bassin <strong>des</strong> houilles, <strong>et</strong> plus,loin encore, au bord de la Moselle , vers Trêves<strong>et</strong> Wittlich , on observe toujours le fer oxydébrun, plus ou moins mêlé de sable quarzeux,en veines qui serpentent dans le grès, s'entre-.croisent en réseaux, ou par fois se renflent <strong>et</strong>se partagent en laissant dans leur intérieur <strong>des</strong>géo<strong>des</strong>, <strong>des</strong> poches ou boursoufflures vi<strong>des</strong>.Ces veines sont beaucoup plus dures que legrès qui les renferme , <strong>et</strong> survivent à sa <strong>des</strong>truction.Aussi, quand elles existent les voitonse <strong>des</strong>siner en relief sur les faces exposéesà l'air. Leur cours tortueux, leurs contours bizarres,l'irrégularité de leurs embranchemens,portent à penser que leur formation, engénéralcontemporaine celle du grès est-due à un mélangeimparfait de deux dépôts très-différensen densité ou consistance ; tenant faiblementrapproché les particules quarzeuses ; l'autrebeaucoup plus pâteux <strong>et</strong> plus rare, composédu fer oxydé brun.. Celui-ci aura formédans le premier, par l'agitation , <strong>des</strong> stries plus..ou moins continues , d'où sont provenues les,veines ondulées <strong>et</strong> les ramifications que l'onremarque dans le grès. Les arts offrent unDES EN 7illONS DE BERCIZABERN. 217exemple de mon .idée dans l'opération parlaquelle on donne au savon blanc ses marbruresde couleurs diverses.C<strong>et</strong>te explication , dans laquelle on a eu particulièrementen vue les veines qui sillonnentles couches , pourrait peut-être s'appliquer auxveines de même nature , qui composent, comme -on le verra , les larges filons <strong>des</strong> <strong>mines</strong> de Bergzabern.C'est par une raison analogue que la couleurrougeâtre du grès est très - inégalement distribuéedans sa: masse ; qu'elle est par fois pana-'chée de gris , ou que réciproquement son fond.gris est flambé de larges taches rougeâtres: c'est- .aussi pourquoi l'on y trouve <strong>des</strong> lits ou veines'd'argile, <strong>et</strong> souvent, au centre même <strong>des</strong> bancs,<strong>des</strong> noyaux aplatis d'argile fine., peu cohérente,<strong>et</strong> teinte d'un beau rouge de sanguine.C<strong>et</strong>te immense formation de grès est recouverteen beaucoup d'endroits d'un.pouddinguegrossier <strong>et</strong> friable, à gros gal<strong>et</strong>s de quarzliés 'par une pâte de sable rougeâtre. Sur lesrochers isolés, exposés au vent <strong>et</strong> à la pluie,les influences météoriques , agissant inégalementcontre c<strong>et</strong> amas- hétérogène, y <strong>des</strong>sinent<strong>des</strong> relief contournés, déliés <strong>et</strong> semblables auxornemens capricieux, mais délicats, de l'architecturegothique. On en voit un exemple trèspittoresqueprès d'Erie', bach , au vieux châteaude Barbelstein. C<strong>et</strong>te pierre étant très-facile àtravailler , on l'a arrondie en tours, alignéeen façade , en y creusant les étages inférieursde plusieurs châteaux anciens <strong>des</strong> Basses-Vosges,notamment de ceux de Barbelstein <strong>et</strong> de Winsrein: singulier assemblage de rocs <strong>et</strong> de murailles


218 DES MINES DE FERcrénelées, liés, raccordés les uns avec les autres,<strong>et</strong> où <strong>des</strong> cavernes souterraines se trouventau niveau <strong>des</strong> nues.Le grès , sur une telle étendue , ne pouvaitêtre <strong>et</strong> n'est point toujours composé <strong>des</strong> mêmessables. Le plus généralement c'est un sablequarzeux , clore par un peu d'argile rougelaquelle diminue la cohérence <strong>des</strong> grains entreeux ; car le grès gris, plus pur, est généralementplus dur <strong>et</strong> plus compacte que le grèsrouge. D'autres fois , comme dans le vallonde Winstein , au haut du Jgerthal , le grèsest formé de grains quarzeux <strong>et</strong> de lamellesfeldspathiq tics brillantes ; ailleurs encore ,comme près <strong>des</strong> Chaumières de Birkenschloss ,vis - à- vis du fourneau du Joeg,erthal , il estquarzeux <strong>et</strong> très - micacé , ce qui lui donneune texture schisteuse ; enfin , comme à Winstein,<strong>et</strong>.principalement à Erten hach , il renferme<strong>des</strong> débris ou un védtable s :bic de plomb blanc<strong>et</strong> de plomb vert , avec <strong>des</strong> incrustations cristallines,<strong>et</strong> postérieurement formées de c<strong>et</strong>tedernière espèce. C'est sur la couche de grès quirenferme ces usinerais qu'était assise l'exploitationconnue sous te nom de mine d'Erleniach,aujourd'hui convertie en recherche assez languissante(t).( I) En d'autres endroits, notamment aux environs deSarre-Louis, de Sarrebrück , <strong>et</strong> de Bergzabern , ce grèssableux est aussi mèlé , coloré, taché de cuivre carbonatévert, en poussière terreuse disséminée , ou en taches superficielles, concrétionnées <strong>et</strong> luisantes comme la malachite.Les -exploitations du Lemberg , près Sarre-Louis, avaientin tel minerai pour (Aie,DES ENVIRONS DE_ BERGZABERN. 219-C<strong>et</strong>te mine <strong>et</strong> les <strong>mines</strong> de fer <strong>des</strong> environsde-Bergzabern , sont les seules qui soient aujourd'huiexploitées dans c<strong>et</strong>te sorte de terrain.Ailleurs encore, <strong>et</strong> comme on peut l'inférerde tout ce qui a été dit, :on trouve bien <strong>des</strong> indicesde minerai de plomb <strong>et</strong> de minerai de ferde fôrmati on semblable, mais qui n'ont fait entreprendreaucuns travaux suivis (1).Après avoir ainsi indiqué les traits générauxde la formation <strong>des</strong> grès, je passe à la <strong>des</strong>cription<strong>des</strong> <strong>mines</strong> de fer exploitées que renfermec<strong>et</strong>te roche, <strong>et</strong> qui sont annoncées au commencementde ce Mémoire.s. ler.Mines de Jr du mont Pétronelle.Les plus considérables, les plus importantesde ces <strong>mines</strong>, sont celles du mont Pétronelle ,près de Bergzabern. Elles furent exploitées très-(1) M. de Di<strong>et</strong>rich (tome 2, page 319) parle d'un filonde minerai de fer dans le grès, autrefois exploité sous lenom de mine de fer da Katzenthal , près de Limbach. Lefilon, épais de deux pieds, est dirigé de l'E. àl'O.; ses épontessont très-marquées ; le rocher du mur est un grès fort durcelui du toit, un grès tendre <strong>et</strong> ferrugineux. Le minerai estmassif, d'un bleu-noirâtre , attirable à l'aimant. Est-ce unfer oxydulé ou oligiste? On y trouvait constamment <strong>des</strong> rognonsmassifs de galène au milieu du minerai, <strong>et</strong> l'on y rencontraune veine sans suite de plomb blanc très-riche, épaissede deux pouces. Ce gîte traverse une grande vallée qui sé-'parait l'Alsace <strong>des</strong> possessions du duc de Deux-Ponts surterre d'Empire. De ce dernier côté il a été exploité pourSclicenau 3 de l'autre on l'exploitait pour les forges de M. deDeictrich , en Bass.e-Alsace.Historique.


Marche duPion.220 DES MINES DE FERlong-teins avant la révolution ; l'on dit mêmedepuis le 16 octobre i585, pour le haut fourneaude Schnau , qui appartenait ; ainsi quele pays de Bergzabern enclavé dans l'Alsace,au duc de Deux-Ponts -(1). Depuis la réunionde ce pays à la France, les <strong>mines</strong> du monttronche ont suivi le Sort de ce fourneau quifait aujourd'hui partie du domaine extraordinaire de l'Etat , elles ont été comprises dans lebail de 20 ans passé, en 1797, par un administrateur-général<strong>des</strong> pays conquis, au fermieractuel de ces -forges.Dans ce bail sont aussi nommées les <strong>mines</strong>de fer de Dcerrenbach ( Bas - Rhin) , celles deNothweiler (Mont-Tonnerre) ; les unes <strong>et</strong> lesautres abandonnées , <strong>et</strong> les minières de Lampertslechqui sont exploitées concürrernmentavec les propriétaires <strong>des</strong> forges dites du Bas-,' Min.Le mont Pétronelle, dont les flancs rapi<strong>des</strong>,couverts de grands bois , sont entourés de vallonsprofonds <strong>et</strong> agrestes, aspect général <strong>et</strong>caractéristique de ce pays , est une montagneallongée , <strong>et</strong> toute composée de grès siliceuxlégèrement agglutiné , rougeâtre , jaunâtregris, <strong>et</strong> mêlé d'un peu. d'argile. Les couchesrecoupées en tous sens, vers la surface de lamontagne, par de nombreuses <strong>et</strong> asseZ largesfissures, sont dirigées du N. N. E. au S. S. O.,<strong>et</strong> s'inclinent vers l'E. S. E. C<strong>et</strong>te montagneest obliquement traversée par un filon principal(I) C'est pour c<strong>et</strong>te raison que M. de Di<strong>et</strong>rich ne faitaucune mentio-n, dans son ouvragé, <strong>des</strong>- ruines du mon tPétro,, non plus que <strong>des</strong> autres <strong>mines</strong> cliii sont ici décrites..DES ENVIRONS DE DERG7,1BERN. 221<strong>et</strong>:sinueux, courant du N. N. E. au S. S. O.,<strong>et</strong> penchant SOUS un angle de 6o degrés versl'O. N. O.L'épaisseur totale de ce filon est très-inégale, Sa puisevarie de un à quatre métres ; elle est ordi- ""ce.nairement de im,33. Il est accompagné parti- Sajbalide.culièrement à son mur, d'une salbande d'unà deux pouces , ou lit d'argile glaise molle <strong>et</strong>rougeâtre , au-delà duquel on ne trouve plusde minerai, tandis que quelques veines égaréesSe montrent dans le toit.Le filon est composé de veines de minerai de DisPosItioitfer brun , grossièrement parallèles à sa direc- ddatinIsniineePition <strong>et</strong> à son inclinaison , mais tortueuses , <strong>et</strong> Ion.se recourbant très-souvent sur elles-mêmes ousur les veines voisines, de manière à. former <strong>des</strong>ovoï<strong>des</strong> ou géo<strong>des</strong> testacées, tangentes <strong>et</strong> adhérentesles unes aux autres, renfermant sousleur épaisseur, égale au plus à un demi-pouce,un sable fin <strong>et</strong> mou disposé en couches, en arcsconcentriques , les uns d'un gris-blanc, les autrescolorés en brun-jaunâtre. Ces courbes irrégulières,tantôt fermées ,tantôt n'offrant qu'uneportion de leur contour, n'ont pas pour centrele. centre de la géode qu'elles remplissent, <strong>et</strong>dont souvent elles rencontrent les parois sons<strong>des</strong> angles plus ou moins ouverts. Mais cesdépôts successifs paraissent alors s'être mouléssur quelques renfleinens ou protubérances de lacavité. intérieure.Ou voit aussi <strong>des</strong> nids de sable mou à veinesrubanées, concentriques, grises <strong>et</strong> brunes, quine sont point enveloppées dans <strong>des</strong> géo<strong>des</strong> deminerai de fer, mais qui semblent alors s'êtreformés autour d'un noyau,. d'argile blanche,


La gangue du filon , enveloppée- dans les géo-Gangue dufilon.Travauxd'exploitation.222 DES MINES DE FERfine, <strong>et</strong> un peu sablonneuse. C<strong>et</strong>te argile dominedans les veines les moins colorées, L'oxydede fer cst trop peu abondant dans les autresveines pour les endurcir. Des noyaux pareils oud'argile blanche paraissent par fois dans le feroxydé brun, ainsi que d'autres encore, formésde grès blanc assez dur ; enfin de p<strong>et</strong>its gal<strong>et</strong>sanguleux de quarz laiteux se montrent enfermésdans la pâte brune du minerai de fer.<strong>des</strong> , ou placée entre les veinules sinueuses defer oxydé, est un sable argileux, pulvérulent,fin, doux, <strong>et</strong> d'un gris-blanc. C<strong>et</strong>te gangue devientplus dure <strong>et</strong> plus abondante, ou le filonplus stérile , <strong>et</strong> en même teins plus vertical àmesure qu'il s'enfonce.De c<strong>et</strong> arrangement, très - difficile à expliquer,résulte un aspect fort curieux, assezsemblable à celui de la roche granitoïde globuleuseque l'on trouve en Corse. Les géo<strong>des</strong> peuventêtre très-gran<strong>des</strong>; elles sont le plus souventremplies de sable, comme il a été dit ; d'autresfois vi<strong>des</strong> tapissées de beaux mamelons noirsde fer oxydé hématite , qui paraît aussi en faisceauxfibreux par-tout où il a pu cristalliser dans<strong>des</strong> espaces vi<strong>des</strong> ; enfin, pleines, ou sous la.forme de rognons entièrement massifs de mi-, .n eraiLe filon du mont Pétronelle est maintenantentamé par quelques galeries d'allongement,qui toutes aboutissent au jour, <strong>et</strong> se terminentdans l'intérieur en vastes chambres d'exploitation.L'une de ces galeries est percée à ini-cêtesur le flanc méridional de la montagne ; lestrois autres sur le flanc septentrionai, à diffé-DES ENVIRONS DE 11 ER ZA BERN. 223rentes hauteurs , <strong>et</strong> la ligne obliquement inclinéequi joindrait leurs orifices , est dans lesens de l'inclinaison du filon.La première se nomme H offuun gzug , ou galeriede l'Espérance ; sa longueur est de 112 mètres, sa largeur <strong>et</strong> sa hauteur, comme celles d<strong>et</strong>outes les autres galeries, sont de im,]..6 <strong>et</strong> 1m,82.Près de son extrémité profonde est une chambreinférieure d'exploitation qui n'est longue encoreque de 7 métres , <strong>et</strong> cube 70 mètres. C'est à l'entréede c<strong>et</strong>te galerie o l'on voit le plus belexemple <strong>des</strong> géo<strong>des</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> zones concentriquesdu filon.Surie coteau, au-<strong>des</strong>sus de la galerie de Hoff-nuno-zu b bci le filon principal se réunit à un autrefilon ou rameau inexploité , mêlé de trop <strong>des</strong>able , <strong>et</strong> de mauvaise qualité.La seconde galerie , ou la plus élevée , aurevers septentrional de la montagne, se nommeCarozug. Dans le tems du duc de Deux-Pontsona enlevé la partie du filon supérieure à c<strong>et</strong>tegalerie. Elle est longue de 6o mètres, <strong>et</strong> se terminepar une chambre d'exploitation creusée àson sol, d'où l'on <strong>des</strong>cend, en revenant sur sespas, à une seconde chambre, par unelarge excavationinclinée. La longueur réunie de cesdeux chambres est de 42 mètres, <strong>et</strong> leur capacitéde 648 mètres cubes. Un puits incliné surmontéd'un treuil pour l'extraction <strong>des</strong> déblais,est percé au sol de la dernière chambre, <strong>et</strong>s'enfonce à la rencontre de la galerie suivante.Celle-ci, commencée à la fin de 1809, pouravoir un point intermédiaire d'exploitation entrela galerie de Carozug, <strong>et</strong> celle de Cranzzug, dontil sera parlé plus bas, est coudée ou composéeGalerie diteHoff r une,.Galeria (liteCanqu g .Gaerieprofonde deCarcang.


Plus bas enfin , mais à une hauteur considé-rable engore , au-<strong>des</strong>sus du fond du vallonest l'entrée de la galerie nommée Cranzzuginférieure à toutes les précédentes. Elle est entièrementdans le sens du filon, épais de 3 mèt. ,qui se rétrécit <strong>et</strong> devient stérile à son avancementextrême. La longueur de la galerie estde 84 mètres; elle se termine en vaste chambred'exploitation longue de '21 mètres, <strong>et</strong> dont lacapacité est de 889 mètres cubes.Entre c<strong>et</strong>te galerie <strong>et</strong> celle de Carozzig , il ya de vieux ouvrages exécutés sous le duc deDeux-Ponts.L'eau est rare, <strong>et</strong> gêne très-peu clans tous cestraviaux.Galerie diteCrantig.Vices de224 - DES MINES DE FERd'une galerie de traverse, qui a recoupé le murdu filon , <strong>et</strong> d'une galerie d'allongement quisera bientôt en communication avec les ouvragesprécédens. La longueur totale de cesdeux galeries est de 143 me tres.Il est fadile de voir combien c<strong>et</strong>te exploitation.est Vicieuse. On a attaqué le filon à touteshauteurs <strong>et</strong> au hasard , dans les parties qui restaientintactes entre les travaux <strong>des</strong> anciens.Aussi-tôt que le filon est atteint, on y pratiqued'énormes excavations irrégulières que l'onabandonne au moindre appauvrissement, auplus léger obstacle, pour se porter sur d'autresparties toujours choisies entre les plus riches <strong>et</strong>les plus faciles, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te observation s'appliqueà toutes les Mines exploitées par le fermier deSchcenau. Ou perdra du quart au tiers environdu minerai par les massifs (fiirsi) , épais deim,48 pieds), qu'on laisse au-<strong>des</strong>sus <strong>des</strong> chantbresexhaussées jusqu'à la hauteur moyenne de2'1,66DES ENVIRONS DE BERGZABÉRN. 2252',66 (8 pieds), <strong>et</strong>approfondies d'une égal e quantité.L'exploitant veut main tenant <strong>des</strong>cendre au<strong>des</strong>sousdu sol de la chambre d'exploitation deCranzzug, <strong>et</strong> percer plus bas, ou vers le pied delamontagne, une galerie d'exploitation. C'est finirpar où l'on aurait dû débuter. Que l'on ajouteà ces défauts la parcimonie du boisage , quiconsiste en quelques étais extrêmement raresobliquement placés au toit <strong>et</strong> au mur du filon,tandis qu'ils devraient leur être perpendiculaires.On préfère de laisser, vers le toit, <strong>des</strong>géo<strong>des</strong> <strong>et</strong> veinules de minerai, dont les réseauxdurs <strong>et</strong> tenaces soutiennent le grès ébouleux,<strong>et</strong> qu'il faut joindre encore au minerai <strong>des</strong>massifs dans le calcul <strong>des</strong> pertes. Souvent mêmedans ces vastes cavernes, le toit incliné de 6o d.porte entièrement à faux sur 4o à 5o mètres delong, <strong>et</strong> 15 à, 20 Mètres de large; d'où résultent<strong>des</strong> eboulemens <strong>et</strong> l'abandon successif <strong>des</strong> travaux.Il est nécessaire que c<strong>et</strong>te imprévoyance <strong>et</strong>ces dangers cessent au plus tôt ; qu'une galerieprofonde soit commencée ; que, les parties malà propos abandonnées soient reprises; que leurexploitation soit co-ordonnée à un même plan;qu'enfin les travaux utiles à conserver soientétançonnés.Le minerai extrait se casse à la main, à l'en- Prépar,trée <strong>des</strong> galeries, en morceaux de la grosseur elieo,l.jaidud'une noix ; de là il est roulé dans <strong>des</strong> couloirs,au bord du vallon, où on le n<strong>et</strong>toie enfaisant arriver l'eau sur une aire-inclinée, couverte<strong>et</strong> entourée de planches.Un maître mineur , dix 'mineurs , quatre Nombre.brou<strong>et</strong>teurs , dix casseurs, six laveurs, seraient (4':'Volume 35, n°. 207.vriers


-SouventEspèce <strong>et</strong>qualité dumin, rai.Hématite.Fer oxydébrun con/-pacte , mêléde sable.Fer oxydémat <strong>et</strong> compacte.226 DES MINES DE FERemployés à c<strong>et</strong>te exploitation si l'on extrayaità la fois dans les quatre galeries. Mais le travailest fort irrégulier, <strong>et</strong> snbit <strong>des</strong> suspensionsfréquentes.Le minerai du mont Pétronelle peut être .dis-.tin gué en deux variétés : le fer oxydé brun hématite,le fer oxydé brun compacte ( braunerolaskopf). C<strong>et</strong>te seconde variété est beaucoupplus abondante que la première.Tous les cabin<strong>et</strong>s de minéralogie sont ornésde géo<strong>des</strong>, <strong>et</strong> de superbes morceaux d'hématited.e Bergzabern. C<strong>et</strong>te variété s'offre en mamelonslarges <strong>et</strong> polis, tantôt d'un noir luisantà leur surface, tantôt irisés de sombres nuancesmétalliques, ou recouverts de manganèse argentésuperficiel , mais qui sont toujours fibreuxà longues fibres dans leur cassure. Elle Se montreaussi en fibres courtes, tapissant toutes les p<strong>et</strong>itesfissures à demi-vi<strong>des</strong> , qui se remarquentdans la seconde variété : en sorte que le mineraicommun du mont Pétronelle est un mélange defer oxydé brun fibreux, <strong>et</strong> de fer oxydé bruncompacte., moins pur que l'hématite , est pesant,dur <strong>et</strong> scintillant. Sa pâte , d'un brun Unpeu jaunâtre, est parsemée de points d'un luisantrésineux , que j'ai considérés comme <strong>des</strong>paill<strong>et</strong>tes cristallines de fer oxydé pur. On yremarque aussi, à la loupe, de p<strong>et</strong>its grains <strong>des</strong>able blanc plus ou moins abondans.Ce minerai est celui qui forme l'enveloppe<strong>des</strong> géo<strong>des</strong>, ou les croûtes testacées dont on aparlé. Mais il existe encore dans le filon uneautre sous-variété. Ce sont <strong>des</strong> veines de feroxydé compacte d'un brun de chocolat, à pâteDES ENVIRONS DE BERGZABERN. 227'très-fine, qui ne renferme pas de points brillansni de grains de quarZ. Elles sont plus puresmoins nombreuses que les antres veines , <strong>et</strong>forment l'une <strong>des</strong> meilleures qualités du minerai.dans ces <strong>mines</strong> on trouve du man- malltP,.nèse.ganèse oxydé pur , soit cristallisé en paill<strong>et</strong>tesbrillantes comme de l'acier poli , remplissantde p<strong>et</strong>ites géo<strong>des</strong> , ou courant en veinulesdans le minerai ; soit pur <strong>et</strong> pesant, àl'état compacte , d'un gris sombre , avec unfaible éclat métalloïde ; soit enfin en mamelonspolis, d'un,beau noir, terreux <strong>et</strong> demimous, qui reçoivent l'empreinte du marteau.C<strong>et</strong>te dernière variété est nommée hrand, ouminerai brillé, par les mineurs qui la rej<strong>et</strong>tent.Un potier de Bergzabern vient de tems entems recueillir, par portion de 15 à 20 livres,le manganèse métalloïde.L'analyse du minerai du mont Pétronelle (1)adonné: .Hématite.Fer brun compacte.Fer oxydé0,78 Fer oxydé.Manganèse oxydé.. 0,070,64Manganèse oxydé. . 0,03. . .. . SiliceEau <strong>et</strong> perte.0,25. . Eau <strong>et</strong> perte 0,03Total. . 1,00 Total. . . . 1,00Le min erai du mont Pétron elle entre, à la proportionde 0,20 à 0,28 , dans la consommationdu haut fourn eau de Scli n au (Mont-Tonnerre),éloigné de cinq lieues, <strong>et</strong> qui a un roulis annuelde onze mois.(i) M. Hassenfratz , dans son ouvrage sur le fer, tom. I,pàg. 517, rapporte les analyses suivantes <strong>des</strong> mêmes mine-P2Analysesdu minerai.Quantitéannuelle'd'extraction.


-chesAnciennesexploitations.Nouvellesreclier, hes.Mont Que.remberg.223 DES MINES DE FER,La quantité d'extraction de ce minerai estdonc , terme moyen , de 4000 quintaux métriquesenviron. Jamais elle ne surpasse 4800 quintauxid.s. II.Anciennes explaitatiolls <strong>et</strong> nouvellesrecherauxenvirons du mont Pétron elle.A l'opposite du mont Pétronelle, vers le Sud,est le mont Queremberg , <strong>et</strong> vers le Nord lemont Walckerberg; , où se trouvent aussi, dansle même grès , <strong>des</strong> gîtes semblables de mineraide fer. D'anciennes exploiteions ont eu. lieudans ces environs, notamment sur la cime duQueremberg- , où l'on voit .dés excavations largesirrégulières , très-profon<strong>des</strong>, <strong>et</strong> encoreouvertes, dont la ligne :court du N. N. E. auS. S. O. , tandis que l'inclinaison <strong>des</strong> paroisregarde l'O. N. O.C<strong>et</strong>te exploitation se faisait, il y a environ 3oans pour le compte <strong>des</strong> forges de Schnau.Elle ,était établie sur un filon parallèle à celuidu Mont Pétronelle.Ce filon se prolonge ou doit se prolongerdans le Queremberg: c'est d'après c<strong>et</strong>te consirais, faites par M. d'Aubuissen , <strong>des</strong>quelles it résulteraitque le minerai compacte est plus riche que l'hématite.Ildnzatiie brune de. Mine brune compacte deBergzabern.Bergzabern.Fer peroxydé °,79 Fer peroxydé. . . . . 0,84Manganèse péroxydé . . 0,02 Manganèse peroxydé. . o,otSilice. . ..... o,o3 ilice. 0,02Declief au feu . 0,15 Déch<strong>et</strong> au feu . : . . . 0,11Perte. . . . 0,01 Perte. 0,92DES ENVIRONS DE BERGZABERG. 229dértttion , <strong>et</strong> le besoin justement ressenti par lesforges dites du Bas-Rhin, d'un aussi excellentminerai, que Mn" veuve de Di<strong>et</strong>rich avait commencé,en 181 o, <strong>des</strong> recherches dans c<strong>et</strong>te mon--tagne. Trois galeries y ont été percées en différenspoints ; l'une , vis-à-vis de la galerie deCran zzug , a rencontré un filon épais d'un mètre,absolument semblable à celui du mont Pétronelle, mais médiocrement riche. Sa direction<strong>et</strong> son inclinaison sont aussi les mêmes. La secondegalerie, entreprise sur le flanc N. O. duQueremberg , au lieu dit Barthelteich , était<strong>des</strong>tinée à aller recouper ce filon , ou un filonparallèle, reconnu par une troisième galerieau revers de la mon tagne , au lieu dit Oberroth,<strong>et</strong> qui offrait <strong>des</strong> ovoï<strong>des</strong> de fer brun compactemêlé de très-peu d'hématite. Enfin, au lieu ditla Muld, sur la montagne qui fait face au Sud,au Queremberg, on avait poursuivi par unegalerie le prolongement du filon d'Oberroth.,Les filons n'étant pas assez abondans ni assezsuivis, on s'est rebuté, à la fin de Ait , de'continuer ces travaux d'où l'on a pu extraire1000 à 120e quintaux métriques de minerai.L'amélioration très-sensible de la qualité <strong>des</strong> montwaic,fers, qui résultait du mélange de ce minerai kerberg.'aVec le minerai en grains de la Basse-Alsace,'dans les charges du haut fourneau de Niederbroun, excita M. le directeur Drion à entreprendrede .nouvelles recherches au territoire.de Dcerrenbach , dans le mont Walckerberg.Là les bancs de grès sableux renferment un filonpuissont.de o"',66 , courant du N. N. E. au S. S.(/, mais beaucoup plus incliné que les couches.P3


230 DES MINES DE FERde la montagne qui ont la même direction. 1.1.est compose de veines de fer brun compacteavec de p<strong>et</strong>its grains de cpiarz empâtés , les-'quelles sont épaisses de om,o13 (1 pouce), ondulées<strong>et</strong> d'un cours parallèle. Une argile glaiserougeâtre les sépare , <strong>et</strong> se trouve enveloppéepar elles lorsqu'elles se recourbent. Deux galeriesplacées l'une au-<strong>des</strong>sous de l'autre, assezpeu. avancées encore, forment les travaux dec<strong>et</strong>te recherche.Tous ces filons paraissent s'amincir , tantdans la profondeur verticale que dans la profondeurhorizontale.s. I I I._Vines de fer du mont Brintesherg.De Bergzabern à Schleydenbach , village:situé dans les montagnes à trois lieues, on travers<strong>et</strong>oujours le terrain de grès friable qui , vu.à la loupe, ressemble à un confus amas de sable,<strong>et</strong> s'offre en belles masses demi-ruinées <strong>et</strong> rougeâtressous la fraîche verdure <strong>des</strong> gazons <strong>et</strong><strong>des</strong> bois. On passe à Erlenbach où sont les<strong>mines</strong> de plomb en sable, <strong>et</strong> à une demi-lieue plusloin , après avoir cotoyé <strong>des</strong> montagnes sur lacime <strong>des</strong>quelles le fermier de Schcenau a fait<strong>des</strong> recherches de minerai de fer, on s'enfonceà droite dans un vallon sauvage , bordé debruyères , qui dépendent <strong>des</strong> forêts royales.C'est dans ce vallon que sont les <strong>mines</strong> de ferdu mont Brimesberg , territoire de Schleydenbach.Un filon dont l'épaisseur moyenne est de.,66 (5 pieds ; c<strong>et</strong>te épaisseur s'élève jusqu'àDES ENVIRONS DE BERGZABER G. 231() pieds ) , court dans c<strong>et</strong>te montagne deN. E. à l'O. S. O., en penchant vers le S. S. E.sous un très-grand angle. Il est formé de veinessinueuses de fer oxydé brun , très-nombreuses,très-rapprochées, <strong>et</strong> grossièrement parallèles.Souvent ces veines se recourbent <strong>et</strong> s'arrondissenten enveloppes testacées les unes sur lesautres, ce qui donne à la contexture du filonl'aspect d'écailles superposées. Elles sont séparéespar <strong>des</strong> veines de grès rougeâtre <strong>et</strong> d'argilesablonneuse, ou grès argileux blanchâtre.Il y a beaucoup d'argile glaise rougeâtre interposéedans c<strong>et</strong>te gangue, <strong>et</strong> détrempée par <strong>des</strong>infiltrations abondantes. La double salbandeplus forte au toit qu'au mur, <strong>et</strong> large de o"',013pouce ) , en est composée. Elle circonscrit leminerai , dont on trouve seulement quelquesveines pauvres au-delà du toit.Deux <strong>mines</strong> étaient ouvertes en ces dernierslems sur ce filon. L'une appelée Calkofen ,l'autre SchnockenthaLLa première abandonnée en 1811, après uneex ploitaticin de neuf années, consistait en unegalerie de traverse <strong>et</strong> d'écoulement, percée àmi-cote, longue de 13o mètres, rencontrant lefilon, <strong>et</strong>alors suivant sa marche. Au-<strong>des</strong>sus d'elleétaient, dans le sens du gîte, <strong>des</strong> ouvrages d'exploitationconsidérables, mais moins avancés, en-forme de galerie haute de 2 Mèt. 'Un massif de mi--nerai les .séparait de la galerie inférieure à laquelleils communiquaient par <strong>des</strong> trous percésde distance en distance , qui servaient à précipiterle minerai extrait , <strong>et</strong> à pénétrer périlleusement dans c<strong>et</strong> étage supérieur, à l'aide de frêles,échelles appuyées contre leurs parois. Un mi-P4Travauxd'exploita,ii On.Mine deCalkofen.


Mine deSchnodtenthat.Ouvriers.Prépara-41erai.riniité." casseurs,232 DFS I\IINES DE FERneur, , trois brou<strong>et</strong>tenrs <strong>et</strong> casseurs y étaientemployés à l'époque de son abandon.-La seconde mine, située à un quart de lieueplus haut , dans le même vallon <strong>et</strong> sur la mêmemontagne, se compose d'une galerie principalede traverse <strong>et</strong> de roulage, longue de 53 mètres,du bout de laquelle partent à droite <strong>et</strong> à gauchedeux galeries coudées, à angle droit, d'abord parallèlesau filon dans la première partie de leurcours , puis allant le couper perpendiculairement.Là s'ouvrent, <strong>des</strong> deux côtés de chacunede ces galeries, quatre chambres d'exploitation, ou larges galeries exhaussées jusqu'à 6<strong>et</strong> 7 mètres.C<strong>et</strong>te mine est exploitée depuis cinq à six ans;elle renferme <strong>des</strong> veines plus nombreuses , <strong>et</strong>de ine.illeure qualité que la précédente.Les ouvriers de c<strong>et</strong>te mine sont : un maîtremineur, quatre mineurs, un brou<strong>et</strong>teur, quatredeux conducteurs de traîneaux sur lerapide penchant de la montagne, <strong>et</strong> deux laveursou n<strong>et</strong>toyeurs.Là préparation du minerai est la même qu'aumont Pétronelle, Un lavoir est i)lacé vers le basde la montagne.Le minerai du Brimesberg est moins abondant'en hématite que celui du Pétronelle ; <strong>et</strong> quoiquela mine brune compacte contienne moins d'eaude composition que l'hématite, dans le rapport'de ii à 15 , il est moins pesant dans le rapport-de 17 à 19. D'ailleurs , le fer oxydé brun compacte<strong>des</strong> <strong>mines</strong> du territoire de Schleyd en bachest assez souvent à pâte. fine <strong>et</strong> pure, ou nonmélangée de sable quarzeux , qui est très-rare.C<strong>et</strong>te sous,variété forme <strong>des</strong> noyaux frégnensDES ENVIRONS DE BERGZABERN. 233dans celle qui renfermé <strong>des</strong> grains de sable. Ony remarque toujours , disséminés dans sa pâte,<strong>des</strong> points d'un luisant résineux. Le filon renfermeaussi du manganèse oxydé noir ( brand).Le minerai du Brimesberg forme les (3,4o , ou Quantitéo,44 de la charge complète du haut fourneau ad',1enx'tteralice_de Schcenau , qui est à une derni-lieu.e de ces tien.<strong>mines</strong>, <strong>et</strong> qui en consomme par conséquent de700e à 7600 quintaux métriques.Quelques autres exploitations ont eu lieu dansle territoirede Schleydenbach , toutes , diton ,sur le prolongement du même filon.s. I V.111:ine de Jr du mont Homberg.Après avoir tourné le Brimesberg on <strong>des</strong>cend.dans un vallon très-étroit, dominé par de très,hautes montagnes, dont les flancs arrondis sontnus <strong>et</strong> sauvages, <strong>et</strong> dont les cimes pointues, quisouvent portent <strong>des</strong> ruines gothiques, hérissentde toutes parts l'horizon rapproché. La mine defer du Homberg est ouverte à mi-côte de l'unede ces montagnes, <strong>et</strong> l'on -y monte par unepente excessivement roide.Le filon dont les salban<strong>des</strong> d'argile molle sonttrès-variables , <strong>et</strong> dont la puissance très-considérables'élève jusqu'à 4 <strong>et</strong> 5 mètres, court del'E. N. E. à l'O. S. O. en penchant vers le S.S. E., dans <strong>des</strong> couches de grès sableux rougeâtrepar fois séparées par de minces lits d'argile.Ces couches vont du N. N. E. au S. S. O.,<strong>et</strong> s'inclinent vers l'E.L'exploitation a été entreprise en i8io dansun terrain forestier, appartenant à la commune Travaux.d'exploita,tion.


uvriers.234 DES MINES DE FERde Bundenthal , mais n'a donné <strong>des</strong> produitsqu'en 1811. Elle consiste en une galerie de traverse, longue de 32 mètres, qui, sitôt qu'ellea atteint le filon, se partage en deux galeriesd'allongement , terminées chacune par unechambre d'exploitation au moyen <strong>des</strong>quelleson poursuit le gîte de minerai déjà tout percéd'énormes excavations sans boisage, l'extrémitéde la galerie principale.Les vices de c<strong>et</strong>te exploitation sont aussi sensibles, <strong>et</strong> les mêmes que dans les <strong>mines</strong> précédentes.Par-tout le fermier de Scheenau se reposantsur le nombre <strong>et</strong> l'abondance <strong>des</strong> gîtes, ainsique sur un usage exclusif qui a toujours été surabondant,<strong>et</strong> qui est devenu injuste depuis laréunion du pays ; partout, dis-je, il exploitepour le jour <strong>et</strong> non pour le lendemain ; ruine<strong>des</strong> <strong>mines</strong> précieuses que bientôt il abandonne,<strong>et</strong> se soucie fort peu, dans sa possession précaire, de préparer d'avance un grand champd'exploitation par une profonde galerie de recherchequi servirait, au besoin., de galerie d'écoulement.Un maître mineur, trois mineurs, un brou <strong>et</strong>teur, deux casseurs , un conducteur .de traîneaux<strong>et</strong> un laveur, sont ordinairement employésà la mine du Homberg.)ans toutes ces <strong>mines</strong>, le maître mineur estle véritable entrepreneur de l'exploitation ; cequi est un grand vice. On lui donne de o f. go c.à 1 f. io c., suivant les <strong>mines</strong> , par mesure deminerai lavé; <strong>et</strong> sur ce prix il paye tous les ouvrierssubalternes , l'huile <strong>des</strong> lampes , <strong>et</strong> les-réparations d'outils. Un mineur peut faire deçleux à quatre mesures par jour; il donne auxDES ENVIRONS DE BERGZABERN. 235casseurs 3 s. par mesure ; aux laveurs i s. 6 d.par id., autant aux conducteurs de traîneaux,<strong>et</strong> 18 s. par jour au brou<strong>et</strong>teur. La mesure pèse140 kilogrammes.Le minerai se casse <strong>et</strong> se n<strong>et</strong>toie comme au Pr''Para-Brimesberg. On le glisse sur <strong>des</strong> traîneaux jus- tnind.0rniqu'aulavoir qui est au fond du vallon.Sous le rapport de la qualité il peut être en- sa qualité.tièrement comparé à celui du Brimesberg.On fait entrer le minerai du Homberg à la aiiEre'Ëproportion de 0,22 à 0,24 , dans la charge duhaut fourneau de Schcenau , distant d'une fion.lieue. La consommation annuelle est de 4000quintaux métriques environ.Le ruisseau qui coule au pied du Hombergest ici la limite entre les départemens du Bas- 75,Rhin <strong>et</strong> du Mont-Tonnerre. A quelque distance ;ciler.au-<strong>des</strong>sus, dans le vallon, au pied du Weckel- (Niant-Tonbourg, <strong>et</strong> non loin du, Hohenbourg , deuxlierre).hauts châteaux fameux en ce pays, est le villagepauvre <strong>et</strong> solitaire de Nothvveiler, , Mairie deSclurnau , dans léLdernier de ces departemens.Près de ce village, dans la montagne appeléeKeppelszkopp , on a exploité <strong>des</strong> <strong>mines</strong> de fer,de formation entièrement semblable , èt dont ilest lait mention dans le bail <strong>des</strong> forges de Scheenan.Elles sont .abandonnées depuis huit à dixans<strong>et</strong> maintenant tout-à-fait ruinées.S. V.Haut iburneau de Schnau.L'histoire <strong>des</strong> <strong>mines</strong> que je viens de décrirene serait pas complète , si je n'y joignais la statistiquedu haut fourneau où elles ont été uniquementfondues jusqu'ici.Yie;11,


236 DES MINES DE FERLes forges de '''clicenau sont situées dans lehaut vallon de la Sauer, qui traverse l'Alsace, <strong>et</strong>se j<strong>et</strong>te vers Seltz dans le Rhin. Elles se composentd'un haut fourneau , avec deux ateliers demoulerie, l'un en sable, l'autre en terre; de deuxfeux d'affinerie , d'un gros marteau , de deuxfeux de chaufferie , de deux martin<strong>et</strong>s mus par-un seul arbre, <strong>et</strong>d'un laminoir élevé récemmentsans permission.Le haut fourneau a 7 mèt. de haut. La duréede son roulis est de ii mois , quelquefois de Iomois par an. On y fait, terme moyen ,23 chargesentières, ou 46 demi-charges en .24 heures.Chaque charge est composée de Io basches deminerai, lorsque le fourneau va bien, <strong>et</strong> de 8 basches, terme moyen, pendant tout son roulis.'Les minerais sont ceux du mont Pétronelle ,du mont Brimesberg, du mont Homberg , tousde nature semblable <strong>et</strong> purement sciliceux; <strong>et</strong>de Lampertsloch (Bas Rhin) (1). Ce dernier estentièrement argileux. Ils sont fondus ensemble àla proportion de 0,28 du premier, 0,40 du second,0,22 du troisième, <strong>et</strong> 0,10 du dernier.(1) Les minib-es de fer de Lamperisloch sont situées dansla formation tertiaire qui compose une suite de collines onduléesentre la chaîne <strong>des</strong> Vosges <strong>et</strong> la basse plaine d'Alsace,au N. O. du département du Bas-Rhin. C'est dans ce terrainque les nombreuses minières de fer en grains de ce départementsont ouvertes. L'exploitation de Lampertsloch n'estpas de c<strong>et</strong>te nature, mais elle est assise sur une couche d'argileglaise, rouge <strong>et</strong> grise, empâtant <strong>des</strong> morceaux ou blocsirréguliers de minerai de fur compacte , d'un rouge sombre<strong>et</strong> semblable à la sanguine (fer.oxydé rouge terreux ). C<strong>et</strong>tecouche d'alluvion a quatre métres d'épaisseur. Le mineraiest un peu plus pesant que ceux de Bergzabern; il est fusible<strong>et</strong> riche, mais ne donne pas nit bon fer,DES ENVIRONS DE BEECZABERN. 237.La moitié du produit du haut fourneau estaffinée , l'autre moitié est moulée ; <strong>et</strong> clans ledernier cas on diminue principalement la dosedu minerai du mont Pétronelle , que l'on réduit.à 0,20 de la consommation totale, <strong>et</strong> l'on portejusqu'à 0;12 celle du minerai de Lampertsloch.Le poids de la basche <strong>des</strong> minerais mélangés,suivant ces doses, est de 28 kilogrammes.On ajoute dans la charge aux 8 basches de minerais,faisant 224 kilogr. 150 kilogr. de charbon,<strong>et</strong> 4 basches de castine grise compacte <strong>et</strong>schisteuse, tirée de Limbach (Bas-Rhin, à deuxlieues), pesant ensemble 102 kil. Le dos de seslits minces est recouvert d'une écaille de schisteargileux d'un gris clair.Ces minerais mélangés rendent d'après leslivres de la forge, 0,26 à 0,28 de fonte ;.ce quime paraît très-faible, comparativement à la te,neur en p<strong>et</strong>it <strong>des</strong> minerais de fer bruns.Il résulte de là que l'on brûle environ 2,5 decharbon pour obtenir une partie de fonte.; ce,qui est beaucoup, <strong>et</strong> démontre la .difficile fusibilitédu minerai , malgré la grande addition,de castine. Le pied cube de charbon neuf dechêne <strong>et</strong> de hêtre pèse à Schoenau 14 liv. uncinquième, <strong>et</strong> un peu moins.-Quand le fourneau va bien, le laitier est d'un.gris clair, verdâtre ou bleuâtre, huileux; il estpeu ou n'est point translucide sur les bords, <strong>et</strong>ne renferme qu'une assez faible quantité de grenaillesde fonte, <strong>et</strong> de noyaux de quarz blancnon fondu.La fonte en gueuses est d'un gris clair, à grosgrains. On aime que la fonte moulée soit .d'ungris plus sombre. Celle-ci, lorsqu'on en casse <strong>des</strong>


238 DES MINES DE FER <strong>et</strong>c.morceaux minces , offre surfles bords un grainbeaucoup plus fin que le milieu, <strong>et</strong> tellementque l'aspect de la texture passe presqu'au cornpacte,ce qui doit être, puisque le refroidisse- -ment, beaucoup plus prompt <strong>des</strong> bords ,troubl<strong>et</strong>oute cristallisation intérieure qui se manifestepar les grains.L'irisation vive qui brille aux rayons du soleil,sur les cassures fraîches, prouve que les moléculesde fonte se groupent en tninces lamelles,que l'on appelle le grain de la !blue.Celle-ci donne un fer d'excellente qualitéqui surpasse de beaucoup le fer de toutes lesforges de ce pays. Aussi l'on vend le quintal métriquede fonte en gueuses au prix de 19 à 20 fr.sur place, aux forges du. Bas-Rhin, pour améliorerleurs produits. La cassure du fer de Schcenauest d'un 0-ris brillant <strong>et</strong> clair, mêlée de nerfs<strong>et</strong> de grains ; ces derniers sont autour de la barre<strong>et</strong> les nerfs au centre.C'était avec les minerais bruns de Bergzabernque l'on fabriquait autrefois l'acier naturel de.Deux-Ponts , assez renommé. On a tenté, dansces dernières années, de reprendre c<strong>et</strong>te fabricationà Scheenau , <strong>et</strong> c<strong>et</strong> essai avait été avantageux.Ce fait serait à citer en faveur de ceuxqui croient que le manganèse est, sinon nécessaire,du moins favorable à la production del'acier ; car on a vu que les minerais du montPétronelle contenaient une quantité de manganèseassez considérable.Nota. Le dernier traité de paix, rectifiantla limite septentrionaledu département du Bas-Rhin, en a séparé le cantonde Dahn, qui .fait maintenant partie de l'Allemagne. Ainsi239les <strong>mines</strong> de fer du mont Brimesberg on de Sehleydenbachdu mont Homberg ou de Bundentbal , <strong>et</strong> la mine de plombphosphaté d'Er' en bach , sont perdues pour la France, de mêmeque le haut fourneau de Schoenau. Les <strong>mines</strong> du mont Pétronelleou de Bergzabern , restent seules fran.çaises.ANNONCESCONCERNANT les Mines , les Sciences <strong>et</strong>les Arts.GLOBE TERRESTRE;Par J. 13. Poutsox , Géographe (1).CET ouvrage , adopté pour l'instruction publique par SonExcellence le Grand-Maître de "Université de France, estréduit, d'après le grand Globe de MM. MENTELLE <strong>et</strong>PcnasoN , exécuté par ordre du Gouvernement, <strong>et</strong> placéaux Tuileries , dans la galerie de Diane.Ce nouveau Globe, d'une sphéricité parfaite, a un pied4 lignes ( pied métrique ) de diamètre ; il est supporté parun pied formant une colonne tronquée d'ordre toscan,soutient quatre quarts de cercle portant l'horizon <strong>et</strong> un méridienen cuivre , exécutés avec tant de soin , que leursdivisions se proj<strong>et</strong>tent parfaitement sur celles du Globedont ils sont extrêmement rapprochés. L'ensemble est d'uneff<strong>et</strong> on ne peut plus agréable à l'oeil.Quant à la partie géographique, rien n'a été négligé pourlui mériter tous les suffrages. Les matériaux employés sontceux que le Gouvernement avait fournis pour le Globe <strong>des</strong>Tuileries. On s'est servi , en outre, pour l'Amérique méri-(1.) Voyez le Moniteur, les Journaux <strong>des</strong> Débats, de Paris, laGwtte de France<strong>et</strong> le Mercure , du commencement de janvier 1834,


240ANNONCES.dionale <strong>et</strong> le Mexique., de Cartes iné,dites du célèbre voyageurbaron de 1-n1,133ot:or ; pourla-Nouvelle-Hollande <strong>et</strong> lesîles du Grand-Océan (Océanique) ) , <strong>des</strong> découvertes égalementinédites' de M. FREYCINET <strong>et</strong> pour l'Afrique, septen7trionalè, <strong>des</strong> ingénieuses observations du savant M. MALTE -BRUN.La gravure , tant pour le trait que pour les montagnes <strong>et</strong>la l<strong>et</strong>tre , a été exécu ér par d'habiles artistes.L'élégance de ce Globe, <strong>et</strong> les nouvelles découvertes géographiquesqu'il présente le rendent le complément nécessairede toute beile bibliothèque. Il peut également ornerun salon une galerie ou un cabin<strong>et</strong> d'étude.Quoique le pied soit d'une forme très-agréable , <strong>et</strong> peintavec le plus grand soin, M. Pichon, ingénieur en instrurnenSde riehématiques (1), chargé de la partie mécaniquedu Gobe ise charge (l'en faire exécuter d'une forme différente'ou d'une plus grande richesse, pour les personnes quile désireront ainsi.Le Globe <strong>et</strong> sen pied doré <strong>et</strong> verni, sont du prix de 2.zo fr.,<strong>et</strong> de 2.4o fr. quand la- colonne est en bois d'acajou.A Paris, chez l'AUTEUR, piace de l'Estrapade, n°. 34,BauNoT-LABBm. , Libraire de l'Université, quai <strong>des</strong> Augustin,d. 33 5 CHARLES PIQUET , Géographe-Graveur, ,place de 'la Monnaie ,no. 17; <strong>et</strong> chez les principaux Mar-" .éhands de Géographie.(s) Rue de la Vieille-Estrapade , n°. 27.ERRA T UM.N.. 206 , février 1814 ( Mémoire de. M. Alex. Brongniart ):Page 35, ligne 16 , TEn.BAlys rxrt,o/artEs lir, TERRIIti",,PYTIOGENESingasesek,rceedamilaJOURNAL DES MINES.N°. 208. AVRIL 1814.AVERTISSEMENT.Tomes les personnes qui ont participé jusqu'à présent, ouqui voudraien t participerpar la suite, au Jourizal <strong>des</strong> Mines,soit par leur correspondance, soit par l'envoi de Mémoireso <strong>et</strong> Ouvrages relatifs à la Minéralogie <strong>et</strong> aux diverses Sciencesqui se rapportent à l'Art <strong>des</strong> Mines, <strong>et</strong> qui tendent à son perfectionnement,sont invitées à faire parvenir leurs L<strong>et</strong>tres<strong>et</strong> Mémoires, sous le couvert de M. le Comte LAumorm ,'Conseiller d'Etat , Directeur-général <strong>des</strong> Mines, à M. GILLET-LAUMONT ,Inspecteur-général <strong>des</strong> Mines. C<strong>et</strong> Inspecteur estparticulièrement chargé, avec M. TREMERY , Ingénieur <strong>des</strong>'Mines, du travail à présenter à M. le Directeur-général, sur:le choix <strong>des</strong> Mémoires, soit scientifiques, soit administra-;tifs, qui doivent entrer dans la composition du <strong>Journal</strong>'<strong>des</strong> Mines; <strong>et</strong> sur tout ce qui concerne la publication dec<strong>et</strong> Ouvrage.ESSAI'SUR LES ROCHES CORNÉENNES;Par M. Tt NIOLL'ON CALMELET, Ingénieur en chef au Corps.royal <strong>des</strong> Mines.LÀ langue de la géologie, comme celle <strong>des</strong>sciences naissantes , est incomplète <strong>et</strong> incertaine.Chaque peuple savant a la sienne, maisqui lui est propre, <strong>et</strong> ne saurait âtre transportéeailleurs qu'avec beaucoup de précaution <strong>et</strong> deFolume,, 35, n°. 208.Imperfectionsde lalangue géo.logique.


SUR LES ROCHES242critique. Les termes employés par les géologuesallemands ne sont <strong>des</strong> expressions fidèlesqu'autant qu'on les applique anx roches dela Hesse <strong>et</strong> de la Saxe. La géologie italienneest née de l'observation <strong>des</strong> volcans éteints dela Lombardie, de la Toscane, <strong>et</strong> <strong>des</strong> volcansbrûlans de la Terre de Labour ; elle est principalementune géologie volcanique. Mais lesproduits de ces incendies souterrains, variantavec les roches profon<strong>des</strong> qu'ils travaillent, nepeuvent en tous lieux recevoir exactement lesnoms créés pour <strong>des</strong> groupes de volcans quis'avoisinent. On pourrait suivre encore le développementde c<strong>et</strong>te vérité, que la languegéologique n'est par--tout qu'une langue topographique.De c<strong>et</strong> état de choses naît un granddéfaut pour tous les écrits dont c<strong>et</strong>te scienceest le suj<strong>et</strong>. Leurs auteurs puisent dans les auteursaccrédités les termes dont ils font usage ;ils plient, avec plus ou moins d'adresse, unenature vaste <strong>et</strong> variée à ce langage d'empruntqui est uniforme <strong>et</strong> borné ; de là les fausses applications,les <strong>des</strong>criptions vagues <strong>et</strong> les graveserreurs. La plupart de nos roches portent <strong>des</strong>noms saxons <strong>et</strong> suédois qui accusent notre insuffisance,<strong>et</strong> con viennent bien ou mal à l'obj<strong>et</strong>Nécessité nui les reçoit. La géolouie je ne crains pointde créer une -Itangue flou_ de le dire, parce que j' en b ai la conviction intime, ne fera <strong>des</strong> progrès permanens ott réelsqu'a l'époque où un homme d'un coup-d'oeilvaste , d'un discernement délicat , d'une richeexpérience , fouillant dans les archives déjàvolumineuses de c<strong>et</strong>te science , prenant leschoses de plus haut <strong>et</strong> de plus loin , réunirace qui doit être réuni, divisera ce qui doit êtrecoRNE'EriNEs 243divisé-, <strong>et</strong> fondra tous ces idiomes locaux enune seule langue fixe <strong>et</strong> générale.Non que je prétende que c<strong>et</strong>te langue puissealors être complète ;.la science sera finie lorsquel'on sera parvenu à ce point ; <strong>et</strong> de toutesles sciences la moins près de son terme, estcertainement la géologie qui embrasse un<strong>et</strong>elle infinité de variétés ou d'accideris. Mais lamarche ou la méthode de nomenclature seratracée, <strong>et</strong> toutes les généralités étant bien connues, on peut dès ce moment la rédiger ; onsaura comment il faudra remplir les cadresvi<strong>des</strong> , lorsque les obj<strong>et</strong>s qui doivent y entrerse présenteront ; les mots auront une acceptionprécise , <strong>et</strong> il s'opérera en géologie une révolutionanalogue à celle qui, de la chimie informe<strong>et</strong> vague de Beccher <strong>et</strong> de Stahl , fitnaître la chimie exacte <strong>et</strong> régulière de Lavoisier.Ces considérations me semblent à leur placéen tête de ce p<strong>et</strong>it écrit qui a trait aux rochescorliéennes. Qui ne sait que ce nom trop restreint par les uns, trop généralisé, mais faussementappliqué par les autres , ne présente aujourdlintaucunsens bien n<strong>et</strong> à l'esprit ? Il réveilleun assemblage confus d'idées ; <strong>et</strong> j'ai raison, je crois , lorsque j'avance qu'aucun .géologue, quelque instruit qu'on le suppose ,saurait donner de ces: roches une définitionpositive <strong>et</strong> satisfaisante. On disserte sur elleson ne les définit point (1).(1) Ceci était écrit lorsque j'ai relu dans une l<strong>et</strong>tre d'unsavant professeur de Genève à M. Gill<strong>et</strong>-Laurnont , le passagesuivant qui s'accorde 3ingu1ièrement avec rua pensée <strong>et</strong> laQConfusionnée de l'abusdu nomde cornéenne.


Quellessont les rochesdiversesqui ontreçu cenom?244 SUR LES ROCHESDans l'origine, les noms de roches cornées,.cornéennes <strong>et</strong> traps , en français, <strong>et</strong> ceux d<strong>et</strong>rap <strong>et</strong> hornschieler, , en allemand, pouvaientêtre regardés comme équivalens ; car les uns<strong>et</strong> les autres, étant dans lés deux langues aussivagues , signifiaient autant ou aussi peu. Cependanton pourrait dire que les cornéennesou caps <strong>des</strong> Français étaient en général <strong>des</strong>roches .primitives , <strong>et</strong> que les traps <strong>des</strong> Allemandsétaient secondaires 'ou. stratiformesd'une formation contemporaine <strong>et</strong> mêlée àrend avec une expression forte, spirituelle <strong>et</strong> piquante qu'autorisaitla familiarité d'une l<strong>et</strong>treSi l'on me demandait ce qu'est la roche de corne ou la.cornéenne ,je répondrais que je n'en sais encore riezz ,puisqu'iln'y a pas d'auteur qui ne l'habille à sa volonté, <strong>et</strong>qui ne lui donne <strong>des</strong> habits de rechange avec toutes lescouleurs possibles. Quant à moi, j'en' ai banni le nom demon répertoire géologique, parce que les roches de cornene ressemblent, pas du tout à une substance cornée, <strong>et</strong>parce qu'il est -plus simple de les placer dans d'autresgenres mi elles entrent bien plus naturellement. (<strong>Journal</strong><strong>des</strong> Mines ,n0. 113 , tome 19Je ne sais précisément quels sont les genres dont M. Jurineveut parler ; mais je crois que l'on doit ne reconnaître en géologieque <strong>des</strong> genres géologiques, indépendans de la composition, du mode d'agrégation , de l'aspect, <strong>et</strong>c. , c'est-àdire,que l'a division <strong>des</strong> roches doit être basée sur les époquesde formation. C<strong>et</strong>te belle idée est de Werner. Or lescornéennes, mauvais nom dont je me sers comme de tantd'autres en attendant mieux, <strong>et</strong> auquel on verra par la suitede ce Mémoire que j'attache une acception encore plus étendue,mais aussi plus régulière que celle qui lui a été donnéejusqu'ici, sont presque tolites d'une même époque de formation, <strong>et</strong> forment un <strong>des</strong> termes de la grande série <strong>des</strong> rochesprimitives. Un p<strong>et</strong>it nombre se range dans les roches intermédiairesou de transition. On ne pourrait donc les faire entrerque dans deux genres au plus.CORNLENNES. 245celle <strong>des</strong> basaltes qui en faisaient partie. Depuison a tenté sur ce point une réforme qui, conduitedans les deux pays dans un différent esprit, a écarté beaucoup ces termes l'un del'autre <strong>et</strong> a circonscrit dans <strong>des</strong> bornes plusou moins étroites., plus ou moins naturelles,leur acception primitive.Les anciens géologues français ont nomméroches cornées, une multitude de roches quin'avaient rien de commun entre elles, si ce n'estl'énigme qu'elles présentaient sur leur compositionintégrante, aux savans qui leur donnaientce nom.Les géologues français les plus modernes définissentla cornéenne comme un mélange intimed'amphibole <strong>et</strong> d'argile ; c<strong>et</strong>te définitionest une sorte de divination , car je ne connaisaucun fait direct qui la prouve. Ils réserventcomme qualification le nom de trap aux variétésles plus dures de c<strong>et</strong>te roche-.Chez lesFrançais.Les géologues allemands on plutôt le célèbre chez lesWerner, qui est le chef de la nouvelle école, Allemands.donnent maintenant au mot de trap une acceptionbeaucoup plus étendue ; <strong>et</strong> ce qui ne désignequ'un accident d'agrégation chez les savansfrançais, indique au contraire pour lesAllemands une classe très - considérable, oùplusieurs familles de roches , _principalementcaractérisées par la hornblende qui s'y trouvepresque pure dans les fOrmations les plus anciennes,diminue dans les subséquentes en semélangeant avec te.feldspath , <strong>et</strong> dégénère peuà peu en une espèce d'argile endurcie ferrugineuse<strong>et</strong> noirdtre. (Brochant, t. 2 , .p. 581 ).Le trap -de Werner comprend donc l'ancienQ3


246 sun LES ROCHEStrap <strong>des</strong> Allemands ( trap secondaire), <strong>et</strong> l'ancientrap <strong>des</strong> Français (Irap primitif), exceptéle kieselschiefer, <strong>et</strong> certain thonschiefer qu'autrefoisen France on, appelait encore trap. LesAllemands n'ont d'ailleurs aucun nom qui répondeà celui de cornéenne celui de hornschiefe r est abandonné ; celui de hornsteins'applique aux silex <strong>et</strong> aux pétro-silex , <strong>et</strong> l'épithètede corné (horrt) , dont ils font un fréquentusage, se donne, <strong>et</strong> souvent sans raisonconnue, à <strong>des</strong> minéraux de natures très-diverses.La cornéenne actuelle <strong>des</strong> Français auraitdonc pour synonymie quelques variétés seulementdu trap primitif <strong>des</strong> Allemands , <strong>et</strong> ceseraient celles à pâte homogène, ou dont lesélémens seraient intimement fondus l'un dansl'autre. Il faut y ajouter le kieselschiefer, schistedur, gris -noirâtre ou ronge, qui offre une variétévulgairement nommée pierre de Lydie(cornéenne lydienne de Brongniart)., dont nila nature ni le gisement ne sont bien,connus.Le court tableau annexé à ce Mémoire, <strong>et</strong> quel'on aurait pu rendre plus long , mais aussiplus embrouillé , présente d'une manière synoptiquec<strong>et</strong>te synonymie délicate.On voit,par ce qui précède, que les deux écolesse rapprochent en ce point , que l'amphiboleest.considéré comme élément essentiel ou fondamental<strong>des</strong> traps allemands , <strong>et</strong> <strong>des</strong> rochescornéennes françaises. Mais le nom adopté parles Allemands est tout géologique, indépendant<strong>des</strong> caractères extérieurs, <strong>et</strong> c'est la formationseule qui le décide ; tandis que le nom français,n'étant actuellement fondé que sur <strong>des</strong> carac-CORNiENNES. 247tères minéralogiques, est devenu étranger à lascience pour laquelle il avait été inventé.ncone -Tel est , pour le dire en passant , l'inconvénientd'avoir appliqué à un genre de pierres nZl<strong>et</strong>r lafort circonscrit , le nom très-généralnéenne. Ce nom, ainsi que beaucoupdoit être exclus d'une méthode minéralocbi- 1161."1°que, <strong>et</strong> c'était à la géologie qu'il fallait le ré- gigue.server. M. l'abbé Haiiy , dont le nom se lie àtant d'idées neuves <strong>et</strong> judicieuses sur ces matières, voyant les choses d'un point de vue philosophique,a soigneusement évité de confondrece qui devait être séparé' <strong>et</strong> n'a point allié lestermes hétérogènes de deux sciences très-distinctes.M. Werner, qui n'a pas eu la mêmeréserve, qui a rangé parmi les pierres simplesplusieurs roches qui ne le sont pas, a senti n é anmoinsque le nom de trap , qui jouait à peuprès le même rôle parmi les savans allemandsque parmi nous celui de cornéenne , n'étaitpoint, <strong>et</strong> ne devait jamais être un nom minéralogique.Embarrassé dans ce chaos de science beaucoupplus-gênant qu'une ignorance complète,j'adoptai la définition <strong>des</strong> traps donnée parWerner, <strong>et</strong> développée avec une grande n<strong>et</strong>t<strong>et</strong>édans l'ouvrage de M. Brochant. J'essayaidonc de rapporter les cornéennes que je rencontraià un, mélange de hornblende <strong>et</strong> defeldspath. Il me fallut bientôt quitter ce s-ystêtued'une séduisante simplicité. J'observaiun très-grand nombre de cornéennes primitivesou intermédiaires, qui ne se rattachaientpoint à c<strong>et</strong>te composition locale <strong>et</strong> particulière,<strong>et</strong> qui par conséquent offraient <strong>des</strong> variationsQ.4de cor- languegàé°,*d'autres, langgTeemi.,


2'48 SUR LES ROCHESextrêmes dans les caractères extérieurs qu'unhabite minéralogiste leur a récemment assignés(Voyez Brongniart ).Nouvelles Enfin j'ai pu visiter une contrée qui a dissipéolzu: mes inquiétu<strong>des</strong> , <strong>et</strong> m'a fait voir clairementcomposition que les idées alleman<strong>des</strong> <strong>et</strong> françaises , sur les<strong>des</strong> cornéennes.traps <strong>et</strong> les Cornéennes, étaient loin d'êtreexactes 3 que l'inexactitude venait, <strong>des</strong> deuxcôtés, de ce qu'on ne s'était point arrêté commeon le devait à une définition de gisement, maisque l'on avait voulu -y joindre une définition decomposition.Coup.(Pceil Ilest,au centre de la chaîne <strong>des</strong> Vosges, auxsur la cons- confins <strong>des</strong> départernens <strong>des</strong> Vosges <strong>et</strong> du Bastitutiongéologiquedu Rhin., un p<strong>et</strong>it pays autrefois nommé comté dePays appelé Steinthal ou da Ban de la Roche. On diraitBan de lala roche,que ce pays dort un nom particulier, <strong>et</strong> sa distinctiond'avec les pays d'alentour, à la compositionparticulière de ses montagnes ; car sesanciennes limites seigneuriales étaient aussi àtrès - peu près ses limites géologiques ; C'estcomme une île granitique ou primitive aulieu <strong>des</strong> Montagnes de grès sableux rouge, pierresi abondante dans c<strong>et</strong>te chaîne qu'elle composepresque en entier.M. de Di<strong>et</strong>rich, dans son excellent ouvrage<strong>des</strong> Gîtes <strong>des</strong> Minerais de la France ( tom. 2,pag,. 209 ) , donne une indieation sommaire dec<strong>et</strong>te formation. Il regarde les roches granitiquesdu Ban de la Roche comme étant <strong>des</strong>roches primordiales ; mais, par une contradictioninexprimable , il insinue que le granite,le schiste <strong>et</strong> la pierre de sable de ces cantons,pourraient être rapportés à la même époque deformation. C<strong>et</strong>te observation est juste, commeCORNÉENNES. 249on le verra plus bas, quant aux roches granitiques<strong>et</strong> schisteuses ; elle cesse tout-à-fait del'être pour le grès ou la pierre de sable form.éebien postérieurement, <strong>et</strong> l'on. doit considérer leBan de la Roche auquel il faut joindre l'ancienneprincipauté de Salin qui lui est Contigué,comme la formation primitive <strong>des</strong> Vosgesque n'ont point recouverte les grès ronges quipar-tout ailleurs lui servent de manteau (i).Les bancs <strong>des</strong> montagnes du comté du Ban dela Roche courent généralementde l'E. N. E.à l'O. S. O. <strong>et</strong> penchent au S. S. E. Ce sont,3°. <strong>des</strong> roches granitoï<strong>des</strong>, par fois porphyroï<strong>des</strong>,à grains de feldspath cristallisé oucompacte, de mica, d'amphibole, de quartz,généralement combinés deux à deux, <strong>et</strong> offrant-les noMbreuses variétés que l'on doit attendrede la diversité de ces combinaisons, <strong>et</strong> <strong>des</strong> dosesrespectives <strong>des</strong> principes intégrans ; 2°. <strong>des</strong>roches à pâte homogène plus ou moins compacte, généralement d'un gris -noirâtre , <strong>et</strong>( A partir de la limite méridionale du département duBas-Rhin, la formation primitivequi sert de base à la chaîne<strong>des</strong> Vosges, se montre encore à découvert en quelques pointsdu cours de ses montagnes, notamment près <strong>des</strong> forges duJgerthal , où se trouve en place une belle roche granitoïde,d'un gris-rose clair, tach<strong>et</strong>ée d'un noir brillant, <strong>et</strong> composéede feldspath gris lamelleux ; de mica noir d'un éclat trèsvifsd'amphibole noir lamelleux , <strong>et</strong> de p<strong>et</strong>its grains hyalinsd'un beau rouge de rubis , plus ou moins arrondis, quisont probablement du quartz ou peut-être <strong>des</strong> grenats. Enfinà une longue distance de lé. s'élève , au milieu <strong>des</strong> fertilesplaines du Palatinat, leMont-Tonnerre, isolé de toutes parts,porphyroï<strong>des</strong>, qui se rattachentaux Vosges, dont il est vers le Nord le dernier chat -formé de roches feldspathiques <strong>et</strong>non , par une chaîne souterraine <strong>et</strong> invisible


250 SUR LES ROCHESpar fois d'un gris-blanc, offrant l'aspect <strong>des</strong>cornéennes <strong>et</strong> <strong>des</strong> pétro-silex. C'est dans cesroches que se trouve en bancs qui alternentavec elles, le calcaire cristallin exploité commecastine à Framont , <strong>et</strong> autrefois comme marbreau territoire de Schirmeck; c'est aussi dans leàmon tag-nes qu'elles forment , que sont situéesles célèbres <strong>mines</strong> de fer de Frarnont , <strong>et</strong> lesfilons de fer de Rothau (1) 3 30. <strong>des</strong> schistesargileux rouges , verts ou noirs, à feuill<strong>et</strong>splus ou moins épais, plus ou moins déterminés,qui sont évidemment une dégénérescence<strong>des</strong> roches précédentes qu'ils recouvrent, <strong>et</strong>(i) Les exploitations de fer de Framont sont actuellementau nombre de quatre, connues sous les noms de minerouge, verticalement profonde de ioo mètres; mine grise,mine noire <strong>et</strong> mine jaune, qui s'éterndent principalementdans le sens horizontal. Les deux premières sont creuséessur <strong>des</strong> bancs épais de cornéenne fortement imprégnés defer oligiste rouge, micacé, <strong>et</strong> même en p<strong>et</strong>its cristaux. Au<strong>des</strong>sousdu banc de minerai rouge <strong>et</strong> dans la même mine,se trouve , séparé par une couche de cornéenne moins ferrugineuse<strong>et</strong> inexploitée, un banc do mine bleue (mineraivert ) ; c'est une cornéenne où le minerai est mélangé deveines d'amphibole vert terreux. La troisième exploitationest creusée au fond d'une longue galerie de traverse dans lacornéenne , sur d'étroites fissures qui entrecoupent le rochercalcaire, <strong>et</strong> sont remplies d'une argile glaise noire,tantôt stérile, tantôt toute parsemée de paill<strong>et</strong>tes micacéesde fer oligiste. Pour visiter c<strong>et</strong>te mine, il faut <strong>des</strong>cendre,ramper, re<strong>des</strong>cendre, ramper encore dans ce labyrinthe defissures étroites , heurté , froissé mille fois par les paroisbrutes <strong>et</strong> ru<strong>des</strong> de la pierre calcaire que l'on n'entaille pas.La quatrième enfin est de même ouverte à l'extrémité d'une.galerie qui coupe la cornéenne, sur de vastes filons ou largescavités du rocher, remplies d'une terre ou gravier tout entrecoupéde veines de fer oxydé brun très-dur, passant trèssouventau fer brun hématite.CORNÉENNES. 251dont on suit la transformation, ou le passagegradué à ce nouvel état, en allant du Ban dela Roche au val de Ville. Ces schistes par lesquelsse termine c<strong>et</strong>te formation , se prolongentle long du bord gauche de ce vallon :on y a fait à Breitenbach <strong>des</strong> recherches d'ardoise.. En observant attentivement la plupart de cesroches , on est conduit à les diviser, sous lerapport de leurs principes intégrans , en troisprincipales séries , savoir : roches composéesd'amphibole <strong>et</strong> de fr/dspath; roches composéesde feldspath <strong>et</strong> de quartz ; roches composéesde feldspath <strong>et</strong> de mica. A quoi ilfaut ajouter comme appendice les roches d'unaspect homogène. Les trois premières divisionspassent de l'une à l'autre, <strong>et</strong> sont évidemmentcontemporaines : on suit leurs transformations,à partir de la roche d'amphibole pur ou de cellede feldspath pur, qui sont les plus simples , <strong>et</strong>dont la première est la plus rare ; de là on passeaux roches d'amphibole <strong>et</strong> de feldspath ; ensuitela dose relative de celui-ci devient de plus enplus considérable ; le quartz <strong>et</strong> le mica paraissent<strong>et</strong> augmentent en quantité , ce qui constitue <strong>des</strong>roches g,ranitdi<strong>des</strong> à trois substances. Ces rochesne sont réellement qu'accidentelles dans c<strong>et</strong>teformation, <strong>et</strong> n'y paraissent que comme transitionentre deux roches à deux substances,ordre permanent de composition auquel tendentces agrégats cristallins, ce qui induirait à croirequ'aux différens pério<strong>des</strong> de l'époque où ils ontété formés, il n'y avait toujours dans le liquideon fluide formateur que deux de ces espècesminéralogiques en présence.Divisiofl<strong>des</strong> roches,du ban dela roche ,d'aprèsleurs étémensd<strong>et</strong>cioori tn.posi,


.252 sirR LES ROCHESRoches Les variétés de la première série, sont :d'ainphibo.le <strong>et</strong> de feld- 1°. Une roche granitoïde à p<strong>et</strong>its grains,spath don- cristauxriant naissauceà (les légèrement verdâtre , <strong>et</strong> d'amphibole i7ert-noi-entrelacés, formée de feldspath grisroches àPâ- râtr<strong>et</strong>e homogène.plutôt grunstein granit);en doses à peu près égales (siénite ou20. Une roche idem , d'un gris-rougeâtreassez semblable, au premitr aspect, an graniteégyptien,. Tantôt c'est Je feldspath lamelleuxrose qui domine, tantôt c'est l'amphibole noirverdâtre'feldspath terreux, serpente dans la pierre enqui, se mélangeant en outre avec leveinules d'un vert-blanchâtre ;3°. Une roche granitoïde en p<strong>et</strong>it, <strong>et</strong> porphyroïdeen grand. (porphirartiger grunstein),où le feldspath lamelleux <strong>et</strong> -nacré se détache.sur un fonds de feldspath passant à la texturecompacte, mélangé de gros grains d'amphibolenoir-verdâtre. Le mica brunâtre <strong>et</strong> éclatantcommence à paraître en p<strong>et</strong>ite qaantité , <strong>et</strong>comme principe accidentel;4°. Une très-belle roche granità-porphyroïderougeâtre à base de feldspath, passant autissu compacte ou au pétro - silex rouge depourpre , sur lequel se détachent de grosnoyaux de feldspath lamelleux, <strong>et</strong> <strong>des</strong> grainsplus p<strong>et</strong>its d'amphibole vert-noirâtre , avecnoyaux accidentels de quartz hyalin gris.Roches C<strong>et</strong>te roche est un passage à la seeonde série..5°. Une roche granitoïde blanchâtre, à grainsspath nié- moyens , formée de feldspath , d'amphibole <strong>et</strong>le",'Teérseà, de mica brunâtre; ces trois élémens , quandon roches àleurs grains diminuent de grosseur, se fondentois sid.1 un dans l'autre en une ..pâte d'abord grenue,CORNÉENNES. 253cristalline , <strong>et</strong> sensiblement homogène , puis tances dontout-à-fait compacte. La roche alors est d'un s'',a",t,en:',1-esgris-noirâtre , <strong>et</strong> par son aspect ne se distingue è: rochesnullement d'une cornéenne ordinaire. Un ,pâte homomêmemorceau offre ces passages très-remarquables.6°. Une roche granitoïde offrant d'une part un.mélange à très-p<strong>et</strong>its grains, de feldspath <strong>et</strong> d'amphibole,<strong>et</strong> de l'autre part un inél ange de feldspathblanc, mat, un peu verdâtre, <strong>et</strong> de lamelles demica noirâtre. Ces deux variétés de compositionsont comme fondues l'une dans l'autre,<strong>et</strong> la seconde se rattache à la troisième série.Toutes les roches qui précèdent contiennentpar fois de légères traces de fer sulfuré ; il n'enest plus de même <strong>des</strong> suivantes, <strong>et</strong> la pyrite en.ce pays Semble être exclusivement associée àl'amphibole ; c'est toujours dans lés grains dece minéral qu'elle est logée. De là naît un caractèreempirique , à mon avis infaillible , dereconnaître si une cornéenne ou roche à pâtehomogène provient ou non- d'une roche granitoïdeamphibolique.On. distingue parmi les variétés de la seconde Roches defeldspath <strong>et</strong>série ,de quartz7'. Une -très-belle roche granitoïde d'un donnantrouge de pourpre, assez semblable pour l'as- reis"rae",cheesàpect , <strong>et</strong> quant à sa partie feldspathique , à laa.à pâte AUrocheno. 4, mais dont l'amphibole a disparuentièrement remplacée par de gros grains dequartz hyalin gris qui forme un <strong>des</strong> élémensessentiels. Dans un autre morceau de. rochegranito-porphyroïde , la pâte est de feldspathentièrement mêlée de quartz discernable , <strong>et</strong>les cristaux sont de feldspa.th lamelleux.


254 SUR LES ROCHESBoches de La troisième série, qui est la plus abondante,feldspath <strong>et</strong> offrede micales principales variétés suivantes.donnant 8°. Une roche granito-porphyroïde,naissance à d'un gris<strong>des</strong> roches plus ou moins rougeâtre, à base de feldspathà pâte ho- lamelleux, sur laquelleogène.se détachent <strong>des</strong> lamellesplus ou moins abondantes de Mica noirâtre, <strong>et</strong>par fois aussi <strong>des</strong> cristaux de feldspath.Les doses respectives <strong>des</strong> deux substances,la grosseur de leurs grains , les nuances deleurs couleurs, donnent à c<strong>et</strong>te roche <strong>des</strong> aspectstrès-variés, <strong>et</strong> fort différens les uns <strong>des</strong>autres.9°. Une roche porphyroïde grise, à base defeldspath-demi-compacte , très-sec au toucher,parsemée de lamelles de mica noir.io°. Une roche granito - porphyroïde d'unbris-noirâtre , à base de feldspath assez intimementmélangé avec du mica noir très-abondant,<strong>et</strong> à noyaux de feldspath lamelleux d'unblanc mat.il°. Une roche granito-porphyroïde , à basede mica noirâtre en lamelles entrelacées <strong>et</strong> trèsabondantes,avec noyaux de feldspath rougeâtre.Roches à Les roches d'un aspect homogène sont noirespâte homo- rouges, d'un gris-noir <strong>et</strong> grises.pène prove-Les premières, qui sont rares, se composentnain <strong>des</strong> ro-clipstoï<strong>des</strong> précédentes.grani- uniquement d'amphibole en très-fines aiguillesentrelacées; elles contiennent presque toujoursdu fer sulfuré d'un jaune d'or.Les secon<strong>des</strong> sont a <strong>des</strong> roches purement pétro-siliceuses; leur couleur est alors un rougede pourpre très-sombre. Elles présentent,plupart, <strong>des</strong> caractères minéralogiques du pé-CORNÉENNES. 255tro-silex. Leur pâte est compacte <strong>et</strong> fine ; leur'cassure conchoïde ; elles sont scintillantes anbriqu<strong>et</strong>. b Des roches rougeâtres, à pâte coinpacte,à cassure écailleuse <strong>et</strong> lustrée. Ce derniercaractère provient d'un mélange intimedu quartz au feldspath ; la présence du premierde ces élémens est prouvée par de très-p<strong>et</strong>itsgrains de quartz hyalin pur , disséminés surc<strong>et</strong>te pâte.Les troisièmes, en général peu étincelantessous l'acier, ,. présentent presque toujours unenuance verdâtre , <strong>et</strong> <strong>des</strong> mouch<strong>et</strong>ures cle fersulfuré qui doivent faire rapporter leur origineà l'amphibole ; d'ailleurs, ce minéral y paraîtquelquefois sous la forme d'aiguilles lamelleuses,avec quelques lames de feldspath ou quelquesnoyaux de quartz hyalin. C<strong>et</strong>te roche offre,au somm<strong>et</strong> de la colline no mmée.p<strong>et</strong>it Donnomde Mingu<strong>et</strong>te , près de Rothau , un très-joliescarpement isolé de toutes parts, <strong>et</strong> naturellementpartagé en gradins symétriques qui vonten diminuant de la base au somm<strong>et</strong>. Elle estla seule de ces roches à pâte homogène quisatisfasse à l'idée de composition qu'ont de lacornéenne les minéralogistes français, <strong>et</strong> l'onpeut la rapporter exactement à la cornéenn<strong>et</strong>rap de Brongniart.Les quatrièmes enfin sont moins distinguéespar leur couleur , qui varie du gris -noir aubrun-rougeâtre, que, par leur- propriété d'étincelersous le briqu<strong>et</strong>, <strong>et</strong> de faire effervescenceavec l'acide nitrique. On y remarque de nombreusesveines calcaires cristallines. , mais lapâte en est aussi tout imprégnée, puisque par-.tout ou -à peu près partout , elle fait efferves-


.(1)256 suri LES ROCHEScence. Il paraît que la chaux carbonatée primitivey est intimement unie avec l'amphibole,<strong>et</strong> peut - être avec le feldspath. Je n'ai riendécouvert qui ait pu me l'apprendre aveccertitude , mais j'avais observé, à Une trèsgrandedistance de là, dans le départementde la Sarre, entre Niedervvoerresbach <strong>et</strong> Herstein, sur la rive gauche de l'Asbach , uneroche en bancs épais , d'un vert-noirâtre, tach<strong>et</strong>éede pyrites, donnant çà <strong>et</strong> là quelquesétincelles au briqu<strong>et</strong>, mais dont la pâte se laisserayer au couteau. C<strong>et</strong>te roche est d'ailleurs traverséede beaucoup de veines de chaux carbonatéelamelleuse, extrêmement blanche ; <strong>et</strong>toutes ces circonstances m'avaient dès-lors forcémentconduit à l'opinion que c'était là un.mélange intime d'amphibole <strong>et</strong> de chaux carbonatée(1)..Les <strong>des</strong>criptions précédentes font voir clairement;ce me semble,Cossé- Que la formation <strong>des</strong> traps de Werner n'estquences dé- -point définie d'une manièrerivées <strong>des</strong> 3assez générale<strong>des</strong>criptiôns mais convient seulement à une subdivision de.précédentes. -ces roches, en ce que c<strong>et</strong>te formation n'est ca-ractérisée par ce savant célèbre, que commeToutes les roches qui viennent d'être décrites, <strong>et</strong> quej'ai toutes observées en place <strong>et</strong> en niasses considérables,forment une collection que j'ai arrangée <strong>et</strong> partagée en troisséries dans le cabin<strong>et</strong> de M. de Lezay Marnésia, préf<strong>et</strong> duBas Rhin , qui réunit à l'Hôtel de la Préfecture, <strong>et</strong> dansquelque genre que ce soit, tous les obj<strong>et</strong>s intéressans de sondépartement ; pensée utile <strong>et</strong> grande, digne d'un aussi excellentadministrateur.étantCOB.N.ENNE5. 257étant essentiellemen t. composée d'amphibole <strong>et</strong>de feldspath , unis à différentes doses <strong>et</strong> sousdifférens états d'agrégation ; tandis qu'on voitque dans c<strong>et</strong>te formation entrent aussi enmasses.considérables <strong>des</strong> roches purement composéesde feldspath <strong>et</strong> de quartz, de feldspath<strong>et</strong> de mica , d'amphibole <strong>et</strong> de chaux carbonatée, <strong>et</strong>c.Que les roches à pâte homogène de c<strong>et</strong>teformation, qui ont été nommées cornéennespar les Français, sont très-mal définies, unmélange intime d'amphibole <strong>et</strong> d'argile, puisqueces roches peuvent également provenird'une grande variété de roches granitoï<strong>des</strong> àdeux <strong>et</strong> même à trois substances , dont lesélémens en parties ténues <strong>et</strong> imperceptiblesSC sont comme fondus les uns dans les autres.Que sous ce point de vue offert par la natureon ne saurait assigner aucun caractère minéralogiqueconstant aux cornéennes, si ce n'estqu'elles présentent une pâte homogène ; il fautdonc s'en tenir là , <strong>et</strong> bannir de la minéralogieun nom <strong>et</strong> <strong>des</strong> roches qui ne sont point faitspour elle.Le nom de cornéenne en France ayant été Nouvelleappliqué à toutes les roches primitives ou d<strong>et</strong>ransition à pâte homogène , non schisteuses, <strong>des</strong> corexceptéla serpentine (i) , on pourrait définir néenne'''(s) En rapprochant , ainsi qu'on doit le faire dans toutescience , les choses qui ont entre elles <strong>des</strong> rapports, on considélera la serpentine comme étant , à t'égard <strong>des</strong> rochesgranitoï<strong>des</strong> , composées de grains ou cristaux distincts 4eVolume 35, no. 208.


258 SUR LES ROCHESgénéralement les cornéennes <strong>des</strong> roches; primitivescomposées, non schisteuses, dont les étémensminéralogiques, quels qu'ils soient, sesont intimement mélangés en parties imperceptibles; ou bien encore , polir rendre monidée plus claire, ce sont <strong>des</strong> agrégats primitifsà parcelles hétérogènes invisibles , <strong>et</strong>- d'unecristallisation confuse <strong>et</strong> simultanée.Mais c<strong>et</strong>te définition même, la seule qui àmon sens embrasse par leur seul point de contact,les applications diverses qui ont été faitesdu nom de cornéenne ; c<strong>et</strong>te définition, dis-je,indique que ce nom ne peut être qu'une qualificationabstraite, <strong>et</strong> non point une dénominationspécifique <strong>et</strong> particulière ; il est l'analogue<strong>des</strong> noms très-bien faits .de granitoïdede porphyroïde, d'anzycidaloïde , qui ne ré.-veillent dans l'esprit que <strong>des</strong> Mo<strong>des</strong> d'agrégationd.'élémens minéralogiques quelconques lesuns avec les autres. C'est donc un nom purementgéologique ; <strong>et</strong> comme il n'est point dela même famille ou de la même forme que ceuxque je viens de citer, que par sa racine il établitun rapport de ressemblance qui n'existepierres magnésiennes ou ta lqueuses , ce qu'est la cornéenneà l'égard <strong>des</strong> roches granitoï<strong>des</strong>, formées de grains séparésde pierres argileuses <strong>et</strong> siliceuses. C<strong>et</strong>te comparaison que jene puis ren,Ire dans le langage imparfait de la science , qu'endisant que la serpentine est la cornéenne <strong>des</strong> roches talqueuses,mesemble juste, <strong>et</strong> une langue bien faite exprimez-aitc<strong>et</strong>te corrélation par une épithète qui serait commune àces roches, <strong>et</strong> analogue à celle de granitoïde que l'on donneaux roches-dont l'aspect est celui du granite.CORNÉENNES. 259point, je pense qu'il doit être exclusment <strong>et</strong> définitivement deabsolu-la languegique.géolo-Je n'ai pas assez d'autorité dans lespour proposer ici sciencesun nom nouveau que lagéologie réclame. C'est à unque la bienséance savant géologueme défend de nommer dansce <strong>Journal</strong> , qu'il appartientde résoudre ce point non-seulement, mais encore de créerla science en lm créant une langue ; <strong>et</strong> monexpression n'est pas trop forte. Ou bien, sisa mo<strong>des</strong>tie lui cachenisse à d'autres ses forces, qu'il se réu-géologues renommésc<strong>et</strong>te association; <strong>et</strong> quesavante complète, l'importantouvrage que Dolornieu avait si bienmencé par les roches com-volcaniques. Pourlangue soit régulière qu'une<strong>et</strong> bien faite , il faut quesa méthode <strong>et</strong> son plan soientj<strong>et</strong>, <strong>et</strong> non qu'à la façon tracés d'un seul<strong>des</strong> langues vulgaireselle provienne à différens tems <strong>des</strong>ources.diversesMon but était beaucoup moinscelui-là; aussi ai-jeélevé queplus d'espérance deatteint. Je voulais l'avoirprincipalement fairequelle était la confusionvoiractuelle de la scienceau suj<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te irrégulièreclasse de roches <strong>et</strong> nombreusenommées cornéenneschercher quel; re-pouvait être lequi liait rapport réel, sous le même nom, <strong>des</strong> obj<strong>et</strong>spremier abord si incohérens au, ou, si l'on meperm<strong>et</strong> le terme, établir la loi de ces irrégularités;enfin, ajouter <strong>des</strong> observationscrois neuves que je, mais qui sont précises, à cellesde mes devanciers ; observations qui , j'ose le.RNécessitéd'abolir lenom decornéenne.Conclusion.


260 sun LES ROCHES CORNÉENNES.croire , dévoilent <strong>des</strong> inexactitu<strong>des</strong> , étendentles idées , éclaircissent <strong>des</strong> obscurités <strong>et</strong> , faisautnaître les cornéennes , ou roches nonschisteuses , à pâte sensiblement homogènede roches granitoï<strong>des</strong> très diverses, révèlentpourquoi leurs caractèresextérieurs <strong>et</strong> physiquessont entre eux si differens.Essai de Tableau cschiefe'.11=7MegreelEalMiler'EgE2MMIZI.: -VTERNER.G mieinehornblende.GÉor.oallennIden.".5111nraben-aniel=elfflreeleennle"WERNER.Kugeltrap.Rasait.GZWLOGtiESallemands.Idem.Idem.SHornhlen<strong>des</strong>chiefer.IdemhornschWakke.Mandelsteinsecondaire.IdLm <strong>et</strong> cap. e Préliminait re.Idem <strong>et</strong> trop.dGemeinegrunstein.Porph yrartigergranstein.Grungtei4-porphyr.Ide,IdeIdeBas al tuf.Porphyrschiefer.Grime einsecondaire.Graustein.Idem.Idem <strong>et</strong> hornschiefer.Idem.Idem.le:e.ni<strong>et</strong>-u-eusGrunsteinporphyre.Grunsteinschiefer.Mandelstein-Irtig grunstein.Ide(,ru I:schi,riornsdrt anis thon.schiefer <strong>et</strong>.v<strong>et</strong>zschiefer.Kiesel schiefercommun.primitif.I:'honschieferIdem.Idem <strong>et</strong> hotuschiefer.rdem <strong>et</strong> hornschid'en,:à=nnaestnkeraienwmaszemm<strong>et</strong>rusgssen-oseeurNiandels.eirtransitio,,Id


Volume 35, n°. 208._ 260 (bis)Essai de Tableau de Synonymie <strong>des</strong> Roches qui ont été nommées Traps <strong>et</strong> Hornschieferen Allemagne, Cornéennes <strong>et</strong> Traps en France.WERNER.GÉOLOGusallemands.GÉOLOGUESfranpis.'iRONGNIART.CLASSE GÉOLOGIQUE.DesFran ,iii.s.DesAllemands.0 R D R ,deformationG mieinehoraniende.Hornbien<strong>des</strong>chiefer.Gemeinegrunstein.Porphyrartigergrunstein.Grunsteinporphyr.Grunsteinporphyre.Grunsteinschiefer.17o.yq l'articleprécédentporphyre vert ;ophite , serpentus.Mandelstein-artiggrun-Stein,Mandelsein1 transitio,...c.:.i.i.ii......,...Idem.Idem <strong>et</strong>hornschiefer.Idem.Idem,Idem.Idem.',Tt...eh'schiefer.tiornschiefer.Idem.Id em.Moche amphibolique,trap lorsqu'elleesttout-à-faitcompacte.Amphiboleschisteux, ouschiste amphibolique.N'a point <strong>des</strong>ynonymie viiigaire;peutêtrequelquesschistes cornés"?Granite a cieuxsubstances-ranitelle;sy'énite.Porphyre ougranite.i.,31).:Ii yre abase de cornéenneou depétro- silex ,suivant quePamphibole oule feldspathdomine.Schiste corné ,cornéenneschisteuse oufeuill<strong>et</strong>ée.Variolites , oumnygdaloï<strong>des</strong>à noyaux pleins<strong>et</strong> a pâte d<strong>et</strong>rap.Aniygdaloï<strong>des</strong>noyaux creux<strong>et</strong> à pâte d<strong>et</strong>rap.Amphibolehornblende ,temellaire <strong>et</strong>aciculaire en.disse ; <strong>et</strong> pat,rreur amphifioleschorliquecommunAmphibolehornblentleschisteux enmasse,-Diabase .tloches mn-,iliiboliques.i-t traps on:orneennes ,lorsqu'ellcest tout-àfaitconipacte.loches amdribolique,'<strong>et</strong> traps o-ucornéenne,quand laroche estcoiryactc.Gri. antesT laps.Tra ps,T raps.Diabaseporphyroïde. Porphyres. Traps.Diabaseporp,yri,1,Dial..seP.I.PhYrique °Porphyres<strong>et</strong>corneenties°'quant a lapâie.Porphyre,,t, traps , 011cornéennequant à lapâte.Traps.Traps.Diabaseschisteuse. Ccifnéelmes TraPsRocheprimitive.R ,cheprimitive.Rocheprimitive.Rocheprimitive.Bocheprimitive.Rocheprimitive.Boche,,timitive.Une partie<strong>des</strong>cornéenves Cornéennes. Tm,. Bochecompactes.primitive.Cornéennecoi mpacte.....,'?."--,,T,''rra............Roche d<strong>et</strong> ransition.


.siliceuse.,;WrERNER.GÉOLOGUESallemands.GÉOLOGUESfrançais.DRONGNIART.CLASSE GÉOLOGIQUE.r-ume.r....-e".--.,..«.,,....-,DesFrançais.DesÀllemands.ORDREdeformation.Kugeltrap.Idem."'rai) en boule.Trap globuleux.Cornéennecompacte. Cornéennes. Traps.Roche d<strong>et</strong>ransition.Basait.Idem.Basalte , trap ,lave lithoïde.Basalte'Produitsvolcaniques.T raPsRseconuocheaire.Wakke.Id m <strong>et</strong> trap..Mandelsteinsecondaire. Idem <strong>et</strong> ira P.C',ornéenne terreuse <strong>et</strong> vakke..èuelques vari<strong>et</strong>ésde laveslithoï<strong>des</strong> porelises.Wakke*Cornéennecompacte.Produitsvol cani nes,cor:leenries.Produitsvolcaniques.naps.1Tra s P °Rochesecondaire.Roche.econdaire,Basaltuf.Idem.-Porphyr Idem <strong>et</strong> hornschiefer. schiefer.Grunsteinsecondaire. Idem.ruf ou brèchevolcanique.Lave pétrosiliceuse.Lave pétro-siliceuse, ou lithoïde.Produitsvolcaniques.Produitsvolcaniques.Produitsvolcaniques.Traps.Traps.TraPsRocheecondaire.Roche:,iecondaire.Rochesecondaire.Graustein.Idem.Lave pétro-Produitsvolcaniques.Traps.Rochesecondairertanis thonschiefer <strong>et</strong>N<strong>et</strong>zschiefer.Idem.Cornéennefeuill<strong>et</strong>ée , pétro-silexfeuill<strong>et</strong>é.Schiste ardoise<strong>et</strong> schiste Coticule.Schiste argileux.Thonschiefer.Rocheprimitive.IKieselschiefercommun..7honschieferprim.Idem <strong>et</strong> hornschiefer.Idem <strong>et</strong> hornschiefer.Cornéenneschisteuse.Schiste corné.Jaspe schisteux, silexcorné.Schiste ardoise.Rochessiliceuses.Schiste argileux.Kieselschiefer.Thonschiefer. -Rocheprimitive.Rocheprimitive.... ,


'GÉOLOGUESfrançais.FraP en houle,'Frap globuleux.,,DRONGNIART.CLASSE GÉOLOGIQUE.DesFrançais.DesAllemands.Cornéennecompacte. Cornéennes. rrraps.Basalte , traplave lithoïd e., Basa ite. Produitsvolcaniques,4olcaniques.Cornéenne terreuse <strong>et</strong> vakke..2ueIques vari<strong>et</strong>ésde laveslithoï<strong>des</strong> poreuses.l'id ou brèchevolcanique.Lave pétrosiliceuse.Lave pétro-si-!iceuse , ou lithoïcle.Lave pétrosiliceuse.Cornéennefeuill<strong>et</strong>ée , ptro-silexfeuill<strong>et</strong>é.Cornéenneschisteuse.Schiste corné.Wakke.Cornéennecompacte.Schiste ardoise<strong>et</strong> schiste h coticule.Jaspe schislteux , silexcorné.Schiste ardoise.Produitsvolcaniques,,m. corneennes.Produitsvolcaniques,Produitsvolcaniques.Produitsvolcaniques.Produitsvolcaniques.Produitsvolcaniques.Rochessiliceuses.T rT .laPsffraps.Trap s .T r a p s .TraPsTrapu.Schiste argileux.Thonschiefer.Kieselschiefer.Schiste argileux.Thonschiefer.,,ORDREdeformation.Roche d<strong>et</strong>ransition.Rocheseconuaire.Rochesecondaire.Rocheecondaire.Rochesecondaire.Rochesecondaire.Rochesecondaire.R ochesecondaireRocheprimitive.Rocheprimitive..........--,Rocheprimitive.DESCRIPTION261Des anciennes illines de plomb de BléSràlf,arrondissement de Priint , de'partement dela Sarre;Par M. TiMOLÉON CA'LMELET Ingénieur en chef au Corpsroyal <strong>des</strong> Mines.IL y a deux ou trois cents ans que les coteaux de préliminai-.PAlf étaient parsemés d'importantes usines, <strong>et</strong> rerecelaient de vastes travaux peuplés d'un grandnombre de mineurs. C<strong>et</strong>te heureuse époque,que la tradition cite encore comme l'à'gê d'orde ces vallées, a passé avec le teins <strong>et</strong> avec elleont disparu la population, l'activité,Réduits aujourd'hui au triste sort du pays quiles environne, ces coteaux ne voient plus que<strong>des</strong> habitans épars <strong>et</strong> misérables qui promènentsur un terrain stérile un soc infructueux.Telle est l'importante révolution que l'eXploitationou l'abandon d'une mine opère toujourssur un. pays. C<strong>et</strong>te branche d'industrie necroissant, pour ainsi dire, que dans <strong>des</strong> régions.pauvres <strong>et</strong> désertes les orne <strong>et</strong> les féconde.Sous ses rameaux s'assemble, comme par enchantement,une colonie nombreuse qui se,dissipe aussitôt que la branche nourricière languit<strong>et</strong> meurt. Quand on envisage ainsi lés choses,l'examen d'une mine qui servait de baseautrefois à la prospérité dé toute iftfê contrée,devient pour toutes les classes d'hommes, pourR3


Situation-Compositiongéologigue.262 ANeIENNES MINES DE PLOMBl'administrateur connue pour le savant, un suj<strong>et</strong>intéressant <strong>et</strong> majeur.Le village de Bleyalfdoit probablement sonexistence comme son nom aux <strong>mines</strong> de plombqui l'environnaient. Il est -situé sur la pentedouce du coteau qui borde la rive droite del'Alf, à trois lieues O. N. O. de la ville <strong>et</strong> del'abbaye de Priim , fondée en Austrasie parPepin. Non loin de là, si l'on se dirige anNord sur ces hauts plateaux coupés de creuxvallons , on rencontre la ligne de séparation<strong>des</strong> eaux qui se versent d'un côté dans le bassinde la Moselle, <strong>et</strong> courent de l'autre à la Meuse.Les montagnes du vallon de Bleyalf, , ainsique celles d'alentour, sont composées de c<strong>et</strong>teroche particulière, <strong>et</strong> si générale dans le paysd'Eyffel , que j'ai nommée dans mes précédensMémoires , grès argilo-schisteux (1)..C'est un schiste à feuill<strong>et</strong>s épais, gris-verdâtre, <strong>et</strong> même vert, comme entre Prüm <strong>et</strong>Sellerich , où voisin d'une .formation de pierrecalcaire, il paraît en renfermer <strong>des</strong> grains cristallins;ailleurs, comme dans les travaux actuelsde Bleyalf, il est d'un brun-rougeâtre. Ce schisteest assez souvent micacé, il est généralementarg leux <strong>et</strong> tendre; quelquefois pénétré de veinesde quarz dans le sens d'une ou de deux couches,<strong>et</strong> scintillant au briqu<strong>et</strong>. Il passe alors au grèsargilo-siliceux , <strong>et</strong> au grès quartzeux à grainsfins, dont on voit <strong>des</strong> débris entre Urmund <strong>et</strong>flammerhiitte ( Ourte ). Sa cassure est grenue,à grains terreux. Le briqu<strong>et</strong> y laisse une traceVoyez <strong>Journal</strong> <strong>des</strong> Mines, 187, 188 <strong>et</strong> 189.vieux tra-DE BLEYALF. 263'd'un luisant d'argile <strong>et</strong> d'un gris-blanc. Exposéà l'air il se résout à la longue en poudre argileuse.La direction est la ligne N. E. S. O. ; l'inclinaisontombe ordinairement au S. E. C'estun agglomérat à grains fins, ou, en d'autrestermes, un dépôt provenant de matières argileuses,de débris de mica tenus en suspensiondans un liquide, <strong>et</strong> non une.cristallisation confuserésultant d'une dissolution. Les particulesquartzeuses ou siliceuses ont seules cristallisé,<strong>et</strong> se sont réunies par affinité au milieu de cemagma argileux, en veines ou veinules contemporainesà sa formation (1).Le penchant du double coteau qui encaisseie vallon de l'Alf, , <strong>et</strong> sur lequel sont placés les vmai''esdedsevillages de Bleyalf <strong>et</strong> de Braunscheid, l'un vers Bleyalf.la rive droite, l'autre presque à l'opposite, surla hauteur de la rive gauche, est parsemé denombreux monceaux de pierres jadis extraitesavec le minerai <strong>des</strong> flancs <strong>des</strong> montagnes. Ceshal<strong>des</strong> blanchâtres ont été formées sur le bord<strong>des</strong> vieux puits; <strong>et</strong>, comme ceux-ci étaient généralementcreusés sur les gîtes mêmes deminerai, l'alignement <strong>des</strong> hal<strong>des</strong> indique la directionde ces gîtes.Or on distingue quatre systèmes ou lignes(i) J'ai observé sur la route (entre Sellerich <strong>et</strong> Bleyalf)dans une <strong>des</strong> couches tendres <strong>et</strong> grises de c<strong>et</strong>te roche , uneempreinte de coquille du genre <strong>des</strong> pectinites. J'ai trouvéaussi une empreinte creuse de corps organisé tubulaire , àbase rayonnée , dans une roche semblable, à Walsdorf(Mairie de Hillesheim ). C<strong>et</strong> agglomérat argileux serait-ildonc secondaire ? Il appartiendrait alors au terrain secondairele pins ancien.R4


Travauxde Dkheck.Travauxde Bleyalf.264 ANCIENNES MINES DE PLOMBprincipales .dé hal<strong>des</strong> qui annoncent Chacuneune exploitation considérable <strong>et</strong> un filon particulier.La plus longue <strong>et</strong> la plus ancienne <strong>et</strong> cellequi est,appelée anf den diickceck. Elle sillonnela côte de. Braunscheidt , non loin du cheminde Priim , à l'opposite de Bleyalf, , <strong>et</strong> se prolongeencore d'une demi-lieue au-delà du premiervillage. Les puits nombreux qui en marquentla trace., les monticules de débris quiles couronnent, attestent l'importance <strong>et</strong> lagrandeur de c<strong>et</strong>te antique exploitation.La seconde liane, moins considérable, courtà l'O. N..0. du village de Bleyalf, sur le plateaude Riichelberg , qui monte <strong>et</strong> s'étend derrièrece village. Elle est parallèle à la précédente, se dirige du N. O. au S. E. , <strong>et</strong> sembleâtre établie sur le rej<strong>et</strong> du filon que celle-làsuivait vers Braunscheidt , à la rive opposéedu vallon.Travaux Une troisième ligne nommée auf den attenduRiichelbeghaut, part de la rive droite de la Dârrenbachrfion loin de son confluent avec l'Ail, au-<strong>des</strong>sus<strong>et</strong> du môme côté que Bleyalf. On suit de l'oeilc<strong>et</strong>te ligne , au penchant du eiichelberg , surune longueur de 600 mètres environ où elle estbordée de déblais. Là sont les ruines d'une ma-/ chine hydraulique , de casseries <strong>et</strong> de laveriesqu'on avait élevées au bord du ruisseau deDiirrenbach.Travaux La quatrième ligne enfin, qui de toutes estde Bachot .la moins considérable, commence au village deMI (lu Dilleuberg.Bnch<strong>et</strong> , situé plus haut que Braunscheidt , enremontant la rive gauche du ruisseau d'Alf.Presque parallèle à la première elle <strong>des</strong>cendDE BLEYALF. 265Obliquement la montagne de Dillenberg- , <strong>et</strong>non loin, dans le fond du vallon , se voientles débris d'une autre machine hydraulique , surun puits que les eaux ont contraint d'abandonner, <strong>et</strong> qui offrait, dit-on mie belle massede minerai ; on ajoute que ce filon est trèsrichesous la prairie de l'Alf qu'il traverse enc<strong>et</strong> endroit.Une galerie de traverse qui se change engalerie d'allongement, <strong>et</strong> dont l'embouchureest tournée vers Niederlascheid , au haut duvallon , liait les travaux supérieurs de c<strong>et</strong>tedernière ligne. Elle a été récemment relevéesur une partie de son cours, en faisant voirun filon de quartz <strong>et</strong> de minerai de plomb,épais environ de trois pouces, que l'on a jugéne pas mériter d'être suivi. Les travaux percéssur c<strong>et</strong>te ligne , bien moins anciens que lesautres, ne datent que du dernier siècle.Sur le bord gauche de la Diirrenbach <strong>et</strong> la Travauxtil,Ad.fderrivedroite de l'Alf, clans l'angle forme par cesdeux ruisseaux ; entre les travaux de Biichelberg<strong>et</strong> du Dillenberg , un maître mineur deBuch<strong>et</strong> perça, il -y a 25 ans à peu près, ausomm<strong>et</strong> de la montagne, un puits appelé aufderleiderthal. Ce puits, qui n'était pas entièrementéboulé, a été repris en. 1807 par deuxhabitans de Bleyalf, poussé jusqu'à 6o mètresde profondeur par la société actuelle, <strong>et</strong> abandonnéà cause de la stérilité, du rocher.Tel est l'ensemble <strong>des</strong> vieux travaux deBleyalf,, dirigés presque tous parallèlement àla ligne N. O. S. E., <strong>des</strong> deux côtés du vallonrqui monte du S. O. au N. E. On peut supposeravec vraissemblance que les filons de ces <strong>mines</strong>


,266 ANCIENNES MINES DE PLOMRsont en même nombre que les lignes <strong>des</strong> hal<strong>des</strong>;ou, si l'on adm<strong>et</strong> la conjecture énoncée plushaut sur le rej<strong>et</strong> qu'aurait subi l'un d'eux en.traversant le vallon, on doit les regarder aumoins comme étant au nombre de trois. Ils sontformés de galène ou plomb sulfuré argentifère,parsemé assez fréquemment d'aiguilles deplomb carbonaté, <strong>et</strong> mouch<strong>et</strong>é quelquefois decuivre pyriteux. Ces minerais sont disséminésdans une gangue quartzeuse <strong>et</strong> blanche , trèsdure,qui, avec les schistes tendres de là montabonel'argile blanche <strong>et</strong> pulvérulente <strong>des</strong> salban<strong>des</strong>, -compose les hal<strong>des</strong> amoncelées sur lescoteaux.C<strong>et</strong>te '<strong>des</strong>cription justifie les considérationsexposées au commencement de ce Mémoire ;<strong>des</strong> halcles aussi nombreuses , aussi rapprochées; les ruines de machines , de fonderies<strong>et</strong> d'ateliers ; les noirs amas de scories quientourent l'emplacement <strong>des</strong> vieux fourneaux ;tout atteste la grandeur <strong>et</strong> l'ancienne importancede ces <strong>mines</strong> ; tout confirme les récitsbrillans qu'en fait la tradition. Sur le bord del'Alf, au lieu où jadis étaient les fonderies, onvoyait encore en 1804 une p<strong>et</strong>ite chaumièredélabrée où demeurait la fille octogénaire du.-.dernier maître mineur de Bleyalf. Elle conservaitprécieusement quelques p<strong>et</strong>its morceauxde minerai qu'elle tenait pour être d'une richesseprodigieuse , <strong>et</strong> gardait avec eux lesouvenir de c<strong>et</strong> ancien tems que lui racontaitson père, <strong>et</strong> qu'elle <strong>et</strong> son vieux, mari racontaientavec une sorte d'extase à leur tour ;tems heureux où ces <strong>mines</strong> bienfaisantes peupléesde quatre cents ouvriers , répandaientDE BLEYALY. 267sur ces ingrats déserts l'abondance <strong>et</strong> lavieUn@e).société riche <strong>et</strong> nombreuse, s'engageantà placer dans les <strong>mines</strong> de Bleyalf 400,000 fi'.,se présenta le 3o septembre 1809, <strong>et</strong> demandaen même tems une permission de recherche <strong>et</strong>une concession. La permission fut accordéepour une année, par le Ministre , le 8 juin1810.C'est à côté du puits d' Aufderthczl, le moinsancien, <strong>et</strong> le moins considerable <strong>des</strong> travauxde Bleyalf, sur une montagne encore intacte,que la société actuelle a établi ses recherches.Celles-ci consistent en deux puits placés l'unprès de l'autre, <strong>et</strong> qui coupent obliquement uneveine de minerai de plomb, courant du N. O.au S. E., <strong>et</strong> penchant vers le N. E., sous unangle très-ouvert avec l'horizon, tandis queles couches voisines vont de l'E. N. E. à l'O.S. O., <strong>et</strong> penchent vers le Sud.Le premier de ces puits nommé puits d'IIoff:nung , ou de l'Espérance, est profond de 40à 45 mètres ; le second dit d' Anblick , ou duCoup-d'oeil , au N. O. du premier, n'est approfondique de 22 mètres.Les principales recherches aboutissent aupremier puits. Elles forment quatre étages d<strong>et</strong>ravaux ; les trois inférieurs rencontrent la(i) Je dois presque tous ces renseignemens historiques,<strong>et</strong> puisque l'occasion s'en présente, je dirai que je dois aussila meilleure partie de mes connaissances minéralogiquessur le département de la Sarre, à la précieuse amitié deM. Duhamel , dont je m'honore d'être l'élève en administrationcomme dans la vraie science pratique de l'ingénieur<strong>des</strong> <strong>mines</strong>.Reprise<strong>des</strong> min,de Bleyalf.NouveauxtravauxPAufderthal.Puits derecherche<strong>et</strong> d'extraction.


-Toutes268 ANCIENNES MINES DE PLOMBveine par le mur ; le supérieur la rencontre parle toit, en partant de la large face du puits opposéeà l'entrée <strong>des</strong> trois premiers. Chaque étageest composé, d'une courte galerie de traversequirejoint la-veine, <strong>et</strong> d'une galerie d'allongement,longue de 3o à 4o m<strong>et</strong>. suivant celle-ci. En ce momen<strong>des</strong> deux étages supérieurs sont abandonnés.Une seule galerie d'allongement sur le prolongementde la veine part de l'intérieur du.second puits ; -sa longueur est de 4o mètres environ.Aucun.- de ces ouvrages n'est boisé.compo,i- La veine qui a donné lieu à ces travaux ested,erelan,-,. épaisse de om,16- 'à om,33 (6 pouces ànerai.'Elle renfermé mie gangue argileuse, ferrugineuse<strong>et</strong> molle, d'une couleur jaune <strong>et</strong> brune,qui accompagné aussi le minerai sous forme <strong>des</strong>albande, avec <strong>des</strong> cristaux de quartz teints deces nuances <strong>et</strong> du fer oxydé stalactiforme ,d'un brun jaune ou foncé, d-ont l'éclat est gras<strong>et</strong> résineux. Tantôt c<strong>et</strong>te' gangue est commeun gravier ferrugineux tantôt elle est pure-Ment argileuse ; elle ,provient du grès argiloschisteuxde la montagne, qui par fois est pénétréde parties quartzeuses , <strong>et</strong> d'autres fois serésout facilement en argile , comme dans lagalerie du puits d'Anblick où il est fort. ébou-Jeux.. Le pleiril sulfuré s'y trouve en galènefriable à 'larges fac<strong>et</strong>tes, assez souvent massive,sur une épaisseur de om,o5 à om,i8 ( 2 à7 pouces ).ces substances qui composent laveine, forment <strong>des</strong> ban<strong>des</strong> grossièrement parallèlesà ses parois.> On -y trouve encore uneespèce de schiste pareil à celui de la montagne,mais tout pénétré de quartz.DE BLEYALF. 269C<strong>et</strong>te veine se rétrécit insensiblement en allantvers le Sud, <strong>et</strong> se termine en une< lignebrune extrêmement mince <strong>et</strong> presque imper,ceptible , qui se renfle <strong>et</strong> s'élargit ensuite. llpara.îtraitaussi, par un puits intérieur, profond de10 mètres, percé au sol de l'étage inférieur,qu'en s'enfonçant elle diminue d'épaisseur.Les couches de la montagne sont fréquemmentcoupées de veinules ou fil<strong>et</strong>s , la plupartstériles , <strong>et</strong> contenant généralement une substanc<strong>et</strong>erreuse , ordinairement d'un blanc deneige, douce au toucher, <strong>et</strong> se résolvant. enpâte en craquant un peu sous la dent (1). Cesveinules courent sous tous les angles , <strong>et</strong> s<strong>et</strong>rouvent même interposées entre les feuill<strong>et</strong>sschisteux. Il y en a qui sent tapissées de prismescourts, entrecroisés , d'un gris foncé, d'un éclatvif, s'ép.-,rénant sous le couteau, <strong>et</strong> qui doiventêtre du plomb carbonaté.On a commencé eu i8io, sur la rive droite Galerie dede l'Alf, au pied de la montagne dans laquelle reche,rchei<strong>et</strong>,e,nriecàolualeontété creusés les puits précédens, une p-,alerde recherche , aujourd'hui longue de 120 Mè 'ed.e"scpTilittis.<strong>et</strong>res , qui est <strong>des</strong>tinée à devenir une galerie précéaens.d'écoulement. Son entrée est vis,àvis de lahalde du puits ruiné <strong>des</strong> travaux de Buch<strong>et</strong>.Elle se dirige du N. N. O. au S. S. E., à peu.près dans le sens d'une assez grande quantité(i) J'ai très-souvent observé <strong>des</strong> fil<strong>et</strong>s blancs semblablesdans la formation <strong>des</strong> schistes argileux, notamment à la re:cherche de Kirscb-tvald , près <strong>des</strong> <strong>mines</strong> de TraTbach.crois que c<strong>et</strong>te substance , qui niriterait <strong>des</strong> expériencespour constater sa nature, est une argile pure à particutesextrêmement fines.


Valeur deces""-«s'elles recherches.270 ANCIENNES MINES DE rr.o.-nsde veines stériles ( kluft) penchant vers leS. O., <strong>et</strong> remplies d'argile grise <strong>et</strong> molle ordinaire,de terre blanche, de chaux carbonatéerhomboïdale. Les couches de la montagne ontici leur allure ordinaire. Leur couleur' est ungris-verdâtre ; elles sont fort argileuses <strong>et</strong> peudures. Deux galeries de traverse abandonnéesont été entamees sur deux veines; aucun minerain'a paru.On dit que c<strong>et</strong>te galerie, dont il faudra changerla direction en la rendant parallèle aux coueues,doit être prolongée de 120 mètres pouratteindre <strong>et</strong> assécher les puits actuels. Je croisque c<strong>et</strong>te distance est plus grande qu'on ne l'acalculée.Un bocard à six flèches, exposé à l'air, arméde pilons en mauvaise fonte;' un bâtiment enplanches renfermant trois tables jumelles quidevraient être en bois de sapin <strong>et</strong> sont en boisde chêne ; une hutte servant de magasin ; telssont les nouveaux ateliers de Bleyalf, , où l'ona préparé en 1811 environ 2oo quintaux métriquesd'alquifoux en pierre <strong>et</strong> en poudre, quel'on vend au prix moyen de 34 francs.Voilà jusqu'à présent à quoi ont abouti lesefforts de la nouvelle compagnie ; <strong>et</strong>, s'il fautque-.je le dise, ces efforts n'ont pas répondu àce que l'on devait attendre de ses promesses <strong>et</strong>de ses proj<strong>et</strong>s. Les travaux sont mal à proposconcentrés sur une veine de peu d'importancequi n'est point propre à devenir l'obj<strong>et</strong> principald'une exploitation. Il manque à la corn:-pagnie un bon directeur, il lui manque aussiune qualité indispensable dans toutes les entreprisesde <strong>mines</strong> : la sobriété du gain, queDE ELEYALF. 271'l'on me- passe l'expression. La Plupart <strong>des</strong>sociétés qui relèvent d'anciennes <strong>mines</strong>' 'ouqui en ouvrent de nouvelles, veulent recueillirsans attendre le fruit de leurs avancés;; elless'effrayent <strong>des</strong> longs travaux qui préparent <strong>et</strong>assurent de loin un profit modéré, mais durable;leurs mesquines tentatives mal ordonnées, <strong>et</strong>conséquemment dispendieuses , s'épuisent àquelques pieds sous terre ; les entrepreneursne connaissent rien aux détails de leur entreprise,<strong>et</strong> les subalternes les volent : de là tantd'abandons prématurés. On ne comprend pasencore en France ce que c'est que les <strong>mines</strong>;on les prend pour <strong>des</strong> trésors, pour <strong>des</strong> In<strong>des</strong>souterraines ; c'est tout simplement un bien quidemande, pour sa mise en valeur, plus de surveillance,d'économie, de calcul <strong>et</strong> de persévérance,que toutes les autres sortes .de biens.Lorsque l'on veut calculer l'espoir- qui peut Degré d'esêtrefondé sur une mine ancienne, il faut, pour l'eh' quepeuventpremière <strong>et</strong> principale considération. , recher- faire naîtrecher les causes qui jadis ont contribué à la faire ces <strong>mines</strong>.abandonner. Elles sont généralement de quatresortes : 10. l'épuisement de la mine;. 2. lesbornes <strong>des</strong> arts de l'exploitation <strong>et</strong> de la métallurgie,à l'époque où elle a cessé d'être florissante; 3°. la mauvaise conduite ou end'autres termes, le défaut d'ordre <strong>et</strong> de soinsde l'exploitant ; 4°. enfin, une cause violente<strong>et</strong> désastreuse , comme la guerre , la. pesteou <strong>des</strong> éboulemens , de gran<strong>des</strong> catastrophessurvenues dans l'intérieur <strong>des</strong> travaux.Ces deux dernières causes ne paraissent pasavoir influé sur l'abandon <strong>des</strong> <strong>mines</strong> de Bleyalf.'On ne doitpas nonplus l'attribuer à la première,


272 ANCIENNES MINES DE PLONIEce qui ne s'accorderait ni avec la tradition , niavec les probabilités. Mais il me semble que l'étatpeu avancé <strong>des</strong> arts mécaniques , clans les 15e<strong>et</strong> 16e siècles , doit seul expliquer ici la cessationde l'exploitation lorsqu'elle fut parvenueà une certaine profondeur, <strong>et</strong> je vais exposer àce suj<strong>et</strong> quelques détails sur l'approfondissementprésumé de ces travaux.Pr.ofondeur La montagne qui renferme les <strong>mines</strong> depresmnéeDiickliceck , ést élevée d'environ 3oo mètrescies travauxde Diic- au-<strong>des</strong>sus du lit du vallon qui circonscrit sonkheck.pied. Ce filon paraissant le principal cle tous,par son étendue, sa puissance, <strong>et</strong> la régularitéde sa marche , il serait, assez probable que les.ouvrages auxquels il a donné lieu, ont été approfondisau-<strong>des</strong>sous du niveau du ruisseau,comme ceux <strong>des</strong> autres filons ; mais on ne peutsavoir d'une manière certaine jusqu'où c<strong>et</strong> approfondissementa pénétré.Profondeur Le filon d'au!' den altenkaul a été exploité,présumée,.ces travaux dit-on , à. l'aide de sa machine hydraulique,du achel- jusqu'à la profondeur de 168 mètres au-<strong>des</strong>sousberg.du somm<strong>et</strong> de la montagne qui le renferme.Celle-ci n'ayant guère que 5o mètres d'élévation,il s'ensuit que l'exploitation s'est enfoncéede 118 mètres au-<strong>des</strong>sous du lit de la Diirrenbach.On dit encore que l'insuffisance <strong>des</strong>eaux de la surface, pour mouvoir la machine,est la seule cause qui ait fait abandonner lestravaux. En eff<strong>et</strong>, les eaux qui forment cesruisseaux, ne coulent qu'en minces fil<strong>et</strong>s pendantla plus grande partie de l'année.On ignore la profondeur qui a été atteinte àU-l'aide de la machine hydraulique de BUCh<strong>et</strong>.Id.D"in Enfin l'orifice <strong>des</strong> puits actuels d'AzgederthalpeutId.Destravauxdech<strong>et</strong>.vaux &ka-(fertilePE BLEYALE. 273peut être élevé de 8o mètres au-<strong>des</strong>sus du fonddu vallon, tandis que les travaux ne sont enfoncésau <strong>des</strong>sous du sol que de 4o mètres environ.On peut donc partager tous les travaux <strong>des</strong> Diiso<strong>mines</strong> de Bleyalf en deux classes ; la première eddeesije"yvalfuxcomprendra les anciens ouvrages sur lesquels ila été établi <strong>des</strong> machines hydrauliques qui ont astaépuisé les eaux au-<strong>des</strong>sous du niveau du vallon; ri",:ii.ssie.".'"a"la deuxième se composera <strong>des</strong> recherches d'A uf:, dont le fond est au-<strong>des</strong>sus <strong>des</strong> eaux dumême vallon, <strong>et</strong> peut-être <strong>des</strong> travaux de Duckhceck, où l'on n'aperçoit niui vestige de machine,qui d'ailleurs serait oubliée de la tradition.Les premiers de ces travaux,. qui sur un point dc:jnesont enfoncés de 118 mètres plus bas que l'eaui,equp'eilr<strong>et</strong>courante extérieure, ont donc été abandonnés miers<strong>et</strong>sraPfe-l'insuffisance pour l'épuisement, <strong>des</strong> eaux ""x.motrices de la surface, appliquées aux machineshydrauliques du tems. Ces machinesétaient .<strong>des</strong> pompes mises en jeu par une roueà aug<strong>et</strong>s, c'est-à-dire, par une chute d'eau peuconsidérable. Or on sait, que de nos jours, cemoyen de mouvement, autrefois le premier d<strong>et</strong>ous, est considérablement surpassé par les machinesà colonne d'eau, <strong>et</strong> par celles où l'on m<strong>et</strong>en jeu le ressort si expansible de la vapeur. Leslimites de la possibilité sont donc à c<strong>et</strong> égardde beaucoup reculées ; <strong>et</strong> telle mine abandonnéejadis par impuissance , peut être aujourd'huireprise avec avantage ; de ce nombre sont trèsprobablementcelles de Riichelberg ((zut; denaltenkazd) <strong>et</strong> de Buch<strong>et</strong>.Volume 35, 110. 208.


,IlANCIENNES MINES DE PLOMB214Espoir of-La seconde classe de travaux offre un bienfert paries plus facile espoir, sur-tout si la mine de Diicvseaczdst r a -khceck, qui paraît receler un filon considérable,n'a pas été approfondie comme je le présume,an-<strong>des</strong>sous de sa galerie d'écoulement. D'unautre côté la recherche d' Azeerthal , quoiquepeu importante jusqu'ici, peut le devenirsi l'on ne se borne pas à .exploiter la faibleveine qui a été rencontrée, mais si l'on pousseavec vigueur <strong>des</strong> travaux à la rencontre <strong>des</strong>filons intacts de c<strong>et</strong>te montagne, <strong>et</strong> particulière-Ment de celui de Buch<strong>et</strong>, qui doit s'y prolongerprès <strong>des</strong> puits actuels, en supposant qu'il n'ait-pas subi -de rej<strong>et</strong> à travers le vallon de l'Alf.On conclura de tout ce qui précède, que leNouveauxde Bleyalf, abondant en filons dont l'aidre._Lure reguneie sur une longue étendue présage..terat`;`,72,, ..,terrain'une régularité semblable dans leur marchevers la profondeur, est tout-àfait propre àexciter <strong>des</strong> recherches ; que celles-ci doivent'se porter sur. la montagne intacte d'Artfd<strong>et</strong>,, <strong>et</strong> sel. la profondeur <strong>des</strong> trois <strong>mines</strong> antiennes,qui, composant les <strong>mines</strong> de Bleyalf, ,peuvent, d'après les probabilités d'une reprisefructueuse , se ranger dans l'ordre suivant :a°. mine de Diickceck , la .plus considérable,la plus anciennementabandonnée, <strong>et</strong> par présomptionla moins profonde au-<strong>des</strong>sous du niveaudu vallon ; 2°. mine de Buch<strong>et</strong> , brusquementabandonnée à la révolution, <strong>et</strong> où la traditionindique un minerai riche <strong>et</strong> abondant3'. mine de Riichelberg ( auf den altenkaul),la plus profonde de toutes , <strong>et</strong> par conséquentcelle dont la reprise serait la plus dispendieuse.BLEYALF. 275-Les travaux dont se composerontches ce S recher-, qui peuvent être successives,point épuiser pour neen dépenses laqui devront être compagnie, maisexécutées avec suiteseront, pour la montagne<strong>et</strong> vigueur,d'Aufderthal , le 'prolongementde la galerie actuelle de recherche<strong>et</strong> d'écoulement reuleikricel;_e, en redressant sa direction pour la rendre parallèle dial.aux couches, la suivantjusqu'au-<strong>des</strong>sous <strong>des</strong> puits actuels,çant à sa droite <strong>et</strong> à<strong>et</strong> per-sa gauche, de distancedistance en, <strong>des</strong> galeries de reconnaissance<strong>des</strong> filons obliques surou croiseurs (1).Pour les anciennes <strong>mines</strong>, ces. travaux seront no.Dans<strong>des</strong> puits percés vers le fond du vallondroit où se terminent , à l'en- dieespnlInc_"les lignes <strong>des</strong> hal<strong>des</strong>approfondis autant, <strong>et</strong> kheck, deque possible. Des galeries mul<strong>et</strong> <strong>et</strong>de derecherche partiront à <strong>des</strong> parois de différentes hauteursces puits.berg.faudra creuser un puits entièrement neufsur la mine de Diickiceck , <strong>et</strong> sur celle du Biichelberg( az.if den cdtenkaul) 3 mais on nrait, je crois, procéder immédiatement à l'épuisementdu puits de Buch<strong>et</strong>,donné que depuis qui n'est aban-20 à 25 ans, <strong>et</strong> quiêtre en partie est peut-conservé.Dans tous les cas, une machine d'épuisementsera indispensableQuelle estpour c<strong>et</strong>te dernière classe de 1A1"aht,i"recherches. On a déjà dit que les eanx de ces itnep`rvallonsétaient insuffisantes comme eaux mo- "1)10(t) Une galerie semblable peut être entreprise au bas duvillage de Bleyalf, sur la rive droite de l'Ail'; elle s'enfoncera-dans la montagne à la recherche du rej<strong>et</strong> du filon deDückhoeck , on d'un filon particulier qui a été entamé parla ligne <strong>des</strong> puits que j'ai nommée travaux de Bleyalfio.Dansta


Conclusion.276ANCIENNES iVIINES DE PLOMBtrices ; il faudra donc recourir, soit à une machineà mol<strong>et</strong>tesconduite par <strong>des</strong> boeufs ou <strong>des</strong>chevaux , soit à l'établissement d'une machineà vapeur, l'une ou l'autre placée sur le seulpuits de recherche qui sera en activité.Une machine à mol<strong>et</strong>tes est de beaucoup préférableà une machine à vapeur en ce pays, o-àenviron 36 fr.Sarrebriick- coûteraitla houille dele millier métrique ; ainsi, en partant d'une consommationde 12 quintaux métriques par jour,<strong>et</strong> de 300 jours de travail par an, on arriveraità une dépense annuelle de plus de 25,000 fi'.,ce qui dispense de toute autre comparaison.Que les investigateurs <strong>des</strong> <strong>mines</strong> de Bleyalfs'astreignent donç , <strong>et</strong> ils le peuvent, au plande recherches qui vient d'êtreindiqué ; qu'ilss'enquièrent sur-tout d'un directeur instruit <strong>et</strong>alors, j'ose leprobe qui en suive l'exécution;croire, ces <strong>mines</strong> qui excitent un si vif intérêt,redeviendront ce qu'elles étaient autre fois, donnerontaux exploitans le gain qu'ils cherchent,aux habitans le travail qui leur manque, à toutle pays l'aisance dont il a besoin.277DESCRIPTIONDe la Mine de manganèse de Cr<strong>et</strong>tnichdépartement de la Sarre , précédée d'unrapide aperçu de la richesse minérale <strong>et</strong>de la géologie de ce département;Par M. TIMOLÉON CALMELET , Ingénieur en chef au Corpsroyal <strong>des</strong> Mines.NOMMER le département de la Sarre, c'est Coup-d'ilrappeler au minéralogiste une <strong>des</strong> sources lesnreslasertiplus riches <strong>des</strong> beaux morceaux qui ornent son. nérale ducabin<strong>et</strong>;au géologue, un champ fertile <strong>et</strong> varié départementde lapour ses observations ; au manufacturier, un Sarre.théâtre où mille matières minérales brutesoffrent à ses spéculations <strong>des</strong> élémens favorables; à l'administrateur enfin , qui joint àla volonté le pouvoir de produire, un paysoù l'industrie, principalement appliquée aux<strong>mines</strong>, peut recevoir encore de grands <strong>et</strong> d'importailsdéveloppernens. Le département de laSarre se place au rang de ceux de l'Ourte , deJemmapes, du Nord, de la Roer ; <strong>et</strong>, s'il neles égale pas aujourd'hui pour la masse de valeurde ses productions minérales, il les sur-.passe du moins dans l'étonnante variété decelles-ci.La pierre à chaux <strong>et</strong> la pierre à pldtre que Substancesl'on calcine dans 400 fours, la plupart chauffés terreuses "pierreuses.S 3


Substancessalines.Substancescombustibles.DE CRETTNICII.273 MINE DE MANGANÈSE279à la houille; l'ardoise qui, s'extrait principalement<strong>des</strong> environs de Bernceistel <strong>et</strong> de Thomm, carbonisée ou coack , <strong>et</strong> 1140 quintaux. métri-une partie est employée à former de là houilleau centre du département, <strong>et</strong> s'exporte dans ques de noir de ,fu" /née.les pays , voisins en quantité considérable ; les En passant aux métaux, nous trouveronsargiles façonnées en tuiles, en briques <strong>et</strong> en l'acier naturel travaillé à l'intéressante aciérievases, qui occupent 34 fours de poterie commune<strong>et</strong> 36 fours de tuilerie ; les sables fondus métriques , <strong>et</strong> 12,000 paqu<strong>et</strong>s de limes ; lade Gcyfénitaine , qui en fabrique 1250 quintauxen cristal ou .en verre dans 8 fours à 12 creus<strong>et</strong>sproduisant 770,000 kilogrammes de verre de 10,000 quintaux métriques ; le fer qui sefimte moulée, dont la production est environblanc <strong>et</strong> 152,000 bouteilles ; la sanguine ou travaille en gros fer, en fur martinécrayon rouge, dont l'extraction annuelle est platine', dont la quantité totale s'élève à 36,000de 200 quintaux métriques ; les agates <strong>et</strong> les quintaux id., résultant de 54,000 quintaux dejaspes d'Oberstein , pôii dans 25 moulins fonte en gueuses ; fabrications importantes quiparticuliers, qui ont attiré , multiplié dans s'opèrent dans 21 hauts' fburneaux , <strong>et</strong> 64un canton pauvre, l'orfèvrerie, <strong>et</strong> d'autres professionsqu'on ne voit qu'à là suite du luxe partie à de très-longs chomages ; le plomb <strong>et</strong>neries que l'insuffisance <strong>des</strong> forêts a réduits envoilà l'esquisse du tableau <strong>des</strong> substances terreuses<strong>et</strong> pierreuses utiles, dont le commerce trale d".Allenbach , qui livre annuellement aule cuivre fondus dans la p<strong>et</strong>ite fonderie cen-du département s'enrichit.commerce zoo quintaux du premier métal, <strong>et</strong>L'alun <strong>et</strong> le vitriol , fabriqués dans deux25 du second, .plus une faible quantité d'argent;le, minerai de plomb sulfuré vendu àusines qui peuvent élaborer 875 quintaux métriquesde ces sels ; le nzuriate de soude ou sel l'état d'aiquilbux ou vernis <strong>des</strong> potiers , au,commun , dont la formation est de 700 quintauxil.; le sel d'epso<strong>et</strong> préparé jusqu'à la - manganèse oxydé, dont l'extraction s'élèvenombre de 1200 quintaux métriques ; enfin lequantité de 9,0 quintaux id. , composent le jusqu'à 1900 quintaux id. Telle est la richeproduit de l'industrie en substances salines.énumération <strong>des</strong> productions de ce pays. QuatreLa houille, le plus utile <strong>des</strong> minéraux, estcelui de tous que le département de la Sarre-recèle le plus abondamment. Son extractions'élève à i',46o,000 quintaux métriques (i), dont). ce produit est compris celui de trois houillèresdu département de la Motdie, enclavées dans le pays deSarrebrUck , appartenant à la rame formation, <strong>et</strong> qu'on nesaurait guère considérer séparément <strong>des</strong> houillères de laSarre sous le point de vue géologique <strong>et</strong> statistique. Ce sontles <strong>mines</strong> ,du Grossi vald , du Parlera-14)(41d <strong>et</strong> de Hostenback, dont la quantité d'extraction est de 270,000 quintauxmétriques.S4Substancesmétalliques.


280 MINE DE mANGANiSEmille trois cents ouvriers sont occupés dans cesruines, minières <strong>et</strong> usines, à créer la valeurbrute de 3 millions de francs au moins, qui ensort chaque année : encore n'ai-j e point comprisdans tout ce qui précède , les manufactureschimiques qui tiennent moins directement aurègne minéral , quoiqu'elles puissent s'y rattacher,<strong>et</strong> celles dont les matières premières s<strong>et</strong>irent du dehors du département ; je veux direles fabriques de jér blanc, de porcelaine, defaïence blanche, <strong>et</strong> même celles de sel ammoniac, de bleu de Prusse, <strong>et</strong>c. (t).(1) Le traité de paix de Paris, qui vient {le paraitre , <strong>et</strong>'change. la face politique de l'Europe , laisse hors de laFrance le département de la Sarre, excepté les deux cantonsde Sarrebrück, d' Arneval , <strong>et</strong> le tiers environ du cantonde Lebach , tous dans l'arrondissement de Sarrebrück.France garde ainsi la portion la plus importante en <strong>mines</strong><strong>et</strong> usines de c<strong>et</strong> arrondissement, qui était lui-même, parsort industrie , le plus riche du département. C<strong>et</strong>te portioncomprend les deux tiers <strong>des</strong> houillères, presque toutes domaniales,du bassin de la Sarre (34 sur 20) , <strong>et</strong> ces quatorze<strong>mines</strong> françaises fournisstnt les deux tiers au moinsdu produit total en bouille énoncé dans le texte. Ce sontcelles de Douttweilcr <strong>et</strong> Soulzbach qui donnent la bouillede meilleure qualité , propre à être convertie en coaasde Gersweiler, , la première de toutes par la valeur numériquede son produit ; de J aegersfreiid , de la Rushi;.tte ,de Guichenbach , de Rittenhofen , de Sch,walbach ; cellesdu GrosswaM <strong>et</strong> de Clarentkal , affectées aux salines dela Meurthe ; de Geislautern , annexée à l'Ecole <strong>des</strong> Mines;de Quierscheid , qui alimente nue verrerie; du Bauernwald<strong>et</strong> de Hostenbctch, enfin, affermées ou concédées à <strong>des</strong> particuliers.Dans la partie française se trouvent aussi troishauts fourneaux ( 2 à Geislautern à Fischback); sept'DE CRETTNICH. 281Sous le point de vue géologique le plus général,on pourrait distinguer, dans le départementde la Sarre, quatre zones transversalesou formations très-distinctes, imparfaitementdirigées de l'Est à l'Ouest. La zone septentrionale, ou l'arrondissement de Priim , est composéede grès argilo -schisteux intermédiaire(grauvvacken schiefe» r), supportant une formationde calcaire secondaire <strong>et</strong> <strong>des</strong> coulées volcaniques.Celle qui vient ensuite, <strong>et</strong> occupe le Nord<strong>des</strong> arrondissemens de Trêves <strong>et</strong> de Birkenfeld,offre <strong>des</strong> schistes argileux plus ou moins ardoisés,qui renferment <strong>des</strong> schistes quartzeux (1),<strong>et</strong> disparaissent par fois pour faire place au grèsrouge à gros grains. La troisième zone à laquelleje reviendrai plus bas, comprise presque entièrementdans le dernier <strong>des</strong> arronclissemensnommés, suit le cours de la Nahe. Elle estfeux d'affinerie ( 3 à G eislautern , 4 au Halberg); l'aciériede Goffontaine ; les <strong>mines</strong> <strong>et</strong> fabriques d'alun de Doutt--weiler ; la fabrique de sel ammoniac <strong>et</strong> de bleu de Prussede Soulzbach; en un mot, la France conserve l'industrieusevallée de Douttweiler, qui est un musée naturel d'exploitation<strong>et</strong> de minéralurgie, <strong>et</strong> les é tablissemens-de l'Ecole royale<strong>des</strong> Mines où doivent se développer d'importans essais surl'art de fondre le minerai de fer à la houille , <strong>et</strong> d'affiner, àl'aide du même combustible , la fonte qui en provient.(1) Ces schistes quartzeux sont, ou <strong>des</strong> grès à tissu trèsfin, ou un quartz grenu, dont la cassure n'est pas vitreuse,mais un peu écailleuse. On trouve du côté de Bttlenberg ,-près de Birken feld , de pareils schi(stes farcis d'empreintesde coquilles. Voyez du reste ce qui est dit plus bas sur c<strong>et</strong>te"espèce de roche, qui se fait remarquer aussi en débris épars<strong>et</strong> roulés, à la surface <strong>des</strong> montagnes de cornéenne.Coup-d'oeilsur la géologiegénéraledu département.


Constitutiongéologiquepart.-culière duhaut vallonde la Breinsou <strong>des</strong> envi.rons deCr<strong>et</strong>tnich.282 MINE DE MANGANÈSEformée de roches très-variées qui appartiennentà la grande famille <strong>des</strong> cornéennes ou traps d<strong>et</strong>ransition (iibergangstrapp) (1). Enfin la zonela plus méridionale, présentant peut-être moinsd'intérêt aux spéculations de la science, mais,en offrant bien davantage à celles du commerce,renferme les bassins houillers de la Sarre <strong>et</strong> dela Glan , dont le premier, entouré par le grèsrouge-, a rendu riche <strong>et</strong> fameux l'arrondisse,ment de Sarrebrück.Le village de Cr<strong>et</strong>tnieh est situé dans le hautvallon de la Brems , qui prend sa source au.pied de la chaîne du Hohewald , placée entreles bassins particuliers de la Moselle, de laNahe <strong>et</strong> de la Sarre. C<strong>et</strong>te rivière coule duN. N. E. au S. S. O. , <strong>et</strong> va se j<strong>et</strong>er clans laSarre, à une lieue au-<strong>des</strong>sous de Sarrelouis.La partie de son cours , située à quelqueslieues au-<strong>des</strong>sus <strong>et</strong> au-<strong>des</strong>sous de Cr<strong>et</strong>tnich ,est bordée de montagnes de cornéennes d'ungris-noirâtre. Tantôt, comme à Castel, plusroche, dont les cou-haut que Cr<strong>et</strong>tnich, c<strong>et</strong>teches se dirigent de l'E. N. E. à l'O. 4. S. O.est pleine ou sans noyaux ; sa texture est grenue, à grains fins <strong>et</strong> cristallins , <strong>et</strong> l'on -y voitdisséminées<strong>des</strong> lames allongées de mica, d'unrouge de brique <strong>et</strong> d'un éclat de paille. Tantôt,comme à Limbach, au-<strong>des</strong>sous de Cr<strong>et</strong>tnichelle paraît courir du N. O. au S. E., en penchantvers le Nord, <strong>et</strong> former la base compacte(1) Voyez mon Mémoire sur la mine de plomb deWeiden., inséré .au no de ce <strong>Journal</strong>.DE CRETTNICH. 283d'une amygdaloïde tendre, trés-décomposable.Les pores ronds ou tortueux sont enduits , surune plus ou moins grande épaisseur, d'unesubstance peu dure , blanche ou -verdâtre, àpâte fine, <strong>et</strong> qui devient friable.La cornéenne tendre renferme à Castel duminerai de cuivre qui était , il y a 4o ansl'obj<strong>et</strong> d'une exploitation assez considérable.C'est dans <strong>des</strong> arnygdaloï<strong>des</strong> de la même formationque se trouve l'ancienne <strong>et</strong> intéressantemine de cuivre de Fischbach , <strong>et</strong> celle deNohféld , toutes deux situées dans la valléede la Nahe.Le flanc <strong>des</strong> montagnes du haut vallon dela Brems est jonché de débris d'une rocheamphibolique noir-verdâtre , tenace , lamelleuse,entourée d'une écorce grise ; de blocs<strong>et</strong> de boules, pesant <strong>et</strong> i kilogramme, d'arnygdaldide, criblée de grands pores qui sonttapissés d'une substance terreuse colorée enjaune-serin très-vif. On serait tenté de prendrec<strong>et</strong>te substance pour du péridot décomposé.Enfin on rencontre abondamment <strong>des</strong> caillouxd'une espèce de grès quartzeux lustré, à tissu'très-serré , gris-blond, gris-verdâtre, très-étincelantau briqu<strong>et</strong>, <strong>et</strong> dont la cassure est écailleuse.Ce grès, si ton t<strong>et</strong>bis ce n'est pas un quartzhyalin passant au silex , doit être fort ancienquoique secondaire. J'ai observé dans quelquesmorceaux une apparence micacée qui meferait pencher à les rapporter au grès, quoiquel'agglomération n'y soit pas sensible. Déjà j'avaisremarqué pour c<strong>et</strong>te pierre une pareille positionen blocs épars <strong>et</strong> nombreux sur les montagnes


Compositionde lamontagneoù s'exploitela mine.Descriptiondu filon.284 MINE DE MANGANÈSEde cornéennes, à .Kirn, vallée de la 1Tahe , départementde Rhin-<strong>et</strong>-Moselle.C'est par <strong>des</strong>sus c<strong>et</strong>te formation de cornéenne,à l'Ouest <strong>et</strong> à Boo mètres environ du village deCr<strong>et</strong>tnich , qu'est déposée la formation particulièrequi renferme la mine de manganèse dece nom.La montagne, ou plutôt la colline oblongue,<strong>et</strong> de hauteur moyenne , creusée par l'exploitation, est composée d'un pouddingue , dontla. pâte argileuse est d'un gris-rose <strong>et</strong> noir, àrefl<strong>et</strong>s luisans. Elle est assez tendre pour recevoirla trace du couteau, mais en même teinsfort difficile à casser. On y voit de gros <strong>et</strong> moyensnoyaux arrondis, de véritables gal<strong>et</strong>s de quartzlaiteux, de silex lustré écailleux, ou grès quartzeuxpresque compacte ; quelques-uns sont decalcaire brun <strong>et</strong> grenu, de formation ancienne.Les veinules qui traversent c<strong>et</strong>te roche , sur-toutdans les parties voisines du filon , sont dechaux carbonatée blanche, <strong>et</strong> ferro-manganésifère( hraunspath. ) très-brune <strong>et</strong> lamelleuse,accompagnée de manganèse métalloïde. Cessubstances ont été infiltrées au. sein de l'agglomératoù elles ont cristallisé ; <strong>et</strong> par fois l'infiltration,ayant même pénétré toute la pâte argileuse,fait scintiller dans celle-ci une multitudede points cristallins. L'air <strong>et</strong> l'eau désagrègent<strong>et</strong> amollissent c<strong>et</strong>te- roche , qui est d'ailleurstrès-variée dans les accidens de sa composition.Sa direction , qui n'est pas bien apparente,court du N. N. O. au S. S. E. ; son.inclinaison est de zo à 25 degrés vers l'E. N. E.Le filon, épais généralement de ). mètre ,DE CRETTNICE. 285par fois de om,2 , om,6 , im,3, se dirige de l'O.N. O. à l'E. S. E., s'écarte de la verticale légèrementvers le Sud, dans une certaine partiede son cours, <strong>et</strong> paraît se prolonger sur unespace considérable.Il est formé d'un poudding,ue à pâte d'argileglaise noirâtre ou rougeâtre, très-souvent sèche,renfermant <strong>des</strong> noyaux ou gal<strong>et</strong>s de quartz<strong>et</strong> quelques débris de la roche de la montagne.On y trouve très-irrégulièrement disséminé, enveines <strong>et</strong> en nids, le manganèse oxydé métalloïde,d'un gris-noirâtre de fer,, disposé paraiguilles déliées , entrecroisées, dont l'intimeréunion forme quelquefois de p<strong>et</strong>ites lamelles.La même gangue présente aussi <strong>des</strong> veines <strong>des</strong>path calcaire ( chaux carbonatée ) , de spathpesant ( baryte sulfitée ), par fois d'un brunviolacé sombre, en lames larges, éclatantes,un peu contournées, très-chatoyantes dans lacassure oblique. Le manganèse qui donne c<strong>et</strong>tecouleur se montre en taches argentées à la surface<strong>des</strong> laines , ou traverse ces cristaux enveines aiguillées , mêlées de quartz. L'abondancede semblables cristallisations, <strong>et</strong> le ramollissementde la pâte argileuse par l'humiditéfiltrante , sont à peu près les seuls caractèresdistinctifs de la roche du filon <strong>et</strong> de celle <strong>des</strong>parois.Ce gîte est d'une richesse très-inégale, <strong>et</strong> onle poursuit fréquemment sur une longueur deplusieurs mètres sans découvrir le moindre nidde minerai.A son toit règne une salbande d'argile glaise>molle <strong>et</strong> rouge, de 1. pouce ( on',o3) , <strong>et</strong> beau-.


286 MINE DE MANGANLSEcoup plus d'épaisseur, qui se maintient avecrégularité <strong>et</strong> ne paraît point ou presque pointau mur.Descrip- Souvent, <strong>et</strong> seulement de ce dernier côté, sevtresqui trouvent avec suite <strong>des</strong> veines de manganèse,Paccompa- épaisses de o,o3 à 0,41 (1 à 4 pouces), qui cougnent.rent suivant une direction à peu près perpendiculaire,par fois aussi parallèle à celle du filon,<strong>et</strong> qui , s'inclinant légèrement vers l'Est , au<strong>des</strong>sousde l'horizontale , serpentent dans unpouddingue pulvérulent ou véritable gravier,composé de gal<strong>et</strong>s de quartz grossièrementagglutinés par une pâte argileuse brune. Cepouddingue sablonneux est constamment accompag-néde pareilles veinules. Il se prolongeen s'amincissant , jusqu'à 9 <strong>et</strong> ii mètres ( 4 <strong>et</strong>5 lachters ) du mur du filon, <strong>et</strong> là se termineen nids dans le pouddingue pierreux de lamontagne. Le manganèse a cristallisé au milieude ce dépôt , ainsi que le prouvent les croûtesfrêles <strong>et</strong> aiguillées qui cernent les gal<strong>et</strong>s dequartz. Je pense que c'est la matière mêmedu filon qui est venue s'épancher entre lescouches par lits qui en suivent assez souventla direction. Ces veinules de gravier métallifèrene seraient donc alors qu'un appendicedu gîte principal , extravasé dans les vi<strong>des</strong>offerts par l'une de ses parois.Quelquefois, dans le filon <strong>et</strong> dans ces veinules, <strong>des</strong> morceaux de quartz hyalin , demilaiteux<strong>et</strong> amorphe, paraissent renfermer <strong>des</strong>aiguilles entrecroisées de manganèse. Ce dernierminéral a-t-il pénétré dans <strong>des</strong> fissurestrès-minces du quartz, au sein <strong>des</strong>quelles ilDE CRETTNIC11. 287aurait cristallisé? ou bien, en quelques circonstances,<strong>et</strong> comme j'inclinerais à le croire , y a-t-il eu formation simultanée de quartz <strong>et</strong>- demanganèse? celui-ci ne se rencontrejamais dans les cailloux de silex ou grès fin,à cassure écailleuse (kiesel), lesquels -sontd'une couleur gris-noirâtre.Le filon de manganèse de Cr<strong>et</strong>tnich . est exploité,depuis un siècle environ, par les ancêtresde M. jean Bierdels., qu'un décr<strong>et</strong>, impérialdu 28 mars 1807 a rendu concesionnaire.C<strong>et</strong>te mine appartenait aux comtes de Dagstuhlcomme souverains du pays. La dernièrecomtesse régnante l'avait affermée de nouveaupour dix ans , le ier janvier 1791, à M. Bierdels,moyennant une somme une fois payée de 55oflorins ou 1200 francs.Les premiers travaux furent <strong>des</strong> puits percéssur la crête du filon, vers le somm<strong>et</strong> de la colline.Leurs vestiges <strong>des</strong>sinent encore au jour la.direction du gîte. Du bas de ces p<strong>et</strong>its puits partaient<strong>des</strong> galeries d'allongement <strong>et</strong> d'exploitation,<strong>et</strong> lorsque l'on avait épuisé le minerai àun premier niveau, on <strong>des</strong>cendait à un second,séparé du premier par un: massif- de( 7 pieds) de hauteur. C<strong>et</strong>te- vicieuse méthode,à 'laquelle avait conduit 'la facilité -del'extraction , a été pratiquée jusqu'à l'annéei800 environ.Alors on l'a véritablement continuée, maissous une autre forme, en recoupant le filon,dans <strong>des</strong> parties plus basses que les parties exploitées,par <strong>des</strong> galeries de traverse percées-àmi-côte de la collineHistoriquede l'exploitation.


11bescriptien<strong>des</strong>travaux actuels.Exploitationdu filon.288 MINE DE NIANàA.N1sÊL'une de ces galeries de traverse longue de85 mètres (37 lachters) , sert maintenant d'entréeprincipale à la mine. Elle est pratiquéedans le poudding,ue de la montagne parseméde gros gal<strong>et</strong>s de quartz blanc. Au point orelle coupe le filon, elle se change en galeried'allongement, prolongée tant à droite qu'àgauche. De ce dernier côté l'exploitation estterminée sur une certaine longueur , <strong>et</strong> les travauxsont abandonnés <strong>et</strong> fermés. C'est sur ladroite que se trouve l'exploitation actuelle,composée , 1°. de la galerie d'allongementlongue de 460 mètres ; 20. d'un grand puitsextérieur d'extraction aboutissant à c<strong>et</strong>te p-. lerie vers le tiers environ de sa longueur totale.Ce puits a 23 mètres de profondeur. Commel'exploitation est maintenant portée vers l'avancementde la galerie principale , il sertccinu°L-d'unique issue au minerai qne l'on élève dans<strong>des</strong> tonnes au moyen d'un treuil à bras; 30. dedeux puits intérieurs , l'un d'épuisement , l'autred'extraction, enfoncés au sol de la galeried'allongement, au-delà du grand puits précédent.Ces deux p<strong>et</strong>its puits, profonds de noà 15 mètres , distans l'un de l'autre de 23,l'airage dans une ga-mètres , entr<strong>et</strong>iennentlerie inférieure d'exploitation , longue de 37mètres. Une rangée de pompes à bras, placéedans le premier , élève les eaux de c<strong>et</strong> ouvrage, le seul qui soit en ce moment pratiquéau-<strong>des</strong>sous du niveau général de l'exploitation.La galerie principale supérieure se pro-Etat du fi- longe de 100 mètres environ au-delà du se,e ces puits. A son avancement ex-trêmelon à l'extrémité<strong>des</strong>travaux.DE CRETTNICH. 289trême le filon est puissant de 1 mètre, maisrempli d'argile glaise, brune <strong>et</strong> stérile. Soninclinaison est renversée en déviant tonie-tirsfaiblement de. la verticale , ce qui lui donné.en grand la forme d'une surfitce légèrementgauchie. J'ai conseillé la continuation de lagalerie, <strong>et</strong> d'espace en espace le percementde traverses au mur -, particulièrement auxendroits où paraîtraient <strong>des</strong> fissures qui sont,au sein du rocher, <strong>et</strong> quelque minces qu'ellespuissent être, les vrais gui<strong>des</strong> du mineur à laPoursuite <strong>des</strong> filons.Aux travaux précédens qui composent l'exploitationprincipale , il faut ajouter, comm<strong>et</strong>ravaux accessoires, quelques p<strong>et</strong>ites galeriespercées au mur du gîte , <strong>et</strong> conduisant à <strong>des</strong>chambres surbaissées que l'on élargit dans tousles sens , afin d'exploiter les veinules de manganèseformées dans le pouddingue friable ougravier, dont-on a parlé comme d'un appendicedu filon. C<strong>et</strong>te espèce de travail se renouvellesouvent au mur du gîte, <strong>et</strong> se pousse quelquefoisjusqu'à une longueur de 16 mètres.On boise seulement les galeries principales,d'allongement dans c<strong>et</strong>te mine où la sommede toutes les excavations actuelles présente unvide d'environ 900 mètres cubes.-Il est facile de voir à présent que l'exploitation'n'a pas été dirigée d'après le plan généralque comportait les lieux. Dans tous cestravaux d'une durée précaire, on n'a songéqu'au jour qui s'écoulait, en arrachant d'abordles parties superficielles; puis , <strong>des</strong>cendant deproche en proche à celles qui leur étaient inrotume35 , n.4'; 208.Exploitation<strong>des</strong> veinules.Boisage.Vices de


1Galerie&écoul<strong>et</strong>uent,29e MINE DE ÉIANGAN'ESEférieures , <strong>et</strong> établissant <strong>des</strong> niveaux successifsd'ouvrages qui indiquent, à commencerde la. superficie, les âges divers .de la mine.Telle a été la marche de l'exploitation danspresque toutes les <strong>mines</strong> ançiennes , parce qu<strong>et</strong>outes étaient livrées à une avidité ignorante,<strong>et</strong> c<strong>et</strong>te marche est précisément le contrairede celle que, pour une plus grande durée dejouissance , conseillent la sagesse <strong>et</strong> l'art.Déjà, comme on l'a vu , l'on est forcé de<strong>des</strong>cendre , dans la mine de Cr<strong>et</strong>tnich , à unniveau inférieur que l'on ne peut atteindrequ'avec <strong>des</strong> moyens d'épuisement artificiels <strong>et</strong>dispendieux. C<strong>et</strong>te circonstance a fait reconnaîtreenfla à l'exploitant ce qu'il eût dû reconnaîtreplus têt, <strong>et</strong> il finit aujourd'hui par oùil fallait commencer autrefois. Une galeried'écoulement , déjà longue de l'oo mètres(44 lachters) , a été ouverte en iiho au piedde la colline, <strong>et</strong> sur le bord du p<strong>et</strong>it vallonde la Lauterbach. Elle est dirigée de l'Està l'O. , suivant le prolongement linéaire ouprésumé du filon, à travers un pouddingue à.gal<strong>et</strong>s quartzeux , <strong>et</strong> à pâte molle d'argiled'un rouge luisant. On dit que c<strong>et</strong>te rocheest le filon même, parce qu'elle a la mêmeapparence ; mais alors il serait d'une épaisseurplus forte que 5 <strong>et</strong> 6 mètres. Des traversespercées jusqu'à la roche dure, déciderontune question difficile à juger dans c<strong>et</strong>temine, à cause de la grande ressemblance dufilon avec les roches voisines. Il a l'aspectd'un pouddingue connue elles, '<strong>et</strong> rien n'empêcheque celles-ci ne deviennent à pâte tendreME CRETTNICII. 29X.<strong>et</strong> molle comme lui. Lorsque la galerie serafinie , elle asséchera le filon , de 34 mètresau-<strong>des</strong>sous <strong>des</strong> travaux actuels, <strong>et</strong> l'on pourraconsidérer .l'exploitation de la mine de Cr<strong>et</strong>tnichcomme régularisée dans sa partie inférieure;mais l'on aura encore à regr<strong>et</strong>ter laperte <strong>des</strong> massifs laissés entre les étages lesplus élevés.Le ruinerai extrait se transporte au village Cassage <strong>et</strong>de Cr<strong>et</strong>tnich , où les gros morceaux se cassent 'Zitnitclnaegreai.sur une pierre, pour être triés en partie marchande<strong>et</strong> partie stérile.Le menu minerai, de la grosseur <strong>des</strong> grainsde gravier , se j<strong>et</strong>te dans deux auges , espècesde caisses alleman<strong>des</strong> où coule un fil<strong>et</strong>d'eau. Trois laveurs couchés sur le ventre,agitent l'eau dans chaque auge, <strong>et</strong> séparent,grain par grain, le minerai à conserver, <strong>des</strong>parties trop pierreuses que l'on rej<strong>et</strong>te.Ces opérations, qui se font- sous deux barraquesouvertes, ou espèces de tentes forméesd'un assemblage de quelques pièces de bois recouvertesde genêts, ne sont que de grossièresébauches de ce qu'elles devraient être , <strong>et</strong> fontperdre beaucoup de manganèse. On devraitleur 'substituer , pour le menu minerai, <strong>et</strong> lesgros morceaux trop mélangés de terre <strong>et</strong> depierre , le bocardage <strong>et</strong> le lavage sur <strong>des</strong> tablesinclinées.On travaille le jour <strong>et</strong> la nuit, par poste de Norni,12 heures , clans la mine de Cr<strong>et</strong>tnich. <strong>des</strong>huit à dix-neuf ouvriers, sont employés dans vri.e".la mine; il faut y joindre dix casseurs <strong>et</strong> n<strong>et</strong>toyeurs..T a


292 MINES DE MANGANiSt , <strong>et</strong>c.Le minerai marchand de manganèse se distingueen deux qualités, d'après sa grosseur.L'extraction aunuelle est de 1900 quintauxmétriques , qui se vendent principalement àM<strong>et</strong>z, où un entrepôt est établi, au prix de18 francs le quintal métrique.NOTICE293Sur une nouvelle découverte de Mineraid'étain dans le département de la Loire-Inférieure.Extrait d'un Mémoire lu à la Société <strong>des</strong> Sciences <strong>et</strong> Arts dece département, par M. CH. HERSART.C<strong>et</strong>te découverte a été faite, l'été dernier, sur le. rivage dela nier, dans le territoire de Pirisc, qui est au bord de l'Océan,vis-à-vis Belle-Isle, par M. de la Guerrande, maire de lacommune.MM. Athenas <strong>et</strong> Dubuisson allèrent, dans le mois de sep.-tem bre, visi ter les lieux, <strong>et</strong> constatèrent Pexistence de l'étain.Ils en firent leur rapport à la Société <strong>des</strong> sciences<strong>et</strong> arts deNantes. Ce rapport ne nous est point parvenu.M. Mathieu, ingénieur en chef <strong>des</strong> <strong>mines</strong> , qui résidedans les départemens de l'Ouest, fit invité de se transporteiàl'iriac ; mais ayant appris que l'étain n'avait encore étédécouvert que sur le rivage de la mer, <strong>et</strong> que ce lieu étaitsouvent inondé pendant l'hiver, il remit ce voyage à la bellesaison.Néanmoins M. Hersart , ancien ingénieur <strong>des</strong> <strong>mines</strong>, avisité c<strong>et</strong>te plage en février dernier ; <strong>et</strong>, malgré les difficultésque lui ont présentées les marées <strong>et</strong> les sables, il a réuni plusieursobservations relatives à ce nouveau gisement de mineraid'étain qu'il a constaté.C<strong>et</strong>te découverte étant d'une très-grande importance pourla France, nous croyons devoir publier le Mémoire deM. Hersart, en attendant le Rapport que doit faire M. Ma»thieu à l'Administration <strong>des</strong> Mines.L'auteur avait inséré dans son Mémoire une notice sur lesT3


294.DÉCOUVERTE DE L'ÉTAINdécouvertes de mine d'étain faites dans les environs deynoges, Haute-Vienne ; mais c<strong>et</strong>te notice n'étant qu'un extrait<strong>des</strong> Rapports qui ont été publiés dans le <strong>Journal</strong> <strong>des</strong>Mines , nous avons jugé devoir les supprimer.LE département de la Loire-Inférieure, depuisles nombreuses découvertes d'un de noszélés collègues , M. Dubuisson , est avantageusementconnu , sous le rapport minéralogique,, par diverses espèces intéressantes ,parmi lesquelles je citerai principalement lachaux phosphatee.cristallisee , l'émeraude , latourmaline , la préhnite , le grenat , le titanesiliceo-calcaire.. Si notre statistique minéralogique était déjàintéressante , elle le devient bien plus depuisque ce département est le second de la Francequi offre le minerai d'étain.C<strong>et</strong>te nouvelle découverte est encore dueà un de nos collègues, M. de la Guerrande ,maire de la commune de Piriac , ancieïi officierde narine, (1-01 vous a déjà communiquéun Mémoire, sur une lun<strong>et</strong>te de soninvention,<strong>et</strong> qui doit aussi vous entr<strong>et</strong>enir d'un vaisseaude sa construction. C<strong>et</strong> officier, qui a été deuxfois 'prisenuier dé guerre en Augl<strong>et</strong>erre , nes'attehdiiit pas alors qu'en examinant le mineraid'étain dé Cernotai<strong>des</strong> , il se rendraitencore utile àsa patrie.Ce ne fut qu'en juill<strong>et</strong> 1813 qu'il découvritl'oxyde d'étain sur la côte , au Sud-Ouest'de Piriac. Il en instruisit dans le toms M. lePréf<strong>et</strong> du département, ainsi que M. le Sous-Préf<strong>et</strong> de Savenai, dans l'arrondissement du-DANS LE DÉP. DE LA LOIRE-INFÉRIEURE.' 295quel se trouve la commune de Piriac. Bientôtaprès il pria M. de Mondor<strong>et</strong> , qui demeureà la terre de Lauvergnac , dans la même commune, d'en rem<strong>et</strong>tre quelques échantillons àMM. Athenas <strong>et</strong> Dubuisson., qui y reconnurentaussi l'étain , <strong>et</strong> se transportèrent à Piriacvers la fin de septembre de la même année.M. de la Guerrande lui-même les conduisitdirectement au but qu'ils cherchaient: LeRapport de MM. Athenas <strong>et</strong> Dubuisson vousest connu ; il est d'ailleurs le résultat <strong>des</strong> observationsfaites pendant plusieurs jours surles côtes de Piriac.Les observations que j'ai faites aussi sur lemême gisement, le 23 février dernier, offrentquelques différences, <strong>et</strong> je crois devoir vousles communiquer. M. le Maire de Piriac a bien-voulu m'accompagner dans c<strong>et</strong>te course, quia eu lieu sur le rivage , en suivant les nombreusessinuosités de la côte , depuis le bourgjusqu'au-delà du gisement de l'étain, au Sud-Ouest du point de départ.10. On remarque, sur c<strong>et</strong>te étendue que lacôte ne présente pas une ligne droite parallèleà l'horizon , mais une espèce de ligne briséeou courbe qui s'élève successivement à mesurequ'on s'éloigne de Piriac, jusqu'au fort du Castelly.De ce point, le plus élevé de la côte,le terrain s'abaisse progressivement à mesurequ'on s'avance vers le Sud-Ouest <strong>et</strong> le Sud, -de manière que, près du gisement <strong>des</strong> mineraisd'étain, la côte ne présente plus , sur-toutà la marée pleine, qu'une plage sablonneuse,élevée de quelques décimètres au-<strong>des</strong>sus du -rivage.T4


296 DICOUVERTY. En partant de Ibord de la mer, <strong>et</strong> quelpar ,les gran<strong>des</strong> maréequai <strong>et</strong> le fort Saint-Mture granulaire, en cprès de l'Est à l'Ouestinclinant au Nord, s40 degrés. C<strong>et</strong>te rochefilons' de quartz hyalhspath <strong>et</strong> mica. Ces filocentimètres jusqu'à 2sauce. Le gneiss offrenoeuds de quartz quicouches. J'ai trouvé,d,d'indiquer, une substande la chaux phosphatéd'un blanc bleuâtre , seobservée, il y a quelqunites <strong>et</strong> les gneiss <strong>des</strong>Sautron <strong>et</strong> Vig,neux. Coffert <strong>des</strong> grenats trapperceptibles à l'oeil nu-ou d'un jaune sale ; entourmalines noires.La roche don t nouscomposé de feldspathquartz <strong>et</strong> mica uniformà cause de sa disposititure granulaire, être conite de la seconde fonlogues.30. Avant d'arriver ac<strong>et</strong>te roche disparaît ail lui en succède unenature <strong>et</strong> sa couleur.placé anrtie inondé, entre leeiss à texées, à peuiman té , <strong>et</strong>d'environplusieursavec feldsquelqueses de putissveines ou->s entre lesque je viensrde comm<strong>et</strong> terreuselie que j'aians les grad'Orvault,ont encoreu yen t uns, rouges,indices deer, agrégatistaux , de -gés , peut,de sa texmele nraiguesgéoiCastelly, ,surface, <strong>et</strong>nte par sapremierDANS LE D117. DE LA LOIRE-INFIRIP,URE. 297,coup d'oeil, pourrait être prise pour une rochearriphibolique compacte <strong>et</strong> noire, ou pour untrapp ou une cornéenne. Quoiqu'elle s'élève àune assez grande hauteur au-<strong>des</strong>sus du rivage,ofl n'y aperçoit ni direction , ni inclinaisonconstante ; mais elle se présente comme ungrand amas qui semble adossé au gneiss. Nonseulementc<strong>et</strong>te masse est souvent souillée parl'oxyde de fer de différentes couleurs, <strong>et</strong> montreen:plusieurs endroits une pellicule ou enduitbrillant de graphite , mais encore elle est traversée,en tous sens, par <strong>des</strong> filons <strong>et</strong> <strong>des</strong> veines<strong>des</strong>uartz hyalin, ce qui lui donne 'beaucoupde ressemblance avec le kieselschielér ouschiste siliceux; Comme lui il étincelle sousle briqu<strong>et</strong>. Cependant je ne me perm<strong>et</strong>trai pasdans ce moment de prononcer sur c<strong>et</strong>te roche,que je n'ai examinée q7-1'en passant , ou trèslégèrement, par l'empressement d'arriver àl'Obj<strong>et</strong> principal de ma course..4°. Après c<strong>et</strong>te roche , qui forme une espècede lacune dans la régularité qu'on observerelativement à la stratification <strong>des</strong> couches surc<strong>et</strong>te partie de la côte, on r<strong>et</strong>rouve au Castellyun gneiss un peu différent du premier, e. ence que les cristaux de feldspath sont plus sensibles<strong>et</strong> tranchent davantage dans la masse;2°. en ce qu'il est plus feuill<strong>et</strong>é ; il est aussisubdivisé par plusieurs filons <strong>et</strong> couches mincesde 'quartz hyalin, <strong>et</strong> présente en divers endroits<strong>des</strong> traces de fer oxydé. C<strong>et</strong>te roche encaisse, en outre, quelques couches amphiboliguesnoires ; elle est coupée à pic du côté durivage qu'elle domine à une assez grande hauteur.L'action <strong>des</strong> eaux , souvent renouvelée,


298 DÉCOUVERTE DE L'ÉTAINen isole <strong>des</strong> parties considérables, y cause <strong>des</strong>éboulemens en désagrégeant <strong>et</strong> minant continuellementla base ; enfin elle y forme plusieurscavernes ou grottes, dont la plus curieuse<strong>et</strong> la plus considérable est celle ditede Madame. Ce gneiss , qui se trouve dansle point le plus élevé de la côte, nous offreles mêmes direction <strong>et</strong> inclinaison que celui du.fort Saint-Michel. Nous y avons remarqué deplus <strong>des</strong> couches en C; d'autres dont les feuill<strong>et</strong>sondulés <strong>et</strong> repliés dans un certain ordre,donnent à c<strong>et</strong>te roche l'apparence de diversesétoffes chinoises.5° Au-delà du Castelly,, à la pointe de penhareng, mot celtique qui se traduit dansnotre langue par ceux de tête de hareng, on.trouve le granite coupé par <strong>des</strong> filons de quartzhyalin blanc, offrant souvent <strong>des</strong> déviations.C'est dans c<strong>et</strong>te partie intéressante de la communequ'on remarque, au Sud-Ouest de Piriac ,<strong>des</strong> indices de minerai d'étain. La roche granitiquene se laisse apercevoir que sur le rivagemême, où elle est recouverte à chaque maréepar les eaux, si on en excepte quelques soi"-mités, comme celle où l'on voit le prétendutombeau d'Almanzor, taillé de main d'hommeà la partie supérieure d'une de ces masses granitiques.Ici la côte abaissée est recouverte d<strong>et</strong>errain d'alluvion , mélangé de gravier, de sable<strong>et</strong> d'argile, dans lequel on observe quelquesmasses assez considérables de quartz hyalinblanc, qui sont mises à découvert, <strong>et</strong> souvent-détachées par le choc <strong>des</strong> vagues. Ce rivagechange souvent d'aspect, sur-tout au moment<strong>des</strong> gran<strong>des</strong> marées. Quand MM. Athenas <strong>et</strong>DANS LE DÉP. DE LA LOIRE-INF ItIEURE. 299DubuisSon visitèrent le gisement d'étain , la.mer avait n<strong>et</strong>toyé le rivage, comme si elle avaitvoulu favoriser les recherches de nos savanscollègues : moins heureux qu'eux , trouvéla plage couverte en grande partie d'argile,de sable <strong>et</strong> de gal<strong>et</strong>s. Au milieu de ces débris.!on en rencontre d'autres pl us considérables qui.`-xious offrent un quartz ru banne , mélangé derouge, de viol<strong>et</strong> <strong>et</strong> de vert ; ce qui donne à cesmasses l'apparence d'agate onix. Ce quartz, en.quelques endroits , nous paraît être sur place,<strong>et</strong> renfermé dans le granite. Près de là, sontd'autres gran<strong>des</strong> masses isolées d'un quartz hyalinblanc, blanchâtre ou grisâtre, fétide, translucideou demi-transparent, dans lesquelles onaperçoit de loin en loin qUelques p<strong>et</strong>ites partiesde minerai d'étain ordinairement noirâtre <strong>et</strong>brillant dans la cassure, quelquefois brunâtre,.<strong>et</strong> plus rarement d'rn brun-jaunâtre. Les niassesde quartz contiennent aussi , assez souventquelques parties de mica <strong>et</strong> de feldspath. Leminerai d'étain est à l'état d'oxyde ordinairementamorphe, quelquefois cristallisé.Dans le voisinage de ces blocs on aperçoit,dans le granite même, <strong>des</strong> filons de quartz hyalinblanchâtre que je n'ai pu observer, d'aprèsce fini a été dit plus haut, que sur une trèsp<strong>et</strong>itelongueur; le plus considérable , qui marcheà peu près du Nord an Sud, a i mètre 5 décimètresde puissance dans , sa plus grandeépaisseur; il est.proba He que les grosses massesquartzeuses en proviennent. Deux autres , moinspuissans , semblent se diriger perpendiculairementau premier, <strong>et</strong> venir y aboutir vers l'Ouest.Oui pourrait encore citer d'autres filons quart-


Iummaie300 DÉCOUVERTE DE L'ÉTAINzeux: dans ce granite ; niais ils sont très-pela.volumineux, <strong>et</strong> ne paraissent pas réglés.Le sable qui recouvrait le rivage ne m'a paspermis de suivre un affleurement sur une certaine étendue; aussi je ne donne mes observationsque comme <strong>des</strong> conjectures , <strong>et</strong> désireque quelques travaux de recherches viennentnous éclairer davantage sur l'allure <strong>et</strong> la richessede ces filons.En attendant, l'existence du minerai d'étainest bien prouvée dans notre département ;10. non-seulement dans les masses de quartz,où il se trouve inégalement disséminé en p<strong>et</strong>itesparties , ayant au plus le volume d'unoeuf, ce qui n'offre jusqu'à présent qu'un mineraide bocard;2°. Dans le sable de la grève, où il se rencontreassez abondamment en p<strong>et</strong>its fraginens ,qui se distinguent facilement par la pesanteurspécifique <strong>des</strong> diverses substances qui les accompagnent.Ces fragmens , dont les plus grosont le volume d'une nois<strong>et</strong>te ou d'une noix,sont plus ou moins ternes à la surfàce ; <strong>et</strong>,quoiqu'ilssoient tous plus ou moins arrondis, ondécouvre encore dans plusieurs la forme primitive,qui est un octaèdre rectangulaire, d'a.-près M. Ha.iiy. Ce minerai recueilli peut êtreregardé comme une mine grasse ou riche, <strong>et</strong>traitée de même.3°. Le minerai d'étain se trouve aussi granuliforme, ou en grains empâtés dans une argileblanche peu abondante, due à la décompositiondu mica.4°. Enfin, il est à l'état arenacé , mélangéDANS LE DÉP. DE LA LOIRE-INFÉRIEURE. 3oxavec un sable quartzeux, contenant aussi d<strong>et</strong>rès-p<strong>et</strong>its grenats, appartenant à la variété trapézoïdale.Comme le minerai se rencontre sousce dernier état, en grande quantité dans plusieursendroits, il suffirait, pour en r<strong>et</strong>irer leminerai pur, de laver le sable métallifère dans<strong>des</strong> caissons allemands, ou sur <strong>des</strong> tables jumelles.J'ai cherché avec attention, dans lesblocs de quartz qui renferment l'étain, quelques-unes<strong>des</strong> substances qui accompagnentordinairement ce minerai ; je n'ai pu trouverà Piriac que le molybdène sulfuré, <strong>et</strong> encoredans un gros bloc de quartz hyalin blanc quifait partie du quai.Le granite ne paraît pas contenir l'oxyded'étain comme partie constituante ; du moinsles échantillons que j'ai examinés ne m'en ontoffert aucun indice ; il serait cependant trèspossiblequ'il en contînt ; mais qu'il y fût tropdisséminé pour y être distingué à l'oeil nu. Lesable d'étain qu'on observe sur le rivage sembleraitindiquer la présence de ce minerai dansle granite.Les chimistes ne se sont pas encore occupésde l'analyse de notre oxyde d'étain.Celui de Cornouailles analysé par Klaproth,a donné :Etain 77,5Oxygène. 21,5Fer. 0,25Silice 0575Somme. . . 100200


302 DI;:COUVERTE DE L'i:TAINL'étain oxydé concrétionné du Mexique,analysé par Coll<strong>et</strong>-Descostils, a produit :EtainOxygène. . 29Fer. 5Somme. . 100Quoique l'essai n'indique que la quantitéd'étain, <strong>et</strong> même avec moins ,d'exactitude que.l'analyse , on verra, par le résultat suivant,que notre minerai est d'une grande richesse.Voici le procédé que j'ai suivi : j'ai brasquéavec du poussier 'de charbon un creus<strong>et</strong> degraphite, autrement nominé fer carburé ou.p`)lombagine ; j'y ai ensuite creusé une cavité<strong>des</strong>tinée à recevoir le minerai d'étain pulvérisé<strong>et</strong> tamisé. (J'ai employé pour l'essai les fragmensroulés les plus purs). J'ai mélangé cinqgros de minerai avec du savon noir , de manièreà en former une pâte que j'ai renferméedans le papier qui m'a servi de support. Aprèsavoir introduit le minerai dans le creus<strong>et</strong> , jel'ai recouvert de poussier de charbon , <strong>et</strong> par<strong>des</strong>susde muriate de soude ; cela fait , j'ailuté le couvercle au creus<strong>et</strong>, au moyen d'argilecommune , <strong>et</strong> celui-ci sur un biscuit parle même moyen. Après avoir placé le creus<strong>et</strong>dans un simple fourneau de cuisine, dont seulementj'ai augmenté l'aspiration <strong>et</strong> la chaleurau moyen d'Une cheminée én briques,, que j'aiconstruite au plus à un pied de hauteur , j'aichauffé pendant une heure avec du charbonDANS LE DJP. DE LA LOIRE-INFIhtIEITRE. 33de bois, <strong>et</strong> je n'ai r<strong>et</strong>iré <strong>et</strong> ouvert le creus<strong>et</strong>qu'après le refroidissement. La manière dontj'avais plié le papier qui renfermait la pâte métallifère,m'a produit, au lieu d'un culot, plusieursglobules plus ou moins gros, qui se sonttrouvés isolés au milieu du poussier de charbon.En réunissant <strong>et</strong> pesant le produit, j'ai obtenutrois gros, même en négligeant quelques p<strong>et</strong>itesgrenailles qui paraissaient moins pures<strong>et</strong> se trouvaient souillées d'oxyde de carbone.Il résulte de là que le minerai de Piriac rend aumoins 6o d'étain pour cent livres de minerai.J'ai laminé au marteau un <strong>des</strong> globulesobtenus , <strong>et</strong> je l'ai transformé dans la p<strong>et</strong>itelame que j'ai l'honneur de vous présenter ; onpeut observer qu'elle n'offre , quoique réduiteà une épaisseur très-mince, ni gerçure,ni paille.Nous pouvons donc conclure de notre essai,que le minerai de Piriac , non-seulement estriche, mais encore qu'il donne un étain d'uneexcellente qualité.Réflexions relatives au lainerai d'étain dePiriac.Le voisinage immédiat de la mer, <strong>et</strong> le peud'élévation du sol au-<strong>des</strong>sus du niveau <strong>des</strong> eaux,sont sans doute <strong>des</strong> obstacles moins, à la vérité,pour l'exploitation du minerai, que pour lesrecherches à ciel ouvert; car on a <strong>des</strong> exemplesde <strong>mines</strong> exploitées sous la mer, entre autresla mine d'étain de Huelcock en Cornouaillesmais comment faire <strong>des</strong> tranchées dans un ter-


(3°4DICOTIVrRTE DE L'ITAINrai fréquemment recouvert <strong>des</strong> eaux de la mer?D'ailleurs l'expérience prouve qu'il faudraitfaire les recherches à la, rencontre <strong>des</strong> troisfilons , ce qui n'est pas facile. On sera doncforcé de rechercher à l'Est <strong>des</strong> deux 'filons quisemblent Se diriger dans les terres ; cela huit,on pourra, à: 'une distance plus ou moins grandede la mer, y faire les travaux nécessaires *parpuits <strong>et</strong> galeries afin de reconnaître leurs richessesà une certaine profondeur , <strong>et</strong> de :làaller attaquer le filon principal. La commune-de- Piriac , comme presque toutes celles 'quiavoisinent la pleine mer, est Pauvre en bois ;Mais sa position. , presqU'au. confluent de deuxrivières considérables la Loire <strong>et</strong> la Villain.e ,est <strong>des</strong> plus heureuses pour lui procurer parla suite , sans préjudice pour l'habitant , lecombustible dont elle aura besoin pour sesusines , si on ne croit pas préférable de lesétablir ailleurs... Au moyen de la onpeut particulièrement s'approvisionner Villaine' de bois.ou de charbon dans la forêt de la Br<strong>et</strong>èche,qui n'est qu'à cinq quarts de lieue de la rocheBernard; elle est indiquée sous ce dernier nom'dans la carte de Cassini; au moyen de la granderoute qui longe la forêt, le transport du combustiblesera lacile jusqu'à la Villaine ; le reste'an voyage se fera par eau sur iule étendue' de,çinq On peut aussi employer la houille; les <strong>mines</strong>du département en fourniront : ce cOmbustibleminéral <strong>des</strong>cendra la Loire, <strong>et</strong> sera conduitpar eau jusqu'à Piriac ; mais il serait peut-êtreplus économique pour l'établissement, <strong>et</strong> plustileDANS LE;1)1.4'. DE LA LOIRE-INFIRIEURE 305utile ..pour Je .pays en général, de fairede tourbe herbacée usage, abondamment répandue'ii. l'Ouest-r de l'arrondissement de Savenai ; <strong>et</strong>probablement il sera nécessaire de la charbonniser; ce qui dépendra, au reste, du fourneauqu'on emploiera.Un obstacle que nous offre laPiriac commune de, relativement à la préparationnique du. minerai méca-, est sonde rivières extrême dis<strong>et</strong>teou ruisseaux permanens , indispensablescependant pour faire marcher les bocards,<strong>et</strong> laver les sables métallifères.Le minerai, ne paraissant pas contenirparties sulfureuses deou arsénica.lesbesoin de grillage,, n'aura pas<strong>et</strong> pourra être fondudans <strong>des</strong> i'ourneaux à oumanche peu élevésavec un <strong>des</strong> combustibles indiqués , ou dansun fourneau à réverbère : celui-ci,calité dont il s'agit, paraît pour la lo-avoir diverstages sur le précédent (1),avan-C. En ce qu'il n'a pas besoin de machines(i) Dans les échantillons deles sables que j'ai minerais d'étain., <strong>et</strong> danseu occasion d'examiner, ,à l'amitié de M. le chevalier ce que je doisHersart qui m'avait chargéd'en rem<strong>et</strong>tre à- M. leau cabin<strong>et</strong> de Directeur-général <strong>des</strong> Mines <strong>et</strong>la Direction générale , j'ai crunaître quelques grenats recon-; niais je n'y ai pas vu <strong>des</strong>tein.ferruginé tung-(- wolfram ) , ce qui serait fort avantageuxpour la fonte ,<strong>et</strong> sur-tout pour le lavage , h pesanteurdu wolfram étant de 7,333 , tandis que celle del'étain oxydé noir est de 6,9oo. ( G. L. )Kolume 35, n". 208.V


3o6DCOUVERTE DE L'TAINsoufflantes , <strong>et</strong> par conséquent de courantd'eau, pour les faire mouvoir20. En ce qu'on peut y employer du bois-ou de la houille non charbonnée <strong>et</strong> peutêtremême de la tourbe crue.Faisons donc <strong>des</strong> voeux pour que le Gouvernementordonne, dans ce département,comme dans celui de la Haute-Vienne , <strong>des</strong>recherches sur les indices connus : j'aime àcroire qu'elles seront couronnées de quelquesuccès.Après avoir examiné le point intéressantqui nous occupe , si on j<strong>et</strong>te mi coup d'oeilgéologique sur l'arrondissement de .Savenai ,on observe dans presque toutes les communesoù l'on peut découvrir la nature du sol,<strong>des</strong> roches à peu près semblables à celles dePiriac. En ne nous occupant, pour le moment,que <strong>des</strong> communes qui bordent lacôte, entre la Loire <strong>et</strong> Piriac , on remarqued'abord à à l'embouchure. cléla Loire, du Saint-Nazaire' granite <strong>et</strong> du gneiss, alternantavec de l'amphibole noir mélangé de feldspathlamellaire. Ce gril astein plus on moinsschisteux , contient non - seulement du fersulfuré , mais du fer oxydulé , car il a uneaction sensible sur le barreau aimanté. Cesdifférentes roches sont coupées par <strong>des</strong> filonsde quartz <strong>et</strong> de granite graphique , dans lesquelsj'ai aperçu <strong>des</strong> indices de tourmalinesnoires.La commune d'Escoublac , entre Saint-Nazaire <strong>et</strong> Guerrande , nous offre différentesDANS LE Ee..D. DE LA LOIRE7INFÙIEURE. :107.carrières de granite -<strong>et</strong> d<strong>et</strong>ation. Guerrande gneiss en exploi-est aussi sur un granitemélangé quelquefois de gneiss ; l'unsont çoupés par un très <strong>et</strong> -)l'autre- beau granite graphiqueà feldspath rouge ou rose. Le<strong>et</strong> le feldspath disparaissent quartzces masses granitiques, qui quelquefois danssemblent alorstièrement formées deen-mica, que lesvont recueillir sous le habitonsnom de sablesur la route de Guerrande àGuerrande à Piriac Saille. Celle de, c'est-à-dire ,étendue de deux lieues,sur unecouvert , sur toute c<strong>et</strong>ie nous présente à dé-distance , le granitemassif quelquefois feuill<strong>et</strong>é , dans lequel onrencontre assez communémentline noire de la tourma-, <strong>et</strong> <strong>des</strong> grenats dans les filonslangés de quartz , mé-feldspath <strong>et</strong> mica..observé, en J'y aioutre, une substancea dans sa cassure quelques verdâtre quil'émeraude rapports avec, mais sa dur<strong>et</strong>é nous paraitférieure. je n'en in-possède que departies ; ce qui très-p<strong>et</strong>itesne m'a pas permis dedier avec attention.l'étu-J'ai aussi remarqué , non - seulement 'surles hauteurs de Saint -Nazaire ,riac , à Vingt lieues de Nantesmais à Pi-,au point le plus éloigné c'est-à-diredu chef- lieudépartement du,, le quartz hyalinqu'on rencontre si aventurineabondamment danssieurs <strong>des</strong> communes quiplu-nous avoisinent.L'analogie quirain de Piriac semble exister entre le<strong>et</strong> celui qui ter-nous en sépare,est un indice, éloigné à la vérité , mais quiV 2


DE L'ÉTAIN , <strong>et</strong>c.doit encourager à examiner avec soin la côtecomprise' principalement entre Saint-Nazaire<strong>et</strong> Piriac , où vraisemblablementl'on reconnaîtrade nouveaux filons d'étain oxydé.3o3 DÉCOUVERTENOTICE309Sur <strong>des</strong> Essais de minerais provenant de lamine de cuivre de Stolzembourg , de'parte-. ment <strong>des</strong> Forêts;Par M. BOiiESNEL Ingénieur au Corps royal <strong>des</strong> Mines.LA mine de cuivre de Stolzembourg a été décrite, dans le n°. 92 , tome 16, du <strong>Journal</strong> <strong>des</strong>Mines, par M. Beaunier, qui a rédigé lestravaux à faire pour la reprise de son exploitation.M. Beaunier pense que c<strong>et</strong>te mine estd'autant plus digne de fixer l'attention <strong>des</strong>capitalistes, que tout semble annoncer que sateneur en cuivre est considérable.C<strong>et</strong>te richesse de minerai a été constatée parl'analyse d'un échantillon , que l'on doit àM. Roux de Genève, <strong>et</strong> qui a été insérée aun". 53, tome 9, du <strong>Journal</strong> <strong>des</strong> Mines : M. Rouxa bien donné la nature <strong>et</strong> la quantité de plusieursprincipes contenus dans le minerai ; maisil s'est borné à <strong>des</strong> conjectures sur la manièredont ces divers principes y étaient engagés.Mon collègue, M. Puvis fut chargé, dans lecourant de l'année dernière, de faire quelquestravaux de recherche sur la mine, <strong>et</strong> il fit passerà l'ingénieur en chef de la division M. Blavier,quelques morceaux que celui-ci m'a engagé àv3


3io SUR DES ESSAIS DE MINERAISexaminer, à l'eff<strong>et</strong> de chercher les procédésles plus simples pour le traitement du mineraic'est du résultat de mon travail que je me proposede rendre compte.Le premier échantillon était étiqu<strong>et</strong>é :gailguedu filon; c'est-un ocre pulvérulent, d'un jaun<strong>et</strong>irant plus ou moins sur le brun. L'analysem'a fait connaître qu'il était composé commeil suit :Silice gélatineuse 5Trace d'alumine.Oxyde de manganèse. . 14Oxyde rouge de fer. 51Perte au feu.3oPoint de chaux ni de magnésie ni de cuivre100La -volatilisation étant très-considérable, ilétait d'autant plus nécessaire d'en rechercherla cause, que l'effervescence qui s'est manifestéelorsqu'on a dissout le minerai dans l'acide'muriatique , paraissait due entièrement à laformation de gaz acide muriatique oxygène.J'ai donc distillé 10 °T. de minerai dans unep<strong>et</strong>ite cornue de verre à laquelle j'ai adaptéun simple récipient, <strong>et</strong> que j'ai chauffée graduellementjusqu'au rouge. J'ai obtenu 24 poura oo d'une eau parfaitement insipide , <strong>et</strong> nerougissant point la teinture de tournesol. Cequi restait dans la cornue pesait 6,2 , de manièrequ'il se serait perdu 4 pour loo que l'on.ne peut guère s'empecher de regarder connueDE LA MINE DE CUIVRE DE STOIZEMROURG. 31appartenant à de l'eau, tant parce que lé récipientn'avait pas été luté avec la cornue, qu'àcause <strong>des</strong> particules de liquide qui restaientattachées dans la capacité du récipient, quelquesoin que l'on ait pris pour les en détacher.Il doit en être de même <strong>des</strong> 2 pour 100 quele minerai a conservés dans la cornue de phisque dans le creus<strong>et</strong> de platine , <strong>et</strong> que l'on nepeut attribuer qu'à une volatilisation incomplète.Et comme je me suis en outre assuré,en dissolvant le minerai dans- la potasse,ne contenait point d'acide phosphorique, jene vois d'autre moyen d'expliquer l'anomaliede composition de l'ocre dont il s'agit avecles hydrates ordinaires , qieen ayant égardà l'abondance de manganèse , <strong>et</strong> en adm<strong>et</strong>tantune combinaison in time entre la silice <strong>et</strong>les oxy<strong>des</strong> , combinaison qui semble naturelie, si l'on fait attention que la silice ne-'s'en sépare que sous la forme gélatineuse.Cependant je dois dire que l'oxyde de manganèsene paraît pas être également répandudans toutes les parties du minerai, <strong>et</strong> que celtes.dont la couleur est la plus brune , sont celles.qui en contiennent probablement le plus.Le second échantillon était une pyrite blanche,à rayons divergens; l'analyse m'a fourniRésidu terreux.Fer métallique. 46Soufre. 53Point de cuivre.00v 4


312 SUR DES ESSAIS DE MINERAISLe résultat est à peu près le même quepour la pyrite de Védrin ; <strong>et</strong> en eff<strong>et</strong> ellesont toutes les deux les mêmes caractères extérieurs.Le troisième échantillon était le mineraide cuivre proprement dit ; son aspect est,ainsi que l'a observé M. Beaunier, celui d'unepyrite cuivreuse ; mais c<strong>et</strong>te pyrite est entremêléede points très-fins , rouges <strong>et</strong> verts, quiparaissent appartenir à <strong>des</strong> oxy<strong>des</strong>.En dissolvant le minerai dans l'acide nitriquepur, observé tous les phénomènesindiqués par M. Roux de Genève ; <strong>et</strong>, avantpoursuivi l'analyse avec tout le soin possible,j'ai trouvé qu'il était ainsi composé :Silice 3,5Trace d'alumine.Cuivre méta!lique. 29Fer métallique. . 32Soufre. 2993,5Si l'on adm<strong>et</strong> que la partie du minerai,que l'on peut considérer comme étant ducuivre pyriteux ordinaire, ait une compositionanalogue à la pyrite cuivreuse de Chessy( Rhône ) , dont M. Guenyvea.0 a donné l'analyse(<strong>Journal</strong> <strong>des</strong> _Mines n°. 122, tOM. 21),DE LA MINE DE CUIVRE DE STOLZEMBOURG. 313-ce que semblent annoncer tous les caractèresextérieurs du minerai , on auraSilice 3,5Cuivre métallique. . 23,9Fer métallique. . . 25,5 Cuivre pyriteux. 784Soufre. . . . . . 29.Oxyde rouge de fer.Oxyde brun de cuivre 6,4Perte 2,51 00Le soufre <strong>et</strong> la perte représentent unesomme de 31,5 ; <strong>et</strong> en eff<strong>et</strong>, ayant exposéau feu, sur une soucoupe de porcelaine , unecouche extrêmement mince de minerai parfaitementpulvérisé , j'ai eu un déficit de 9,5qui, ajouté à 5,6 d'acide sulfurique trouvédans le résidu , <strong>et</strong> aux 16,7 d'oxygène quise sont combinés, pendant l'opération. avecles 23,9 de cuivre <strong>et</strong> les 25,5 de fer , donnent31,8 qui en diffèrent très-peu. Un autregrillage compl<strong>et</strong>, que j'ai exécuté sur un têta rôtir dans le fourneau de coupelle , m'afait voir encore la même chose ; car j'ai eu.un déficit de i5, qui, avec les 16,7 d'Oxygènecombinés avec les parties à l'état métallique, représentent un total de 3i,7. Quantà la perte de 2,5 donnée par l'analyse , On.doit probablement l'attribuer- à un peu d'eaucombinée avec les oxy<strong>des</strong> , sur - tout avec


314 SUR LES ESSAIS DE MINERAIScelui de fer, <strong>et</strong> à un peu d'acide carboniqueexistant clans les points verts du minerai quiest annoncé par une longue effervescence aumoment où l'on y verse à froid l'acide nitrique.Il ne s'agissait plus que de séparer lecuivre du minerai par un procédé de fontefacile <strong>et</strong> expéditif. Pour cela j'ai considéréque tout se réduisait à faire passer en scoriesle fer combiné par une addition de principesterreux convenables , lorsque le soufreavait été dégagé , <strong>et</strong> que les métaux s'étaientcomplètement oxydés. Or l'analyse d'une scorieprovenant d'un affinage de vieille ferrailledans un fourneau à réverbère dont- lasole était recouverte de sable , m'ayant fait.connaître que 68 d'oxyde noir de fer, , quirépondent à 75 parties d'oxyde rouge', formaientavec 32,5 lde principes terreuxdont 3/ de silice , une combinaison trèsfusible; j'en ai conclu que, si dans le' mi.-lierai_ de Stolzembourg bien grillé , où il se.,trouve 46 parties d'oxyde rouge de fer <strong>et</strong> 3,5de silice, on y mêlait /8 parties de sable.blanc quartzeux , en imbibant d'huile le mélangepour réduire le cuivre, <strong>et</strong> pour fairepasser l'oxyde rouge de fer à l'état d'oxydenoir qu'il doit prendre dans la scorie, il devaitse produire une séparation exacte dumétal. C'est ce qui est effectivement arrivé ;car, en fondant à .un feu de forge couvenablele mélange ainsi préparé dans un .creus<strong>et</strong>non brasqué , eu un culot de cuivreDE LA MINE DE CUIVRE DE STOLZEMBOURG. 315rouge très - beau, pesant juste 29 , commel'analyse l'indique , <strong>et</strong> dès scories: parfaitementsemblables à: celle citée de la vieilleferraille.Ainsi, pour réduire en grand le minerai,il suffira de pratiquer deux opéra.ti.ons ; pourla première on aura un fourneau à réverbèreà sole plate , où l'on grillera exactement(ce qui ne sera pas très-long à obtenir,ainsi que je l'ai vérifié en p<strong>et</strong>it) tous les minerais,enpoudre que donneront les bocards<strong>et</strong> laveries ; on y acheverait aussi le grillage<strong>des</strong> minerais en gros échantillons , lorsqu'ilsauraient passé d'abord à un grillage en pleinair, monté en pyramide, si ce premier feu.n'était pas suffisant.Ensuite l'on aurait un second fourneau àréverbère , disposé pour la fonte , où l'onpasserait les minerais ainsi grillés, mélangésavec du sable blanc dans les proportions citées, <strong>et</strong> en y brassant de la poussière decharbon. En donnant le coup de feu convenable,il me semble que l'on doit réussir complètementpar ce procédé, qui aurait l'avantaged'éviter c<strong>et</strong>te série de grillages <strong>et</strong> defontes répétées <strong>des</strong> minerais , <strong>et</strong> <strong>des</strong> /nattes.que l'on exécute ordinairement dans les fonderiesde <strong>mines</strong> de cuivre, notamment à Saint-Bel <strong>et</strong> Chessy. (Rhône ), comme on peut levoir dans un Mémoire que nous avons faiten commun , mon collègue M. Lemaire <strong>et</strong>


316 SUR DES ESSAIS DE MINERAIS <strong>et</strong>c.moi, sur ces <strong>mines</strong>, <strong>et</strong> qui a été rappelédans celui de M. Guenyveau sur c<strong>et</strong>te matière,inséré au C. 118, tome zo du <strong>Journal</strong><strong>des</strong> Mines.ANALYSESDE PLUSIEURS SUBSTANCES MINÉRALES;Par M. Joux.1°. Analyse de l'agalmatolithe de la Chine; talcglaphique , Haiiy ; bildstein de Klaproth,<strong>et</strong> vulgairement, pierre de lard.Variété jaune de cire.Silice .. 53 Oxyde de manganèse. ur. trac,.Alumine. . 3o Potasse. . . . . 6,26Chaux 1,75 Eau. . . . - . . 5,5oOxyde de fer. 197551Variété rouge.Silice .. . . 51,5o Oxyde de manga-Alumine. . . 32,50 nese 12Chaux 3 Potasse. 6Oxyde de fer. . 1,75 Eau 5,132°. Analyse de la gabronite.Silice 54 Eau. 2Alumine. . . . 24 Potasse <strong>et</strong> soude. 37,25Magnésie. . . 1,50Oxyde de fer manganésifère,. . . 1,25100,003.. Analyse du fossile nommé lytrode.Silice . 44,62 Soude, . . . . 8Alumine . . 37,36 Eau 6Oxyde de fer. i Magnésie. . . .Chaux 2,75 Oxyde de manganèse. ""r"e"


318 SUR DIVERSES ANALYSES.40. Analyse du Nazomnoekin, minéral qui s<strong>et</strong>rouve à Kosemutz, accompagné de pimelite<strong>et</strong> de chrysoprase.,Sil;ice 5o. Magnésie, oxyde de).2Alumine . 16,88 fer <strong>et</strong> chaux. . . jEau 20 Potasse. . . . . 10,37Oxyde de nickel. 0,75300,00'. Analyse du zircon, trouvé à Friederschwaern,en Norvvèg,e.Zircone. . . 64 Oxyde de fer. . o,25Silice . . 34Oxyde, de titane.99,2560. Analyse du walvite terreux.Alumine . . . 81,17 Potasse. o,5oEau. 13,50Chaux 4 100,00Magnésie. 0,83SUR LA PHOSPHORESCENCEDESGAZ COMPRIMÉS;319Extrait d'une L<strong>et</strong>tre de M. DESSAIGNE àM. J. C. DE LA IVIETHERIE.DEPU is plusieurs années, M. Moll<strong>et</strong>, physiciende Lyon, avait fait connaître le fait curieuxd'une lumière qui parait à la bouche ducanes/ d'un fusil à vent, lorsqu'ors le déchorg,edans l'escurité. En /8 ro dans un M(.4moiresur la phosphorescence par collision , que j'ailu à l'Institut, après avoir fait connaître plusieursfaits dans lesquels l'apparition lumineusene se produit que par l'écart <strong>des</strong> parties, j'avaisconclu qu'il y a , pour la lumière cachée dansles corps , deux Mo<strong>des</strong> d'excitation , quiest ie résultat d'une pression , <strong>et</strong> l'autre qui seproduit dans l'expansion.» Depuis, les chimistes français nous ont faitconnaître deux mixtes , dans lesquels l'excitation.lumineuse a également lieu par un mouvementexpansif au moment de leur décomposition.» J'ai pris un vase de verre cylindrique,connu en physique sous le nom de casse-vessie.J'ai fermé son orifice supérieur avec une vessiemouillée, que j'ai bien tendue <strong>et</strong> ficelée toutautour du vase. J'ai laissé sécher naturellementà l'air c<strong>et</strong>te vessie, jusqu'à ce qu'elle ne recelât


...zo sun LA rnosrnonEscENcr, , <strong>et</strong>c.plus dans sa substance aucune humidité ; aprèsquoi, j'ai posé le casse-vessie sur le plateaud'une machine pneumatique, <strong>et</strong> j'ai fait le videdans l'obscurité. Au moment où l'air, par sapression , a fait éclater la vessie pour se précipiterdans le vide, un éclair très-vif a illuminétout l'intérieur du récipient.» C<strong>et</strong>te expérience fait spectacle lorsqu'elle'a lieu pendant la nuit : la lumière qui se dégageest blanche <strong>et</strong> intense, comme celle de lacombustion du gaz oxygène avec le gaz hydrogènedans l'eudiomètre de Volta; mais elle est.circonscrite dans son épaisseur, <strong>et</strong> se prolongejusqu'au fond du vase. On ne peut ,mieux lacomparer qu'a ces trà'its de feu qui sillonnentles nuées dans un tems d'orage.» Lorsque la vessie se casse d'elle-même avant.que d'avoir fait entièrement le vide, la lumièrequi se dégage alors est faible, rougeâtre, <strong>et</strong> neparaît qu'au fond du vase. En général, elle estd'autant plus forte <strong>et</strong> abondante, que le videest plus parfait au moment où l'on casse la vessie.Lorsque la rupture de la vessie se fait simultanémentpar deux points différens , l'on voitdeux points lumineux: dans le cas contraire,.on n'en voit qu'un.» Les éclairs qui précèdent le bruit du tonnerredans les orages, ne seraient-ils pas produitsde la même manière ?/arce...7es.JOURNAL DES MINES.N°. 209. MAI 1814.AVERTISSEMENT.Toutes les personnes qui ont phrticipé jusqu'à présent, ouqui voudraient participerpar la suite, au <strong>Journal</strong> <strong>des</strong> Mines,soit par leur correspondance, soit par l'envoi de Mémoires<strong>et</strong> Ouvrages relatifs à la Minéralogie <strong>et</strong> aux diverses Sciencesqui se rapportent à l'Art <strong>des</strong> Mines, <strong>et</strong> qui tendent àson perfectionnement,sont invitées à faire parvenir leurs L<strong>et</strong>tres<strong>et</strong> Mémoires, sous le couvert de M. le Comte LAUMONDConseiller d'Etat , Directeur-général <strong>des</strong> Mines, à M. GILLET-LAUMONT , Inspecteur-général <strong>des</strong> Mines. C<strong>et</strong> Inspecteur estparticulièrement chargé , avec M. TREMERY Ingénieur <strong>des</strong>Mines, du travail à présenter à M. le Directeur-général , surle choix <strong>des</strong> Mémoires, soit scientifiques , soit administra-.tifs, qui doivent entrer clans la composition du <strong>Journal</strong><strong>des</strong> Mines ; <strong>et</strong> sur tout ce qui concerne la publication dec<strong>et</strong> Ouvrage.TABLECalculée <strong>des</strong> Sinus, à L'usage de la levée <strong>des</strong>plans de mine; <strong>et</strong> Instruction sur la manièrede s'en servir;Par M. A. J. M. DE LA CHABEAUSSIEEE.LA première ligne de chiffres de chacun <strong>des</strong>feuill<strong>et</strong>s de la table ci-après, indique le nombreVolume 35, n°. 209. X*


322 TABLE CALCULÉE DES SINUS.de mètres de la ligne d'opération', depuisjusqu'à io.Les deux premières -Ckilonnes de la 'gaucheportent l'indication du nombre de degrés d'inclinaisondelà même ligne d'opération, depuisjusqu'à 90, <strong>et</strong> leurs sous-divisions par quart.La seconde de ces colonnes présente cesdegrés, depuis i jusqu'à 45, en suivant de hauten bas.tiâ. eilèlt Offre la suite <strong>des</strong> drsegrés , de-"puis 4' 5 Squ. à .90 ' , :en reniontant de bas enhaut.'C<strong>et</strong>te ditpdsiedh. t,st feindée 'SUT ,Ce que lecalcul-â.je là leiehtli.'neson.dôfihè-deUX produit% ., 'du 'S'Un:1s , Peeredu Cosinus., équivalant toujours ensemble àeelni de deux angles droits, <strong>et</strong> que ces deuxiiroduits sont les mêmes-, mais inverses, pourtiti 'angle , <strong>et</strong> pont 'son lebiriplëiiibit.Ainsi, 46 degrés donneront le même produitque 44; <strong>et</strong> 47 degrés un quart, le même que42 trois quarts, <strong>et</strong>c.La seule attention à avoir, C'est, que cesdeux produits étant indiqués sur deuX lignesqui sont en regard avec les degrés auxquelselles ont rapport, il f'aut se souvenir que, lorsquel'inclinaison trouvée ne dépasse pas 45 degrés,la première de ces lignes indique l'horizontale,<strong>et</strong> la deuxième la perpendiculaire ; <strong>et</strong>que c'est tout le contraire, lorsque l'inclinaisontrouvée par l'opératiOn dépasse 45 degrés jusqu'à90.TABLE CALCULÉE DES SINUS. 323Pour rendre ceci plus sensible, je vais l'appuyerd'un exemple. Soit une ligne d'opérationTe 9 mètres <strong>et</strong> une inclinaison de 11 degrés unquart ; on trouvera sur la table à l'endroit oùse croisent les deux indications, savoir,Sur la première ligne le nombre. . 883Sur la seconde celui. . . . . 176Ce qui. veut dire que la ligne horizontale est8m 8 d- 3 c., de<strong>et</strong> la perpendiculaire de . . . î7 a. 6c.Mais si , au lieu de ii degrés un quart, onavait eu 7'd degrés un quart d'inclinaison surune longueur de 9 mètres, les produits étantles mêmesla ligne horizontale serait de . î m 7 6 e.<strong>et</strong> la perpendiculaire de . . 8 m '8 a 3 c.Si, au lieu d'un nombre incomplexe, on enavait eu un complexe pour la longueur de -laligne d'opération, <strong>et</strong> que, par exemple, c<strong>et</strong>telongueur frit de 7 mètres 4 décimètres, alors latable servirait encore, mais on serait obligé d'yfaire une double recherche.Soit donc une longueur de 9 mètres 4 décimètres,<strong>et</strong> un angle d'inclinaison de 11 degrésun quart, on cherchera dans la table au carréde la crois mire de ces indications, 10. pour 9mètres, <strong>et</strong> on trouvera comme ci-devant :Hor4ontale PerpendiculairePremière ligne. . 883Seconde ligne 176Et 110r A°,11.rer'92X 2.Perpend.


324 TABLE cArcule Des SINÙS.Mais, au lieu de les cotter sous les autresles reculera d'un rang vers la droite, <strong>et</strong> onaura:Horiîontale. Perpendiculaire.d. C. m. d.Pour 9 mètres 8 8 3 <strong>et</strong> i7 6Pour 4 décimètres. . o 3 9 2 0 0 7 8On néglige ordinairement les millimètres quine dépassent pas le nombre 5; mais, commeici pour la perpendiculaire nous en avons 8,on augmentera d'une unité les centimètres dela perpendiculaire, <strong>et</strong> on aura, Ligne 1zor4ontale.m. d. c.Pour 9 mètres. . -8 3Pour 4 décimètres . o 3 9Total. . . . 922184Si la ligne d'opération contenait <strong>des</strong> centimètres,<strong>et</strong> qu'elle fat, je suppose, de 9 mètres4 décimètres 4 centimètres ; dans ce cas, ilfaudrait faire trois recherches , <strong>et</strong> le résultat dela troisième devrait se reculer de deux rangs..E XE MP L E.Soit la longueur de 9 mètres 4 décimètres4 centimètres, <strong>et</strong> l'angle d'inclinaison de 2.i degrésun quart, on aura :Hori.lonrale.Ligne perpendiculaire.176o o 8erpend.m. d. c. in. d. c.Pour 9 mèt 883 176m. d c. m. m. d. e. m.Pour 4 déc. 039 2 pris pour. 039. <strong>et</strong> o 07 8 pris p. o 08ni. cl. c. m. dm.m. d. c. m. dm.Pour 4 cent.° 039 2 pris pour. . 4. 00 o7 8 pris p. 001Total 926 185TABLE CALCULÉE DES smus. 325On conçoit que si, au lieu de ir degrés unquart, on avait 78 degrés trois quarts, ou toutautre angle au-<strong>des</strong>sus de 45 degrés, on n'auraità changer que le titre, <strong>et</strong> à substituer le motperpendiculaire à celui horizontale, <strong>et</strong> à fairele même changement inverse au second titre,ainsi que je l'ai déjà dit.Je crois c<strong>et</strong>te explication suffisante, <strong>et</strong> jepense qu'il est inutile d'entrer ici dans unedéfinition théorique , qui serait inutile auxérudits, <strong>et</strong> insuffisante pour ceux qui ne lé sontpas : j'ai cru c<strong>et</strong>te table commode, <strong>et</strong> je me suisfait un devoir de chercher, en la publiant, àme rendre utile aux membres d'un corps auquelj'ai eu l'honneur d'appartenir dès sa naissance.Je leur offre mon travail comme susceptible defaciliter celui dont ils peuvent être chargés, <strong>et</strong>aussi pour les m<strong>et</strong>tre à portée de fournir auxpropriétaires <strong>des</strong> <strong>mines</strong> <strong>et</strong> à leurs principauxouvriers, un moyen de lever <strong>des</strong> plans souterrains.Ils leur conseilleront , sans doute, dene se servir d'abord que de nombres incomplexesdans la levée de ces plans, c'est- à-dire , d'arrêter chacune de leurs opérationsà un <strong>des</strong> anneaux dé la chaîne qui marque<strong>des</strong> mètres entiers, du moins jusqu'à ce qu'ilsaient appris à se servir <strong>des</strong> nombres coinplexes.Si je fais c<strong>et</strong>te invocation, c'est que j'ai souventrencontré <strong>des</strong> maîtres mineurs qui, nepouvant avoir aucune notion de géométrie,aimaient cependant assez leur état pour regr<strong>et</strong>terde ne pouvoir lever <strong>des</strong> plans partiels,


326 TABLE CALCULEE DES SINUS.qu'on sait être presque indispensables pour bienconduire une exploitation de mine.En eff<strong>et</strong>, combien n'y a-t-il pas de travauxdevenus inutiles pour le moment, que l'on estforcé par économie ou pour leur solidité, derecombler avec les décombres de ceux qu'onpoursuit, <strong>et</strong> dont il est été bon cependant deconsigner le souvenir par le plan qu'on en auraitpu lever ! Combien d'éboulemens viennentobstruer <strong>des</strong> excavations avant qu'on ait pu selivrer à c<strong>et</strong>te opération essentielle ! Une absenceou <strong>des</strong> occupations plus pressées en apparence,de la part du directeur ou de l'ingénieur,peuvent causer ces lacunes, qui n'existeraientplus, si l'ouvrier, fixé sur un atelier, <strong>et</strong> le visitanttous les jours , avait le talent d'en tracerle croquis à peu près méthodique, en profitantdu moment où il est encore temps de lefaire. -Quoique le calcul <strong>des</strong> Sinus ne soit portédans la table que jusqu'à io mètres, on peutse servir de c<strong>et</strong>te table pour toutes longueursmultiples de celles-ci: ainsi non-seulement lesmineurs y trouveront la plus grande étenduede leurs opérations ordinaires; mais tous ceuxqui opèrélit trigométriquement , soit dans lessouterrains-', soit au jour , pourront s'enservir avec finit, <strong>et</strong> s'éviter l'ennui <strong>et</strong> les erreursqui accompagnent souvent les calculsmultipliés.Celui <strong>des</strong> minéralogistes qui le premier s'estoccupé en France, d'une manière vraimentTABLE CALCULE DES SINUS. \J27utile , de la science de l'exploitation <strong>des</strong><strong>mines</strong> , M. Duhamel , avait pris la peine decalculer <strong>des</strong> tables de Sinus pour la levée<strong>des</strong> plans de <strong>mines</strong>; il les a publiées dans sagéométrie souterraine : mais alors on ne connaissaitque <strong>des</strong> mesures par toises, pieds ,pouces <strong>et</strong> lignes; <strong>et</strong>, quoiqu'à la rigueur cestables puissent servir pour les mesures enmètres , puisqu'elles sont décimales , <strong>et</strong> puisqu'ilsuffirait de changer le mot toises en celuide mètres, <strong>et</strong>c., cependant, comme ces mêmestables ne comprennent que 5 dizaines, elles s<strong>et</strong>rouvent de moitié trop peu étendues ; <strong>et</strong> d'ailleurs, elles font partie d'un ouvrage 4° .dont le transport n'est pas commode. Pourrendre plus portatives <strong>des</strong> tables analogues,J'en avais d'abord fait le calcul, depuis i jusqu'ào mètres, avec toutes les divisions du.mètre ; je l'ai fait relier en un p<strong>et</strong>it volume in-8°.que j'ai déposé manuscrit à la direction générale<strong>des</strong> <strong>mines</strong> (r ) ; mais la table que je donneici est encore infiniment moins volumineuse,plus commode à transporter, plus aisée à parcourir,<strong>et</strong> enfin moins dispendieuse à acquérir ;elle peut devenir la compagne inséparable dece qu'on appelle la poche <strong>des</strong> mineurs, quicontient tous les instrumens nécessaires à la(i) C<strong>et</strong> ouvrage intitulé : Sinus calculés , en un p<strong>et</strong>itvolume in - 8.. de 188 pages, fait en 1811 avec beaucoupde soin par de la Chabeaussière , est déposé dansla bibliothèque de la Direction générale <strong>des</strong> Mines deFrance. (Note de M. GILLET 3)E LAU1VI0NT. )


328 T/BLE CALCTJUE DES SINUS:levée <strong>des</strong> plans (i) de mine, <strong>et</strong> au rapport à enfaire sur le papier.TABLE CALCULE DES SINUS.MÈTRE S.329(1) M. de la Chabeaussière a imaginé une boussole, por-DEG.11S:'tant avec ode son rapporteur , <strong>et</strong> qui, se repliant d'ellemêmedans les cercles , m<strong>et</strong> dans le cas de diminuer deplus de moitié l'épaisseur de la poche <strong>des</strong> mineurs , dontle volume est incommode pour ceux qui fréquentent lessouterrains. M. Gill<strong>et</strong>-Laumont l'a fait exécuter avec soin;elle présente encore nombre d'autres avantages.8 f-loo98989 . 1f ootoo3 { 0-0001{1000022 3 4 5 6 7 8 9 10noo 300 4o0 5oo Goo 700 800 900 1000001 001 002 002 002 oo3 oo4 oo4 004.200 200 400 500 Gon 700 800 900 1000002 oo3 Iuo3 004 005 ooG 007 oo8 007t200 500 400 300 Goo 700 800 700 10001003 004 joo5 006 oo8 009 010 01/ 013200 300 400 500 600 700 800 900 l000oo3 oo5 ooī 009 010 012 01988. -1 - 4, (00288 1. s..{40°03°8 toc)88 .2 f1001003200 3oo 400 500 Goo 700 8°0104 9°01C0 1000oo4 oo6 oo8 010 012 016 018 020200300 400 500 6o0 701-t Soo 900 17020005'008 lu o 018 015 018 022 026200 3.00 400 5oo Goo 700 800 9oo i000.oo6 009 012 oi5 01.8 021 024 027 ojoi200 300 400 500 Goo 700 800 900 10001007 olo 014 017 020 024 028 o31 o35;2{. 100oo411000 04200 300008 01.2200 3oo009 015400oi6 300020 599 024 028 699 779032 899 035999i , '0,39400017 499 023 599 027 699032 79903() 899o4o 999 043'Fo/ume- 35 , no. 209.


33oTABLE CALCULÉE DES SINUS.TABLE CALCULÉE DES SINUS.-)3,11MÈTRES.MÈTRES.D.E0BjS.2 3 4 6 7 8 9 10d100 200 3oo 400 499 599 679 799 899 99987 ii1{.005010 014 019 024 029 034 038 o43 048.3 r ioo100586.3 .,{loooo66L.3 3 '°°z z 1006200 3oo010 oi6 399022 026 499 599 699 799031 o3 042 899047 999 052200011v J7 3f100 7410°7 2000153oo017 399023 499028 599054 69,9.40 799o45 899051 998o57200012 199oi8 599024 499 599031 037 899043 798 898049 o55 998061299020 399026 499o34 599 040 699 o47 o55798898o6o 998o65f100 20086 .4 007 014 299 599 499021 028 035 042599 698049 798 898056 o63 9980-05 Sioo '994 9- 41»o7 015 299 599022 o5o 499037 599 698 798 898044 o52 o60 067 997 0745 po°U308199o16299024 39903185.4 q01°0°8 017 199 299 399025 o334980_9 34980415980,7 698!. 055 798 897 65 997 071 078598o3o698058 797o66 897075 997083Droids.1 2 384.5199018 295432784 5 .1 {100,0084.5 I {°99(no84 .6 f ° 9 9to1019901919902083 6 ;-'if°99 19902229ç.,029298o3d199 2980312990336 = [099 199298023 05.183 6 199 298023 o3585 . 75169 10598 49S597337 o46 053 697o64 797 996(373 082 996092398038398498o48497o5o597057597o6o697067697070796077796u8o896ob6896090598042 497052 o63597 696073 084796 895094995o96395100395io5198044 497 596 696o54 u65 076 087795 895098 994109397o45 -197 396 695056 068, 07(3{099 012 024199 298057 397049 496061795091596497396 695047 359 070 082 094794' 396695073 085 794097894,102 99411539410b 993117$93,10 993122{099 1984. 7 "" 013 025 297059 597 496 595 694o5o 363 096 o88 794 $9510.1 uS 99212685{100009 017 '99 299026398035498 598 697043 052 o6o 797069 897 99607i 08719882 +. 7 .f°9.9101J 026 039 297 397 496 595 694052 o65 078 091 795to4892117 991 ,30'


332 TABLE CALCULÉE DES SINUS. TABLE CALCULÉE DES SINUS. 333rDEGnis.-T. 7 7'AUTRES.5i6 7 8'2 5 49 10f o9c/ 198 297 396 495 594 694 79' 892 99101; 027 o4o 054 067 067 094 108 121 1358 .8 1099 298to14 028 297 396 495 594 693042 056 070 o84 097 792 891111 ,25 990159Si 88 4{00n 198 297029 o43-.8 15099t,o15198o3o297o4439 (3f 495057 072 J 08659439C059495 595074 089695100692105198050 297 595 494 593 692 791o46 061 076 091 106 722792ii4 891 990129 '43791 890ilEl t35 989148890 988137 152198 296 J97 5 494 593 691 790 889 9889 ron 031 o47 o63 078 094 110 125 /41 1542968o 9 i{o°9a 197595032 048 064 o8o 494 592096690113790129888145987161'97 296 395 495 592 690 789 888 9860 9 + rd? o33 050 o66 o83f 099 116 152 ,49 1669'970541. .{.098 017 035197296051394f 493o681 o85295 594 492 590051 069 087 104591 689/19688122788,.35887 986152 169787i39f 886 99415C, 173eur,,mnewnerimsteartmemmDEGRÉS.,rraorrsrar,,09879 -71. 10 '4{01879 1079 1°.,,,1111fo 8" 019979 098 01825'97o36MÈTRES.295 394o53 07/ 089492197 295 393o36 o55 073 492 590091 109096037196o58295o5609405739307559576587849,09549i095o9i3 094 3928 4. il'41.{1398020 039 059 078 49009878!. 11 1{2040 196 392060 08o 4901001277 '1. 12q°092,8,t 098021(oc/877 1. 12 02219604119:604229406139208/ 490102293 391 489062 083 104590 688107 12538911258o114787142688 787128 146688131687134388 687117 157388 686120 159587122;87123685143685146786149785152988616010984178886 983164 182884168883172982187982191785/56 883 981176 195784 882 980159 179 199783163783166fo/0 195 093 391o43 o64489 586 684 782085 107 128 149 171195 293 391 488o43 o65 08 7 1o8881 979185 20488o187 979 208880192 977213386 685 78113o 152 173 879 976195 216


TABLE CALCULE DES SINUS.TABLE CALCULE DES SINUS. 335DEGRÉS77 '2 4°98 02277 .15 f097(0221.3 0°97(024it for(024i4 !_f°97o25"1.14 {097 02J14 f°9741025097L02621319) 293044 1066195o'45I 95 292o4(i 069194 292047 07,3194194 29104(.? 074193052,"9201372917 1o4 f073194 29°056 075197) 29Q051 076290a78MÈTRES.390/388590090589092389095389o95588097388098387100387102386104511048711.48711548611748611948512148512,3484125484127483129G385152383135;84383/4,..;824358214/-;8115658,155580155,385,.;8215738/6o16538016667q169:6781721750761785761818780'77779180779i8577818 ī777190776'94775197775200774204773/.079877'99876 974202 225-87222287122587022986923310975221876 973_,206 229,875 9732 ,874 971 +214 238,873 970218 242969246,968'250967255:96625f,DEcids.7 4 5 fL 0092 6G4 5 .f/309267 193 289053 080; ,foq6741.15[0'277-/f72 f. 1c. {09C;0282193 2055 079192034192055192056192 288 384057 085 /14192 287 383o58 o8(3 t 15191058191059191o6o28908/288085'288084287088287089286090MÈTRES./482 579105 132 158385107385/0t)3831103841123831/7382119381120482 578134 16o481136481577/38 t65480 57614.0 16847914279144478146478148477150o577/6357517o57517557417557317857218o7675184 772210675 771187 214674190673193672196671'99670202669205669208668210770 866217 244769 865221 248768224767227766231765234742,377632418 9 10868 955257 263,867 9641 241 267.86425286525686225986126386o2678582^196227/ I96127696028095912841958 ;`288956292955297954301


33 6 TABLE CALCULIE DES SINUS.MÈTRES.TABLE A:r.CUI.E DES SIeUS. 337,reMÈTRES.DEGRÉS.1095727. 17 0301"8 ro351I 1. 18i8roexfo95loJ20 fo9571 10to33095"9 033O 19 40,â{°,â1-094,,054.201°934 0 /191o6i190062190o65189o63185o64189065189o66189o67188o681880683286091285093285094284095284096284098283°99285100282101282103438o12238o12438o1253791273791294781303781323771343761353761375477152/7 G 4155475157/7 3 4159472165472165471167471169572185570185570188568190568193567-195566188566200565205766721566621636321966422266.32256622286632.3166o23465q23.7876324476124776025175925475825775626o755264754267753270470 564 658 752171 205 239 274se.,985827485627810955305951309D EGI'à S.855282 95° 313 69 4-* 2854286 948 317852289 947 321851293 94632685o291 94435o8483oo 943 3348473o4 941338846308 940 34269 . 20 { 2.5469 1.. 20 f094o3569 . 2168 2168 -1. 21:7{094 0352188 281069 io4437)158187 281 375070 1o5 140187071281 375106 1425469173468175468177joqS 187 280 373o36 072 108467143 1795093 186280 573(036 072 109 145(05768 21 i°93to5768 .22 J°93o372fo93'110584661816563208562210765724287512779 10,8:;4124 934368656245 749 84328o 315 957350361213 655248 283748 842319 9,35354560215654 747 84o251 287 323 934358559217 652 746 839254 290 326 932362186073 279 372110 t47 465 558 651185 220 257 744 837 95o295 330 367186074 279 372111 148185075278112185 278076 11437115037015146418555722265o259 743 836296 334 929371464 556 649187 225 262 3oo742 834337 927475463189555 648227 265 503740 833 92-6541 3795'092 18522 Zo38 °77 277 370 462 554 647115 153 191 230 268 306739 831344 924383rclume 35, no. 209.


333 TABLE CALCULE DESTABLE. CALCULÉE DES SINUS....1 ^,0391DEG11S.7L99 -= f°22to,',92f09210396.23 f°9204166 24 {09204]-14Y09124 '40'4,/84077:84078'84079185o8o183o8185o8i5 4MÈTRES.5 G 7 8 9 10277 369 461 553 646116 155 193 232 271276 568117 156460 552 644195 234 274738309756513276 368 459 551 643 735118 157 197 257 276 516r,DEG1dS.83o 922348 387 64 4.25 4f°094° 181o85828.552275 567 49 55o 642120 16o 199 239 279 319734 825 917359 399275121274122366161365463458201549242457 548205 24464o 752282 522639285921391 09054 23 ..{042 3 4271128181 271086 129827 919180 270555 395 44.2.)4 r9° ,43 087 130824 915562 40564 .26t090.94409034-.26 4f 179 269o44 o88 13356217156117256o174MÈTRES.56 7 8 9 10452213451215543256635299542 652258 30145o 54o 63o217 261 504724541722544180 270 5Go 449 539 629o88 132, 176 219 263 307 7193015591,77448221538265731 822 914325 366 407 3.26 t°084179 268 358 44.7 537 626089 134 178 223 268 312628310 717354721 811548 ,7)91716 8o5357 402814584 9°44-7812387 9°Î451901434809395 899439807598 '197442183 274 365 456 547 638 729 821 912 26 :24{008495 /78 268 557 446 536 625 714 804082 125 164 205 246 288 529 370 111,090 155 180 225 270 315 36o 405 _84.9505895"6 -1465 -1. 24 f091041182 275 564 455 546 637 728 819 910 o89 178 267 356 //6 A 1 535 624 713 802 891o85 124 166 207 249 290 332 373 415 63 . 27 {04.6 091 136 182 227 272 318 563 Z;09 454D 24 7..t- 03426 .25{ 091042182 272 363126 167454209545251656293181 272 565 453 544 634085 127 169 211 254 296727 817 908535')77 419725 814 906338 .58o 423{004896 178092(08027 1.< Lo46177092267 556 445 53.3 622137 i$3 229 275 321266 355 444 53.2 621139 185 231 277 3g37" 809 889566 412 458710369798 8874i6 46247,22.1=4/..- ..<strong>et</strong>efZ z


340 TABLE CALCULÉE DES SINUS. TABLE CALCULÉE DES SINUS. 34/MÈTRES.MÈTRES.DEGId S.2 5 46 7 8 9 1062 27. loor7 177 265095354 442 531 619140 186 233 279 326 372 7°8 796 8854'9 4666Go. 282s5088to47 094177176095176, 28 If°"(04.3 0951 .226514126414226414328 qe 175 263o96 144o478 175{o8 097262145553 441188 235352 440 529/89 237 28435219'1351/9955o1943to87 275 262 349_,49 098 147 195, o87-.20 ,{ 04929 o50. So(o8-à5o174098174099261148260/48348197347198175 26o 346ioo 150 200439 527259 286530 6/8282 529 7°6 376 795423617,3316/5334705579702382883469793 881426 473791,29 879477458 526 614240 289 337 j85 455 789 877 481437242 2914362444552464.3-4248612339524 611 698293 342 3915222955212986093456o834770o 787 875388 436 485696394695397785 873440 48978544378/4478704928684964:33. .520 6o6 6932510 5oo 55o 400 779 8661450 5ooi


5.4342TABLE CALCULE DES SINUS.MÈTRES.TABLE CALCULE DES SINUS. 343MÈTRES.DEGRÉS.12 I 3 4 516 78 9168 252 336 422 505 589 673 757 84157 . 32 421 208 262 216 270 j 525 379 433 j 487 54'10DEGRÉS.54 35 ,f082.toa8263115 .1.33 56 7 89 10327 408 490 572 653 735 817231 289 346 404 462 519 57757 . 35 f°842.055268 252 335 4.19 505 387 671 755 839109 163 218 272 327 382 436 490 54554.55(1505881-63 2471 326 407 488 570 651 733 8t4232 290 348 406 465 525 5823 -7 Ç084 167 251 335 418 502 585 669 753 8361055 110 264 219 274 529 384 439 495 54856 33r f083455156 3167 2501554 417 500 584 667 j 750 834110 266 221 276 j 331 586 442 4975523 fo83 166 249 3331 / 1 167 222416 499 582278 533 589665444748 831500 556166 249 332 425 497 580 663 746 82956 .34 f°83(056 112 168 224 280 336 391 447 5o3 55955 «4- ft °05836'165 248 332 423 j 496 579 661 744 827113 169 225 281133$ 394 450 507 563165 247 35o 412 494 577 6595 54 {°8-2 037 2.23 170 227 283 340 396 455 745 824510 566f082 264 246 329 411j493 575 657 739 822.7,* 71057 224 1-1 228 285 542 399456 515 57054 ;ri:. ;555881 162117162'54 .3 6 {- °8' 039 22853 4. 36 ,it°05819262128243175943176242177325 4o6 487 568 649 730 812234 292 551 406 467 526 584324235405294485 566555 41164747°728 809529 588523 4o3f 483 565 4645 726 806237 296 355532 591262 241 322 402 I 482 563 I 643 723 8047. 36 f {00%0 119 178 238 297 557 416 476 555 595160 240 321 402 481 56253 " {°088°0 120 179 259 299 359 41952 37 4.f°8°U560f°086° 159121160 240 319 399 479120 181 241 301 362642479559 j 639421 4 81239 318 398 478 557 637182 242 3o31563 424 484721 8o2538 598719542 602799716 796545 60555 .s 0821_057264 246 328 420 491 573115 172 229 287 344 402655459757 819526 5742 5.7 -'rt°0739,159122238- 317 397476183 244 324 365557 j 635 714 793426 487 548 609


344TABLE C ALCULÉE DESSINUS.TABLE CALCULÉE DES SINUS.enem,345MÈTRES.MÈTRES.DEGRÉS.1 3 5 7 8 9tanINNIBM,5 2 37 rop 158 237 316122 184 245 395 474 553 633 7123o6 567 429 490 551.38t079 158o62 123i:t°0762815712410791612DEGRs.49 40256 315 394185 246 3o8 473 552 63o 7°9 788369 431 493 554 616 4°236 314 393186 248 310 471371157 235 313i1062 ".(078 125 187 249391311156 254 312 390 468 54638 if°7874. a" k.o63 125 188 250 313 376 45855o 628 707 785433 495 557 619470 348 626 704 783374 456 498 56o 623624Soi^02 780563 6264 4049.' 4148 41078 155 233 311 389 466 .344 622 699 777 48 411 39 {063 126 189 252 515 377 441 503 566 629..{°77 0b3 155 23112- / 190°=*. 39 -1{077 064 154 23112^ 191-.1t6°077/,1541282:51192310253387 465 542. 619316 380 443 5o6 697 569 774633309 386 465254 318 38254o445617 694509 572 772636308 384256 320 461 538 615 692384 448 512 575 769 63948 4148 . 424 42153 250 3o6 383 460 536 615 689 766 47f. 42{°07674128 192 257 321 385 45o 514 579 643f°0564°076,6;110076r75 o662,- (007656Co°76.(5075-4- -0'i473 5 67 9 10153 229 305 382 458 534 611 (387 -63129 194 258 323 588 452 517 582 646152 228 3o4 38o 456 53.2 6o8 685 760130 195 26o 325 390 455 320 585 65o152 228 5035 379 454 530 6o6 682 758131 196 261 326 392 457 522 527 653151,51226 302'97 262 577 453 528 6o4328 594 459 525 679 755590 65615o 226 3o1 .376 451 526198 264 5350 396 4626o, 677 752527 65915o 225 50(1 374 449 524 599 674 719133 '99 265'164 55o 396 66349 22453 201)29826(375335 44i'40, 46r.597 671599746666149 225 297 372 446 )20 595 669 743153 201 63 335 401 68 5.35 60.2 669148 222 296 37. 444 518 592 666. 740134 202 269 556 403 471 538 6o5 672147155221 293203 27056933.84424o5516473590 66454o 6o8 737676...Volume 35, no. 209.A a


.j.46TABLE CALCULIE DES SINUS347DEGRjS.MÈTRES.2 3 4 5 67 8 9147 220 294 367 441 514 587 661 734q°076g t36 204 272 339 407 475 545 611 679146 219 293 366 439 512 585 658 7314 43 ro7638 t 36 205 273 341 409 477 546 614 68246 4. 43 4 ro7639146 219 291 364 437 ato137 206 274 345 411 480145 218 290 363 435 5o8 58o46 43 = f°,75 tou9 138 207 275 344 413 482 55146i-44Tto(:)7444 {00769214413821720710583 656 728548 617 685653Gzo725688289 361 433 5o6 578 65o 722277 346 4.15 484 555 622 692144 216 288 56o 432 5o4 575 647 719139 208 278 547 417 486 556 625 695145 215 287 358 429 5o1 573 645 71645.44 4(007720 140 209 279 349 419 488 558 628 69845 44 +{007,14514045 44 142141214210213211286280284282357 428550 421 499 570491 561355352642631.426422 497 568 639493 565 634713701710704141 212 283 554 424 495 566 6,36 70745 .45 {op 141 212 283 354 424 495 566 636 707NOUVELLEDESCRIPTION MINÉRALOGIQUEDii Pyroméride globaire ou de la Rocheconnue sons le nom de Porphyre globuleuxde Corse (i) ;Par M. MONTEIRO.OUM- QUE la découverte du pyroméridebaire date de vingt-cinq ans environ, <strong>et</strong> qu'ily en ait huit à neuf que c<strong>et</strong>te roche a particufièrementfixé l'attention <strong>des</strong> naturalistes, ilest néanmoins vrai de dire que, sous le rapport,inineralogique, l'on n'en possède jusqu'à présentqu'une connaissance très-superficielle <strong>et</strong>fort incomplète. On a regardé en. généralle pyroméride globaire comme uniquementcomposé de feldspath , <strong>et</strong> on a cru que sastructure était le simple résultat d'un systèmeparticulier de cristallisation, auquel les diversesparties du feldspath seul avaient étésoumises. On ne s'est point douté qu'il renfermâtune seconde substance minérale (2) , <strong>et</strong>Ce changement de dénomination ayant été amenépar les réultats qui se trouvent consignés dans ce Mémoireàje ne peux le motiver qu'après avoir présenté ces mêmesrésultats.Parmi les auteurs qui ont parlé du pyroméride glohaire, M. Brongniart, est le seul, à nia connaissance, quiait admis, dans la composition essentielle de c<strong>et</strong>te roche,A a 2


348 DESCRIPTION MINÉRALOGIQUEque c<strong>et</strong>te substance jouât un rôle important parrapport à la structure dont il s'agit. Or c'est àces deux résultats remarquables que m'a con- .duit l'examen attentif <strong>et</strong> l'étude particulièrede la roche en question; <strong>et</strong> ce sont eux qui serventde base à la <strong>des</strong>cription que Je vais en donner(1)..- Le pyroméride g,lobaire est composé essentiellementde feldspath <strong>et</strong> de quartz, La quantitédu feldspath surpasse de beaucoup "celledu quartz, en sorte que la roche parait an prernierabord composée uniquement de la premièresubstance, <strong>et</strong> qu'il faut y regarder deprès pour apercevoir la seconde. Celle-ci manifesteen général une forte tendance à s'altérerou à se décomposer d'une manière plusou moins complète ; <strong>et</strong> ces changemens sontdus à divers degrés d'oxydation du fer qui paraiîtabonder dans la même substance. Le feldspathest aussi susceptible d'une altération oud'une ch-composition due .4 la même cause ;mais elle est en général superficielle ou peunotable , lorsqu'elle n'est pas déterminée <strong>et</strong>favorisée par celle du quartz, comme cela arrivesouvent. La seule exception à faire estlorsque le feldspath est disposé par couches,<strong>et</strong> sur-tout quand il a une texture testacée.mie seconde substance minérale outre le feldspath ; maisla substance dont il s'agit, savoir l'amphibole , n'est pascelle qui existe réellement , comme on le verra bientôt.(I) Je me propose d'exposer avec le développement convenable,dans un article séparé , les observations délicatesau moyen <strong>des</strong>quelles j'ai pu constater les deux résultats ci,<strong>des</strong>sus mentionnés.DU PYROMÉRIDE GLOBAIRE. 349 9Alors il se montre décomposé d'une manièrebien marquée sur les surfaces de ses couches,toutes les fois qu'elles sont restées long-temsexposées à l'action de l'air. Au reste , plus ily a de parcelles de quartz en décompositioninterposées au feldspath , <strong>et</strong> plus l'altérationde celni-ci est manifeste ; <strong>et</strong> lorsque ce dernierminéral est comme pétri du premier, la matièrequi en résulte offre l'altération la mieuxprononcée, ou se convertit même en une matièreferrugineuse abondante.On ne trouve dans le pyrornéride globaired'autres substances composantes accidentellesque le fer oxydé, sous les formes de p<strong>et</strong>itsdodécaèdres pentagonaux <strong>et</strong> de p<strong>et</strong>its cubestriglyphes (1).(i) M. Brongniart considère la base du pyroméride glo-,baire comme un pétro-silex coloré par l'amphibole (Essaid'une Classification minéralogique <strong>des</strong> roches mélangées,<strong>Journal</strong> <strong>des</strong> Mines , vol. XXIV, pag. 41): <strong>et</strong> il prétendque c<strong>et</strong>te base renferme de p<strong>et</strong>its cristaux de ce dernier minéralainsi que de feldspath (ibid., pag. 42 ). Les observationsnombreuses que j'ai faites, <strong>et</strong> dont on trouvera le détailconvenable dans l'article que j'ai annoncé plus haut,non-seulement ne s'accordent ni avec l'une ni avec l'autrede ces deux assertions , mais elles établissent même l'existenced'un minéral bien différent de l'amphibole, le quartz,comme second composant essentiel de la roche en question,La teinte noirâtre sous laquelle ledit minéral se présentesouvent , aura peut-être fait illusion à un minéralogiste aussihabile , comme cela est arrivé à quelques minéralogistesallemands, lesquels, d'après ce que m'a assuré M. de Humboldt,regardent aussi comme amphibole les parties de laroche qui offrent une pareille teinte. Au reste , si l'on aréellement observé ce dernier minéral sur quelques échangllons, il faudra croire qu'il n'a qu'une existence fortuite


3D0DESCRIPTION 1IINi','RALOGIQUELes deux substances composantes essentiellesdu pyroméride globaire, le feldspath <strong>et</strong> le quartz,prennent ensemble un arrangement tout particulier;<strong>et</strong> .c'est c<strong>et</strong> arrangement qui constituela structure remarquable de la roche en question.En général il en résulte <strong>des</strong> espèces deglobes contenus ou non dans <strong>des</strong> enveloppesparticulières, <strong>et</strong> engagés dans le fond de lamême roche.Les globes dont il s'agit, <strong>et</strong> dont la grosseurvarie depuis celle de trois on quatre pouces jusqu'àcelle d'un gros pois , sont le plus ordinairementcomposés de p<strong>et</strong>its soli<strong>des</strong> que l'on peutcomparer en quelque sorte à de p<strong>et</strong>its sphéroï<strong>des</strong>allongés. Ces p<strong>et</strong>its soli<strong>des</strong> sont disposés, soità côté, soit au bout les uns <strong>des</strong> autres, souventautour d'une espèce de noyau central, de manièreque leur ensemble affecte une dispositionradiée très-sensible , partant du centre vers lapériphérie <strong>des</strong> globes. Leur matière principaleest le feldspath ; ils sont circonscrits <strong>et</strong> séparésplus ou moins complètement les uns <strong>des</strong> autrespar <strong>des</strong> cloisons minces de quartz hyalin,<strong>et</strong> ils renferment un ou plusieurs noyaux de lamême substance. Enfin ces noyaux offrent autantde centres du tissu fibreux-radié que présentela matière feldspathique dans chacun <strong>des</strong>dansla composition de la roche, puisqu'aucun <strong>des</strong> minéralogistesqui l'ont décrite, parmi lesquels se trouvent mêmeceux qui l'ont découverte en place, <strong>et</strong> observée en gran<strong>des</strong>masses , n'a remarqué le minéral dont il s'agit, <strong>et</strong> que moimêmeje n'ai pu en découvrir la moindre trace, dans unefoule d'échantillons qui m'ont passé sous les yeux, malgréque je les examinais exprès dans l'intention de l'y trouver,>De PYROMLRIDE GLOBA/RE. 351dits sphéroi<strong>des</strong>. Quelquefois ce n'est point lequartz qui constitue les noyaux, mais un feldspathde couleur différente de celle <strong>des</strong> sphéroï<strong>des</strong>eux-mêmes, <strong>et</strong> alors le tissu fibreuxradiéde la matière feldspathique de ces sphéroï<strong>des</strong>fait place à un tissu plus on. moins compacte..L'on rencontre quelques globes dans lesquelsle feldspath <strong>et</strong> le quartz prennent entreeux une tout autre disposition. L'intérieur deces globes consiste en un ensemble de couchesplus ou moins irrégulières, de diverses étendues<strong>et</strong> épaisseurs, contournées en différenssens, <strong>et</strong> contenues en partie les unes dans lesautres. Ces couches sont composées de feldspathcompacte interrompu par <strong>des</strong> parcellesplus ou moins sensibles de quartz hyalin , lesquellesabondent principalement dans les couchesplacées vers la périphérie, <strong>et</strong> sur-tout danscelles qui se trouvent vers le centre <strong>des</strong> globes.Là les deux substances paraissen t même se mêlerintimement, <strong>et</strong> constituent sous une apparencehomogène une espèce de noyau central de chaqueglobe. Enfin les couches dont il s'agit s<strong>et</strong>rouvent séparées , à quelques endroits , par<strong>des</strong> portions visibles de quartz hyalin interposéesà leurs surfaces de jonction. En vertu dec<strong>et</strong> arrangement réciproque du feldspath <strong>et</strong> duquartz, ainsi que de la diversité <strong>des</strong> couleursappartenantes à l'une <strong>et</strong> à l'autre de ces deuxsubstances, la surface polie correspondante àune coupe quelconque <strong>des</strong> globes, laisse voir <strong>des</strong><strong>des</strong>sins analogues à ceux que présentent les diversesvariétés de quartz réunies dans quelquesunes<strong>des</strong> pierres connues sous le nom d'agates.


352 DESCRIPTION MINÉRALOGIQUELes globes contenus dans le pyroméridehaire se trou vent le plus souventséparés du fondde la roche, chacun , par l'intermède d'une enveloppeparticulière. C<strong>et</strong>te enveloppe est forméede feldspath compacte interrompu par dep<strong>et</strong>ites parcelles de quartz hyalin. Ces partiesquartzeuses sont en général rares; mais quelquefoiselles deviennent plus nombreuses danscertaines portions de ['enveloppe, <strong>et</strong> d» us d'autreselles abondent tellement que le feldspathparaît même en être comme pétri. Tantôt l'enveloppene forrne qu'une simple couche, <strong>et</strong>alors elle est souvent séparée de la péripherie duglobe par une autre couche mince <strong>et</strong> fort irrégulièrede quartz hyalin. Tantôt elle est forméede plusieurs couches peu épaisses , ou mêm<strong>et</strong>rès-délicates, concentriques avec le globe, cequi lui donne une texture testacée. Dans cedernier cas , la suratce interne de l'enveloppedoit se concevoir comme bossuée par <strong>des</strong> éminencesirrégulières qui avancent dans une couchemoins épaisse de quartz hyalin , dans laquellele globe est immédiateme' nt renfermé.Ces éminences sont formées par de p<strong>et</strong>its soli<strong>des</strong>feldspathiques, à noyaux de quartz, analoguesà ceux dont il a été question plus liant; <strong>et</strong> cesont alors de pareils soli<strong>des</strong> qui constituent aussil'intérieur <strong>des</strong> globes. Lon en remarque encorede plus p<strong>et</strong>its ,.<strong>et</strong> en général plus arrondis , disséminésdans l'épaisseur de la ceuche quart:-zense.La niasse qui forme comme le food de laroche, offre une structure varice; mais c<strong>et</strong>testucture diffère toujours plus ou moins de cellessoit <strong>des</strong> globes, soit de leurs enveloppes. A certainsDE' PYROMRIDE GLOBAIRE. 353tains endroits la niasse dont il s'agit est à peineparsemée de quelques particules de quartz , <strong>et</strong>parait consister uniquement en feldspath compacte.Elle n'offre alors ni structure, ni aucuneautre disposition particulière, <strong>et</strong> se borne,pour ainsi dire, à servir de remplissage. D'autresfois elle contient de p<strong>et</strong>its soli<strong>des</strong> analoguesà ceux que l'on observe dans les autres partiesde la roche, <strong>et</strong> notamment dans l'intérieur dela plupart <strong>des</strong> globes ; mais ces p<strong>et</strong>its soli<strong>des</strong>n'ont pas en général la forme oblongue, ilssont plus exactement circonscrits, <strong>et</strong> se trouventépars çà <strong>et</strong> là ;ou bien ils s'amassent sansordre dans les intervalles de quelques-uns <strong>des</strong>globes. Dans les espaces qui séparent d'autresglobes, ce système de p<strong>et</strong>its soli<strong>des</strong> n'a plus lieu,<strong>et</strong> l'arrangement que prennent ensemble le feldspath<strong>et</strong> le quartz est tel, qu'une coupe convenablede la roche présente à ces endroits un<strong>des</strong>sin comme panaché. Ce <strong>des</strong>sin, est bordé, engénéral, d'une espèce de ruban qui suitle contour<strong>des</strong> globes adj acens, <strong>et</strong> dont le fond , formépar le quartz noirâtre en plus grande abondance, fait ressortir le feldspath sons l'apparencede taches qui affectent en général la figurede p<strong>et</strong>ites rosaces.Pour compléter la <strong>des</strong>cription relative à lastructuré du pyroméride globaire , je crois devoirindiquer ici d'une manière générale lesanomalies principales dont elle est susceptible..Le système radié de p<strong>et</strong>its soli<strong>des</strong> sphéroïdauxn'est pas toujours également prononcé <strong>et</strong>symétrique, dans l'intérieur <strong>des</strong> globes qui ensont formés. Dans quelques-uns de ceux oùil n'existe point, le feldspath -est entrecoupéFotume 35, n°. 209.B b


354 DESCRIPTION MINeRALOGIQUEpar le quartz, de manière à offrir encoredisposition radiée très-sensible, que l'on observe à la coupe qui passe par le centre dechaque globe, sous diverses figures plus ou.moins comparables à certain es fleurs épanouies.D'autres ne présentent plus la moindre apparencede rayons divergens du centre à la périphérie,<strong>et</strong> leur matière prend au contrairedifférentes dispositions moins symétriques lesunes que les autres.A mesure que les globes deviennent moinsgros leur structure devient aussi en généralplus simple , conservant néanmoins toujoursun certain rapport avec celles que nous avonsdécrites (1).La forme <strong>des</strong> globes varie aussi beaucoup.Il y en a d'elliptiques. L'on en rencontre d<strong>et</strong>rès-allongés ; mais dans ce dernier cas, cesont ordinairement-plusieurs globes réunis ensemble, comme il est facile de s'en convaincresur quelques échantillons, où ces globes se trouventencore assez dégagés les uns <strong>des</strong> autrespour perm<strong>et</strong>tre de bien distinguer leurs contoursrespectifs (2).(i) Je citerai pour exemple un échantillon venant deM. Mathieu, <strong>et</strong> appartenant à la collection de M. Hely..Les globes qu'il renferme, <strong>et</strong> qui sont de la grosseur d'ungros pots , consistent chacun en un noyau de feldspathcompacte , entouré d'une couche de la même substanceentremêlée de quartz, <strong>et</strong> offrant un tissu fibreux radié, l<strong>et</strong>out contenu dans une enveloppe mince de ce dernier minéral, au moyen de, laquelle les mêmes globes se trouventparfaitement détachés du fond de la roche.(2) II existe dans la collection de M. Haüy un'bel échantillon,qui paraît fait tout exprès pour laisser bien saisir c<strong>et</strong>tedisposition particulière.DU PYRONIgRIDE &LOBAIRE. 355Il existe aussi <strong>des</strong> globes doubles , c'est-àdire,composés de deux globes concentriques,plus,p<strong>et</strong>it , renfermé dans son enveloppeparticulière <strong>et</strong> placé au milieu d'un autreplus gros, contenu lui-même dans une enveloppegénérale.Il suffira de s'en tenir à ce qui a été.dit jusqu'icisur la structure du pyroméride globaire ,pour reconnaître toujours les roches que l'ondevra y rapporter.La structure du pyroméride globaire étantréellement conforme à la <strong>des</strong>cription que jeviens d'en faire , on conviendra facilementque le nom de porphyre globuleux , sous lequelon a généralement désigné la roche dontil s'agit, ainsi que celui d'amygdaloïde ( porphyroïde, que M. Brongniart lui a substitué(1) Je dois observer ici que M. Brongniart désigne sousle nom d'amygdaloïde les roches qui , à l'exception duseul pyroméride globaire , sont connues généralement sousla dénomination de variolites; <strong>et</strong> qu'il donne au contrairece dernier nom à <strong>des</strong> roches dont la très-grande majoritéConstitue les arnygdaloï<strong>des</strong> de tous les minéralogistes. Or,quel que soit le sens dans lequel on voudra prendre le ternieamygdaloïde , la structure qu'il désignera , différera toujoursde celle du pyroméride globaire, , <strong>et</strong> l'épithète deporphyroïdefera encore ressortir c<strong>et</strong>te même différence. Lesdiverses acceptions que l'on donne aux termes arnygdaloïde<strong>et</strong> variolite, m'engagent naturellement à faire ici quelquesréflexions, propres à fixer le sens dans lequel chacun de cesmots doit être pris. Les minéralogistes ont désigné en généralsous le nom d'amygdaloïde(Mandelstein), toute rochecomposée d'une masse principale compacte, contenant, nonpas <strong>des</strong> cristaux, comme les porphyres, mais <strong>des</strong> noyaux ouaman<strong>des</strong> (communément séparables) , ou quelquefois présentant<strong>des</strong> cavités arrondies dont les formes sont analogues auxB b


DU PYROMERIDE GLOBAIRE. 357356, DBSCRIPTION 1VIINEAL0GIQUErécemment, ne pouvaient être conservé-s en aucunemanière, attendu qu'ils assignent à ladite puiser le nom spécifique d'une roche dans laphie de la nomenclature ne perm<strong>et</strong> point deroche deux espèces de structures qui lui sont toutà-fàitétrangères , <strong>et</strong> que d'ailleurs la philoso-part susceptible de varier , <strong>et</strong> qui d'une autreconsidération de sa structure , qui est d'unegroupes, ei le terme variolitc pour indiquer celles contenuesdans l'autre.mêmes aman<strong>des</strong>. lis ont donné à quelques-unes de ces rocheseu particulier , comme à celle du Drac, à celle de la Quant à l'application de ces termes , il est encore naturelDurance, <strong>et</strong>c. , le nom de variolites , en les regardant toujourscomme certaines sortes d'amygdaloï<strong>des</strong>.questien , dent la masse principale 'est cellulaire , <strong>et</strong> le nomde <strong>des</strong>tiner celui d'amygdaloïde à celles <strong>des</strong> roches enEn prenant ce dernier terme dans l'acception générale de variolites aux autres 1.. parce que la première dénominationdoit être conservée à la tresgrande majorité <strong>des</strong>que je viens d'indiquer, on n'a pas tenu compte d'une considérationrelative anssi à ;a structure , mais bien plus importantepour la déterminer <strong>et</strong> la caractériser que ne l'est la seconde , que l'on a donnée seulement à quelques-indi-iffiches auxque<strong>des</strong> .on l'avait appliquée d'abord , <strong>et</strong> non pascelle de la forme <strong>des</strong> parties contenuesdans la masse qui vidus; 2°. parce que les parties contenues dans la masseformele fond de la roche. C<strong>et</strong>te considération consiste en principale <strong>des</strong> premières roches ont plutôt de la ressemblanceavec <strong>des</strong> aman<strong>des</strong> qu'avec la p<strong>et</strong>ite-vérole <strong>et</strong> que lece que tantôt cés parties sont parfaitement noyées dans lamasse principale , faisant, pour ainsi dire, un seul corps avec contraire a lieu pour les secon<strong>des</strong>.elle, <strong>et</strong> que tantôt elles ne s'y trouvent que nichées, <strong>et</strong> Au reste, les minéralogistes qui se sont servis de chacuncoin me si elles fussent venues après coup occuper <strong>des</strong> espaces <strong>des</strong> termes amygdaloïde <strong>et</strong> variolite dans une acceptioncirconscrits, ou <strong>des</strong> cellules' dont la même masse serait plus particulière, lui ont attaché le plus généralement cehe queon moins criblée, <strong>et</strong> quelle offre bien souvent vi<strong>des</strong>. Faute nous ayons adoptée.d'avoir eu égard à la considération essentielle dont il vient Ja citerai entre autres Réuss.d'être question , les minéralogistes ont réellement confondu La <strong>des</strong>cription qu'il donne de la texture amygdaliformesous le nom commun d'arnygdala<strong>des</strong> , d'après une considérationsecondaire, deux espèces bien distinctes de struc-tom. II, p. 184), ainsi que celle de la variolite (ibid., p. 354),(mandelSteinartige Textur), ( Lehrbacli der Ueognosie ,ture. L'une a tous les rapports avec celle <strong>des</strong> porphyres, à confirme en tout point ma manière de voir. J'observerai celaseule différence près , que les parties renfermées dans Pendant que, dans la note à son articlevariolite , il a peutétredonnécomme variolites de véritablesamygdaloï<strong>des</strong> pri-la masse principale n'ont pas pris la forme de p<strong>et</strong>its cristaux.L'autre en est tout-à-fait différente <strong>et</strong> toute particulière.Dans la première la masse principale de la roche em-amyggaloide Mandelstéin primitif), qu'il a rencontréesmitives (mandelsteillartige lirtrappgéstein. Grünsteinpâte réellement les parties qu"elle renferme dans la secondeelle ne fait que les contenir dans ses cellules, <strong>et</strong> par J'observerai encore que les termes anzygdaloïde <strong>et</strong> vario-en différens auteurs sous le nom de variolites.'conséquent la première mérite proprement le nom d'empdtante, <strong>et</strong> la seconde celui de cellulaire.de roches , attendu qu'ils désignent <strong>des</strong> structures particulitene sont nullement propres à servir de noms spécifiquesL'acception générale qu'on à donnée au ternie anzygdaloïden'étant plus admissible, <strong>et</strong> les roches comprises sous roches incontestablement différentes. lis ne,. ,peuvent êtrelièreS,.qui peuvent avoir, ou ont réellement lieu dans <strong>des</strong>ce nom se trouvant divisées en deux groupes , d'après la employés qu'adjectivement comme épithètes indicatives <strong>des</strong>considération <strong>des</strong> deux espèces de structure mentionnées variétés ; <strong>et</strong> c'est de c<strong>et</strong>te manière (lue M. Éaiiy les emploieplus haut , il est naturel d'employer le terme arnygdaloïdepour désigner les roches renfermées dans un de ces tivant ces termes, ce savant adopta de préférence la dans sa Distribution minéralogique <strong>des</strong> rocks. En adjec-tenni-


358 DESCRIPTION MINIIALOGIQUEpart peut appartenir <strong>et</strong> appartient bien souventà <strong>des</strong> roches toutes différentes (1). Il était doncliaison en aire, comme plus propre à indiquer que la rocherenferme <strong>des</strong> corps ressernblans par leur forme à ceux aux,quels les termes dont il s'agit font allusion.Je terminerai c<strong>et</strong>te note en faisant remarquer, que nonseulementla structure du pyroméride globaire diffère decelles auxquelles on l'avait rapportée ; mais que de plus ellen'a point le moindre rapport essentiel avec aucune autrestructure connue parmi les roches. Pour le faire voir d'unsimple coup d'oeil , j'ajoute ici, sous la forme d'un p<strong>et</strong>it tableau, toutes les diverses structures qui offrent quelquefaux trait de ressemblance avec celle dont il est question.Structure simple.I. Empâtante.Lorsque les parties empâtées sontStructure composée.Grenue-testacée.Globaire. .Complexe.s) Globaire. ./Porphyrique. . . <strong>des</strong> cristaux. Feldspath porphyrique'Hady. Porphyre.Lorsque les parties empâtées forment<strong>des</strong> noeuds ( non pas <strong>des</strong>Variolaire . noyaux ) plus ou moins arrondis1 ou irréguliers.t.Diorite variolaire,Haüy. Variolite de la Durance.H. Cellulaire.Lorsque les cellules renferment1) Amygdalifère. . '. {. <strong>des</strong> aman<strong>des</strong> ou noyaux. les2) Vide.Pleine. .Vide.amygdaloï<strong>des</strong> proprement dites,fLorsque les aman<strong>des</strong> ou noyauxsubsistent.j'Lorsque les aman<strong>des</strong> ou noyaux'1 ont disparu.Lorsque les cellules sont essentieementll vi<strong>des</strong>. Les laves po.reuses.fDiorite globaire, Haüy. Granite or-1 bisolaire de Corse.Pyroméride globaire. Porphyre glu.t buleux de Corse.(i) Cela tient à ce que les roches ne sont pas susceptiblesde constituer <strong>des</strong> espèces proprement dites.DIT PYROM72.11IDE GLOBAIRE. aa9indispensable de remplacer par un antre plusconvenable les noms que je viens de mentionner.A c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, M. Haüy, après avoir prisconnaissance de ce Mémoire, dont il a bienvoulu adopter les résultats, composa d'aprèsceux-ci le nom de pyroméride globaire , qu'ileut la complaisance de me suggérer. Ce nomindique à la fois, <strong>et</strong> la véritable nature de laroche qu'il désigne , <strong>et</strong> la circonstance laplus remarquable de sa_ structure. Le 'motpyronzéride , servant de nom spécifique,composé de vu <strong>et</strong> de Ateps , signifie que laroche est seulement en partie susceptible del'action dri feu , <strong>et</strong> fait allusion à ce que l'unde ses composans essentiels , le feldspath, esttrès-fusible, tandis que l'autre, le quartz, nel'est point du tout. L'épithète globaire , dérivéedu mot latin globarius , se rapporte àces espèces de globes dont la roche est principalementcomposée, <strong>et</strong> marque par c<strong>et</strong>te particulariténotable la seule variété qui en soitbien connue (1).Ce fut encore d'après les résultats consignésdans ce Mémoire, que M. Haiiy classale pyroméride globaire , sous ce même nom,dans la belle Distribution minéralogique <strong>des</strong>Roches, qu'il se propose de publier, <strong>et</strong> dont(I) L'on pourrait être tenté de prendre pour une variété.du pyroméride le granite graphique ; mais M. Haiiy le considèreavec raison comme un appendice dn granite , à lasuite duquel il le place sous le nom de pegmatiIe. C<strong>et</strong>temanière de voir s'accorde d'ailleurs , <strong>et</strong> avec .'opinion générale,<strong>et</strong> avec celles <strong>des</strong> géognostes allemands en particulier.


36o DESCRIPTION MINÉRALOGIQUE, <strong>et</strong>c.-il ébaucha le plan dés l'an. 1809 , dans l'introductionà son Tableau comparatif ; <strong>et</strong> il estextrêmement flatteur pour moi de pouvoir publierici , du censentement même de ce savantillustre , les articles de son 'ouvrage inéditpropres à faire connaître la place qu'y occupela roche dont iUest question. Les voiciPREMIÈRE CLASSE.Substances pierreuses <strong>et</strong> salines.PREMIER ORDRE. /Roches phanérogènes. Roches dont la composition est apparente(*).PREMIER GENRE. Feldspath.s) Simples.Dans un seul état.Dans deux états différent ( feldspath porphyrique ).2) Composées.a) Binaires.Espèce neuvième , feldspath <strong>et</strong> quartz. Pyroméride.Variété unique. P. globaire.(*) Leurs bases <strong>et</strong> leurs autres conaposans appartiennent à <strong>des</strong> espècesproprement dites.NOTICEoNOTICE.Sur le gisemé nt de quelques Minerais de ferde la Belgique, <strong>et</strong> sur les produits que l'orsen obtient à la JOnte ;Par M. BOI:IESNEL Ingénieur au Corps Royal <strong>des</strong> Mines.N trouve dans la forêt de Soigne, près de,l'abbaye de Groonendaël ( Dyle ) , du mineraide fer répandu dans une colline de sable.Ce minerai est ,en grosses lentilles , dont lemilieu est creux , <strong>et</strong> qui Sont placées à lasuite les unes <strong>des</strong> autres pour former un lit àpeu prés Continu, d'une épaisseur égale à celle<strong>des</strong> lentilles. Il y a ainsi trois lits semblables <strong>et</strong>parallèles, dont la hauteur totale , avec les deuxban<strong>des</strong> intermédiaires de sable, est de 2'. Lestrois lits de minerai, s'ils étaient immédiatementappliqués l'un, sur l'autre , auraient 'ensembleo'",33 d'épaisseur. Ils paraissent au jour dansdeux endroits différens , <strong>et</strong> ils semblent se dirigerdu levant 41.1, couchant en penchant vers lemidi sous un très-p<strong>et</strong>it angle.Le minerai a beaucoup de ressemblance aveccertains grés ferrugineux ;. cependant dans lecreux <strong>des</strong> géo<strong>des</strong>, on voit quelquefois <strong>des</strong> espècesde tubercules irisés ' d'une matière pluspure, qui ressemble beaucoup à de la mine defer hématite à raclure jaune. On doit donc regarderce minerai comme le résultat d'un mélangequi s'opérait entre le principe ferrifère- <strong>et</strong>le sable au milieu duquel il se déposait ; c'estrolume 35 , no. 209.C c


362 GISEMENT DE QUELQUES MINERAIS DE FERd'ailleurs ce que prouve l'analyse que j'ai faited'un échantillon de c<strong>et</strong>te mine dont j'ai r<strong>et</strong>iré :°SiliceAlumine à peine. . .Oxyde rouge de fer. .Perte au feu due à PeaucombinéePoint de chaux, ni de magnésie, nide manganèse, ni de chrôme.o 572100,5Tous les dépôts sablonneux que l'on observedans c<strong>et</strong>te contrée, sur une direction qui s'étendfort loin du levant au couchant, contiennentdu minerai de fer semblable à celui de Groonen.-daël ; j'ai suivi c<strong>et</strong>te formation sablonneusejusque près de la ville de Halle, <strong>et</strong> je n'en aipas trouvé un seul lambeau qui en fût exempt.Par-tout le sable, plus ou moins coloré, présentait<strong>des</strong> écailles 'd'un grès plus ou moins ferrifèredont les plus riches échantillons avaient uneanalogie marquée avec le minerai de Groonendaël.La mine de fer de Groonendaël paraît avoirété exploitée fort anciennement; car on trouve,dans le voisinage, <strong>des</strong> traces de scories qui démontrentque l'on y a autrefois fondu. C'est sansdoute la decouverte de ces scories,, :ainsi quecelle du minerai au jour, qui ont déterminé àreprendre les travaux d'extraction. On a exploitéde la même manière que le faisaient les mineurs;c'est-à-dire', qu'après avoir traversé leunineraipar de p<strong>et</strong>its puits places sur la direction <strong>et</strong> lapente , à la distance de 69 rn. les uns <strong>des</strong> autres,12DB LA D:ELGIQUE. 363on exécutait entre ces pni.s <strong>des</strong> galeriessées , assez hautes pour y comprendre à la foisles trois lits de minerai, ert-:Teinblayant , entreles piliers , avec les sables que l'exploitationprocurait. On n'avait pi)int d'eau à puiser,parce qu'elle s'infiltrait naturellement à traversle sable pour se rendre aux étangs de Groonendaël, dont le niveau est au moins de 6 ru. plusbas que l'exploitation : peut-être qu'en s'enfonçantdavantage, on trouverait de nouveauxlits de minerai par- <strong>des</strong>sous les lits connusmais alors il faudrait creuser un canal de déchargepour les eaux au niveau <strong>des</strong> étangs,<strong>et</strong> les frais d'exploitation , en augmentant , neperm<strong>et</strong>traient peut-être plus de continuer l'extractiondéjà' fort coûteuse à la profondeuractuelle, par rapport à la p<strong>et</strong>ite quantité deminerai qu'elle fournit.C'est à M. Besuie , maître de forges à Glabecq, près Tiibisse -( Dyle ) que l'on doit laconnaissance du initierai de fer de Groonendaël; ce ruinerai étant trop réfractaire pourêtre fondu seul, il le mêle dans la proportionde deux cinquièmes avec celui de la Boissière( Jeunnape ) , qu'il emploie pour trois cinquièmes.La mine de la Buissière est de mêmeespèce que toutes les <strong>mines</strong> de fer fort du. départementde Sambre-<strong>et</strong>-Meuse; le gîre qui laenferme présente les mêmes matières accompagnantes;<strong>et</strong>, quoiqu'elle ait été déposée dansune direction qui est la même que celle <strong>des</strong>'schistes argileux <strong>et</strong> <strong>des</strong> marbres calcaires, entrelesquelles elle se trouve placée, je ne crois pasqu'on puisse douter que le gîte ne soit plus récentque les bancs réguliers de ces matières,c 2


364 GISEMENT DE QUELQUES MINERAIS DE FERattendu qu'il est plus que probable que c'estpar l'eff<strong>et</strong> d'une décomposition dé la tête 'duterrain schisteux à sa jonction avec le terraincalcaire qui lui est superposé ,- que s'est opéréela dépression ou cavité dans laquelle le minerais'est établi.Le minerai de la Buissière s'exploite missi dela même manière que la mine de fer fort, -dans' le département de Sambre-<strong>et</strong>-Meuse ; ce sont' toujours de p<strong>et</strong>ites fosses répandues çà <strong>et</strong> là,<strong>et</strong> que l'on enfonce jusqu'à ce qu'on trouvel'eau ou la pyrite ; puis l'on mène de p<strong>et</strong>itesgaleries en croix au bas <strong>des</strong> puits. L'analyse dece minerai m'a donné :Silice 39Alumine 4,5Oxyde de manganèse. 1,5Oxyde rouge de fer. . 46Perte au feu due à l'eaucombinée 8,5Trace de chaux.99,5Le fer métallique contenu dans les 46 d'oxyderouge est de 32,5; <strong>et</strong> l'essai du minerai mélangéavec 20 pieds de carbonate de chaux m'a indiqué33 pour loo, ce qui est la même chose.Le haut fourneau de Glabecq où M. Besinea exécuté la fusion <strong>des</strong> minerais dont il s'agit,est plus élevé que ceux du département deSambre,<strong>et</strong>-Meuse, ce qui dispense de les passerà l'opération du grillage. On a employé pourcombustible par moitié du charbon de bois, <strong>et</strong>pour une autre moitié de la houille carboniséeque l'on a tirée <strong>des</strong> <strong>mines</strong> <strong>des</strong> environs d'Hou-DE LA_ BELGIQUE. 365cleng ( Jemmape ). La fonte a très-bien réussi;les scories qui en sont sorties étaient bien vitrifiées,<strong>et</strong> avaient une couleur verdâtre. L'analyseque j'en ai faite m'a donné:Silice 56Chaux. 22Alumine -iiMagnésie à peine. . 0,5Oxyde de manganèse. 4Oxyde rouge de fer. . 396,5La perte est due probablement à ce qu'il yavait un peu de charbon empâté dans l'échantillon,que l'on n'a pas tiré avec assez de soin.Il m'a paru curieux de voir si la compositionde 'ces scories différait beaucoup de cellesque l'on obtient dans les fourneaux du dépar-'teillent de Satribrè-èt-Meuse , où l'on ne fond.que <strong>des</strong> minerais analogues à ceux de la Buis-'sière, mais plus riches. L'analyse d'un de nos.derniers. laitiers, qui provenait <strong>des</strong> fourneauxde M. Jaumenne , de Marche-sur-Meuse , <strong>et</strong>avait une couleur verte plus foncée que lelaitier de Glabecq , m'a indiqué :Silice 43Chaux. 26,5Alumine 21,5Trace de magnésie.Oxyde de manganèse. 5Oxyde rouge de fer. . 3L'on voit que les proportions <strong>des</strong> principesterreux sont ,différentes, quoique placées dans99


366 GISEMENT DE QUELQUES MINERAIS DE FERle même ordre ; mais que dans toutes, l'oxydëde fer combiné ne passe jamais 3 pour leo ,comme dans les scories du Creusot <strong>et</strong> de Gelslantern( voyez le Mémoire de M. Guenyveau,Jourual <strong>des</strong> Mines, n°. 132, t. XXII ) , <strong>et</strong> quel'oxyde de manganèse s'ajoute aux autres principesdans une quantité qui dépend de sonabondance clans le minerai.Je n'ai point analysé la castine dont on s'estservi comme fondant; mais el le ne peut différersensiblement <strong>des</strong> autres pierres à chaux dece pas. J'ai trouvé dans un échantillon <strong>des</strong>environs de Vedrin , qui m'avait été annoncécomme fournissant de la chaux grasse :SiliceTrace d'alumine <strong>et</strong> de ferCllarbcn , moins de. .Carbonate de chaux. .Et dans un autre échantillon indiqué commedonnant de la chaux maigreSilice 3Trace d'alumine <strong>et</strong> de ferCharbonCarbonate de chaux . 96,5100Les deux échantillons exhalant d'ailleurs àla cassure une odeur très-fétide d'hydrogènesulfuré.L'usine de Glabecq , appartenant à M. Besme,est une <strong>des</strong> plus belles de la Belgique. inclépent.DE LA BELGIQUE. 367damment du haut fourneau qui est placé dansun grand bâtiment, avec deux feux de galbasserie, <strong>et</strong> tous les ustensiles nécessaires pourmouler en sable, il s'y trouve deux ateliers dëforges ; le premier atelier contenant un four àréverbère pour affiner de la vieille ferraille,deux feux de chaufferie , deux martin<strong>et</strong>s avecleurs enclumes , un laminoir <strong>et</strong> une fonderieavec trois feux pour rechauffer les plaques ;<strong>et</strong> la deuxième forge renfermant une chaufferie, deux martin<strong>et</strong>s avec leurs enclumes , un.p<strong>et</strong>it four, dont on se sert quelquefois pourchauffer <strong>des</strong> barres <strong>et</strong> leur donner une nouvelleperfection , une fbrerie , un bocard àquatre flèches, <strong>et</strong> un lavoir. La rivière de Senne,qui coule autour de l'usine donne le mouvementà quatre belles roues qui suffisent pourson activité.; la grande roue fait jouer lespistons d'une paire de souffl<strong>et</strong>s à cylindre d'oùsort le vent pour le haut fourneau , les deuxgal basseries <strong>et</strong> la chaufferie de la deuxièmeforge; deux autres roues, au moyen d'engrenagesconvenables ,font tourner les quatre martin<strong>et</strong>s,les deux cylindres du laminoir, les deux cylindrescoupans de la fenderie , le bocard <strong>et</strong> laforerie ; enfin la dernière roue m<strong>et</strong> en mouvementdeux paires de souffl<strong>et</strong>s de cuir quidonnent le vent aux deux chaufferies de lapremière forge. Les quatre martin<strong>et</strong>s <strong>et</strong> le laminoirne vont qu'alternativement, les uns dejour <strong>et</strong> les autres de nuit ; <strong>et</strong> quand on fend,les deux cylindres du laminoir font, à l'égard<strong>des</strong> cylindres coupans de la fenderie , l'eff<strong>et</strong> <strong>des</strong>roulots par lesquels on aplatit ordinairementles ba,rres ayant de les diviser.


368 GISEMENT DE QUELQUES MINERAIS, <strong>et</strong>c. 369du fourneau à réverbère où l'on affine -/C'estlavieille mitraille qu'est sortie la scorie que j'aicitée dans ma Notice sur <strong>des</strong> Essais de mineraisde Stolzembourg (Forêts) (1). L'analyse de c<strong>et</strong>tescorie noire , opaque <strong>et</strong> métalloïde, M'avait.donné :SiliceAlumineChauxOxyde de manganèse.75 d'oxyde rouge de fer, faisant enoxyde noir.3110,568101,5(1) Voyez le <strong>Journal</strong> clos Mines, n°. 2o3, page 309,tome 35.MÉMOIRESur les nem3res par lesquels M. DAVY représenteles éléznens <strong>et</strong> leurs composés (I).PLUSIEURS physiciens, au nombre <strong>des</strong>quelsse trouve M. Davy, adoptent maintenant l'opinion, que lorsque les substances chimiques secombinent pour former de nouveaux composés,elles se combinent toujours dans <strong>des</strong> proportionsdéterminées. En sorte que si deux corpss'unissent en proportions qui ne soient pas égales,<strong>et</strong> que l'un <strong>des</strong> corps soit en excès, c<strong>et</strong> excès.est toujours dans un rapport qui peut s'exprimerpar quelque multiple simple de la plus p<strong>et</strong>iteproportion dans laquelle ce même corpspuisse se combiner. Ainsi,par c<strong>et</strong> exemple, lesuroxalate de potasse contient deux fois plusd'acide qu'il n'en faut pour saturer la potasse;le sous carbonate, au contraire, contient deuxfois plus d'alcali qu'il n'en faut pour saturerl'acide.Maintenant, si l'on fait usage d'un nombrepour exprimer la plus p<strong>et</strong>ite quantité d'un corpsquelconque qui puisse entrer en combinaison,toutes les autres quantités de ce corps qui secombineront, seront <strong>des</strong> multiples de la première: les plus p<strong>et</strong>ites proportions dans lesquellesles corps non-décomposés peuvent entreren combinaison étant connues, la constitution<strong>des</strong> composés qu'ils forment pourra êtreMÉMOIRE(1) Ce Mémoire est extrait de la Bibi. Brit.Volume 35, n". 209.D d


370 NOMBRES SERVANT A REPRESENTERconnue ; <strong>et</strong> si nous exprimons par l'unité l'élémentqui s'unit chimiquement aux autres corpsdans la plus p<strong>et</strong>ite proportion connue, tous lesautres élémens <strong>et</strong> leurs composés pourront êtrereprésentés par les rapports de leurs quantitésavec l'unité.De tous les élémens connus le gaz hydrogèneest celui qui se combine en plus p<strong>et</strong>itequantité : car nul élément ne peut se combinersous un poids plus p<strong>et</strong>it que ce gaz : ce mêmegaz ne paraît pas entrer dans aucun corps connuen moindre proportion que dans l'eau. L'eau estun composé de deux volumes de gaz hydrogène<strong>et</strong> d'un volume de gaz oxygène; <strong>et</strong> la pesanteurspécifique du gaz oxygène étant à celle du gazhydrogène : 15 : , le rapport de l'hydrogènedans l'eau est donc à celui de l'oxygène : : 15.Maintenant M. Davy adm<strong>et</strong> que l'eau est uncomposé de deux proportions d'hydrogène <strong>et</strong>d'une d'oxygène ; par conséquent, le nombrequi représente l'hydrogène étant 1 , celui quireprésentera l'oxygène sera 15 (1).Voilà la base <strong>des</strong> calculs de M. Davy. S'agit-ilmaintenant de connaître le nombre qui représenteune substance élémentaire , le phosphore,par exemple ; on sait, par expérience, que dixgrains de phosphore demandent, pour être convertisen acide phosphoreux, 7,7 grains, <strong>et</strong> que(1) M. Dalton adm<strong>et</strong> que l'eau est un composé d'uneproportion d'hydrogène e t d'une d'oxy gène aussi, en prenantC<strong>et</strong>te proportion d'hydrogène par l'unité, le nombre qui représenteral'oxygène sera 7,5 ou 7 si la pesanteur spécifiquedu gaz oxygène est à celle du gaz hydrogène 14 1. Lesexpériences de M. Davy lui font adm<strong>et</strong>tre, pour la pesait,teur spécifique de ces gaz , le rapport de 15 1.y., Es :f.,111EN5 ET LEURS COMPOSES 371la quantité de phosphore étant la même, il fautdeux fois plus d'oxygène pour le convertir en.acide phosphorique : 7,7 sera donc la plus peL,tite proportion d'oxygène avec laquelle le phos-.phore puisse se combiner, <strong>et</strong> l'on dira :10 7,7 ; 100 : 77,puis : 77 : loo 15 (nombre qui représente l'oxygène): x 20, à peu près.20 sera donc le nombre qui représentera lephosphore; 20+15 35, l'acide phosphoreux;20 + 15+15= 5o, l'acide phosphorique.Veut-on connaître le nombre qui représente lé'carbone : les expériences sur l'oxyde gazeuxde carbone <strong>et</strong> sur le gaz acide carbonique , nousdémontrent que le dernier gaz est composé de13 parties de carbone <strong>et</strong> de 34 d'oxygène, <strong>et</strong> quele gaz oxyde est composé de 13 de carbone <strong>et</strong>de 17 d'oxygène. La plus p<strong>et</strong>ite proportiond'oxygène étant donc 17, nous dirons.:13: 17 100 : 130,7,130,7 : 100 15 (nombre qui représente l'oxygène):x 11,4 , à peu près.11,4 sera donc le nombre qui représentera lecarbone ; . . .. is,4+ 2.6,4 l'oxyde de carbone;<strong>et</strong> 11,4 + 15 + 15,-- 41,4 le gaz acide carbonique.Donnons encore deux exemples, pris parmiles métaux.roc) parties de potassium s'unissent en poidsà 20,1 d'oxygène pour former la potasse pure,<strong>et</strong> à 57,8 pour former l'oxyde jaune de potassium.On prendra 20,i qui est la plus p<strong>et</strong>ite pro-,portion, <strong>et</strong> l'on dira :- 2.0,r 100 15 x 74,99,


372 NOMBRES SERVANT A REPRÉSENTER , <strong>et</strong>c. 37301175, nombre qui exprime le potassium. On.observera en outre, que 57,8 est bien près deéo ou de 3 X zo, d'où l'on pourra conclureque. la potasse est un composé d'une proportiond'oxygène avec une de potassium, <strong>et</strong> l'oxydejaune, de trois d'oxygène avec une de métal.La potasse sera donc représentée par 75 + t5-= 90, <strong>et</strong> l'oxyde jaune par 75 +15 +15 +15----- 120. Prenons un autre exemple, dans lequella donnée est tirée d'un peroxyde. Le pérox-yde.de plomb contrent 3 à 3,5 d'oxygène de plusque le minimum. Le premier oxyde de plomb , '..OU le massicot, S11.1" I00 parties de plomb en conent7,5z d'oxygène; le second oxyde , le mipimum,11,5 eny:ron , <strong>et</strong> Pexyde pur ou le pe-7'roxyde, ]5: on peut fer la plus p<strong>et</strong>ite proportliOne'(Wyi_ène à 3f 76, <strong>et</strong> nous dirons :3,76 ; IGO : : 15 : X ,=---; 398 ,nombre qui représente le plomb.Alors le massicot. contiendra deux proportionsd'oxygène, le minimum trois , <strong>et</strong> le peroxydeou l'oxyde pur quatre ; <strong>et</strong> ces oxy<strong>des</strong>seront représentés tespectivenrent par 398, me:tal ; 3o , 45 <strong>et</strong> 6o , oxygène.. .ANNONCESCONCERN,INT les Mines ,sles Sciences <strong>et</strong>les Arts.Souscription proposée poil,' <strong>des</strong> Minéraux.LE zèle avec lequel on se livre depuis quelques 'annéesà l'étude <strong>des</strong> fossiles <strong>et</strong> <strong>des</strong> pétrifications, a inspiré aux entrepreneursdu burean de minéralogie établi à Hanau enV.Vétéravie , l'idée de former <strong>des</strong> collections systématiquesde pétrifications qu'ils offrent de fournir , par livraisons,à <strong>des</strong> époques déterminées, <strong>et</strong> ils se flattent en conséquenced'obtenir l'approbation <strong>et</strong> l'appui <strong>des</strong> savans <strong>et</strong> <strong>des</strong> amateurs.Ces collections, est-il dit, dans le Prospectus allemand,publié à ce suj<strong>et</strong>, cx ne présenteront pas seulement en indinvidas isolés le bel ensemble <strong>des</strong> restes du monde organique,» dont la majeure partie est perdue pour nous , mais ils enn offriront un aperçu aussi parfait que possible , cii mornceaux bien caractérisés <strong>et</strong> d'un beau choix n. Des voyageursinstruits seront envoyés dans les contrées les plusriches en pétrifications, <strong>et</strong> procureront les moyens de livrer,sous peu, aux sa-vans qui forment <strong>des</strong> collections <strong>des</strong> suitesaussi complètes que possible.Mais comme une entreprise de c<strong>et</strong>te nature, ajoute-t-onnécessite une avance de fonds considérables , <strong>et</strong> que l'ondésire, avant de faire venir <strong>des</strong> endroits éloignés, commede , de la Suisse <strong>et</strong> de la France', les coininan<strong>des</strong> qui -y ont déjà été faites, de s'assurer du débit sur lequel ontpourra compter, on a choisi la voie de la souscription.Chaque livraison sera composée de 5o morceaux, du formatde 2-4 pouces chacun ( pour les pétrifications tenantencore à la gangue, ou d'un nombre proportionné d'exemplairesisolés dans le cas où la pétrification serait ou inférieureou supérieure à ce volume ) , <strong>et</strong> le prix de chacunesera de 6 écus d'empire ( reichs thaler ) 16 bans gros, ou.12 florins du RIda ( environ 26 francs monnaie de France)pour :es souscnpteurs , <strong>et</strong> de 9 r. thal. 4 b. gr., ou 16 flor.3o kreutzers (35 fr. 55 c. ) pour ceux qui n'auront pas souscrit.


ANNONCES.On prom<strong>et</strong> <strong>des</strong> échantillons d'un beau choix, <strong>et</strong> qu'aucun,ne sera répété, à moins que la même pétrification ne se'trouve dans <strong>des</strong> gangues d'une nature différente , ce qui, aucontraire, présenterait un intérêt double pour ['amateur quiles recueille dans <strong>des</strong> vues géognostiques. -Un état spécificatif accompagnera chaque livraison, <strong>et</strong> onjoindra à la dernière un catalogue explicatif qui rappellerales numéros de toutes les livraisons partielles.Quant aux pétrifications d'une grande rar<strong>et</strong>é , un moi.ceau comptera pour plusieurs numéros, mais évalué dans laproportion convenable.Les livraisons se suivront de trois à quatre mois, de sortequ'il y a lieu d'espérer que dans peu d'années les collectionsauront acquis le degré de complément possible.La souscription de la première livraison, qui aura lieu, 'dans le mois de novembre prochain, oblige pour les deux,suivantes ; niais on ne paiera d'avance que le prix de la première,<strong>et</strong> chaque souscripteur sera libre , après avoir reçu la;troisième, de déclarer si il veut ou non avoir les suivantes.Quiconque procurera le débit de dix livraisons aura la:onzième gratis.On propose <strong>des</strong> échanges en fossiles ou en minéraux auxnaturalistes domiciliés dans <strong>des</strong> contrées riches en pétrifications,<strong>et</strong> qui voudront en procurer.- Les l<strong>et</strong>tres <strong>et</strong> l'argent doivent être adressés, franc de port,à Hanau par Francfort-sur-le-Mein.Les OEuvres d'Euclide, en grec , en latin <strong>et</strong> en français,d'après un manuscrit très-ancien, qui était resté inconnujusqu'à nos jours ; par F. PEYRARD, traducteur <strong>des</strong> OEuvres.d'Archimède ouvrage approuvé par l'Institut de France;dédié au Roi. Tom. ler, s vol. i n- 184Ce premier volume, qui sera suivi d'un second, contientles 7 premiers Livres <strong>des</strong> Elémens. A Paris, chez M. PATRIS,Imprimeur-Libraire, rue de la Colombe, en la Cité, 4<strong>et</strong> se trouve chez l'Auteur, place Cambrai, no. 6 5 TREUTTEL<strong>et</strong>WunTz , Libraires, rue de Lille , no. 17 FIRMIN DIDOT ,rue Jacob, n.. ; <strong>et</strong> chez Mme veuve COURCIER , quai <strong>des</strong>Augustins, n°. 57.JOURNAL DES MINES.N°. 210. JUIN 8 1 4.AVEB.TISSEMENT.Toutes les personnes qui ont participé jusqu'à présent, ouqtii voudraient parti ciper par la suite, au <strong>Journal</strong> <strong>des</strong> Mines,soit par leur correspondance, soit par l'envoi de Mémoires<strong>et</strong> Ouvrages relatifs à la Minéralogie <strong>et</strong> aux diverses Sciencesqui se rapportent à l'Art <strong>des</strong> Mines, <strong>et</strong> qui tendent à son perfectionnement,sont invitées à faire parvenir leurs L<strong>et</strong>tres'<strong>et</strong> Mémoires, sous le couvert de M. le Comte LAUMONDConseiller d'Etat , Directeur-général <strong>des</strong> Mines, à M. GILLET-LAUMONT , Inspecteur-général <strong>des</strong> Mines. C<strong>et</strong> Inspecteur estparticulièrement chargé, avec M. TREMERY Ingénieur <strong>des</strong>-Mines, du travail à présenter à M. le Directeur-générai, sur,le choix <strong>des</strong> Mémoires, soit scientifiques, soit administratifs,qui doivent entrer dans la composition du <strong>Journal</strong><strong>des</strong> Mines ; <strong>et</strong> sur tout ce qui concerne la ptibliCation dec<strong>et</strong> Ouvrage.SUR PLUSIEURS MOYENS IMAGINÉSPour employer la flamme perdue.<strong>des</strong> hautsJburneaux <strong>des</strong> fbyers de forges, <strong>et</strong>c. ;Par M. P. BERTHIER.Ingénieur <strong>des</strong> Mines.M. AU'SERTOT, propriétaire, dans le départe--ment du Cher, de très-belles usines, qu'il dirige<strong>et</strong> qu'il administre avec une rare habil<strong>et</strong>é,s'occupe constamment de recherches <strong>et</strong>.d'améliorations.Ayant fait, il y a plusieurs années,Volume 35, n°. 210. E e


376 MOYENS D'EMPLOYER LA FLAMME11.D. grand nombre d'expériences , dont l'obj<strong>et</strong>était de trouver <strong>des</strong> moyens d'économiser lecombustible dans le traitement du minerai, <strong>et</strong>dans la fabrication du fer, soit en cherchant àintroduire la méthode dite catalane (t), soitautrement, il fut conduit à essayer de tirerparti de la flamme qui sort <strong>des</strong> hauts fourneaux<strong>et</strong> <strong>des</strong> foyers d'affineries'. Il imagina d'abordcémentation de l'acier, cede l'employer à laqui réussit complètement ; puis il s'en servitpour calciner de la chaux, ainsi que de la brique<strong>et</strong> <strong>des</strong> tuiles, <strong>et</strong>c. Ensuite il la lit passer dans<strong>des</strong> fours à réverbère, dans lesquels la températurese trouva élevée au point qu'on put yéchauffer assez <strong>des</strong> boul<strong>et</strong>s <strong>et</strong> <strong>des</strong> barres de fer,pour marteler les uns <strong>et</strong> étirer les autres en ba-(n) Les minerais du département du Cher sont <strong>des</strong> mineraisen grains d'excellentequalité <strong>et</strong> riches , puisqu'ils reit.,dent jusqu'à 4z pour soo aux hauts fourneaux,contiennent 12 à 15 parties d'eau de combinaison ; mais ilsne le sont pas assez pour être traités avec avantage par la'méthode catalane. Effectivement M. Aubertot n'en a pur<strong>et</strong>irer qu'environ jr5r de fer, à la vérité très-bon, mais quiavait occasionné uneconsommation de charbon trop forte,pour qu'on pût le verser dans le commerce avec bénéfice.Ce résultat ne doit point étonner ceux qui savent combienles scories de forge r<strong>et</strong>iennent de métal. J'ai déjà eu occa.sion de faire voir , dans plusieurs Mémoires , que la nié.thode catalane ne pouvait être appliquée avec avantagequ'aux minerais fort riches , <strong>et</strong> susceptibles de produinau moins 5o pour Io° au haut fourneau. On a annoncé,dans les <strong>Annales</strong> forestières (n". 22 <strong>et</strong> 37) , que la tentatire de M. Aubertot avait réussi en diminuant de inoitila consommation du charbon ; c'est une erreur. M. Au.bertot , au contraire, a tout-à-fait abandonné ce moyenqu'il a jugé inapplicable.'DES HAUTS FOURNEAUX, <strong>et</strong>c. 377gu<strong>et</strong>tes de p<strong>et</strong>its échantillons. Enfin ilà lui faire produire à laparvint.foiseff<strong>et</strong>s ,presque tous cesen la faisant circuler dansfours placés les plusieursuns à côté <strong>des</strong> autres ,. <strong>et</strong> à employerun reste de chaleur à plusieursdomestiques.usagesC<strong>et</strong>te invention est susceptible d'applicationsnombreuses, qui peuvent produire de gran<strong>des</strong>améliorations dans les arts métallurgiques.M. Aubertot se propose de les varier deles manières ,toutesen poursuivant ses intéressanstravaux sur le traitement <strong>des</strong><strong>et</strong> sur la fabrication de minerais de ferl'acier; mais iltrop noblement pensepour chercher à en fairemystère ou un obj<strong>et</strong> deunspéculation : il s'estcontenté de se réserver, par un brev<strong>et</strong> d'inventionqu'il a obtenu en 1811, le privilègeclusif de la fabrication de ex-l'acier cémenté ;loin de songer à <strong>et</strong>,contrarier les indues dedans l'emploi de forgestout le reste, il s'empresseleur donner de, avec une généreuse complaisance, les renseignemens les plus détaillés <strong>et</strong>toutes les instructions qu'ils désirent. Presqu<strong>et</strong>aus ses voisins font usage de ses procédésdepuis plusieurs années, <strong>et</strong> quelques-uns enr<strong>et</strong>irent de grands bénéfices.J'ai pensé qu'il serait très-utile de porter àla connaissance de tous les métallurgistes uneinvention qui peut être aussi féconde, <strong>et</strong> quela publication <strong>des</strong> heureux résultats qu'on en adéjà obtenus, serait d'autant plus intéressante,que ces résultats sont maintenant constatés parune expérience de quatre années, <strong>et</strong> n'ont plusrien. d'hypothétique. J'ai visité les usinesForge de.neuve, Mareuil , Vierzon. <strong>et</strong> Eigny, dansE e


Fourchaux <strong>et</strong> àbriques <strong>et</strong>àcérnenter.378 MOYENS D'EMPLOYER LA. FLAMMElesquels les premiers essais ont été faits , <strong>et</strong>m'a été d'autant plus facile d'y recueillir les renseignemensqui m'étaient nécessaires , que cesusines appartiennent à M. Aubertot , ou sontsous sa direction, <strong>et</strong> qu'il a mis l'empressementle plus honnête à répondre à mes questions, <strong>et</strong>à me procurer la connaissance de ses ateliers.M. Rambourg , métallurgiste, dont le mérite,est connu, m'a fait part aussi <strong>des</strong> experiencesqu.'il a commencées, <strong>et</strong> qu'il se propose de poursuivredans son ,Y grandétablissement de Trou-sais, oi il a établi depuis plusieurs années <strong>des</strong>fours à chaux <strong>et</strong> à briquessur ses hauts fourneaux.,Je rendrai compte en même temps de quelquestentatives qui ont été faites, il y a deuxans, dans le département de la Nièvre , 'parMM. Riondel <strong>et</strong> Poirier, pour parvenir à économiserle charbon dans l'opération de l'aflinage,en enfermant les foyers sous une voûte enbriques, <strong>et</strong>c.; tentatives qui ont la plus grandeanalogie avec les essais de M. Aubertot, <strong>et</strong> qui,quoiqu'elles n'aient pas été suivies d'un pleinsuccès, ne doivent pas être abandonnées.<strong>des</strong> moyens les plus avantageuxUnde tirerparti de la flamme <strong>des</strong> hauts fourneaux <strong>et</strong> <strong>des</strong>feux de forge, parce que les constructions qu'ilnécessite sont très-simples <strong>et</strong> peu dispendieuses,<strong>et</strong> parce qu'en même temps qu'il est applicabledans presque toutes les localités, il fournit <strong>des</strong>matériaux dont on fait un usage général <strong>et</strong> unegrande consommation, <strong>et</strong> qui sont indispensablepour l'entr<strong>et</strong>ien même <strong>des</strong> usines ; consisteà l'employer à la cuisson de la chaux <strong>et</strong> dela brique. Pour cela, on établit un four ordinairede forme prismatique, <strong>et</strong> dont les dimen-DES HAUTS FOURNEAUX, <strong>et</strong>c. 379sions doivent être adaptées aux localités, soitsur la plate-forme d'un. haut fourneau , soitdans la cheminée d'une forge ( Voy.fig. 1, 2,3, 4 <strong>et</strong> 5) (1). Sur un haut fourneau, le fourpeut avoir 20 à 25 décimètres dans oeuvre ; sahauteur n'est limitée que par la difficulté qu'il yaurait à le charger; on lui donne ordinairement4o'. Le mur de devant rase le bord du gueulardopposé au côté de la charge ; deux p<strong>et</strong>its murslatéraux, placés sur la p<strong>et</strong>ite masse à droite <strong>et</strong>à gauche du gueulard, garantissent la colonnede flammes de l'action <strong>des</strong> vents qui, en l'agitantfortement, pourraient déranger son cours.Au reste, c<strong>et</strong>te précaution n'est pas indispensable,<strong>et</strong> elle devient tout à fait superflue lorsquela plate-forme est couverte. Dans les premiersessais on avait imaginé de placer à quelquesmètres au-<strong>des</strong>sus du gueulard une plaquede fonte horizontale mobile, pour empêcherl'ascension verticale de la flamme lorsqu'onvoulait la faire entrer dans le four; mais on areconnu depuis que cela est tout-à-fait inutile,<strong>et</strong> que la flamme suit d'elle-même la voie qui luiest préparée, après quelques minutes de vacillation,pourvu qu'elle ne soit pas contrariéepar de trop grands vents. L'ouverture du fourest placée immédiatement au-<strong>des</strong>sus du gueulard: on lui donne 5 décimètres de largeur <strong>et</strong>autant de hauteur. Elle est garnie d'une plaquede fonte qui peut se mouvoir verticalement, àpeu près comme la porte d'un four à réverbère,(i) Voyez la plande I, <strong>et</strong> pour les détails l'explication<strong>des</strong> figures.D d 3Sur un hautfourneau.


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382 MOYENS D'EMPLOYER LA FLAMMEOD leur donne, terme moyen, 1 fr. par poinçonde chaux ; la même mesure ne revient pas aupropriétaire à plus de franc 50 c. ou 2 fr. ,selon la proximité <strong>des</strong> carrières. Le bénéficedépend du prix de la chaux ; elle vaut souvent,près <strong>des</strong> usines <strong>et</strong> <strong>des</strong> villes , 4, 5, <strong>et</strong> même6 fr. Les maîtres de forges la vendent à un tiersau-<strong>des</strong>sous du cours, <strong>et</strong> le gain qu'ils en r<strong>et</strong>irentest encore tel que quelques-uns, placés dans unesituation favorable pour le débit de la chaux,Se sont fait ainsi, sans risque <strong>et</strong> sans embarras,un revenu annuel de 3000 fr. : j'estime que c<strong>et</strong>teopération économise 12à 15 stères de bois, sanscompter ce qu'il faudrait consommer pour lacémentation.La caisse à cémenter contient 15 à 18 quintauxmétriques d'acier , qui est ordinairementparfaitement cémenté. Lorsqu'on établissaitdeux voûtes, en plaçant une caisse sous chacune,il arrivait fréquemment que l'opérationétait imparfaite où inégale. Les barres qu'onplace dans les caisses sont de l'acier naturelon lé préfère au fer doux, parce qu'on a observéqu'il se cémentait beaucoup plus facilement <strong>et</strong> beaucoup plus uniformément que celuici.L'acier qu'on obtient a été trouvé de la plusparfaite qualité par tous ceux qui l'ont essayé.M. Aubertot en a l'ait de la tôle, du. fil que lesfabricans d'Aix-la-Chapelle ont jugéexcellent, <strong>et</strong>c. Il s'occupe à monter <strong>des</strong> ateliersdans lesquels il lui donnera toutes sortes deformes <strong>et</strong> le débitera en limes, <strong>et</strong>c.Four à cé- La flamme d'un feu de forge produit absolume"'",e'e ment les mêmes eff<strong>et</strong>s que celle d'un hautemr chauxsur nue for- fourneau, <strong>et</strong> c'est même à l'aide de la premièreMe,DES 'HAUTS. FOURNEAUX <strong>et</strong>c. 383que M. Aubertot a fait ses premiers essais. Ilaurait pu adapter à une forge le four qui vientd'être décrit ; mais, comme son obj<strong>et</strong> principalétait la cémentation, il a préféré une autredisposition qui est représentée fg. 4 <strong>et</strong> 5.La flamme passe d'abord dans un four semblableà celui d'un boulanger dans lequel onplace la caisse à cémenter. De là elle s'élèvepar les trous percés dans la voûte dans un secondfour prismatique, dont la hauteur estindéfinie, <strong>et</strong> qui peut servir à la cuisson de lachaux, <strong>des</strong> briques, <strong>et</strong>c. La chaleur est suffisantepour cuire la brique jusqu'à une trèsgrandehauteur; ou n'en a pas encore cherchéla limite, <strong>et</strong> on n'a jamais chargé le four de plusde 15 milliers de tuiles, carreaux, <strong>et</strong>c. Ce four<strong>et</strong> celui de cémentation ont <strong>des</strong> ouvertures audehors de l'atelier, en sorte que les forgeronsne savent pas ce qui s'y passe, <strong>et</strong> ne sont pointgênés par les manoeuvres; mais ils se plaignentun peu de la chaleur que la muraille trèséchaufféeprès du foyer réfléchit sur leurs bras :pour les en garantir autant que possible,fait <strong>des</strong>cendre très-bas la hotte qui couvre le feu.La hotte çst garnie, à sa partie supérieure,d'une plaque de fer qui se meut à charnière, <strong>et</strong>à l'aide de laquelle on intercepte le passage dela flamme dans la cheminée, lorsque l'on veutchauffer les fours : quand il faut les refroidir,au contraire, on lève la plaque, qui, pouvants'ouvrir plus ou moins, sert jusqu'à un certainpoint de registre.Lorsque la cheminée est grande, on peut cémenterauprès d'une forge jusqu'à 25 à3o quint.métriques d'acier : le feu dure cinq ou six jours.


384 MOYENS D'EMPLOYER LA FLAMMEP<strong>et</strong>it four Pour terminer ce qui concerne la cuisson deà chaux <strong>et</strong>à briques la chaux <strong>et</strong> de la brique, j'indiquerai un p<strong>et</strong>itS'Ir une fur' four qui a été construit dans les usines de PregeMery ( départ. de la Nièvre) , par MM. Riondel<strong>et</strong> Poirier ; il est placé sous la cheminée d'unfeu de mazerie dans l'angle opposé au foyer(Voy.flg. 10,ii <strong>et</strong> 12); la flamme y est conduitepar un tuyau en briques. Il peut contenircinq ou six poinçons de chaux <strong>et</strong> un millier debriques ; l'opération y réussit parfaitement. Cefour peut être commode lorsqu'on n'a que dep<strong>et</strong>ites quantités de chaux <strong>et</strong> de briques à cuire,pour l'entr<strong>et</strong>ien de l'usine par exemple, oulorsque quelques circonstances obligent de laisserle derrière du foyer entièrement libre. Onvoit qu'il est possible de conduire les gaz incan<strong>des</strong>censà une certaine distance du foyer,sans qu'ils perdent beaucoup de leur eff<strong>et</strong>.Si, quant à l'eff<strong>et</strong>, il paraît indifférent d'em-ployer la flamme d'un haut fourneau ou d'uneforge, il n'en est pas ainsi quant à la commoditédu travail <strong>et</strong> à l'économie de la main-d'oeuvre. Lapréférence qu'on doit donner à l'un ou à l'autre, dépend principalement <strong>des</strong> localités. Unhau t fourneau, roulant ordinairement pendantun long temps d'une manière uniforme <strong>et</strong> sansinterruption, a l'avantage de procurer un courantde flamme continu <strong>et</strong> toujours à la disposition<strong>des</strong> ouvriers; ce qui perm<strong>et</strong> d'établirdans le travail tel ordre qu'il convient sanscrainte de le voir jamais dérangé ; au contraire,le roulis d'une forge étant irrégulier, arrêté à<strong>des</strong> époques variables, <strong>et</strong> fréquemment interrompupar <strong>des</strong> circonstances imprévues , lesouvriers qui travaillent au four chauffé par laObservation.DES HAUTS FOURNEAUX, <strong>et</strong>c. 385flamme du foyer, sont obligés de se con certeravec les forgerons, <strong>et</strong> se voient souvent forcésde suspendre leurs opérations pour attendre lamise en feu. D'un autre côté, les forges , bâtiesPresque au niveau du sol, sont presque toujoursdans une situation qui facilite beaucouples manoeuvres; tandis que la grande élévation<strong>des</strong> hauts fourneaux oblige d'établir <strong>des</strong> ma-Chines pour monter les matières dont on doitcharger les fours ; c<strong>et</strong> inconvénient, qui occasionneune augmentation de dépense, n'a paslieu lorsque les hauts-fourneaux sont adossésà un coteau .<strong>et</strong> que leur plate - forme estau niveau du sol : aussi dans ce cas doit-on lespréférer aux forges pour la cuisson de la chaux<strong>et</strong> <strong>des</strong> briques, pour la cémentation, <strong>et</strong>c. Laflamme <strong>des</strong> forges peut servir avec beaucoupd'avantage à d'autres usages pour lesquels l'emploi<strong>des</strong> machines compriman.tes estnécessaire,<strong>et</strong> qui perm<strong>et</strong>tent de suspendre le travail àvolonté ; telle est l'opération du cinglage <strong>des</strong>boul<strong>et</strong>s, <strong>et</strong> celle de l'étirage <strong>des</strong> barres de fer enéchantillons de p<strong>et</strong>ites dimensions, <strong>et</strong>c. Cesopérations s'exécutent ordinairement à un feude chaufferie particulier, qu'on appel le feu demartin<strong>et</strong>, dans lequel on consomme une assezgrande quantité de charbon. M. Aubertot a imaginéde le remplacer par un four à réverbère,dans lequel il fait passer la flamme d'un feu deforge, <strong>et</strong> cela lui a parfaitement réussi, quelleque fiât la grandeur du foyer. Les fours qu'ila établis à Vierzon, <strong>et</strong> dont: il fait usage depuisplusieurs années, sont chauffés par une p<strong>et</strong>iteforge ou par une mazerie.Le four est placé sous la cheminée ( VoyezFour à réverbèrecbau[fé parla Ilaulme(Pune forge.


cingiage386 MOYENS D'EMPLOYER LA FLAMME6, 7 , 8 <strong>et</strong> 9) ; l'ouverture par laquelle ontravaille est pratiquée dans un <strong>des</strong> murs latéraux,en sorte que les ouvriers ne se gênentpoint les uns les autres. La flamme du fourentre, par un canal arrondi élevé de quelquesdécimètres au-<strong>des</strong>sus de l'aire, dans le four àréverbère qu'elle traverse dans toute sa longueur.Arrivée à l'extrémité , elle en sort par\une p<strong>et</strong>ite cheminée ménagée dans la maçonnerieau-<strong>des</strong>sus de la porte; quelquefois, pourl'obliger à raser le sol <strong>et</strong> à l'échauffer, on luidonne issue par deux p<strong>et</strong>its conduits placés depart <strong>et</strong> d'autre de la porte. La températurede boul<strong>et</strong>s. s'élève promptement à un haut degré dans cesfours. Non-seulement on peut y échauffer assezde boul<strong>et</strong>s fort gros pour les marteler <strong>et</strong> lesarrondir; mais il arrive souventque ceux-ci se ramollissent,<strong>et</strong> on les a.vus s'affaisser <strong>et</strong> se fondr<strong>et</strong>out à fait. La manoeuvre est rapide <strong>et</strong> facile,les marteleurs sont occupés sans relâche , <strong>et</strong> il yEtiragefer.a à la fois économie de temps <strong>et</strong> de combustible..0n parvient à échauffer à blanc, dans cesfours, <strong>des</strong> pièces de fer de 6o kilogrammes, <strong>et</strong>même à y souder <strong>des</strong> essieux de voiture dupoids de ioo kilogrammes. Cependant la chaleurn'-y est pas assez intense pour qu'onpuisse cingler les masseaux dits Encrenés , premiersproduits de l'affinage très - mélangés <strong>des</strong>cories, qui ne sont exprimées par les marteauxque lorsqu'elles sont amenées à un état compl<strong>et</strong>de liquidité.Mais le parti le plus utile qu'on en puiss<strong>et</strong>irer consiste à les employer à chauffer lesgrosses barres de fer affiné qui ont passé sousle marteau, <strong>et</strong> qui ont ordinairement 3o lignesDES HAUTS FOURNEAUX, <strong>et</strong>c. 387d'équarrissage , pour les débiter en verges <strong>et</strong>bagu<strong>et</strong>tes de toutes dimensions, soit à l'aidede martin<strong>et</strong>s, soit au moyen <strong>des</strong> machines appeléesfenderies. Il en résulte une économi<strong>et</strong>rès-grande dont tous les maîtres de forges sontà portée de 'profiter : il est à <strong>des</strong>irer que l'usages'en propage.L'économie résulte, 1°. du combustible qu'onest dispensé de consommer; 2°. de la diminutiondu déch<strong>et</strong>. Pour s'en faire une idée, jeprends l'exemple de l'étirage de barres de 3olignes d'équarrissage, en fer rond de 3 lignesde diamètre, c'est-à-dire, du plus p<strong>et</strong>it échantillon.Lorsqu'on fait c<strong>et</strong>te opération au f<strong>et</strong>t demartin<strong>et</strong>, on consomme par millier métriqueune quantité de charbon qui équivaut à trois ouquatre stères de bois, <strong>et</strong> dent le prix est évalué,dans le département du Cher, à au moins dixfrancs, <strong>et</strong> on éprouve un déch<strong>et</strong> de 5o à 6o kilogrammes;au four àréverbère'ce déch<strong>et</strong> n'estque de 20 à 25 kilogrammes. Ainsi, indépendammentde la célérité <strong>et</strong> de la commodité dutravail, on gagne par millier dix fr. de charbon<strong>et</strong> la valeur de 3o kilogrammes au moins de fer,qui. est d'environ 20 fr. , au total 3o fr.La diminution du déch<strong>et</strong> est un eff<strong>et</strong> remarquablequi tient à ce que les gaz, à leur entréedans le four, ont épuisé presque tout l'oxygènede l'air, avec lequel ils se sont mêlés en sortantdu foyer ; <strong>et</strong> à ce que, par conséquent, lorsqu'ilstraversent la voûte , ils n'ont plus la facultéd'opérer l'oxydation : effectivement, si onj<strong>et</strong>te du charbon ou du bois dans le four, ils nese brfilent pas ; le charbon rougit <strong>et</strong> reste ainsifort long-temps sans se consommer, le boisEconomie;Observa..tion.


388 MOYENS D'EMPLOYER LA FLAMMEse carbonise, <strong>et</strong> n'est peu à peu détruit que parles bouffées d'air qui s'introduisent de tempsà autre dans le four par la porte <strong>des</strong>tinée autravail.De pareils fours seraient également bien.échauffés par la flamme d'un haut fourneau ;mais il faudrait les <strong>des</strong>tiner à <strong>des</strong> usages différensque ceux qui viennent d'être indiqués àcause de l'éloignement <strong>des</strong> machines.Dans de grands ateliers où se trouvent réunisun grand nombre d'individus , les plus p<strong>et</strong>itsmoyens d'économie sont intéressans lorsque leureff<strong>et</strong> se répète chaque jour. ABigny, , principalétablissement de M. Aubertot, on fournit auxouvriers tout le bois qui leur est nécessaire, <strong>et</strong>on en consommait beaucoup pour les lessives<strong>et</strong> pour la cuisson du pain ; depuis quelquesannées c<strong>et</strong> obj<strong>et</strong> de consommation <strong>et</strong> de dépensen'existe plus ; la flamme d'un ;feu deforge y supplée. On a établi dans une mêmepièce, toujours ouverte aux ouvriers, un grandfour à pain <strong>et</strong> une chaudière scellée sur un fourneau(Vo-y.fig. 6, 7 , 8 <strong>et</strong> 9). Le four <strong>et</strong> le fourneaucommuniquent par <strong>des</strong> conduits en briquesavec un four à réverbère construit sur unfoyer de forge <strong>et</strong> chauffé par lui : chaque conduitest muni d'une soupape qui sert de registre;en levant plus ou moins l'une ou l'autrede ces soupapes, on chauffe, au moyen du courantde gaz incan<strong>des</strong>cent qui s'établit, le fourou la chaudière au degré qu'on désire. L'eauest mise en ébullition en quelques minutes. Lesouvriers font grand cas de c<strong>et</strong>te invention quileur épargne quelque peine, <strong>et</strong> en sa faveurils supportent avec résignation la chaleur queDES HAUTS FOURNEAUX , <strong>et</strong>c. 389les constructions établies sur les forges leurproj<strong>et</strong>tent sur les bras d'une manière quelquefoisfort pénible.Il y a encore une très-grande économie à' em- Mazéageployer la flamme perdue, à disposer lesà entrer en fusion, pour leur faire subir gueusesl'opé- Witu rre àenveloprationpréliminaire à l'affinage qu'on nomme Pgantnzazéage ; mais il serait nécessaire de faire de l'eus"nombreux essais pour arriver à un procédéexempt d'in convéniens. A Vierzon, où on a faitquelques tentatives à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, <strong>et</strong> où on a mêmesuivi pendant quelque temps un mode fortavantageux sous beaucoup de rapports, on atrouvé que le fer qu'on obtenait n'était pointd'une aussi bonne qualité qu'à l'ordinaire, <strong>et</strong> on.a ajourné les recherches. Ce mode consistaità envelopper la gueuse sous une voûte trèsbasseen briques, espèce de four à réverbère qu<strong>et</strong>raversait la flamme du foyer (V oy io,<strong>et</strong> 12). La gueuse devenait rouge dans toute salongueur, elle était molle à son extrémité antérieure,<strong>et</strong> entrait en fusion avec une trèsgrandepromptitude. Il fallait vider le creus<strong>et</strong> à<strong>des</strong> intervalles très-courts. On gagnait au moinsmoitié sur la main-d'oeuvre, on économisaitune très-grande quantité de charbon, <strong>et</strong> onavait remarqué que le déch<strong>et</strong> était beaucoupmoindre. Ce procédé aurait été applicable auxgrosses forges, mais malheureusement le fer,ainsi que je l'ai dit, n'était point de bonnequalité.-Je crois qu'on aurait tort de se laisser découragerpar ce résultat, <strong>et</strong> qu'il y a lieu d'espérerque <strong>des</strong> expériences bien faites conduiraient à<strong>des</strong> perfectionnemens importans. 11 me paraît


-390 MOYENS- D'EMPLOYER LA FLAMMEqu'il estnécessaire que la fonte ne se liquéfie quepeu à peu, pour que toutes ses partie S soientsuccessivement exposées à l'action du vent ;qu'il ne faut pas chercher à gagner surle temps, ni même espérer réduire de beaucouple déch<strong>et</strong>, mais bien de tacher d'obtenirle même eff<strong>et</strong> que dans le procédé ordinaire, endiminuant la consommation du combustible..Il est évident que, dans la disposition adoptée,il y a excès de chaleur, <strong>et</strong> que c'est c<strong>et</strong> excès quiproduit le mal : qu'on essaye delle de réduire lesdimensions du creus<strong>et</strong>, sa profondeur, la quantitéde charbon dont on le remplit, peut-être laforce du vent, en conservant le réverbère quirecouvre la gueuse, <strong>et</strong>' il est probable qu'on.atteindra le but désiré. C<strong>et</strong> obj<strong>et</strong> est digne de rattention<strong>des</strong> métallurgistes instruits.MM.Riondel <strong>et</strong> Poirier ,dans les essais qu'ilsEssai


C)392 MOYENS D'EMPLOYER LA FLAMMEtionest très-active, <strong>et</strong> qu'il faut charger en charbon:plusfréquemment que dans les foyers découverts.Pour arriver au maximum d'économie.,<strong>et</strong> conserver à la fonte mazée toutes lesqualités qu'elle doit avoir, afin de produire debon fer , il est probable qu'il faudrait changerles dimensions <strong>des</strong> foyers, en diminuer la profondeur, exhausser la tuyère, faire varier laforce du vent, <strong>et</strong>c., ainsi que je l'ai déjà indiquéen parlant de la méthode de mazéagede M. Aubertot ( pag. 389 <strong>et</strong> 390).Dans l'affinage à feu découvert on j<strong>et</strong>te fréquemmentdel'eau sur la niasse embrasée pourabattre la flanime qui incommoderait les ouvriers,<strong>et</strong> pour empêcher la combustion à l'extérieur,parce qu'elle aurait lieu sans produirepresqn'aucun eff<strong>et</strong> utile. Il en résulte un ré,-froidissement continuel dans -le creus<strong>et</strong>,- <strong>et</strong> laperte de tous les gaz inflammables qui s'exalentsans se brûler ; d'où il suit que le charbonn'estpas employé aussi avantageusement que dansles foyers couverts En eff<strong>et</strong>, dans ces foyersla chaleur quise dégage <strong>des</strong> matières en ignitionétant recueillie <strong>et</strong> Concentrée par la maçonneriequi les environne, la :température esttrès-élevée sous la voûte , <strong>et</strong> les gaz, en semêlant avec le courant d'air qui 'afflue continuellementpar la porte, peuvent s'enflammer<strong>et</strong> concourir à augmenter l'intensité de la chaleur;en sorte qu'on emploie -au profit mêmede l'opération la flamme qui est ordinairement.perdue , <strong>et</strong> que presque toutes les, parties du,conbustible SOM COHSOMMée utilement. De là.vient l'économie qu'on a remarquée, <strong>et</strong> qui seraprobablement plus grande . encore lorsqu'onDES HAUTS FOURNEAUX, <strong>et</strong>c. 393cherchera à réduire au strict nécessaire la massede charbon dont on remplit le creus<strong>et</strong>. Il y aapparence qu'en combinant les deux métho<strong>des</strong>qui viennent d'être décrites, <strong>et</strong> en les modifiantconvenablement, on en obtiendrait un<strong>et</strong>roisième très-avantageuse, <strong>et</strong> qui serait applicableà l'affinage par une seule opération.L'intensité de chaleur qui résulte de l'emploide la flamme <strong>des</strong> hauts fourneaux, <strong>des</strong> foyersd'affineries, <strong>et</strong>c., est considérable <strong>et</strong> plus grandequ'on n'aurait pu le soupçonner. On a vu qu'ellesuffit, pour ainener an rouge de très-grosses barresde fer, déterminer la cémentation complètede ce métal, la liquéfaction de la fonte (1), <strong>et</strong>c.MM. Rambourg <strong>et</strong> Gazeran ont reconnu, .parles expériences qu'ils.ont faites dans un four àchaux bâti sur un haut fourneau, qu'elle étaitassez forte pour faire entrer en fusion les verresalkalins <strong>et</strong>métalliques'<strong>et</strong> pour cuire les poteriesles plus durés, même la porcelaine (2).C<strong>et</strong>te intensité de température est due à deuxcauses , 1°. à la chaleur que recèlent les gazincan<strong>des</strong>cens qui sortent <strong>des</strong> fourneaux; 2°. àcelle qu'ils produisent en s'enflammantlors,qu'étant encore très-chauds, ils se trouvent encontact avec un courant d'air. La première(i) Jusqu'ici on n'a obtenu qu'une liquéfaction pâteuse<strong>et</strong> seulement par accident dans les fourneaux à chauffer lesboul<strong>et</strong>s; mais on croit que, si l'on disposait convenablementun fàur à réverbère, près du gueulard d'un haut fourneau,on obtiendrait une liquéfaction complète. Il en résulteraitun moyen économique de purifier la fonte. On se proposede faire c<strong>et</strong> essai.(.2), Il parait que dans ces fours la température n'est pasassez. élevée Pour que les verres terreux puissent y fondre.f 2Eff<strong>et</strong>s produitspar laflamme perdue.Causes del'intensitéde la tem-Pérat ore.


394MOYENS 'D'EMPLOYER TA FLAMMEcause se conçoit aisément si l'on fait attentionque , dans les appareils qui ont été décrits,peut comparer les fourneaux <strong>et</strong> les feux deforge à <strong>des</strong> chauffes de fours à réverbère, <strong>et</strong>si l'on considère que, quoiqu'une portion ducalorique soit continuellement absorbée par<strong>des</strong> matières en contact avec le combustible,la flamme (qui produit l'eff<strong>et</strong> utile dans les foursà réverbère) conserve nécessairement une températureélevée, en sortant de foyers dans lesquelson pratique <strong>des</strong> opérations métallurgiquesqui exigent une forte chaleur. Mais il paraît quec<strong>et</strong>te cause seule ne serait pas capable de produireles eff<strong>et</strong>s qu'on a obtenus, <strong>et</strong> que la combustion<strong>des</strong> gaz y contribue pour beaucoup. Onsait que ces gaz ordinairement transparens <strong>et</strong>incolores, <strong>et</strong> qu'on avait crus pendant longtempsne contenir que de l'eau <strong>et</strong> de l'acidecarbonique, sont en grande partie composésd'oxyde de carbone <strong>et</strong> d'hydrogène carboné,<strong>et</strong> par conséquent éminemment combustibles.Ils se forment au milieu <strong>des</strong> charbons embrasésque traversent les courans incan<strong>des</strong>cens, lorsqueceux-ci ne contiennent plus assez d'air pouropérer la combustion. Leur combustibilité varieselon plusieurs circonstances qu'il est inutiled'examiner. Ceux qui sortent <strong>des</strong> hauts fournauxparaissent en avoir une très-grande ; lorsqu'onles observe pendant l'obscurité, oit lesvoit, de temps à autre <strong>et</strong> à <strong>des</strong> intervalles plusou moins rapprochés , s'enflammer avec un.bruit sourd, à quelques décimètres au-<strong>des</strong>susdu gueulard, <strong>et</strong> produire une colonne de feusouvent très-élevée. M. Curaudau aconstaté, parune expérience directe qu'il a l'aire chez unDES HAUTS FOURNEAUX <strong>et</strong>c. 395maître de l'orges (1), le grand eff<strong>et</strong> qui résultede la combustion de ces gaz. Il lit détourner dansla partie supérieure d'un fourneau, le courantqui s'en échappait <strong>et</strong> le dirigea, ensuite horizontalementdans la voûte d'un four à réverbèredisposé convenablement.Lorsque, dit M. Curaudau , la voûte fut pénétréede la même chaleur que le gaz quej'y faisais affluer, concurremment avec un courantd'air extérieur, c<strong>et</strong>te chaleur favorisaleur inflammation, de laquelle il résulta uneémission de calorique d'UNE INTENSITÉ VRAI-MENT SURPRENANTE; ce qui TIOUS démontra, <strong>et</strong>à moiparticzzli èreazent, que ce phénonzi)ne étaitle résultat d'une combustion, <strong>et</strong> non celui dela chaleur concentrée par le courant <strong>des</strong> gazqui affluaient sous la votïte (2). Pour produirele maximum d'eff<strong>et</strong> , il ne faut pas que lecourant d'air soit trop fort : car alors il y arefroidissement; on en a cité un exemple, page33i. Il serait important de rechercher quellespeuvent être les meilleures dispositions sous cerapport, <strong>et</strong> si, en distribuant l'air dans différentesparties <strong>des</strong> l'ours, on ne parviendrait pasà opérer la combustion complète <strong>des</strong> gaz, <strong>et</strong>par conséquent à profiter de toute la chaleurqu'ils sont susceptibles de produire.On peut varier de mille manières l'emploi(i) <strong>Annales</strong> <strong>des</strong> Arts <strong>et</strong> Manufactures , n.0. 120. Juin1811 pag. 28o <strong>et</strong> suiv.(2) M. Curaudau s'était auparavant convaincu que latempérature <strong>des</strong> gaz n'était pas à beaucoup près.aussi forteque celle qui a lieu dans les fours.F13Moyensd'employerla Hammepentue àessayer.


1['Cuisson dela chaux <strong>et</strong>grillage deminerais àfeu continu.Grillagedans <strong>des</strong>t'ourdit réverbère.396 MOYENS D'EMPLOYER LA FLAIVIMSde la flamme. <strong>des</strong> fourneaux ; un <strong>des</strong> usagesauxquels il me paraît qu'on pourrait l'appliqueravec le plus d'avantage. <strong>et</strong> lé plus souvent,serait à- l'a cuisson de la chaux <strong>et</strong> augrillage à feu continu <strong>des</strong> minerais-, dont il nefaut que dégager <strong>des</strong> gaz , ou détruire l'agrégation,tels que du fer carbonaté, certaineshématites, <strong>et</strong>c. Il serait très-facile d'établir auprèsd'un haut fourneau , d'une forge ou d'unfoyer quelconque, un four à l'aide duquel onobtiendrait l'un ou l'autre de ces résultatscomme le travail serait continu <strong>et</strong> trèsfacile ,<strong>et</strong> l'opération fort rapide, outre l'économie ducombustible, il y en aurait une probablementtrès-grande dans la main- d'oeuvre. Lesfig, 13 <strong>et</strong>14 donnent une idée de la disposition. qu'un telfour pourrait avoir. On l'a fait ovale pour profiterde toute la capacité de la cheminée ; maissa forme <strong>et</strong> sa grandeur devraient varier selonles localités. Les gaz, après s'être enflammésà l'entrée du canal i, pénétreraient dans le fourpar ce canal ; un courant d'air qu'on feraitaffluer par l'ouverture 1, <strong>et</strong> dont en réglerait laforce à volonté, après s'être échauffé en traversantune partie <strong>des</strong> matières calcinées, acheveraitla combustion dans l'intérieur.. On j<strong>et</strong>teraitla chaux <strong>et</strong> le minerai, concassés en morceaux'de grosseur moyenne, par l'oeil k, auquel onparviendrait par une rampe ou autrement; onles r<strong>et</strong>irerait par la porte 1., à <strong>des</strong> intervallesque l'on déterminerait par quelques expériences,<strong>et</strong> on les laisserait refroidir sous lavoûte m.Quant aux sulfures métalliques <strong>et</strong> aux substancesqui exigent le contact de l'air, Il serait:DES HAUTS FOURNEAUX <strong>et</strong>c. 397préférable de les griller dans <strong>des</strong>'fours à réverbère.'Quelqu'es maîtres de forges ont le proj<strong>et</strong> cémenta.-d'essayer de griller <strong>des</strong> minerais de fer en grains rion <strong>des</strong> mi.ou d'autres composés d'hydrate <strong>et</strong> d'oxyde argileux, <strong>et</strong> de les cémenter en même temps avecla poussière de charbon, qui s'amasse au fond<strong>des</strong> halles <strong>et</strong> dont on ne tire ordinairement aucunparti. C<strong>et</strong>te opération' se ferait dans un fourà réverbère placé près du gueulard d'un hautfourneau, <strong>et</strong> chauffé par la flamme' perdue.Elle aurait pbur. obj<strong>et</strong> de produire, sans dépensede combustible , les eff<strong>et</strong>s qui ont lieuactuellement .dans la cuve <strong>des</strong> fourneaux; c'està-dire,de disposer le Minerai à la fusion en enchassant l'eau 'de combinaison <strong>et</strong> en réduisantl'oxyde. Ce minerai pourrait être chargé encorechaud <strong>et</strong> en sortant du four à réverbère. Oncroit qu'il pourrait en résulter une économie decharbon d'autant plus grande, qu'il faudraitprobablement diminuer beaucoup la hauteur<strong>des</strong> fourneaux dans lesquels on fondrait <strong>des</strong>matières ainsi préparées.Enfin, M. Aubertot se propose encore de Cémenta.cémenter, dans ses fours chauffés par la flamme lion (1 e s bat.perdue , les battitures qu'on recueille au- titmes.:près <strong>des</strong> marteaux.. <strong>et</strong> dans les fenderies , <strong>et</strong> deles porter ensuite aux affineries pour les convertiren fer forgé. Il y a déjà long-temps qu'ila essayé de traiter ces battitures parla méthodecatalane, comme du minerai riche ; il en a r<strong>et</strong>iré35 à 36 pour lao d'excellent fer ; mais laconsommation de charbon était si grandequ'elle absorbait plus <strong>des</strong> deux tiers de la vaf4


Evaporation<strong>des</strong> ligueurssa-,lins. Distilleries.Machinesà vapeurs.Conditionsnécessairespour qu'uncombustiblesoit employéleplu;> utilementpossible,398 MOYENS D'EMPLOYER LA FLAMMEleur du produit; son nouveau procédé sera probablementplus avantageux.Rien ne serait plus facile que d'employer laflamme <strong>des</strong> fourneaux à opérer de gran<strong>des</strong> évaporations, soit dans <strong>des</strong> ateliers où l'on auraità préparer <strong>des</strong> substances salines quelconques,soit clans <strong>des</strong> distilleries , <strong>et</strong>c.Il y a "déjà long-temps qu'on a eu l'idée deplacer, auprès de la cheminée d'un haut fourneauou d'une affinerie, une chaudière dontl'eau, mise en ébullition, donnerait le mouvementà <strong>des</strong> machines à vapeurs, qui feraientjouer <strong>des</strong> souffl<strong>et</strong>s <strong>et</strong> <strong>des</strong> marteaux : mais je nesache pas qu'elle ait encore été mise à exécution.Cependa.nt il pourrait en résulter de grandsavantages ; car les usines n'exigeant plus, pourêtre mises en activité, qu'une très-p<strong>et</strong>ite massed'eau, rien n'empêcherait de les établir à laproximité <strong>des</strong> minières on <strong>des</strong> forêts, <strong>et</strong> d'économiserainsi les frais de transport <strong>des</strong> matièrespremières, frais qui occupent souvent le premierrang dans les dépenses; parce que, dansl'état actuel <strong>des</strong> choses, on ne peut se dispenserde placer ces établissemens auprès de coursd'eau assez forts pour qu'ils puissent, servir demoteurs aux machines, au moins peu dan t unepartie de l'année, <strong>et</strong> que de tels cours, d'eausont rares <strong>et</strong> ne se rencontrent souvent qu'à degran<strong>des</strong> distances <strong>des</strong> lieux d'exploitation.Pour tirer tout le parti possible d'un combustiblequelconque, il faut que les appareilsdans lesquels on le brûle soient disposés d<strong>et</strong>elle manière que la combustion -y soit complète, <strong>et</strong> qu'on y emploie utilement toute lachaleur qu'elle produit. Il y a bien peu de nosDES HAUTS FOURNEAUX, <strong>et</strong>c. 399fourneaux qui remplissent ces conditions, mêmeparmi ceux qu'on a appelés fiunivores , danslesquels les matières combustibles gazeuses sontà la vérité brûlées, mais qui, pour la plupart,laissent échapper ces gaz brûlés, lorsqu'ils sontencore pénétrés d'une Irès-grande quantité decalorique.M. Aubertot <strong>et</strong> ceux qui l'ont imité ontcherché à atteindre ce but; on a vu que, quoiquequelques-uns de leurs procédés soient susceptiblesencore d'être perfectionnés, il y en a quilaissent peu de chose à désirer. Leur invention.est donc très-intéressante, <strong>et</strong> mérite l'approbation<strong>des</strong> métallurgistes.Il y a long-temps qu'on fait usage, en Saxe,d'un fourneau de grillage dans lequel on m<strong>et</strong> àprofit toute la chaleur que produit la flamme.En Angl<strong>et</strong>erre, on a adopté depuis quelquesannées une disposition de fourneaux qui donneles mêmes avantages. Pour compléter cemoire, je terminerai par la <strong>des</strong>cription de cesdeux moyens d'employer le calorique perdu,qui me paraissent , sur-tout le second, remplirparfaitement leur obj<strong>et</strong>.Le fourneau de Saxe est un four à réverbère Fourneauà plusieurs étages. La flamme passe de lachauffe dans une première voûte : de là elleentre par une cheminée dans une voûte qu'ell<strong>et</strong>raverse pour s'introduire par un canal vertical,dans une troisième, à l'extrémité de laquelleest placée la cheminée qui donne issue aux gaz,<strong>et</strong> détermine le tirage. Le four principal sert augrillage de minerais sulfureux, <strong>et</strong>-chacun <strong>des</strong>deux autres à un usage particulier ; les vapeursne parviennent à la cheminée qu'avec la tem-


Fours à réverbère<strong>et</strong>machine àvapeursd'Angl<strong>et</strong>erre.400 MOYENS D'EMPLOYER LA FLAMMEpérature qui leur est nécessaire pour qu'ellespuissent s'élever <strong>et</strong> s'échapper dans l'air. Quoiquel'intensité de la chaleur varie dans le premierfour selon les besoin, le travail dans lesautres fours souffre peu, parce que les parois,ayant une grande superficie, restituent dans unmoment le calorique qu'ils ont absorbé dansl'instant précédent, <strong>et</strong> jouent .ainsi dans lesfourneaux le même rôle que les régulateursdans les machines (1).Dans une usine, située à Rotherhithe ,<strong>des</strong> faubourgs de Londres, sur les bords de laTamise, où l'on fabrique du fer en barres avecde la mitraille de fer, à l'aide du charbon d<strong>et</strong>erre (2) , quatre fours à réverbère <strong>et</strong> la bouilloired'une machine à vapeur qui m<strong>et</strong> les machinesen mouvement, sont disposés sur une mêmeligne, la bouilloire au centre, <strong>et</strong> communiquentavec une seule cheminée placée sur le devantdu foyer de la bouilloire. Les deux fours à chaqueextrémité de la ligne ont chacun un foyersemblable à ceux <strong>des</strong> -fours à réverbère ordinaires;de chacun de ces foyers la flamme estconduite dans la longueur du fourneau, entredans le second, <strong>et</strong>, parcourant de même sa longueur,sort sous le foyer de la bouilloire, ét seC<strong>et</strong>te observation s'applique à tous les fourneaux dontles parois ont quelque étendue. Ces parois emmagasinent lachaleur comme les régulateurs emmagasinent le mouvement.On conçoit que, pour qu'elles servent avec efficacité à maintenirl'uniformité de la température, il faut qu'elles soientconstruites avec <strong>des</strong> matières d'une conductilité moyenne',<strong>et</strong> qui aient une grande capacité pou,- le calorique.<strong>Annales</strong> <strong>des</strong> Arts <strong>et</strong> Manufactures, n°. mao. Juin1811 , pages 263 , 264 <strong>et</strong> 265.DES HAUTS FOURNEAUX , <strong>et</strong>c. 401rend dans la cheminée. Ainsi, le combustiblequi est employé dans deux fours à réverbèrede construction ordinaire, quatrefours <strong>et</strong> la bouilloire d'une frte machine ; <strong>et</strong>,pour couronner ces belles dispositions, la fuméeest détruite par un arrangement pratiquéau bas de la cheminée, qui produit le mêmeeff<strong>et</strong> que nous voyons dans les quinqu<strong>et</strong>s.C<strong>et</strong> 'arrangement, dans lequel le combustibleparaît-être employé de la manière la plus avantageuse, donne une idée de tout ce qu'on perdde son eff<strong>et</strong> dans les fourneaux à réverbèreisolés.EXPLICATION DE LA PLANCHE.Moyens d 'employerlaflamme perdue <strong>des</strong> hautsfourneaux , foyers d'affinerie , <strong>et</strong>c.Haut fourneau de Vierzon surmonté d'un four à chauxà brique, <strong>et</strong> de cémentation.Fig. l're Plan.Fig. 2. Coupe verticale perpendiculaire à la,tuyère.Fig. 3. Coupe verticale du four à chaux, <strong>et</strong>c.(rempli) faite perpendiculairement àla précédqnte.a a. Massif du fourneau.b. Intérieur du fourneau ( le gueulard estovale, le ventre est circulaire, le creus<strong>et</strong>est rectangulaire).c c. Embrasure de la coulée.d. Embrasure de la tuyère.


402 MOYENS D'EMPLOYER LA FLAMMEe e e. Batailles, murs d'appui qui entourentla plateforme.ff: P<strong>et</strong>ite masse.g g. Gueulard garanti de l'action du vent pardeux p<strong>et</strong>its murs latéraux.h h h h. Four à chaux, <strong>et</strong>c., bâti en briques.i i. Ouverture par laquelle la flamme quisort du gueulard s'introduit dans le four.jj. Plaque de fonte qui sert de porte <strong>et</strong> qu'onpeut lever <strong>et</strong> baisser à volonté.k kk. Ouverture par laquelle on charge lefour./// 1 Ill. Cheminées placées au centre <strong>et</strong> auquatre angles, pour contraindre la flammea se répartir uniformément dans le four.m. Lits de briques , tuiles, <strong>et</strong>c.72. Pierre à chaux disposée en voûte.o. Caisse à cémenter élevée sur deux supports<strong>et</strong> placée sous la voûte ( on aperçoit derrièrel'ouverture i).Foyer d'affinerie , four à cémenter, <strong>et</strong> four à chaux <strong>et</strong> àbriques.Fig. 4. Plan.5. Coupe verticale perpendiculaire à latuyère:a a. Foyer de grosse forge.'b b. Four de cémentation.Four à chaux <strong>et</strong> à briques.Cheminée de la forge dans laquelle lesfours sont établis.e e. Ouverture par laquelle la flamme dufoyer pénètre dans le four de cémentation.f. Plàque de fer mobile sur une charnièreDES HAUTS FOURNEAUX, <strong>et</strong>c. 403qu'on lève pour laisser passer laflamme quand on ne veut pas chaufferles fours.g g. Entrée du four de cémentation.Ii. Entrée dru four à chaux <strong>et</strong> à briques.i i i. Ouvertures percées dans la voûte pourque la flamme pénètre dans le fouir àchaux <strong>et</strong> à briques.Foyer d'affinerie , four à réverbère, four de boulanger<strong>et</strong> chaudière à lessive.Fig. 6.,Plan.Fig. 7. Elévation.Fig. 8. Coupe du four à réverbère perpendiculaireà l'axe.Fig. 9. Face de devant du même four.a a. Foyer de grosse forge.b b b. Four à réverbère.Four de boulanger.Chaudière à lessive.Cheminée de la forge dans laquelle estétabli le four à réverbère.f Ouverture par laquelle la flamme du foyero-passe dans le four à réverbère.Garde feu soutenu .par <strong>des</strong> barres de ferscellés dans la maçonnerie de la cheminée( on le voit en coupe dans lafigure 5).h h. P<strong>et</strong>ite cheminée pratiquée au-<strong>des</strong>sus del'entrée du four à réverbère, pourdonner issue aux gaz, afin que lesouvriers n'en soient point incommodés.iii i. Ouvertures par lesquelles une -partie<strong>des</strong> gaz enflammés pénètrent du four


MOYENS D'EMPLai'Ell LA FLAMMEà réverbère dans le four de beulangerc, <strong>et</strong> sous la chaudière d.Z I 1. Porte du four à réverbère par laquelleles ouvriers travaillent.Pont du four à réverbère.Porte du four de boulanger.o. P<strong>et</strong>ites ouvertures qu'on peut fermer àvolonté, <strong>et</strong> à l'aide <strong>des</strong>quelles on attirela flamme d'un côté ou de l'autredu four.p. Cheminée par laquelle se perdent les gazqui ont circulé autour de la chaudière.Nara. Toutes ces ouvertures sont garnies de soupapesà l'aide <strong>des</strong>quelles on peut graduer la chaleur <strong>et</strong> fermer toutà-faitle passage aux gaz.Foyer de mazerie couvert, réverUre enveloppant la gueule.<strong>et</strong> four à chaux <strong>et</strong> à briques.la. Plan.Fig. il. Elévation.12. Coupe, verticale faite par l'axe dufoyer, <strong>et</strong> perpendiculairement à latuyère.a a a. Foyer.b b b. Réverbère qui enveloppe la gueule.c c. Four à chaux <strong>et</strong> à briques.d d. Cheminée de la forge.e e. Berceau cylindrique en briques qui entoure<strong>et</strong>- couvre le foyer.ft: Ouverture circulaire pratiquée dans lavoûte, <strong>et</strong> que l'on ferme lorsqu'onveut chauffer les fours.Porte sem blab!e à celles <strong>des</strong> fours à réyerbèee,qu'on élève <strong>et</strong> qu'on abaisseà volonté. Elle sert à garantir les ou-DES HAUTS FOURNEAUX, <strong>et</strong>c. 405vriers de l'ardeur du feu dans les momensoù ii ne leur est pas,nécessairede voir dans le foyer.h Ii ii. Chaînes auxquelles la porte 'est suspendued'un côté <strong>et</strong> un contrepoids del'autre, <strong>et</strong> qui se meut sur <strong>des</strong> poulies.iii. Entrée du four à réverbère dans lequelestplacée la gueule que l'on maze, <strong>et</strong>que la flamme du foyer traverse.jj. Cheminée du four à réverbère.k h. Gueuse disposée pour être mazée.o. Canal par lequel la gueuse peut êtreconduite du foyer dans le four àchaux <strong>et</strong> à briques.p. Cheminée de ce four.q q. Ouverture par laquelle on le charge.Foyer d'affinerie couvert, <strong>et</strong> four dans lequel on peut' cuire de la chaux ou griller du minerai de fer, <strong>et</strong>c., àtravail continu.Fig. 13. Plan.Fig. 14, Coupe verticale passant par le p<strong>et</strong>itaxe du four, <strong>et</strong> projection du fb.yercouvert qui a été dégagé de la porte<strong>et</strong> du garde-feu.a a. Foyer couvert..b b. Four à chaux ou de grillage à travailcontinu.e. Cheminée darià laquelle le foui-est établi.e.Maçonnerie en. briques qui couvre <strong>et</strong> entourele foyer.ff: Ouverture par laquelle on travaille dansle foyer.g g. Ouverture-pratiquée-dans la voûte <strong>et</strong> parlaquelle la flamme s'édiappe en w-


406 MOYENS D'EMPLOYER LA FLAMME, <strong>et</strong>c.talité ou en partie, selon qu'on enlèv<strong>et</strong>out à fait la plaque h h., ou qu'on ladéplace.h h. Plaque qu'on peut enlever tout à fait ouchanger de place pour donner unpassage plus ou moins grand à laflamme.i i. Canal par lequel la flamme du foyer seporte dans le four.Orifice de ce canal dans le four. Elle estgarnie de barreaux de fer quir<strong>et</strong>iennentles morceaux de pierre à chauxou de minerai.k. 0Eil du four par lequel on le charge.I Z. Ouverture inférieure du four par laquelleon r<strong>et</strong>ire la chaux ou le mineraigrillé.az ni. Chambre voûtée dans laquelle on laisserefroidir les matières calcinées. Elleest garnie de portes au moyen <strong>des</strong>quelleson peut régler le courantd'air qui s'introduit dans le four.71 n. Mur d'appui qui borde la plateformedu four.Echelles.Fig. 15. Echelle en mètres pour le haut fourneau(fig. i2 <strong>et</strong> 3).16. Echelle er1 mètres pour toutes lesautres figures ( double dé la précédente).Fig. 17. Echelle en toises <strong>et</strong> pieds pour toutesles figures, excepté pour les troispremières (l'échelle de celles-ci estmoitié moindre ).OBSERVATIONS


3.5.MOYENS VIENITIL OMM LA IFILAMME IFIERIDUIE IDIE5 HAUTS IFOURMAUXUSIFOYEK5 VAEFITNIEHIE &&gIC-,-F4r. 7.Az,aINI °2eiy. .e,A/ez/z, 7a/JO_zezq e2 .2 3 dI +- t t20I Jfémee21%.6->Arec, .,mefree .,/inawalde; Men-ed. 220 . ,Grae/i/ra/-217._Z" ..ez?azieveaze


407OBSERVATIONSETCONSIDÉRATIONS ANALYTIQUESSur la conzpositiort <strong>et</strong> sur la structure duPyroméride globaire , pour servir de suiteà ta Description minéralogique de la mêmeRoche (i) ;Par M. MONTEIRO.LES différentes <strong>des</strong>criptions qui ont été e e publiéesdu pyroméride globaire, paraissent avoireu pour but principal de représenter d'une manièregénérale l'espèce d'Organisation singulièrequi le caractérise, afin de faire sentir <strong>et</strong> apprécierl'ensemble ainsi que la beauté <strong>des</strong> <strong>des</strong>sinsqui en résultent , lorsqu'il est coupé, façonné<strong>et</strong> poli. Dans c<strong>et</strong>te vue , les auteurs<strong>des</strong> <strong>des</strong>criptions dont il s'agit, s'étant attachésà bien saisir les formes <strong>et</strong> les dimensions <strong>des</strong>corps circonscrits que la roche présente ; laforme <strong>et</strong> l'arrangement <strong>des</strong> parties dont l'intérieurde -Ces corps se compose ; la présence ,l'épaisseur, ou même le défaut <strong>des</strong> couchesqui leur servent d'enveloppe ; les taches deformes variables de la masse on ils se trouvent(]) Voyez le Journïzl <strong>des</strong> ii/fines, n.. 209 , pag. 347.Volume 35, n'. 210.G g


4o8 COMPOSITION ET STRUCTUREengagés ; le ton enfin <strong>et</strong> le contraste <strong>des</strong> diversesnuances de couleur qui ornent <strong>et</strong> le fondde la roche, <strong>et</strong> les corps circonscrits qu'elle ren.-ferme ; ils n'ont pas pu apporter toute l'attentionnécessaire pour reconnaître les substancesminérales dont elle se compose essentiellement,<strong>et</strong> pour se former une idée juste de la nouvelleespèce de structure qui résulte de leur arrangementréciproque.Je crois avoir rempli ce vide qui restait, parrapport à la connaissance minéralogique dupy ro m éride globaire , par la <strong>des</strong>cription quej'en ai donnée. Elle est fondée sur deux résultatsimportans, qui avaient échappé jusqu'alorsaux minéralogistes , savoir la coexistence duquartz <strong>et</strong> du feldspath. comme composans essentielsde la roche, <strong>et</strong> l'intervention nécessairede la première substance dans sa structure.Ce Mémoire a pour obj<strong>et</strong>, comme je l'avaisannoncé, de démontrer les deux résultats dontil s'agit, en détaillant convenablement les observationsdélicates (i) qui m'ont servi à lesconstater. Ces observations en offrent en quelquesole l'analyse, <strong>et</strong> j'ose me flatter que lesminéralogistes qui voudront se donner la peinede les suivre, ne manqueront pas de les trouverparfaitement justes (2).(i ) Pour faire ces observations, il faut le plus souventavoir recours à une bonne loupe.(2) On pourra peut-être regarder comme Minutieux lesdétails dans lesquels je vais entrer; mais j'espère que ceuxde mes lecteurs qui se proposeront d'étudier d'une manièreapprofondie la roche compliquée dont il est ici question n<strong>et</strong>rouveront rien de trop dans l'espèce d'analyse minéralo-DU PYROMÉRIDE GLOBAIRE.409Lorsque l'on considère attentivemeut lamasse du pyroméride globaire, l'on remarque,sur-tout dans les cassures fraîches de c<strong>et</strong>teroche, tantôt à la vue simple, tantôt à l'aided'une loupe, deux matières qui contrastentfortement entre elles, par la très-grande différencede leur éclat naturel, vitreux' dans l'une,<strong>et</strong> très-faible ou nul dans l'autre. La différencede leur éclat factice, qui en décèle d'ailleursune dans leur dur<strong>et</strong>é, quoique de beaucoupmoins sensible, suffit encore pour les faire ressortirl'une à côté de l'autre sur les surfacespolies de la même roche, notamment sur cellesqui l'ont été depuis peu. En plaçant les surfacesen question dans un jour favorable, on s'aperçoitsans peine qu'elles son t parsemées de taches<strong>et</strong> entrecoupées de linéamens , dont le poli estsensiblement plus vif que celui du reste de lamasse (1).Les deux matières dont il s'agit contrastentencore par les couleurs dont elles offrent ordinairement les teintes. C'est le blanc, le blanc lavéde rouge ou de jaune, le rouge de rose, le rougede chair, le rouge de sang, <strong>et</strong> le gris- verdiltrequi colorent la première. La seconde, quandelle n'est pas limpide , offre toujours le grisgigue que j'en donne. Quant à ceux qui ne désireront quede s'en former une idée , ils pourront se borner à la lecturede la <strong>des</strong>cription que j'en ai publiée dans le numéro précédentde ce même <strong>Journal</strong>.(i) Ces taches <strong>et</strong> ces linéamens paraissent même formerde très-légères saillies. Je dois ajouter que ces différencesque présentent les surfaces polies n'avaient point échappé àM. Faujas de Saint-Fond.G- g 2


o410 COMPOSITION ET STRUCTUREde fumée ou le .i.,,,ris-noiriltre plus ou moinsfoncé.Si l'on continue de s'en rapporter au simplecoup-d'oeil, on observe d'une part, que lesparties diversement colorées de la premièrematière se fondent sensiblement les unes dansles autres , ce qui porte déjà à croire qu'ellesappartiennent réellement à un minéral unique.D'une autre part, l'on y remarque par-tout ce,grain fin <strong>et</strong> moelleux propre du feldspath.Quant à la seconde, son aspect hyalin , oubien le poli plus vif qu'elle reçoit, la fait reconnaîtrefacilement pour du quartz, quelleque soit sa couleur.Le contraste que les deux matières que jeviens de noanner présentent encore par rapportà l'action du chalumeau , fournit unmoyen prompt <strong>et</strong> facile de confirmer les aperçusrelatifs à leur nature, <strong>et</strong> tirés de la simpleinspection. Des fragmens détachés <strong>des</strong> partiesdiversement colorées de la première me donnèrentconstamment un verre blanc bulleux (1),(1) Ce verre ne peuts'obtenir qu'avec une certaine difficulté,lorsque la couleur de la matière soumise à l'actiondu chalumeau estle rouge de sang, ou bien le gris-verdàtre.Dans ce dernier cas,la couleur du fragment , dans sa partienon fondue, se change en rouge de chair, <strong>et</strong> la matière devienttout-à-faitsemblable à celle <strong>des</strong> partie5 qui offrent naturellementc<strong>et</strong>te teinte. Il est bon d'observer qu'en généralle mélange departicules. plus ou moins insensibles dequartz peut rendre par fois plus difficile qu'à l'ordinairefeldspathiques , même de celles qui sela fusion <strong>des</strong> partiesfondent le plus facilement , comme sont en général lesblanches.DU PYROMÉRIDE GLOBAIRE. 41.1tandis que ceux que je prenais sur, la secon<strong>des</strong>e refusèrent toujours à offrir le moindre indicede fusion.Enfin, ce qui achève de prouver la naturequartzeuse de la première substance , c'estqu'elle tapisse souvent de p<strong>et</strong>ites fentes <strong>et</strong>de p<strong>et</strong>ites cellules, où elle prend la formerégulière du quartz prismé. J'ai observé , àl'aide de la loupe , de ces sortes de p<strong>et</strong>itesgéo<strong>des</strong>, où la forme qui vient d'être indiquéen'était nullement équivoque. On la voit biensur un morceau appartenant à la collection deM. Haiiy.Il n'est donc pas douteux qu'outre le feldspathil entre aussi du quartz dans la compositiondu pyroméride g,lobaire.Malgré que la quantité d.e ce dernier minéralsoit incomparablement plus p<strong>et</strong>ite que celle dupremier, on n'en doit pas moins le regardercomme aussi essentiel a la composition de laroche qui nous occupe. La constance de saprésence, jointe à la généralité avec laquelles'y trouve répandu, suffirait déjà pour le caractérisercomme tel ; mais à c<strong>et</strong>te considérationvague, dont le géognoste est bien forcéde se contenter dans la plupart <strong>des</strong> cas, sejoint ici encore une autre d'autant plus concluante,qu'elle se tire de la structure mêmede la roche. Elle consiste en ce que c<strong>et</strong>te structure, comme on le verra bientôt, est si étroitementliée avec l'intervention du quartz, quel'on serait porté à croire qu'elle n'aurait pointeu lieu sans lui, ou, ce qui revient au même,que le feldspath tout seul n'aurait point donné-G g 3


COMPOSITION ET STRUCTURE41Znaissance à une roche pareille, comme on l'acru généralement jusqu'ici.Lorsque l'on considère <strong>des</strong> cassures anciennes, ainsi que <strong>des</strong> faces polies depuis longteins, on y distingue encore une matièreferry gin euse très-généralement répandue; maisil n'est pas difficile de s'apercevoir qu'elle provientde l'altération ou de la décomposition del'une ou de l'autre <strong>des</strong> deux substances que l'onavait remarquées d'abord. Enfin, j'ai pu découvrir,au moyen d'une loupe, <strong>des</strong> dodécaèdrespentagonaux <strong>et</strong> <strong>des</strong> cubes triglyphes (i),les uns <strong>et</strong> les autres très- prononcés, dun noirbrunâtreassez éclatant, <strong>et</strong> disséminés dans laroche à <strong>des</strong> endroits où elle paraît le plus imprégnéede fer (2). Ces cristaux ne peuventêtre rapportés qu'au fer oxydé produit d'unpremier j<strong>et</strong> : leur couleur, le degré de leuréclat, leur défaut d'action sur l'aiguille aimantée,leur forme même (3), ne perm<strong>et</strong>tent pointCeux-ci étaient même assez ,sensibles à l'oeil nu.J'ai remaxqué qu'ils sont en général implantés dansles punies feldspathiques , <strong>et</strong> non pas dans les .quartzeuses.'C<strong>et</strong>te observation prouverait que le fer n'a pas une tendanceà se mêler au feldspath, aussi forte que celle qui leporte à imprégner le quartz : ce qui s'accorderait d'ailleurs.avec les observations relatives à l'altération <strong>et</strong> à la résolutionde l'une <strong>et</strong> de l'autre de ces deux substances, commeon le verra plus loin.Quoique c<strong>et</strong>te forme soit aussi compatible avec unoctaèdre pris pour .forme primitive, qu'elle l'est avec unnoyau cubique, cependant aucun minéral jusqu'à présentn'en a offert <strong>des</strong> exemples, si ce n'est le fer sulfuré <strong>et</strong> lecobalt gris qui ont le cube pour forme primitive.DU PYROMÉRIDE GLOBAIR13. 413de les regarder comme du fer oxydulé , <strong>et</strong> l'aspectdécidément métallique qu'ils présententtoujours dans leur intérieur, uni au défaut dela couleur jaune-de-bronze propre au fer sulfurénon altéré, s'oppose à ce qu'on les prennepour une épigénie de ce dernier minéral, quid'ailleurs ne s'observe nulle part dans la roche(1). Aa reste, ils ne doivent être considérésque comme accidentels à la composition dec<strong>et</strong>te même roche.Je passe à examiner la structure remarquablequi caractérise particulièrement le pyromérideglobaire ; mais je dois dire auparavantque j'ai pris la précaution de vérifier l'indicationdu coup-d'oeil, par rapport à la naturede chacune <strong>des</strong> parties qui concourent à lastructure de la roche dont il s'agit, en soum<strong>et</strong>tantà l'action du chalumeau <strong>des</strong> fragmens détachésd'une partie analogue.La structure du pyroméride globaire résulteen général de l'arrangement qu'ont pris entreeux le feldspath <strong>et</strong> le quartz. Pour en donnerune idée n<strong>et</strong>te, il suffira de la suivre, de l'analyseren quelque sorte, <strong>et</strong> de la décrire dansses différentes parties, en se bornant à cequ'elle offre de plus compliqué, de plus constant<strong>et</strong> de plus symétrique.L'on sait que le pyroméride globaire est cora-(1) Je saisis c<strong>et</strong>te occasion pour faire observer que lesnouvelles formes sous lesquelles se présente ici le feroxydé, confirment pleinement la réalité de la forme pri--mitive que M. Haüy lui a assignée.G g 4


'414COMPOSITION ET STRUCTUREposé de corps qui affectent plus ou moins laforme sphérique, <strong>et</strong> qui tantôt se trouvent engagésimmédiatement dans le fond de la roche,tantôt en sont séparés, chacun , par l'interpositiond'une espèce d'enveloppe concentriqueplus ou moins épaisse. La plupart <strong>des</strong> corpsdont il s'agit ( que je désignerai sous le nomde globes) offrent une structure remarquablepar sa symétrie. En voici la <strong>des</strong>cription.Si l'on considère la surface, polie ou simplementdoucie, produite par une coupe circulairepassant par le centre de chacun <strong>des</strong> globes enquestion , l'on y distingue n<strong>et</strong>tement le feldspath,teint <strong>des</strong> diverses nuances de couleurque nous avons indiquées plus haut, entrecoupépar <strong>des</strong> linéamens limpi<strong>des</strong>, gris ou noirâtresplus ou moins foncés de quartz (i) , <strong>et</strong>présentant un système de taches plus ou moinsoblongues , disposées , souvent autour d'un<strong>et</strong>ache centrale , en rayons divergens du centreà la circonférence. L'on voit encore sur cestaches d'antres taches plus p<strong>et</strong>ites d'une matièresemblable , tantôt à celle <strong>des</strong> linéamens ,tantôt à celle <strong>des</strong> taches principales , maisdifférant de celle-ci par le ton ou par l'espècede sa couleur. L'on remarque enfin que lesp<strong>et</strong>ites taches sont oblongues comme celles quiles renferment , ou qu'il y en a plusieursdisposéesle long de ces dernières.(i) On verra bientôt que c<strong>et</strong>te substance est susceptiblede s'altérer, , <strong>et</strong> quels sont les changemens qu'elle éprouvedont il faudra tenir compte, afin de pouvoir la reconnaitrptoujours.DU PYROldRIDE GLOBAIRE. 415L'apparence sous laquelle se présente l'arrangementréciproque du. feldspath <strong>et</strong> du quartzest tout antre, lorsque l'on observe ensuite lasurface provenante d'une coupe qui aurait détachéun p<strong>et</strong>it segment de chacun <strong>des</strong> globesque nous examinons. En général, les tachesprincipales correspondantes au feldspath offrentalors une forme plus ou moins arrondie;elles laissent voir à peu près à leur centre chacune,une seule tache plus p<strong>et</strong>ite, dont la formecorrespond à celle de la tache principale, <strong>et</strong>dont la nature se rapporte à celle <strong>des</strong> partiesanalogues mises à découvert par la premièrecoupe. De plus, les taches principales sontpour la plupart n<strong>et</strong>tement circonscrites par lequartz, coloré comme il a été dit plus haut, <strong>et</strong>leur ensemble ne présente plus la dispositionradiée (1).Ce qui vient d'être exposé s'observe encoremieux sur les cassures <strong>des</strong> globes en question,lorsqu'elles se trouvent situées à peu près, lesunes comme la première coupe ci-<strong>des</strong>sus examinée,les autres comme la seconde. Alors lesparties quartzeuses contrastent davantage par.leur aspect vitreux à côté <strong>des</strong> parties feldspathiques,qui offrentune apparence plus ou moins(1) Plus le segment détaché du globe est p<strong>et</strong>it , <strong>et</strong> plusParrangement réciproque feldspath <strong>et</strong> du quartz offreexactement l'apparence qui vient d'être décrite : il s'enécarte, au contraire , pour se rapprocher de' p!us en plusde celle qui convient à la coupe qui passe par 1e centre,_mesure que le segment séparé devenant plus considérable,approche aussi davantage de l'égalité avec la moitié duglobe.


416 COMPOSITION ET STRUCTUREmate. L'on voit en outre, sur les cassures produitespar la séparation d'un segment de chaqueglobe , que chacune <strong>des</strong> p<strong>et</strong>ites zones feldspathiquesoffertes par les mêmes cassures , a untissu fibreux-radie très-sensible , partant dupoint quartzeux qu'elle a pour centre (1).Maintenant, s l'on rapproche l'arrangementréciproque que présentent le feldspath <strong>et</strong> lequartz , soit sur la surface de la première coupeque nous avons examinée, soit sur une cassuresemblablement située, avec celui que nous observâmessur la surface produite par la seconde(i ) Parmi 'es nombreux morceaux que j'aiétudiés, il s'enest trouvé un. sur-tout, que l'on dirait avoir été cassé toutexprès pour m<strong>et</strong>tre en évidence la structure dont il s'agit,<strong>et</strong> qui mérite pour cela d'être cité. C'est un fragment deglobe dont on peut concevoir en général. la forme commeoffrant à peu près une pyramide fort surbaissée , ayantpour base une sui face circulaire correspondante à un p<strong>et</strong>itcercle du même glabe , <strong>et</strong> pour somm<strong>et</strong> un point pris entrec<strong>et</strong>te surface <strong>et</strong> le centre : la périphérie de la base est deplus fracturée en différens endroits. La surface latérale dec<strong>et</strong>te espèce de pyramide offre les coupes obliques <strong>des</strong> p<strong>et</strong>itssphéroï<strong>des</strong> qui composent l'intérieur <strong>des</strong> globes , ainsi quede leurs env, loppes ; <strong>et</strong> , en raison de l'inégalité de la cassure, elle laisse même voir une portion du contour, de cesparties, <strong>et</strong> rend par là beaucoup [lus sensibles leur forme<strong>et</strong> leur disposition radiée. D'une autre part , la base <strong>et</strong> sesfractures latérales donnent les coupes transversales , soit <strong>des</strong>p<strong>et</strong>its sphéroï<strong>des</strong> que l'on voit , pomi ainsi dire, rayonner depuisle somm<strong>et</strong> du même fr:igment pyramidal, soit <strong>des</strong> enveloppesqui les circonscrivent, <strong>et</strong> <strong>des</strong> noyaux qu'ils renferment.Or, c<strong>et</strong> ensemble d'indications réunies sur un seulmorceau, m<strong>et</strong> l'observateur à même de pénétrer dans Pintérieurdu mécanisme de la structure qui I se propose d'étudier,<strong>et</strong> de s'en rendre un compte parfait. Ce morceau que je viensde décrire existe dans la collection de M. Haüy.DU PYROMilRIDE GLOBAIRE. 417coupe, ou bien sur une cassure analogue parsa position, l'on sentira aisément que dans lepremier cas on voit les coupes longitudinalesde p<strong>et</strong>its soli<strong>des</strong> oblongs, ou de p<strong>et</strong>its sphéroï<strong>des</strong>allongés (i) , ainsi que celles de leursenveloppes, <strong>et</strong> <strong>des</strong> espèces de noyaux qu'ilsrenferment ; <strong>et</strong> que , dans le second cas , l'onobserve les coupes transversales de ces mêmesparties (2). Dès-lors il sera facile de concevoir,telle que nous l'avons décrite ailleurs, la structureinterne <strong>des</strong> globes dont il est ici question.Avant d'aller plus loin, je dois faire remarquerune circonstance importante, que l'on observenotamment sur les parties quartzeuses,<strong>et</strong> qui peut servir souvent à faire reconnaîtreles places qu'elles occupent dans la structuredu pyroméride globaire. La circonstance dontil s'agit consiste en une forte tendance, qu'onten général les parties en question à subir unealtération ou une décomposition plus ou moinscomplète, en vertu de différens degrés d'oxydation'du fer, dont elles paraissent être abondammentimprégnées. Quoique ce phénomènes'offre à l'observateur , sur les cassures anciennesde la roche , à tous les endroits où lesparties quartzeuses existent d'ordinaire en(i) On a pris à tort ces p<strong>et</strong>its corps pour de véritablescristaux de feldspath.(2) Il n'y a que ce rapprochement qui puisse donnerune idée juste de la structure interne <strong>des</strong> gobes dont ils'agit ici. L'observation isolée de D'une <strong>des</strong> deux coupesindiquées ne serait point suffisante , comme on l'a cru, pourcelle qui passe par le centre de chaque globe.


.418 COMPOSITION ET STRUCTUREquantité sensible , nulle part il ne se présented'une manière moins équivoque que là où cescassures ont mis à découvert les coupes à peuprès transversales <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its sphéroï<strong>des</strong> (1),quelle que soit la partie de la roche où on lesobserve. La matière quartzeuse qui constitueles noyaux, ainsi que les enveloppes de cesp<strong>et</strong>its soli<strong>des</strong> , <strong>et</strong> qui offre encore dans la plupartd'entre eux son aspect hyalin plus oumoins parfait, dans d'autres laisse déjà voirdifférens degrés d'altération , qui se manifestentpar la perte plus ou moins Complète de sonéclat naturel, <strong>et</strong> par la conversion de Sa couleur,soit en brun-noirâtre ou noir-brunâtre , soiten rouge hématoïde plus ou moins foncé. Ailleurson la voit en pleine décomposition', <strong>et</strong>convertie en une matière terreuse brunâtre ,noirâtre, jaune d'ocre, rouge de sang , oubien présentant <strong>des</strong> nuances intermédiairesentre ces mêmes couleurs. Il y a d'autres p<strong>et</strong>itssphéroï<strong>des</strong> dont les enveloppes ou lesnoyaux offrent le quartz hyalin en partie frais<strong>et</strong> bien caractérisé, <strong>et</strong> en partie en état d'altérationou de décomposition plus ou moinsavancée. L'on en trouve enfin, où la matièrequartzeuse décomposée ayant disparu, on nevoit plus que les praces qu'occupaient , soitleurs noyaux respectifs, soit une portion deleurs enveloppes. Bien souvent la même ma-DU PYROMÉRIDE GLOBAIRE. 419tière ne s'étant pas résolue d'une manière uni-.forme , elle se détruit <strong>et</strong> se détache inégalement,<strong>et</strong> prend une apparence comme cariée(1).Il est essentiel de faire ici une observation,que l'on peut regarder à peu près comme générale.Elle consiste en ce que la matière feldspathique<strong>des</strong> p<strong>et</strong>its soli<strong>des</strong> sphéroïdaux neprésente pas le moindre indice d'altérationtant que les noyaux ou les enveloppes de cessoli<strong>des</strong> sont restés dans leur état de fraîcheur;<strong>et</strong> en ce que l'altération dont il s'agit, quanclelle a lieu, commence dans le voisinage de lamatière quartzeusg, c'est-à-dire, dans les partiescontiguës aux noyaux ou bien aux enveloppes<strong>des</strong> p<strong>et</strong>its soli<strong>des</strong> en question , <strong>et</strong> nonpas dans la couche intermédiaire entre cesmêmes parties, laquelle bien souvent demeureintacte.L'examen attentif <strong>des</strong> cassures anciennesoffre encore <strong>des</strong> résultats analogues, par rapportau feldspath qui existe. dans les autresparties de la roche. En général c<strong>et</strong>te substancen'éprouve point d'altération, ou bien elle en.subit une superficielle ou peu notable, lorsqu'ellene laisse apercevoir que très-peu oupresque point de matière quartzeuse. Auxendroits où ce dernier minéral devient plusabondant, l'altération da premier devient aussi.plus prononcée. Enfin on remarque <strong>des</strong> places(1) C<strong>et</strong>te dénomination est ici appliquée par extension,même au cas où les p<strong>et</strong>its soli<strong>des</strong> dont il s'agit n'ont plus laforme allongée sphéroïdale.(i) Cela a lieu généralement, quelle .que soit la partie dela roche où la matière quartzeuse puisse se trouver.


420 COMPOSITION ET STRUCTUREDU PYROMRIDE GLOBAIRE. 421OÙ le feldspath est tellement pétri de quartz, tes. Les taches principales dont ce <strong>des</strong>sinque l'on peut à peine discerner ces deux substances, <strong>et</strong> là l'altération qu'elles subissent en-sont contournées en différens sens ; elles sontcompose, <strong>et</strong> qui se serapportent au feldspathsemble est très-marquée , <strong>et</strong> elle va même jusqu'àproduire leurinterrompues oudécomposition, en les convertissanten une matière ferrugineuse gris-noir-brunâtres , dont la matière est le quartztraversées par <strong>des</strong> points oupar <strong>des</strong> taches plus p<strong>et</strong>ites , brun-noirl tresverdâtre, brunâtre ou brun-noirâtre.plus ou moins altéré ; <strong>et</strong> eh es sont séparées. Il suit de l'ensemble de ces observations que, les unes <strong>des</strong>dans le pyroméride globaire, l'altération ou autres par <strong>des</strong> linéatnensla couleur plus foncée. d'uneLe centre de ladécomposition du feldspath est souvent amenée est occupé par 'une coup<strong>et</strong>ache rouge depar celle de la matière quartzeuse, <strong>et</strong> que c'est <strong>et</strong> enfin c'est autour de sangc<strong>et</strong>te tache centrale,alôrs qu'elle est en général mieux prononcée. <strong>et</strong> vers la périphérie de la coupe que les tachesnoirâtres se trouvent en plus grande abon-J'observerai néanmoins qu'il y a un cas surtout,où la décomposition du feldspath est aussi dance.bien caractérisée, quoiqu'elle paraisse indépendantede celle du quartz. Cela a lieu lors-font déjà entrevoir laCes observationsture <strong>des</strong> globes dont il.struc-s'agit, <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tent en.que le feldspath se trouve disposé par couches. conséquence l'observateur à même de mieuxAlors, bien souvent on ne peut apercevoir aucunesparcelles de quartz attachées à la sur-Alors il voit qu'enla saisir à l'examen <strong>des</strong> cassures <strong>des</strong>dits globes.général le feldspathface de ces couches; <strong>et</strong> cependant, presque partoutoit ces surfaces ont été mises à découvert plus ou moins irrégulières <strong>et</strong> contournées en.posé par couches de est dis-différentes épaisseurspar <strong>des</strong> cassures anciennes , elles se montrent rdiffiirens sens ;recouvertes ou enduites d'une matière que dans l'intérieur deferrugineuseabondante <strong>et</strong> bien marquée, laquelle tion, il y a <strong>des</strong> points ou <strong>des</strong> portions pluscouches, <strong>et</strong> entre les cessurfaces de leur jonc-paraît provenir effectivement de l'altération du sensibles de quartz hyalin bien caractérisé,feldspath lui-même.<strong>et</strong> aussi à divers degrés d'altérationRevenons à présent à notre obj<strong>et</strong> principal, il existe ; qu'enfin<strong>et</strong> examinons certains globes qui une matière ferrugineuse très-marquée,vers la partie centrale, ainsi qu'à ladiffèrent totalement,par leur structure interne, de ceux périphérie du globe, ce qui .décèle la présence,soit de ces mêmes parties plus nom-dont nous nous sommes occupés jusqu'ici.En considérant une surface polie correspondanteà une coupe quelconque de ces globes, '<strong>des</strong>sus examinée faisait voir sous l'apparencebreuses de quartz, que la surface polie ciony remarque un <strong>des</strong>sin analogue à celui que 'de taches noirâtres,présentent les surfaces polies de quelques aga- ,gnent la matière feldspathique soit de celles qui imprè-çarresporidante


COMPOSITION ET STRUCTURE422 -à la tache centrale rouge de sang , <strong>et</strong> qui enrendent la fusion plus difficile.Continuant l'examen <strong>des</strong> surfaces polies,aux endroits où elles présentent <strong>des</strong> coupesde globes , on voit que quelques-unes de cescoupes sont entourées, chacune, d'une bandeconcentrique avec elle, dont la matière principaleest le feldspath. C<strong>et</strong>te bande quelquefoisoffre le feldspath à peine interrompu par quelquespoints ou veinules de quartz, <strong>et</strong> alors elleest souvent séparée du globe par une zoneétroite <strong>et</strong> comme découpée de c<strong>et</strong>te dernièresubstance. D'autres fois elle laisse voir aussi,à l'aide d'une bonne loupe , <strong>des</strong> linéamens- obscurs disposés en cercles concentriques avecelle. Dans ce dernier cas, son bord. intérieurest comme découpé en festons par les sailliesd'Une zone plus étroite qui s'interpose entreelle <strong>et</strong> la périphérie du globe. C<strong>et</strong>te zoneoffre une coupe de quartz noirâtre ; elle estparsemée de p<strong>et</strong>ites taches feldspathiques plusou. moins ron<strong>des</strong>, <strong>et</strong> la plupart de ces taches'con tiennent à leurs centres, chactine,un e tachepins p<strong>et</strong>ite de la même substance qui les environne.On conçoit facilement que chaque bandereprésente la cùupe d'une espèce d'enveloppeconcentrique du globe auquel elle se rapporte;mais, pour se former une idée juste de c<strong>et</strong>te;enveloppe , ainsi que de sa structure particulière, il faut examiner attentivement lescassures <strong>des</strong> échantillons aux divers endroitsou elles entament les enveloppes <strong>des</strong> -globes.'On reconnaît par ce moyen, que tantôt l'enveloppen'est qu'une simple couche -de feldspathDU VYBC&VIRIDE &LOBAIRE.423spath, renfermant plus ou moins de parcellesquartzeuses ; <strong>et</strong> souvent séparée de la périphériedu globe par l'intermède d'une coucheplus mince <strong>et</strong> plus irrégulière de quartz ; tantôtce sont plusieurs couches concentriquesavec le globe, peu épaisses ou même très-délicates, qui constituent l'enveloppe que l'onexamine. Enfin , en suivant avec attention lebord interne de la cassure de c<strong>et</strong>te enveloppeà texture testacée , on est conduit à Concevoirsa surface interne comme bossuée par <strong>des</strong>éminences irrégulières <strong>et</strong> inégales, qui avancentdans une couche plus mince de quartz, interposéeentre ladite enveloppe <strong>et</strong> la périphériedu globe que l'on considère. L'on voit en outrela couche de quartz parseinée de p<strong>et</strong>its globesfeldspathiques ànoyauxquartzeux; enfin, quoiquele feldspath qui constitue la matière principale<strong>des</strong> enveloppes soit en général à peineinterrompu par <strong>des</strong> parcelles rares <strong>et</strong> peuconsidérables de quartz , l'on remarque cependantcertaines portions de ces mêmes enveloppes,où ce dernier minéral abonde davantage, <strong>et</strong> d'autres où le feldspath en esttellement entremêlé, que l'on a de la peineà reconnaître les deux substances , dont l'ensembled'ailleurs se trouve à différens degrésd'altération, ou même converti en partie- enune matière ferrugineuse.Il nous reste à examiner la structure du pyromérideglobaire dans c<strong>et</strong>te partie qui constituecomme le fond de la roche c'est-à-dire,la masse qui renferme les globes avec leursenveloppes.Si l'on consulte les cassures ainsi que les sur-' rolume 3.5 , 110.210. H h


424COMPOSITION ET STRUCTURE3DU PYROMÉRIDE CLOBAIRE.parfaitement à 425l'aspect de celleserve en d'autres que l'on ob-est bien,endroits de lacomme je l'ai .faitroche, <strong>et</strong> quiment , originaire du voir précédem-donc la quartz hyalin. regarder encore'On doitnante de c<strong>et</strong>te dernière ici 'comme prove-substance,l'oxydation du fer portée parqui l'imprègned'altération plus ou moins à un degréest-on pleinement avancé. Aussi end'une convaincu , à l'inspectioncassure fraîche râtre se, où ladite matière trouve effectivement noi-une autre remplacée parest facile gris-de-fumée deou gris-noir, reconnaître qu'ilpour du. à son aspect, <strong>et</strong> à son quartz , <strong>et</strong>meau; <strong>et</strong> cela d'autant infusibilité au chalu-ici singulièrement plus qu'elle avec le feldspath contrastelamelleux <strong>et</strong> d'un beau , qui estrouge de chair.Les observations <strong>et</strong> Considérationsqui précèdent, analytiquessaires pour étant incontestablementque l'on puisse nécessanceminéralogique acquérir une Connais-globaire complète du, elles sont propres à pyromérided'une vérité qui nous convaincrene paraît pas avoirnéralement sentie été assez gé-par les géognostesque bien souvent il faut , savoir :étudierparticulier les roches avec un soinque l'onses Courses, si l'on rencontre dansveut être sûr deexactement leur déterminercomposition <strong>et</strong> leurLes progrès de la Géognosie structure.elle-même<strong>et</strong> de la Géologiesont plus qu'onà ces ne pense intéressessortes de recherches minéralogiques.(s) Quelquefois elle tapisse les parois de p<strong>et</strong>ites fentesou de p<strong>et</strong>ites cellules existantes dans le feldspath.faces polies de c<strong>et</strong>te masse , <strong>et</strong> si l'on. rapprocheles indications fournies, par les unes<strong>et</strong> par les autres, on y reconnaît une structurevariée différente de celles que nous avons.décrites jusqu'ici. Tantôt la masse en questionest à peine parsemée de quelques p<strong>et</strong>ites portionsde quartz, <strong>et</strong> paraît consister simplement.en feldspath compacte. Tantôt elle renferme.à la vérité de p<strong>et</strong>its soli<strong>des</strong> analogues à ceux -qui constituent l'intérieur <strong>des</strong> globes ; maisces p<strong>et</strong>its soli<strong>des</strong> n'ont plus la forme oblongue,<strong>et</strong> leur ensemble n'affecte plus ni la dispositionradiée , ni la forme sphérique. Ils s<strong>et</strong>rouvent au contraire épars çà <strong>et</strong> là, ou bienils forment <strong>des</strong> amas irréguliers, dont la formepar fois s'adapte seulement à celle <strong>des</strong> espacesinterposés à certains globes. Enfin , à d'autresendroits le feldspath se montre tout entrecoupéd'une substance noirâtre (i) , <strong>et</strong> cela de manièreque la surface polie d'une coupe couve-.nable de la roche présente, aux endroits dontil s'agit, un <strong>des</strong>sin comme panaché, ressemblantassez à celui de quelques jaspes polis.Ce <strong>des</strong>sin est bordé,, en général , d'une es,pèce de ruban qui suit le contour <strong>des</strong> .globesadjacens , <strong>et</strong> dont le fond, formé: par la matièrenoirâtre en plus grande abondance, faitressortir le feldspath sous l'apparence de ta.-ches , qui affectent en général la figure de p<strong>et</strong>itesrosaces..L'aspect sous lequel se présente la matièrenoirâtre dont je viens de parler, se y rapporteH h


.42 '6OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES,Sur les Côtes de la Charente-Inférieure <strong>et</strong> dela Vendée;Par M. FLEURIAU IDE BELLEVE.E.PREMIER MÉMOIRE (1).Description <strong>des</strong> Buttes coquillières de St-Michel en l'FIerm.qu'on en connaissait.j. I. de ces Buttes <strong>et</strong> ceADEUX lieues <strong>et</strong> demie au Sud-Ouest de la villede Luçon entre les anciennes îles de la Dune <strong>et</strong>de Saint-Michel en l'llerm , on voit la métairieappelée les chaux, située au milieu d'un immensemarais <strong>des</strong>séché, trois collines fort longues<strong>et</strong> presque contip-Duës , connues dans le paysSOUS le nom de buttes de Saint-Michel, lesquellesne sont composées que d'un amas de coquillesde différentes espèces (2).(,) J'ai recueillidepuis plusieurs années beaucoup de matériauxdans l'intention de donner un aperçu de la Géogrphieph' physique du département de la Charente-Inférieure.aPlus je me suis occupé de ce travail, <strong>et</strong> plus j'ai rencontré. defaits géologiques <strong>et</strong> d'histoire naturelle qui me semblaientnouveaux, ou sur l'explication <strong>des</strong>quels les naturalistes neme paraissaient pas encore fixés. Ces faits demandent, pourêtre connus, <strong>des</strong> détails <strong>et</strong> <strong>des</strong> développemens trop étenduspour trouverplace dans ce genre d'ouvrage. Cependant oune peut le réduire à unesimple nomenclature ; il faut, pourle rendre utile,indiquer du moins l'opinion la plus généralesur la cause <strong>et</strong> les conséquences <strong>des</strong> principaux obj<strong>et</strong>s. Avantdonc de le terminer,je prends le parti d'exposer, dans différensMémoires ,ceux de ces obj<strong>et</strong>s qui exigent quelques discussions.J'espèrequ'en consultant ainsi les naturalistes, <strong>et</strong>en provoquant de nouvelles recherches, je pourrai donnerensuite <strong>des</strong> résultats plus certains.(2,) Ces buttes sont figurées en une seule masse oblongue,&lir la carte de Cassini , n.. 133 , dite de l'île de Ré.CÔTES DE LA CFIARENTE-INFÉRIEURE , <strong>et</strong>c. 427Ces coquilles, dont la plupart proviennent del'huître commune, ressemblent absolument àcelles de diverses mollusques qui naissent journellementsur nos côtes ; mais elles se trouventélevées de plus de 6o pieds au-<strong>des</strong>sus du niveauqu'occupent ces mêmes mollusques vivans.Ce fait est d'une telle évidence, qu'il a frappétous ceux qut ont eu occasion del'examiner; cependant on n'en a parlé qu'historiquement , sansen donner une <strong>des</strong>cription suffisante pour les naturalistes:on en a seulement conclu que la merétait jadis plus élevée qu'elle ne l'est à présent.Je ne prétends pas non plus expliquer la causede c<strong>et</strong>te étrange disposition ; mais, comme il's'agit d'un phénomène intéressant pour la Géologie,je crois nécessaire de décrire avec assez dedétails ce que j'en ai vu, pour qu'on puisse remonter,s'il est possible à c<strong>et</strong>te cause, <strong>et</strong> pourfournir, peut-être, un moyen de plus de reconnaîtrela marche que la mer a suivie quand ellea abandonné nos continens.Si la mer, en s'abaissant, avait laissé sur c<strong>et</strong>teplage, un amas de coquilles semblables à cellesqu'on trouve dans l'intérieur <strong>des</strong> terres, il n'yaurait là rien d'extraordinaire, rien dont on nepût i\-nontrer <strong>des</strong> milliers d'exemples. Nos plaines<strong>et</strong> nc\s collines fourmillent de corps marins. Onen. rencontre jusqu'à dix mille pieds de hauteursur les Pyrénées, <strong>et</strong> jusqu'à douze mille sur lesAlpes ; Mais presque tous ces corps marins fossiles<strong>des</strong> continens appartiennent à <strong>des</strong> espècesdifférentes de celles qui vivent dans nos mersd'Europe, tandis que les buttes dont il s'agit paraissententièrement formées par <strong>des</strong> dépouillesde nos espèces modernes.II h 3


8ZPCÔTES DE LA CLIARENTE-INFRIELTRECes dépouilles se trouvent donc au même niveauque les coquilles fossiles <strong>des</strong> coteaux de laCharente -Inférienre <strong>et</strong> de la. Vendée, qui ehdiffèrent totalement ; la plupart deeelles-ci étantles mêmes que celles <strong>des</strong> Alpes, dont les analoguesn'existent plus ou ne vivent que dans lespays chauds (1).-je n'ai rien vu non plus de semblable sur lagrande étendue de rivages de l'Océan <strong>et</strong> de làMéditerranée que j'ai parcourus. J'ai donc liende croire qu'il y a ici une sorte d'énigme ou deproblème à résoudre.Pour s'en assurer, il m'a paru qu'il fallait examiner,non-seulement la nature <strong>et</strong> la. dispositionde ces buttes, mais encore j<strong>et</strong>er un coup-d'oeilsur les cantons circonvoisins. Il fallait savoiraussi quelles sont les espèces de mollusques quiles ont formées. Les coquilles sont les médailles.du globe; ce sont les pièces à l'appui de sa chronologiephysique : la désignation de celles-ci estdonc absolument nécessaire.Voyons d'abord ce qu'on a déjà dit à ce suj<strong>et</strong>.On trouve dans un manuscrit de M. Masse,ingénieur du Roi, en 1715, que ces huîtres semblentavoir été arrangées <strong>et</strong> mises par lits. cc Lefrère Lavai, dit- i, qui a écrit sur les chosesmémorables du pays, était d'avis que c'est lamer perdant qui les laissa vives <strong>et</strong>jointes en:semble. » M. Masse ajoute : cc qu'il ne peut» concevoir l'origine de ces buttes, <strong>et</strong> qu'on(1) Je n'ai pu encore apercevoir dans la Charente-Inférieure,ni près de ses limites le calcaire contenant <strong>des</strong> coquillesd'eau douce, dont MM. Cuvier <strong>et</strong> Brongniart vieil,Tient de l'aire connaître la grande importance. i'cut-êtredans le nord de la Vendée.D)D)D)DD)3DDD)DDD)D)D)D,5)D)D)D)D)ET DE LA VENDE. 429*Dpeut les regarder comme une <strong>des</strong> choses les»plus singulières qui soient au monde. »De son. côté le père Arcère , qui écrivait l'histoirede la Rochelle <strong>et</strong> du pays d'Aunis en 1755,rapporte ( t. P, p.14), cc qu'on aperçoit presquepar-tout, dans les environs de Saint-Michelen l'Herm , un fond d'écailles d'huîtres.A un quart de lieue de c<strong>et</strong>te abbaye s'élèventsur une grande plaine qui se termine à l'Océan,trois tertres, hauts de 31 pieds, formés d'huîtresarrangées par couches. Ces testacées sontencore dans une emboîture juste, 'dans uneliaison parfaite <strong>et</strong> naturelle, <strong>et</strong> dans un ordreexact : ils sont tous sains <strong>et</strong> entiers, presquesans aucune altération de substance <strong>et</strong> de couleur....Le premier de ces tertres a io4 toisesde longueur ; celui du milieu 36, <strong>et</strong> le dernier260. Près de Luçon , <strong>et</strong> à 190e toises de laVieille Cheneau , on voit deux buttes dont lemassif est d'écailles arrangées avec symétrie,comme celles dont on vient de parler : ce sontdeux bancs d'huîtres tels qu'on en voit auprèsde la p<strong>et</strong>ite île de la Dive. La mer, en se repliantsur elle-même, çt laissé à sec tous cesbancs, authentiques monumens qui déposenten faveur de l'ancien lit qu'elle a occupé. »Enfin M. Cavoleau , dans son Annuaire Statistiquede la Vendée (Annuaire de l'an XII,pag. 33 ) , remarque, en parlant <strong>des</strong> immensesmarais qui forment la partie méridionale de cedépartement, que cc s'il était possible de révoqueren doute le séjour de la mer sur une partiede ces marais, il suffirait(' e les parcourir pour), acquérir la conviction de ce fait incontestable.» Des coquillages absolument semblables à ceuxH 4ll


430 CÔTES DE LA CHARENTE-INFERIECRE» que l'on trouve sur la côte voisine, sont dissé,» minés sur une superficie de quatre lieues car-', rées dans la partie occidentale.» C'est particulièrement dans la commune deSaint-Michel en l'Herm , .que la mer a laisséun témoignage irréfragable du -séjour qu'elleD, a fait sur c<strong>et</strong>te partie (le notre territoire. Aunelieue de la côte, elle a déposé trois bancsd'huîtrespresque contigus, qui forment une montagned'une espèce singulière. J'en ai fait calculerla masse au-<strong>des</strong>sus de la surface du sol,<strong>et</strong> l'on a trouvé qu'elle formait un cube de 336mille mètres. Quelque étonnante que soit c<strong>et</strong>temasse, elle est cependant beaucoup plus considérablequ'elle ne le paraît. J'ai la certitude» qu'elle pénètre à une assez grande profondeur» au-<strong>des</strong>sous de la surface du sol; <strong>et</strong> comme elleD)D)est plus large à la base qu'au somm<strong>et</strong>, je suispersuadé que son cube est au moins de 600mille mètres.». A la surface , les coquilles , sans être dansun état pulvérulent, ontcependant perdu leur)) gluten <strong>et</strong> se brisent au moindre effort. Un coinmencementde végétation se fait apercevoir au» somm<strong>et</strong> de la montagne ; mais les coquilles qui» ont été toujours à l'abri du contact de l'air,sont encore aussi soli<strong>des</strong> que si elles sortaient» immédiatement de la mer.§. Il. Description spéciale.C'est à peu près là ce qu'on a dit de plus importantsur ces collines singulières : il me resteà décrire ce que j'en ai vu. Je n'ai pu y- passerque quelques heures (au mois de septembre dernier);j'ai pu cependant distinguer la dispositionde leurs couches, tant parce (m'elles sont à dé-ET DE LA VENDÉE, -431couvert de divers côtés, que parce que je les aifait sonder dans un grand nombre d'endroits <strong>et</strong>à différentes hauteurs.On y distingue trois éminences ou buttes dontdeux se joignent au niveau du sol, <strong>et</strong> ne sont séparéesde la troisième que par un intervalle dé 7à 8 toises; elles ne forment 'probablement qu'uneseule masse en se réunissant par leurs bases. Cesbases disparaissent dans la terre du marais, quiest une argile vaseuse déposée récemment parla mer, <strong>et</strong> dont la profondeur est inconnue.Ces buttes, éloignées de 3000 toises de lamer,son t très-voisines <strong>des</strong> anciennes îles calcaires dela Dune <strong>et</strong> de Saint-Michel , c'est--dire, à iootoises environ du pied de la première, <strong>et</strong> à 3 ou400 de la seconde (1).Elles sont situées vers l'extrémité occidentaled'une plage de marais de 40 lieues carrées, quin'est garantie de la mer que par <strong>des</strong> digues surle bord du golfe de l'Aiguillon, <strong>et</strong> par mie chaînede rochers calcaires ,moins élevés que ces buttes,:mais couverts par <strong>des</strong> dunes de sable, le long dupertuis Br<strong>et</strong>on.Leurs formes <strong>et</strong> leur disposition sont fort bizarres;elles serpentent, en se dirigeant, commela côte voisine, du Sud-Est au Nord-Ouest, dansun espace d'environ 150 toises de largeur sur36o de longueur, en sorte que leur développementoccuperait près de 5oo toises.Elles sont disposées en zigzag , comme leseraient, en quelque sorte, deux S inégales <strong>et</strong>(i) Toutes les anciennes terres de ce pays, qui s'élè,ventau-<strong>des</strong>sus <strong>des</strong> marais <strong>des</strong>séchés <strong>et</strong> qui étaient jadis <strong>des</strong> îles,,conservent encore ce nom , quoiqu'elles aient 'cessé d'êtreentourées d'eau.


432 CÔTES DE LA CITARENTE-INFRIEUllttrès-irrégulières, couchées en sens inverse à lasuite l'une de l'autre <strong>et</strong> séparées par "un trait.La figure suivante- CIDdonne une idée de c<strong>et</strong> ensemble, mais les caractèresqui la composent sont beaucoup trop simples<strong>et</strong> trop uniformes pour exprimer la grandeirrégularité <strong>des</strong> masses <strong>et</strong> <strong>des</strong> contours de cesbuttes. Le trait qui se dirige de l'une à l'autrereprésente la plus p<strong>et</strong>ite <strong>et</strong> la plus basse <strong>des</strong> trois,laquelle n'a que 36 toises de longueur, tandisque les autres en ont ensemble plus de 400. Lacarte de Cassini n'exprime pas la moitié d<strong>et</strong>en due qu'elles occupent réellement.Dans celle du Nord-Ouest, représentée icipar la plus p<strong>et</strong>ite <strong>des</strong> deux S, on voit <strong>des</strong> gorgesd'assez grands terre-pleins ; mais le plus souventelles ne présentent que de longues chaussées, -dont les côtés sont çà <strong>et</strong> là parallèles, <strong>et</strong>qui sont tantôt très-larges à leurs bases <strong>et</strong> tantôttrès-étroites ; ces bases ont depuis la jusqu'à3o toises de largeur <strong>et</strong> au-delà. Leurs flancs sontpar fois si rapi<strong>des</strong>, qu'ils semblent avoir été j adis<strong>des</strong> falaises battues par la ruer; enfin quelquesunsde leurs somm<strong>et</strong>s ne sont que <strong>des</strong> arêtespresqu'aiguës.Leur hauteur ne varie pas moins que leurs formes: les deux plus gran<strong>des</strong> ont, dans plusieursendroits, près de 3o pieds d'élévation sur le rasprédu marais, lequel 'serait couvert de 4 à 5 piedsd'eau par les gran<strong>des</strong> marées , si <strong>des</strong> digues negarantissaient pas (1).) Il est facile de s'assurer de la différence <strong>des</strong> niveaux,car les eaux de la mer viennent baigner le pied de ces buttes,lorsqu'en été on les fait entrer dans les fossés du marais pourET DE LA VENDIE.433Quant à leur principal somm<strong>et</strong>, qui est situé'sur celle du Nord-Ouest, au-<strong>des</strong>sus de la métairie<strong>des</strong> Chaux, bâtie à mi-côte, il a environ45 pieds de hauteur au-<strong>des</strong>sus de ce marais, <strong>et</strong>près de 59 pieds au-<strong>des</strong>sus <strong>des</strong> basses rnerS moyennes<strong>des</strong> sizvgies., ou de vives eaux, ce maraisétant élevé lui-même de 14 pieds au-<strong>des</strong>sus deces basses mers. Or, comme la partie supérieure<strong>des</strong> bancs d'huîtres vivantes ne commence à semontrer qu'à 3 ou 4 pieds au-<strong>des</strong>sous de c<strong>et</strong> abaissementde la mer, <strong>et</strong> que la 'plupart de ces bancsse trouvent encore plus bas, on peut dire que lescoquillages du somm<strong>et</strong> <strong>des</strong> Chaux sont élevésde 62 pieds pour le moins, au-<strong>des</strong>sus de leurspareils qui forment <strong>des</strong> bancs sur nos côtes (1).On trouve sans doute ces mêmes mollusquesà quelques pieds au-<strong>des</strong>sus de ces basses mers,c'est-à-dire, jusqu'au point oui les marées <strong>des</strong>quadratures ou de mortes eaux peuvent encoreles couvrir momentanément de la quantité d'eau-qui leur est nécessaire pour subsister; mais leurexistence sur c<strong>et</strong>te zone <strong>des</strong> rivages n'est qu'incertaine<strong>et</strong> précaire, parce que durant la meren rafraîchir le sol, qui devient très-dur <strong>et</strong> brûlant, parcequ'il est argileux <strong>et</strong> privé d'eaux douces.(1) La hauteur de ce somm<strong>et</strong> a été mesurée par un habitantde Saint-Michel, qui m'a dit l'avoir trouvée de 63 piedsau-<strong>des</strong>sus du marais; ce qui porterait la hauteur totale à prèsde 8o pieds. Pour moi, n'ayant point les instrumens nécessaires, je n'ai pu l'évaluer que grossièrement à l'aide d'uneéchelle <strong>et</strong> d'une grande perche placées verticalement; mais jefus aidé dans c<strong>et</strong> essai par un propriétaire de ce canton , <strong>et</strong> parM. Faivre, principal fermier, qui avaient déjà cherché à apprécierc<strong>et</strong>te hauteur au-<strong>des</strong>sus du marais ; <strong>et</strong> il nous a.paruqu'elle s'éloigne très-peu de 45 pieds. Au reste , quelques'pieds de plus oucle moins sent ici de peu d'importance, <strong>et</strong>n'influent en rien sur la singularité du phénomène.


43,4 CÔTES DE LA CHARENTE-INFÉRIEUREbasse ils -y sont alternativement exposés à Pactiondu soleil, au dangereux contact <strong>des</strong> eaux7 douces, <strong>et</strong> sur-tout à la gelée qui les détruitpromptement. Ils sont en conséquence dispersés, ou seulement en couches très-minces dansquelques abris, <strong>et</strong> ne peuvent former <strong>des</strong> bancsproprement dits : ils disparaîtraient même bientôt,si le plus grand nombre n'était pas renouveléparle frai de ceux qui habitent plus bas. Onvoit en eff<strong>et</strong> , chaque année, que les flots soulèvent<strong>et</strong> répandent ce frai sur tout Pestrand dela mer.J'ai consulté divers pêcheurs pour connaîtreles rapports qui peuvent exister entre ces buttes<strong>et</strong> les véritables bancs d'huîtres, dont le somm<strong>et</strong>n'est jamais , ou presque jamais découvert parla mer. J'ai appris que ces bancs sont en généralparallèles aux courans , <strong>et</strong> qu'ils sont très-irréguliersdans leurs surfaces <strong>et</strong> leurs contoursprès de la côte, où ils portent le nom de bancsdé terre, ils ont peu d'épaisseur <strong>et</strong> sont disposésen gradins horizontaux, comme les couchesdu roc calcaire sur lesquelles ils se sont formés ;mais plus loin da rivage , ils sont situés beaucoupplus bas, <strong>et</strong> ils, ont uner grande épaisseur.La drague, qui traîne à leur surface, tombe,souvent tout-à-coup, ce qui indique <strong>des</strong> flancstrès-rapi<strong>des</strong> <strong>et</strong> de gran<strong>des</strong> inégalités dans leurspourtours. Leur étendue est enfin très-variable ;on en connaît de fort courts, <strong>et</strong> d'autres qui ontjusqu'à 5oo toises de longueur. On voit doncici, quant aux formes extérieures, plusieursdispositions semblables de part <strong>et</strong> d'autre.Main tenant nous avons à examinerPintérieur<strong>des</strong> masses. Nos buttes se composent <strong>des</strong> dépouillesET DE LA VENDE. 4351. De l'huître commune , ostrea edulis ,, qui en forme la presque totalité, maisparmi lesquelles on trouve de tous côtés d'antresespèces de mollusques .qui s'attachent ouqui rampent encore sur les bancs de ces huîtresde nos mers : ces espèces présentent toutes lesvariétés d'âges, de formes <strong>et</strong> de grandeur, <strong>et</strong> nese rencontre aussi, comme les huîtres, que trèsrarementdans la partie supérieure du rivage,savoir :2°. L'anomie pelure d'oignon, anomia ephippiztm, Lin., nommée ici l'éclair à raison de saph osphorescence ;Le peigne commun , pecten sanguinezts ,Lin., appelé pétoncle sur nos côtes, ou l'on enfait une grande consommation. Il habite sur lesbancs d'huîtres, mais un peu plus bas que leur'somm<strong>et</strong>, parce qu'il est beaucoup plus sensiblequ'elles au froid <strong>et</strong> à la chaleur ;La modiole barbue, modiola harbattz ,Lam. , mytilus barbatus , Lin. , que nos pêcheursappellent moule chenue. Ils l'ont reconnuesur-le-champ pour être celle qui demeureavec les huîtres, .quoique les écailles que je leurprésentais eussent perdu leur épiderme ;La pourpre imbriquée, murex imbricatzis, de la collection de M. de Lamarck: ce murex-estfiguré par Fa-vanne ,pl. 37, jig. C5 <strong>et</strong>mais il ne paraît pas avoir été décrit quoiqu'ilsoit très-commun dans nos parages où il portele nom de burgau poivreux, parce que sa chaira-le goût de poivre (1).(i) Tous nos pêcheurs assurent que ce coquillage détruitles huîtres; en conséquence ils ont grand soin de 'l'ôter <strong>des</strong>parcs où ils en élèvent: il perce la valve supérieure d'un p<strong>et</strong>it


.pour. ces436 CÔTES DE LA CHARENTE-INFEREETJ'RE6°. La nasse réticulée, buccinum r<strong>et</strong>iculatum,Lin., buccin cordonné de Bruguière , n'. 4o,appelé ici le burgau pointu, figurée parmi lesbuccins de Favanne , pl. 33 dig. G-;7'. Le sabot, turbo..., fort p<strong>et</strong>it coquillage,appelé ici guign<strong>et</strong>te de sart, très-commun dansla partie supérieure de nos rivages, <strong>et</strong> fort raresur ces buttes ;8". Le p<strong>et</strong>it balanne blanc, appelé ici p<strong>et</strong>it.gland de mer ou cravan, qui s'est attaché à la;plupart de ces coquilles , comme il s'attacheencore à leurs semblables ;9'. Enfin, quelques-unes <strong>des</strong> plus anciennescoquilles ont été percées de trous par un verlitophage , comme le sont journellement lesvieilles écailles <strong>et</strong> les pierres 'de nos côtes,.J'ai sous les -yeux ces différentes coquilles,ainsi que leurs pareilles de nos rivages, que j'aivues vivantes, <strong>et</strong> je ne peux apercevoir la. plus -p<strong>et</strong>ite différence entre les unes <strong>et</strong> les autres.Quelques heures de plus employées à c<strong>et</strong>te recherche, m'eussent sans cloute fait trouver surbuttes d'autres mollusques également semblablesaux nôtres; mais ceux-ci doivent suffire,je pense, pour démontrer qu'il y a identité d'espèces,ainsi que les naturalistes doivent l'exigerreconnaître ici <strong>des</strong> circonstances extraordinaires.Tontes celles de ces coquilles qu'on. prenddans l'intérieur sont aussi entières , <strong>et</strong> presqu'aussisoli<strong>des</strong> que si elles sortaient de làtrou rond , au-<strong>des</strong>sus du grand .muscle intérieur dès quece muscle est atteint , l'huître périt. C'est un ennemi dontil ne me paraît pas qu'on ait fait mention.ET DE LA VENDÉE.437mer ; beaucoup ont encore <strong>des</strong>fraîches.couleurs très-Les deux valves, tant <strong>des</strong> huîtres que <strong>des</strong>mies <strong>et</strong> <strong>des</strong> peignes, ano-sont presque toujours réunies:la plupart <strong>des</strong> huîtres posent sur leur valveconcave, dans leur état naturel, <strong>et</strong> forment <strong>des</strong>.couches horizontales: enfin ces couches sontséparées çà <strong>et</strong> là, <strong>et</strong> même traversées par <strong>des</strong>amas, ordinairement de peu d'épaisseur,coquilles sont pêle-mêle, cillescomme on les voit surnos rivages s'attacher irrégulièrement les unesaux autres. Celles qui sont disposées par couchesn'ont que peu ou point d'adhérence entreelles; mais plusieurs de celles qu'on trouvecées sans ordre pla-ou sur les flancs , <strong>et</strong> qui n'ontpas été altérées par l'action de l'air, sont colléesles unes aux autres, <strong>et</strong> 'ne se séparenttrès - difficilement. Une queexcavation profondefaite il.y u quelque tems , au pied de la buttedu Nord , dans la terre du -marais, mit à découvertune partie du flanc de c<strong>et</strong>te butte qui ressemblaità un mur <strong>et</strong> qui était très-dure, parce queles coquilles s'y trouvaient fortement agglutinées.Nos pêcheurs. m'ont dit qu'il en était précisément de même dans les ,bancs sous la mer. tadrague enlève facilement les huîtres <strong>des</strong> surfaceshorizontales ; souvent même les flots seuls lesdétachent <strong>et</strong> les accumulent dans les angles <strong>des</strong>récif, oi on les ramasse aisé tri en t ; e t de la vientla singulière dénomination d'huîtres courantesqu'on leur a donnée : celles <strong>des</strong> flancs, an contraire, adhèrent tellement les unes aux autresdans toutes sortes de situations , qu'elles forment<strong>des</strong> espèces de rochers très-irréguliers.De la terre fine ét sablonneuse a pénétré peu!I


438 CÔTES DE LA CHARENTE-INFERIEUREà peu entre ces diverses coquilles , ainsi quedans leur intérieur ; mais elle est en si p<strong>et</strong>itequantité qu'on n'en voit ni amas , ni couches,<strong>et</strong> que beaucoup d'interstices sont restés vi<strong>des</strong>.Je n'ai pu y apercevoir aucune <strong>des</strong> autresbivalves qui naissent en abondance dans les sables<strong>et</strong> dans les vases de nos côtes ; on n'y voitnon plus ni fossiles marins ou fluviatiles <strong>des</strong>contmens, ni pétrifications, ni concrétions calcaires,ni aucune trace d'ancienne formation ;en un mot, c'est un véritable banc d'huîtres quela mer ne semble avoir abandonné que depuispeu de siècles ; on dirait presque depuis peud'arillées.On y remarque aussi <strong>des</strong> dispositions, nonseulementsemblables à celles <strong>des</strong> bancs de lamer voisine, mais encore très-analogues à celles<strong>des</strong> grands rochers de madrépores qui formentchaque jour de nouveaux écueils dans les mersdu Sud. En eff<strong>et</strong>, Forster <strong>et</strong> d'autres navigateursrapportent que cc les polypes y bâtissent, à» peu de distance de la surface de la mer, <strong>des</strong>bancs très-étroits <strong>et</strong> fort bizarres , qui- sontverticaux du côté <strong>des</strong> courons , <strong>et</strong> ensuitecontournés de manière à assurer dans leurmilieu <strong>des</strong> places calmes <strong>et</strong> abritées (I): »Enfin l'état de conservation <strong>des</strong> masses faitprésumer que la nier l'a quitté tout-à-coup, maissans agitation; si elle s'était abaissée lentement,ses vagues auraient certainement rompu ces longueschaussées <strong>et</strong> arrondi leurs somm<strong>et</strong>s ; ellesauraient laissé sur leurs flancs beaucoup de(1) Voyez l'Essai do Géologie , par M. Faujas de Saint-Fond, tome II, pag. 41 <strong>et</strong> suivantes.coquillesET DE LA VENDE.coquilles usées 439ou roulées, <strong>et</strong><strong>des</strong> vases, <strong>des</strong> sables, peut-être aussi<strong>et</strong> <strong>des</strong> gal<strong>et</strong>s.§. III. Examen <strong>des</strong> Causes de leurélévation au-<strong>des</strong>sus dela mer.D'après la <strong>des</strong>cription que nous venons defaire de ces buttes, on voit donc qu'il s'agit <strong>des</strong>dépouilles dé plusieurs mollusques testacés quiParaissent occuper la même place où ils sontnés, <strong>et</strong> qui dûrent nécessaire-ment leur existenceaux mêmes conditions qu'exige encore leur postéritépour exister elle-même. Il fallait que latempérature de la mer <strong>et</strong> son degré de salurefilssent à peu près les mêmes qu'aujourd'hui<strong>et</strong> que la mer ne s'élevât pas au-<strong>des</strong>sus de cesanimaux à une hauteur moindre, ni beaucoupplus grande, qu'elle ne s'élève maintenant au--<strong>des</strong>sus de leurs semblables.Mais alors l'Océan était donc pour le moinsde 62 pieds plus élevé qu'il né l'est à présent; <strong>et</strong>par uneprivilége spécial, 'c'est à notre contréesqu'il aurait laissé les coquilles de ces espècesmodernes qui, par leur position, se trouventpeut-être les plus élevées de tout le globe; onbien il faudrait supposer que tous ces mollusquessont nés:depuis que la mer est réduite à sonniveau actuel, <strong>et</strong> que leur masse entière a étésoulevée au-<strong>des</strong>sus de ce niveau par une révoludon extraordinaire.Il est évident que ces coquilles n'ont pu êtreaccumulées painne violente agitation <strong>des</strong> flots;tout ici le cleniOntre. Il semble donc qu'on, estforcé de recourir à l'une <strong>des</strong> deux autre:s suppisitions ; <strong>et</strong> cependant toutes les deux présententles plus gran<strong>des</strong> difficultés. Je ne prétends pointVolume 35, n.. 210.


440 CÔTES DE LA CI-IARENTE-INFRIEIJIIEles résoudre, mais je crois devoir les examinerici, tant pour compléter c<strong>et</strong>te <strong>des</strong>cription' quepour provoquer la recherche d'une explicationprobable..La supposition d'un. soulèvement par unecause quelconque , a contre elleconservation de ces coquilles , deLa parfaitecelles sur-tout qui sont les plus fragiles , tellesque l'anonzie , qui n'a été surnommée pelured'oignon , qu'à raison du peu d'épaisseur <strong>et</strong>..de l'extrême délicatesse de ses valves. Lamoindre secoussedevait les briser, ainsi queles franges <strong>et</strong> les parties saillantes <strong>des</strong> autrescoquilles.C<strong>et</strong>te supposition a contre elle encore la réunionpresque constante <strong>des</strong> deux coquilles <strong>des</strong>bivalves, <strong>et</strong> la situation généralement horizontale<strong>des</strong> couches qu'elles forment. Des secoussesirrégulières eussent nécessairementdérangé laplupart de ces valves <strong>et</strong> de ces couches.Ces considérations s'opposent, à plus forteraison, à toute conjecture d'un soulèvement parl'agitation <strong>des</strong> flots.lI est vrai que la profondeur du vaste maraisotil se trouvent ces buttes est inconnue ; que lesol n'a de consistance 'qu'à sa surface ; que sasolidité décroît en <strong>des</strong>cendant; que <strong>des</strong> son<strong>des</strong>enfoncées jusqu'à 8o pieds dans de pareils marais,suer les bords de la Sèvre <strong>et</strong> de la Charente,n'en ont rapporté que de la vase détrempée, <strong>et</strong>qu'ainsi ces bancs d'huîtres auraient pu être soulevésjadis, s'ils sont, pour ainsi dire, à flot dansc<strong>et</strong>te pâte molle <strong>et</strong> sans appui solide, comme lesont toutes les maisons <strong>et</strong> les écluses qu'on bâtitsur ces terrains.ET DE LA VEND1:E,441Mais on. sait aussi que dansrope les huîtres nos mers d'Eu-s'attachent derochers ; la préférence présence <strong>et</strong> laauxindiquent doncréunion de celles-ciqu'il doit sede roc au-<strong>des</strong>sous trouver <strong>des</strong> couchesd'elles. L'existencedevient d'autant de ce rocplus vraisemblablepart, les îles de la que, d'uneDune <strong>et</strong> decomposées de couches Saint-Michell'une de l'antre, calcaires , sont si prèsqu'ellescommune qui se peuvent,avoir une base<strong>des</strong>sous de trouverait nécessairement au-ces buttes; <strong>et</strong> de l'autre,ordinairement dans le que, c'estde couches prolongement dequ'onces sortessur nos rivages. rencontre les bancs d'huîtresOr, dans ce cas ,l'hypothèse d'undevient d'autant plus soulèvenientdifficile à adm<strong>et</strong>tre,les couches de ces îles ne paraissentqueaucun désordre; tout avoir éprouvéce que j'en ai'vztétaitrizontal: il aurait ho-fallu. queélevées en mêmeces île S se fussentteins que les buttes.Si, an Contraire, ces huîtres s'étaientsur <strong>des</strong> bais, ou sur une île fixéesd'une natureconque <strong>et</strong> indépendante de celles quel-de la Dunede Saint-Michel; si <strong>et</strong>c<strong>et</strong>te île avait étélentement <strong>et</strong> soulevéesans secousses, lesauraient pu sans doute bancsd'huîtresrester intacts ; mais ilrait l'allia encore au-que ce mouvement eûtfaitement vertical, été par-pour que leurs couchesmeurassent horizontales de-, <strong>et</strong> c'est ici trop <strong>des</strong>uppositions à la fois. Enfin d'autres circonstances, telles que les contours de ces. bancs,semblables à ceux de nos mers <strong>et</strong> à ceux <strong>des</strong>polypiers de la mer du Sud, concourent aussià éloigner l'idée d'un soulèvement.Il nous reste clone à examiner la premièreI j2


444CÔTES DE LA CHARENTE-INFÉRIEUREMichel : comment ces îles , qui sont si près dec<strong>et</strong>te masse de coquilles , n'en montrent-ellespas du moins quelques faibles dépôts?On dirait que ces bizarres collines sont aussiétrangères à celles qui les entourent , que lesont beaucoup de pics <strong>et</strong> de sommités <strong>des</strong> .A.lpesqu'on trouve isolés au milieu de diverses montagnesd'une nature très-différente de la leur,<strong>et</strong> dont il est fort difficile d'expliquer l'origine.Bancs analogues dans les Marais circonvoisins.Quant aux coquillages marins qu'on trouveçà <strong>et</strong>. là dans nos différens marais, plusieursd'entre eux ont tant de rapports avec ceux denos buttes, qu'on ne peut se dispenser d'en -dire.ici quelque chose.Il faut observerd'abord, à l'égard de ces maraiseux - mêmes, qui occupent. près de centlieues carrées depuis l'embouchure de laLoirejusqu'aux environs de Blaye, dans la Gironde,que la plupart n'existaient pas encore lorsqueles buttes de Saint-Michel ont dû se former. Lesprogrès rapi<strong>des</strong> <strong>et</strong> continuels <strong>des</strong> attérissemensdont nous sommes témoins chaque jour, prouventque ces marais sont presque tous d'unedate très - récente , <strong>et</strong> que les emplacemensqu'ils occupent étaient alors autant de golfes del'Océan.Ces nouvelles terres forment de vastes plaineshorizontales qui sont presque toutes de 4 à 6pieds au-<strong>des</strong>sous du niveau <strong>des</strong> plus hautes marées,<strong>et</strong> communément de 12 à 14 pieds au-<strong>des</strong>sus<strong>des</strong> basses mers moyennes de vives eaux. (1).total de la mer, ou la différence de saET(1) Le mouvementplus grande à sa moindre hauteur moyennedans nos raies,DE LA VENDÉE.445Toutes les coquilles intactes qu'onqui ne sonty rencontre,pas fluviatiles ou terrestres, sontd'espèces marines modernes, <strong>et</strong> ne sont jamaispétrifiées. Les coquilles marines anciennessont extrêmement yrares; elles y sont étrangères<strong>et</strong> d'autant plus reconnaissables , qu'elles sonttoujours pétrifiées ou très-altérées , brisées ouroulées. Là on distingue très-bien, parmi lesmodernes, celles qui ont vécu dans les sablesou dans les vases, d'avec celles qui s'attachaientou qui se répandaient sur les rochers ; on en voitmême qui ont percé ces roches, comme leurssemblables les percent encore sur nos rivages.Les premières coquilles sont le plus souvent <strong>des</strong>bivalves qui occupent <strong>des</strong> étages plus élevés ouplus près <strong>des</strong> hautes mers que les bancs d'huîtresvivantes (1). On n'est donc pas surpris de trouverquelquefois, dans ces terres basses <strong>et</strong> au<strong>des</strong>sousde ces bivalves, <strong>des</strong> amas ou <strong>des</strong> p<strong>et</strong>itsbancs d'huîtres, soit au fond <strong>des</strong> grands canaux, soit dans les excavations qui sont assezlors <strong>des</strong> plus gran<strong>des</strong> marées, par un teins calme <strong>et</strong> une foispar an , tout au plus , n'excède pas 21 pieds ; celui <strong>des</strong>moyennes marées de vives eaux est d'à peu près 15 pieds,<strong>et</strong> celui <strong>des</strong> moyennes de mortes eaux, de 9 pieds. Il fout serappeler que c'est à peine au niveau du plus grand abaissesuent<strong>des</strong> eaux que les premiers bancs d'huîtres, proprementdits, commencent à se montrer, <strong>et</strong> que ceux qui sont _plus élevés n'ont que très-peu d'épaisseur.(s) Ce sont <strong>des</strong> tellines , <strong>des</strong> donaces , <strong>des</strong> couteliers, <strong>des</strong>mactres , le patagau rnya arenaria ; le hararia,elliptica ; le sourdon , cardium edule ; la /avagon' palourde , venus-virens ; <strong>et</strong> quelques p<strong>et</strong>ites univalves qui servent égalementde nourriture aux habitans <strong>des</strong> côtes.i 4


446 CÔTES DE LA CilARENTE-INFRIEUREprofon<strong>des</strong> pour approcher du niveau <strong>des</strong> basses.mers.- On a fait mention de quelques-uns de cesbancs, <strong>et</strong> j'en ai vu moi-même un. qui montrait<strong>des</strong> couches horizontales à- sept mille toises dedistance de la côte, dans le canal de la Banche,sur la rive gauche de la Sèvre niortaise. Ceuxlàn.e paraissent pas extraordinaires, parce qu'ilsemble qu'à la rigueur ils auraient pu naîtredans les eaux de l'Océan moderne.Cependant il est certain qu'on a vu aussi de" grands ,amas de ces mêmes huîtres, à quatrepieds seulement au-<strong>des</strong>sous du sol, dans le maraisde Vix, <strong>et</strong> dans celui de la Bourse deChuix , sur la rive droite de la Sèvre, à 12 <strong>et</strong>15 mille toises du rivage. On en a même reconnujusqu'à la surface du sol dans plusieursparties du <strong>des</strong>séchement de Saint-Michel enl'Henri. Or, l'origine de ceux-ci peut être fortdifférente de celle <strong>des</strong> précédens , s'ils sont véritablement<strong>des</strong> somm<strong>et</strong>s de bancs naturels ouréguliers ; dans ce cas, . comme ils se trouventfort mi-<strong>des</strong>sus <strong>des</strong> bancs d'huîtres vivantes, ilsn'auraient pti se former dans la mer actuelle ;ils seraient peut- être contemporains de nosbuttes , oit du moins ils auraient dû naître unpeu avant que la mer fût <strong>des</strong>cendue au niveauqu'elle occupe maintenant.Cependant ces derniers amas appartiennentilsbien à dés bancs réguliers ? n'ont-ils pointété produits par l'agitation <strong>des</strong> flots de la meractuelle qui aurait amoncelé ces coquilles ?C'est ce que je n'ai pas encore eu l'occasionde vérifier suffisamment ; mais je n'ai presque,pas lieu de douter qu'ils n'aient été formés dansEr-DE LA VENDL'E.447<strong>des</strong> circonstances semblables à celles de nosbuttes, <strong>et</strong> qu'ils n'en diffèrent que par leur peud'élévation (/).Ces amas couverts de gazons <strong>et</strong> entourés d<strong>et</strong>erres vaseuses qui les masquent très-souvent,semblent, au premier abord, de bien peu d'importance;on les regarde à peine , parce que lesbestiaux les foulent aux pieds ; cependant ilsprouveraient évidemment, s'ils sont réguliers,que la mer était alors de i4, 15 ou, 16 piedsplus élevée qu'elle ne l'est à présent : ce seraient<strong>des</strong> indices <strong>et</strong> même <strong>des</strong> repaires qui pourraientfaire juger de la r<strong>et</strong>raite progressive .<strong>des</strong>eaux. Ils méritent donc certainement d'êtreexaminés de nouveau. Ce n'est ici ni le volume<strong>des</strong> masses, ni leur hauteur absolue quidoivent fixer particulièrement l'attention : c'estleur structure intérieure, c'est leur hauteur(i) Le père Arcère a dit que «près de Luçon , à 1900 toises» de la Vieille Chenea.0 , on voit deux buttes dont le massif» est d'écailles arrangées avec symétrie , comme celles de» Saint-Michel. » Ici la régularité paraît positive, mais iln'en donne ni la hauteur , ni Pétendue , <strong>et</strong> l'on ne saitd'ailleurs oà 'trouver c<strong>et</strong>te Vieille Cheneau. Quoi qu'il ensoit , plusieurs personnes qui parcourent depuis trente ansces marais , m'ont assuré qu'il n'y existe d'autres buttes,proprement dites, que celles que nous venons d'examiner,mais elles avaient aperçu çà <strong>et</strong> là, <strong>et</strong> notamment près deSaint-Miche!, beaucoup de coquilles soulevées par la charrue, <strong>et</strong> se rappelaient très-bien d'avoir vu, dans le communalde Luçon, deux amas ou bancs d'huîtres qui s'élevaientde huit à dix pouces au-<strong>des</strong>sus du sot, <strong>et</strong> qui sontprobablement ceux dont le père Arcère a voulu parierenfin elles avaient remarqué, à la tête du canal de c<strong>et</strong>teville, un troisième amas qui était à fleur de terre.


448 CÔTES DE LA CHARENTEINFRIEUBErelative au sol <strong>et</strong> au niveau de la mer qu'il imported'étudier.D'autres questions sur ces marais <strong>et</strong> sur lesfossiles qu'ils renferment se présentent encore,mais elles seront le suj<strong>et</strong> d'un autre Mémoire ;il est tems de nous arrêter. J'ai présenté ici plusieursfaits ; je désire que ceux qui pourrontles vérifier, ou qui se trouveraient à portée dequelques buttes semblables aux nôtres (si toutefoisil en existe ailleurs ) ,cherchent à les considérersous d'autres rapports , afin que noussachions bientôt ce qu'on peut en conclure.Ils reconnaîtront sans doute que ces buttessont <strong>des</strong> témoins d'une hauteur extraordinaire<strong>des</strong> eaux de l'Océan, <strong>et</strong> que ces témoins devraientservir à éclaircir la grande question désinvasions <strong>et</strong> <strong>des</strong> r<strong>et</strong>raites réitérées de la mer surnos continens , dont s'occupent maintenant lesnaturalistes. Ainsi les conséquences ne manquerontpas dés qu'on aura découvert leur véritableorigine.A la Rochelle , le premier décembre 1813.POST-SCRIPTUM.Ce Mémoire était terminé , lorsque j'ai lu , clans le <strong>Journal</strong>de Physique, du mois de septembre dernier, <strong>des</strong> observationsgéologiques, qui ont de singuliers rapports avec cellesque je viens d'exposer (1).M. A. Risso a découvert à la presqu'ile de Saint-Hospice, près de Nice, sur une ancienne roche (calcaire mar-ET DE LA VENDE. 449rieuse à gryphites ) élevée de 37 pieds au-<strong>des</strong>sus de la Méditerranée,un lit de sable argileux de 15 pieds d'épaisseur,contena,nt une grande quantité de corps marins, dont il areconnu tons les analogues dans c<strong>et</strong>te mer : ce lit étaitrecouvert d'une couche de six pieds d'un mélange d'argile, de cailloux <strong>et</strong> de gal<strong>et</strong>s.Il a r<strong>et</strong>rouvé les mêmes espèces d'animaux dans lesMêmes circonstances de part <strong>et</strong> d'autre ; ce qui le porte àcroire que ce dépôt de fossiles n'est pas accidentel que lamer a fait un assez long séjour à ce niveau, <strong>et</strong> qu'elle s'ytrouvait à une époque qui semble se rapprocher de nous.Or il fallait donc, que c<strong>et</strong>te mer fût alors à plus de 6o piedsau-<strong>des</strong>sus de son niveau actuel, comme nous venons de voirque l'Océan aurait dû l'être pour donner naissance à nosbuttes coquillières.Ces deux réunions de fossiles d'espèces modernes, quoiquefort éloignées l'une de l'autre, seraient-elles , par hasard, contemporaines <strong>et</strong> produites par la même cause? C'estassurément ce qu'on ne pourrait se perm<strong>et</strong>tre de croirequ'autant que bien d'autres amas du même genre auraientété reconnus sur les côtes <strong>des</strong> deux mers ; mais ce rapprochementme semble ne devoir pas être totalement oublié.FIN DU TRENTE-CINQUIÉME VOLUME.(i) Les observations dont il s'agit ici Ont, dans le teins, été inseréesdans ce recueil. Voyez le <strong>Journal</strong> <strong>des</strong> Mmes , tom. 34, ro. 200gaoût 1313 , page Si.


45°TABLE DES ARTICLESCON TENU S dans les six Cahiers du <strong>Journal</strong><strong>des</strong> Mines , fbreiant le premier Semestre de1814 , <strong>et</strong> le trente-cinquième volume de ceRecueil.N°. 205. JA NvIEB 1814.EXTRAIT d'une Notice sur la Géologie <strong>et</strong> la Minéralogiedu Simplon, <strong>et</strong> sur les moyens d'utiliser dans les arts <strong>des</strong>substances minérales que ce département renferme ; parM. Cuenyveau , Ingénieur au Corps royal <strong>des</strong> Mines.Page 5SUITE de la Description minéralogique du département del'Isère; par M. Héricart de Thury , Ingénieur en chefau Corps royal <strong>des</strong> Mines, <strong>et</strong> Inspecteur-général <strong>des</strong>Carrières du département de la Seine. . . . 29Sun la nouvelle Substance découverte par M. B. Courtois,dans les eaux-mères <strong>des</strong> lessives de Vareck. . . . 55NOTICE sur un nouveau genre de Besicles, inventé parM. Wollaston; par M. Biot 76N°. 206. FÉVRIER 1814'EXTRAIT du Livre de la connaissance <strong>des</strong> tems de 1816.Nouveaux moyens d'augmenter la précision <strong>des</strong> Observationsbarométriques. Nivellement barométriqueTABLE.451de la traversée du Mont-Cenis, depuis Suze itisqu'à Lansle-Bourg.Nouvelles Formules barométriques ; parM. de Prony.Page 8/NortcE pour servir à l'histoire géognostique de c<strong>et</strong>te partiedu département de la Manche qu'on nomme le Cotentin,suivie de quelques considérations sur la. classificationgéologique <strong>des</strong> terrains ; par Alexandre Brongniart,Ingénieur au Corps Royal <strong>des</strong> Mines. . . . . 109NOTE sur le gisement de quelques roches granitoï<strong>des</strong> dansle Nord-Ouest de la Fiance;par J. J 0 malius136EXTRAIT d'un Mémoire sur le Palladium <strong>et</strong> le Rhodium ;par M. Vauquelin .'4/NOTE sur le gisement de quelques coquilles terrestres <strong>et</strong>fluviatiles ; par M. Marcel de Serres. . . . 15/N°. 207. MARS 1814.CONSID.RATIONS GÉNRALES sur_les Vestigeà fossiles déVégétaux du sol <strong>des</strong> environs de Paris, <strong>et</strong> plus particulièrementsur leur gisement dans le gypse <strong>et</strong> le calcairemarin ; par M. Héricart de Thury, , Ingénieur en chefau Corps royal <strong>des</strong> Mines, <strong>et</strong> Inspecteur-gériétal <strong>des</strong> Caf:-rières du département de la Seine 161CARACTRES <strong>des</strong> Grauwackes, <strong>et</strong> <strong>des</strong> formations de Grauwackes, d'après <strong>des</strong> observations faites au Hartz , parFrédéric Mohs. Traduit. de l'allemande't extrait (lesEpliéinéri<strong>des</strong> du Baron de Moll, année 1807 ; premièrelivraison, troisième volume ; par M. Lemaire, Ingénieurau Corps royal <strong>des</strong> Mines ... 197DEscarpTiox <strong>des</strong> Mines de fer <strong>des</strong> environs de Bergzabern, département du Bas-Rhin ; par M. TimoléonCalmel<strong>et</strong> , Ingénieur en chef au Corps royal <strong>des</strong> Mines.215


452TABLE.ANNONCES concernantles Mines, lés Sciences <strong>et</strong> lesPage 239ArtsGlobe terrestre ; par J. B. Poirson , Géographe. ibid.No. 208. AVRIL 1814.ESSAI sur les Roches cornéennes ; par M. 7'inzoléon Cal-,mel<strong>et</strong>, Ingénieur en chef au Corps royal <strong>des</strong> Mines. 242DESCRIPTION <strong>des</strong> anciennes Mines de plomb de Bleyalf, ,arrondissement de Patin, département de la Sarre ; parM. Timoléon Calmel<strong>et</strong> , Ingénieur en chef au Corps royal26 t<strong>des</strong> MinesDESCRIPTIUDI 'dé-là Mine de manganèse de 'Cr<strong>et</strong>tnick ,département de la Sarre , précédée d'un rapide aperçu'de la richesse _minérale <strong>et</strong> de la géologie de ce département; par M. Timoléon Calmel<strong>et</strong> , Ingénieur en chefau Corps royal <strong>des</strong> Mines. . , 277NOTICE sur une nouvelle découverte de Minerai d'étain dansle département de la Loire-inférieure. Extrait d'un Mémoirelu à la Société <strong>des</strong> Sciences <strong>et</strong> Arts de ... ce département,par M. Ch. Hersait293NOTICE sur <strong>des</strong> Essais de minerais provenant de la mine decuivre de Stolzembourg ,département <strong>des</strong> Forêts ; parM. Boiiesnel , Ingénieur au Corps royal <strong>des</strong> Mines.309..ANALYSES de plusieurs Substances minérales; par M.. Jolie.3/7SUR la Phosphorescence <strong>des</strong> gaz comprimés. Extrait d'uneL<strong>et</strong>tre de M. Dessaigne à M. J. C. de la Nlétherie.319T ABLE. 453N°. 209. MAI 1814.TABLE calculée <strong>des</strong> Sinus, à l'usage de la levée <strong>des</strong>-plansde mine ; <strong>et</strong> Instruction sur la manière de s'en servir ;par M. A. J. M. de la Chabeaussière. . Page 321NOUVELLE Description minéralogique du Pyroméride globaire, ou de la Roche connue sous le nom de Porphyreglobuleux de Corse ; par M. Monteiro. . . . 347NOTICE sur le gisement de quelques-Minerais de fer de laBelgique, <strong>et</strong> sur les produits que l'on en obtient à lafonte ; par M. Boiiesnel , Ingénieur au Corps royal <strong>des</strong>,36 1MinesMÉMOIRE sur les nombres parlesquels M. Davy représenteles élémens <strong>et</strong> leurs composés 369ANNONCES concernant les Mines, les Sciences <strong>et</strong> les373Arts. . . . .Souscription proposée pour <strong>des</strong>.Minéraux. . ibid.mr-grec-i-errlatin <strong>et</strong> en français,Les OEuvresd'après un manuscrit très-ancien, qui était resté inconnuj usqu'à. nos jours ; par F. PEYRARD, traducteur <strong>des</strong> OEuvresd'Archimède : ouvrage approuvé par l'Institut de France ;dédié au Roi. Tom. Ier, 1 vol. 1814. . . 374N°. 210. JUIN 1814.Sua 'plusieurs Moyens imaginés pour employer la flammeperdue <strong>des</strong> hauts fourneaux <strong>des</strong> foyers de forges, <strong>et</strong>c. ;par M. P. Berthier, , Ingénieur au Corps Royal <strong>des</strong>375MinesOBSERVATIONS <strong>et</strong> Considérationsanalytiques sur la composition<strong>et</strong> sur la structure du Pyrornéride globaire , pour'servir de suite à la Description minéralogique de la.même Roche ; par M. Monteiro. . .


454 TABLE.OBSERVATIONS géologiques sur les Côtes de la Chàrente-Inférieure <strong>et</strong> de la Vendée ; par M. Ileuriau deBellevue.. . Page 426Premier Mémoire, Description <strong>des</strong> Butte, coquillières deSaint-Michel en l'Hernaibid.§. Ice. Nature de ces Buttes <strong>et</strong> ce qu'on en connaissait. ibid.Description spéciale. 430Examen <strong>des</strong> Causes de leur élévation au-<strong>des</strong>sus dela mer,439Bancs analogues dans les Minerais circonvoisins..444Planche contenue dans le trente-cinquième Volume.N°. 210. Planche I. Moyens imaginés pour employer laflamme perdue <strong>des</strong> hauts fourneaux, <strong>des</strong> foyersde forges,,,<strong>et</strong>t,

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