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traitement martial du patient en insuffisance rénale chronique ...

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TRAITEMENT MARTIAL DU PATIENT EN INSUFFISANCE RÉNALE 217Coeffici<strong>en</strong>t de saturation de la transferrine (CST)Il donne une idée approximative de la quantité de fer circulant dans le compartim<strong>en</strong>tplasmatique. C’est un meilleur marqueur de car<strong>en</strong>ce relative que la ferritinémieet il est admis qu’un CST < 20 p. 100 suggère une telle situation. Mais cetest pose égalem<strong>en</strong>t des problèmes d’interprétation. Sa mesure est très variabled’un jour à l’autre <strong>en</strong> raison de la grande variabilité de la conc<strong>en</strong>tration <strong>du</strong> fersérique [8]. La conc<strong>en</strong>tration de la transferrine dép<strong>en</strong>d égalem<strong>en</strong>t de facteurs indép<strong>en</strong>dants<strong>du</strong> statut <strong>martial</strong> tel que la dénutrition et la phase aiguë de l’inflammation[9].Pourc<strong>en</strong>tage de globules rouges hypochromeset t<strong>en</strong>eur des réticulocytes <strong>en</strong> hémoglobine (CHr)Ces 2 tests mesur<strong>en</strong>t la capacité de l’organisme à délivrer <strong>du</strong> fer au tissuérythroïde. Une hématie devi<strong>en</strong>t hypochrome quand sa conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> Hbdevi<strong>en</strong>t < 28 g/dl. Un pourc<strong>en</strong>tage de cellules hypochromes > 10 serait un bonreflet de car<strong>en</strong>ce <strong>martial</strong>e relative [7, 10, 11].Une t<strong>en</strong>eur des réticulocytes <strong>en</strong> Hb < 29 pg serait égalem<strong>en</strong>t un marqueur précocede car<strong>en</strong>ce relative <strong>en</strong> fer [12]. La mesure de ces 2 paramètres est simplemais nécessite des automates particuliers qui ne sont pas disponibles dans tous leslaboratoires.VALEUR PRÉDICTIVE DES DIFFÉRENTS TESTSPOUR ÉVALUER LE BILAN MARTIALEN RÉPONSE AU FER IVDe nombreuses études ont essayé de tester la s<strong>en</strong>sibilité des différ<strong>en</strong>ts seuilsproposés.La s<strong>en</strong>sibilité d’un seuil de 100 µg/l pour la ferritinémie ne dépasse pas71 p. 100 [13-15]. Dans 2 études utilisant la réponse au fer IV comme gold standard,elle n’est que de 48 p. 100 avec une spécificité de 75 p. 100 [16]. Quant àsa valeur prédictive positive d’une diminution des doses d’Epo de 30 U/kg après<strong>traitem<strong>en</strong>t</strong> <strong>martial</strong>, elle est de 76 p. 100 pour une valeur prédictive négative de37 p. 100 [17].La s<strong>en</strong>sibilité d’un seuil de 20 p. 100 pour le CST a été évaluée à 81-88 p. 100avec une mauvaise spécificité d’<strong>en</strong>viron 63 p. 100 [16, 18]. Après les premierstravaux de MacDougall [7] et de Schaefer [11], d’autres études ont confirmé labonne s<strong>en</strong>sibilité <strong>du</strong> test mais ont trouvé un grand nombre de faux négatifs [13].Il est vraisemblable que pour améliorer cette spécificité il faudrait baisser le seuilbi<strong>en</strong> au-dessous de 20 p. 100.Récemm<strong>en</strong>t tous les marqueurs de disponibilité <strong>du</strong> fer ont été comparés dansune étude évaluant la réponse à une dose de fer IV chez des <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s hémodialyséstraités par Epo. C’est un pourc<strong>en</strong>tage de GR hypochromes < 6 p. 100 qui s’estavéré le meilleur marqueur pour id<strong>en</strong>tifier les <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s qui vont améliorer leur tauxd’Hb après l’administration de fer IV [19].


218 M. KESSLERL’intérêt <strong>du</strong> CHr a été évalué dans une étude comparant des <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s recevant<strong>du</strong> fer IV lorsque la ferritinémie était < 100 µg/l ou un CST < 20 p. 100 (groupe 1)à des <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s traités lorsque le CHr était < 29 (groupe 2). Avec un même hématocriteet la même dose d’Epo, les <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s <strong>du</strong> groupe 2 ont reçu moitié moins defer [12].CIBLES DU TRAITEMENT MARTIALElles ont fait l’objet de recommandations aux États-Unis [20] et <strong>en</strong> Europe [21](tableau I). Depuis la publication de ces recommandations qui sont actuellem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> cours de révision, de nombreuses études ont montré les limites des outils de laprescription <strong>martial</strong>e, et une car<strong>en</strong>ce mé<strong>du</strong>llaire <strong>en</strong> fer peut se développer chez des<strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s ayant un CST de 30 p. 100 et une ferritinémie > 500 µg/l. Finalem<strong>en</strong>t laseule façon d’éliminer une car<strong>en</strong>ce <strong>martial</strong>e relative est de montrer l’abs<strong>en</strong>ce deréponse érythroïde <strong>en</strong> réaction à l’administration supplém<strong>en</strong>taire de fer. L’injectionde fer IV à des <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s hémodialysés considérés comme non car<strong>en</strong>cés a permisd’augm<strong>en</strong>ter le CST de 20-30 p. 100 à 30-50 p. 100 et de diminuer de façon significativeles doses d’Epo tout <strong>en</strong> maint<strong>en</strong>ant un taux d’Hb constant [22]. Cette stratégieaboutit naturellem<strong>en</strong>t à une augm<strong>en</strong>tation égalem<strong>en</strong>t significative de laferritinémie et doit faire discuter le risque de surcharge <strong>en</strong> fer.STRATÉGIES DE TRAITEMENTUne fois admise la nécessité d’une supplém<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> fer, de nombreuses questionsse pos<strong>en</strong>t au thérapeute.TABLEAU I. — RECOMMANDATIONS INTERNATIONALES POUR LES CIBLES DE LA SUPPLÉMEN-TATION MARTIALE.NKF – DOQICST ≥ 20 p. 100Ferritine ≥ 100 µg/lSi CST ≥ 20 p. 100et ferritine ≥ 100 µg/lEUROPÉENNESCST ≥ 20 p. 100Ferritine ≥ 100 µg/lCellules hypochromes< 10 p. 100Mais Hb < 11 g/dl avec doses importantesEPOTraitem<strong>en</strong>t <strong>martial</strong>


TRAITEMENT MARTIAL DU PATIENT EN INSUFFISANCE RÉNALE 219TABLEAU II. — PRÉSENTATIONS DU FER ORAL DISPONIBLE EN FRANCE.SPÉCIALITÉ SEL QUANTITÉ DE FER (mg/cp)Fero-grad 500 ® Sulfate + Ac. ascorbique 105Ferrostrane ® Féréderate 34Fumafer ® Fumarate 66Tardyféron ® Sulfate 80Ascofer ® Ascorbate 33Fer oral ou fer IVLe fer oral est bon marché, facile à administrer et, <strong>en</strong> dehors de ses effets secondairesdigestifs, ne fait courir aucun danger ; il est très utilisé chez l’IRC non dialysé.Bi<strong>en</strong> qu’un essai de fer oral soit recommandé <strong>en</strong> première int<strong>en</strong>tion chezl’hémodialysé [20, 21], il est presque toujours insuffisant pour maint<strong>en</strong>ir unebalance <strong>martial</strong>e positive. Les différ<strong>en</strong>tes formes de fer oral disponibles <strong>en</strong> Francesont énumérées dans le tableau II. Leur cont<strong>en</strong>u <strong>en</strong> fer élém<strong>en</strong>t varie de 33 à105 mg/comprimé et idéalem<strong>en</strong>t elles doiv<strong>en</strong>t être prises <strong>en</strong> dehors des repas et àdistance de tout <strong>traitem<strong>en</strong>t</strong> chélateur <strong>du</strong> phosphore ou antiacide. Les études réaliséesavec le <strong>traitem<strong>en</strong>t</strong> oral montr<strong>en</strong>t une mauvaise observance liée aux troublesdigestifs et une mauvaise absorption <strong>du</strong>e au fait que pour ré<strong>du</strong>ire les troubles digestifs,les <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t leurs comprimés au cours des repas. Certains médicam<strong>en</strong>tsassociés tels que les chélateurs <strong>du</strong> phosphore et les antiacides diminu<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t l’absorption <strong>du</strong> fer [23, 24].Les recommandations nord-américaines précis<strong>en</strong>t que si l’essai de fer oral estinfructueux, le fer IV doit être utilisé [20]. Par contre les recommandations europé<strong>en</strong>nesconseill<strong>en</strong>t d’emblée le recours au fer par<strong>en</strong>téral [21].Cas particulier de la dialyse péritonéale. Certaines études ont suggéré que lesbesoins <strong>en</strong> fer étai<strong>en</strong>t moins élevés <strong>en</strong> DP qu’<strong>en</strong> HD et qu’ils pourrai<strong>en</strong>t être couvertspar <strong>du</strong> fer oral. Les raisons <strong>en</strong> serai<strong>en</strong>t : l’abs<strong>en</strong>ce de pertes sanguines liéesà l’abord vasculaire et à la circulation extracorporelle et des prélèvem<strong>en</strong>ts sanguinsmoins fréqu<strong>en</strong>ts chez des <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s <strong>en</strong> DP vus <strong>en</strong> consultation 1 fois par mois quechez ceux traités par HD 3 fois par semaine. En fait, une étude réalisée auprès de21 <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s <strong>en</strong> DP, traités par Epo et fer oral depuis plus de 3 mois et ayant unCST de 33,9 ± 3,9 p. 100 et une ferritinémie de 643 ± 135 µg/l a montré que71,4 p. 100 d’<strong>en</strong>tre eux avai<strong>en</strong>t une réponse positive au fer IV (définie par uneaugm<strong>en</strong>tation ≥ 1 g/dl), indiquant une car<strong>en</strong>ce relative <strong>en</strong> fer [25]. La majorité des<strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s <strong>en</strong> DP nécessite donc égalem<strong>en</strong>t une supplém<strong>en</strong>tation par<strong>en</strong>térale [26].Fer intraveineuxLa supériorité <strong>du</strong> fer IV par rapport au fer oral a été bi<strong>en</strong> démontrée. Dans uneétude réalisée chez des <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s ayant une ferritinémie > 100 µg/l et un taux d’Hb< 8,5 g/dl, un <strong>traitem<strong>en</strong>t</strong> par Epo de 25 U/kg a été débuté. Les <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s ont étérandomisés pour recevoir <strong>du</strong> fer IV (250 mg/15 j), <strong>du</strong> fer oral (200 mg/j de sulfate)


220 M. KESSLERou pas de fer. Le groupe recevant <strong>du</strong> fer IV a une meilleure réponse <strong>en</strong> hémoglobine,une ferritinémie stable alors qu’elle diminue dans les 2 autres groupes, et desdoses moindres d’Epo [27]. Des <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s <strong>en</strong> DP ayant un CST < 25 p. 100 traitéspar fer IV ont été comparés à ceux ayant un CST <strong>en</strong>tre 25 et 35 p. 100 et traitéspar fer oral. Après 6 mois de <strong>traitem<strong>en</strong>t</strong>, les <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s <strong>du</strong> premier groupe avai<strong>en</strong>t unhématocrite plus élevé (36 ± 1 p. 100 vs 31,4 ± 1,1 p. 100) et des doses d’Epomoins importantes (4 799 ± 981 vs 9 998 ± 1 027) [28].QUELLE EST LA MEILLEURE STRATÉGIE D’ADMINISTRATION DU FER IV ?Quelle forme ?Actuellem<strong>en</strong>t, nous ne disposons <strong>en</strong> France que <strong>du</strong> V<strong>en</strong>ofer ® (hydroxyde ferrique– saccharose) <strong>en</strong> flacons de 100 mg [29], mais il existe ailleurs d’autres formesdisponibles, ce qui r<strong>en</strong>d l’analyse de la littérature difficile.Recommandations pour le <strong>traitem<strong>en</strong>t</strong> d’attaqueAux États-Unis, chez l’hémodialysé, il est recommandé de faire une cure de1 gramme de fer dextran (100 mg/séance répétés 10 fois) puis de contrôler ferritinémieet CST 2 semaines après la fin de la cure [20]. En DP, l’administration de500 à 1 000 mg <strong>en</strong> 1 perfusion IV apparaît plus pratique [26].En Europe, chez l’hémodialysé, la même dose de 1 gramme de V<strong>en</strong>ofer ® estrecommandée mais à administrer sur une période plus longue (6 à 10 semaines)avec des doses de 20 à 40 mg/séance ou 100 à 200 mg/semaine [21]. En DP, 200à 500 mg peuv<strong>en</strong>t être administrés <strong>en</strong> perfusion l<strong>en</strong>te de 1 à 4 heures avec contrôleune semaine après la perfusion.Les doses d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> recommandées sont-elles optimales ?Elles sont id<strong>en</strong>tiques de part et d’autre de l’Atlantique : 25 à 100 mg/semainep<strong>en</strong>dant 10 à 12 semaines puis contrôle. Si la ferritinémie devi<strong>en</strong>t ≥ 800 µg/l ou leCST > 50 p. 100, le fer doit être stoppé p<strong>en</strong>dant au moins 3 mois. Ces recommandationsdoiv<strong>en</strong>t être discutées à la lumière d’études réc<strong>en</strong>tes. Kosch et al. ont montréque chez l’hémodialysé stable traité par Epo, l’injection de 250 mg de V<strong>en</strong>ofer ®par mois permettait de maint<strong>en</strong>ir un taux d’Hb stable mais faisait augm<strong>en</strong>ter laferritinémie de 412 à 650 µg/l [30]. Ces résultats suggèr<strong>en</strong>t que la dose de fer étaitsupérieure aux besoins. La détermination de la dose dép<strong>en</strong>d aussi <strong>du</strong> critère decar<strong>en</strong>ce <strong>martial</strong>e utilisé. Dans une étude où les <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s étai<strong>en</strong>t randomisés pourrecevoir <strong>du</strong> fer IV, si la ferritinémie était < 100 µg/l et le CST < 20 p. 100 (groupe 1)ou si le CHr était < 29 pg, Fishbane et al. ont montré que, après 6 mois, le tauxd’Hb et la dose d’Epo sont similaires dans les 2 groupes mais les <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s <strong>du</strong> groupe2 ont reçu moitié moins de fer que ceux <strong>du</strong> groupe 1 et ont une ferritinémie significativem<strong>en</strong>tmoins élevée [12]. A l’inverse, Besarab et al. ont comparé un régimede fer IV destiné à maint<strong>en</strong>ir le CST <strong>en</strong>tre 30 et 50 p. 100 à celui permettant demaint<strong>en</strong>ir le CST <strong>en</strong>tre 20 et 30 p. 100. Le taux d’Hb est resté stable dans les2 groupes mais la dose d’Epo a été ré<strong>du</strong>ite de 40 p. 100 dans le premier groupegrâce à une quantité de fer injecté très supérieure (509 vs 176 mg/mois) [22].Administration <strong>du</strong> fer IV <strong>en</strong> bolus ou <strong>en</strong> perfusion l<strong>en</strong>te ?L’injection <strong>en</strong> bolus a l’avantage de la simplicité et évite l’utilisation de pompesà perfusion. MacDougall a montré que des doses ≤ 100 mg de V<strong>en</strong>ofer ® peuv<strong>en</strong>têtre administrée <strong>en</strong> bolus sans risque [31]. Jusqu’à preuve <strong>du</strong> contraire des doses


TRAITEMENT MARTIAL DU PATIENT EN INSUFFISANCE RÉNALE 221supérieures à 100 mg nécessit<strong>en</strong>t une perfusion de 1 à 2 heures. Pour des raisonsévid<strong>en</strong>tes, le régime le plus pratique <strong>en</strong> DP est l’administration de doses plusimportantes données moins souv<strong>en</strong>t. En HD, l’injection de 250 mg de V<strong>en</strong>ofer ®par mois s’est montrée aussi efficace que 62,5 mg de gluconate/semaine [30]. Enperfusion de 2 heures, ce <strong>traitem<strong>en</strong>t</strong> s’est avéré bi<strong>en</strong> toléré [32].Administration intermitt<strong>en</strong>te ou prophylactique continue ?Habituellem<strong>en</strong>t, les marqueurs de car<strong>en</strong>ce <strong>martial</strong>e sont évalués périodiquem<strong>en</strong>tet <strong>du</strong> fer IV est administré quand les <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s sont considérés comme étant défici<strong>en</strong>ts<strong>en</strong> fer. Ces marqueurs ne pouvant être dosés que 2 semaines après l’arrêtde la supplém<strong>en</strong>tation, cela aboutit à un <strong>traitem<strong>en</strong>t</strong> intermitt<strong>en</strong>t. Besarab et al. ontcomparé l’administration continue de fer à la dose de 25 à 100 mg toutes les 1 à2 semaines de façon à maint<strong>en</strong>ir le CST > 30 p. 100 à l’administration intermitt<strong>en</strong>tede 100 mg/séance répétée 10 fois chaque fois que le CST devi<strong>en</strong>t < 20 p. 100 oula ferritinémie < 100 µg/l. Les taux d’Hb et de ferritine sont restés stables dans les2 groupes mais la dose d’Epo a diminué de façon significative dans le groupe traitéde façon continue [33]. Cette étude a par ailleurs démontré que l’administrationde 100 mg ou moins par semaine n’interfère pas avec la mesure de la ferritinémieou <strong>du</strong> CST qui peut donc être faite 1 semaine après la dernière injection de fer aulieu des 2 semaines requises <strong>en</strong> cas de <strong>traitem<strong>en</strong>t</strong> intermitt<strong>en</strong>t.RISQUES DU TRAITEMENT MARTIAL INTRAVEINEUXRéactions anaphylactoïdesDécrites initialem<strong>en</strong>t aux États-Unis avec le fer dextran, elles sont beaucoupmoins fréqu<strong>en</strong>te avec le V<strong>en</strong>ofer ® . Dans une étude de pharmacovigilance exigéepar les autorités europé<strong>en</strong>nes, une incid<strong>en</strong>ce de 0,002 p. 100 de réactions sérieusesa été rapportée après l’utilisation de 20 millions de doses [34]. Ce taux très bas aété confirmé par une étude réalisée aux États-Unis dans 61 c<strong>en</strong>tres où aucune réactionn’a été observée après 8 590 doses [35]. Étant donné l’utilisation de plus <strong>en</strong>plus fréqu<strong>en</strong>te de fortes doses de fer IV, <strong>en</strong> particulier <strong>en</strong> DP, il a égalem<strong>en</strong>t étémontré que des doses allant jusqu’à 250 ou 300 mg pouvai<strong>en</strong>t être injectées <strong>en</strong>toute sécurité [25, 32, 36]. Au-delà, le risque de réactions non anaphylactoïdesaugm<strong>en</strong>te de façon significative.Surcharge tissulaire <strong>en</strong> ferSi on accepte les 3 principes suivants : 1) la surcharge résulte de l’apport defer par<strong>en</strong>téral, 2) les limites <strong>du</strong> stockage par le système réticulo-<strong>en</strong>dothélial sontdépassées quand plus de 5 g de fer sont accumulés, 3) 1 µg/l de ferritine correspondapproximativem<strong>en</strong>t à 8 mg de fer stocké, il ne devrait pas y avoir desurcharge <strong>en</strong> fer si la ferritinémie reste < 625 µg/l. Compte t<strong>en</strong>u de la prés<strong>en</strong>cefréqu<strong>en</strong>te d’un syndrome inflammatoire chez le dialysé et de son influ<strong>en</strong>ce sur letaux de ferritine, on peut admettre 800 µg/l comme seuil à ne pas dépasser. Néanmoinsaucune étude ayant corrélé la ferritine au fer tissulaire n’a été à ce jourréalisée chez le dialysé. Si la surcharge hépatique <strong>en</strong> fer était fréqu<strong>en</strong>te avant l’èrede la rhuEpo avec des ferritinémies pouvant atteindre voire dépasser 3 000 µg/l,la fibrose était rare et modérée et la cirrhose exceptionnelle <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce d’autresfacteurs. Aujourd’hui où le thérapeute est plutôt confronté au problème de lacar<strong>en</strong>ce <strong>martial</strong>e on peut conclure que la surcharge tissulaire <strong>en</strong> fer n’est pas unproblème majeur.


222 M. KESSLERToxicité <strong>du</strong> fer libre et génération de radicaux libresEn dehors de la surcharge tissulaire il est possible que le fer libre ait une toxicitécellulaire directe. Des études expérim<strong>en</strong>tales ont montré que, administrées à descultures de cellules, toutes les formes de fer par<strong>en</strong>téral ont une action pro-oxydantetrès toxique pour les cellules tubulaires <strong>rénale</strong>s et <strong>en</strong>dothéliales [37] mais à desdegrés variables : fer sucrose > fer gluconate > fer dextran = fer oligosaccharide.Cette variation est probablem<strong>en</strong>t liée à des différ<strong>en</strong>ces dans la solidité de la liaisonde ces ag<strong>en</strong>ts au fer [38]. Il n’y a cep<strong>en</strong>dant aucun argum<strong>en</strong>t suggérant que desquantités cliniquem<strong>en</strong>t significatives de fer libre sont pro<strong>du</strong>ites après fer IV.Fer et risque cardiovasculaireLe fer libre peut con<strong>du</strong>ire à la pro<strong>du</strong>ction de radicaux libres de l’oxygène etin<strong>du</strong>ire une peroxydation lipidique qui pourrait accélérer la maladie athéromateuse.Une augm<strong>en</strong>tation <strong>du</strong> stress oxydant a été mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce chez des hémodialysésaprès injection de 100 mg de V<strong>en</strong>ofer ® , particulièrem<strong>en</strong>t chez ceux ayant une ferritinémiebasale > 600 µg/l [39]. La signification clinique de ces anomalies n’estpas claire. Des résultats contradictoires ont été obt<strong>en</strong>us par les auteurs étudiant larelation <strong>en</strong>tre événem<strong>en</strong>ts cardiovasculaires et stocks <strong>en</strong> fer dans la populationgénérale et 2 revues réc<strong>en</strong>tes ont conclu que les états de surcharge <strong>en</strong> fer ne semblai<strong>en</strong>tpas fortem<strong>en</strong>t associés à un risque augm<strong>en</strong>té de maladie athéromateuse [40,41]. Il est difficile d’extrapoler ces résultats aux <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s <strong>en</strong> IRC terminale d’autantplus que la ferritinémie, qui a été trouvée significativem<strong>en</strong>t associée au risque demortalité et d’hospitalisation chez l’hémodialysé [42, 43], est égalem<strong>en</strong>t un marqueurd’inflammation.Fer et infectionLe fer agit à la fois sur la virul<strong>en</strong>ce bactéri<strong>en</strong>ne et sur les mécanismes dedéf<strong>en</strong>se de l’organisme contre les bactéries. Ces actions biologiques r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t doncplausible une relation <strong>en</strong>tre fer et infection clinique. Le fer est un facteur nécessairepour la croissance bactéri<strong>en</strong>ne [44]. Les facteurs qui permett<strong>en</strong>t à la bactéried’acquérir <strong>du</strong> fer impliqu<strong>en</strong>t la transferrine grâce à un récepteur lié à la membranebactéri<strong>en</strong>ne et la sécrétion directe par la bactérie de sidérophores qui <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t <strong>en</strong>compétition avec les protéines de l’hôte pour lier le fer. Le fer <strong>en</strong>traîne égalem<strong>en</strong>tune dysfonction des polynucléaires neutrophiles (PNN) bi<strong>en</strong> mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>cedans une étude où la destruction intracellulaire des bactéries par les PNN étaitsignificativem<strong>en</strong>t inhibée chez des hémodialysés ayant une ferritinémie > 650 µg/l[45]. Mais il est intéressant de noter que la car<strong>en</strong>ce <strong>martial</strong>e est égalem<strong>en</strong>t unfacteur d’inhibition des fonctions des PNN susceptible de favoriser la surv<strong>en</strong>ued’infections [46].Les conséqu<strong>en</strong>ces cliniques év<strong>en</strong>tuelles de ces anomalies biologiques sont pluscomplexes à analyser. Avant l’ère de l’Epo plusieurs études dont celles de notregroupe ont montré une association significative <strong>en</strong>tre des taux de ferritinémie élevés(> 500 µg/l [47, 48], 1 000 µg/l [49, 50] ou 3 000 µg/l [51]) et la surv<strong>en</strong>ue d’infectionbactériémiques. L’arrivée de la rHuEpo ayant considérablem<strong>en</strong>t modifié le statut<strong>martial</strong> des dialysés, nous avons réalisé une nouvelle étude prospectivemultic<strong>en</strong>trique (EPIBACDIAL) pour déterminer si l’épidémiologie des bactériémiess’était modifiée avec l’utilisation large de l’Epo [52]. Dans cette étude incluant988 <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s dont seulem<strong>en</strong>t 5 p. 100 avai<strong>en</strong>t une ferritinémie > 1 000 µg/l, lesfacteurs de risque indép<strong>en</strong>dants étai<strong>en</strong>t : 1) le type d’accès vasculaire (cathéter vs


TRAITEMENT MARTIAL DU PATIENT EN INSUFFISANCE RÉNALE 223fistule [RR] = 7,6) ; 2) les antécéd<strong>en</strong>ts de bactériémies (≥ 2 vs 0 [RR] = 7,3) ; 3) le<strong>traitem<strong>en</strong>t</strong> immunosuppresseur (oui vs non [RR] = 3) ; et le taux d’Hb (pour 1 g/dld’augm<strong>en</strong>tation [RR] = 0,7). Alors que la surcharge <strong>en</strong> fer n’apparaît plus commeun facteur de risque, c’est l’anémie résistante à l’Epo qui est significativem<strong>en</strong>t associéeà la surv<strong>en</strong>ue d’une bactériémie.Dans 2 abstracts Collins et coll. ont déf<strong>en</strong><strong>du</strong> l’hypothèse que le fer IV était associéà un risque accru d’infection. Les résultats repos<strong>en</strong>t sur les déclarations desnéphrologues américains à l’organisme de remboursem<strong>en</strong>t concernant la quantitéde fer administrée. Dans la première étude, les <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s ayant reçu <strong>du</strong> fer IV p<strong>en</strong>dant4 à 6 mois ont un risque de décès de cause infectieuse de 35 p. 100 supérieurà ceux traités p<strong>en</strong>dant 1 à 3 mois [53]. Dans la deuxième étude, les <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s quiont reçu 17 ampoules de fer p<strong>en</strong>dant une période de 6 mois ont un risque de décèsde cause infectieuse plus élevé que ceux ne recevant pas de fer [54]. Plus récemm<strong>en</strong>t,une étude faite à partir de l’USRDS et pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte de nombreux facteursde comorbidité a montré que les <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s recevant plus de 10 ampoules de100 mg de fer <strong>en</strong> 6 mois avait une survie légèrem<strong>en</strong>t moins bonne que ceux recevantmoins de 10 ampoules (RR = 1,11 ; IC 95 p. 100 ; 1,00-1,24 ; p = 0,05) et plus d’hospitalisation(RR = 1,12 ; IC 95 p. 100 ; 1,01-1,25 ; p = 0,03) [55]. Nous avons faitune analyse post hoc de la base de données de l’étude prospective EPIBACDIALdans laquelle nous disposions de la dose et de la voie d’administration <strong>du</strong> fer prescrit[56]. Si dans l’analyse univariée la dose de fer IV hebdomadaire était significativem<strong>en</strong>tplus élevée chez les <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s développant une bactériémie, au contrairedans l’analyse multivariée, ni l’administration de fer IV, ni la dose hebdomadairedélivrée ne sont associées au risque de bactériémie. Ces résultats suggèr<strong>en</strong>t que sion admet que le fer IV à fortes doses augm<strong>en</strong>te le risque de bactériémie, ce facteurreste très marginal par rapport à d’autres facteurs majeurs tels que ceux que nousavons id<strong>en</strong>tifiés dans EPIBACDIAL.Fer et inflammationUn syndrome inflammatoire est fréquemm<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>t chez le dialysé <strong>en</strong>l’abs<strong>en</strong>ce d’infection. Le taux des protéines de la phase aiguë de l’inflammationdiminue de façon constante et le fer sérique, la capacité totale de fixation <strong>du</strong> feret la transferrine <strong>en</strong> font partie tandis que la ferritinémie augm<strong>en</strong>te. Les critèreshabituels de car<strong>en</strong>ce <strong>martial</strong>e ont donc peu de valeur dans cette situation. Lediagnostic de car<strong>en</strong>ce devi<strong>en</strong>t difficile à faire et seul le CST garde une certainevaleur [55].FER ET TRANSPLANTATION RÉNALEL’anémie <strong>du</strong> transplanté rénal est mal connue [57] et le statut <strong>martial</strong> de ces<strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s l’est <strong>en</strong>core plus. Dans une cohorte monoc<strong>en</strong>trique de 438 transplantésstables, une anémie est prés<strong>en</strong>te chez 39,7 p. 100 et 20,1 p. 100 d’<strong>en</strong>tre eux ont unpourc<strong>en</strong>tage de cellules hypochromes ≥ 2,5 p. 100 [58]. Le risque d’anémie esttrès fortem<strong>en</strong>t corrélé avec le quartile le plus haut de cellules hypochromes alorsqu’il ne l’est pas avec la ferritine et le CST. Ces résultats suggèr<strong>en</strong>t qu’une car<strong>en</strong>ce<strong>martial</strong>e est souv<strong>en</strong>t méconnue chez le transplanté et qu’elle est un facteur importantd’anémie qui pourrait être facilem<strong>en</strong>t corrigé.


224 M. KESSLERDans une étude prospective longitudinale réalisée chez 123 <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s suivisp<strong>en</strong>dant 1 an, nous avons montré que le taux de ferritine est élevé au mom<strong>en</strong>t dela greffe (407 ± 642 µg/l) et qu’il diminue de façon rapide pour atteindre 123 ±263 µg/l à 1 an, le taux d’Hb passant de 10,3 ± 2 à 12,3 ± 1,5 g/dl, ce qui suggèreune bonne utilisation <strong>du</strong> fer pour l’érythropoïèse [59]. La supplém<strong>en</strong>tation <strong>martial</strong>edoit être faite avec précaution, <strong>en</strong> particulier au cours de la première année quisuit la greffe. L’apparition d’une car<strong>en</strong>ce <strong>martial</strong>e peut tra<strong>du</strong>ire une érythropoïèseaccélérée annonçant le développem<strong>en</strong>t d’une polyglobulie et dans ce cas l’administrationde fer peut aboutir à une augm<strong>en</strong>tation explosive de l’hématocrite [60].Dans une étude prospective destinée à évaluer la préval<strong>en</strong>ce de la polyglobuliesurv<strong>en</strong>ant après transplantation <strong>rénale</strong>, nous avons montré que 44 p. 100 des<strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s dev<strong>en</strong>us polyglobuliques avai<strong>en</strong>t reçus <strong>du</strong> fer alors qu’aucun des <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>snormocythémiques n’<strong>en</strong> avai<strong>en</strong>t reçu [61]. Nous suggérons donc de ne pas traiterune car<strong>en</strong>ce <strong>martial</strong>e apparaissant chez le transplanté lorsque le taux d’Hb augm<strong>en</strong>tede façon régulière.BIBLIOGRAPHIE1. ESCHBACH JW. The anemia of chronic r<strong>en</strong>al failure : pathophysiology and the effects of recombinanterythropoietin. Kidney Int, 1989, 35, 134-148.2. ESCHBACH JW, EGRIE JC, DOWNING MR et al. Correction of the anemia of <strong>en</strong>d-stage r<strong>en</strong>al diseasewith recombinant human erythropoietin : results of a combined phase I and phase II clinical trial.N Engl J Med, 1987, 316, 73-78.3. EDWARDS MS, PEGRUM GD, CURTIS JR. Iron therapy in <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s on maint<strong>en</strong>ance haemodialysis.Lancet, 1970, 5, 491-493.4. ESCHBACH JW, COOK JD, SCRIBNER BH et al. Iron balance in hemodialysis <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s. Ann InternMed, 1977, 87, 710-713.5. FUDIN R, JAICHENKO J, SHOSTAK A et al. Correction of uremic iron defici<strong>en</strong>cy anemia in hemodialyzed<strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s : a prospective study. Nephron, 1998, 79, 299-305.6. FINCH CA, BELLOTI V, STRAY S et al. Plasma ferritin determination of a diagnostic tool. West JMed, 1986, 145, 657-663.7. MACDOUGALL IC, CAVILL I, HULME B et al. Detection of functional iron defici<strong>en</strong>cy <strong>du</strong>ring erythropoietintreatm<strong>en</strong>t : a new approach. Br Med J, 1992, 304, 225-226.8. CAVILL I. Disorders of iron metabolism. Diagnostic methods. Clin Haematol, 1982, 11, 259-275.9. ROSENBERG ME. Role of transferrin measurem<strong>en</strong>t in monitoring iron status <strong>du</strong>ring recombinanthuman erythropoietin therapy. Dial Transplant, 1992, 2, 81-90.10. BRAUN J, LINDNER K, SCHREIBER M et al. Perc<strong>en</strong>tage of hypochromic red blood cells as a predictorof erythropoietic and iron response after IV iron supplem<strong>en</strong>tation in maint<strong>en</strong>ance haemodialysis<strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s. Nephrol Dial Transplant, 1997, 12, 1173-1181.11. SCHAEFER RM, SCHAEFER L. The hypochronic red cell : a new parameter for monitoring of ironsupplem<strong>en</strong>tation <strong>du</strong>ring rhEPO therapy. J Perinat Med, 1995, 23, 83-88.12. FISHBANE S, SHAPIRO W, DUTKA P et al. A randomized trial of iron defici<strong>en</strong>cy testing strategies inhemodialysis <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s. Kidney Int, 2001, 60, 2406-2411.13. FISHBANE S, GALGANO C, LANGLEY RC et al. Reticulocytes hemoglobin cont<strong>en</strong>t in the evaluationof iron status of hemodialysis <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s. Kidney Int, 1997, 52, 217-222.14. MITTMAN N, SREEDHARA R, MUSHNISK R. Reticulocyte hemoglobin cont<strong>en</strong>t predicts functionaliron defici<strong>en</strong>cy in hemodialysis <strong>pati<strong>en</strong>t</strong>s receiving rHuEPO. Am J Kidney Dis, 1997, 30, 912-922.15. SILVA J, ANDRADE S, VENTURA H et al. Iron supplem<strong>en</strong>tation in haemodialysis. Practical clinicalguidelines. Nephrol Dial Transplant, 1998, 13, 2572-2577.


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