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Ballonnement abdominal : Quoi de neuf?

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• • • • • • • •<strong>Ballonnement</strong><strong>abdominal</strong> :<strong>Quoi</strong> <strong>de</strong> <strong>neuf</strong>?IntroductionLeballonnement<strong>abdominal</strong>est un<strong>de</strong>ssymptômes fonctionnels digestifs lesplus fréquents. En 1998, une enquêteSOFRES menée chez 4817 sujets âgés<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 15 ans et représentatifs <strong>de</strong>lapopulation générale françaiserévélaitque59%d’entreeux sedéclaraientrégulièrementgênésparlesémissions<strong>de</strong> gazetque47%seplaignaientd’unballonnement <strong>abdominal</strong> [1]. Desenquêtes épidémiologiques anglosaxonnesàgran<strong>de</strong>échelle ontdémontréquelaprévalenceduballonnementétait voisine <strong>de</strong> 15 %avec un symptômequalifié <strong>de</strong> modéréàsévèredansprès<strong>de</strong> 3/4<strong>de</strong>scas[2].Leclinicien estle plus souvent désarmé face àcesymptôme fréquent car les thérapeutiquesclassiques, représentées essentiellementpar les absorbants <strong>de</strong>s gaz,sontd’une efficacitéaumieux mo<strong>de</strong>steet souvent transitoire. Heureusement,<strong>de</strong>s progrès notables sont survenusrécemmentdanslacompréhension <strong>de</strong>la physiopathologie du ballonnement<strong>abdominal</strong> sous l’impulsion <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxéquipes :celle <strong>de</strong> Barcelone qui amisau point une technique <strong>de</strong>perfusionintestinale d’un mélange gazeux luipermettant d’analyser le transit <strong>de</strong>sgazintestinaux [3], celle <strong>de</strong> Manchesterqui adéveloppé un pléthysmographepour l’enregistrement,même dans<strong>de</strong>sconditionsambulatoires,<strong>de</strong>svariationsdu périmètre <strong>abdominal</strong> au cours dunycthémère[4].Leurs travaux ontper-mis<strong>de</strong> montrerquedifférents facteurspeuvent être àl’origine <strong>de</strong> la sensationsubjective<strong>de</strong>ballonnement<strong>abdominal</strong>,ouvrantainsi<strong>de</strong>nouvellespistesthérapeutiques.Définitiondu ballonnementLe terme ballonnement n’est pas utilisépartouslesmala<strong>de</strong>spour désignerlamême situation. L’interrogatoireestdonc une phase très importante <strong>de</strong>l’approche clinique pour bien i<strong>de</strong>ntifierla nature <strong>de</strong>laplainte dumala<strong>de</strong>.Pour certains patients, ballonnementcorrespond àla gêne représentée parl’émission trop fréquente <strong>de</strong>gaz parl’anus,possible traduction d’une formemineured’incontinence. Pour d’autres,le terme traduit l’inconfort lié auxbruits hydro-aériquesperceptiblesd’unabdomen gargouillantoulaplénitu<strong>de</strong>épigastrique qui les gêne en pério<strong>de</strong>post-prandiale. Les sujets en surpoidsse plaignent souvent d’un ballonnement.Uneétu<strong>de</strong> prospectiveamontréque les sujets accusant une prise <strong>de</strong>poidsrécentesignalaientplus souventque <strong>de</strong>s sujets témoins une sensation<strong>de</strong> ballonnementalors quel’âge etl’indice<strong>de</strong>masse corporelle n’étaient pasdifférents entre les <strong>de</strong>ux groupes [5].Encas<strong>de</strong> surpoids,ballonnementtraduitprincipalementlagênedueàl’élévation<strong>de</strong> la pression intra-abdomi-Tirés àpart :Philippe Ducrotté, ADEN EA 3234 /IFRMP23, Hôpital Charles Nicolle, CHUROUEN, 76031 Rouen Ce<strong>de</strong>x.Abréviations :SII :Syndrome <strong>de</strong> l’intestin irritable.Ph. DUCROTTÉ(Rouen)nale secondaire au développement <strong>de</strong>l’adiposité <strong>abdominal</strong>e [5]. Toutes cessituations doivent être distinguées duballonnement<strong>abdominal</strong>vraiquicorrespondàlasensation subjective,plusou moins diffuse, d’une distension<strong>abdominal</strong>e, associée ou non àunedistension objective. Siaumoins25%<strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s souffrant d’un ballonnementontunabdomenplatàl’examenclinique [6], les autres patients décriventuneréelle distension <strong>abdominal</strong>e,confirmée par<strong>de</strong>stests objectifs[7,8].Cette distension augmente souventprogressivement au cours <strong>de</strong> la journée[7, 8].Ce texte se limitera auballonnementfonctionnel, excluant les problèmesposés par une distension <strong>abdominal</strong>esecondaire àune affection organiquetelle qu’une infection intestinale aiguë,une malabsorption (maladie coeliaquenotamment), un obstacle chroniqueintestinal, une ischémie intestinalechronique, une ascite au sta<strong>de</strong> initial<strong>de</strong> sa constitution [6]. Les ballonnementsaigus correspon<strong>de</strong>ntégalementàun autre contexte etne seront pasabordés. Dans les cas bénins, cetype<strong>de</strong> ballonnement aigu est secondaireàl’ingestion d’une quantitétrop importanted’aliments très fermentescibleset est rapi<strong>de</strong>ment résolutif. Le ballonnement<strong>abdominal</strong>brutaldusyndromed’O’Gilvie s’observe dans <strong>de</strong>s situationsd’agression (infection, réanimation,pério<strong>de</strong> post-opératoire).63


• • • • • • • •Origine <strong>de</strong> la sensation<strong>de</strong> ballonnement<strong>abdominal</strong>Des progrès récents marquants permettentaujourd’hui une meilleurecompréhension <strong>de</strong> la physiopathologiedu symptôme. Quatre facteurs ontétéclairementi<strong>de</strong>ntifiésdanslagenèse<strong>de</strong> cette sensation :a)un dysfonctionnement<strong>de</strong>s muscles <strong>de</strong> la sangle<strong>abdominal</strong>e ;b) une perturbation dutransit <strong>de</strong>s gaz dans l’intestin ;c) unehypersensibilité viscérale qui rend lesujetanormalementsensible aux mouvementsintestinaux <strong>de</strong> gaz d’unvolume normal;d) plus rarement,uneproduction intestinale excessive<strong>de</strong>gaz.Ces anomalies ont été décrites aussibien chez les patients qui souffrentquasi exclusivement d’un ballonnement<strong>abdominal</strong> (ballonnement fonctionnel)quechez<strong>de</strong>smala<strong>de</strong>spour quile ballonnement est un symptômeassocié àune douleur <strong>abdominal</strong>echroniqueetà<strong>de</strong>stroublesdutransit,notammentune constipation [8](syndrome<strong>de</strong> l’intestin irritable [SII]).Plusieurs <strong>de</strong> cesdifférents facteurs sontsouvent retrouvés chez un mêmepatient.Dysfonctionnement<strong>de</strong>s muscles <strong>de</strong> la sangle<strong>abdominal</strong>eUne hypothèse ancienne était que lespatients ballonnés souffraient d’unhypotonie <strong>de</strong>s muscles composant lasangle <strong>abdominal</strong>e [9], favorisantuneprotrusion <strong>abdominal</strong>e elle-mêmeaccentuée par une hyperlordose semajorantprogressivementaucours <strong>de</strong>lajournée [9].Cettethéorie aétéexclueparplusieurs travaux concordants quiontdémontréque,dans<strong>de</strong>sconditionsbasales,l’activitéélectromyographique<strong>de</strong>s différents muscles <strong>de</strong> la sangle<strong>abdominal</strong>e <strong>de</strong>ssujets ballonnésn’étaitpas différente <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s sujetstémoins,aussibien en position <strong>de</strong>boutqu’en position couchée [10, 11].Cependant, <strong>de</strong>s travaux basés sur laperfusion intestinale d’un mélangegazeux ontrévélé l’existenced’undysfonctionnement<strong>de</strong> la sangle <strong>abdominal</strong>echezlesballonnés.L’abdomen estune cavitéferméealors quelevolumedu contenu intra-<strong>abdominal</strong> varie,notammentlors <strong>de</strong> laprisealimentaireet lors <strong>de</strong> l’évacuation <strong>de</strong> la vessie oudu recto-sigmoï<strong>de</strong>. Dans <strong>de</strong>s conditionsnormales, le périmètre <strong>abdominal</strong>variepeucarlamusculature<strong>abdominal</strong>eantérieure etle diaphragmes’adaptent à<strong>de</strong> telles variations. Chezle volontairesain,l’infusion d’unlitred’un mélange gazeux dans le colondéclenche une contraction <strong>de</strong>smusclesabdominaux etune relaxation dudiaphragme.Cette coordination abdomino-phrénique,conséquence d’unréflexe viscéro-somatique, assure larépartition harmonieusedugazinfuséévitant une sensation <strong>de</strong> distension[11]. Chez certains patients ballonnés,ce réflexe est perturbé :la perfusiongazeuse colique déclenche une relaxationinappropriée <strong>de</strong>s muscles <strong>de</strong>la sangle <strong>abdominal</strong>e (notammentdu grand oblique) favorisant la protrusionantérieure <strong>de</strong> l’abdomen.Parallèlement, la relaxation insuffisantedudiaphragmefavoriseune sensationd’hyperpression <strong>abdominal</strong>e[12]. Ces anomalies <strong>de</strong> ce réflexeviscéro-somatiquepourraientêtreparticulièrementobservées chez lespatients qui décrivent unballonnement<strong>abdominal</strong>brutalimmédiatementau décours <strong>de</strong> la prise alimentaire [6].Perturbation du transit<strong>de</strong>s gaz intestinauxCetteanomalieaétémiseenévi<strong>de</strong>ncepar les travaux successifs <strong>de</strong> l’équipe<strong>de</strong> Barcelone basés sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sconséquencesd’une perfusion àdifférentsniveaux <strong>de</strong> l’intestin etàundébit<strong>de</strong> 12mL.min -1 d’unmélange gazeuxcontenant <strong>de</strong> l’azote, <strong>de</strong> l’oxygène etdu gaz carbonique en proportionscomparablesàcellescalculéesdanslesang veineux. Chez <strong>de</strong>s sujets sains,une telle perfusion intestinale s’accompagned’une augmentation duvolume <strong>de</strong> gaz émis par l’anus, d’autantplus importante que levolumeperfusé est grand. Inversement, unemajorité<strong>de</strong>patients souffrantd’unballonnementfonctionnel ou d’un SIIretiennent une importante proportionduvolume infusédufaitd’une altérationdutransitintestinal<strong>de</strong>sgaz.Cetterétention gazeuse déclenche une sensation<strong>de</strong> ballonnementsouventàpartird’un volume retenu <strong>de</strong> 400 mL et<strong>de</strong>vient d’autant plus intense que levolume retenu est important [3]. Laséquestration <strong>de</strong>s gaz s’accompagne<strong>de</strong> variations limitées du périmètre<strong>abdominal</strong>, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>1à2cm.Point important, le site etles mécanismes<strong>de</strong> rétention influencent l’intensité<strong>de</strong>lasensation <strong>de</strong> ballonnement:la sensation la plus intense estdéclenchée par une rétention jéjunale[13,14].D’unpoint<strong>de</strong> vuemécanique,la rétention gazeuse peut théoriquementêtre secondaire soit àun défaut<strong>de</strong> propulsion, soit àune résistanceaccrueàl’écoulement[15].Desétu<strong>de</strong>spharmacologiques ont montré qu’undéfaut <strong>de</strong> propulsion (induit par uneinjection <strong>de</strong> glucagon) déclenchaitunedistension <strong>abdominal</strong>e souvent peusymptomatiquealors qu’une résistanceaccrue àl’écoulement provoquée parune évacuation rectale <strong>de</strong>sgazvolontairementcontrariée, aboutissait àuninconfort <strong>abdominal</strong> plus net [15].L’intensité dusymptôme paraît doncdépendre avant tout d’un défaut <strong>de</strong>coordination <strong>de</strong> lamotricitéauniveaudu grêle, amenant la constitution <strong>de</strong>petitespochesgazeusessuccessiveslelong dugrêle. Cespoches<strong>de</strong> rétentiongazeuse amplifient le symptôme parun phénomène <strong>de</strong> sommation <strong>de</strong>sinflux nociceptifs [6]. Les variationsdu tonus intestinal jouent égalementcertainement unrôle puisque lapropulsion<strong>de</strong>s gaz est assurée, aumoinspartiellement, par une contractiontonique <strong>de</strong>laparoi intestinale quiréduitlacapacitancedigestive[16].Lemécanisme <strong>de</strong> cetterétention gazeuseest encore incomplètement compris.Elle est aumoinspartiellementsecondaireàlaperturbation<strong>de</strong>sréflexesviscéro-viscérauxqui coordonnent l’activitémotrice lelong du tube digestif[17]. Des facteurs luminaux interviennentégalement :la rétention estfavorisée par l’infusion préalable <strong>de</strong>lipi<strong>de</strong>s[18]oul’ingestion quotidienne<strong>de</strong> 30g<strong>de</strong>psyllium[19].Enfin,le transitdigestifglobaljoueunrôle puisquelors <strong>de</strong>stests <strong>de</strong> perfusion,lesmala<strong>de</strong>ssouffrant d’un SII avec constipationretiennent davantage <strong>de</strong> gaz que lespatients décrivantunSII avecdiarrhée[3, 20].64


• • • • • • • •Hypersensibilité viscéraleLe fait que lasensation <strong>de</strong> ballonnementsoit inconstamment associée à<strong>de</strong>svariationsobjectivesdupérimètre<strong>abdominal</strong> suggère que l’hypersensibilitéviscéralequiexisteaucours <strong>de</strong>stroubles fonctionnels intestinaux [21,22], joueraitunrôle danslasensation<strong>de</strong> ballonnement,amenantlespatientsàpercevoir <strong>de</strong> façon désagréable unvolume normal <strong>de</strong>gaz abdominaux.Cette hypothèse s’appliquerait particulièrementauxballonnésàabdomenplat.L’équipe <strong>de</strong> Manchesteraapporté<strong>de</strong>s arguments pour cette hypothèse :le seuil d’inconfort àla distension estplus bas dans ce sous groupe <strong>de</strong>mala<strong>de</strong>s que chez les ballonnés avecdistension objective[23].D’autrepart,les ballonnés àabdomen plat s’observentdavantagechez<strong>de</strong>spatients souffrantd’un SII avec diarrhée qu’avecconstipation. Or, la prévalence <strong>de</strong>l’hypersensibilité viscérale est plusimportante chez les diarrhéiques quechez les constipés. L’hypersensibilitéexpliquerait aussi pourquoi chezles femmes, notamment celles quisouffrentd’unSII, le ballonnementestplus netlors <strong>de</strong> lapério<strong>de</strong> menstruelle,pério<strong>de</strong> au cours <strong>de</strong> laquelle la sensibilitérectale est plus gran<strong>de</strong> qu’auxautres moments du cycle du fait <strong>de</strong> lalibération <strong>de</strong> prostaglandines [23].Production excessive <strong>de</strong>gazCet aspect physiopathologique estle plus discuté. Chez le sujet normal,le tube digestif contient environ 200mL <strong>de</strong> gaz [6]. Les étu<strong>de</strong>s analysant levolume <strong>de</strong>s gaz chez les mala<strong>de</strong>sballonnés, avec <strong>de</strong>s techniques différentes,ont abouti à<strong>de</strong>s résultats discordants,la majorité <strong>de</strong>s travauxdémontrant que levolume <strong>de</strong> gaz esthabituellementnormal[23,24].D’autrepart, aucune corrélation n’a pu êtremise enévi<strong>de</strong>nce entre intensité duballonnementetvolume <strong>de</strong>sgazintestinaux.Enfin, les techniques <strong>de</strong>perfusion <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> Barcelone ontbien mis en lumière qu’une rétentionintestinale <strong>de</strong> plus d’un litre <strong>de</strong>mélange gazeux aboutit à uneaugmentation du périmètre <strong>abdominal</strong>au maximum <strong>de</strong>2malors quechez les ballonnés les variations dupérimètre<strong>abdominal</strong>aucours dunycthémèresont voisines <strong>de</strong> 10 à12 cm.Cependant,lesrésultats <strong>de</strong> certainstravauxsuggèrent qu’une productionanormale <strong>de</strong> gazpourraitexisterdansun sous groupe <strong>de</strong> mala<strong>de</strong>s [25-27].Un travail anglais aainsi montré quechez les mala<strong>de</strong>s qui souffrent d’unSII, l’intensité <strong>de</strong>s processus fermentairespeutêtreexcessive. Sous régimestandard, la production d’hydrogèneet <strong>de</strong> méthane était plus élevée chezlesmala<strong>de</strong>squechezlestémoins.Lorsd’unrégime d’exclusion suiviscrupuleusement,les productions gazeusesont nettement diminué chez lesmala<strong>de</strong>s avec une diminution parallèle<strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong>s symptômes,notammentduballonnement.Lors dutest <strong>de</strong> provocation par le lactulose,les productions gazeuses chez lesmala<strong>de</strong>s étaient plus faibles lors <strong>de</strong> lapério<strong>de</strong> d’exclusion que sous régimenormal [27].En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’intolérance au lactose,l’excès<strong>de</strong> gazpourraitdécoulerd’unemalabsorption <strong>de</strong> sucres comme lefructose etle sorbitol [28]. Diarrhée,inconfort <strong>abdominal</strong> chronique avecsensation <strong>de</strong> ballonnement sont eneffet les signes classiques <strong>de</strong> malabsorptiondufructoseet/oudusorbitol.Or, l’alimentation occi<strong>de</strong>ntale évolue.Ilya10à20 ans,lasourceprincipale<strong>de</strong>shydrates<strong>de</strong> carbone quireprésentent40 à50%<strong>de</strong>l’apport caloriquequotidien étaitl’amidon. Les<strong>de</strong>rnièresdécennies ont été marquées par unediminution régulière <strong>de</strong>lapart <strong>de</strong>l’amidon dansleshydrates<strong>de</strong> carbonesalimentaires. En Europe et aux Etats-Unis, plus <strong>de</strong> 50%<strong>de</strong>s sucres simplesalimentaires proviennent d’additifssucrés incorporés dans la pâtisserieindustrielle,lesplats cuisinésetlesjus<strong>de</strong> fruits.Lefructoseytientune bonneplace enraison <strong>de</strong> ces qualités édulcoranteset est incorporé largementdans les gâteaux, les bonbons, les jus<strong>de</strong> fruits. La quantité <strong>de</strong>sorbitol dansl’alimentation augmenteégalementcaril entre dans la composition <strong>de</strong>s bonbons,<strong>de</strong>s chewing-gums mais également<strong>de</strong>sproduitsdits «diététiquessanssucre»quisontconsommés<strong>de</strong> plus enplus largement. Il est possible que lamalabsorption du fructose etdu sorbitolsoitsous estimée. Dansune popu-lation <strong>de</strong> patients souffrant <strong>de</strong> symptômesfonctionnels digestifs (dont leballonnement), Rummessen etGudmard-Hoyer ont montré qu’unemalabsorption du fructose diagnostiquéepar test respiratoire s’observaitchez unsujet sur <strong>de</strong>ux pour une dose<strong>de</strong> fructose <strong>de</strong>25 getchez unsujetsur trois pour une dose inférieure à15 g, certains sujets n’absorbant pasdu tout le fructose [29]. Une malabsorption<strong>de</strong> sorbitol s’observait parallèlementpour une dose <strong>de</strong>sorbitolinférieure à5g et l’administrationcombinée <strong>de</strong> fructose+sorbitol aggravaitlessymptômesfonctionnelsdigestifs[29]. Hyams <strong>de</strong> son côté amontréchez <strong>de</strong>s sujets sains qu’une malabsorption<strong>de</strong> sorbitol peut apparaîtredès une charge <strong>de</strong> 5g et que cettemalabsorption <strong>de</strong>vientsymptomatique(ballonnement,émission accrue<strong>de</strong>gaz)dès10g[30].Maistouteslesétu<strong>de</strong>snesont pas concordantes. Ainsi Nelis etcoll. ontmontréquelafréquence<strong>de</strong>lamalabsorption du fructose etdu sorbitolétait plus gran<strong>de</strong> chez <strong>de</strong>scontrôlesquechez<strong>de</strong>smala<strong>de</strong>sdécrivantun SII et qu’aucune relationn’existait entre l’existence d’unemalabsorption, son importance etlasurvenue<strong>de</strong>symptômes[31].L’intérêt<strong>de</strong> la recherche d’une malabsorptiondu fructose etdu sorbitol aété remisàl’ordre dujour par unessai réaliséspécifiquement chez <strong>de</strong>s patientssouffrant d’un ballonnement fonctionnel:72 %<strong>de</strong>s 36patients avaientune malabsorption <strong>de</strong> ces sucres.L’exclusion <strong>de</strong> ces sucres <strong>de</strong> l’alimentationaconduit àune améliorationsignificative (mala<strong>de</strong>s asymptomatiquesdans 50%<strong>de</strong>s cas) dans 80%<strong>de</strong>s cas [32].La production excessive<strong>de</strong>gazpourraitêtreliée égalementà<strong>de</strong>smodifications<strong>de</strong> lafloreintestinale. Aucours duSII,par rapport àune population témoin,la flore colique se caractérise par unesurreprésentation <strong>de</strong> certainesespècesnon dominantes et une réduction <strong>de</strong>sbifidobactériesausein <strong>de</strong> lafloredominante[33]. La flore colique est parailleurs beaucoupplus instable àtermeque dans une population témoin [34].Ces modifications <strong>de</strong> la flore coliqueparaissentsusceptiblesd’influencerlesprocessus <strong>de</strong> fermentation. D’autrepart,65


• • • • • • • •quelques équipes rapportent qu’unsous-groupe <strong>de</strong> mala<strong>de</strong>s décrivant unSII souffre d’une pullulation bactériennepouvant favoriser unballonnementvia une production accrue <strong>de</strong>gaz au niveau <strong>de</strong> l’intestin grêle [35].Aspects thérapeutiquesLes progrès récents réalisés dans lacompréhension duballonnement<strong>abdominal</strong>nesesontpassoldésjusqu’alorspar <strong>de</strong>s avancées thérapeutiques réellementsignificatives.Atitred’exemple,aucune priseencharge n’existeactuellementpour corriger undysfonctionnement<strong>de</strong>s muscles antérieurs <strong>de</strong> lasangle <strong>abdominal</strong>e. D’autre part, faceàun mala<strong>de</strong> donné, il n’existe pas <strong>de</strong>tests simples <strong>de</strong> routine permettantd’appréhen<strong>de</strong>rlaphysiopathologie dusymptôme. L’approche thérapeutique<strong>de</strong>meure donc empirique.Troisapprochessontproposéesactuellement:<strong>de</strong>s conseils diététiques, untraitement pharmacologique et, danscertaineséquipes,une priseenchargenon médicamenteuse.Sur le plan diététique, recomman<strong>de</strong>raux mala<strong>de</strong>s d’éviter les aliments lesplus fermentescibles (Tableaux Iet II)est un conseil habituel. La démonstrationd’une malabsorption du fructoseet/ou <strong>de</strong> sorbitol rend logique laprescription d’un régime d’exclusion.La prescription <strong>de</strong> fibres, notammentle son, doit être limitée en raison durôle délétèrepotentiel <strong>de</strong>sfibressur letransit <strong>de</strong>s gaz [36].Quels médicaments proposeraux mala<strong>de</strong>s?Les absorbants <strong>de</strong>s gaz, essentiellementàbase <strong>de</strong>charbon, ont une efficacitémédiocre [37]. La siméthiconea par contre fait la preuve d’unecertaine efficacité [38]. Les basesphysiopathologiques ren<strong>de</strong>nt logiqued’essayer d’agir sur le transit <strong>de</strong>s gazpar <strong>de</strong>s prokinétiques, sur la sensibilitéviscérale et sur une éventuellepullulation bactérienne. Les prokinétiquespeuvent être actifs. La néostigmine(maisseulementlors d’une administration<strong>de</strong> 0.5 mg par voieintraveineuse) aobtenu <strong>de</strong> meilleursrésultats que leplacebo dans unessaiT ABLEAU ICLASSEMENT DE DIFFÉRENTS ALIMENTS EN FONCTION DE LEUR CAPACITÉÀPROVOQUER LA PRODUCTION DE GAZ (d’après F. Azpiroz [6])Capacité Élevée Capacité intermédiaire Capacité faible■ Haricot blanc ■ Pomme <strong>de</strong> terre ■ Vian<strong>de</strong>■ Chou <strong>de</strong> Bruxelles ■ Aubergine ■ Volaille■ Oignon ■ Agrumes ■ Poisson■ Céleri ■ Pommes ■ Œuf■ Carotte ■ Pâtisseries ■ Laitue■ Raisin sec ■ Pain ■ Tomate■ Pruneau ■ Avocat■ Banane ■ Brocoli■ Abricot ■ Asperge■ Germe <strong>de</strong> Blé ■ Chou-fleur■ Cerise■ Raisin■ Riz■ Maïs■ Pop-corn■ Noisettes■ Chocolat■■■■■■■■■T ABLEAU IILISTE D’ALIMENTS ÀFAIBLE ET FORTE TENEUR EN FRUCTOSE ET EN SORBITOLPomme, poire, prune, pruneau, raisin, figue, datte.Fruits en boîte.Jus <strong>de</strong> pomme, <strong>de</strong> raisin, <strong>de</strong> poire.Cidre <strong>de</strong>pomme.Confiture diététique ousucrée au jus <strong>de</strong> fruits.Miel.Sirop <strong>de</strong> maïs, sirop d’agave.Boissons gazeuses.Gommes àmâcher sans sucre.contrôlé [39]. Mais les prokinétiquesusuels(dompéridone,métocloprami<strong>de</strong>,érythromycine) n’ont pas été testésdans cette indication. Lors <strong>de</strong> différentsessais thérapeutiques effectuésdans le SII avec constipation, le tégaserod(agoniste <strong>de</strong>s récepteurs 5HT4<strong>de</strong> la sérotonine) aamélioré <strong>de</strong>façonsignificativeleballonnementavecuneamélioration se poursuivant mêmeaprès 3mois <strong>de</strong> traitement [40]. Il estdifficile <strong>de</strong> savoir sicet effet symptomatiquedutégaserod est lié àsespropriétésprokinétiquesouàson effetsur lasensibilitéviscérale. Lesantidépresseurs,notamment tricycliques,actifs àfaible dose sur la sensibilitéviscérale, méritent d’être testés.Comment agir sur la flore?La place d’un traitement antibiotiquedans la prise encharge est une questionactuelle :un antibiotique commele métronidazole (400 mg, 3fois parjour) aété efficace sur la ballonnementenréduisant<strong>de</strong> façon trèssignificativelevolume d’hydrogène et <strong>de</strong>méthane [33]. La rifaximine, antibiotiquepeu absorbable, non encoredisponible en France, aégalementobtenu <strong>de</strong>s résultats intéressants.L’une <strong>de</strong>spistespharmacologiqueslesplus prometteuses est celle <strong>de</strong>sprobiotiques [41]. Les probiotiques sedéfinissent comme <strong>de</strong>s organismesbactériens vivants exerçant <strong>de</strong>s effetsbénéfiquessur l’individuquilesingèrent.Leur mo<strong>de</strong> d’action est incomplètementappréhendé:normalisation<strong>de</strong> la composition <strong>de</strong> la flore? effetimmunomodulateur?effetanti-inflammatoire?effet sur la sensibilité viscérale?Mais plusieurs essais récentsméthodologiquement soli<strong>de</strong>s ont misen évi<strong>de</strong>nce,aucours duSII, quecetteapproche thérapeutique,basée principalementsur l’administration <strong>de</strong>différentessouches<strong>de</strong> Lactobacillesou<strong>de</strong> Bifidobactéries, obtenait <strong>de</strong>s résultatssymptomatiquesindiscutablessurle ballonnement <strong>abdominal</strong> [42, 43].Les approches non médicamenteusesont été <strong>de</strong><strong>de</strong>ux types. L’équipe <strong>de</strong>Manchester amontré que l’hypnosepouvait être bénéfique pour lesmala<strong>de</strong>s, peut être enaméliorant levécudusymptôme [23].Leurs résultats66


• • • • • • • •<strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt àêtre confirmés. L’équipe<strong>de</strong> Barcelone adémontré qu’en cas <strong>de</strong>rétention gazeuse dans le grêle, unexercice physique modéré (pédalagesur un vélo d’intérieur pendant75 minutes avec <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s d’effort<strong>de</strong> 5minutesentrecoupées<strong>de</strong> pério<strong>de</strong>s<strong>de</strong> repos <strong>de</strong> 3minutes) diminuait par<strong>de</strong>ux le volume <strong>de</strong>s gaz retenus [44].ConclusionsLa physiopathologie duballonnement<strong>abdominal</strong>est mieux comprise. Ils’agitàl’évi<strong>de</strong>nce d’une situation multifactorielleavec <strong>de</strong>s anomalies probablementvariables d’un consultant àunautre etune association <strong>de</strong> dysfonctionnementschez unmême mala<strong>de</strong>.Lesymptôme trouveson origine principalementdans <strong>de</strong>s dysfonctionnements<strong>de</strong> l’intestin grêle. Les progrèsthérapeutiquessontencorelimitésmaisle démembrement <strong>de</strong> la physiopathologiedoitconduireàlaréalisation d’essaisthérapeutiques dans <strong>de</strong>s sousgroupes<strong>de</strong>patients mieux caractérisés.Les probiotiques paraissent une <strong>de</strong>soptionsthérapeutiqueslesplus séduisantes.RÉFÉRENCES1. Frexinos J, Denis P, Allemand H,Allouche S, Los F, Bonnelye G. Etu<strong>de</strong><strong>de</strong>scriptive <strong>de</strong>s symptômes fonctionnelsdigestifsdanslapopulationgénéralefrançaise. Gastroenterol Clin Biol1998; 22:785-91.2. 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