Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinrépondit qu’il n’avait pas beaucoup d’influence au iamoun, et ajoutaque le bruit de notre départ s’étant répandu, il avait voulu nous voirauparavant. Ces paroles nous firent espérer que bientôt nouspourrions quitter l’Ourga, mais cet espoir dura peu ; nous apprîmesle soir, par nos conducteurs, que vraisemblablement nous serionsobligés de rester jusqu’au 1 er octobre, afin que nous eussions,comme l’avait dit le gouverneur, le temps de nous remettreentièrement de nos fatigues. Je me plaignis de l’humidité qui altéraitvisiblement nos santés, et de la mauvaise nourriture de notre bétailet de nos bêtes de somme qui appartenaient au gouvernement, etdont j’étais responsable. J’ajoutai que je craignais beaucoup qu’entraversant le p1.128 désert de Gobi, tous ces animaux ne périssent,comme cela était arrivé à la mission, en 1807. Pénétré de la justessede mes observations, le toussoulakhtchi me demanda si nousdésirions que nos bêtes de somme prissent les devants pour trouverune meilleure nourriture, ou si nous voulions partir. Notre réponseunanime fut :— Partir !Les Mongols nous promirent d’y réfléchir.23 septembre. — Après le dîner, nous fîmes une promenade àpied sur le chemin du mai ma tchin, au-delà de la maison du beissé ;nous avions l’intention de suivre les bords de lala ; mais le Mongolqui nous accompagnait nous prévint qu’ils étaient très marécageux.Après avoir passé la demeure du beissé, nous montâmes une collinesur laquelle nous vîmes un soubourgan, ou pyramide sacrée desbouddhistes, érigé par un prince mongol ; son piédestal, de formecarrée, était en pierres brutes liées avec une composition d’argile etde paille. La pyramide était en briques grises, et l’intérieur, qui étaitcreux, avait été rempli de sable et de pierres ; près du soubourgannous rencontrâmes un Mongol, prince du troisième rang, qui vivaiten nomade dans le désert de Gobi. Il était venu à l’Ourga pourrendre hommage au khoutoukhtou ; mais surtout à cause de la mort96

Voyage à Pékinde l’empereur. Tout le monde attendait avec une vive curiosité lespremiers p1.129 actes du nouveau souverain. Ce Mongol nous regardaavec beaucoup d’intérêt ; l’habillement de nos ecclésiastiques parutfixer principalement son attention ; il était surpris de ce que nousparlions couramment le mongol, et de ce que l’archimandrite etl’interprète possédaient parfaitement le mandchou. Ce prince, vêtud’une robe bleue, montait un magnifique cheval noir ; il était suivi decinq domestiques.Du haut de cette colline, la vue plane sur lala, et sur la villedont on découvre les temples brillants. Au sud, s’étend le montKhan-ôla ; au nord, la ville est protégée contre les vents froids parde hautes montagnes ; à l’ouest, on aperçoit la demeure du vang etcelle de l’amban, une quantité de iourtes qui font partie de la ville,de vastes prairies, et à l’horizon, les sommets d’une chaîne demontagnes ; à l’est, des prairies et des montagnes, le Mai ma tchin,et au loin des masses de granit nues. Cette quantité de tentesdestinées à loger les fidèles qui viennent adorer le khoutoukhtou,leurs chevaux et leurs chameaux, répandus çà et là, donnaient unmouvement extraordinaire à ces lieux, qui d’ailleurs présentaientaux yeux l’image d’un désert.Le climat de l’Ourga est très rude ; l’humidité naturelle de cescontrées, entourées de montagnes abondantes en sources, estencore augmentée par le voisinage du mont Khan-ôla, dont lesp1.130cimes colossales dominent la ville au sud, et neutralisent lasalutaire influence des vents chauds. Le canton est tellement froid,que même les plantes potagères souffrent des frimas et des geléesdu matin. Les habitants de l’Ourga sont donc obligés d’avoir recoursaux potagers de Kiakhta, qui sont également une ressource pour lesRusses vivant à la frontière. A deux verstes au-dessous de l’Ourga,on trouve un emplacement qui serait beaucoup plus convenablepour y former un établissement.En revenant sur la rive gauche du Selby, nous passâmes devantla demeure d’Akhaï koung, chef de la police de l’Ourga ; elle était97

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékinrépondit qu’il n’avait pas beaucoup d’influ<strong>en</strong>ce au iamoun, <strong>et</strong> ajoutaque le bruit de notre départ s’étant répandu, il avait voulu nous voirauparavant. Ces paroles nous fir<strong>en</strong>t espérer que bi<strong>en</strong>tôt nouspourrions quitter l’Ourga, mais c<strong>et</strong> espoir dura peu ; nous apprîmesle soir, par nos conducteurs, que vraisemb<strong>la</strong>blem<strong>en</strong>t nous serionsobligés de rester jusqu’au 1 er octobre, afin que nous eussions,comme l’avait dit le gouverneur, le temps de nous rem<strong>et</strong>tre<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t de nos fatigues. Je me p<strong>la</strong>ignis de l’humidité qui altéraitvisiblem<strong>en</strong>t nos santés, <strong>et</strong> de <strong>la</strong> mauvaise nourriture de notre bétail<strong>et</strong> de nos bêtes de somme qui appart<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t au gouvernem<strong>en</strong>t, <strong>et</strong>dont j’étais responsable. J’ajoutai que je craignais beaucoup qu’<strong>en</strong><strong>travers</strong>ant le p1.128 désert de Gobi, tous ces animaux ne périss<strong>en</strong>t,comme ce<strong>la</strong> était arrivé <strong>à</strong> <strong>la</strong> mission, <strong>en</strong> 1807. Pénétré de <strong>la</strong> justessede mes observations, le toussou<strong>la</strong>khtchi me demanda si nousdésirions que nos bêtes de somme priss<strong>en</strong>t les devants pour trouverune meilleure nourriture, ou si nous voulions partir. Notre réponseunanime fut :— Partir !Les Mongols nous promir<strong>en</strong>t d’y réfléchir.23 septembre. — Après le dîner, nous fîmes une prom<strong>en</strong>ade <strong>à</strong>pied sur le chemin du mai ma tchin, au-del<strong>à</strong> de <strong>la</strong> maison du beissé ;nous avions l’int<strong>en</strong>tion de suivre les bords de <strong>la</strong> Tô<strong>la</strong> ; mais le Mongolqui nous accompagnait nous prévint qu’ils étai<strong>en</strong>t très marécageux.Après avoir passé <strong>la</strong> demeure du beissé, nous montâmes une collinesur <strong>la</strong>quelle nous vîmes un soubourgan, ou pyramide sacrée desbouddhistes, érigé par un prince mongol ; son piédestal, de formecarrée, était <strong>en</strong> pierres brutes liées avec une composition d’argile <strong>et</strong>de paille. La pyramide était <strong>en</strong> briques grises, <strong>et</strong> l’intérieur, qui étaitcreux, avait été rempli de sable <strong>et</strong> de pierres ; près du soubourgannous r<strong>en</strong>contrâmes un Mongol, prince du troisième rang, qui vivait<strong>en</strong> nomade dans le désert de Gobi. Il était v<strong>en</strong>u <strong>à</strong> l’Ourga pourr<strong>en</strong>dre hommage au khoutoukhtou ; mais surtout <strong>à</strong> cause de <strong>la</strong> mort96

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