Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinétait entourée d’une palissade et de bouleaux dont la verdurecontrastait avec la blancheur des iourtes. On avait conduit desruisseaux d’eau vive depuis leur source, sur les montagnesvoisines, jusque dans l’intérieur de la cour du château. En général,les Chinois s’efforcent de transporter les dons de la nature jusquedans les villes.Nous prîmes ensuite à gauche, en traversant la prairie etpassant devant le jardin du vang ; il est entouré d’une haie, etressemble beaucoup à un potager. On y voyait de petits étangs, unpuits, des choux et un pavillon délabré p1.122 environné de saules.Deux beaux chevaux y pâturaient.Nous passâmes devant la maison des ambans de l’Ourga ; ellen’est éloignée de celle du vang que d’une demi-lieue, et situéeentre deux bras du Selby. Sur l’un des deux, on a construit un pontassez long pour les piétons et les cavaliers. En général, leshabitations des gouverneurs de l’Ourga ressemblent aux maisonsdes fermiers propriétaires en Europe.Une heure après que nous fûmes rentrés chez nous,l’archimandrite témoigna le désir de profiter du beau temps pour sepromener, avec les autres membres de la mission, sur les bords delala ; mais le bitkhéchi Tchhing refusa de les faire conduire, endonnant pour excuse qu’il n’avait pas la permission officielle duvang. Demit observa que les gens de Péking tenaient extrêmementaux formalités.— Quant à nous autres Mongols, ajouta-t-il, nous nousadressons au vang à tout instant ; n’importe en quel lieu.Puis il entama à ce sujet une discussion avec les Chinois qui finirentpar nous permettre de sortir de la cour.En conséquence, nos cosaques allèrent à la ville, sous laconduite de deux khalgatchi qui furent ensuite bien récompensés deleur peine. Le plus âgé, né dans les steppes, vivait à ses frais à lacour du khoutoukhtou ; l’autre avait p1.123presque l’air d’un92

Voyage à PékinEuropéen. Ils nous apprirent que le khoutoukhtou recevait del’empereur une somme fixe pour subvenir aux frais de sa table. Lestroupeaux de ce pontife-dieu sont sacrés. Les bergers qui lesconduisent ont la faculté de prendre la laine et les peaux des bêtesqui meurent naturellement. Tous les ans, le khoutoukhtou envoieune quantité déterminée de chevaux et de moutons à l’empereur etau Dalaï-lama.21 septembre. — Dans la matinée, les dignitaires mongolsvinrent m’annoncer que les fils du vang étaient disposés à merecevoir aujourd’hui à deux heures. Je partis, accompagné del’inspecteur des bagages, du plus ancien des cosaques, del’interprète, de quatre cosaques, de nos guides et de quelquesMongols. Des gardes-du-corps étaient, comme à notre premièreentrevue, placés à la principale entrée de la demeure du vang.Après avoir passé devant deux portes fermées, nous prîmes àgauche pour traverser une cour étroite qui nous conduisit àl’appartement, ou salle d’étude, fermée par une cloison ; les troisfils aînés du vang nous y attendaient. Ils étaient vêtus en noir ;l’aîné était âgé de trente-deux ans ; le second de vingt-cinq, le plusjeune de vingt-trois.Je présentai mes hommages à ces princes, et, comme c’était lapremière fois que je les voyais, je leur offris six archines de draprouge, six p1.124 archines de casimir bleu, une tabatière avec unmédaillon en bronze, un plateau, des cuillers d’argent, des ciseaux,un couteau, une fourchette, des mouchettes d’acier, avec leurplateau, d’un travail fini, dix paires de bottes brodées de Kazan,deux sacs en maroquin pour le tabac à fumer, deux pots depommade parfumée et deux flacons d’odeur. A ces présents,l’archimandrite avait joint des verreries et des cristaux. Les agassy(princes) reçurent ces présents avec la plus grande satisfaction, etdirent fort obligeamment que venant de si loin, nous nous étionsdonné trop de peine à transporter ces objets. Ils me firent prendreplace vis-à-vis d’eux. On servit à chacun de nous une tasse de thé93

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> PékinEuropé<strong>en</strong>. Ils nous apprir<strong>en</strong>t que le khoutoukhtou recevait del’empereur une somme fixe pour subv<strong>en</strong>ir aux frais de sa table. Lestroupeaux de ce pontife-dieu sont sacrés. Les bergers qui lesconduis<strong>en</strong>t ont <strong>la</strong> faculté de pr<strong>en</strong>dre <strong>la</strong> <strong>la</strong>ine <strong>et</strong> les peaux des bêtesqui meur<strong>en</strong>t naturellem<strong>en</strong>t. Tous les ans, le khoutoukhtou <strong>en</strong>voieune quantité déterminée de chevaux <strong>et</strong> de moutons <strong>à</strong> l’empereur <strong>et</strong>au Da<strong>la</strong>ï-<strong>la</strong>ma.21 septembre. — Dans <strong>la</strong> matinée, les dignitaires mongolsvinr<strong>en</strong>t m’annoncer que les fils du vang étai<strong>en</strong>t disposés <strong>à</strong> merecevoir aujourd’hui <strong>à</strong> deux heures. Je partis, accompagné del’inspecteur des bagages, du plus anci<strong>en</strong> des cosaques, del’interprète, de quatre cosaques, de nos guides <strong>et</strong> de quelquesMongols. Des gardes-du-corps étai<strong>en</strong>t, comme <strong>à</strong> notre première<strong>en</strong>trevue, p<strong>la</strong>cés <strong>à</strong> <strong>la</strong> principale <strong>en</strong>trée de <strong>la</strong> demeure du vang.Après avoir passé devant deux portes fermées, nous prîmes <strong>à</strong>gauche pour <strong>travers</strong>er une cour étroite qui nous conduisit <strong>à</strong>l’appartem<strong>en</strong>t, ou salle d’étude, fermée par une cloison ; les troisfils aînés du vang nous y att<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t. Ils étai<strong>en</strong>t vêtus <strong>en</strong> noir ;l’aîné était âgé de tr<strong>en</strong>te-deux ans ; le second de vingt-cinq, le plusjeune de vingt-trois.Je prés<strong>en</strong>tai mes hommages <strong>à</strong> ces princes, <strong>et</strong>, comme c’était <strong>la</strong>première fois que je les voyais, je leur offris six archines de draprouge, six p1.124 archines de casimir bleu, une tabatière avec unmédaillon <strong>en</strong> bronze, un p<strong>la</strong>teau, des cuillers d’arg<strong>en</strong>t, des ciseaux,un couteau, une fourch<strong>et</strong>te, des mouch<strong>et</strong>tes d’acier, avec leurp<strong>la</strong>teau, d’un travail fini, dix paires de bottes brodées de Kazan,deux sacs <strong>en</strong> maroquin pour le tabac <strong>à</strong> fumer, deux pots depommade parfumée <strong>et</strong> deux f<strong>la</strong>cons d’odeur. A ces prés<strong>en</strong>ts,l’archimandrite avait joint des verreries <strong>et</strong> des cristaux. Les agassy(princes) reçur<strong>en</strong>t ces prés<strong>en</strong>ts avec <strong>la</strong> plus grande satisfaction, <strong>et</strong>dir<strong>en</strong>t fort obligeamm<strong>en</strong>t que v<strong>en</strong>ant de si loin, nous nous étionsdonné trop de peine <strong>à</strong> transporter ces obj<strong>et</strong>s. Ils me fir<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>drep<strong>la</strong>ce vis-<strong>à</strong>-vis d’eux. On servit <strong>à</strong> chacun de nous une tasse de thé93

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