Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à PékinDombo khoutoukhtoû Ghéghèn.19 septembre. — Le bitkhéchi et le bochko, nos conducteurs,qui allaient au tribunal ou yamoun de l’Ourga, vinrent me voir àsept heures du matin pour savoir ce que nous désirions obtenir duvang pour la continuation de notre voyage. Je demandai :1° La fourniture à chaque campement que nous rencontrerionssur notre route, depuis l’Ourga jusqu’à Khalgan, de quatre iourtes,de bois et d’eau ; ce qui lui avait été accordé depuis Kiakhta jusqu’àl’Ourga ;2° La faculté de laisser jusqu’à notre retour, sous la garde dudzargoutchi, une partie des vivres de nos cosaques, consistant enbiscuits ;3° La permission d’être présenté au khoutoukhtou, faveur quiavait été accordée aux inspecteurs des missions précédentes ; et, sicela p1.110 n’était pas possible, de me permettre de présenter meshommages au chandzab, premier directeur des affaires dukhoutoukhtou. Dans le cas où cette dernière requête ne serait pasjugée admissible, je demandai à pouvoir, ainsi que les étudiants etnos cosaques, entrer librement dans l’Ourga.A dix heures du matin, on nous apporta les présents que le vanget l’amban envoyaient au chef et aux autres membres de lamission, en retour de ceux que nous leur avions faits. Telles sont,chez les Asiatiques, les conditions des liens d’amitié et de politesse.La première démarche, pour faire connaissance avec quelqu’un,doit être accompagnée de présents ; chacun s’empresse alors deprouver sa reconnaissance par un don, ne fût-ce qu’une bagatelle.Ovide dit avec raison : Vulgus utilitate amicitiam probat : c’estd’après l’intérêt que le peuple apprécie l’amitié. Les présents duvang et de l’amban consistaient en pièces de soieries de la Chine :c’était du satin bleu, et du taffetas broché. Je fis des cadeaux auxporteurs.84

Voyage à PékinUne demi-heure après, le bitkhéchi et le bochko, en revenant dutribunal, entrèrent dans ma iourte, où se trouvait le chef de lamission ; voici les réponses qu’ils rapportaient à nos demandes :1° Le vang, siégeant au yamoun, refusait de nous accorder lesiourtes parce qu’elles n’avaient p1.111 pas été fournies auparavant. Ilobservait d’ailleurs que la mission voyageait pour ses propresaffaires et à ses frais.Nos conducteurs, remarquant notre mécontentement à cesparoles, et pensant, d’après l’observation de l’archimandrite, quenous souffririons extrêmement du froid dans le désert de Gobi,nous tranquillisèrent en nous faisant espérer qu’ils pourraientnous procurer deux iourtes, du chauffage et de l’eau.2° Je ne pouvais être présenté au khoutoukhtou parce que cepontife était trop fatigué du long voyage qu’il venait de terminer,pendant lequel il avait donné sa bénédiction à plus de cent millefidèles.3° Quant aux biscuits, nous pouvions, nous-mêmes prendre desarrangements avec des marchands du Mai ma tchin de l’Ourga.A la fin de la soirée, Idam vint me voir. Quoiqu’il ne se fût pastrouvé avec le vang et l’amban quand il fut question devant eux denos demandes, cependant, comme il avait eu un entretien avec lepremier, pour d’autres affaires, il me donna l’explication desréponses.Le vang n’avait ni le pouvoir ni le droit d’ordonner qu’on nousfournît des iourtes jusqu’à Khalgan, d’abord, parce que nousdevions voyager par un chemin sur lequel il n’y avait pas destations fixes ; ensuite, parce que son autorité, p1.112 commegouverneur général des Khalkha, ne s’étendait pas au-delà duterrain voisin de la frontière russe. Idam nous assura quenéanmoins nous ne manquerions pas de iourtes en route. Quant àl’entrevue avec le khoutoukhtou Gheghèn, il nous dit qu’elle n’étaitpas défendue aux étrangers ; mais, ajouta Idam, les Russes savent85

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> PékinDombo khoutoukhtoû Ghéghèn.19 septembre. — Le bitkhéchi <strong>et</strong> le bochko, nos conducteurs,qui al<strong>la</strong>i<strong>en</strong>t au tribunal ou yamoun de l’Ourga, vinr<strong>en</strong>t me voir <strong>à</strong>sept heures du matin pour savoir ce que nous désirions obt<strong>en</strong>ir duvang pour <strong>la</strong> continuation de notre voyage. Je demandai :1° La fourniture <strong>à</strong> chaque campem<strong>en</strong>t que nous r<strong>en</strong>contrerionssur notre route, depuis l’Ourga jusqu’<strong>à</strong> Khalgan, de quatre iourtes,de bois <strong>et</strong> d’eau ; ce qui lui avait été accordé depuis Kiakhta jusqu’<strong>à</strong>l’Ourga ;2° La faculté de <strong>la</strong>isser jusqu’<strong>à</strong> notre r<strong>et</strong>our, sous <strong>la</strong> garde dudzargoutchi, une partie des vivres de nos cosaques, consistant <strong>en</strong>biscuits ;3° La permission d’être prés<strong>en</strong>té au khoutoukhtou, faveur quiavait été accordée aux inspecteurs des missions précéd<strong>en</strong>tes ; <strong>et</strong>, sice<strong>la</strong> p1.110 n’était pas possible, de me perm<strong>et</strong>tre de prés<strong>en</strong>ter meshommages au chandzab, premier directeur des affaires dukhoutoukhtou. Dans le cas où c<strong>et</strong>te dernière requête ne serait pasjugée admissible, je demandai <strong>à</strong> pouvoir, ainsi que les étudiants <strong>et</strong>nos cosaques, <strong>en</strong>trer librem<strong>en</strong>t dans l’Ourga.A dix heures du matin, on nous apporta les prés<strong>en</strong>ts que le vang<strong>et</strong> l’amban <strong>en</strong>voyai<strong>en</strong>t au chef <strong>et</strong> aux autres membres de <strong>la</strong>mission, <strong>en</strong> r<strong>et</strong>our de ceux que nous leur avions faits. Telles sont,chez les Asiatiques, les conditions des li<strong>en</strong>s d’amitié <strong>et</strong> de politesse.La première démarche, pour faire connaissance avec quelqu’un,doit être accompagnée de prés<strong>en</strong>ts ; chacun s’empresse alors deprouver sa reconnaissance par un don, ne fût-ce qu’une bagatelle.Ovide dit avec raison : Vulgus utilitate amicitiam probat : c’estd’après l’intérêt que le peuple apprécie l’amitié. Les prés<strong>en</strong>ts duvang <strong>et</strong> de l’amban consistai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> pièces de soieries de <strong>la</strong> <strong>Chine</strong> :c’était du satin bleu, <strong>et</strong> du taff<strong>et</strong>as broché. Je fis des cadeaux auxporteurs.84

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