Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékintrès éloignée de la Russie. Mes réponses furent analogues auxcirconstances et à ma position. Les Mongols me dirent ensuite que,depuis longtemps, les Anglais n’avaient pas apporté de tribut aubogdo-khan ; que, par suite d’événements qui avaient excité sonmécontentement, l’empereur défunt avait, quatre ans auparavant,renvoyé leur ambassadeur de sa maison de plaisance, voisine dePéking, à l’heure même qu’il avait fixée pour son audience.A quatre heures après-midi, un bruit discordant de tambours etde cors se fit entendre : nous p1.086 apprîmes que c’était laprocession des lama, autour du temple du Gheghen, qui a lieu tousles jours, et qui est accompagnée d’un concours nombreux defidèles.17 septembre. — La matinée fut froide ; il tomba un peu deneige : les hauteurs du mont Gountoûi en étaient couvertes. A huitheures, le térigoun Demit et le zakirokhtchi vinrent nous annoncerque nous pouvions prendre des chevaux de poste pour aller rendrevisite au vang et à l’amban. Deux cents chevaux de poste sontentretenus à l’Ourga, aux frais des khan les plus proches, c’est-àdiredu Touchétou et du Tsetsenkhan, et cent par les chabi.D’ailleurs le vang avait ordonné de nous fournir des chevaux toutesles fois que nous en aurions besoin, pour ménager les nôtres, quiavaient encore un assez long voyage à faire.Un instant après, le fils cadet d’Idam vint prendre congé denous. Je lui fis don, pour son frère aîné, d’une paire de rasoirs ; undes membres de la mission lui fit présent d’un bon cheval. Nousreçûmes encore la visite des trois fils de Demit. Le second, âgé dequinze ans, était destiné, à l’état ecclésiastique. Ils avaient l’airmodeste, le teint frais, mais basané, et portaient des vêtementstrès riches. On donna deux mouchoirs de soie aux deux plusjeunes. Ensuite le térigoun nous présenta son petit-fils, qui étaitp1.087placé auprès des fils du vang, et qui reçut également uncadeau. Tous ces petits présents, assez souvent répétés, quoique68

Voyage à Pékinde peu de valeur, avaient pour but de prévenir les désirs tacites detous ces gens qui venaient nous voir : il était bon, en témoignantdes égards à tout ce monde, de prévenir les difficultés quipourraient s’opposer à la continuation de notre voyage. C’estpourquoi il nous parut nécessaire de gagner les personnes quiapprochaient le plus du vang.A dix heures, le bitkhéchi Tchhing, le bochko Ourghéntaï et lesdeux bitkhéchi de l’Ourga vinrent nous inviter à nous rendre auprèsdu vang et de l’amban. Une voiture était préparée pourl’archimandrite et le hiéromonaque Benjamin, une autre pour lehiéromonaque Daniel et le hiérodiacre Israël. C’est dans cettedernière qu’étaient les présents. L’habitation du vang était à peuprès à un verste dans le sud-ouest.Douze cosaques, montés sur des chevaux mongols, ets’avançant deux à deux, sous le commandement du plus ancien,ouvraient le cortège ; je venais ensuite, ayant d’un côté de moncheval l’inspecteur du bagage, et de l’autre l’interprète ; jeprécédais les voitures de nos ecclésiastiques, accompagné desétudiants et des autres prêtres ; la marche était fermée par unsotnik, ou centenier, suivi de deux cosaques. Les fonctionnairespublics de l’Ourga marchaient en avant de la p1.088 troupe, et sur lescôtés, nos conducteurs et les autres employés avec leur suite. Ladifférence de physionomies et de costumes entre les Mongols etnous, la dissemblance même de nos chevaux donnaient à cettemarche un caractère singulier qui n’était pas dépourvu d’intérêt :d’un côté, c’étaient les panaches blancs des bonnets de noscosaques qui se balançaient en l’air, leurs ceintures vernissées etles lames de leurs sabres qui réfléchissaient les rayons du soleil ;de l’autre, les robes des Mongols, en satin de couleurs éclatantes,et les rubans de leurs bonnets flottaient au gré du vent.Arrivés à la demeure du vang, qui était très modeste et construiten bois, à la manière chinoise, nous mîmes pied à terre et nousentrâmes dans la cour. La porte était gardée par vingt gardes du69

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékintrès éloignée de <strong>la</strong> Russie. Mes réponses fur<strong>en</strong>t analogues auxcirconstances <strong>et</strong> <strong>à</strong> ma position. Les Mongols me dir<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite que,depuis longtemps, les Ang<strong>la</strong>is n’avai<strong>en</strong>t pas apporté de tribut aubogdo-khan ; que, par suite d’événem<strong>en</strong>ts qui avai<strong>en</strong>t excité sonmécont<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t, l’empereur défunt avait, quatre ans auparavant,r<strong>en</strong>voyé leur ambassadeur de sa maison de p<strong>la</strong>isance, voisine de<strong>Péking</strong>, <strong>à</strong> l’heure même qu’il avait fixée pour son audi<strong>en</strong>ce.A quatre heures après-midi, un bruit discordant de tambours <strong>et</strong>de cors se fit <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre : nous p1.086 apprîmes que c’était <strong>la</strong>procession des <strong>la</strong>ma, autour du temple du Ghegh<strong>en</strong>, qui a lieu tousles jours, <strong>et</strong> qui est accompagnée d’un concours nombreux defidèles.17 septembre. — La matinée fut froide ; il tomba un peu d<strong>en</strong>eige : les hauteurs du mont Gountoûi <strong>en</strong> étai<strong>en</strong>t couvertes. A huitheures, le térigoun Demit <strong>et</strong> le zakirokhtchi vinr<strong>en</strong>t nous annoncerque nous pouvions pr<strong>en</strong>dre des chevaux de poste pour aller r<strong>en</strong>drevisite au vang <strong>et</strong> <strong>à</strong> l’amban. Deux c<strong>en</strong>ts chevaux de poste sont<strong>en</strong>tr<strong>et</strong><strong>en</strong>us <strong>à</strong> l’Ourga, aux frais des khan les plus proches, c’est-<strong>à</strong>diredu Touchétou <strong>et</strong> du Ts<strong>et</strong>s<strong>en</strong>khan, <strong>et</strong> c<strong>en</strong>t par les chabi.D’ailleurs le vang avait ordonné de nous fournir des chevaux toutesles fois que nous <strong>en</strong> aurions besoin, pour ménager les nôtres, quiavai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core un assez long voyage <strong>à</strong> faire.Un instant après, le fils cad<strong>et</strong> d’Idam vint pr<strong>en</strong>dre congé d<strong>en</strong>ous. Je lui fis don, pour son frère aîné, d’une paire de rasoirs ; undes membres de <strong>la</strong> mission lui fit prés<strong>en</strong>t d’un bon cheval. Nousreçûmes <strong>en</strong>core <strong>la</strong> visite des trois fils de Demit. Le second, âgé dequinze ans, était destiné, <strong>à</strong> l’état ecclésiastique. Ils avai<strong>en</strong>t l’airmodeste, le teint frais, mais basané, <strong>et</strong> portai<strong>en</strong>t des vêtem<strong>en</strong>tstrès riches. On donna deux mouchoirs de soie aux deux plusjeunes. Ensuite le térigoun nous prés<strong>en</strong>ta son p<strong>et</strong>it-fils, qui étaitp1.087p<strong>la</strong>cé auprès des fils du vang, <strong>et</strong> qui reçut égalem<strong>en</strong>t uncadeau. Tous ces p<strong>et</strong>its prés<strong>en</strong>ts, assez souv<strong>en</strong>t répétés, quoique68

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