Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékincaractères d’une grandeur colossale, en pierres blanches et enlangue tibétaine. Nos conducteurs mongols nous dirent qu’ilscontenaient la célèbre prière Um ma ni bat me khom.Le soleil, était couché lorsque nous arrivâmes à l’Ourga dans lacour russe, située à l’est de la résidence du Gheghen-khoutoukhtou,et à deux verstes de la rive droite de lala. L’Ourga consiste eniourtes ; la soirée étant nébuleuse, nous ne l’aperçûmes qu’à ladistance de trois verstes. Nous en avions parcouru vingt-cinq dansla journée.Les sentinelles mongoles, armées d’arcs et de flèches, quigardaient les portes, retinrent le peuple, qui se rassemblait en foulepour voir les voyageurs russes. Notre logement, comme toutes leshabitations de l’Ourga, était entouré d’une palissade en pieux ;dans la première cour, il y avait une tente pour la garde ; dans laseconde, on avait placé pour nous quatre iourtes très spacieuses,derrière lesquelles se trouvait une petite maison chinoise,composée de deux chambres ; dans une autre cour à droite, onavait posé la iourte du toussoulakhtchi, et à gauche, deuxsemblables pour le bitkhéchi et le bochko. La première ported’entrée était assez large, mais la seconde était si étroite que nosbagages ne p1.080 purent passer ; il fallut arracher une partie de lapalissade, avec la permission de deux zakirokhtchi, ou officiers.Alors nos seize chariots entrèrent, avec assez de peine, dans ladeuxième cour. Une partie du bagage fut portée dans la petitemaison qu’avait habitée la mission russe, en 1807 et 1808, et quiétait passablement délabrée.Le bochko Ourghentàï vint dans la cour, à la rencontre de laMission. Le soir, je reçus dans la iourte la visite du toussoulakhtchiIdam et du zakirokhtchi Darma dzap, inspecteur de notre cour :tous ces officiers étaient vêtus de blanc, à cause du deuil.@64

Voyage à PékinCHAPITRE IIISéjour à l’Ourga@16 septembre. — p1.081 Pendant la nuit, le thermomètremarqua six degrés au-dessous de zéro ; à huit heures, il tomba dela neige fondue.A dix heures du matin, le dzargoutchi Hoai vint du Mai ma tchinde l’Ourga, de la part du vang et de l’amban, nous complimenter,l’archimandrite et moi, sur notre heureuse arrivée. Nos conducteursl’amenèrent. Il était accompagné de deux bitkhéchi mandchous,membres du yamoun ou tribunal de l’Ourga, et d’un autrefonctionnaire public. Hoai et les deux premiers étaient vêtus derobe bleu foncé, dont la coupe ressemble beaucoup à celle del’habit russe ; ils portaient par-dessus une robe blanche de deuil etune magouaztsi, ou demi-pelisse de peau d’agneau, à largesmanches, la fourrure en dehors. Ces personnages étaientaccompagnés d’une suite nombreuse de domestiques. Ilss’entretinrent avec nous en langue mongole, par le secours denotre interprète, et après s’être informés si notre voyage deKhiakhta à l’Ourga avait été heureux, ils nous p1.082 demandèrent sinous comptions faire un long séjour à l’Ourga. Je répondis que,craignant des retards, et vu la saison avancée, nous y resterions auplus quatre ou cinq jours. Ils répliquèrent fort obligeamment, ennous invitant à prendre le temps nécessaire pour nous reposer. Jeremis la décision de cette affaire au vang et à l’amban, et je réitéraià nos conducteurs mes remercîments des soins et des politessesqu’ils m’avaient témoignés en route. Les dignitaires mandchous nemanquèrent pas de nous apprendre que leur Houangti s’était élevéaux cieux. Je leur témoignai mes regrets de la perte d’un empereuraussi vertueux, en leur donnant l’espoir que les bienfaits de sondigne successeur viendraient bientôt consoler le peuple. Quand ils65

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékincaractères d’une grandeur colossale, <strong>en</strong> pierres b<strong>la</strong>nches <strong>et</strong> <strong>en</strong><strong>la</strong>ngue tibétaine. Nos conducteurs mongols nous dir<strong>en</strong>t qu’ilscont<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t <strong>la</strong> célèbre prière Um ma ni bat me khom.Le soleil, était couché lorsque nous arrivâmes <strong>à</strong> l’Ourga dans <strong>la</strong>cour russe, située <strong>à</strong> l’est de <strong>la</strong> résid<strong>en</strong>ce du Ghegh<strong>en</strong>-khoutoukhtou,<strong>et</strong> <strong>à</strong> deux verstes de <strong>la</strong> rive droite de <strong>la</strong> Tô<strong>la</strong>. L’Ourga consiste <strong>en</strong>iourtes ; <strong>la</strong> soirée étant nébuleuse, nous ne l’aperçûmes qu’<strong>à</strong> <strong>la</strong>distance de trois verstes. Nous <strong>en</strong> avions parcouru vingt-cinq dans<strong>la</strong> journée.Les s<strong>en</strong>tinelles mongoles, armées d’arcs <strong>et</strong> de flèches, quigardai<strong>en</strong>t les portes, r<strong>et</strong>inr<strong>en</strong>t le peuple, qui se rassemb<strong>la</strong>it <strong>en</strong> foulepour voir les voyageurs russes. Notre logem<strong>en</strong>t, comme toutes leshabitations de l’Ourga, était <strong>en</strong>touré d’une palissade <strong>en</strong> pieux ;dans <strong>la</strong> première cour, il y avait une t<strong>en</strong>te pour <strong>la</strong> garde ; dans <strong>la</strong>seconde, on avait p<strong>la</strong>cé pour nous quatre iourtes très spacieuses,derrière lesquelles se trouvait une p<strong>et</strong>ite maison chinoise,composée de deux chambres ; dans une autre cour <strong>à</strong> droite, onavait posé <strong>la</strong> iourte du toussou<strong>la</strong>khtchi, <strong>et</strong> <strong>à</strong> gauche, deuxsemb<strong>la</strong>bles pour le bitkhéchi <strong>et</strong> le bochko. La première ported’<strong>en</strong>trée était assez <strong>la</strong>rge, mais <strong>la</strong> seconde était si étroite que nosbagages ne p1.080 pur<strong>en</strong>t passer ; il fallut arracher une partie de <strong>la</strong>palissade, avec <strong>la</strong> permission de deux zakirokhtchi, ou officiers.Alors nos seize chariots <strong>en</strong>trèr<strong>en</strong>t, avec assez de peine, dans <strong>la</strong>deuxième cour. Une partie du bagage fut portée dans <strong>la</strong> p<strong>et</strong>itemaison qu’avait habitée <strong>la</strong> mission russe, <strong>en</strong> 1807 <strong>et</strong> 1808, <strong>et</strong> quiétait passablem<strong>en</strong>t dé<strong>la</strong>brée.Le bochko Ourgh<strong>en</strong>t<strong>à</strong>ï vint dans <strong>la</strong> cour, <strong>à</strong> <strong>la</strong> r<strong>en</strong>contre de <strong>la</strong>Mission. Le soir, je reçus dans <strong>la</strong> iourte <strong>la</strong> visite du toussou<strong>la</strong>khtchiIdam <strong>et</strong> du zakirokhtchi Darma dzap, inspecteur de notre cour :tous ces officiers étai<strong>en</strong>t vêtus de b<strong>la</strong>nc, <strong>à</strong> cause du deuil.@64

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