Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

Voyage à PékinJusqu’à Koui, première station, je fus accompagné par un dzanghinet dix Mongols, armés d’arcs et de flèches ; ce qui était un honneurextraordinaire. A onze heures, il tomba une forte pluie ; lelendemain, il y eut un brouillard épais. Les montagnes et les valléesvoisines des rives du Bourgoultàï étaient tapissées de fleurs etd’une belle verdure ; ce que nous n’avions pas observé au sud del’Ourga. Les monts de Narin, couverts de bouleaux, abondent enfraises. Les Mongols ne font pas plus d’usage de ce fruit que deplantes potagères.Nous rencontrâmes beaucoup de femmes mongoles dans deschariots ; elles allaient adorer le p2.434 Ghéghén koutoukhtou. Versle soir, nous vîmes passer des chariots chinois, attelés de bœufs etchargés de cochons, achetés à Kiakhta, et destinés pour l’Ourga, oùla chair de ces animaux est très recherchée par les Mandchoux etles Chinois. Les Mongols préfèrent la chair de mouton.Le 21 juillet, il y eut encore du brouillard, mais moins épaisque la veille ; la rosée était abondante et froide ; nous arrivâmes àKhountsàl ; le lendemain, à Khorimtoù.L’insouciance des Mongols est cause que les terres fertiles desenvirons du mont Noïn oola, éloigné de dix verstes de Khountsàl, nesont pas cultivées. Le foin que ce canton fournit en abondancepourrait prévenir les pertes immenses en bestiaux que ces peupleséprouvent pendant l’hiver, quand la terre est couverte de neige. Ilsen avaient essuyées de très grandes l’hiver dernier ; les chevauxsupportent assez bien le froid. Sur trois cents moutons, il n’en étaitresté à plusieurs propriétaires que trente.Le Borò est poissonneux ; on y pèche surtout le salmo lenoc. Lescampagnes voisines abondent en cailles ; on voit dans le plaine, àdroite de cette rivière, des traces de champs labourés, entourés depetits fossés, qui, probablement, servirent de canaux pour lesarroser. Quand nous demandâmes pourquoi ces champs avaient étép2.435abandonnés, les Mongols nous répondirent :620