Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinroute ; à trois heures de l’après-midi, on fit halte à la station deBòroldji (trente verstes).Pendant cinq verstes, on traversa la steppe vers l’ouest, avantd’arriver à la grande route, qui incline vers le nord et aboutit à lagrande plaine p2.396 de Tamtchin talà ; le terrain est couvert degravier, et entremêlé de sable et de pierres de couleur, quiressemblaient à des pierres à feu ; on aurait dit d’un ouvrage fait àmain d’homme. Au douzième verste, nous vîmes des hauteurs,nommées par les Mogols Taboùn tologoï (cinq collines), d’après leurnombre. Huit verstes plus loin, s’élève le Saïn touchétou oola (bonsoutien), montagne de sable qui traverse la route. Des troupeauxnombreux de chameaux et de très beaux chevaux, appartenant autaïdzi Namtdjil, y paissaient. Les autres dix verstes se font dans laplaine ; la station est au pied de coteaux s’étendant de l’est àl’ouest. Dans le voisinage, il y a deux puits.Une foule de curieux s’était rassemblée autour de ma iourte ; ily avait parmi eux le taïdzi Namdjil, jeune homme de trente ans,extraordinairement gras ; ce qui est rare et passe pour unedifformité chez les Mongols. Les chefs de la station nous dirent qu’ilétait très riche, et l’on regardait ses chevaux comme les meilleurset les plus beaux de toute la bannière.Un pauvre taïdzi de la cinquième classe, descendant de princes,habite le voisinage, il n’existe que par la chasse. Les renards jauneset les loups sont très communs dans ce canton.Le lendemain, nous parvînmes au puits de Dzamyïn khoudouk,situé près de la route (vingt-un verstes).p2.397Pendant quinze verstes, la route avait été graveleuse etunie. Les steppes de cette région sont absolument stériles ; il n’y ani herbes, ni puits, et par conséquent on n’y rencontre pasd’habitations. Nous descendîmes ensuite dans une vallée profonde,par un coteau roide et argileux, nommé Naratoù (du soleil) ; il peutêtre regardé comme le rivage d’un vaste lac. Ses éboulements ont594

Voyage à Pékinformé de grands tas d’argiles et de pierres, qui s’élèvent en formede hautes tours. La vallée est couverte de collines argileuses surlesquelles croît la boùdourgoùna, le robinia pygmæa et le tamarisc.Nous parcourûmes quatre verstes à travers ces collines, au-delà duDzamyïn boulak, ruisseau salé, très fangeux, qui répand une odeurde soufre et dont la surface était couverte de canards sauvages ;nous fîmes les deux derniers verstes, en franchissant un coteaud’argile blanchâtre ; nos iourtes étaient près d’un puits.Le vent de nord-ouest souffla toute la journée avec tant deviolence, qu’il avait déchiré notre halte précédente une de nosiourtes ; il dessécha l’herbe qui, depuis le printemps, avait atteintune hauteur de trois pouces. Depuis cinq stations, nous netrouvions plus de bons pâturages ; nos bestiaux en souffraientbeaucoup.Vers le soir, une caravane mongole de quarante chameaux quitransportait de l’Ourga à Khalgan des marchandises de Kiakhta,s’arrêta en face de p2.398 nos iourtes. Les chameaux étaientextrêmement maigres, et nous apprîmes avec le plus grand regretque les lieux que nous allions parcourir étaient entièrementdépourvus de pâturages.13 juin. — La chaleur fut accablante ; un vent du midi s’élevavers le soir ; le ciel se couvrit à l’ouest de nuages, qui nousfaisaient espérer de la pluie. Vain espoir !Le lendemain, au lever du soleil, le froid était piquant ; le tempsun peu couvert. Bientôt le soleil, en se levant, rendit la chaleur àl’atmosphère. Heureusement l’air fut rafraîchi par un vent de sudouest.On partit à sept heures du matin, on traversa une steppegraveleuse et unie. Au bout de huit verstes, on trouva le montKharàtou (à voir de loin) ; assez loin du chemin, il y avait desiourtes éparses, entourées de bestiaux, et surtout de chameaux. Asept verstes plus loin, nous descendîmes dans une profonde vallée,595

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékinformé de grands tas d’argiles <strong>et</strong> de pierres, qui s’élèv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> formede hautes tours. La vallée est couverte de collines argileuses surlesquelles croît <strong>la</strong> boùdourgoùna, le robinia pygmæa <strong>et</strong> le tamarisc.Nous parcourûmes quatre verstes <strong>à</strong> <strong>travers</strong> ces collines, au-del<strong>à</strong> duDzamyïn bou<strong>la</strong>k, ruisseau salé, très fangeux, qui répand une odeurde soufre <strong>et</strong> dont <strong>la</strong> surface était couverte de canards sauvages ;nous fîmes les deux derniers verstes, <strong>en</strong> franchissant un coteaud’argile b<strong>la</strong>nchâtre ; nos iourtes étai<strong>en</strong>t près d’un puits.Le v<strong>en</strong>t de nord-ouest souff<strong>la</strong> toute <strong>la</strong> journée avec tant deviol<strong>en</strong>ce, qu’il avait déchiré notre halte précéd<strong>en</strong>te une de nosiourtes ; il dessécha l’herbe qui, depuis le printemps, avait atteintune hauteur de trois pouces. Depuis cinq stations, nous n<strong>et</strong>rouvions plus de bons pâturages ; nos bestiaux <strong>en</strong> souffrai<strong>en</strong>tbeaucoup.Vers le soir, une caravane mongole de quarante chameaux quitransportait de l’Ourga <strong>à</strong> Khalgan des marchandises de Kiakhta,s’arrêta <strong>en</strong> face de p2.398 nos iourtes. Les chameaux étai<strong>en</strong>textrêmem<strong>en</strong>t maigres, <strong>et</strong> nous apprîmes avec le plus grand regr<strong>et</strong>que les lieux que nous allions parcourir étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>tdépourvus de pâturages.13 juin. — La chaleur fut accab<strong>la</strong>nte ; un v<strong>en</strong>t du midi s’élevavers le soir ; le ciel se couvrit <strong>à</strong> l’ouest de nuages, qui nousfaisai<strong>en</strong>t espérer de <strong>la</strong> pluie. Vain espoir !Le l<strong>en</strong>demain, au lever du soleil, le froid était piquant ; le tempsun peu couvert. Bi<strong>en</strong>tôt le soleil, <strong>en</strong> se levant, r<strong>en</strong>dit <strong>la</strong> chaleur <strong>à</strong>l’atmosphère. Heureusem<strong>en</strong>t l’air fut rafraîchi par un v<strong>en</strong>t de sudouest.On partit <strong>à</strong> sept heures du matin, on <strong>travers</strong>a une steppegraveleuse <strong>et</strong> unie. Au bout de huit verstes, on trouva le montKhar<strong>à</strong>tou (<strong>à</strong> voir de loin) ; assez loin du chemin, il y avait desiourtes éparses, <strong>en</strong>tourées de bestiaux, <strong>et</strong> surtout de chameaux. Asept verstes plus loin, nous desc<strong>en</strong>dîmes dans une profonde vallée,595

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