Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

Voyage à PékinLa grande chaleur avait entièrement desséché l’herbe descollines, Nous nous vîmes entourés d’une foule de curieux, dontl’extérieur annonçait une grande pauvreté. Un lama de soixante-dixans nous demanda l’aumône ; on lui offrit un morceau de thé, enbriques ; il voulait de l’argent.Le soir, nous arrivâmes à Dzamyïn oussou, ou Tsagan-obò(vingt verstes). Grand orage et pluie très forte.Les montagnes offraient de bons pâturages dans des lieux qui,l’année précédente, avaient été brûlés à l’approche, du printemps,comme cela se pratique dans l’Ukraine, en Bessarabie, chez lesBachkirs et dans les steppes Kirghiz. Nous vîmes p2.386 çà et là dulin sauvage ; assez souvent des troupeaux de chèvres sauvages. Leterrain de ces cantons est hérissé de montagnes qui sontentrecoupées de vallées ; les unes, ouvertes, les autres fermées.Les steppes mongoles sont en général pierreuses ; le sol estgraveleux et mêlé avec du sable. La beauté des pâturages nous fitdésirer de rester quelque temps à Dzamyïn oussou. Mais, leskoundoui des Tsakhar, nous ayant appris, que les environs étaientdépourvus des moyens de fournir à l’entretien du bitkhéchi, dubochko et de leur suite, nous changeâmes de résolution. Le 1 er juin,à midi, une forte pluie inonda la vallée où nous étions, et pénétrajusque dans nos iourtes, qui n’étaient couvertes que de vieuxfeutres. Onze verstes plus loin, nous fûmes surpris par une autreondée, mêlée de grêle et accompagnée de forts éclats de tonnerre ;toute la route fut inondée, nous fûmes complètement mouillés. Uneheure après, le ciel s’éclaircit ; il n’avait pas plu dans lesmontagnes. A onze heures de nuit, nous arrivâmes à Ikhé oussou(abondance d’eau), ou Oulàn khochoù (pente rouge). Le temps futtrès froid.Le 2 juin, la nuit suivante fut également froide, mais la luneéclairait l’horizon. Vers le point du jour, il s’éleva un ventimpétueux de sud ouest, qui dura toute la journée, et purgeal’atmosphère.587