Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à PékinCHAPITRE XVIIRoute par le pays des Tsakhar. — Mirages.Haras et troupeaux de l’empereur de la Chinep2.378@J’allai avec l’inspecteur du bagage visiter notre taboun quiétait sous la surveillance de trois cosaques et de dix Mongols ; ilétait à sept verstes au nord de notre halte, au milieu de beauxpâturages, de nombreux lacs salants, et bien arrosé par desruisseaux. Les Chinois, qui font paître dans ces lieux leurs bœufs,les moutons et les chevaux qu’ils achètent en Mongolie, ou àKiakhta, de nos Bouriates et de nos Cosaques, y ont élevé deshameaux dont les maisons sont en briques et en mottes de terre. Ilne nous restait que vingt-six chameaux et cent trois chevaux ; lespremiers étaient engraissés ; les derniers, au contraire, trèsmaigres ; ce qui me détermina à les échanger avec les mongolsaussitôt que l’occasion s’en présenterait.On ne peut se servir des chameaux pour transporter desfardeaux à une grande distance qu’au commencement des moisd’août et de septembre, parce qu’avant ce temps leur bosse n’estpas assez p2.379 remplie de graisse ; dans l’automne, ils perdent leurpoil, de sorte que leur peau reste entièrement nue ; le nouveau poilne leur repousse qu’au mois de juillet de l’année suivante.Notre gîte était à deux verstes à l’est de Tsagan balgassou,bourg, près du Narin-gol, petite rivière étroite, formée de troissources, nommées Chabartai ; celle de l’est, celle du milieu et cellede l’ouest, qui toutes trois viennent du mont Khingkhan, voisin deKhalgan. A peu de distance au nord de Tsagan balgassou, le Naringolse jette dans un lac qui, par des canaux, verse ses eaux dansl’Angouli noor, grand lac au nord-ouest d’une vaste prairie. Le gibierest très commun dans ces cantons, notamment les cygnes qui sonttrès recherchés par les Mongols, habitués à ne manger que du582

Voyage à Pékinmouton et rarement du bœuf ; ils ne tuent d’ailleurs aucun oiseau.Les Chinois et les Mongols. furent très surpris de voir nos cosaquestirer des coups de fusils sur des canards sauvages.Le 29 mai, à quatre heures après midi, nous partîmes,accompagnés une partie du chemin des habitants de la ville. A deuxverstes et demi, à l’ouest, nous gagnâmes la grande route, que nousavions suivie en venant. Elle était très commode pour les voitures.Les pâturages sur les terrains bas étaient excellents. Nous y vîmesdes troupes de canards et d’oies sauvages. A dix-sept verstes, p2.380on traversa à gué un ruisseau qui unissait les lacs, bornant au nordla vallée de Balgassoun. De là jusqu’aux bords de lala, éloignés deprès de mille verstes, on ne rencontre plus de rivières ; à treizeverstes plus loin, on fit halte à Toulghi, au nord d’une colline surlaquelle s’élève un obo. La vallée où nous nous étions arrêtés, les 12et 13 novembre de l’année précédente, est derrière ces lieux.A dix verstes, à l’ouest de cette station, il y a un temple deBouddha ; à l’est, habite la famille du fameux Tsi-éfou, ou septièmegendre de Khian loung. En toute occasion, il fut le défenseur zélédes Mongols auprès de l’empereur. Son souvenir est cher auxTsakhar. Pendant l’été, les Mongols des environs dressent leursiourtes sur les collines pour respirer un air plus frais, et pourpréparer plus commodément l’argal, ou fumier sec, sur le terrainqu’ils occuperont, pendant l’hiver. Le soir, au coucher du soleil, nosoreilles furent frappées du son des cors, qui sont de grandescoquilles. Les lama récitaient des prières, pour remercier lesbourkhan d’avoir protégé les moutons de l’empereur contre lesmaladies qui régnaient parmi le bétail.Nous visitâmes notre ancien ami, Dargoui Molon ; il avait soussa surveillance cinq cents juments avec leurs poulains ; il nousrégala de thé en briques, de fromage, de beurre et de koumis.p2.381Les Mandchoux ont établi, en Mongolie, près de la grandemuraille,et dans le pays des Tsakhar de vastes pâturages, sous la583

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékinmouton <strong>et</strong> rarem<strong>en</strong>t du bœuf ; ils ne tu<strong>en</strong>t d’ailleurs aucun oiseau.Les Chinois <strong>et</strong> les Mongols. fur<strong>en</strong>t très surpris de voir nos cosaquestirer des coups de fusils sur des canards sauvages.Le 29 mai, <strong>à</strong> quatre heures après midi, nous partîmes,accompagnés une partie du chemin des habitants de <strong>la</strong> ville. A deuxverstes <strong>et</strong> demi, <strong>à</strong> l’ouest, nous gagnâmes <strong>la</strong> grande route, que nousavions suivie <strong>en</strong> v<strong>en</strong>ant. Elle était très commode pour les voitures.Les pâturages sur les terrains bas étai<strong>en</strong>t excell<strong>en</strong>ts. Nous y vîmesdes troupes de canards <strong>et</strong> d’oies sauvages. A dix-sept verstes, p2.380on <strong>travers</strong>a <strong>à</strong> gué un ruisseau qui unissait les <strong>la</strong>cs, bornant au nord<strong>la</strong> vallée de Balgassoun. De l<strong>à</strong> jusqu’aux bords de <strong>la</strong> Tô<strong>la</strong>, éloignés deprès de mille verstes, on ne r<strong>en</strong>contre plus de rivières ; <strong>à</strong> treizeverstes plus loin, on fit halte <strong>à</strong> Toulghi, au nord d’une colline sur<strong>la</strong>quelle s’élève un obo. La vallée où nous nous étions arrêtés, les 12<strong>et</strong> 13 novembre de l’année précéd<strong>en</strong>te, est derrière ces lieux.A dix verstes, <strong>à</strong> l’ouest de c<strong>et</strong>te station, il y a un temple deBouddha ; <strong>à</strong> l’est, habite <strong>la</strong> famille du fameux Tsi-éfou, ou septièmeg<strong>en</strong>dre de Khian loung. En toute occasion, il fut le déf<strong>en</strong>seur zélédes Mongols auprès de l’empereur. Son souv<strong>en</strong>ir est cher auxTsakhar. P<strong>en</strong>dant l’été, les Mongols des <strong>en</strong>virons dress<strong>en</strong>t leursiourtes sur les collines pour respirer un air plus frais, <strong>et</strong> pourpréparer plus commodém<strong>en</strong>t l’argal, ou fumier sec, sur le terrainqu’ils occuperont, p<strong>en</strong>dant l’hiver. Le soir, au coucher du soleil, nosoreilles fur<strong>en</strong>t frappées du son des cors, qui sont de grandescoquilles. Les <strong>la</strong>ma récitai<strong>en</strong>t des prières, pour remercier lesbourkhan d’avoir protégé les moutons de l’empereur contre lesma<strong>la</strong>dies qui régnai<strong>en</strong>t parmi le bétail.Nous visitâmes notre anci<strong>en</strong> ami, Dargoui Molon ; il avait soussa surveil<strong>la</strong>nce cinq c<strong>en</strong>ts jum<strong>en</strong>ts avec leurs pou<strong>la</strong>ins ; il nousréga<strong>la</strong> de thé <strong>en</strong> briques, de fromage, de beurre <strong>et</strong> de koumis.p2.381Les Mandchoux ont établi, <strong>en</strong> <strong>Mongolie</strong>, près de <strong>la</strong> grandemuraille,<strong>et</strong> dans le pays des Tsakhar de vastes pâturages, sous <strong>la</strong>583

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