Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

Voyage à Pékindans la grande rue ; au milieu de la ville, s’élève un grand portiqueavec quatre issues ; il est richement orné. Plus à l’est, on trouveune suite de petites maisons avec des jardins potagers ; cette rueest bordée de saules ; c’est le quartier des pauvres.Au-delà de Siuan houa, nous rencontrâmes des champs couvertsde seigle, de fèves, de pois, d’ail, et à quatre verstes de la ville,nous vîmes les ruines d’un ancien cimetière. Des portes en p2.375granit, des monuments brisés, des lions, etc., étaient dispersésdans les champs. A vingt verstes de Khalgan, le chemin commenceà descendre ; le pays est boisé et bien cultivé ; mais les récoltessont chétives, à cause de la rigueur du climat, et surtoutdu manque d’eau. Les paysans attendent avec impatience les pluiesd’été.A Khalgan, nous fûmes très mal logés. Nos voisins jouaient auxcartes et faisaient beaucoup de bruit.Les marchands du Chan si, qui font le commerce à Khiakhta,viennent en grand nombre à Khalgan pour leurs affaires et ydépensent de grosses sommes aux jeux de hasard. Un théâtrepublic, qui était ouvert malgré le deuil de cour, Khalgan étant assezéloigné de la capitale, fournit à ces voyageurs de nouveaux moyensde donner l’essor à leur prodigalité ; ils se distinguent de tous leshabitants de l’empire chinois, à l’exception des Turkestâni orientauxqui leur ressemblent. Les uns et les autres sont fort adonnés auxplaisirs ; dans leur intérieur, ils sont d’une avarice extrême.Nous reçûmes ici la nouvelle désagréable que faute d’ordres dutribunal de Péking, pour la continuation de notre voyage, nousserions obligés de rester trois ou quatre jours à Khalgan enattendant des dépêches.Les ânes sont chers ici et coûtent de 12 à 18 liang la pièce.L’introduction de ces bêtes utiles en Sibérie serait bien désirable.p2.376Nous eûmes occasion d’entendre de loin le feu d’unbataillon d’infanterie qui faisait l’exercice très irrégulièrement ; un579