Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

Voyage à PékinL’escarpement de la montagne, les rochers aigus, les nombreuxabîmes, leur profondeur et la violence du vent, nous firent presqueperdre l’espoir d’atteindre à notre but ; accablés, de fatigue, etnous tenant les uns les autres par les mains, nous montionstoujours, lorsque l’aboiement d’un chien nous apprit que nous étionsenfin parvenus à des lieux habités. Après avoir encore passé par unepartie difficile de la montagne sur une route qui conduit à d’autrestemples placés plus haut, nous trouvâmes celui que nous cherchions.Ce temple est, comme tous autres, construit en briques et composéde plusieurs chapelles séparées les unes des autres et rempliesd’idoles ; il est près d’un jardin et d’un potager. Un rochergigantesque semble à chaque instant prêt à s’écrouler sur le templepour l’écraser. Nous ne rencontrâmes dans ce temple qu’un Chinois,qui en est le gardien ; il parlait un peu le mongol. Un sentiertortueux et roide, taillé dans le roc, nous conduisit jusqu’à la cime dela montagne. Il est difficile de concevoir le motif qui a pu déterminerà ériger un tel monument sur cette partie étroite du mont, entouréed’abîmes et exposée aux tempêtes. Le transport seul des matériauxdu bas de la montagne, qui est éloigné d’à peu près p2.371 troisverstes, a dû occasionner des efforts et des dépenses énormes.Le ho chang, ou prêtre, et deux desservants, qui parlaient lemongol, vinrent nous recevoir. Ces ermites furent tout étonnés devoir des Russes qu’ils ne connaissaient probablement que par ouïdire.Ils nous montrèrent avec beaucoup de complaisance l’intérieurdu temple, ainsi que leurs habitations. Le sommet de la montagneest divisé en deux parties qui sont unies par un pont de marbre,suspendu sur un abîme profond. A droite est un petit temple ; àgauche le grand, devant lequel se trouvent un clocher et la maisondestinée aux prêtres. Tout le plateau du sommet est occupé par desbâtiments ; un peu plus bas, on voit des rochers qui forment desdegrés ; vers le nord-ouest, on aperçoit entre les montagnes larivière Yang ho, et au sud, au pied de la montagne, le fort de Kiming ; sa hauteur empêche de découvrir les maisons voisines ;576