Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinp2.354Elle est écrite sur les drapeaux et tous les objets quiappartiennent au service des temples. Si l’on demande à quelqu’unce qu’elle signifie, il répond qu’il faudrait écrire des volumes pour enexpliquer le sens. Les Bouddhistes attribuent à chaque mot de cetteprière un effet miraculeux, Le premier bannit tous les dangers quientourent l’existence ; les deux seconds sont des préservatifscontre les terreurs de l’enfer et du purgatoire.Il n’y a peut-être aucun pays de l’Asie où les prêtres soient aussiconsidérés, et nulle part peut-être ils ne sentent autant leurimportance qu’en Mongolie. Non seulement ceux d’un rang élevé,mais aussi ceux d’un ordre inférieur s’estiment supérieurs àquiconque n’est pas dans les ordres sacrés. Voici comme s’expliqueà ce sujet l’ouvrage mongol intitulé : Nômoun Dalài (mer des lois).On ne doit pas traiter les lama avec indifférence ; il faut,au contraire, leur témoigner de la reconnaissance pourtout le bien qu’ils font. Il faut s’abstenir de combattre, etde ne pas vouloir accepter comme parfait tout ce qui estécrit dans les livres saints ; il faut, enfin, contribuer,autant qu’on le peut, à réjouir les âmes des lama, enéloignant tout ce qui pourrait s’opposer à leurcontentement.Un autre ouvrage, letantàris, dit entr’autres :Tsagoùn kourdounòu oundoussoun« Vous arriverez à la plus haute sagesse, si vous honorezles lama ; le soleil même, qui dissipe les brouillardsimpénétrables, ne se lève que parce qu’on rend deshonneurs aux lama ; les plus énormes péchés obtiennentpadma est le Lotus, qui joue un si grand rôle dans la religion et la mythologie del’Inde.houm est une interjection mystique, en sanskrit, qui n’a pas de significationparticulière. Les Mongols écrivent et prononcent communément houng ; c’estvraisemblablement la forme pali pour houm. Quoiqu’il en soit, ng est souventconfondu en sanskrit avec m, comme on le voit dans les grammaires de MM.Wilkins et Bopp.Le sens de Om man’i padma houm est donc : Oh lotus précieux. Kl.564

Voyage à Pékinleur pardon par le respect que l’on témoigne aux docteslama. En glorifiant le grand-lama, on dispose les bourkhanet le bodisadoù (émanations divines), à répandre desbienfaits et à détourner le mal. La bénédiction du chef deslama donne la force corporelle, communique à la jeunessede grands avantages, et procure la gloire. Si l’on imploresincèrement pendant un jour la bénédiction du lama, tousles péchés commis pendant d’innombrables générations,sont effacés ; l’homme devient alors bourkhan. Dans lecas contraire, si l’on se rend indigne d’une telle faveur, ondevient la proie de l’enfer. Toute offense à un lama faitperdre des mérites acquis pour plusieurs milliers degénérations. p2.356 Quiconque montre du dédain pour lasainteté des lama, est puni par des accidents, desmaladies, etc. Si l’on tourne en dérision les préceptes dulama, on en est puni par le bégaiement, lesétourdissements, etc. Se moquer de l’âme du lama,amène l’obsession du démon, la perte totale de lamémoire et de la raison, et le bannissement dans les lieuxdes tourments éternels. Cette dérision est le plus grandde tous les péchés. Celui qui s’en rendra coupable n’aurajamais de repos, ni son corps, ni sa langue, ni son âme nejouiront de la moindre tranquillité. Celui qui parvient à secorriger de ce vice, peut espérer de se soustraire au sortmalheureux qui l’attend. S’il réussit à vaincre le mal, en lereconnaissant pour la chose la plus nuisible, il sera certainde dompter ses ennemis. C’est pourquoi les livres saintsordonnent de prier et d’honorer le Dalaï lama du Tibetavec une persévérance infatigable.Comme disciples zélés de Bouddha, les Mongols ont la plushaute vénération pour le Dalaï lama, leur pontife suprême ;cependant ils ne lui donnent le pas qu’après le Bantchan-Erdeni, ouBogdo lama, qui réside dans le couvent de Djassi-lumbou. Ils le565

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékinp2.354Elle est écrite sur les drapeaux <strong>et</strong> tous les obj<strong>et</strong>s quiapparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t au service des temples. Si l’on demande <strong>à</strong> quelqu’unce qu’elle signifie, il répond qu’il faudrait écrire des volumes pour <strong>en</strong>expliquer le s<strong>en</strong>s. Les Bouddhistes attribu<strong>en</strong>t <strong>à</strong> chaque mot de c<strong>et</strong>teprière un eff<strong>et</strong> miraculeux, Le premier bannit tous les dangers qui<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t l’exist<strong>en</strong>ce ; les deux seconds sont des préservatifscontre les terreurs de l’<strong>en</strong>fer <strong>et</strong> du purgatoire.Il n’y a peut-être aucun pays de l’Asie où les prêtres soi<strong>en</strong>t aussiconsidérés, <strong>et</strong> nulle part peut-être ils ne s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t autant leurimportance qu’<strong>en</strong> <strong>Mongolie</strong>. Non seulem<strong>en</strong>t ceux d’un rang élevé,mais aussi ceux d’un ordre inférieur s’estim<strong>en</strong>t supérieurs <strong>à</strong>quiconque n’est pas dans les ordres sacrés. Voici comme s’explique<strong>à</strong> ce suj<strong>et</strong> l’ouvrage mongol intitulé : Nômoun Dal<strong>à</strong>i (mer des lois).On ne doit pas traiter les <strong>la</strong>ma avec indiffér<strong>en</strong>ce ; il faut,au contraire, leur témoigner de <strong>la</strong> reconnaissance pourtout le bi<strong>en</strong> qu’ils font. Il faut s’abst<strong>en</strong>ir de combattre, <strong>et</strong>de ne pas vouloir accepter comme parfait tout ce qui estécrit dans les livres saints ; il faut, <strong>en</strong>fin, contribuer,autant qu’on le peut, <strong>à</strong> réjouir les âmes des <strong>la</strong>ma, <strong>en</strong>éloignant tout ce qui pourrait s’opposer <strong>à</strong> leurcont<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t.Un autre ouvrage, l<strong>et</strong>ant<strong>à</strong>ris, dit <strong>en</strong>tr’autres :Tsagoùn kourdounòu oundoussoun« Vous arriverez <strong>à</strong> <strong>la</strong> plus haute sagesse, si vous honorezles <strong>la</strong>ma ; le soleil même, qui dissipe les brouil<strong>la</strong>rdsimpénétrables, ne se lève que parce qu’on r<strong>en</strong>d deshonneurs aux <strong>la</strong>ma ; les plus énormes péchés obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tpadma est le Lotus, qui joue un si grand rôle dans <strong>la</strong> religion <strong>et</strong> <strong>la</strong> mythologie del’Inde.houm est une interjection mystique, <strong>en</strong> sanskrit, qui n’a pas de significationparticulière. Les Mongols écriv<strong>en</strong>t <strong>et</strong> prononc<strong>en</strong>t communém<strong>en</strong>t houng ; c’estvraisemb<strong>la</strong>blem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> forme pali pour houm. Quoiqu’il <strong>en</strong> soit, ng est souv<strong>en</strong>tconfondu <strong>en</strong> sanskrit avec m, comme on le voit dans les grammaires de MM.Wilkins <strong>et</strong> Bopp.Le s<strong>en</strong>s de Om man’i padma houm est donc : Oh lotus précieux. Kl.564

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