Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

Voyage à Pékinjouissances sensuelles ; ils croient aussi que les mauvaises actionsseront punies par des tourments affreux. L’âme, après p2.351 saséparation du corps, doit comparaître devant le souverain de l’enferqui juge ses actions, et lui inflige la punition qu’elle a mérité, maisqui n’est pas éternelle ; car l’âme, après avoir souffert lestourments de l’enfer, est parfois transférée dans le corps d’un êtrevivant, selon les péchés dont elle s’était rendue coupable pendant letemps qu’elle avait passé sur la terre. En récompense des bonnesactions, on peut être reçu parmi les bourkhan ; nom qui désigne unêtre divin, et quelquefois un saint. Pour indiquer le Créateur, lesMongols se servent des mots de ciel ou de roi des mondes, oud’autres épithètes qui annoncent un pouvoir sans bornes.Quel phénomène digne d’attention, que chez un peuple qui à peinesait mettre en œuvre la laine de ses troupeaux, et traire le lait deses juments, il existe depuis plusieurs siècles une religionremarquable par la pureté de ses préceptes moraux, qui étonne parses allégories, et par sa métaphysique ; qui égare l’imaginationdans de vagues hypothèses sur l’éternité, mais qui d’un autre côtéoccupe la raison par des idées saines et profondes !Les livres saints sont très nombreux ; si l’on voulait en faire unecollection complète, elle composerait une bibliothèque considérable.Les livres tibétains occupent le premier rang ; ils ne contiennentque des prières, et par cette raison sont connus sous le nom delivres de salut p2.352 (toussatyn nom) ; on les écrit et on lesimprime, comme les livres mongols, sur des feuilles de papierétroites et longues, qui sont simplement conservées dans desboîtes en bois, ayant la forme de livres ; au lieu que les écritsmongols sont enveloppés dans des mouchoirs, et ensuite serrésentre deux planchettes de bois. Les lignes des livres mongols vontperpendiculairement du haut en bas ; au contraire, les lignes deslivres tibétains vont de gauche à droite.Après les idoles et les images, les livres saints sont les plusrévérés. Quand un Mongol, prêtre ou laïque, tient une image ou un562