Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékindes maimatchtin de l’Ourga et de Kiakhta, reçoivent dugouvernement chinois, pour les frais de leur table, chacun un liang(environ 8 francs), par jour, avec la seule différence que cettesomme est payée aux dzargoutchi par le tribunal des affairesétrangères à Péking, et aux bitkhechi par le yamoun de l’Ourga.L’administration suprême de la Mongolie est confiée au tribunaldes affaires étrangères à Péking, qui est plus connu sous le nom dudjourgan, ou tribunal mongol ; en mandchou, on le nommeToulerghi golo be dassara djourgan, et en chinois, Li fan yuan.La dignité des princes mongols est héréditaire pour le fils aînéseul ; ses frères puînés descendent de génération en générationjusqu’à la dernière classe de taïdzi, qui composent un corps denoblesse oisive assez considérable. Les emplois inférieurs sontdonnés aux plus habiles, d’après le choix des princes et des chefsdes régiments.Quant à l’attachement des Mongols pour la dynastie mandchoue,actuellement régnante en Chine, il est difficile d’en dire rien depositif. La haine des Mongols pour les Chinois ne paraît pas êtreéteinte ; elle est consolidée dans le cœur p2.325 des premiers par lacupidité des Chinois, qui se permettent tous les moyens, même lesplus abjects, pour satisfaire à cette passion. Du reste, les causes decette inimitié mutuelle date des temps reculés, où la Chine était lebut des exploits guerriers des Mongols et la proie de leursbrigandages. Les Mongols firent plus d’une fois des invasions enChine, s’emparèrent de richesses considérables, et une fois mêmedu sceptre de l’empire ; ils en furent chassés en 1368.La dynastie mandchoue a su dompter l’esprit belliqueux de cesnomades. Après les avoir déclarés ses tributaires, et exigépubliquement de leurs princes des tributs, consistant dans unnombre insignifiant de bétail, la cour de Péking leur rend dix fois lavaleur de ces tributs, sous prétexte de récompenser leur zèle etleur fidélité.544

Voyage à PékinLes princes mongols reçoivent des présents considérables del’empereur, en argent et en étoffes de soie, de riches habillementsde la garde-robe impériale, des bonnets ornés, des plumes de paon,etc. Les empereurs mandchous-chinois ont également réussi às’attacher plusieurs de ces princes, surtout ceux qui habitent lescontrées orientales, près de la grande-muraille, en leur donnant enmariage leurs filles, leurs sœurs ou leurs nièces. Parmi lespersonnes de la suite de ces princesses, il y a toujours desMandchoux inviolablement attachés à la cour de Péking, qui p2.326surveillent la conduite de ces princes. Enfin ceux-ci reçoivent de lacour de Péking des appointements fixes.Les thsin vang de Kharatchin, nommés Dzarikhtou, Touchétouet Darkhan, ainsi que les khans de Khalkha et les autres princesont chacun par an 2.500 liang (environ 20.000 francs), et quarantepièces (la longueur de chaque pièce est de huit toises), dedifférentes étoffes de soie ; les autres thsin vang reçoivent 2.000liang, et trente-cinq pièces d’étoffes ; les kiun vang, 1.200 liang etquinze pièces d’étoffes, à l’exception du dzassaktou-kiun vang deKaratchin, auquel on donne 1.500 liang, et vingt pièces d’étoffe ;les beilé n’ont que 800 liang et treize pièces d’étoffes ; les beissé,500 liang et dix pièces d’étoffes ; les koung de la première classe,300 liang et neuf pièces, et ceux de la seconde classe, 200 liang etsept pièces d’étoffes ; les dzassak-taïdzi, 100 liang et quatre piècesd’étoffes. Les infantes impériales, mariées à des princes mongols,et les autres princesses chinoises, de même que leurs époux aprèsla mort de leurs femmes jouissent du même droit, s’ils necontractent point un autre mariage ; autrement ils doiventrenoncer au titre de gendre de l’empereur, et à la pension. Lestaïdzi et les tabounang mongols, qui servent près de la porte dupalais de Péking, appelée Khian thsing men, reçoiventannuellement, savoir : ceux de la p2.327 première classe, 100 liangen argent ; ceux de la seconde, 80 liang ; ceux de la troisième,soixante liang, et enfin ceux de la quatrième, quarante liang. Tous545

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékindes maimatchtin de l’Ourga <strong>et</strong> de Kiakhta, reçoiv<strong>en</strong>t dugouvernem<strong>en</strong>t chinois, pour les frais de leur table, chacun un liang(<strong>en</strong>viron 8 francs), par jour, avec <strong>la</strong> seule différ<strong>en</strong>ce que c<strong>et</strong>tesomme est payée aux dzargoutchi par le tribunal des affairesétrangères <strong>à</strong> <strong>Péking</strong>, <strong>et</strong> aux bitkhechi par le yamoun de l’Ourga.L’administration suprême de <strong>la</strong> <strong>Mongolie</strong> est confiée au tribunaldes affaires étrangères <strong>à</strong> <strong>Péking</strong>, qui est plus connu sous le nom dudjourgan, ou tribunal mongol ; <strong>en</strong> mandchou, on le nommeToulerghi golo be dassara djourgan, <strong>et</strong> <strong>en</strong> chinois, Li fan yuan.La dignité des princes mongols est héréditaire pour le fils aînéseul ; ses frères puînés desc<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t de génération <strong>en</strong> générationjusqu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> dernière c<strong>la</strong>sse de taïdzi, qui compos<strong>en</strong>t un corps d<strong>en</strong>oblesse oisive assez considérable. Les emplois inférieurs sontdonnés aux plus habiles, d’après le choix des princes <strong>et</strong> des chefsdes régim<strong>en</strong>ts.Quant <strong>à</strong> l’attachem<strong>en</strong>t des Mongols pour <strong>la</strong> dynastie mandchoue,actuellem<strong>en</strong>t régnante <strong>en</strong> <strong>Chine</strong>, il est difficile d’<strong>en</strong> dire ri<strong>en</strong> depositif. La haine des Mongols pour les Chinois ne paraît pas êtreéteinte ; elle est consolidée dans le cœur p2.325 des premiers par <strong>la</strong>cupidité des Chinois, qui se perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t tous les moy<strong>en</strong>s, même lesplus abjects, pour satisfaire <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te passion. Du reste, les causes dec<strong>et</strong>te inimitié mutuelle date des temps reculés, où <strong>la</strong> <strong>Chine</strong> était lebut des exploits guerriers des Mongols <strong>et</strong> <strong>la</strong> proie de leursbrigandages. Les Mongols fir<strong>en</strong>t plus d’une fois des invasions <strong>en</strong><strong>Chine</strong>, s’emparèr<strong>en</strong>t de richesses considérables, <strong>et</strong> une fois mêmedu sceptre de l’empire ; ils <strong>en</strong> fur<strong>en</strong>t chassés <strong>en</strong> 1368.La dynastie mandchoue a su dompter l’esprit belliqueux de cesnomades. Après les avoir déc<strong>la</strong>rés ses tributaires, <strong>et</strong> exigépubliquem<strong>en</strong>t de leurs princes des tributs, consistant dans unnombre insignifiant de bétail, <strong>la</strong> cour de <strong>Péking</strong> leur r<strong>en</strong>d dix fois <strong>la</strong>valeur de ces tributs, sous prétexte de récomp<strong>en</strong>ser leur zèle <strong>et</strong>leur fidélité.544

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