Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinque les connaissances nécessaires pour exploiter les mines,manquent presqu’entièrement aux Mongols, menant une vienomade, surtout à ceux qui habitent la principauté de Khalkha.Au-delà, et au sud de l’Ourga, commencent les steppes arides,coupées de montagnes qui s’étendent de l’est à l’ouest, et ne sontpoint si hautes que celles du nord. Ces contrées sont connues p2.287chez les Mongols, sous le nom de Gobi ; le terrain y est graveleux ;les pâturages et l’eau y sont rares ; l’herbe y est courte et maigre.Dans les grandes chaleurs, elle sèche entièrement. Des puitscreusés dans la plaine procurent de l’eau. Ils ont rarement plusd’une toise, ou sept à dix pieds de profondeur.J’ai cependant vu dans ces lieux si disgraciés de la nature denombreux troupeaux de grands chameaux, de chevaux vigoureux,de moutons, de chèvres et de bœufs, tous en bon état. Les steppesabondent en terrains salés ; la sécheresse de l’atmosphère et lesvents continuels en éloignent les insectes, qui tourmententordinairement les bestiaux dans les lieux boisés, et dans lesprairies ; il n’y a ni moucherons, ni taons, ni cousins. Je n’y aiobservé ni serpents, ni grenouilles. C’est pourquoi le Gobi convientparfaitement au bétail, notamment aux chameaux qui y engraissentplutôt que dans les environs de l’Ourga. Ce qui y contribuebeaucoup, c’est que souvent, faute d’abreuvoirs en nombresuffisants, les bestiaux du Gobi ne boivent pendant l’été qu’uneseule fois, et quelquefois en petite quantité, de l’eau des puits ; ilssont très altérés, et l’eau froide les rafraîchit extrêmement pendantles grandes chaleurs. On ne rencontre pas de forêts dans cesrégions. Les habitants sont obligés d’acheter sur les rives duKhéroulun, de lala et de p2.288 l’Orkhon tout ce qui est nécessaireà leurs besoins, depuis la iourte jusqu’au plus chétif ustensile. Fautede bois, ils brûlent du fumier séché. Le terrain entièrement pierreuxn’offre aucune ressource à l’agriculture.Au-delà du pays des Khalkha commencent les habitationsnomades des Sounit. Je pense que la steppe de Gobi s’étend518

Voyage à Pékinjusqu’ici ; c’est cette bande de terre sablonneuse et inégale qui, seprolongeant au sud-ouest sur une ligne étroite, traverse leTurkestân oriental jusqu’au Tibet ; sa largeur augmente à mesurequ’elle se rapproche du sud. Le trajet de ce désert est désastreuxpour les caravanes qui très rarement y trouvent de l’eau et despâturages. Partout dans les vallées, sur les collines et sur lesmontagnes, on ne voit que du sable jaunâtre ; mais il n’est pasmobile comme celui des déserts de l’Afrique. Malgré tantd’inconvénients, les Mongols de ces steppes inhospitalièrespossèdent un nombre suffisant de bestiaux, qui, habitués auxprivations, sont gras et bien portants.Ce sol aride cesse aux limites méridionales du Gobi. Leshabitations des Tsakhar, de la tribu d’Ordos, et de plusieurs autreshordes mongoles, touchent à la grande-muraille de la Chine. Le solde ces cantons est arrosé par des rivières, et assez convenable àl’agriculture. Dans le pays du Koukou noor, on cultive le blé ; c’estparmi les p2.289 Mongols du district de Tsakhar qu’on prend unepartie des bergers destinés à garder les nombreux troupeaux del’empereur de la Chine. Une autre forme un corps de l’armée, quiest composée de huit bannières.Les Mongols orientaux habitent un pays fertile ; un grandnombre d’entr’eux laboure la terre. Ces lieux, et principalementceux qui sont voisins de la grande-muraille, peuvent être comparés,pour le climat et la qualité du terroir, à quelques contrées de laBasse-Allemagne.La température de la Mongolie est froide, à cause de la grandeélévation de ce pays, et de l’abondance de koudjir, ou sulfate denatron mêlé de natron, dont les steppes sont couvertes enbeaucoup d’endroits. Les jésuites français furent très étonnés de cequ’il faisait beaucoup plus froid dans les contrées élevées de laMongolie qui sont situées entre les 43 e et 45 e degrés de latitudenord, qu’en France, qui est sous la même latitude. Probablement lefroid excessif qui eut lieu alors, leur fit dire que les Mongols519

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékinque les connaissances nécessaires pour exploiter les mines,manqu<strong>en</strong>t presqu’<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t aux Mongols, m<strong>en</strong>ant une vi<strong>en</strong>omade, surtout <strong>à</strong> ceux qui habit<strong>en</strong>t <strong>la</strong> principauté de Khalkha.Au-del<strong>à</strong>, <strong>et</strong> au sud de l’Ourga, comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t les steppes arides,coupées de montagnes qui s’ét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t de l’est <strong>à</strong> l’ouest, <strong>et</strong> ne sontpoint si hautes que celles du nord. Ces contrées sont connues p2.287chez les Mongols, sous le nom de Gobi ; le terrain y est graveleux ;les pâturages <strong>et</strong> l’eau y sont rares ; l’herbe y est courte <strong>et</strong> maigre.Dans les grandes chaleurs, elle sèche <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t. Des puitscreusés dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine procur<strong>en</strong>t de l’eau. Ils ont rarem<strong>en</strong>t plusd’une toise, ou sept <strong>à</strong> dix pieds de profondeur.J’ai cep<strong>en</strong>dant vu dans ces lieux si disgraciés de <strong>la</strong> nature d<strong>en</strong>ombreux troupeaux de grands chameaux, de chevaux vigoureux,de moutons, de chèvres <strong>et</strong> de bœufs, tous <strong>en</strong> bon état. Les steppesabond<strong>en</strong>t <strong>en</strong> terrains salés ; <strong>la</strong> sécheresse de l’atmosphère <strong>et</strong> lesv<strong>en</strong>ts continuels <strong>en</strong> éloign<strong>en</strong>t les insectes, qui tourm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tordinairem<strong>en</strong>t les bestiaux dans les lieux boisés, <strong>et</strong> dans lesprairies ; il n’y a ni moucherons, ni taons, ni cousins. Je n’y aiobservé ni serp<strong>en</strong>ts, ni gr<strong>en</strong>ouilles. C’est pourquoi le Gobi convi<strong>en</strong>tparfaitem<strong>en</strong>t au bétail, notamm<strong>en</strong>t aux chameaux qui y <strong>en</strong>graiss<strong>en</strong>tplutôt que dans les <strong>en</strong>virons de l’Ourga. Ce qui y contribuebeaucoup, c’est que souv<strong>en</strong>t, faute d’abreuvoirs <strong>en</strong> nombresuffisants, les bestiaux du Gobi ne boiv<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant l’été qu’uneseule fois, <strong>et</strong> quelquefois <strong>en</strong> p<strong>et</strong>ite quantité, de l’eau des puits ; ilssont très altérés, <strong>et</strong> l’eau froide les rafraîchit extrêmem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dantles grandes chaleurs. On ne r<strong>en</strong>contre pas de forêts dans cesrégions. Les habitants sont obligés d’ach<strong>et</strong>er sur les rives duKhéroulun, de <strong>la</strong> Tô<strong>la</strong> <strong>et</strong> de p2.288 l’Orkhon tout ce qui est nécessaire<strong>à</strong> leurs besoins, depuis <strong>la</strong> iourte jusqu’au plus chétif ust<strong>en</strong>sile. Fautede bois, ils brûl<strong>en</strong>t du fumier séché. Le terrain <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t pierreuxn’offre aucune ressource <strong>à</strong> l’agriculture.Au-del<strong>à</strong> du pays des Khalkha comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t les habitationsnomades des Sounit. Je p<strong>en</strong>se que <strong>la</strong> steppe de Gobi s’ét<strong>en</strong>d518

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