Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

Voyage à Pékinriche), et à gauche, sur l’autre rive du Borò, le Noïn. Nousrencontrâmes une nombreuse caravane des dévots Khalkha.Plusieurs d’entre eux étaient allés au Tibet, pour recevoir lekhoutoukhtou p1.058 régénéré et l’en avaient ramené, avec toute sasuite, sur leurs chameaux. Excités par leur ferveur, ils avaient réuniplus de mille de ces animaux, dont l’air abattu prouvait qu’ils avaientbeaucoup souffert des fatigues d’un si long voyage. Un chameau,blanc comme la neige et plus grand que tous les autres, attira notreattention ; car c’était un objet entièrement nouveau pour nous. LesMongols connaissent les Russes, et savent que plusieurs de noscompatriotes, parlent leur langue ; nous entendîmes ces mots :Mendoù ! amoùr ! Bonne santé, bon voyage !Nous parcourûmes encore, quatre verstes par un chemin enpente ; le koundoui, envoyé par le toussoulakhtchi, pour s’informerde ma santé, vint à notre rencontre. A trois heures et demie, del’après-midi, nous passâmes le Borò, vis-à-vis de la station deKhorimtoù, située sur la rive droite de cette rivière, au pied dumont Noïn(23 verstes).Au sud-ouest de nos iourtes, s’élevait une montagne qui offraitl’aspect d’un immense rempart, terminé par un rocher escarpé,nommé Khorimtoù (place de l’arrivée). A droite, à l’ouest, s’étend unravin traversé par le Borò, qui sort d’un lac du même nom, ; un peuplus à gauche, on voit le mont Oughemyl, couronné par un obo.Quelques personnes de notre caravane, p1.059 attirées par labeauté de la soirée, se mirent en marche pour aller se promenerdans les bois voisins du mont Noïn.Aussitôt le toussoulakhtchi m’envoya un de ses gens ; bientôt ilvint lui-même pour me prier de faire renoncer mes compatriotes àleur projet, sous prétexte, que la forêt était infestée par des ours.J’en fis sur-le-champ donner avis à nos compagnons par un de noscosaques ; ils revinrent plus tard. Les domestiques dutoussoulakhtchi nous apprirent que l’entrée de la forêt du mont50