Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

Voyage à PékinNous allâmes à une verste au-delà de la station, longeant desmontagnes situées à l’ouest ; ensuite nous tournâmes au sud, enremontant le Borò, qui tombe à gauche dans le Kharà, près denotre campement. Le Borò traverse du sud au nord une plaine, enfaisant mille détours ; ses bords sont couverts d’herbes épaisses.Dans la plaine et sur les élévations voisines, nous vîmes une grandequantité de iourtes et de troupeaux. On semait en abondance dumillet, de l’orge et du froment. Cette dernière espèce de grain avaitpéri par un froid prématuré. On arrache le millet et le blé mûr avecla racine ; quelquefois on le fauche ; pour le battre, on fait foulerles gerbes aux pieds des chevaux,La plaine arrosée par le Borò est très propre à l’agriculture ; leterrain est, en général, sablonneux et sans cailloux. Une multitudede grues se promenaient sur ses bords, et ses eaux étaientcouvertes de canards sauvages. Ayant tiré sur ces p1.057 oiseaux, lebruit de nos armes à feu attira les Mongols ; ils ne connaissent queleurs arcs et leurs flèches qui, maintenant, ne se teignent que dusang des bêtes féroces.Dans cette plaine, qui s’étend environ quinze verstes au sud,nous rencontrions continuellement des troupes de Mongols quirevenaient d’adorer le nouveau khoutoukhtou. La manifestation dece pontife, âgé de sept ans, avait produit une sensationextraordinaire parmi les Khalkha dévots : hommes, femmes,vieillards, enfants, richement habillés, montés sur leurs plus beauxchevaux, couverts de bonnets de zibeline, accouraient en foule,pour voir l’enfant miraculeux, et recevoir sa bénédiction. Ayant jouide ce bonheur, il retournaient chez eux le cœur satisfait.Après avoir parcouru quinze verstes sur un chemin uni et droit,nous sommes entrés dans la vallée de Dzoun-Modò (cent arbres), àla droite du Borò, au pied du mont Noïn (Seigneur), où s’arrêtèrentnos missions, en 1794 et 1807. A trois verstes plus loin, nousatteignîmes Mànitou (lieu de prières), montagne surmontée d’unobo. A droite, on aperçoit les trois monts Baïn-Djiroukhé (cœur49