Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à PékinLe commerce de l’intérieur, pour approvisionner la capitale estextrêmement actif. Les provinces méridionales, surtout celles quisont situées au-delà du Kiang, peuvent être regardées comme lecentre du commerce intérieur. Elles produisent le thé, le riz, le coton,la soie. On y fabrique des étoffes de soie, notamment à Hang tchéouet à Sou tchéou, regardées comme un paradis terrestre, de laporcelaine, de l’encre, des meubles et d’autres objets vernis, en bois.p2.190 Les habitants de Péking tirent tout des provincesméridionales. On ne fabrique à Péking que des carreaux et du verrede couleur, et l’on y taille des pierres précieuses.Les magasins de Péking sont dégarnis vers la fin de l’annéecommerciale, et restent ainsi jusqu’à l’arrivée des nouvellesmarchandises, ce qui a lieu à l’époque de l’ouverture descommunications par eau, dans la cinquième lune ou dans le mois dejuin.Les objets nécessaires à l’habillement et à la chaussure, tels quedes tissus en soie et en coton ne manquent pas à Vaï lo tchhing. Ony trouve également de beaux meubles, des tableaux, des ouvragesen pierres et divers objets de luxe, etc.Les provisions de bouche se vendent dans tous les quartiers de laville ; on rencontre presque à chaque pas des boutiques où l’on peutacheter du riz, des petits pains cuits à la vapeur, de la viande, etc.Les habitants de Péking, et tous les Chinois préfèrent la viande decochon, qui, d’ailleurs, est ici plus savoureuse et plus facile à digérerqu’en Russie. Les Mandchoux, les Mongols et les Tourkestâni,mangent beaucoup de mouton, et les derniers du bœuf. La viande demouton et de bœuf n’est pas très bonne, en Chine, parce que lesbestiaux arrivant de la Mongolie sont trop fatigués, et qu’à leurarrivée à la capitale on ne les soigne pas assez. p2.191 Le beurre, faiten général avec du lait de brebis, vient de la Mongolie. Les Chinoispréfèrent la graisse de cochon ; ils ne peuvent souffrir l’odeur dubeurre de vache. Les oies, les poules et les canards sont les oiseaux452

Voyage à Pékindomestiques les plus communs. Les premiers font une partieindispensable des grands repas. Les médecins interdisent la volaille àleurs malades, comme une viande indigeste et malsaine. L’espèce decanards, nommée ya tsu, est un mets très recherché dans lesgrandes occasions ; on l’accommode de plus de trente manièresdifférentes. Les canards de Péking sont très gros, très gras etsucculents. On vend, pendant l’hiver, des perdrix, des faisans et dugibier de toute espèce. Mais il faut être sur ses gardes, en achetantdes provisions de cuisine, car les marchands chinois mêlent du plâtreou du sable dans la farine, pour la rendre plus pesante ; souvent, ilsvendent de la viande de bêtes mortes de maladie.Ils gonflent les canards et les poules, en soufflant de l’air entrela peau et la chair ; ce qui les rend très blancs, et leur donne l’aird’être gras.Le poisson frais, surtout la carpe, vient à Péking des rivièresvoisines et de la côte. Le poisson fumé et les homards sont trèscommuns. Pendant l’hiver, la cour reçoit de grands poissons gelés,tels que des esturgeons, des belougha, des carpes de l’espèceappelée, en russe, p2.192 sazans, etc. ; ces poissons arrivent sur deschameaux. L’empereur en distribue aux princes du premier ordre,et une certaine quantité de ces poissons parvient de cette manièreaux marchés.Quant aux légumes et aux fruits, on en trouve de toutes lesespèces, comme en Europe. Le chou est d’un goût exquis, lesconcombres, les carottes, les navets, le raifort, se marinent, et onles sert à table au lieu de sel. Les raisins, les pêches, les pommes,et des poires délicieuses, y sont d’une abondance extrême ; il y aégalement des oranges et des citrons, mais ils sont aigres.La boisson générale est le thé ; mais on le fait tout autrementqu’en Europe. Les Chinois cueillent pour leur usage les jeunesfeuilles de l’arbrisseau, et les font sécher au soleil. Ce thé a unparfum et une saveur exquis, et, en même temps, il est salutairepour l’estomac.453

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékindomestiques les plus communs. Les premiers font une partieindisp<strong>en</strong>sable des grands repas. Les médecins interdis<strong>en</strong>t <strong>la</strong> vo<strong>la</strong>ille <strong>à</strong>leurs ma<strong>la</strong>des, comme une viande indigeste <strong>et</strong> malsaine. L’espèce decanards, nommée ya tsu, est un m<strong>et</strong>s très recherché dans lesgrandes occasions ; on l’accommode de plus de tr<strong>en</strong>te manièresdiffér<strong>en</strong>tes. Les canards de <strong>Péking</strong> sont très gros, très gras <strong>et</strong>succul<strong>en</strong>ts. On v<strong>en</strong>d, p<strong>en</strong>dant l’hiver, des perdrix, des faisans <strong>et</strong> dugibier de toute espèce. Mais il faut être sur ses gardes, <strong>en</strong> ach<strong>et</strong>antdes provisions de cuisine, car les marchands chinois mêl<strong>en</strong>t du plâtreou du sable dans <strong>la</strong> farine, pour <strong>la</strong> r<strong>en</strong>dre plus pesante ; souv<strong>en</strong>t, ilsv<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> viande de bêtes mortes de ma<strong>la</strong>die.Ils gonfl<strong>en</strong>t les canards <strong>et</strong> les poules, <strong>en</strong> souff<strong>la</strong>nt de l’air <strong>en</strong>tre<strong>la</strong> peau <strong>et</strong> <strong>la</strong> chair ; ce qui les r<strong>en</strong>d très b<strong>la</strong>ncs, <strong>et</strong> leur donne l’aird’être gras.Le poisson frais, surtout <strong>la</strong> carpe, vi<strong>en</strong>t <strong>à</strong> <strong>Péking</strong> des rivièresvoisines <strong>et</strong> de <strong>la</strong> côte. Le poisson fumé <strong>et</strong> les homards sont trèscommuns. P<strong>en</strong>dant l’hiver, <strong>la</strong> cour reçoit de grands poissons gelés,tels que des esturgeons, des belougha, des carpes de l’espèceappelée, <strong>en</strong> russe, p2.192 sazans, <strong>et</strong>c. ; ces poissons arriv<strong>en</strong>t sur deschameaux. L’empereur <strong>en</strong> distribue aux princes du premier ordre,<strong>et</strong> une certaine quantité de ces poissons parvi<strong>en</strong>t de c<strong>et</strong>te manièreaux marchés.Quant aux légumes <strong>et</strong> aux fruits, on <strong>en</strong> trouve de toutes lesespèces, comme <strong>en</strong> Europe. Le chou est d’un goût exquis, lesconcombres, les carottes, les nav<strong>et</strong>s, le raifort, se marin<strong>en</strong>t, <strong>et</strong> onles sert <strong>à</strong> table au lieu de sel. Les raisins, les pêches, les pommes,<strong>et</strong> des poires délicieuses, y sont d’une abondance extrême ; il y aégalem<strong>en</strong>t des oranges <strong>et</strong> des citrons, mais ils sont aigres.La boisson générale est le thé ; mais on le fait tout autrem<strong>en</strong>tqu’<strong>en</strong> Europe. Les Chinois cueill<strong>en</strong>t pour leur usage les jeunesfeuilles de l’arbrisseau, <strong>et</strong> les font sécher au soleil. Ce thé a unparfum <strong>et</strong> une saveur exquis, <strong>et</strong>, <strong>en</strong> même temps, il est salutairepour l’estomac.453

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