Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

Voyage à Pékindiffèrent à beaucoup d’égards, et les Chinois surtout ne serapprochent d’aucun autre peuple connu. Du reste, dans leurcapitale, tout annonce que l’on est dans un pays civilisé depuislongtemps.La tranquillité des habitants est assurée par des institutionsmorales, par des règlements stables et par une police active. Uncommerce libre pourvoit à l’approvisionnement de la ville, etchaque p2.184 habitant trouve dans ses moments de loisir defréquentes occasions de se distraire.On entend rarement parler à Péking de dissensions dans lesfamilles. Les maximes de la religion de Confucius, et les principesde l’éducation de la jeunesse, qui s’impriment dans la mémoire desChinois, leur servent de base et de guide pendant toute la durée etdans tous les moments de leur vie. La soumission sans bornes desenfants pour leurs parents règle la conduite de chacun envers sesconcitoyens. C’est ce principe qui porte les Chinois à obéir auxordres du gouvernement, et à respecter et vénérer ses agents civilset militaires.D’un autre côté, les Chinois ont, comme toutes les autresnations, leurs faiblesses et leurs vices. Ils ont de l’indifférence pourles étrangers, et même pour leurs compatriotes ; c’est un de leursplus grands défauts : ils sont fiers, vindicatifs, intéressés, jaloux,très méfiants et très rusés. L’indigence, très commune dans toutesles classes, les force à user d’adresse, qui souvent dégénère entromperie. La population est si considérable, que la richessenationale, quoique très grande, ne peut être répartieconvenablement. Un militaire chinois, ayant le rang de colonel, amoins à dépenser qu’un de nos officiers ordinaires, tous les deuxn’ayant que leurs appointements.En général, les Chinois sont enclins à la p2.185 débauche ; lesgens riches, outre leur épouse légitime, possèdent un harem ; etcependant, entraînés par de mauvais exemples, ils vont chez les448