Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinexécute les malfaiteurs. Un peu plus haut, près d’un étang, il y aune fosse profonde, dans laquelle on jette leurs cadavres.Au sud-ouest, avant d’arriver à la rue Traversière, on voit unemosquée (n° 22), bâtie pour les Turkestâni qui habitent ce quartierde Péking.Le reste de la partie occidentale du Vaï lo tchhing est, de mêmeque celle de l’est, peu peuplé et rempli de jardins potagers, et dechamps p2.181 de blé. Indépendamment des lieux que nous venonsde décrire, il y a plusieurs petits temples, et des casernes occupéespar plusieurs régiments des gardes.Les lieux les plus considérables du Vaï lo tchhing, sont le templedu Ciel et celui de l’inventeur de l’agriculture, situés tous les deuxprès de la porte du midi.Le temple du Ciel, ou Thian than (n° 23), est dans la grande rueà droite. Son enceinte a neuf li de circonférence, ou environ cinqverstes ; tout y est magnifique. L’empereur s’y rend chaque annéele jour du solstice d’hiver, pour offrir un sacrifice au ciel ; il seprépare à la cérémonie par un jeûne de trois jours, qu’il observe auThian than même en un lieu élevé, appelé le palais du jeûne.L’éminence sur laquelle l’empereur sacrifie est magnifiquementornée. On y monte par de beaux escaliers ; aux quatre avenues,sont quatre arcs de triomphe d’un marbre très fin. L’empereur vaquelquefois au Thian than, en d’autres saisons de l’année, pour ysacrifier au ciel et rendre ses hommages religieux à ses ancêtres.Le Siaun nong than, ou temple de l’inventeur de l’agriculture, estséparé du Thian than par une rue fort large (n° 24) ; il estégalement entouré d’une haute muraille, dont la circonférence est desix li (plus de trois verstes). Les empereurs de la Chine se rendenttous les ans au Sian noung chan, dans la p2.182 saison du printemps,pour y labourer la terre et pour y offrir un sacrifice au ciel. Lesappartements de l’empereur n’ont rien de bien magnifique en euxmêmes; mais la cérémonie du labour est très curieuse et très446

Voyage à Pékinsolennelle. Le champ que l’empereur laboure est couvert d’uneespèce de tente faite avec des nattes. Lorsqu’il a labouré, durantl’espace d’une demi-heure ou environ, il monte sur un tertre voisin,d’où il regarde le travail des princes, des ministres et des mandarins,qui, guidés par les cultivateurs les plus expérimentés, labourent enplein air, n’ayant point de nattes qui puissent les garantir desintempéries de l’atmosphère. Durant le travail, les musiciens de lacour chantent des hymnes, anciennement composées à la louangede l’agriculture. L’empereur, les princes, tous les grands, sonthabillés en agriculteurs. Leurs instruments de labourage sont trèspropres, on les conserve dans des magasins à cet usage. Lescharrues sont attelées de bœufs, qui ne servent que dans cette seuleoccasion. Il y a aussi des greniers consacrés à recevoir le produit dela récolte ; et l’on a, ou l’on dit avoir bien précisément remarqué quele grain produit par le labour de l’empereur est d’une espèce biensupérieure à celui qui n’a germé que sous la main des princes et desmandarins. Ce grain, dont la production est due aux sueurs del’empereur, est employé à faire des gâteaux pour les sacrifices p2.183du ciel. L’empereur se prépare à cette cérémonie par le jeûne, pardes prières adressées au ciel, et par une espèce de retraite. Le butde cette auguste cérémonie est de perpétuer la mémoire de cestemps heureux où les princes eux-mêmes étaient agriculteurs ; selond’autres auteurs, ce but est d’empêcher des empereurs despotesd’oublier qu’un grand État ne peut se soutenir que par l’agriculture,et qu’en conséquence les richesses du souverain sont le fruit de lasueur du laboureur. L’origine de cette cérémonie, en Chine, se perddans la nuit des temps les plus reculés.*Péking se distingue des autres capitales et des grandes villes del’Asie, par ses constructions et par l’ordre qui règne dans sonintérieur. Il n’y faut pas chercher des maisons de quatre à cinqétages ; on n’y voit ni quais, ni trottoirs magnifiques, ni des rueséclairées pendant la nuit. Les nations de l’Europe et de l’Asie447

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékinexécute les malfaiteurs. Un peu plus haut, près d’un étang, il y aune fosse profonde, dans <strong>la</strong>quelle on j<strong>et</strong>te leurs cadavres.Au sud-ouest, avant d’arriver <strong>à</strong> <strong>la</strong> rue Traversière, on voit unemosquée (n° 22), bâtie pour les Turkestâni qui habit<strong>en</strong>t ce quartierde <strong>Péking</strong>.Le reste de <strong>la</strong> partie occid<strong>en</strong>tale du Vaï lo tchhing est, de mêmeque celle de l’est, peu peuplé <strong>et</strong> rempli de jardins potagers, <strong>et</strong> dechamps p2.181 de blé. Indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t des lieux que nous v<strong>en</strong>onsde décrire, il y a plusieurs p<strong>et</strong>its temples, <strong>et</strong> des casernes occupéespar plusieurs régim<strong>en</strong>ts des gardes.Les lieux les plus considérables du Vaï lo tchhing, sont le templedu Ciel <strong>et</strong> celui de l’inv<strong>en</strong>teur de l’agriculture, situés tous les deuxprès de <strong>la</strong> porte du midi.Le temple du Ciel, ou Thian than (n° 23), est dans <strong>la</strong> grande rue<strong>à</strong> droite. Son <strong>en</strong>ceinte a neuf li de circonfér<strong>en</strong>ce, ou <strong>en</strong>viron cinqverstes ; tout y est magnifique. L’empereur s’y r<strong>en</strong>d chaque annéele jour du solstice d’hiver, pour offrir un sacrifice au ciel ; il seprépare <strong>à</strong> <strong>la</strong> cérémonie par un jeûne de trois jours, qu’il observe auThian than même <strong>en</strong> un lieu élevé, appelé le pa<strong>la</strong>is du jeûne.L’émin<strong>en</strong>ce sur <strong>la</strong>quelle l’empereur sacrifie est magnifiquem<strong>en</strong>tornée. On y monte par de beaux escaliers ; aux quatre av<strong>en</strong>ues,sont quatre arcs de triomphe d’un marbre très fin. L’empereur vaquelquefois au Thian than, <strong>en</strong> d’autres saisons de l’année, pour ysacrifier au ciel <strong>et</strong> r<strong>en</strong>dre ses hommages religieux <strong>à</strong> ses ancêtres.Le Siaun nong than, ou temple de l’inv<strong>en</strong>teur de l’agriculture, estséparé du Thian than par une rue fort <strong>la</strong>rge (n° 24) ; il estégalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>touré d’une haute muraille, dont <strong>la</strong> circonfér<strong>en</strong>ce est desix li (plus de trois verstes). Les empereurs de <strong>la</strong> <strong>Chine</strong> se r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>ttous les ans au Sian noung chan, dans <strong>la</strong> p2.182 saison du printemps,pour y <strong>la</strong>bourer <strong>la</strong> terre <strong>et</strong> pour y offrir un sacrifice au ciel. Lesappartem<strong>en</strong>ts de l’empereur n’ont ri<strong>en</strong> de bi<strong>en</strong> magnifique <strong>en</strong> euxmêmes; mais <strong>la</strong> cérémonie du <strong>la</strong>bour est très curieuse <strong>et</strong> très446

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