Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

Voyage à Pékin25 avril. — J’envoyai, à deux heures après-midi, au tribunal desaffaires étrangères, la supplique relative à notre départ de Péking ;nous l’avions fixé, au plus tard, au vingt-sixième jour de laquatrième lune (15 mai) ; j’y mentionnais également le besoin quenous avions de bestiaux. A l’exemple de M. Pervouchin, qui avaitaccompagné la mission en 1807 et 1808, j’offrais de payer les prixfixés pour le louage des chameaux et des chevaux ; c’était afind’attirer sur ce point l’attention du tribunal, et de mettre nos p2.115conducteurs chinois dans l’impuissance de hausser arbitrairementces prix, comme ils l’avaient fait dans les voyages précédents ; dureste, je désirais convaincre le tribunal que notre gouvernement neprétendait nullement que ses sujets, pendant leurs voyages sur leterritoire des autres états, leur fussent à charge, pour les chosesqui leur étaient nécessaires en route, et je voulais prouver que lemoindre service qui nous était rendu, serait toujours payégénéreusement.La supplique fut portée par l’inspecteur des bagages etl’interprète, accompagnés de M. Sipakov et de deux cosaques ; ellefut reçue gracieusement par les membres du tribunal, qui promirentune décision prompte et favorable ; mais une espèce demalentendu s’éleva dans cette occasion. Tho lao yé, le principalmandarin près la cour russe, pria l’inspecteur des bagages dem’informer que le tribunal était obligé de soumettre notre affaire àl’empereur, mais il n’osait lui avouer que les Russes, sujets du pluspuissant des empires voisins de la Chine, avaient été obligés depayer les frais de leur voyage, dans les États chinois. Tho lao yéannonça que le gouvernement aurait été disposé pour prouver sonamitié envers la Russie, à supporter toutes les dépenses de lamission jusqu’à Péking ; mais il aurait fallu pour cela que nouseussions perdu tous nos p2.116 chevaux et nos chameaux ; il ajoutaque le bitkhéchi qui accompagna la mission en 1807 et 1808, avait,suivant l’usage pratiqué à l’égard des Russes qui vont enChine, comme à l’égard de ceux qui retournent en Russie, reçu401