Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à PékinA moitié chemin, nous rencontrâmes une troupe de Mongols quiallaient de l’Ourga à Kiakhta, avec un chargement de sucre candi,appartenant à un négociant chinois de Kiakhta. Seize chariots,attelés chacun d’un bœuf, p1.043 portaient les marchandises. Plusloin, sur la rive de Charà, nous vîmes la tente d’un de cesmarchands chinois qui parcourent la Mongolie, &changeant avec leshabitants des steppes leurs marchandises contre des bœufs et desmoutons qu’ils revendent en Chine. Ce sont les colporteurs de cesrégions.De la montagne Ourmoukhtoû, que nous avions sur la gauche,et au pied de laquelle est la station d’hiver, nous descendîmes dansla plaine traversée par le Charà ; quelques saules y croissent,l’herbe y était haute et épaisse.Après avoir encore une fois passé le Charà à gué, près du montKerétou, et marché à l’est, la mission arriva à quatre heures aprèsmidi à la station d’Ourmoukhtoûi, elle est sur la rive gauche, qui esttrès raboteuse. (25 verstes).Le soir le dzangghin, qui nous avait accompagnés jusqu’ici, sesépara de nous. Un dzangghin, un koundoui et quatre soldatsenvoyés par les quatre khans 1 , sont placés à chaque p1.044 station.Les anciens reçoivent un salaire annuel de dix lan (vingt roubles enargent). Quand ils remplissent bien leur devoir, on les conserveplusieurs années dans ce poste, avec leurs familles et leurstroupeaux. Il faut que chaque station soit pourvue de huit chevauxet de quatre chameaux pour les personnes qui voyagent par ordredu gouvernement. Les khans les plus près de la route doivent1 Les Mongols sont divisés en plusieurs aimak ou tribus. La plus grande est cellede Kiakhta. Elle est partagée entre quatre khans qui portent les titres suivants :1. Touchétou-khan, résidant au bord de la Selenga supérieure ;2. Tsetsen-khan, résidant à l’est de Kiakhta, près de la rivière Kheroulan ;3. Dzassaktoû-khan, résidant au versant méridional du grand Altai, sur les bordsde la rivière Dzabakhan ;4. Saïn-Noïn, résidant dans le step de Gobi, au sud de l’Ourga.40

Voyage à Pékinfournir les hommes ; ceux qui en sont éloignés l’argent pour leurentretien, les chevaux et les chameaux, en nature ou en argent.La température éprouva un changement si subit, qu’à huitheures du matin, le lendemain, le thermomètre ne marquait plusque cinq degrés au-dessus de zéro. Quelques Mongols arrivèrent ;ils étaient vêtus de pelisse, et avaient sur la tête des bonnets garnisde peaux de martre, et principalement de peaux de mouton blanc.Il gela pendant la nuit ; le vent souffla du nord, la journée futnébuleuse. Plusieurs de nos cosaques souffraient d’unrefroidissement depuis le passage de l’Irò ; mais il convient deremarquer que les gens de la classe inférieure, en Sibérie,affaiblissent leur constitution, originairement très robuste, parl’usage immodéré du thé en briques, qu’ils boivent trois fois parjour et même plus souvent. Je laissai à cette station un chevalmalade, sous la condition qu’il me serait rendu à p1.045 mon retour,et qu’en cas de mort les Mongols n’en seraient pas responsables,s’ils pouvaient m’en fournir la preuve.Entre huit et neuf heures du matin, nous nous mîmes en route.Après avoir parcouru une verste et demie dans la plaine du Charà,nous gravîmes sur une partie du mont Banghi, connue sous le nomde Khoussoutoû (des bouleaux) ; puis traversant une gorge étroite,à sept verstes de la station, nous entrâmes dans la plaine deTsàidam (saline) : elle tire son nom du sel qui se montre à fleur deterre dans ces steppes. La plaine de Tsàidam s’étend jusqu’au Baïngol(rivière riche), qui coule de l’est à l’ouest, et se joint à la rivedroite du Charà. Le Baïn-gol prend sa source au pied de hautesmontagnes. Le mont Mangatàï (roide), dont la partie située àl’ouest est nommée Toumoukéi (agitée par les tourbillons), s’élevaitau sud-est à notre gauche. Les cavités du Mangatàï sont habitéespar une multitude de chèvres sauvages, de cerfs, de renards, dechats sauvages, appelés en langue mongole manoûl ; on yrencontre aussi des ours, mais rarement. Les sommets du Mangatàïsont couverts de bouleaux.41

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> PékinA moitié chemin, nous r<strong>en</strong>contrâmes une troupe de Mongols quial<strong>la</strong>i<strong>en</strong>t de l’Ourga <strong>à</strong> Kiakhta, avec un chargem<strong>en</strong>t de sucre candi,appart<strong>en</strong>ant <strong>à</strong> un négociant chinois de Kiakhta. Seize chariots,attelés chacun d’un bœuf, p1.043 portai<strong>en</strong>t les marchandises. Plusloin, sur <strong>la</strong> rive de Char<strong>à</strong>, nous vîmes <strong>la</strong> t<strong>en</strong>te d’un de cesmarchands chinois qui parcour<strong>en</strong>t <strong>la</strong> <strong>Mongolie</strong>, &changeant avec leshabitants des steppes leurs marchandises contre des bœufs <strong>et</strong> desmoutons qu’ils rev<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>Chine</strong>. Ce sont les colporteurs de cesrégions.De <strong>la</strong> montagne Ourmoukhtoû, que nous avions sur <strong>la</strong> gauche,<strong>et</strong> au pied de <strong>la</strong>quelle est <strong>la</strong> station d’hiver, nous desc<strong>en</strong>dîmes dans<strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine <strong>travers</strong>ée par le Char<strong>à</strong> ; quelques saules y croiss<strong>en</strong>t,l’herbe y était haute <strong>et</strong> épaisse.Après avoir <strong>en</strong>core une fois passé le Char<strong>à</strong> <strong>à</strong> gué, près du montKerétou, <strong>et</strong> marché <strong>à</strong> l’est, <strong>la</strong> mission arriva <strong>à</strong> quatre heures aprèsmidi <strong>à</strong> <strong>la</strong> station d’Ourmoukhtoûi, elle est sur <strong>la</strong> rive gauche, qui esttrès raboteuse. (25 verstes).Le soir le dzangghin, qui nous avait accompagnés jusqu’ici, sesépara de nous. Un dzangghin, un koundoui <strong>et</strong> quatre soldats<strong>en</strong>voyés par les quatre khans 1 , sont p<strong>la</strong>cés <strong>à</strong> chaque p1.044 station.Les anci<strong>en</strong>s reçoiv<strong>en</strong>t un sa<strong>la</strong>ire annuel de dix <strong>la</strong>n (vingt roubles <strong>en</strong>arg<strong>en</strong>t). Quand ils rempliss<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> leur devoir, on les conserveplusieurs années dans ce poste, avec leurs familles <strong>et</strong> leurstroupeaux. Il faut que chaque station soit pourvue de huit chevaux<strong>et</strong> de quatre chameaux pour les personnes qui voyag<strong>en</strong>t par ordredu gouvernem<strong>en</strong>t. Les khans les plus près de <strong>la</strong> route doiv<strong>en</strong>t1 Les Mongols sont divisés <strong>en</strong> plusieurs aimak ou tribus. La plus grande est cellede Kiakhta. Elle est partagée <strong>en</strong>tre quatre khans qui port<strong>en</strong>t les titres suivants :1. Touchétou-khan, résidant au bord de <strong>la</strong> Sel<strong>en</strong>ga supérieure ;2. Ts<strong>et</strong>s<strong>en</strong>-khan, résidant <strong>à</strong> l’est de Kiakhta, près de <strong>la</strong> rivière Kherou<strong>la</strong>n ;3. Dzassaktoû-khan, résidant au versant méridional du grand Altai, sur les bordsde <strong>la</strong> rivière Dzabakhan ;4. Saïn-Noïn, résidant dans le step de Gobi, au sud de l’Ourga.40

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