Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinavec beaucoup de grâce.L’évêque Pius, les PP. Ribeira et Féreira, nous accueillirent avecla cordialité la plus franche, et nous témoignèrent leurs regrets dece que tous les Russes ne leur avaient pas fait l’honneur de serendre à leur invitation. L’évêque s’entretint longtemps avec moisur le nombre de nos armées, sur leurs armes, leurs uniformes, etprincipalement sur les Cosaques du Don, qui paraissaientl’intéresser le plus. Il prit beaucoup de part à la perte de nosbestiaux, et me demanda pourquoi les Russes ne venaient pas deSaint-Pétersbourg en Chine par mer, comme le font les autresEuropéens. Je lui répondis que le voyage à Péking, par terre, étaitpour nous plus sûr et plus court.Les Portugais burent à la santé de notre empereur, et nous enfîmes de même à l’égard du roi de Portugal ; à trois heures aprèsmidi, nous revînmes chez nous.L’archimandrite Pierre envoya, par l’étudiant Sipakov, autribunal des affaires étrangères sa supplique pour demander lapermission d’envoyer en Russie l’hiérodiacre Israël, et de leremplacer par l’interprète Frolov, sous le titre d’étudiant de lamission, russe à Péking. M. Sipakov nous dit à son p2.111 retour quela requête avait été accueillie par les membres du conseil ; maisqu’ils avaient élevé quelques difficultés sur le remplacement del’hiérodiacre par un laïque, en observant qu’un prêtre ne devait êtreremplacé que par un autre ecclésiastique.21 avril. — A l’aube du jour, il s’éleva une tempête violente,accompagnée d’un grand bruit dans l’air, et d’une poussièreépaisse ; cette tourmente dura jusqu’à midi.23 avril. — D’après le calendrier chinois, c’était le quatrièmejour de la quatrième lune. A onze heures du matin, Lieou szu hai etson associé arrivèrent chez moi pour traiter de notre voyage àBalgassoun ; je lui dis que nous ne quitterions pas Péking, avec398

Voyage à Pékintous nos bagages, avant le 25 ou le 26 de cette même lune, c’està-direvers le milieu de notre mois de mai. Quant au transportde nos personnes, il nous fallait un palanquin pour le chef de lamission précédente, deux palanquins, à deux mules chacun, pourles hiéromonaques Séraphin et Arcadius, qui se plaignaient de lafaiblesse de leur santé ; deux grands chariots pour dix cosaques,seize chevaux et mulets de selle, pour moi, pour l’inspecteur desbagages, pour le plus ancien des cosaques, pour l’interprète oul’hiérodiacre, pour MM. Sipakov et Zimailov, étudiants de la missionprécédente, pour le bedeau Yafistsky, et pour neuf Cosaques, p2.112qui devaient escorter les brancards et les effets. Le poids du bagagefut provisoirement estimé à dix mille kin, ou livres chinoises.Les entrepreneurs exigeaient 30 lan en argent (60 roubles enargent), pour chaque brancard, 20 lan pour un chariot, 6 lan pourun mulet ou cheval, et 6 lan pour cent kin de poids de bagage ;c’était énorme. Je leur offris de mon côté une somme un peu plusforte que celle que nous avait coûtée le voyage de Khalgan àPéking ; mais les entrepreneurs ne me firent pas une réponsedécisive, et promirent de revenir dans deux jours.Les hiéromonaques Séraphin et Daniel, et l’étudiantVoitsékhovsky revinrent aujourd’hui, après une absence de troisjours ; ils étaient allés aux eaux chaudes 1 , situées au pied desmontagnes, trente-cinq verstes nord-est de Péking, dans levoisinage de Tchhang phing tcheou. Il y a, près de la sourcechaude, un petit château entouré d’un parc et d’un beau jardin ;c’est un pied à terre de l’empereur.Le docteur Voitsékovsky, qui avait des connaissances en chimie,profita de cette occasion p2.113 pour faire des observations sur lanature de ces eaux. Leurs effets sont très prompts et fort1 Le Voyage de lord Macartney fait mention de ces eaux chaudes (tome III, pag.7) : « Près de ces montagnes, il y a des eaux minérales, qu’on appelle les bains del’empereur, soit parce qu’il les a fait arranger à ses dépens, soit parce quequelqu’un de la famille impériale en a fait usage, ou parce que c’est à lui qu’estcensé appartenir tout ce qui n’est point propriété particulière. »399

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékinavec beaucoup de grâce.L’évêque Pius, les PP. Ribeira <strong>et</strong> Féreira, nous accueillir<strong>en</strong>t avec<strong>la</strong> cordialité <strong>la</strong> plus franche, <strong>et</strong> nous témoignèr<strong>en</strong>t leurs regr<strong>et</strong>s dece que tous les Russes ne leur avai<strong>en</strong>t pas fait l’honneur de ser<strong>en</strong>dre <strong>à</strong> leur invitation. L’évêque s’<strong>en</strong>tr<strong>et</strong>int longtemps avec moisur le nombre de nos armées, sur leurs armes, leurs uniformes, <strong>et</strong>principalem<strong>en</strong>t sur les Cosaques du Don, qui paraissai<strong>en</strong>tl’intéresser le plus. Il prit beaucoup de part <strong>à</strong> <strong>la</strong> perte de nosbestiaux, <strong>et</strong> me demanda pourquoi les Russes ne v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t pas deSaint-Pétersbourg <strong>en</strong> <strong>Chine</strong> par mer, comme le font les autresEuropé<strong>en</strong>s. Je lui répondis que le voyage <strong>à</strong> <strong>Péking</strong>, par terre, étaitpour nous plus sûr <strong>et</strong> plus court.Les Portugais bur<strong>en</strong>t <strong>à</strong> <strong>la</strong> santé de notre empereur, <strong>et</strong> nous <strong>en</strong>fîmes de même <strong>à</strong> l’égard du roi de Portugal ; <strong>à</strong> trois heures aprèsmidi, nous revînmes chez nous.L’archimandrite Pierre <strong>en</strong>voya, par l’étudiant Sipakov, autribunal des affaires étrangères sa supplique pour demander <strong>la</strong>permission d’<strong>en</strong>voyer <strong>en</strong> Russie l’hiérodiacre Israël, <strong>et</strong> de leremp<strong>la</strong>cer par l’interprète Frolov, sous le titre d’étudiant de <strong>la</strong>mission, russe <strong>à</strong> <strong>Péking</strong>. M. Sipakov nous dit <strong>à</strong> son p2.111 r<strong>et</strong>our que<strong>la</strong> requête avait été accueillie par les membres du conseil ; maisqu’ils avai<strong>en</strong>t élevé quelques difficultés sur le remp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t del’hiérodiacre par un <strong>la</strong>ïque, <strong>en</strong> observant qu’un prêtre ne devait êtreremp<strong>la</strong>cé que par un autre ecclésiastique.21 avril. — A l’aube du jour, il s’éleva une tempête viol<strong>en</strong>te,accompagnée d’un grand bruit dans l’air, <strong>et</strong> d’une poussièreépaisse ; c<strong>et</strong>te tourm<strong>en</strong>te dura jusqu’<strong>à</strong> midi.23 avril. — D’après le cal<strong>en</strong>drier chinois, c’était le quatrièmejour de <strong>la</strong> quatrième lune. A onze heures du matin, Lieou szu hai <strong>et</strong>son associé arrivèr<strong>en</strong>t chez moi pour traiter de notre voyage <strong>à</strong>Balgassoun ; je lui dis que nous ne quitterions pas <strong>Péking</strong>, avec398

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