Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékincouronnement. Au commencement de chaque année, le roi deCorée envoie à l’empereur de la Chine des présents, comme gagede sa fidélité, et en reçoit réciproquement, mais d’une valeurbeaucoup inférieure. La population peu nombreuse de la Corée, etle caractère pacifique de ses habitants sont cause que legouvernement chinois les traite avec une dureté extrême. Cetterigueur se fait surtout sentir par les vexations des mandarinschinois, envers les Coréens qui vont à Péking ; ce peuple paieégalement un tribut en or aux Japonais. Je n’ai pu apprendrel’origine de cette dernière obligation, qui est très onéreuse à laCorée, parce que le gouvernement japonais veille très sévèrementà ce qu’ils n’aient pas la moindre communication avec des p2.096étrangers, les Chinois exceptés. Les Coréens venus à Péking,connaissaient déjà les Russes. Ils ont bonne opinion de leuraffabilité ; ils sont informés de la situation géographique et de lagrandeur de la Russie. Plusieurs d’entr’eux ont reçu probablementpar des marchands chinois des renseignements sur l’étendue ducommerce de Kiakhta, et sur la nature des marchandises qui ensont l’objet. Notre Compagne américaine pourrait profiter decirconstances favorables, pour former des liaisons de commerceavec la Corée, en établissant un nouvel entrepôt dans les mers del’Asie orientale.Le coton et les cotonnades sont les principales productions de laCorée. Les marchands de cette contrée, qui viennent tous les ans àPéking avec les ambassadeurs de leur roi, y apportent du coton,des étoffes de coton, du papier à écrire, fort comme de la toile ; dela soie, des étoffes de soie communes, et du tabac à fumer ; ilsamènent aussi des chevaux. Ce que les Chinois estiment le plus, cesont l’étoffe de coton, connue sous le nom de daba coréenne, lepapier à écrire, et les chevaux, à cause de leur petite taille et deleur vigueur. On prend en échange des étoffes de soie d’une qualitésupérieure, différents objets en métal, de la porcelaine, etc.8 avril. — Vers midi, le P. Hyacinthe reçut la visite d’un vieux388

Voyage à Pékingénéral, de la suite des p2.097 ambassadeurs de Corée ; ceux-ci nedevaient partir que vers le milieu du mois de mai. Je fus invité àcette entrevue ; le général, nommé Li yu hou, âgé de soixantequatreans, avait l’air noble et modeste, en comparaison desMandchoux. Le P. Hyacinthe était déjà très lié avec son fils, quidemeurait à Péking, depuis plus de cinq ans. Le général nous parlapar écrit ; nos questions lui furent expliquées par un jeune Chinois,chargé de donner des leçons aux membres ecclésiastiques de lanouvelle mission. Li yu hou demanda quel âge j’avais (politessechinoise ordinaire entre des gens qui se voient pour la premièrefois) ; depuis quand j’étais arrivé, etc. Nous lui montrâmes, sur lacarte, la distance qui sépare la Corée de Saint-Pétersbourg. Il futextrêmement étonné de l’immense éloignement qu’il y a de Pékingà notre capitale, et qui est à peu près de dix mille verstes ; maissurtout des fatigues d’un si long voyage. Le général visita notreéglise, le jardin du couvent, la bibliothèque de la mission, et allachez l’archimandrite Pierre, qui le reçut avec la plus grandecordialité ; ensuite il demanda la permission de voir monappartement ; il y examina avec plaisir l’habillement des Cosaques,et plusieurs de nos effets, nos fusils, des pistolets, des sabres, etc.Voici un fragment de mon entretien par écrit avec Li yu hou :« Demande. Permettez-moi de demander à quelledistance de Péking est la capitale de la Corée, et quel estson nom.Réponse. Elle s’appelle Han yang 1 , et est éloignée detrois mille li de Péking.1 Ou Han tchhing. Ce nom se trouve dans les originaux des cartes des Jésuites,envoyées de Pékin au P. Du Halde ; mais par une méprise du traducteur, ou del’éditeur de ces cartes, le nom de King hi tao ou de la province de la cour, futappliqué à la capitale de la Corée. Le célèbre d’Anville a essayé, dans sa cartegénérale de la Tartarie, insérée dans l’ouvrage du P. Duhalde, de marquer ladivision des tao, ou province de la Corée ; mais ses indications ne sont pas tout-àfaitexactes. Kl.389

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékincouronnem<strong>en</strong>t. Au comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t de chaque année, le roi deCorée <strong>en</strong>voie <strong>à</strong> l’empereur de <strong>la</strong> <strong>Chine</strong> des prés<strong>en</strong>ts, comme gagede sa fidélité, <strong>et</strong> <strong>en</strong> reçoit réciproquem<strong>en</strong>t, mais d’une valeurbeaucoup inférieure. La popu<strong>la</strong>tion peu nombreuse de <strong>la</strong> Corée, <strong>et</strong>le caractère pacifique de ses habitants sont cause que legouvernem<strong>en</strong>t chinois les traite avec une dur<strong>et</strong>é extrême. C<strong>et</strong>terigueur se fait surtout s<strong>en</strong>tir par les vexations des mandarinschinois, <strong>en</strong>vers les Coré<strong>en</strong>s qui vont <strong>à</strong> <strong>Péking</strong> ; ce peuple paieégalem<strong>en</strong>t un tribut <strong>en</strong> or aux Japonais. Je n’ai pu appr<strong>en</strong>drel’origine de c<strong>et</strong>te dernière obligation, qui est très onéreuse <strong>à</strong> <strong>la</strong>Corée, parce que le gouvernem<strong>en</strong>t japonais veille très sévèrem<strong>en</strong>t<strong>à</strong> ce qu’ils n’ai<strong>en</strong>t pas <strong>la</strong> moindre communication avec des p2.096étrangers, les Chinois exceptés. Les Coré<strong>en</strong>s v<strong>en</strong>us <strong>à</strong> <strong>Péking</strong>,connaissai<strong>en</strong>t déj<strong>à</strong> les Russes. Ils ont bonne opinion de leuraffabilité ; ils sont informés de <strong>la</strong> situation géographique <strong>et</strong> de <strong>la</strong>grandeur de <strong>la</strong> Russie. Plusieurs d’<strong>en</strong>tr’eux ont reçu probablem<strong>en</strong>tpar des marchands chinois des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts sur l’ét<strong>en</strong>due ducommerce de Kiakhta, <strong>et</strong> sur <strong>la</strong> nature des marchandises qui <strong>en</strong>sont l’obj<strong>et</strong>. Notre Compagne américaine pourrait profiter decirconstances favorables, pour former des liaisons de commerceavec <strong>la</strong> Corée, <strong>en</strong> établissant un nouvel <strong>en</strong>trepôt dans les mers del’Asie ori<strong>en</strong>tale.Le coton <strong>et</strong> les cotonnades sont les principales productions de <strong>la</strong>Corée. Les marchands de c<strong>et</strong>te contrée, qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t tous les ans <strong>à</strong><strong>Péking</strong> avec les ambassadeurs de leur roi, y apport<strong>en</strong>t du coton,des étoffes de coton, du papier <strong>à</strong> écrire, fort comme de <strong>la</strong> toile ; de<strong>la</strong> soie, des étoffes de soie communes, <strong>et</strong> du tabac <strong>à</strong> fumer ; ilsamèn<strong>en</strong>t aussi des chevaux. Ce que les Chinois estim<strong>en</strong>t le plus, cesont l’étoffe de coton, connue sous le nom de daba coré<strong>en</strong>ne, lepapier <strong>à</strong> écrire, <strong>et</strong> les chevaux, <strong>à</strong> cause de leur p<strong>et</strong>ite taille <strong>et</strong> deleur vigueur. On pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> échange des étoffes de soie d’une qualitésupérieure, différ<strong>en</strong>ts obj<strong>et</strong>s <strong>en</strong> métal, de <strong>la</strong> porce<strong>la</strong>ine, <strong>et</strong>c.8 avril. — Vers midi, le P. Hyacinthe reçut <strong>la</strong> visite d’un vieux388

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