Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

Voyage à Pékinrouge, etc.Dans cette journée, les Chinois accomplissent les vœux qu’ilsont formés pour se garantir des accidents fâcheux, dont ils étaientmenacés. Ils se chargent de chaînes de fer, et parcourent un versteet plus, en se prosternant par terre à chaque cinquième ou dixièmepas, etc.Les dévots des deux sexes, ont un grand nombre de pratiquessemblables. Ils parcourent assez souvent plus de cent verstes àpied 1 , pour aller à un temple renommé par sa sainteté. Ilsobservent très sévèrement les jeûnes, s’abstenant même p2.087 demanger du poisson, ou certaines plantes cuites, tels que l’ail, lesoignons, etc.A sept heures du soir notre inspecteur des bagages revint deBalgassoun, ramenant les cosaques qui y avaient passé l’hiver,avec notre haras.26 mars. — A la pointe du jour, un incendie éclata chez l’un desecclésiastiques, dont j’avais d’abord habité l’appartement ;heureusement on ne tarda pas à l’éteindre. Le feu avait pris dans lacuisine ; elle touchait à l’appartement où le lou tsu (le foyer), n’étaitpas éloigné de plus de quatre pouces d’un pilier en bois, qui, d’aprèsl’architecture chinoise, sert ordinairement de point de jonction dansles constructions en pierre. Des papiers et des livres furent brûlés.Ourghentaï vint m’annoncer l’heureuse issue de sa mission. Letémoignage favorable de l’inspecteur lui valut un cadeau de quelquesarchines de drap et de casimir, et de deux zibelines ; son domestiquereçut une peau de maroquin rouge et un couteau commun.L’entrepreneur, qui s’était très bien conduit en route, eut, enrécompense, un sabre cosaque et la promesse de ne pas l’oublier1 On conçoit combien ce pieux pèlerinage doit être fatigant pour les femmeschinoises de toutes les conditions, dont le pied est estropié par un effet de la modeet de l’habitude.382