Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

Voyage à Pékin10 mars. — A deux heures après midi, l’évêque Pius renditvisite à nos archimandrites, et ensuite il me fit le même honneur.En entrant dans la maison de l’ambassade, il s’écria ironiquement :Domus spatiosa, domus maximi imperatoris sinensis !.... Voulantfaire entendre par là, que la maison était grande, mais quel’ameublement était loin de répondre à la grandeur de l’empereurde la Chine. Il s’entretint longtemps avec nous p2.081 desparticularités de notre voyage jusqu’à Pékin ; ensuite il s’informa siles bestiaux dont nous avions eu besoin pendant notre route, nousavaient été donnés par l’empereur de la Chine. Quand il apprit quenotre gouvernement les avait payés, il observa qu’il avait entendudire le contraire par un Mandarin ; il ajouta que par ordre del’empereur, les bestiaux devaient être fournis aux missionnairescatholiques, chaque fois qu’ils font le voyage de Canton à Pékinmais que cependant les Européens sont toujours obligés de seles procurer à leurs frais. Les Chinois s’emparent des sommes quele gouvernement alloue pour cet objet ; du reste, ce sont encore lesmoindres abus dont ils se rendent coupables dans le maniementdes fonds de l’État.16 mars. — Il tomba de la neige pendant toute la journée ; elles’élevait à près de cinq pouces.17 mars. — Le matin, le vent fut froid. A midi, la neige étaitpresqu’entièrement fondue, et le temps fut clair et doux.18 mars. — temps sec ; un vent du nord très piquant éleva destourbillons de poussière. Notre interprète, qui était allé faire desemplettes aux boutiques, y rencontra un Mongol de la tribud’Ordos, qui habite au sud du coude septentrional du Houang hoau-dessus de la province de Chen si. Cet homme, extrêmementsurpris d’entendre un Russe parler si bien le mongol, lui p2.082 dit :— Se peut-il que le mongol soit aussi le langage desRusses ?378