Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinastronomique avait fait publier, en chinois et, en p2.072 mandchou,des tablettes indiquant cette éclipse ; elles avaient été rédigées parles Portugais, et furent distribuées dans les villes principales de laChine et de la Corée. Pendant la durée de l’éclipse tous lesmandarins, en habit de cérémonie, doivent se trouver à leur postes.Le son des timbales et des cloches retentissait dans tous lestemples, et le peuple adressait des prières au ciel pour obtenir lagrâce de l’empereur dans le cas où, par quelque faute, il aurait étéla cause de ce phénomène céleste.Le 30 avril 1819, un ouragan du sud-est fit voler, des bords dela mer, dans la capitale, des quantités prodigieuses de sable.L’atmosphère entière présentait une masse jaunâtre et épaisse, enmême temps un nuage obscurcit le soleil ; de sorte que tout-à-coupPéking fut enveloppé de ténèbres ; il était impossible de distinguerles objets à quelques pas de distance.La philosophie des Chinois, basée sur leurs livres classiques, leurenseigne que tout phénomène est un présage par lequel le Cielannonce que les mœurs sont corrompues, et que l’empereur et sesagents doivent employer tous leurs soins pour leur rendre leurpureté. Kia khing voulant prouver son repentir et calmer lescraintes superstitieuses du peuple chinois, qui pouvaient troubler lerepos public, fit paraître, le neuvième jour de la quatrième lune, dela p2.073 vingt-cinquième année de son règne, ou le 1 er mai 1819 1 ,l’ordonnance suivante ; elle a été traduite sur le texte mandchou.« Hier, à cinq heures trois quarts après midi, il s’élevainopinément un vent de sud-est ; en quelques minutesl’air et l’intérieur des maisons furent tellement remplis depoussière, qu’il devint impossible de distinguer les objetssans le secours du feu ; cet événement est trèsextraordinaire. Saisi d’effroi au fond de mon cœur, j’ai1 Cet ouragan n’a pas eu lieu le 30 avril (13 mai nouv. style), 1819, comme le ditM. Timkovski, mais le même jour 1818. — Voyez Indo Chinese Gleaner, Malacca,1818, vol. I, 175.372

Voyage à Pékinpassé la nuit sans dormir, cherchant à deviner la cause dela colère céleste. D’après les signes détaillés dans leGrand-Modèle, pour connaître la perversité, un vent delongue durée indique l’aveuglement. La cause vient demoi, qui n’aurai pas apporté assez de surveillance dansles actes de mon règne, et qui aurai confié les affaires del’empire à des mains inhabiles ; peut-être l’insouciancedes mandarins négligents a empêché les plaintes de lanation de parvenir jusqu’au trône ? et les résultats d’uneadministration vicieuse ne m’ont pas permis de remédieraux maux du peuple. Peut-être aussi se trouve-t-il, parmiles mandarins de Péking, et des autres villes de la Chine,des hommes méchants et injustes, dont la mauvaiseconduite ne m’a pas été connue. Il est du devoir desprocureurs-généraux qui me représentent, de partagermon effroi, p2.074 causé par le courroux du ciel. Chacund’eux est obligé, uniquement par zèle et non par intérêt,de m’informer de tout ce qui se passe. S’il existe des vicesdans l’administration, s’il est nécessaire d’y introduire desaméliorations, ou d’y apporter des changements, c’est àeux à les signaler avec dévouement et impartialité. Siquelqu’un de mes sujets souffre innocemment, sesplaintes doivent être mises sous mes yeux, afin que jepuisse lui rendre une justice éclatante.Quant aux mandarins dont l’administration criminelle estpréjudiciable au bien de l’empire et qui oppriment lepeuple ; qui, ayant recours à la ruse et aux artifices,exécutent une chose et négligent l’autre ; qui, ens’éloignant de la marche prescrite pour les affaires,n’agissent que d’après les circonstances, je veux que l’onme soumette, contre ces hommes prévaricateurs, unrapport détaillé de leurs méfaits. De telles représentationsseront la preuve d’un zèle véritable pour le trône, et j’en373

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékinpassé <strong>la</strong> nuit sans dormir, cherchant <strong>à</strong> deviner <strong>la</strong> cause de<strong>la</strong> colère céleste. D’après les signes détaillés dans leGrand-Modèle, pour connaître <strong>la</strong> perversité, un v<strong>en</strong>t delongue durée indique l’aveuglem<strong>en</strong>t. La cause vi<strong>en</strong>t demoi, qui n’aurai pas apporté assez de surveil<strong>la</strong>nce dansles actes de mon règne, <strong>et</strong> qui aurai confié les affaires del’empire <strong>à</strong> des mains inhabiles ; peut-être l’insouciancedes mandarins néglig<strong>en</strong>ts a empêché les p<strong>la</strong>intes de <strong>la</strong>nation de parv<strong>en</strong>ir jusqu’au trône ? <strong>et</strong> les résultats d’uneadministration vicieuse ne m’ont pas permis de remédieraux maux du peuple. Peut-être aussi se trouve-t-il, parmiles mandarins de <strong>Péking</strong>, <strong>et</strong> des autres villes de <strong>la</strong> <strong>Chine</strong>,des hommes méchants <strong>et</strong> injustes, dont <strong>la</strong> mauvaiseconduite ne m’a pas été connue. Il est du devoir desprocureurs-généraux qui me représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, de partagermon effroi, p2.074 causé par le courroux du ciel. Chacund’eux est obligé, uniquem<strong>en</strong>t par zèle <strong>et</strong> non par intérêt,de m’informer de tout ce qui se passe. S’il existe des vicesdans l’administration, s’il est nécessaire d’y introduire desaméliorations, ou d’y apporter des changem<strong>en</strong>ts, c’est <strong>à</strong>eux <strong>à</strong> les signaler avec dévouem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> impartialité. Siquelqu’un de mes suj<strong>et</strong>s souffre innocemm<strong>en</strong>t, sesp<strong>la</strong>intes doiv<strong>en</strong>t être mises sous mes yeux, afin que jepuisse lui r<strong>en</strong>dre une justice éc<strong>la</strong>tante.Quant aux mandarins dont l’administration criminelle estpréjudiciable au bi<strong>en</strong> de l’empire <strong>et</strong> qui opprim<strong>en</strong>t lepeuple ; qui, ayant recours <strong>à</strong> <strong>la</strong> ruse <strong>et</strong> aux artifices,exécut<strong>en</strong>t une chose <strong>et</strong> néglig<strong>en</strong>t l’autre ; qui, <strong>en</strong>s’éloignant de <strong>la</strong> marche prescrite pour les affaires,n’agiss<strong>en</strong>t que d’après les circonstances, je veux que l’onme soum<strong>et</strong>te, contre ces hommes prévaricateurs, unrapport détaillé de leurs méfaits. De telles représ<strong>en</strong>tationsseront <strong>la</strong> preuve d’un zèle véritable pour le trône, <strong>et</strong> j’<strong>en</strong>373

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