Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

Voyage à Pékinsoldat de la bannière verte, vint annoncer aux Portugais, qu’il étaittemps de se séparer de leurs hôtes, s’ils ne voulaient pas éprouverde nouveaux désagréments de la part des Mandchoux. L’évêquePius, le P. Féreira et le P. Ribeira, nous accompagnèrent jusqu’à laporte du couvent, où nous trouvâmes, en effet, plus de millecurieux, rassemblés autour de nos cosaques, qui étaient restésdehors, près de leurs chevaux. Les gardes, avec leurs longs fouets,avaient beaucoup de peine à empêcher la foule de forcer l’entrée dumonastère ; elle nous fit place, en apercevant nos sabres.Afin de voir un peu la capitale, nous revînmes par la rue d’ouest,Si szu thai lo, qui est dans la partie septentrionale de la ville ; nouspassâmes sur un pont en marbre. Sur une île, à notre gauche,s’élevait un obélisque, également de marbre blanc, placé sur uncippe, construit en belles p2.068 pierres, envoyées des provincesméridionales de la Chine, dans les temps de la dynastie des Yuan(de 1280 à 1367), par les Mongols, qui les occupaient alors. Legrand lac des nénuphars, Lian houa 1 , entouré d’une balustrade enmarbre, était pris par les glaces ; en été, quand ces plantes sont enfleurs, leur éclat et leur parfum donnent un charme particulier à ceslieux. Là, s’élève le King chan, montagne dont la cime majestueuseest ornée de cinq pavillons ; elle renferme des mines de houille.Dans une maison, bâtie au-delà du lac, l’impératrice élève des versà soie. Ensuite nous avons passé successivement devant l’école deseunuques, la demeure des acteurs, un temple, dans lequel sontdéposés provisoirement les restes de l’empereur défunt ; enfin lescasernes malpropres de la garde impériale ; nous sommes sortis dupalais, par la porte septentrionale de la ville, et nous sommesarrivés près de deux tours, auxquelles sont suspendus des gong etdes cloches ; les sentinelles, en descendant la garde, frappent surles dernières. Les tours n’ont point de portes ; on y monte par de1 Les graines et la racine de cette plante composent des plats nombreux qu’onprésente, en Chine, avant le repas. Staunton dit que pendant le déjeuner donnépar les mandarins chinois à l’ambassadeur, on lui offrit à plusieurs reprises, ainsiqu’à sa suite, du lion houa. [Voyage en Chine]369