Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékininférieure seulement, mais surtout les Tibétains et les mongols,déifient leurs grands-prêtres, sous les noms de koutoukhtou oughéghén. Tchhing nous dit également que depuis cinq ans le Dalaïlama n’avait pas encore paru, ce qui signifiait qu’il n’était pasnommé. Les prêtres du Tibet auraient bien voulu le choisir parmieux ; mais l’empereur exigeait qu’on lui présentât trois candidatspris dans la province de Szu tchhouan.Le Dou lama reçut la visite des Tibétains, qui habitaient lecouvent ; plusieurs de ceux-ci m’ayant aperçu s’écrièrent :— Cet homme ressemble beaucoup aux Indjili (Anglais),venus à H’lassa, et dans d’autres lieux du Tibet. Il ale visage et les cheveux de la même couleur, des habits etun sabre semblables aux leurs.Cette observation fut confirmée par un marchand de Péking, quiétait présent, et qui, natif du Tibet, était allé plusieurs fois auBengal, et à Calcutta. — Nous apprîmes, par ces gens, que lesAnglais font un commerce assez considérable au Tibet, p2.051 enéchangeant du draps, des couteaux, des sabres et des fusils ;contre de l’or, du musc, des turquoises, etc. 1 .5 février. — Pendant les jours de fête de la nouvelle année, quise prolongent jusqu’à la moitié du premier mois, on montre uneancienne cloche d’une grandeur extraordinaire ; elle est dans uncouvent de ho chang, ou prêtres de Foe, à trois verstes à l’ouest dePéking, et à huit environ de la cour russe.Curieux de voir, autant que le permet à un étranger la situationgênée dans laquelle il est en Chine, tout ce qui était digne d’attentiondans un pays si éloigné du nôtre, j’allai à ce couvent avec plusieursde mes compatriotes. En faisant le tour des murs de la ville et dupalais, au sud et à l’ouest, nous vîmes, près de l’angle du sud-ouest,1 C’est toutefois par un commerce indirect ; car ce sont les Hindous qui portent lesmarchandiscs anglaises au Tibet. Kl.358

Voyage à Pékinune mosquée bâtie par Khian loung, pour les mahométans quis’étaient établis à Péking, à l’époque de la conquête du Turkestânoriental. Quand on passe dans une rue voisine de la mosquée et desmaisons des Turkestâni, on arrive à la muraille du grand jardin dupalais ; on y découvre les toits des habitations et des pavillons, et lacime d’une colline factice, couverte de genévriers. Dans le jardin,s’élève vis-à-vis de la p2.052 mosquée, un très grand pavillon,construit par Khian loung, pour y recevoir sa troisième épouse,princesse du Turkestân, lorsqu’elle voulait faire ses prières. Lapolitique de la cour mandchoue détermina ce mariage, afin des’attacher pour toujours les nations subjuguées.En tournant à droite, vers l’ouest de Houang tchhing, on voit lechâteau d’un prince, frère aîné de Kia khing, et oncle de l’empereurrégnant. L’attentat contre la vie de Kia khing, commis par undomestique de ce frère aîné, avait fait encourir à ce prince ladisgrace de l’empereur.Plus loin, dans la même rue, nous rencontrâmes le vang de laCorée (Kao li vang) ; il allait à la cour dans une simple voiture ; unesuite nombreuse l’accompagnait : ce vang descend d’un prince deCorée, arrivé à Péking avec les Mandchoux, à l’époque de laconquête de la Chine, en 1664. Son oncle avait été privé, par Kiakhing, de sa dignité de prince, à cause de sa fierté. Il avait exigéque les officiers de sa suite lui fissent leurs rapports ainsi qu’il estd’usage de les faire à l’empereur, et avec les mêmes cérémonies. Ilétait, d’ailleurs, d’une cruauté extraordinaire, qui lui était naturelle,et il faisait subir à ses gens les tortures les plus affreuses. Lechâteau du vang, avec ses vastes jardins, est près de la porteoccidentale de Houang tchhing.p2.053Aujourd’hui, à la pointe du jour, l’empereur est revenu duchâteau de Yuan ming yuan, situé au nord-ouest de Pékin.Conformément à l’usage, toutes les rues qui aboutissent à la granderue par laquelle passe le souverain, sont tendues de draperies encoton ordinaire, ou bleu, pour le cacher à la vue des habitants ; nous359

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékinune mosquée bâtie par Khian loung, pour les mahométans quis’étai<strong>en</strong>t établis <strong>à</strong> <strong>Péking</strong>, <strong>à</strong> l’époque de <strong>la</strong> conquête du Turkestânori<strong>en</strong>tal. Quand on passe dans une rue voisine de <strong>la</strong> mosquée <strong>et</strong> desmaisons des Turkestâni, on arrive <strong>à</strong> <strong>la</strong> muraille du grand jardin dupa<strong>la</strong>is ; on y découvre les toits des habitations <strong>et</strong> des pavillons, <strong>et</strong> <strong>la</strong>cime d’une colline factice, couverte de g<strong>en</strong>évriers. Dans le jardin,s’élève vis-<strong>à</strong>-vis de <strong>la</strong> p2.052 mosquée, un très grand pavillon,construit par Khian loung, pour y recevoir sa troisième épouse,princesse du Turkestân, lorsqu’elle vou<strong>la</strong>it faire ses prières. Lapolitique de <strong>la</strong> cour mandchoue détermina ce mariage, afin des’attacher pour toujours les nations subjuguées.En tournant <strong>à</strong> droite, vers l’ouest de Houang tchhing, on voit lechâteau d’un prince, frère aîné de Kia khing, <strong>et</strong> oncle de l’empereurrégnant. L’att<strong>en</strong>tat contre <strong>la</strong> vie de Kia khing, commis par undomestique de ce frère aîné, avait fait <strong>en</strong>courir <strong>à</strong> ce prince <strong>la</strong>disgrace de l’empereur.Plus loin, dans <strong>la</strong> même rue, nous r<strong>en</strong>contrâmes le vang de <strong>la</strong>Corée (Kao li vang) ; il al<strong>la</strong>it <strong>à</strong> <strong>la</strong> cour dans une simple voiture ; unesuite nombreuse l’accompagnait : ce vang desc<strong>en</strong>d d’un prince deCorée, arrivé <strong>à</strong> <strong>Péking</strong> avec les Mandchoux, <strong>à</strong> l’époque de <strong>la</strong>conquête de <strong>la</strong> <strong>Chine</strong>, <strong>en</strong> 1664. Son oncle avait été privé, par Kiakhing, de sa dignité de prince, <strong>à</strong> cause de sa fierté. Il avait exigéque les officiers de sa suite lui fiss<strong>en</strong>t leurs rapports ainsi qu’il estd’usage de les faire <strong>à</strong> l’empereur, <strong>et</strong> avec les mêmes cérémonies. Ilétait, d’ailleurs, d’une cruauté extraordinaire, qui lui était naturelle,<strong>et</strong> il faisait subir <strong>à</strong> ses g<strong>en</strong>s les tortures les plus affreuses. Lechâteau du vang, avec ses vastes jardins, est près de <strong>la</strong> porteoccid<strong>en</strong>tale de Houang tchhing.p2.053Aujourd’hui, <strong>à</strong> <strong>la</strong> pointe du jour, l’empereur est rev<strong>en</strong>u duchâteau de Yuan ming yuan, situé au nord-ouest de Pékin.Conformém<strong>en</strong>t <strong>à</strong> l’usage, toutes les rues qui aboutiss<strong>en</strong>t <strong>à</strong> <strong>la</strong> granderue par <strong>la</strong>quelle passe le souverain, sont t<strong>en</strong>dues de draperies <strong>en</strong>coton ordinaire, ou bleu, pour le cacher <strong>à</strong> <strong>la</strong> vue des habitants ; nous359

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