Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinsitué dans le voisinage du tribunal des affaires étrangères. Lesouverain y fait ses adorations, d’après les formes prescrites par lerituel ; puis retourne ensuite au palais pour recevoir les félicitationsdes grands de l’empire, et des membres des tribunaux de Péking. Al’occasion du nouvel an, les tribunaux sont fermés, pendant un moisentier, dans toute l’étendue de la Chine, excepté pour les casurgents. Le sceau de l’empire, dont tous les actes doivent êtrerevêtus, reste enfermé pendant tout ce temps.L’empereur rendit une ordonnance qui prohibait les jeux et lesfeux d’artifices, usités auparavant dans cette circonstance ; lesvisites réciproques entre les Mandarins furent égalementdéfendues. Les Chinois eurent la permission de se divertir ; il n’enfut pas de même des Mandchoux ; c’était afin de rendre plussolennel le deuil de Kia khing, décédé si récemment. Cettedistinction blessa les Chinois, et fut défavorable à la dynastiemandchoue ; elle prouve, chez celle-ci, une affection particulièrepour le peuple p2.045 auquel elle appartient, puisque l’empereurtémoigne ainsi publiquement le désir de les voir déplorer avec lui,pendant trois ans, la mort de son père.A la naissance de la nouvelle lune, commence la nouvelle année,appelée également la première de l’ère de Tao kouan (Doroieldenghé, en mandchou), règne illustre ; l’ère avait continuéjusqu’à ce moment, sous le nom de Kia khing.Les Mongols qui, pour faire leur commerce, s’étaient établismomentanément sur la place contigüe au couvent de la Purification,étaient depuis deux jours retournés à leur campement, en dehorsde la Grande-Muraille, afin de célébrer le mois blanc, ou premiermois de la nouvelle année. Nos Bouriates observent le mêmeusage ; si nous en avions eu à notre service, ils auraient célébrécette fête dans notre cour.Un violent orage se fit sentir depuis le matin jusqu’à midi ; unegrande quantité de corbeaux vint se réfugier sous les toits ducouvent. Le corbeau est en grande considération chez les Chinois et354

Voyage à Pékinles Mandchoux 1 . p2.046 Les habitants de Péking les plus religieuxdressent dans leurs cours de hautes perches, sur lesquelles ilsfixent de petites planches, avec de la nourriture pour ces oiseaux.23 janvier. — D’après les calculs des astronomes chinois, leprintemps commence aujourd’hui.A deux heures, je reçus la visite de Tchoung lao yé, maîtred’école. En témoignage de ma considération, je lui fis présent dequatre gobelets taillés à facettes et garnis en or ; il en parutextrêmement content.25 janvier. — Vers midi, le terigoun Khartsagaï vint me voir ; ilme confirma les nouvelles fâcheuses que nous avions reçues,relativement à nos bêtes de charge, laissées à Balgassoun. En mequittant, il m’offrit de se charger de nos lettres pour Kiakhta ; maisje refusai, sous prétexte de ne pas l’incommoder de noscommissions.27 janvier. — Aujourd’hui, sixième jour de la première lune, onouvre, à l’occasion des offrandes en poissons, les boutiques dePéking, qui étaient fermées depuis le premier jour. Tous les Chinoisqui professent la religion de Foé, font cuire du poisson frais et lemangent, en mémoire p2.047 à leurs ancêtres ; les fêtes seprolongent jusqu’au 17 du cette lune.29 janvier. — Ce matin, l’empereur alla au faubourgméridional, porter ses offrandes au temple du Ciel. Des éléphantschargés de vases sacrés y avaient été envoyés la veille.1 C’est plutôt la pie (saksakha), qui est en grande vénération chez les Mandchoux.Fan tchha kin, un des premiers ancêtres de la dynastie impériale, poursuivi par desrévoltés qui avaient exterminé sa famille, était sur le point de tomber entre leursmains, quand une pie vint se reposer sur sa tête. Ceux qui le poursuivaient leprenant pour un arbre desséché, passèrent outre. Depuis cet événement, lesMandchoux ont le plus grand respect pour les pies, et il est défendu chez eux detuer cet oiseau. — M. Timkovski a défiguré cette histoire, que j’ai extraite desannales manuscrites de la dynastie mandchoue, J’ai donc jugé à propos desupprimer sa version, et d’en substituer une plus exacte. Kl.355

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékinles Mandchoux 1 . p2.046 Les habitants de <strong>Péking</strong> les plus religieuxdress<strong>en</strong>t dans leurs cours de hautes perches, sur lesquelles ilsfix<strong>en</strong>t de p<strong>et</strong>ites p<strong>la</strong>nches, avec de <strong>la</strong> nourriture pour ces oiseaux.23 janvier. — D’après les calculs des astronomes chinois, leprintemps comm<strong>en</strong>ce aujourd’hui.A deux heures, je reçus <strong>la</strong> visite de Tchoung <strong>la</strong>o yé, maîtred’école. En témoignage de ma considération, je lui fis prés<strong>en</strong>t dequatre gobel<strong>et</strong>s taillés <strong>à</strong> fac<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> garnis <strong>en</strong> or ; il <strong>en</strong> parutextrêmem<strong>en</strong>t cont<strong>en</strong>t.25 janvier. — Vers midi, le terigoun Khartsagaï vint me voir ; ilme confirma les nouvelles fâcheuses que nous avions reçues,re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t <strong>à</strong> nos bêtes de charge, <strong>la</strong>issées <strong>à</strong> Balgassoun. En mequittant, il m’offrit de se charger de nos l<strong>et</strong>tres pour Kiakhta ; maisje refusai, sous prétexte de ne pas l’incommoder de noscommissions.27 janvier. — Aujourd’hui, sixième jour de <strong>la</strong> première lune, onouvre, <strong>à</strong> l’occasion des offrandes <strong>en</strong> poissons, les boutiques de<strong>Péking</strong>, qui étai<strong>en</strong>t fermées depuis le premier jour. Tous les Chinoisqui profess<strong>en</strong>t <strong>la</strong> religion de Foé, font cuire du poisson frais <strong>et</strong> lemang<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> mémoire p2.047 <strong>à</strong> leurs ancêtres ; les fêtes seprolong<strong>en</strong>t jusqu’au 17 du c<strong>et</strong>te lune.29 janvier. — Ce matin, l’empereur al<strong>la</strong> au faubourgméridional, porter ses offrandes au temple du Ciel. Des éléphantschargés de vases sacrés y avai<strong>en</strong>t été <strong>en</strong>voyés <strong>la</strong> veille.1 C’est plutôt <strong>la</strong> pie (saksakha), qui est <strong>en</strong> grande vénération chez les Mandchoux.Fan tchha kin, un des premiers ancêtres de <strong>la</strong> dynastie impériale, poursuivi par desrévoltés qui avai<strong>en</strong>t exterminé sa famille, était sur le point de tomber <strong>en</strong>tre leursmains, quand une pie vint se reposer sur sa tête. Ceux qui le poursuivai<strong>en</strong>t lepr<strong>en</strong>ant pour un arbre desséché, passèr<strong>en</strong>t outre. Depuis c<strong>et</strong> événem<strong>en</strong>t, lesMandchoux ont le plus grand respect pour les pies, <strong>et</strong> il est déf<strong>en</strong>du chez eux d<strong>et</strong>uer c<strong>et</strong> oiseau. — M. Timkovski a défiguré c<strong>et</strong>te histoire, que j’ai extraite desannales manuscrites de <strong>la</strong> dynastie mandchoue, J’ai donc jugé <strong>à</strong> propos desupprimer sa version, <strong>et</strong> d’<strong>en</strong> substituer une plus exacte. Kl.355

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